Archive pour février, 2013
PAPE BENOÎT XVI: L’ANNÉE DE LA FOI. LES CHEMINS QUI CONDUISENT À LA CONNAISSANCE DE DIEU – j’ai choisi une catéchèse…
28 février, 2013BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
SALLE PAUL VI
MERCREDI 14 NOVEMBRE 2012
L’ANNÉE DE LA FOI. LES CHEMINS QUI CONDUISENT À LA CONNAISSANCE DE DIEU
(j’ai choisi une catéchèse du Pape à être proche de celui qui se prépare à affronter un chemin différent dans le silence et la prière )
Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier, nous avons réfléchi sur le désir de Dieu que l’être humain porte au plus profond de lui-même. Aujourd’hui, je voudrais continuer à approfondir cet aspect en méditant brièvement avec vous sur certaines voies pour arriver à la connaissance de Dieu. Je voudrais rappeler, toutefois, que l’initiative de Dieu précède toujours toute initiative de l’homme, et, même en chemin vers Lui, c’est Lui le premier qui nous éclaire, nous oriente et nous guide, en respectant toujours notre liberté. Et c’est toujours Lui qui nous fait entrer dans son intimité, en se révélant et en nous donnant la grâce pour pouvoir accueillir cette révélation dans la foi. N’oublions jamais l’expérience de saint Augustin : ce n’est pas nous qui possédons la Vérité après l’avoir cherchée, mais c’est la Vérité qui nous cherche et nous possède.
Toutefois, il existe des voies qui peuvent ouvrir le cœur de l’homme à la connaissance de Dieu, il existe des signes qui conduisent vers Dieu. Certes, nous risquons souvent d’être aveuglés par les miroitements de la vie du monde, qui nous rendent moins capables de parcourir ces voies ou de lire ces signes. Mais Dieu ne se lasse jamais de nous chercher, il est fidèle à l’homme qu’il a créé et racheté, il reste proche de notre vie parce qu’il nous aime. Voilà une certitude qui doit nous accompagner chaque jour, même si certaines mentalités diffuses rendent plus difficiles à l’Eglise et au chrétien de transmettre la joie de l’Évangile à chaque créature et de conduire chacun à la rencontre avec Jésus, unique Sauveur du monde. Telle est, toutefois, notre mission, c’est la mission de l’Église et tout croyant doit la vivre joyeusement, en la ressentant comme sienne, à travers une existence vraiment animée par la foi, marquée par la charité, par le service à Dieu et aux autres, et capable de faire rayonner l’espérance. Cette mission resplendit surtout dans la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés.
Aujourd’hui — nous le savons — les difficultés ne manquent pas ni les épreuves pour la foi, souvent peu comprise, contestée, refusée. Saint Pierre disait à ses chrétiens : «Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 Pt 3, 15). Par le passé, en Occident, dans une société considérée comme chrétienne, la foi était le milieu dans lequel elle évoluait; la référence et l’adhésion à Dieu étaient, pour la plupart des personnes, une partie de la vie quotidienne. C’était plutôt celui qui ne croyait pas qui devait justifier son incrédulité. Dans notre monde, la situation a changé et le croyant doit toujours davantage être capable de rendre raison de sa foi. Le bienheureux Jean-Paul II, dans l’encyclique Fides et ratio, soulignait combien la foi est encore mise à l’épreuve à l’époque contemporaine à travers des formes subtiles et captieuses d’athéisme théorique et pratique (cf. nn. 46-47). A partir du siècle des Lumières, la critique contre la religion s’est intensifiée ; l’histoire a été marquée par la présence de systèmes athées dans lesquels Dieu était considéré comme une pure projection de l’esprit humain, une illusion et le produit d’une société déjà faussée par tant d’aliénations. Le siècle dernier a ensuite connu un fort processus de sécularisme à l’enseigne de l’autonomie absolue de l’homme, considéré comme la mesure et l’artisan de la réalité, mais appauvri dans son identité de créature « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». De nos jours s’est vérifié un phénomène particulièrement dangereux pour la foi: il y a en effet une forme d’athéisme que nous définissons, justement, « pratique », dans lequel les vérités de la foi ou les rites religieux ne sont pas niés, mais simplement ils sont jugés sans importance pour l’existence quotidienne, détachés de la vie, inutiles. Souvent, alors, on croit en Dieu de manière superficielle, et on vit « comme si Dieu n’existait pas » (etsi Deus non daretur). Mais à la fin, cette manière de vivre se révèle encore plus destructrice, parce qu’elle porte à l’indifférence envers la foi et envers la question de Dieu.
En réalité, l’homme, séparé de Dieu, est réduit à une seule dimension, celle horizontale, et ce réductionnisme est précisément l’une des causes fondamentales des totalitarismes qui ont eu des conséquences tragiques au siècle dernier, ainsi que de la crise de valeurs que nous voyons dans la réalité actuelle. En affaiblissant la référence à Dieu, on a également affaibli l’horizon éthique, pour laisser place au relativisme et à une conception ambiguë de la liberté, qui au lieu d’être libératrice, finit par lier l’homme à des idoles. Les tentations que Jésus a affrontées dans le désert avant sa mission publique, représentent bien ces « idoles » qui fascinent l’homme, lorsqu’il ne va pas au-delà de lui-même. Si Dieu perd son caractère central, l’homme perd sa juste place, il ne trouve plus sa place dans la création, dans les relations avec les autres. Ce que la sagesse antique évoque avec le mythe de Promothée n’a pas disparu : l’homme pense pouvoir devenir lui-même « dieu », patron de la vie et de la mort.
Face à cette situation, l’Église, fidèle au mandat du Christ, ne cesse d’affirmer la vérité sur l’homme et sur son destin. Le Concile Vatican ii affirme ainsi de façon synthétique : « L’aspect le plus sublime de la dignité humaine se trouve dans cette vocation de l’homme à communier avec Dieu. Cette invitation que Dieu adresse à l’homme de dialoguer avec Lui commence avec l’existence humaine. Car, si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créé par amour et, par amour, ne cesse de lui donner l’être ; et l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur » (Const. Gaudium et spes, n. 19).
Quelles réponses la foi est-elle alors appelée à donner, « avec douceur et respect» à l’athéisme, au scepticisme, à l’indifférence envers la dimension verticale, afin que l’homme de notre temps puisse continuer à s’interroger sur l’existence de Dieu et à parcourir les voies qui conduisent à Lui ? Je voudrais évoquer certaines voies, qui dérivent tant de la réflexion naturelle, que de la force même de la foi. Je voudrais les résumer de façon très synthétique en trois mots : le monde, l’homme, la foi.
Le premier mot : le monde. Saint Augustin, qui dans sa vie a longuement cherché la Vérité et a été saisi par la Vérité, a écrit une très belle et célèbre page, dans laquelle il affirme ceci : « Interroge la beauté de la terre, la beauté de la mer, la beauté de cette vaste et immense atmosphère, la beauté du ciel… interroge tout cela. Tout ne répond-il pas : Regarde, admire notre beauté ? Leur beauté même est une réponse. Or, qui a fait ces beautés muables, sinon l’immuable Beauté ? » (Sermon, 241, 2 : pl 38, 1134). Je pense que nous devons récupérer et faire récupérer à l’homme d’aujourd’hui la capacité de contempler la création, sa beauté, sa structure. Le monde n’est pas un magma informe, mais plus nous le connaissons, plus nous en découvrons les merveilleux mécanismes, plus nous voyons un dessein, nous voyons qu’il y a une intelligence créatrice. Albert Einstein disait que dans les lois de la nature « se révèle une raison si supérieure que toutes les pensées ingénieuses des hommes et leur agencement ne sont, en comparaison, qu’un reflet tout à fait futile » (Comment je vois le monde). Une première voie, donc, qui conduit à la découverte de Dieu consiste à contempler la création avec un regard attentif.
Le deuxième mot : l’homme. Saint Augustin, toujours lui, est l’auteur ensuite d’une phrase célèbre dans laquelle il dit que Dieu est davantage en moi que je ne le suis moi-même (cf. Confessions III, 6, 11). C’est pourquoi il formule l’invitation : « Ne va pas au dehors, cherche en toi-même ; la vérité réside dans l’homme intérieur » (De vera religione, 39, 72). Cela est un autre aspect que nous risquons de perdre de vue dans le monde bruyant et désordonné dans lequel nous vivons : la capacité de nous arrêter et de regarder en profondeur en nous-mêmes et de lire cette soif d’infini que nous portons à l’intérieur, qui nous pousse à aller au-delà et renvoie à Quelqu’un qui puisse la combler. Le Catéchisme de l’Église catholique affirme : « Avec son ouverture à la vérité et à la beauté, son sens du bien moral, sa liberté et la voix de sa conscience, son aspiration à l’infini et au bonheur, l’homme s’interroge sur l’existence de Dieu » (n. 33).
Le troisième mot: la foi. En particulier dans la réalité de notre temps, nous ne devons pas oublier qu’une voie qui conduit à la connaissance et à la rencontre avec Dieu est la vie de la foi. Celui qui croit est uni à Dieu, il est ouvert à sa grâce, à la force de la charité. Ainsi, son existence devient le témoignage non de lui-même, mais du Ressuscité, et sa foi n’a pas crainte de se montrer dans la vie quotidienne, elle est ouverte au dialogue qui exprime une amitié profonde pour le chemin de chaque homme, et sait allumer des lumières d’espérance au besoin de rachat, de bonheur, d’avenir. En effet, la foi est une rencontre avec Dieu qui parle et œuvre dans l’histoire et qui convertit notre vie quotidienne, en transformant en nous la mentalité, les jugements de valeur, les choix et les actions concrètes. Ce n’est pas une illusion, une fuite de la réalité, un refuge confortable, du sentimentalisme, mais une participation de toute la vie et l’annonce de l’Evangile, Bonne Nouvelle capable de libérer chaque homme. Un chrétien, une communauté qui sont actifs et fidèles au projet de Dieu qui nous a aimés le premier, constituent une voie privilégiée pour ceux qui sont dans l’indifférence ou dans le doute à propos de son existence et de son action. Mais cela demande à chacun de rendre toujours plus transparent son propre témoignage de foi, en purifiant sa vie afin qu’elle soit conforme au Christ. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont une conception limitée de la foi chrétienne, car ils l’identifient avec un simple système de croyances et de valeurs et pas tant avec la vérité de Dieu qui s’est révélé dans l’histoire, désireux de communiquer avec l’homme de manière personnelle, dans une relation d’amour avec lui. En réalité, comme fondement de chaque doctrine ou valeur, il y a l’événement de la rencontre entre l’homme et Dieu en Jésus Christ. Le christianisme, avant d’être une morale ou une éthique, est l’avènement de l’amour, est l’accueil de la personne de Jésus. C’est pourquoi le chrétien et les communautés chrétiennes doivent tout d’abord regarder et faire voir le Christ, véritable chemin qui conduit à Dieu.
PAPE BENOÎT XVI: L’EGLISE VIT, ELLE GRANDIT ET SE RÉVEILLE DANS LES ÂMES »
28 février, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/l-eglise-vit-elle-grandit-et-se-reveille-dans-les-ames
« L’EGLISE VIT, ELLE GRANDIT ET SE RÉVEILLE DANS LES ÂMES »
ENSEIGNEMENT DE BENOÎT XVI SUR L’EGLISE
ROME, 28 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG) BENOÎT XVI
« Nous avons cherché à servir le Christ et son Eglise d’un amour profond et total, qui est l’âme de notre ministère », déclare Benoît XVI qui transmets aux cardinaux son enseignement sur l’Eglise : « L’Eglise vit, elle grandit et se réveille dans les âmes ».
Le pape Benoît XVI a rencontré les cardinaux présents à Rome, pour la cérémonie de congé, ce 28 février, à 11h, dernier jour de son pontificat, dans la Salle Clémentine du palais apostolique du Vatican.
Au cours de l’audience, le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège des cardinaux, a adressé au pape un discours d’hommage au nom de tous les cardinaux présents. Benoît XVI a ensuite prononcé les paroles suivantes, avant de saluer personnellement chacun des cardinaux. La devise du bienheureux cardinal Newman a fait le lien entre tous.
PAROLES DE BENOÎT XVI :
Bien chers et vénérés frères,
Je vous accueille avec une grande joie et j’adresse à chacun de vous mes salutations les plus cordiales. Je remercie le cardinal Angelo Sodano qui, comme toujours, a su se faire l’interprète des sentiments du Collège tout entier : Cor ad cor loquitur. Merci de tout cœur, Eminence. Et je voudrais dire, en reprenant l’allusion à l’expérience des disciples d’Emmaüs, que, pour moi aussi, cela a été une joie de cheminer avec vous pendant ces années, dans la lumière de la présence du Seigneur ressuscité.
Comme je l’ai dit hier, devant les milliers de fidèles qui remplissaient la place Saint-Pierre, votre proximité et vos conseils m’ont été d’une grande aide dans mon ministère. Pendant ces huit années, nous avons vécu dans la foi de très beaux moments d’une lumière radieuse sur le chemin de l’Eglise, et des moments où quelques nuages se sont amoncelés dans le ciel. Nous avons cherché à servir le Christ et son Eglise d’un amour profond et total, qui est l’âme de notre ministère. Nous avons donné l’espérance, espérance qui nous vient du Christ qui, seul, peut éclairer le chemin.
Ensemble, nous pouvons remercier le Seigneur qui nous a fait grandir dans la communion et ensemble nous pouvons le prier de vous aider à grandir encore dans cette unité profonde, en sorte que le Collège des cardinaux soit comme un orchestre où les diversités, expression de l’Eglise universelle, concourent toujours à une concorde et à une harmonie supérieures.
Je voudrais vous laisser simplement une pensée, qui me tient beaucoup à cœur : une pensée sur l’Eglise, sur son mystère, qui constitue pour nous tous, pourrions-nous dire, la raison et la passion de notre vie. Je m’appuie sur une expression de Romano Guardini écrite précisément l’année où les Pères du concile Vatican II ont approuvé la Constitution Lumen gentium, dans son dernier livre, avec une dédicace personnelle à mon intention ; c’est pourquoi les paroles de ce livre me sont particulièrement chères.
Guardini dit ceci : l’Eglise « n’est pas une institution imaginée et construite sur le papier…, mais une réalité vivante… Elle vit dans le cours du temps, en devenir, comme tout être vivant, en se transformant… Et pourtant dans sa nature, elle demeure toujours la même, et son cœur est le Christ ».
C’est l’expérience que nous avons faite hier, me semble-t-il, sur la Place : voir que l’Eglise est un corps vivant, animé par l’Esprit-Saint et qu’elle vit réellement de la force de Dieu. Elle est dans le monde, mais elle n’est pas du monde : elle est à Dieu, au Christ, à l’Esprit. Nous l’avons vu hier. En ce sens, une autre expression connue de Guardini est aussi vraie et éloquente : « L’Eglise se réveille dans les âmes ».
L’Eglise vit, elle grandit et se réveille dans les âmes qui, comme la Vierge Marie, accueillent la Parole de Dieu et la conçoivent par l’opération du Saint Esprit ; elles offrent à Dieu leur propre chair et c’est justement dans leur pauvreté et leur humilité qu’elles deviennent capables d’engendrer le Christ aujourd’hui dans le monde. Dans l’Eglise, le mystère de l’Incarnation demeure présent à jamais. Le Christ continue de cheminer à travers les temps et à travers tous les lieux.
Chers frères, restons unis dans ce mystère, dans la prière, en particulier dans l’Eucharistie quotidienne, et servons ainsi l’Eglise et l’humanité tout entière. C’est notre joie que personne ne peut nous enlever. Avant de vous saluer personnellement, je désire vous dire que je continuerai de vous être proche par la prière, spécialement dans les prochains jours, afin que vous soyez pleinement dociles à l’action de l’Esprit-Saint lors de l’élection du nouveau pape. Que le Seigneur vous montre celui qui est voulu par lui. Et parmi vous, au sein du Collège cardinalice, se trouve aussi le futur pape auquel dès aujourd’hui je promets un respect et une obéissance inconditionnels. Dans cette intention, avec affection et reconnaissance, je vous donne de tout cœur la bénédiction apostolique.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Theotokos icon
27 février, 2013LES PÈRES DE L’EGLISE
27 février, 2013http://orthodoxologie.blogspot.it/2010/02/les-peres-de-leglise.html
LES PÈRES DE L’EGLISE
MON CHER AMI,
Vous avez posé une bonne question: « Qui sont ces Pères de l’Église que vous, chrétiens orthodoxes mentionnez toujours, et pourquoi sont-ils si importants pour vous? N’est-ce pas suffisant d’avoir juste la Bible? »
D’abord, je dois vous dire que non seulement les saints Pères sont importants pour les chrétiens orthodoxes aujourd’hui, mais ils ont été importants pour les chrétiens, dès le début, pendant la grande époque des Conciles de l’Eglise (du quatrième au huitième siècle). La proclamation de ces Conciles commençait avec ces paroles significatives: « A la suite des saints Pères … » Je pense que vous trouverez que ces saints Pères sont importants pour vous aussi, car même si vous n’êtes pas orthodoxe, celui qui aime le Christ aime aussi naturellement ceux qui L’ont connu et ont vécu intimement avec Lui, le révélant aux autres.
Et ainsi, un Saint-Père est, en premier lieu, un membre de l’Eglise orthodoxe et un saint – qui est, un croyant baptisé, connu pour sa sainteté et la grande vertu de sa vie, et qui est maintenant au ciel avec le Christ. Deuxièmement, un Saint-Père est celui qui enseigne la foi et quelqu’un qui explique la Sainte Écriture. Il lui rend témoignage à la fois par sa vie et ses écrits, éclairé par la grâce de l’Esprit Saint. En outre, un Saint-Père ne s’est pas désigné lui-même comme tel, il est choisi par Dieu et révélé à la conscience de tout le Corps du Christ comme celui qui a parlé des choses divines dans la Vérité. Enfin, ses paroles doivent refléter les enseignements de l’Écriture Sainte et des Apôtres, il ne peut pas enseigner des choses contraires à ce qu’on a toujours cru et enseigné dans l’Église, il doit transmettre fidèlement ce qu’il a reçu.
Parce que beaucoup de gens pensent que l’Eglise du Christ, a en quelque sorte « disparu », ou, comme beaucoup de protestants, même croire qu’elle apostasia pendant le premier siècle après Jésus Christ (comme si une telle chose était vraiment possible à considérer avec la promesse du Christ d’être avec son Église « jusqu’à la la fin des siècles »(Matthieu 25:20), je voudrais partager avec vous un aperçu de l’Eglise primitive vue dans la vie et les écrits des Pères de l’Église, depuis le temps des Apôtres jusque vers 200 après J.-C. c’est-à-dire couvrant environ trois générations.
Vous pouvez facilement vérifier que ce que vous vous apprêtez à lire n’est pas quelque chose que j’ai élaboré, ces informations peuvent être trouvées sous forme bien documentée dans n’importe quelle grande bibliothèque. En fait, je vous demande de ne pas me croire sur parole. Enquêtez vous-même, prenez la peine d’être informé de quelque chose qui touche votre salut même.
Dans son Epître aux Philippiens, saint Paul mentionne un « véritable compagnon d’œuvre » nommé « Clément » (Phil.4: 3). Vous pourriez être surpris d’apprendre que l’histoire connaît aussi cet homme, une de ses lettres est conservée sous forme de manuscrit du British Museum! Il est connu comme saint Clément de Rome. Il a été martyrisé en 97 ou 98, peu après la fin de la persécution de l’Église chrétienne de l’empereur Domitien. Sa lettre est un témoignage magnifique sur l’existence de la succession apostolique dans l’Église primitive:
« Les Apôtres ont reçu l’Evangile pour nous du Seigneur Jésus-Christ; Jésus-Christ fut envoyé par Dieu. Alors, le Christ vient de Dieu et les Apôtres du Christ. Tous deux sont donc venus de la volonté de Dieu dans un ordre voulu. Ayant donc a reçu une charge … ils s’en allèrent avec la Bonne Nouvelle… Puis, prêchant partout dans la campagne et la ville, ils ont nommé leurs premiers fruits, quand ils leur avaient prouvé par l’Esprit, être évêques et diacres pour tous ceux qui devaient croire… Ils ont nommé ces personnes et donc aussi fourni une continuité, afin que lorsque ceux-ci devaient s’endormir [en Christ], d’autres hommes approuvés devraientsuccéder à leurs charges.
Concernant la nécessité d’obéir aux successeurs des Apôtres, il dit: « Mais si certaines personnes étaient désobéissantes envers les paroles prononcées par Lui [le Christ] à travers nous, qu’ils comprennent qu’ils se seront eux-mêmes engagés dans une transgression et un danger qui ne seront pas des moindres. »
Un autre Père de l’Eglise, disciple de l’apôtre Jean, est saint Ignace d’Antioche, martyrisé en 109 après JC Il était l’enfant que Notre-Seigneur prit dans ses bras, dans l’Évangile de Matthieu. Sept de ses lettres ont survécu, et dans celles-ci, il donne des conseils aux chrétiens dans différentes villes. Il ne parle pas seulement des évêques, mais des prêtres et des diacres, et de ce que l’unité dans l’Eglise signifie: « Car tous ceux qui sont de Dieu et de Jésus-Christ sont avec l’évêque et tous ceux qui se repentent et entrent dans l’unité de l’Église, eux aussi doivent être de Dieu, afin qu’ils puisse vivre en Jésus-Christ… Là où est l’évêque, que le peuple soit comme si Jésus y était, là est l’Eglise universelle… Soyez donc attentifs à observer une seule Eucharistie, car il n’y a qu’une seule Chair de notre Seigneur Jésus-Christ, et une coupe pour union dans Son Sang, il y a un seul autel, comme il n’y a qu’un seul évêque [local], avec le clergé et les diacres. «
Enfin je mentionne saint Irénée de Lyon, qui mourut en 202 après Jésus-Christ. Il avait été disciple de saint Polycarpe, qui à son tour, était disciple de l’apôtre Jean. Vous pouvez voir ici la continuité vivante de la foi. Dans ses dernières années, saint Polycarpe était le seul survivant de l’époque apostolique, le dernier homme encore en vie qui avait personnellement connu les Apôtres. Pour cette raison il a été traité avec beaucoup de respect et de vénération et de « nombreux disciples étaient rassemblés autour de lui pour entendre de ses lèvres le dernier écho vivant de l’enseignement apostolique », comme nous l’apprenons de sa vie.
Les trois générations des premiers saints Pères, que je vous ai brièvement décrits, nous amènent à l’aube du troisième siècle, ayant parcouru environ les premiers 170 ans de vie de l’Église, de l’Ascension du Christ en 33 après Jésus-Christ jusques à la mort d’lrénée en 202. Vous pouvez voir que chacun de ces Pères était parfaitement conscient de son lien vivant avec les Apôtres et l’Enseignement qu’il avait reçu d’eux.
Ma prière est que vous soyez un jour être éclairé par la Lumière du Christ afin de parvenir à une meilleure compréhension de ces choses.
Sincèrement en Christ,
Père Alexey Young
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
http://www.pravmir.com/article_336.html
« NOUS AVONS APPRIS DE BENOÎT XVI LE SILENCE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR » – HOMMAGE DE L’UNIVERSITÉ PONTIFICALE GRÉGORIENNE
27 février, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/nous-avons-appris-de-benoit-xvi-le-silence-interieur-et-exterieur
« NOUS AVONS APPRIS DE BENOÎT XVI LE SILENCE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR »
HOMMAGE DE L’UNIVERSITÉ PONTIFICALE GRÉGORIENNE
ROME, 26 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG) ANNE KURIAN
« Nous avons appris du Saint-Père l’importance du silence intérieur et extérieur », déclare le P. Dumortier, recteur de l’Université pontificale grégorienne.
« Apprenons de Benoît XVI, la foi dans la vérité, vivante et libératrice » : c’était le thème de l’homélie du P. François-Xavier Dumortier, lors d’une messe d’action de grâce pour le pontificat de Benoît, hier soir, 25 février 2013, en l’Eglise du « Gesù » à Rome.
« Nous sommes ici comme une famille qui désire exprimer sa proximité et son affection, son admiration et sa gratitude envers le pape Benoît XVI. Nous sommes réunis avec des sentiments de grande émotion et de profond respect », a déclaré le P. Dumortier en préambule, invitant au recueillement devant le départ de Benoît XVI : « Ce sont des moments qui ne laissent pas beaucoup de place à la parole, mais nous portent avant tout et surtout à la prière. »
LE SILENCE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR
Le P. Dumortier a invité à méditer sur la personne et le style de communication de Benoît XVI: « Nous avons appris du Saint-Père l’importance du silence intérieur et extérieur, parce que “c’est seulement dans le silence que la Parole peut trouver demeure en nous”, car dans le silence les yeux du cœur peuvent se réorienter vers Dieu ».
Le recteur a rendu hommage au pape : « Comme toujours, sans beaucoup de paroles, [Benoît XVI] nous a rappelé ce qui est au cœur de la foi. Il l’a fait à sa façon, sobre et paternelle, qui signifiait respect et confiance. Respect de l’autre et confiance dans l’Esprit qui habite en chacun. »
« Nous avons vu – et même contemplé – tant de fois cette simplicité d’un homme peu enclin au sensationnel, cette présence humble et souriante », a-t-il ajouté.
DANS UNE ÉCOUTE ATTENTIVE DE DIEU
Pour le P. Dumortier, les caractéristiques de son pontificat ont été « la sequela Christi, la rencontre avec le ressuscité, le service de l’Eglise, le courage de la vérité, l’intelligence de la foi ».
Durant ces huit ans en effet, le pape « nous a encouragé inlassablement à suivre et à aimer le Seigneur sur le chemin de la miséricorde et de l’amour, un chemin qui va du passé vers l’avenir, qui traverse le monde comme une flèche de feu, et qui implique autant le cœur que l’intelligence », a-t-il souligné.
Benoît XVI a donné l’exemple d’un pape « toujours au service du Seigneur et de l’Eglise », y compris « à travers les difficultés, les obstacles et les épreuves », et il restait « ferme » parce que « profondément enraciné dans une écoute attentive à ce Dieu qui nous a parlé et continue à nous parler », a ajouté le recteur.
LA FORCE DE LA VÉRITÉ EST LIBÉRATRICE
Le P. Dumortier a rendu un hommage appuyé au travail de Benoît XVI au service de la vérité : « il a voulu et osé affronter les réalités les défis du mal dans leur diversité et jusqu’à l’intérieur de l’Eglise ; nous ne pourrons pas oublier sa liberté et sa détermination impressionnante en refusant tout ce qui oppose de la résistance à la vérité ou la nie. »
Un travail incontournable dans l’Eglise car « la force de la vérité est libératrice et il est important d’avoir le courage de regarder la réalité en face, pour obéir au Seigneur ».
Ainsi, « le courage de la vérité et la lutte spirituelle pour la vérité » dont a fait preuve Benoît XVI « ouvrent le chemin d’une foi toujours plus profonde, toujours plus vraie ».
Dans cette optique, « l’Eglise chemine avec la grâce de Dieu sur les chemins de l’histoire, dans la conscience que ce n’est pas le pouvoir du monde qui peut sauver, mais le pouvoir de la Croix, de l’humilité et de l’amour », a poursuivi le P. Dumortier.
LE SERVICE DE L’INTELLIGENCE DE LA FOI
Il a rappelé enfin à l’attention des membres de l’Université pontificale que « le Saint-Père nous a appelés à nous dédier à l’intelligence de la foi avec tout l’engagement et le dévouement de ceux qui savent que de nombreux défis de notre temps ont besoin des ressources de la raison, de la connaissance de notre tradition et de la conscience des problématiques d’aujourd’hui. »
Il s’agit donc, a-t-il encouragé, « de nous engager sans peur dans ce service de l’intelligence pour faire parvenir à l’homme d’aujourd’hui le message de la foi, Parole qui fait vivre et espérer ».
Demain, mercredi 27 février, les cours seront suspendus à l’Université, pour permettre à tous de participer à la dernière audience générale de Benoît XVI, place Saint-Pierre.
Chagall 1968, The_Prophet_Jeremiah_
26 février, 2013« JE N’AI PAS ENCORE COMMENCÉ À FAIRE PÉNITENCE »
26 février, 2013Quand abba Agathon le Grand voyait un frère commettre une faute et que l’envie lui venait de réprimander le frère, il se reprenait lui-même et disait : » Agathon, prends garde de ne pas commettre ce péché. » Et après s’être dit cela, il ne réprimandait pas le frère. (Abba 318)
Une frère qui avait commis un péché fut chassé de l’église par le prêtre. Alors abba Bessarion se leva et sortit avec lui en disant : » Moi aussi, je suis un pécheur. » (Abba 326)
Un jour un frère commit une faute à Scété. Il y eut un conseil et on envoya chercher abba Moïse. Mais il ne voulait pas venir. Le prêtre lui envoya donc dire : » Viens, car tout le monde t’attend. » Alors, s’étant levé, il s’en alla prendre une corbeille percée, la remplit de sable et l’emporta sur son dos. Les autres, sortis à sa rencontre, lui dirent : » Qu’est-ce que ceci, Père ? » L’ancien leur dit : » Mes péchés coulent à flot derrière moi et je ne les vois pas, et je viens aujourd’hui pour juger des fautes d’autrui. » Ayant entendu cette parole, ils ne dirent rien au frère mais lui pardonnèrent. (Abba 327)
On disait d’abba Sisoès que, lorsqu’il fur près de mourir, les Pères étant assis auprès de lui, son visage brilla comme le soleil. Et il leur dit : » Voici qu’abba Antoine vient. » Et après un petit moment il dit : » Voici que le coeur des prophètes vient. » Et de nouveau son visage brilla avec plus d’éclat et il dit : » Voici que le choeur des apôtres vient. » Et son visage redoubla encore d’éclat et voici qu’il paraissait parler avec quelques interlocuteurs. Et les anciens lui demandèrent : » Avec qui parles-tu, Père ? » Il dit : » Voici que les anges viennent me prendre, et je supplie qu’on me laisse faire un peu pénitence. » Les anciens lui dirent : » Tu n’a pas besoin de faire pénitence, Père. » Mais il leur dit : » En vérité, je n’ai pas conscience d’avoir commencé. » Et tous reconnurent qu’il était parfait. Et à nouveau son visage redevint subitement comme le soleil, et tous furent saisis de crainte. (Abba 375)
Un frère dit à abba Poemen : » Si je tombe dans une faute lamentable, ma pensée me ronge et me reproche : Pourquoi es-tu tombé ? » L’ancien lui dit : » À l’heure même où l’homme succombe à l’égarement, s’il dit : J’ai péché, aussitôt c’est fini. » (Abba 201)
Abba Poemen a dit encore : Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : » Aujourd’hui, convertie-toi. » (Abba 202)
Abba Poemen a dit que le bienheureux abba Antoine disait : Le grand exploit de l’homme, c’est de prendre sur lui sa faute devant le Seigneur et de s’attendre à la tentation jusqu’au dernier souffle. (Abba 207)
On demanda à un ancien : » Comment l’âme acquiert-elle l’humilité ? » Il répondit : » En n’étant attentive qu’à ses propres fautes. » (Abba 209)
Une frère demanda à abba Poemen : » Que dois-je faire pour mes péchés ? » L’ancien lui dit : » Qui veut racheter ses péchés, les rachète par les pleurs, et qui veut acquérir les vertus, les acquiert par les pleurs. » (Abba 212)
Une frère demanda à abba Poemen : » Si l’homme tombe dans quelque péché et se convertit, obtiendra-t-il le pardon de Dieu ? » L’ancien lui dit : » Assurément Dieu, qui a commandé aux hommes de pardonner, ne le fera-t-il pas lui-même davantage ? Il a commandé en effet à Pierre de pardonner jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois » (Abba 215)
On demanda à un ancien : » Que faut-il faire pour être sauvé ? » Il tressait des palmes ; sans lever les yeux de son ouvrage, il répondit : » Ce que tu vois là. » (Abba 52)
Un jour abba Dioscore pleurait sur lui-même dans sa cellule, tandis que son disciple se tenait dans une autre cellule. Quand celui-ci vint chez l’ancien, il le trouva donc pleurant et il lui dit : » Père, pourquoi pleures-tu ? » L’ancien répondit : » Je pleure mes péchés. » Alors son disciple lui dit : » Mais, Père, tu n’as pas de péchés. » Et l’ancien répondit : » Vraiment, mon enfant, se j’obtenais à voir mes péchés, trois ou quatre autres ne suffiraient pas à les pleurer. » (Abba 311)
Abba Antoine a dit : Quiconque n’a pas été tenté ne pourra entrer dans le royaume des cieux. Il est dit en effet : » Supprime les tentations, et pas un n’est sauvé. » (Abba 227)
Abba Jacques a dit : De même qu’une lampe éclaire une chambre obscure, ainsi la crainte de Dieu, quand elle vient dans un coeur d’homme, l’éclaire et lui enseigne toutes les vertus et les commandements de Dieu. » (Abba 246)
Abba Poemen a dit : Se jeter en présence de Dieu, ne pas s’estimer soi-même et rejeter derrière soi la volonté propre, sont les instruments de l’âme. (Abba 138)
Un frère dit a abba Théodore : » Dis-moi une sentence, car je suis perdu. » Avec effort l’ancien lui dit : » Je suis moi-même en péril, que pourrais-je te dire ? » (Abba 185)
Abba Antoine dit : Je vis tous les filets de l’ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ? Et j’entendis une voix me répondre : l’humilité. (Paroles 16,6)
Un frère dit à abba Antoine : » Prie pour moi. » Le vieillard lui répondit : » Je ne te prendrai pas en pitié, ni Dieu non plus, su toi-même n’y mets pas du tien et ne supplies pas Dieu. » (Paroles 18,15)
On disait d’abba Macaire l’Égyptien que, remontant un jour de Scété avec un chargement de paniers, il s’assit accablé de fatigue et se mit à prier en ces termes : » Mon Dieu, tu sais bien que je n’en puis plus ! » Aussitôt il se trouva au fleuve. (Paroles 99, 12)
Abba Matoès dit : » Autant l’homme s’approche de Dieu, autant il se voit pécheur. En effet, Isaïe le prophète, voyant Dieu, se déclare misérable et impur. » (Paroles 108, 2)
Abba – Dom Lucien Regnault, Abba, dis-moi une parole.
Éditions de l’Abbaye de Solesmes, 1984.
Paroles – Jean-Claude Guy, Paroles des anciens :
Apophtegmes des pères du désert.
Éditions du Seuil (Points/Sagesses, 1), 1976.
L’ANNEAU DU PAPE: QUELQU’UN VOUDRAIT ÉVITER SA DESTRUCTION
26 février, 2013Mais l’anneau du pêcheur, qui n’est plus le sceau, justement, pourrait-il ne pas être détruit ? Le porte-parole du Saint-Siège, le Père Lombardi a renvoyé à la décision du camerlingue.
Mais il est une voix qui s’est élevée pour que l’anneau porté par Benoît XVI depuis 2005 ne soit pas détruit. C’est celle de l’artiste – le joailler – qui l’a réalisé.
C’est un anneau de 35 g d’or, dont la forme rappelle l’ellipse de la colonnade du Bernin, place Saint-Pierre, et qui représente la scène de la pêche miraculeuse. Il porte le nom latin du pape : Benedictus XVI.
L’anneau a été réalisé par le joailler romain Claudio Franchi. L’artiste a confié à l’AFP qu’il aimerait que l’anneau ne soit pas détruit. Mais le seul anneau qui n’ait pas été détruit est celui d’un antipape Clément VII. Pourtant, si l’autorité est représentée par le sceau, l’anneau pourrait ne pas être détruit, mais conservé, qui sait, dans un musée accessible au public…
Avec le pallium – remis en 2009 – auprès du tombeau de Célestin V à L’Aquila, l’anneau est le deuxième « signe » du pontificat que Benoît XVI a commenté, dans son homélie du dimanche 24 avril 2005. Il a commenté justement l’Evangile de la Pêche miraculeuse: « Le deuxième signe par lequel la liturgie d’aujourd’hui nous présente le commencement du ministère pétrinien est la remise de l’anneau du pêcheur. L’appel de Pierre à devenir pasteur, que nous avons entendu dans l’Évangile, fait suite au récit d’une pêche abondante: après une nuit au cours de laquelle ils avaient jeté les filets sans succès, les disciples voient sur le rivage le Seigneur ressuscité. Il leur enjoint de retourner pêcher une nouvelle fois et voici que le filet devient si plein qu’ils ne réussirent plus à le ramener. 153 gros poissons: «Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré» (Jn 21,11). Cet événement, qui a lieu au terme du parcours terrestre de Jésus avec ses disciples, correspond à un récit des commencements: les disciples n’avaient alors rien pêché durant toute la nuit; Jésus avait alors invité Simon à avancer une nouvelle fois au large. Et Simon, qui ne s’appelait pas encore Pierre, donna cette réponse admirable: Maître, sur ton ordre, je vais jeter les filets ! Et voici la confirmation de la mission: «Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras» (Lc 5,1-11) ».
Le pape a actualisé le sens de cet anneau en commentant ce que signifie aujourd’hui pour l’Eglise cette « pêche miraculeuse »: « Aujourd’hui encore, l’Église et les successeurs des Apôtres sont invités à prendre le large sur l’océan de l’histoire et à jeter les filets, pour conquérir les hommes au Christ – à Dieu, au Christ, à la vraie vie. Les Pères ont aussi dédié un commentaire très particulier à cette tâche singulière. Ils disent ceci: pour le poisson, créé pour l’eau, être sorti de l’eau entraîne la mort. Il est soustrait à son élément vital pour servir de nourriture à l’homme. Mais dans la mission du pêcheur d’hommes, c’est le contraire qui survient. Nous, les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort; dans un océan d’obscurité, sans lumière. Le filet de l’Évangile nous tire hors des eaux de la mort et nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie ».
Voilà donc l’image de la Nouvelle évangélisation décrite par Benoît XVI: « Il en va ainsi – dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi: nous existons pour montrer Dieu aux hommes. Seulement là où on voit Dieu commence véritablement la vie. Seulement lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, nous connaissons ce qu’est la vie. Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. Il n’y a rien de plus beau que d’être rejoints, surpris par l’Évangile, par le Christ. Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde ».
Enfin, le pape a rapproché l’image du pasteur et du pêcheur dans le sens du travail pour l’unité du Corps du Christ: « Je voudrais encore souligner une chose: de l’image du pasteur et de celle du pêcheur émerge de manière très explicite l’appel à l’unité.«J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix: il y aura un seul troupeau et un seul pasteur» (Jn 10,16), dit Jésus à la fin du discours du bon pasteur. Le récit des 153 gros poissons se conclut avec la constatation joyeuse: «Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré» (Jn 21,11). Hélas, Seigneur bien-aimé, aujourd’hui le filet s’est déchiré, aurions-nous envie de dire avec tristesse! Mais non – nous ne devons pas être tristes! Réjouissons-nous de ta promesse, qui ne déçoit pas, et faisons tout ce qui est possible pour parcourir la route vers l’unité que tu as promise. Faisons mémoire d’elle comme des mendiants dans notre prière au Seigneur: oui Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne soyons qu’un seul Pasteur et qu’un seul troupeau! Ne permets pas que ton filet se déchire et aide-nous à être des serviteurs de l’unité! »