Archive pour le 6 décembre, 2013
BENOÎT XVI : SAINT AMBROISE – 7 DÉCEMBRE
6 décembre, 2013BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
MERCREDI 24 OCTOBRE 2007
SAINT AMBROISE - 7 DÉCEMBRE
Chers frères et sœurs,
Le saint Evêque Ambroise – dont je vous parlerai aujourd’hui – mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 avril 397. C’était l’aube du Samedi Saint. La veille, vers cinq heures de l’après-midi, il s’était mis à prier, étendu sur son lit, les bras ouverts en forme de croix. Il participait ainsi, au cours du solennel triduum pascal, à la mort et à la résurrection du Seigneur. « Nous voyions ses lèvres bouger », atteste Paulin, le diacre fidèle qui, à l’invitation d’Augustin, écrivit sa Vie, « mais nous n’entendions pas sa voix ». Tout d’un coup, la situation parut précipiter. Honoré, Evêque de Verceil, qui assistait Ambroise et qui se trouvait à l’étage supérieur, fut réveillé par une voix qui lui disait: « Lève-toi, vite! Ambroise va mourir… ». Honoré descendit en hâte – poursuit Paulin – « et présenta le Corps du Seigneur au saint. A peine l’eut-il pris et avalé, Ambroise rendit l’âme, emportant avec lui ce bon viatique. Ainsi, son âme, restaurée par la vertu de cette nourriture, jouit à présent de la compagnie des anges » (Vie 47). En ce Vendredi Saint de l’an 397, les bras ouverts d’Ambroise mourant exprimaient sa participation mystique à la mort et à la résurrection du Seigneur. C’était sa dernière catéchèse: dans le silence des mots, il parlait encore à travers le témoignage de sa vie. Ambroise n’était pas vieux lorsqu’il mourut. Il n’avait même pas soixante ans, étant né vers 340 à Trèves, où son père était préfet des Gaules. Sa famille était chrétienne. A la mort de son père, sa mère le conduisit à Rome alors qu’il était encore jeune homme, et le prépara à la carrière civile, lui assurant une solide instruction rhétorique et juridique. Vers 370, il fut envoyé gouverner les provinces de l’Emilie et de la Ligurie, son siège étant à Milan. C’est précisément en ce lieu que faisait rage la lutte entre les orthodoxes et les ariens, en particulier après la mort de l’Evêque arien Auxence. Ambroise intervint pour pacifier les âmes des deux factions adverses, et son autorité fut telle que, bien que n’étant qu’un simple catéchumène, il fut acclamé Evêque de Milan par le peuple. Jusqu’à ce moment, Ambroise était le plus haut magistrat de l’Empire dans l’Italie du Nord. Culturellement très préparé, mais tout aussi démuni en ce qui concerne l’approche des Ecritures, le nouvel Evêque se mit à étudier avec ferveur. Il apprit à connaître et à commenter la Bible à partir des œuvres d’Origène, le maître incontesté de l’ »école alexandrine ». De cette manière, Ambroise transféra dans le milieu latin la méditation des Ecritures commencée par Origène, en introduisant en Occident la pratique de la lectio divina. La méthode de la lectio finit par guider toute la prédication et les écrits d’Ambroise, qui naissent précisément de l’écoute orante de la Parole de Dieu. Un célèbre préambule d’une catéchèse ambrosienne montre de façon remarquable comment le saint Evêque appliquait l’Ancien Testament à la vie chrétienne: « Lorsque nous lisions les histoires des Patriarches et les maximes des Proverbes, nous parlions chaque jour de morale – dit l’Evêque de Milan à ses catéchumènes et à ses néophytes – afin que, formés et instruits par ceux-ci, vous vous habituiez à entrer dans la vie des Pères et à suivre le chemin de l’obéissance aux préceptes divins » (Les mystères, 1, 1). En d’autres termes, les néophytes et les catéchumènes, selon l’Evêque, après avoir appris l’art de bien vivre, pouvaient désormais se considérer préparés aux grands mystères du Christ. Ainsi, la prédication d’Ambroise – qui représente le noyau fondamental de son immense œuvre littéraire – part de la lecture des Livres saints (« les Patriarches », c’est-à-dire les Livres historiques, et « les Proverbes », c’est-à-dire les Livres sapientiels), pour vivre conformément à la Révélation divine. Il est évident que le témoignage personnel du prédicateur et le niveau d’exemplarité de la communauté chrétienne conditionnent l’efficacité de la prédication. De ce point de vue, un passage des Confessions de saint Augustin est significatif. Il était venu à Milan comme professeur de rhétorique; il était sceptique, non chrétien. Il cherchait, mais il n’était pas en mesure de trouver réellement la vérité chrétienne. Ce qui transforma le cœur du jeune rhéteur africain, sceptique et désespéré, et le poussa définitivement à la conversion, ne furent pas en premier lieu les belles homélies (bien qu’il les appréciât) d’Ambroise. Ce fut plutôt le témoignage de l’Evêque et de son Eglise milanaise, qui priait et chantait, unie comme un seul corps. Une Eglise capable de résister aux violences de l’empereur et de sa mère, qui aux premiers jours de l’année 386, avaient recommencé à prétendre la réquisition d’un édifice de culte pour les cérémonies des ariens. Dans l’édifice qui devait être réquisitionné – raconte Augustin – « le peuple pieux priait, prêt à mourir avec son Evêque ». Ce témoignage des Confessions est précieux, car il signale que quelque chose se transformait dans le cœur d’Augustin, qui poursuit: « Nous aussi, bien que spirituellement encore tièdes, nous participions à l’excitation du peuple tout entier » (Confessions 9, 7). Augustin apprit à croire et à prêcher à partir de la vie et de l’exemple de l’Evêque Ambroise. Nous pouvons nous référer à un célèbre sermon de l’Africain, qui mérita d’être cité de nombreux siècles plus tard dans la Constitution conciliaire Dei Verbum: « C’est pourquoi – avertit en effet Dei Verbum au n. 25 – tous les clercs, en premier lieu les prêtres du Christ, et tous ceux qui vaquent normalement, comme diacres ou comme catéchistes, au ministère de la Parole, doivent, par une lecture spirituelle assidue et par une étude approfondie, s’attacher aux Ecritures, de peur que l’un d’eux ne devienne « un vain prédicateur de la Parole de Dieu au-dehors, lui qui ne l’écouterait pas au-dedans de lui »". Il avait appris précisément d’Ambroise cette « écoute au-dedans », cette assiduité dans la lecture des Saintes Ecritures, dans une attitude priante, de façon à accueillir réellement dans son cœur la Parole de Dieu et à l’assimiler. Chers frères et sœurs, je voudrais vous proposer encore une sorte d’ »icône patristique », qui, interprétée à la lumière de ce que nous avons dit, représente efficacement « le cœur » de la doctrine ambrosienne. Dans son sixième livre des Confessions, Augustin raconte sa rencontre avec Ambroise, une rencontre sans aucun doute d’une grande importance dans l’histoire de l’Eglise. Il écrit textuellement que, lorsqu’il se rendait chez l’Evêque de Milan, il le trouvait régulièrement occupé par des catervae de personnes chargées de problèmes, pour les nécessités desquelles il se prodiguait; il y avait toujours une longue file qui attendait de pouvoir parler avec Ambroise, pour chercher auprès de lui le réconfort et l’espérance. Lorsqu’Ambroise n’était pas avec eux, avec les personnes, (et cela ne se produisait que très rarement), il restaurait son corps avec la nourriture nécessaire, ou nourrissait son esprit avec des lectures. Ici, Augustin s’émerveille, car Ambroise lisait l’Ecriture en gardant la bouche close, uniquement avec les yeux (cf. Confess. 6, 3). De fait, au cours des premiers siècles chrétiens la lecture était strictement conçue dans le but de la proclamation, et lire à haute voix facilitait également la compréhension de celui qui lisait. Le fait qu’Ambroise puisse parcourir les pages uniquement avec les yeux, révèle à un Augustin admiratif une capacité singulière de lecture et de familiarité avec les Ecritures. Et bien, dans cette « lecture du bout des lèvres », où le cœur s’applique à parvenir à la compréhension de la Parole de Dieu – voici « l’icône » dont nous parlons -, on peut entrevoir la méthode de la catéchèse ambrosienne: c’est l’Ecriture elle-même, intimement assimilée, qui suggère les contenus à annoncer pour conduire à la conversion des cœurs. Ainsi, selon le magistère d’Ambroise et d’Augustin, la catéchèse est inséparable du témoignage de la vie. Ce que j’ai écrit dans l’Introduction au christianisme, à propos du théologien, peut aussi servir pour le catéchiste. Celui qui éduque à la foi ne peut pas risquer d’apparaître comme une sorte de clown, qui récite un rôle « par profession ». Il doit plutôt être – pour reprendre une image chère à Origène, écrivain particulièrement apprécié par Ambroise – comme le disciple bien-aimé, qui a posé sa tête sur le cœur du Maître, et qui a appris là la façon de penser, de parler, d’agir. Pour finir, le véritable disciple est celui qui annonce l’Evangile de la manière la plus crédible et efficace. Comme l’Apôtre Jean, l’Evêque Ambroise – qui ne se lassait jamais de répéter: « Omnia Christus est nobis!; le Christ est tout pour nous! » – demeure un authentique témoin du Seigneur. Avec ses paroles, pleines d’amour pour Jésus, nous concluons ainsi notre catéchèse: « Omnia Christus est nobis! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin; si la fièvre te brûle, il est la source; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice; si tu as besoin d’aide, il est la force; si tu crains la mort, il est la vie; si tu désires le ciel, il est le chemin; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière… Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon: bienheureux l’homme qui espère en lui! » (De virginitate, 16, 99). Plaçons nous aussi notre espérance dans le Christ. Nous serons ainsi bienheureux et nous vivrons en paix.
MASSE POUR LA FÊTE DE L’IMMACULÉE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE – HOMÉLIE PAPE JEAN PAUL II
6 décembre, 2013( traduction Google de l’italien)
MASSE POUR LA FÊTE DE L’IMMACULÉE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE
Homélie DU PAPE JEAN PAUL II
Basilique de Santa Maria Maggiore – Vendredi 8 Décembre , 1995
Une . «Alma Redemptoris Mater , quae porte crinières caeli perméable … » .
« O sainte Mère du Rédempteur , porte du ciel , étoile de la mer , aider votre peuple qui cherche à se relever . Toi qui , en acceptant la salutation de l’ ange dans l’émerveillement de toute la création vous avez généré votre Créateur , mère toujours vierge , pitié de nous, pauvres pécheurs » .
2 . Il est l’antienne mariale de l’Avent . L’Eglise continuera à chanter dans la liturgie au cours de la période de Noël. Non seulement les mots font allusion au mystère de l’Avent . Même la mélodie grégorienne reflète l’esprit , en jouant avec la valeur admirable musical génie et la signification du texte latin . » Nature conçu … » : » Pour l’émerveillement de toute la création … » . Les paroles de l’antienne expriment l’émerveillement de la foi qui accueille les nouvelles du mystère de Marie , Mère de Dieu , appelés à être un sujet d’étonnement Cet trouvé son expression dans les hymnes extatiques et élever, musique , beaux-arts , des bâtiments sacré . Cette basilique de Santa Maria Maggiore à Rome , n’est pas en soi une grande expression de la crainte devant le mystère de la foi de la Maternité divine et le mystère de l’Immaculée Conception ? De cet émerveillement écrit dans l’Encyclique Redemptoris Mater pour l’année mariale 1987 ( cf. n . 51 ) . C’est , d’abord, la crainte pour le mystère de Dieu , qui a réussi l’ abîme de la distance infinie qui sépare le Créateur de sa création: « Vous Quae genuisti , nature conçu , tuum sanctum Genitorem . » La merveille du mystère du Verbe incarné est à la fois la crainte pour le mystère de la maternité de Marie et de son Immaculée Conception . » Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » ( Jn 3, 16 ) . Cela a donné le mystère de l’Incarnation , et a confié à la Vierge Immaculée de Nazareth . » Vous avez créé votre Créateur » : la maternité virginale de Marie , dans un sens , contient en elle la raison de l’Immaculée Conception . Pour être un digne Mère du Verbe éternel , Marie ne pouvait être maîtrisé , même pour un instant à l’héritage du péché originel . » Le assassiner d’Adam n’a pas sa place en vous, » comme nous le chantons dans le » Petit Office de la Sainte Vierge » en polonais . 3 . C’est le mystère que l’Eglise de l’avènement projeté en arrière-plan . Droit dans le contexte de l’Avent résonne aussi avec une force particulière cette invocation adressée à Marie Immaculée : « Succurre tombante , surgere ici entretenu , populo . » Vous entendez cette prière près de la voix d’innombrables générations d’hommes qui , après le péché originel , l’attente de la venue du Messie . Le regard des gens de Dieu , suivant les paroles du Livre de la Genèse , il se tourna vers celui qui avait pour générer le Messie , la Mère de l’Emmanuel . Que « Succurre tomber » , les » sauveteurs » adressées à Marie, elle est à la fois la révélation de sa médiation notamment en ce qui concerne le Fils ? Il sera « celui qui vient » que l’homme va faire pour sauver l’homme . La foi de l’Eglise , donc , et les mêmes attentes humaines inconscientes , lient ce » travail de secours » aussi la Mère du Rédempteur , Marie. À bien des égards l’Église exprime sa foi et de l’espoir : Répète tous les jours » voeux de l’ange » , ce qui ajoute à leurs supplications : «Sainte Marie , Mère de Dieu , priez pour nous, pauvres pécheurs . » Ils n’expriment pas ces mots , la même chose que dit l’antienne : » Succurre tomber » ? Priez pour nous quand nous péchons , quand nous tombons , quand nous mourons , » maintenant et à l’heure de notre mort . » 4 . Dans l’Encyclique Redemptoris Mater parle , à cet égard , une grande «percée spirituelle» ( cf. n 52 . ) : Le tournant entre la chute et le relèvement de nouveau , entre la mort et la vie . Cette percée est un défi permanent à la conscience humaine : un défi pour toute la conscience historique de l’homme , invité à suivre le chemin de ne pas tomber , mais aussi incité à augmenter en cas de chute . » Succurre tombante , surgere ici entretenu , populo » : une prière qui nous pousse implicitement de ne pas poursuivre à l’automne . L’homme veut récupérer . L’humanité inquiète hausse confirme leur espoir avec optimisme confiant, la foi et la met en garde qui n’a pas été détruit jusqu’à la fin du péché originel , mais seulement affaibli . Juste l’homme , avec une telle nature , lève les yeux à cette attente avec l’Immaculée Conception , en tant que navigateur sur une mer orageuse regardant vers l’étoile , qui lui montre le chemin. 5 . Et Marie, Mère de l’Eglise , ne manque jamais de conduire le peuple de Dieu , qui le précède dans le chemin de la foi et de l’espérance . A la fin du deuxième millénaire , l’Esprit Saint a donné à l’Église un merveilleux printemps , donnant le Concile Vatican II . Il ya tout juste trente ans , le 8 Décembre 1965, le Pape Paul VI a conclu par une célébration solennelle sur la place Saint-Pierre , le grand événement ecclésial qui , avec le vent de l’Esprit , a donné une puissante impulsion à la barque de l’Eglise et continue aujourd’hui encore à pousser dans le vaste océan de l’histoire . Comme je l’ai fait avec un certain catéchèse récente , je vous invite tous à prendre la pleine méditation du Conseil de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise , contenue dans le huitième chapitre de la Constitution Lumen gentium . » Je pense à toi » , en fait, et » en la contemplant dans la lumière du Verbe fait homme , « la communauté ecclésiale » pénètre avec respect plus avant dans le mystère de l’Incarnation et devient de plus en plus comme son conjoint» ( Lumen gentium , 65 ) . Alors que nous célébrons le sacrifice eucharistique , nous prions pour que l’Église , soutenue par la prière de la Sainte Vierge comme au Cénacle le jour de la Pentecôte , toujours fidèle au Christ et à tracciatale itinéraire , ce qui reflète l’image de son visage , apporter sa lumière à la fin extrémités de la terre .
Tombante Succurre , surgere ici entretenu , populo .
Amen !
8 DÉCEMBRE : SOLENNITÉ DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE EN SON IMMACULÉE CONCEPTION
6 décembre, 2013http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-4756319.html
8 DÉCEMBRE : SOLENNITÉ DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE EN SON IMMACULÉE CONCEPTION
En ce Temps de l’Avent, l’Eglise nous invite à célébrer avec joie l’Immaculée Conception. Malgré une croyance immémoriale, la proclamation officielle, définitive et infaillible de ce Dogme ne date que du 8 décembre 1854. Une immense acclamation de joie fit écho dans tout l’univers et le Ciel lui-même donna son témoignage quatre ans plus tard avec les Apparitions de Lourdes. L’Immaculée Conception, c’est le privilège en vertu duquel la Très Sainte Vierge Marie a été préservée intacte de toute souillure de la tache originelle dès le premier instant de son existence humaine, c’est-à-dire dès l’instant de l’infusion de son âme dans son corps. Il ne s’agit pas d’une sanctification au moment de Sa naissance, mais dès celui de Sa conception. Ce privilège accordé à la Très Sainte Vierge avait été prédit et figuré dès l’origine du monde. Par Son Immaculée Conception, la Vierge Marie écrasa la tête du serpent qui a introduit le péché originel sur la terre par Adam et Eve. Introït de la Messe : « Gaudens gaudebo in Domino et exsultabit anima mea in Deo meo : quia induit me vestimentis salutis, et indumento justitiæ circumdedit me, quasi sponsam ornatam monilibus suis. Ps. : Exaltabo te, Domine, quoniam suscepisti me : nec delectasti inimicos meos super me. Gloria Patri… » (« Je me réjouirai d’une grande joie dans le Seigneur et mon âme exultera en mon Dieu car il m’a revêtue des vêtements du salut et il m’a entourée du manteau de la justice, comme une épouse parée de ses bijoux. Ps. : Je vous glorifierai Seigneur car vous m’avez relevé et Vous n’avez pas laissé mes ennemis se réjouir à mes dépens. Gloire au Père… »). [Kyriale IX (cum iubilo) + Credo IV]
De quelles louanges vous comblerons-nous, Marie ? O pucelle immaculée, ô Vierge sans souillure, ô toute belle adolescente, ô gloire des femmes, ô parure des jeunes filles ! O Mère, Vierge sainte, vous êtes bénie entre les femmes; vous êtes célébrée pour votre innocence; vous êtes marquée du sceau de la virginité. Vous expiez la malédiction d’Adam, vous payez la dette d’Ève. Vous êtes d’Abel la très pure oblation, choisie parmi les premiers-nés, le sacrifice sans tache. Vous êtes d’Énos l’espoir en Dieu, non confondu; vous êtes la grâce d’Énoch et son passage à une vie assurée. Vous êtes l’arche de Noé et la réconciliation avec Dieu par une seconde naissance. Vous êtes l’éclat lumineux de la royauté et du sacerdoce de Melchisédech; vous êtes la foi d’Abraham et sa confiance docile en la promesse d’une descendance à venir. Vous êtes le cantique nouveau et l’holocauste spirituel d’Isaac; vous êtes à Jacob la cause de son ascension sur l’échelle et le sceau d’une fécondité d’où naissent les douze tribus. Vous avez paru fille de Juda par le sang; vous êtes la chasteté de Joseph et la ruine de l’antique Égypte, c’est-à-dire de la Synagogue juive, ô Immaculée. Vous êtes le livre conçu par Dieu de Moïse le législateur, où fut inscrit le mystère de la régénération décrétée par la loi gravée sur les tables comme au mont Sinaï, en qui le nouvel Israël sera libéré de la servitude des Égyptiens spirituels, de même que l’ancien peuple fut dans le désert rassasié de la manne et de l’eau jaillie de la pierre : « or la pierre c’était le Christ » (1 Co 10, 4), qui devait sortir de votre sein, « comme un époux de sa chambre nuptiale » (Ps 18, 6). Vous êtes la verge fleurie d’Aaron; vous êtes la fille de David parée de vêtements frangés d’or aux teintes variées (cf. Ps 44, 10). Vous êtes le miroir des prophètes et l’aboutissement de leurs oracles. C’est vous qu’Ézéchiel prophétisant appelle une porte close par laquelle ne passera jamais aucun homme, sinon le seul Seigneur Dieu qui gardera close cette porte (cf. Ez 44, 2.3). C’est vous qu’Isaïe, le plus éloquent de tous, annonce comme la tige de Jessé, d’où sortira une fleur, le Christ, qui, arrachant jusqu’à la racine la pousse des vices, ensemencera la terre de la connaissance de Dieu (cf. Is 11, 1). C’est vous qu’annonça Jérémie lorsqu’il disait : « Voici le jour, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda l’alliance nouvelle, que j’avais passée avec leurs pères » (Jer 31, 31), signifiant ainsi l’avènement et la naissance de votre Fils, et appelant le peuple des Gentils à adorer Dieu d’une extrémité à l’autre de la terre. C’est vous encore que Daniel, l’homme des désirs (cf. Dn 10, 11), a déclaré une haute montagne, d’où le Christ, pierre angulaire, sera détaché pour ruiner et détruire l’image du serpent multiforme (Dn 2, 34). En vous j’honore la brebis immaculée, je vous proclame pleine de grâce, je chante la demeure pure et immaculée de Dieu. Et certes « où la faute a abondé, a surabondé la grâce » (Rm 5, 20). Par une femme nous avons mérité la mort, par une femme aussi le Fils restaurera toutes choses. Par le serpent nous avons reçu un mets d’une amère saveur, mais par le Fils nous mangeons un aliment d’immortalité. Notre première mère Ève a donné le jour à Caïn, le prince de l’envie et de la malice : votre Fils Unique sera le premier-né de la vie et de la résurrection. O prodige inouï ! O merveilleuse nouveauté ! O indicible sagesse ! Quant à nous, peuple de Dieu, race sainte, peuple élu (cf. Tite 2, 14), fils de la colombe, enfants de la grâce, en cette festivité de la Vierge, chantons hautement des hymnes suaves avec une âme pure, des lèvres sans souillure, une langue vibrante. Célébrant comme il convient cette fête, grande et joyeuse pour les anges, très digne de la louange des hommes, clamons ensemble avec respect et sainte joie ce salut de Gabriel : Salut, délices du Père, par qui la connaissance de Dieu s’est répandue jusqu’aux confins de la terre. Salut, demeure du Fils, d’où il est sorti, revêtu de la chair. Salut, ineffable résidence du Saint-Esprit. Salut, plus sainte que les Chérubins, plus glorieuse que les Séraphins; salut, plus vaste que le ciel; salut, plus resplendissante que le soleil; salut, plus lumineuse que la lune; salut, éclat multiple des astres; salut, nuée légère, qui répandez une pluie céleste; salut, brise sainte, qui avec chassé de la terre le vent de la malice. Salut, noble prédication des prophètes; salut, voix des apôtres, entendue à travers toute la terre; salut, confession excellente des martyrs; salut, vous, maintes fois célébrée par les louanges des patriarches; salut, parure suprême des saints. Salut, principe universel du salut; salut, reine, protectrice de la paix; salut, splendeur immaculée des mères. Salut, médiatrice de tout ce qui est sous le ciel; salut, vous qui restaurez le monde entier. « Salut, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous », qui est avant vous et de vous et avec nous. A lui soit louange avec le Père et l’Esprit très Saint, bienfaisant et vivifiant, maintenant et toujours dans l’infinité des siècles des siècles. Amen. » Homélie de Saint Tharaise de Constantinople, † 806 (Homélie sur la Présentation de la Mère de Dieu, 9.11; textes grec et latin: PG 98, 1490.1495.1498)
• TEXTES LITURGIQUES (IN CONCEPTIONE IMMACULATA BEATÆ MARIÆ VIRGINIS) – Genèse 3, 9-15.20 : Le récit de la chute originelle d’Adam et Eve désobéissant à Dieu – Psaume 98, 1 : Chantez au Seigneur un cantique nouveau car Il a fait des merveilles – Ephésiens 1, 3-6.11-12 : Le Plan Divin du Salut pour être immaculés – Luc 1, 26-38 : L’Annonciation de l’Archange Gabriel à la Vierge Marie