Archive pour novembre, 2014
BENOÎT XVI: ANDRÉ, LE PROTOCLET – 30 NOVEMBRE
30 novembre, 2014BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 14 juin 2006
ANDRÉ, LE PROTOCLET – 30 NOVEMBRE
Chers frères et soeurs,
Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d’un peu plus près également les onze autres Apôtres. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l’un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom: il n’est pas juif, comme on pouvait s’y attendre, mais grec, signe non négligeable d’une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu’il en soit, il jouissait certainement d’un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes.
Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l’appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit: « Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac: c’était des pêcheurs. Jésus leur dit: « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important: dans un premier temps, André était le disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c’était un homme qui cherchait, qui partageait l’espérance d’Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C’était vraiment un homme de foi et d’espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que Jésus était l’ »agneau de Dieu » (Jn 1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n’est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean « Agneau de Dieu ». L’évangéliste rapporte: ils « virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d’intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation significative: « André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit: « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit: le Christ) ». André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Eglise byzantine l’honore par l’appellation de Protóklitos, qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu’alors dans la Basilique vaticane, à l’Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l’Apôtre fut crucifié.
Les traditions évangéliques rappellent particulièrement le nom d’André en trois autres occasions, qui nous font connaître un peu plus cet homme. La première est celle de la multiplication des pains en Galilée. En cette circonstance, ce fut André qui signala à Jésus la présence d’un enfant avec cinq pains d’orge et deux poissons, « bien peu de chose » – remarqua-t-il – pour toutes les personnes réunies en ce lieu (cf. Jn 6, 8-9). Le réalisme d’André en cette occasion mérite d’être souligné: il remarqua l’enfant – il avait donc déjà posé la question: « Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde! » (ibid.) -, et il se rendit compte de l’insuffisance de ses maigres réserves. Jésus sut toutefois les faire suffire pour la multitude de personnes venues l’écouter. La deuxième occasion fut à Jérusalem. En sortant de la ville, un disciple fit remarquer à Jésus le spectacle des murs puissants qui soutenaient le Temple. La réponse du Maître fut surprenante: il lui dit que de ces murs, il ne serait pas resté pierre sur pierre. André l’interrogea alors, avec Pierre, Jacques et Jean: « Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout cela va finir » (Mc 13, 1-4). Pour répondre à cette question, Jésus prononça un discours important sur la destruction de Jérusalem et sur la fin du monde, en invitant ses disciples à lire avec attention les signes des temps et à rester toujours vigilants. Nous pouvons déduire de l’épisode que nous ne devons pas craindre de poser des questions à Jésus, mais que dans le même temps, nous devons être prêts à accueillir les enseignements, même surprenants et difficiles, qu’Il nous offre.
Dans les Evangiles, enfin, une troisième initiative d’André est rapportée. Le cadre est encore Jérusalem, peu avant la Passion. Pour la fête de Pâques – raconte Jean – quelques Grecs étaient eux aussi venus dans la ville sainte, probablement des prosélytes ou des hommes craignant Dieu, venus pour adorer le Dieu d’Israël en la fête de la Pâque. André et Philippe, les deux Apôtres aux noms grecs, servent d’interprètes et de médiateurs à ce petit groupe de Grecs auprès de Jésus. La réponse du Seigneur à leur question apparaît – comme souvent dans l’Evangile de Jean – énigmatique, mais précisément ainsi, elle se révèle riche de signification. Jésus dit aux deux disciples et, par leur intermédiaire, au monde grec: « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. Amen, amen, je vous le dis: si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12, 23-24). Que signifient ces paroles dans ce contexte? Jésus veut dire: Oui, ma rencontre avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort, comparable à la chute en terre d’un grain de blé, viendra l’heure de ma glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité: le « grain de blé mort » – symbole de ma crucifixion – deviendra dans la résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et les cultures. Oui, la rencontre avec l’âme grecque, avec le monde grec, se réalisera à ce niveau auquel fait allusion l’épisode du grain de blé qui attire à lui les forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d’autres termes, Jésus prophétise l’Eglise des Grecs, l’Eglise des païens, l’Eglise du monde comme fruit de sa Pâque.
Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler, mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec: ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort – une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement soeurs.
Une tradition successive, comme nous l’avons mentionné, raconte la mort d’André à Patras, où il subit lui aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente de celle de Jésus. Dans son cas, il s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée « croix de saint André ». Voilà ce que l’Apôtre aurait dit à cette occasion, selon un antique récit (début du VI siècle) intitulé Passion d’André: « Je te salue, ô Croix, inaugurée au moyen du Corps du Christ et qui as été ornée de ses membres, comme par des perles précieuses. Avant que le Seigneur ne monte sur toi, tu inspirais une crainte terrestre. A présent, en revanche, dotée d’un amour céleste, tu es reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard, combien de joie tu possèdes, combien de présents tu prépares. Avec assurance et rempli de joie, je viens donc à toi, pour que toi aussi, tu me reçoives exultant comme le disciple de celui qui fut suspendu à toi… O croix bienheureuse, qui reçus la majesté et la beauté des membres du Seigneur!… Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par ton intermédiaire me reçoive celui qui, par toi, m’a racheté. Je te salue, ô Croix; oui, en vérité, je te salue! ». Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en tirer une leçon très importante: nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles sont touchées par l’éclat de sa lumière. Ce n’est que par cette Croix que nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable.
Que l’Apôtre André nous enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude (cf. Mt 4, 20; Mc 1, 18), à parler avec enthousiasme de Lui à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver avec Lui une relation véritablement familière, bien conscients que ce n’est qu’en Lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre mort.
Guercino (Giovan Francesco Barbieri) – God the Father and Angel
28 novembre, 2014COMMENTAIRE SUR ISAÏE 63: 16-17, 64: 1.3-8; 1 CORINTHIENS 1: 3-9; MARC 13: 33-37
28 novembre, 2014http://livingspace.sacredspace.ie/ab011-2/
(Google translation from English)
DIMANCHE DE LA SEMAINE DE L’AVENT 1 (B)
COMMENTAIRE SUR ISAÏE 63: 16-17, 64: 1.3-8; 1 CORINTHIENS 1: 3-9; MARC 13: 33-37
UNE FOIS DE PLUS, nous arrivons au début d’une nouvelle année liturgique. Aujourd’hui, nous commençons Cycle B dans le cycle de trois ans de lectures bibliques dimanche. Les passages de l’Evangile pendant les dimanches «ordinaires» de cette année suivront l’Evangile selon Marc.
Il est clair que le thème de la messe d’aujourd’hui est celui de la «venue». Le mot «Avent» (du latin adventus), comme nous le savons, signifie «venue».
Avent est principalement une période de quatre semaines en préparation de la célébration de Noël, lorsque nous nous souvenons et nous célébrons la naissance de Jésus, notre Seigneur et Sauveur. Cependant, il n’y a pas de mention explicite que ce soit dans les lectures d’aujourd’hui de tout ce qui semble à voir avec Noël ou se prépare pour sa célébration. Les lectures du jour sont plus préoccupés par le but ultime pourquoi Jésus, le Fils de Dieu, « est devenu un être humain et a habité parmi nous» (Jean 1:14).
Chaque année, le premier dimanche de l’Avent fait un lien clair en continuité avec le dimanche finales de l’année liturgique précédente. Nous avons vu à la fin du Cycle A qu’il y avait de nombreuses lectures sur la venue finale de Jésus à la fin des temps et de la nécessité de chacun de nous de se préparer à venir face à face avec Jésus notre Seigneur et Roi et «donnent une compte de notre gestion « .
Plus d’un «venue»
Ce thème, dans le contexte de l’Avent, se poursuit aujourd’hui. Il est clair qu’à cette époque le mot «Advent / Entrée ‘est comprise à plus d’un niveau. Tout d’abord, bien sûr, nous nous préparons au cours de ce qui est essentiellement une période de pénitence (les couleurs de vestissement sont violettes, comme dans le Carême) pour célébrer d’une manière approprié la venue de Jésus et la manifestation de Dieu parmi nous comme un être humain .
Mais d’autre part, nous sommes également rappelé la raison pour laquelle Jésus est né parmi nous, en premier lieu, à savoir, d’être notre salut, notre intégrité. Il vient maintenant afin que nous puissions être équipé et prêt à le rencontrer quand il reviendra à la fin des temps « pour juger les vivants et les morts». Ensuite, nous espérons entendre ses paroles de bienvenue, « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde» (Matthieu 25:34). Ce est cette venue qui figure dans le passage de l’Evangile d’aujourd’hui.
Il ya, cependant, on peut dire, un tiers à venir qui est aussi d’une importance cruciale. Ce est alors que Dieu entre dans notre vie quotidienne et nous appelle à le suivre et être avec lui. Non seulement Dieu est venu en Jésus à Bethléem; non seulement il viendra à la fin des temps pour nous tous de se rassembler; il vient dans nos vies à chaque instant, par chaque personne et chaque expérience. Car Dieu en Jésus est l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. «Je suis avec vous pour toujours » (Matthieu 28:20).
Première venue
Chacun de ces trois allées interagit avec les autres. La venue de Jésus à Bethléem est le fondement de notre vie présente et future avec lui. Se il ne avait pas alors venez, où serions-nous maintenant? Que serait l’Europe, pour ne pas mentionner d’autres parties du monde soient comme se il ne avait jamais été le christianisme? Dieu seul connaît seulement. La venue dite finale est celle pour laquelle toute notre vie est une préparation. Nous avons été appelés à l’existence pour une seule raison, pour devenir totalement unie avec Dieu notre Créateur. Le seul échec dans la vie est de ne pas être en mesure de répondre à cet appel final. Tout le reste, absolument tout le reste, est relative. Pour réaliser ce est la plus grande grâce que nous pourrions demander ou recevoir.
La venue quotidienne de Jésus dans nos vies est le processus par lequel nous approfondissons notre compréhension de qui Jésus était, est et devenons de plus en plus identifié avec sa vision de Dieu et de le sens de la vie. Avec cette identification, nous ne sommes pas seulement prêts mais désireux de se rencontrer et être un avec notre Dieu. «Comme une biche soupire après un courant d’eau froide, donc je vous chéris, mon Dieu» (Psaume 42); «Je étais heureux quand ils me ont dit,« Allons à la maison du Seigneur! »(Psaume 122).
En gardant toutes ces allées à l’esprit en même temps, nous pouvons faire de notre célébration de Noël plus significative. Noël, à bien des égards, est devenu tellement signifie-moins ou a développé un sens loin de l’histoire de l’Évangile. Il se compose de beaucoup de lumières, le Père Noël, rennes, cartes de Noël, et gagnante sans fin et à manger. Noël ne est pas une simple commémoration d’un événement passé. Noël n’a de sens que lorsque nous réalisons ce qu’il dit en termes de notre vie présente et future.
L’Evangile d’aujourd’hui, alors, parle sur le niveau des futures et actuelles allées de Jésus. Le mot clé est «préparation». « Soyez sur vos gardes, rester éveillé, parce que vous ne savez jamais quand le temps viendra. »
Être prêt
Jésus donne une parabole d’un homme voyageant à l’étranger. Il fait deux choses: il donne diverses responsabilités à ses serviteurs à être menées alors qu’il est absent; et il avertit le portier d’être vigilant. Ce, dans un sens, couvre les deux paraboles de Matthieu nous lisons vers la fin des lectures du cycle précédent: la parabole des «talents», lorsque les fonctionnaires ont dit de faire un usage productif de ce qu’ils avaient été donnés par leur maître, et la parabole des vierges sages et folles sur l’état de préparation pour la venue de l’époux.
« rester éveillé, parce que vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir, à minuit, au chant du coq, l’aube. Se il vient de façon inattendue, il ne doit pas vous trouver endormis … rester éveillé! « Et, comme nous l’avons souligné précédemment, en termes pratiques, nous ne sommes pas vraiment parler de la fin des temps, mais de la fin de notre propre temps. Il est peu probable, sans aucun avertissement, que notre planète ou notre système solaire, ou de l’univers dans son ensemble seront éteintes. Il est très probable, cependant, que beaucoup d’entre nous seront appelés à répondre à notre Seigneur à tout moment sans le moindre avertissement. Nous voyons cela se passe tous les jours.
Mais ce ne devrait pas être un problème pour ceux qui vivent en permanence dans un état ??de conscience de la proximité de Dieu dans leur vie. Il ne est pas vraiment difficile pour nous de développer l’habitude de vivre notre journée avec un sentiment de sa proximité avec nous, même si ce est une habitude qui ne peut venir à la pratique. Il peut faire une telle différence dans la qualité de notre vie, tout à fait indépendamment d’être prêt pour la fin, de passer chaque jour chercher et trouver Dieu dans les gens autour de nous, aimer et le servir en eux et d’être aimé et servi par lui eux.
1er dimanche de l’Avent (B) / page 3
Au lieu d’essayer de lutter contre la réalité, en essayant de manipuler la vie et les gens pour se adapter à nos rêves et nos ambitions préconçues, nous avons besoin d’entendre les paroles d’Isaïe aujourd’hui, « Seigneur, vous sont notre Père; nous l’argile, vous le potier, nous sommes tous l’ouvrage de tes mains. « Paul a dû apprendre cette leçon. Il avait décidé que sa mission dans la vie était de détruire ces nouveaux chrétiens. Ce est sur ??un de ces recherche et de détruire les missions qu’il a été frappé à terre et entendit Jésus lui dire, « Saul, Saul! Pourquoi me persécutes-tu? Vous vous blesser en frappant dos, comme un bœuf regimber contre le bâton « de son propriétaire. Donc, beaucoup d’entre nous regimber contre l’aiguillon du Maître et se demander pourquoi nos vies ne ont pas que le bonheur et la paix, nous aspirons. Ce était la même Paul, qui, plus tard, a été de dire: «Je suis content de faiblesses, les insultes, les difficultés, les persécutions et les difficultés pour l’amour du Christ. Car lorsque je suis faible, alors je suis fort »(2 Corinthiens 12:10).
Trouver Jésus tout autour de nous
Préparation ne est pas seulement pour la fin, mais aussi pour le flux quotidien des expériences qui composent notre journée ordinaire. Jésus est là. Ne luttez pas contre lui. Laissez-le vous façonner à son image, à la ressemblance de Dieu, pour devenir une personne de l’intégrité et de la vérité, de l’amour et de la compassion, de la liberté et de la paix.
Enfin, nous ne sommes pas sur notre propre dans tout cela. Avec Paul, dans la deuxième lecture, nous ne cessons jamais de remercier Dieu pour toutes les grâces que nous avons reçues par Jésus-Christ. « Je le remercie», dit Paul, « que vous avez été enrichi de bien des façons, en particulier dans vos enseignants et prédicateurs. » Il ya tellement de ressources disponibles pour nous de grandir dans une vie chrétienne profondément enrichi et enrichissant en termes de guides , les administrateurs, des livres, des vidéos, des bandes, des retraites, des séminaires, des ateliers, des groupes de partage et les communautés. Nous ne devons pas être sans les dons de l’Esprit », tandis que [nous] attendons pour notre Seigneur Jésus-Christ à être révélé ». Et « il gardera [nous] stable et sans reproche jusqu’au dernier jour, le jour de notre Seigneur Jésus-Christ ».
Maranatha! Viens, Seigneur Jésus!
HOMÉLIE 1ER DIMANCHE DE L’AVENT – B
28 novembre, 2014http://www.homelies.fr/homelie,,4032.html
HOMÉLIE 1ER DIMANCHE DE L’AVENT
30 novembre 2014
Famille de Saint Joseph
Nous commençons l’Avent de cette nouvelle année liturgique avec une consigne précise de la part de notre Seigneur : « Veillez ! » (Cf. Evangile). C’est une invitation à être attentif aux signes de la nouveauté chrétienne dans l’attente de son plein accomplissement lorsque notre Seigneur viendra dans la gloire et nous ressuscitera avec lui. Car c’est bien cela que nous attendons : ressusciter en Christ pour ne faire plus qu’un avec lui.
Mais être tendu vers le futur ne signifie pas s’évader du présent. C’est au contraire mesurer le présent à l’aune de ce futur, c’est anticiper dans l’aujourd’hui ce futur. L’évangile nous invite à entrer dans cette attitude lorsqu’il nous dit que dans l’attente du retour de leur patron les serviteurs doivent rester fixés à leur travail. C’est dans le présent que je trouve le Seigneur qui déjà vient à moi pour me préparer à le recevoir dans toute sa plénitude lorsqu’il reviendra à la fin des temps.
Veiller signifie également garder ardent et vif le désir de la venue du Seigneur. Cela implique de ne jamais se lasser de l’appeler : « Reviens pour l’amour de tes serviteurs et des tribus qui t’appartiennent. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi » (Cf. 1ère lecture). Mais appeler ainsi de toute son âme la venue du Seigneur présuppose que l’on en ait reconnu la nécessité, que l’on se soit rendu compte de notre besoin d’être sauvés, que l’on ait pris conscience de notre condition de pécheurs dont Dieu seul peut nous sauver : « Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis… » ; « tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés » (Cf. 1ère lecture).
Veiller implique encore que l’on ne doute pas de la venue de celui qui nous l’a promis. S’endormir signifierait précisément que nous n’y croyons plus. Nous n’aurions plus aucune raison de veiller.
Alors, sur quoi peut bien se fonder cette assurance et cette confiance en la venue de notre Seigneur ? Sur la fidélité de Dieu à ses promesses que nous pouvons déjà voir comme réalisées dans l’histoire du salut que nous livre l’Ancien Testament. Dieu est déjà intervenu en faveur de son peuple comme il le lui avait promis. La 1ère lecture tirée du livre d’Isaïe le proclame. Si elle est un appel à ce que le Seigneur vienne, elle est aussi l’expression d’une espérance dans la réalisation de cette venue qui s’appuie sur tous ces moments où le peuple d’Israël a reconnu son Dieu qui venait jusqu’à lui : « Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondues devant ta face. Jamais, on ne l’a entendu ni appris, personne n’a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l’homme qui espère en lui. »
Toutes ces visites de Dieu étaient en fait des préparations et des annonces de la plus belle et de la plus haute : la venue du Verbe qui est descendu habiter parmi les hommes en prenant chair de notre chair.
Nous touchons ici le cœur de la pédagogie de l’Avent : faire mémoire des faits de salut accomplis par Dieu dans l’histoire sainte pour assurer notre cœur qu’il veut tout autant intervenir en notre faveur. La raison ne se trouve pas en nous, en nos mérites, mais en lui qui nous a voulus comme ses enfants, ses fils, son peuple, son héritage : « Pourtant Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l’argile, et tu es le potier : nous sommes tous l’ouvrage de tes mains » (Cf. 1ère lecture). Si Dieu s’est montré fidèle aux promesses faites à son peuple jusqu’à lui envoyer son propre Fils, il se montrera aussi fidèle avec nous, « lui qui nous a appelés à vivre en communion avec son Fils Jésus Christ notre Seigneur » (Cf. 2ème lecture).
Veiller c’est donc espérer. Espérer qu’un jour nous communierons à la vie divine pour toujours au cœur d’une création toute entière transfigurée. Dès à présent, cette espérance doit demeurer le ressort de notre agir contre toute forme d’obstacle ou de découragement. En tant que chrétiens, nous devons croire en notre monde plus que quiconque parce que nous le savons destiné à l’éternité.
« Seigneur, durant ce temps de l’Avent qui commence, éduque-nous à l’espérance. C’est l’unique force qu’il faille introduire urgemment dans notre société qui, ayant vu s’écrouler, les unes derrière les autres, toutes les formes d’espérances humaines, s’est résignée à l’accablement de l’homme sous le poids de la violence et de l’injustice. »
Frère Elie
Saint-François et le loup
27 novembre, 2014LA BIBLE ET LE RESPECT DU MONDE ANIMAL
27 novembre, 2014LA BIBLE ET LE RESPECT DU MONDE ANIMAL
La lecture de la bible nous apprend que Dieu forma les animaux et les fit venir vers l’homme afin que ce dernier ne soit pas seul. Genèse 2,18-19. Cela montre bien qu’à partir de l’instant où Adam donne un nom à chaque espèce animale il se crée entre elle et lui une cohésion si profonde que l’Eternel englobera désormais l’homme et l’animal dans un même jugement…
Je te salue mon frère le chien, je te salue mon frère le loup. Saint François
Au moment du Déluge, l’Eternel dit: « J’exterminerai de la face de la Terre l’être humain que j’ai créé depuis l’homme jusqu’au bétail » (Genèse 6,7) et plus loin, nous lisons que : « Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail qui étaient avec lui dans l’Arche ».
Plus explicitement encore, après le Déluge, Dieu dit qu’il établit son alliance avec Noé et les siens et avec tous les êtres vivants « tant les oiseaux que le bétail, que tous les animaux de la terre » (Genèse 9,10).
Tout au long de la Bible, l’Eternel considère le monde animal comme un interlocuteur valable:
« En ces jours là, je traiterai pour eux une alliance avec les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre », dit-il au prophète Osée (2,20) et il dicte à Moise des préceptes interdisant de maltraiter les animaux dont le peuple hébreux a la charge :
« Ne pas faire travailler aucune de ses bêtes le jour du repos » (Deutéronome 5,12-14).
« Ne pas mettre de muselière au boeuf quand il foule le grain » (Deutéronome 25,4).
Certains préceptes ont même pour fondement le respect de l’affectivité animale :
« Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère » (Deutéronome 14,15).
Entre l’homme et l’animal Dieu établit un code qui lui permettra au jour du jugement de demander au premier des comptes de son attitude envers le second:
« Vous n’avez pas fait paître les brebis, vous n’avez pas fortifié celles qui étaient faibles, guéri celles qui étaient malades, pansé celles qui étaient blessées; vous n’avez pas ramené celles qui s’égaraient, cherché celles qui étaient perdues, mais vous les avez dominées avec violence et dureté » (Ezechiel 34,4).
La vanité de l’homme est de se considérer comme isolé de l’animal dans l’équilibre cosmique en vertu de son intellect plus développé ou des vues particulières que Dieu a sur lui; pourtant Dieu s’insurge contre cette optique: – » Voici l’hippopotame à qui j’ai donné la vie comme toi ».
L’Ecclésiaste, méditant sur cette vanité de l’homme à l’égard de l’animal écrit:
« J’ai dit en mon coeur, au sujet des fils de l’homme, que Dieu les éprouverait, et qu’eux-mêmes verraient qu’ils ne sont que bêtes, car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle car tout est vanité »… (Ecclésiaste 3,18-19).
Ce n’est pas pour l’homme se ravaler aux rangs inférieurs que de réaliser que, pièce maîtresse sur l’échiquier de la vie, il ne peut gagner la partie qu’en union fraternelle avec les autres pièces; il tire de la contemplation de l’animal des clichés qui imprègnent son psychisme, éveillant en lui les archétypes de la beauté, de l’harmonie, des arts et de la philosophie.
Et la civilisation sera à l’échelle même du respect de la vie et du bonheur animal.
« Maudit soit l’homme qui n’écoute pas les paroles de cette alliance » (Deutéronome 27,26).
L’Eternel ne veut donc pas de sacrifices d’animaux:
« Je déteste et méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos assemblées. Quand vous me présentez des sacrifices et des offrandes, je n’y prends aucun plaisir et les veaux engraissés que vous sacrifiez en actions de grâces, je ne les regarde pas » (Amos 5,21).
« Car je n’ai pas parlé avec vos Pères, je ne leur ai donné aucun ordre le jour où je les ai fait sortir du pays d’Egypte, au sujet des holocaustes et des sacrifices » (Jérémie 7,21).
« Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries car tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers; je connais tous les animaux des montagnes et tout ce qui se meut dans les champs m’appartient » (Psaume 50,9),
et plus loin :
« Si j’avais faim, je ne te le dirai pas car le monde est à moi et tout ce qu’il renferme. Est-ce que je mange la chair des taureaux. est-ce que je bois le sang des boucs ? » (Psaume 50-12).
Peut-on de façon plus complète, plus totale, faire connaître sa volonté :
« Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités… Quand vous multipliez vos prières, je n’écoute pas: vos mains sont pleines de sang » (Isaie 1,15).
Et refuser un culte de cette sorte:
« Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions, apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve » (Isaie 1,17).
Concernant les hommes, nous savons de façon très claire que la volonté divine réside dans le commandement: « Aimez-vous les uns les autres « . L’animal est-il exclu de ce commandement ?Comment l’Eternel l’aurait-il oublié lui qui annonce pour les temps futurs:
« En ce temps là, je traiterai pour eux une alliance avec les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre, je briserai dans le pays l’arc, l’épée et la guerre, et je les ferai reposer avec sécurité » (Osée 3,20).
Alors, la chasse cessant, l’homme retrouvera la compréhension de l’animal, par ce langage des oiseaux que parlait le Roi Salomon; télépathie rendue possible par le rayonnement de la bonté et les animaux eux-mêmes cesseront de se craindre et de se combattre:
« Le loup et l’agneau paîtront ensemble, le lion comme le boeuf mangera des herbages » (Isaie 65,25).
Là se déroulera une oeuvre de pleine croissance spirituelle de l’homme et même de l’animal dont l’intellect s’ouvrira à la connaissance de l’être suprême:
« Les bêtes des champs me glorifieront, les chacals et les autruches » (Isaie 43,20).
Voici ce que dit la Bible des rapports entre l’humanité et l’animalité; bien des points seraient à examiner plus profondément, à approfondir en fonction de l’évolution du peuple biblique. Mais de ce court examen, nous pouvons facilement constater:
1) Le sort de l’homme et de l’animal sont liés aux yeux de la Providence.
2) Toute attitude de non-assistance ou de cruauté de l’homme envers l’animal est un péché dont la gravité est équivalente à l’homicide dans certains cas.
3) Tout acte de bonté envers l’animal est béni de l’Eternel et sera récompensé.
Il est à noter également que la forme animale ne doit pas être dédaignée et qu’elle semble parfaitement apte, d’après la Bible, à abriter des intelligences supérieures. L’Esprit-Saint affectionne de revêtir la forme de la colombe et le Christ est présent dans l’Apocalypse sous les apparences de l’agneau. De même, dans la vision d’Ezechiel, les êtres étrangers à la terre qui se présentent à lui ont des corps composés d’éléments humains et d’éléments animaux et quatre faces: l’une d’homme, l’autre de lion, l’autre de taureau, l’autre d’aigle, comme si à un niveau supérieur d’évolution les structures animales et humaines s’étaient fondues
PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 19 novembre
27 novembre, 2014PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 19 novembre 2014
Chers frères et sœurs, bonjour.
Un grand don du Concile Vatican ii est d’avoir retrouvé une vision d’Église fondée sur la communion, et d’avoir inclus également le principe de l’autorité et de la hiérarchie dans cette perspective. Cela nous a aidés à mieux comprendre que tous les chrétiens, en tant que baptisés, ont une dignité égale devant le Seigneur et qu’ils sont liés par la même vocation, qui est celle à la sainteté (cf. Const. Lumen gentium, 39-42). À présent, nous nous demandons : en quoi consiste cette vocation universelle à être saints ? Et comment pouvons-nous la réaliser ?
Avant tout, nous devons avoir bien à l’esprit que la sainteté n’est pas quelque chose que nous nous procurons, que nous obtenons par nos qualités et nos capacités. La sainteté est un don, c’est le don que nous fait le Seigneur Jésus, lorsqu’il nous prend avec lui et qu’il nous revêt de lui-même, il nous rend comme lui. Dans la Lettre aux Éphésiens, l’apôtre Paul affirme que « le Christ a aimé l’Église et s’est donné lui-même pour elle, pour la rendre sainte » (Ep 5, 25-26). Voilà, la sainteté est véritablement le visage le plus beau de l’Église, le visage le plus beau: c’est se redécouvrir en communion avec Dieu, dans la plénitude de sa vie et de son amour. On comprend alors que la sainteté n’est pas une prérogative uniquement de certains: la sainteté est un don qui est offert à tous, sans exclure personne, et qui constitue ainsi le caractère distinctif de chaque chrétien.
Tout cela nous fait comprendre que pour être saints, il ne faut pas nécessairement être évêques, prêtres ou religieux: non, nous sommes tous appelés à devenir saints ! Tant de fois également, nous sommes tentés de penser que la sainteté est réservée uniquement à ceux qui ont la possibilité de se détacher des affaires ordinaires, pour se consacrer exclusivement à la prière. Mais il n’en est pas ainsi ! Certains pensent que la sainteté signifie fermer les yeux et prendre l’expression des images pieuses. Non ! Cela n’est pas la sainteté ! La sainteté est quelque chose de plus grand, de plus profond, que nous donne Dieu. Au contraire, c’est en vivant avec amour et en offrant son témoignage chrétien dans les tâches quotidiennes que nous sommes appelés à devenir saints. Et chacun dans les conditions et dans l’état de vie dans lequel il se trouve. Mais toi tu es consacré, tu es consacrée ? Sois saint en vivant avec joie ton don et ton ministère. Tu es marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton mari, de ta femme, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Tu est baptisé et pas marié ? Sois saint en accomplissant avec honnêteté et compétence ton travail et en offrant du temps au service de tes frères. « Mais père, je travaille dans une usine ; je suis comptable, toujours entouré de chiffres, là, on ne peut pas être saint… ». « Oui, oui, là on peut ! Là où tu travailles, tu peux devenir saint. Dieu te donne la grâce de devenir saint. Dieu se communique à toi ». On peut devenir saint toujours en tout lieu, c’est-à-dire que l’on peut s’ouvrir à cette grâce qui œuvre en nous et nous conduit à la sainteté. Tu es parent ou grand-parent ? Sois saint en enseignant avec passion aux enfants ou aux petits-enfants à reconnaître et à suivre Jésus. Et il faut beaucoup de patience pour cela, pour être un bon parent, un bon grand-père, une bonne mère, une bonne grand-mère, il faut beaucoup de patience et dans cette patience, vient la sainteté : en exerçant la patience. Tu es catéchiste, éducateur ou volontaire ? Sois saint en devenant un signe visible de l’amour de Dieu et de sa présence à nos côtés. Voilà : chaque état de vie conduit à la sainteté, toujours ! Chez toi, dans la rue, au travail, dans l’Église, à ce moment et dans ton état de vie a été ouverte la voie vers la sainteté. Ne vous découragez pas et allez sur cette voie. C’est vraiment Dieu qui nous donne la grâce. Le Seigneur ne demande que cela : que nous soyons en communion avec Lui et au service de nos frères.
Dès lors, chacun de nous peut faire un petit examen de conscience ; à présent, nous pouvons le faire, que chacun réponde à soi-même, en silence : comment avons-nous répondu jusqu’à présent à l’appel du Seigneur à la sainteté ? Ai-je envie de devenir un peu meilleur, d’être plus chrétien, plus chrétienne ? Telle est a voie de la sainteté. Lorsque le Seigneur nous invite à devenir saints, il ne nous appelle pas à quelque chose de lourd, de triste… Au contraire ! C’est l’invitation à partager sa joie, à vivre et à offrir avec joie chaque moment de notre vie, en le faisant devenir dans le même temps un don d’amour pour les personnes qui sont à nos côtés. Si nous comprenons cela, tout change et acquiert un sens nouveau, un beau sens, un sens qui commence avec les petites choses de chaque jour. Un exemple. Une dame va au marché faire les courses et rencontre une voisine et elles commencent à parler, puis arrivent les commérages et cette dame dit : « Non, non, moi, je ne parlerai mal de personne ». Cela est un pas vers la sainteté, cela nous aide à devenir plus saint. Puis, à la maison, ton enfant te demande de parler un peu de ses histoires : « Oh non, je suis si fatigué, j’ai beaucoup travaillé aujourd’hui… » — « Mais toi, installe-toi et écoute ton enfant, qui en a besoin ! ». Et on s’installe, on écoute avec patience: cela est un pas vers la sainteté. Puis finit la journée, nous sommes tous fatigués, mais il y a la prière. Faisons la prière : cela aussi est un pas vers la sainteté. Puis arrive le dimanche et nous allons à la Messe, nous faisons la communion, parfois précédée d’une belle confession qui nous purifie un peu. Cela est un pas vers la sainteté. Puis, nous pensons à la Vierge, si bonne, si belle, et nous prenons le chapelet et nous la prions. Cela est un pas vers la sainteté. Puis je vais dans la rue, je vois un pauvre, quelqu’un dans le besoin, je m’arrête, je l’interroge, je lui donne quelque chose : cela est un pas vers la sainteté. Ce sont de petites choses, mais tant de petits pas vers la sainteté. Chaque pas vers la sainteté fera de nous des personnes meilleures, libérées de l’égoïsme et de la fermeture sur soi, et ouvertes aux frères et à leurs nécessités.
Chers amis, dans la première Lettre de saint Pierre nous est adressée cette exhortation : « Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants d’une multiple grâce de Dieu. Si quelqu’un parle, que ce soit comme les paroles de Dieu ; si quelqu’un assure le service, que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu, afin qu’en tout Dieu soit glorifié par Jésus Christ » (4, 10-11). Voici l’invitation à la sainteté ! Accueillons-la avec joie, et soutenons-nous les uns les autres, afin que le chemin vers la sainteté ne se parcoure pas seul, chacun pour soi, mais se parcoure ensemble, dans l’unique corps qui est l’Église, bien-aimée et rendue sainte par le Seigneur Jésus Christ. Allons de l’avant avec courage, sur ce chemin de la sainteté.
Vendredi 21 novembre, mémoire liturgique de la Présentation de la Très Sainte Vierge Marie au Temple, nous célébrerons la Journée pro Orantibus, consacrée aux communautés religieuses de clôture. C’est une occasion opportune pour rendre grâce au Seigneur pour le don de tant de personnes qui, dans les monastères et les ermitages, se consacrent à Dieu dans la prière et dans le silence fécond, reconnaissant en lui le primat qui revient à Lui seul. Rendons grâce au Seigneur pour les témoignages de vie de clôture et apportons-leur notre soutien spirituel et matériel, pour accomplir cette mission importante.
Je salue bien cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venant de France et du Cameroun.
J’invite chacun d’entre vous à s’interroger sur la manière dont il a déjà répondu à l’appel du Seigneur à la sainteté. Accueillons-le avec joie et soutenons-nous les uns les autres sur ce chemin.
Bon pèlerinage !
Marie Vierge enceinte, crèche de l’Avent
26 novembre, 2014POUR MIEUX SITUER MARIE DE NAZARETH DANS LE PLAN DE DIEU : UN PARCOURS BIBLIQUE
26 novembre, 2014(je ne trouve pas l’auteur de cette étude … mais il doit être écrit)
POUR MIEUX SITUER MARIE DE NAZARETH DANS LE PLAN DE DIEU : UN PARCOURS BIBLIQUE
Un « parcours biblique » a pour but d’aider le croyant à revenir aux fondements de la Tradition chrétienne : l’Écriture Sainte, Parole de Dieu gardée dans les livres bibliques canoniques. Il s’appuie (normalement) sur des analyses des textes bibliques sérieuses, fiables, éprouvées, et sait faire la part des choses entre certitudes, hypothèses, probabilités et légendes. En tant que « parcours », il se veut pédagogique, allant de plus simple au plus complexe.
Que trouvons-nous dans la Bible concernant Marie de Nazareth, la Mère du Christ ? Qu’est-ce que ces textes veulent transmettre aux croyants ?
Le N.T. ne comporte pas – et d’ailleurs ne pourrait pas comporter – une doctrine autonome et complète sur Marie ; en effet, l’objet unique de son annonce n’est pas la Mère mais le Fils. Saint Ambroise le faisait remarquer à propos de la virginité de Marie : « Celui qui désirait prouver le mystère inaltéré de l’Incarnation n’a pas voulu aller plus loin dans l’évocation de la virginité pour ne pas sembler défendre la Vierge au détriment du mystère » . Cependant, la proximité de Marie avec le Christ et son mystère a conduit les hagiographes à lui donner une place, plus ou moins ample, toujours dans le contexte de l’annonce du Christ et selon une perspective théologique.
1. Quelques réflexions préalables
Il nous faut nous mettre d’accord sur un certain nombre de principes indispensables à toute réflexion sur le mystère de Marie dans le dessein du Salut ; sans eux, notre réflexion risque fort de se laisser entraîner dans des chemins éloignés de la Révélation. Nous les résumerons en six points.
• Le « mystère de Marie » est tout entier ordonné au Christ ; elle est toute servante du mystère du salut dans le Christ.
• Toute la réflexion de l’Église catholique sur le rôle de Marie s’appuie sur la Révélation, c’est-à-dire sur la Parole de Dieu et sur la Tradition authentifiée par le Magistère.
• Marie est une rachetée comme nous, mais par anticipation.
• Marie est créature comme nous. Elle n’a rien que nous n’ayons pas, mais tout ce qu’elle a reçu de Dieu, elle l’a reçu de manière parfaite.
• Fille d’Adam et d’Ève, soumise aux conditions habituelles de la vie humaine, y compris la mort, Marie doit connaître toutes les étapes de croissance nécessaires aux hommes ; elle doit recevoir la formation et l’éducation capable de l’intégrer dans le monde ; elle est soumise aux éléments naturels, aux besoins du corps et de l’âme. Pouvait-elle tomber malade ?
• Fille de Nazareth, elle appartient au peuple juif et partage la religion et les traditions de sorte qu’elle est pleinement insérée dans la vie d’une famille, d’un village, d’une nation ; les éléments constitutifs de sa mission relèvent de l’accomplissement des promesses que Dieu a faites à son peuple.
2. Résumé
Voici, en forme de cheminement en six étapes , un résumé des repères fondamentaux de mariologie qui doivent servir de repères incontournables à toute méditation sur la Vierge Marie.
1- Marie est notre sœur, jeune fille de Nazareth, éduquée comme toute autre jeune fille de la société juive pieuse de ce temps ; de ce fait, son cheminement se fera en réponse aux commandements de la Torah – le premier étant d’aimer Dieu « de tout son cœur… » – et aux promesses divines.
2- Marie est Mère de Dieu (=de Fils de Dieu) par vocation et mission ; pour cela, elle a été préparée dès sa conception et a reçu les grâces liées à cette mission ; pour les catholiques, les orthodoxes et certains anglicans (du « Mouvement d’Oxford ») elle est non seulement « pleine de grâce » (cf. la parole de l’ange dans le récit de Luc), mais elle est « immaculée », anticipant ainsi la vocation de tout baptisé selon l’hymne de la lettre aux Éphésiens (Ep 1, 4).
3- Marie est parfaite disciple du Christ, celle qui écoute sa Parole, la médite jour et nuit et la met en pratique, sans réserve et jusqu’au bout, c’est-à-dire en l’accompagnant au lieu de son supplice ; elle reçoit la révélation dans la foi selon le même mode que nous, autrement dit sans révélations particulières.
4- Marie s’est librement associée à Jésus comme une mère voulant partager les joies et les peines de son fils ; de disciple, elle est devenue progressivement collaboratrice, mais à sa manière, à la fois dans le service matériel (le rôle des femmes auprès d’un homme dans le milieu juif de l’époque) et spirituelle (par la prière et les œuvres de piété) ; en ce sens, se trouvant à la première place dans l’Église, avant même Simon-Pierre, elle est la grande sœur de tous les baptisés ; dans la tradition catholique, elle reçoit même une mission de type maternelle : elle est « Mère de l’Église ».
5- Étroitement associée à son Fils pour l’extension du Royaume, étroitement unie à l’Église, Marie partage la vocation de l’Église qui est de parvenir à une union avec le Christ semblable à celle des époux ; Marie peut donc être contemplée comme l’épouse du Christ toute tournée vers lui lors de l’étape la plus dramatique et aussi la plus féconde de son ministère : la Croix.
6- Cette intime association avec le Christ crucifié, indéfectible sur la terre, s’est prolongée immédiatement après la mort de Marie ; dans les traditions catholiques et orthodoxes, elle s’exprime dans le dogme de l’Assomption de Marie.
3. La mention de la mère du Christ dans la lettre aux Galates
Chronologiquement, Paul est le premier à parler de Marie, évoquant la mère de Jésus à l’intérieur de la théologie du plan salvifique de Dieu : c’est au sujet de l’envoi du Fils dans le monde – la kenosis – pour la libération de la Loi et pour l’adoption filiale (Ga 4, 1-7). Paul laisse Marie dans l’anonymat : l’évocation de la naissance de Jésus « d’une femme » est un élément de la kénose du Fils de Dieu, soulignant ainsi sa faiblesse et sa fragilité (condition commune à tous les hommes) et en même temps sa mission de « libération » des fils d’Abraham du fait de son appartenance au peuple juif et à ses formes de soumission. Rien n’est dit sur la personne de Marie, hormis son appartenance au centre eschatologique du temps avec une fonction indispensable pour l’incarnation du Fils de Dieu dans notre chair mortelle. La mention de Marie se retrouve dans la dynamique historico-salvifique de la venue du fils de Dieu (le schéma d’envoi), avec le genre littéraire du paradoxe qui rapproche des réalités opposées tout en laissant la porte ouverte à d’ultérieures clarifications.
Il faut mentionner ici deux autres passages des lettres de saint Paul :
1- Il semble que deux versets du début de la Lettre aux Romains (1, 2-4) prolongent ce que l’on a lu dans la lettre aux Galates : Paul y affirme solennellement que Jésus est « fils de David selon la chair ».
2- En 2 Co 8, 9, Paul donne en exemple la pauvreté que Jésus a choisie ; elle semble concerner son mode de vie et pas seulement sa passion et sa mort.
4. La tradition de Marc
N.B. : Lire ensemble les trois textes concernant le refus des gens de Nazareth : 3, 20-21.31-35 ; 6, 1-6a.
Marie intervient dans l’évangile selon Marc comme membre à part entière du cercle des parents de Jésus, un clan qui ne croyaient pas en lui. On peut expliquer la dureté de Marc à l’égard de la mère de Jésus par le travail rédactionnel de l’évangéliste, respectant à cette occasion sa théologie du « secret messianique » (voir J. GNILKA). Cette vision de Jésus comme un prophète incompris de toutes les catégories de personnes a conduit Marc à recueillir l’événement historique de l’incrédulité de sa famille en y incluant la Mère de Jésus.
Cependant, noter la formule : « N’est-il pas le fils de Marie ? » (6, 3) au lieu de : « fils du charpentier » de Mt (13, 55).
Accepter de contempler Marie face au Christ aux prises avec ses propres forces, comme nous tous. Elle est comme nous face à un mystère qui échappe à notre compréhension, qui ne cadre pas avec les attentes messianiques juives.
5. Les récits de l’enfance
La situation de Marie change profondément et positivement avec les évangiles de l’enfance. Matthieu situe Marie dans le plan divin comme un signe de l’action inattendue de Dieu qui triomphe des obstacles humains et accomplit ce qu’il a promis. Tout en donnant la première place à Joseph dans le domaine des décisions pratiques, Matthieu donne à Marie, la « Mère de Jésus », la priorité dans l’ordre de la participation à la réalisation du mystère, du fait de la conception de Jésus sans l’intervention de Joseph, montrant ainsi la véritable identité de Jésus, l’Emmanuel. Joseph entrevoit le mystère et n’y participe qu’en raison d’un appel divin explicite. Matthieu utilise le procédé midrashique et haggadique, qui part de l’événement et remonte à l’Écriture.
Le travail exégétique a montré que les évangiles, y compris les évangiles de l’enfance, ne sont pas de simples histoires de Jésus mais plutôt l’annonce salvifique du Christ, venant de la foi réfléchie et mûrie de la communauté et de l’évangéliste. Cette annonce commence avec le mystère pascal et remonte le temps en reprenant les traditions sur l’activité terrestre de Jésus et même son origine.
5.1 Le récit de Luc, ch. 1-2
Lire ces textes dans la lumière d’une enfance de Jésus à la fois normale et providentielle : son origine est marquée par des signes de la Providence adressés aux petits et aux justes, dans la continuité avec les annonces de l’A.T.
Théologien de l’histoire du salut, Luc fait un pas en avant. Non seulement il insère Marie au seuil du temps eschatologique, mais il en souligne la double fonction de Mère et de Servante du Seigneur, associée à la Passion du Fils, la présentant avec le visage spirituel de la croyante et de la pauvre de Yhwh. Le Magnificat place Marie dans une perspective théocentrique et historico-salvifique, appliquant à l’événement le schéma paradoxal de l’abaissement et de l’exaltation ; il représente la théologie mariale la plus antique, à partir de traditions plus anciennes intégrées par Luc selon une théologie de type sémitique et palestinien.
5.1.1 Annonciation par l’Ange Gabriel
L’ange salue Marie par les mots : « Réjouis-toi ! Ne crains pas ! Le Seigneur est avec toi ! ». Ces formules de salutation font penser aux promesses de salut adressées à la « Fille de Sion » dans les livres des prophètes Isaïe, Sophonie et Zacharie . Car il s’agit d’une joie particulière : la « joie messianique ». Le contexte est toujours celui de la précarité de la situation de Jérusalem puisque ses habitants sont en exil, sauf des personnes pauvres ou âgées… Pourtant, Dieu annonce : « Ne crains pas ! » Alors que tous pensent qu’il a abandonné son peuple, le prophète annonce : « Yahvé ton Dieu est au milieu de toi ! »
En saluant Marie, l’ange la qualifie de : « Comblée-de-grâce » sans la nommer par son prénom (il le fera ensuite). C’est en quelque sorte son nom propre, comme dans le récit de la vocation de Gédéon (Jg 6, 12) où l’ange s’adersse à lui de cette manière : « Le Seigneur avec toi, vaillant guerrier ! » Et en Rt 2, 4, on lit la salutation : « Le Seigneur avec vous ! ». Par cette expression difficile à traduire en français, Kekharitôménè, nous apprenons que Marie a bénéficié d’une manière exceptionnelle de la faveur divine. Personne n’avait reçu jusque là une telle qualification.
« L’Esprit Saint viendra sur toi et la Puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » : cette annonce reprend ce que le livre de l’Exode disait de la Sainteté de Yahvé représentée par la Nuée. En effet, en Ex 40, 35, il est dit qu’au moment de la consécration de la Tente de la Rencontre, celle qui protégeait l’Arche d’Alliance, la Nuée divine la recouvrit de son ombre et la gloire de Dieu la remplit.
Dans le récit du baptême de Jésus, l’Esprit Saint descend sur lui pour le consacrer comme Fils bien-aimé (3, 22) ; plus tard dans l’évangile de Luc, dans le récit de la Transfiguration, la Nuée recouvre Jésus, Moïse et Élie (9, 34), mentionnant en plus la mention de la gloire divine. Autrement dit, le fruit du sein de Marie est comparé à la gloire de YHWH et Marie est la Tente du Ren-dez-vous !
Le récit de Luc ne nous donne pas de renseignement sur la manière dont l’Enfant Jésus a été conçu dans le sein de Marie mais nous présente la consécration de celle qui est appelée à porter le Saint, médiateur d’une Alliance nouvelle.
« Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » : voilà la réponse de Marie à la mission qu’elle reçoit de Dieu par l’intermédiaire de l’ange. Servante, ici, est à prendre au sens fort, puisque c’est le même terme qu’on utilise pour désigner l’esclave.
5.1.2 Annonce par Élisabeth (la « Visitation »)
En réponse à la salutation de la jeune Marie, se rendant compte que seul Dieu avait pu lui faire connaître qu’elle était enceinte, son propre enfant ayant tressailli de joie, danse messianique, Élisabeth fait l’éloge de la jeune feme en ces termes : « Bienheureuse celle qui a cru… » Elle regarde Marie comme parfait disciple de l’Évangile, celle qui garde toutes choses dans son cœur, modèle des croyants (voir 2, 19.51). Ainsi, elle cherche à pénétrer la révélation concernant le Fils de Dieu devenant homme et y répond dans une foi totale. Voir plus tard 11, 27-28.
Le récit lucanien contient deux expressions qui donnent la clef de l’interprétation biblique et théologique. La première est dans l’interrogation d’Elisabeth: « Comment se fait-il que la Mère de mon Sauveur vienne jusqu’à moi ? » La seconde est dans la remarque, apparemment banale, de l’évangéliste (le « narrateur », dit-on en narratologie): « Marie demeura environ trois mois » (v. 56). Or, l’une et l’autre expressions ont leur point de départ dans la Bible, plus précisément en 2 Sm 6, 9-11. En effet, on y lit que David, à la pensée que l’Arche allait habiter dans son palais, s’était interrogé: « Comment l’Arche de Yhwh entrerait-elle chez moi ? ». Le narrateur poursuit en rapportant que David préféra confier l’Arche à Obed-Edom, où elle demeura… trois mois! Luc a donc intentionnellement, mais discrètement, élaboré une mariologie toute centrée sur l’avènement du Christ…
Marie est donc l’Arche nouvelle qui porte celui par qui sera instaurée l’Alliance parfaite. Ce qui compte, ce n’est pas tant l’arche, l’écrin, le « contenant », que ce qu’il enferme, le trésor. Là encore, la maternité de Marie est éclairée par le mystère du Christ, Alliance nouvelle, qu’elle porte en elle et vers lequel elle est totalement tournée, dont elle est totalement SERVANTE. Ce service ne l’honore pas du fait de « mérites » qu’elle aurait acquis pas plus que la boîte de cèdre recouverte d’or ne se glorifiait de contenir les Tables de la Loi. Evidemment l’exercice de la maternité à l’égard du Fils de Dieu implique chez la maman une grâce autrement plus fine qu’un coffre de bois et de métal précieux!
5.1.3 Le cantique du Magnificat
Dans le Magnificat, on retrouve des extraits plus ou moins textuels du chant de Moïse (Ex 15, suivi par celui de sa sœur Myriam), de ceux d’Anne (1 Sm 2, 1-10) et de Judith (Jdt 5,12 – 16,17). Il s’inscrit dans la continuité d’autres chants ayant pour auteur des femmes de la Bible.
Il proclame tout ensemble la fidélité de Dieu à ses promesses, sa puissance mais surtout sa miséricorde, son attention privi-légiée à l’égard des petits et des pauvres. À la suite du chant de Judith (Jdt 16, 1-17), il proclame – par anticipation – la victoire de Dieu sur ses ennemis.
Aucun trait de ce cantique n’est spécifique à Marie : conformément à toute la « mariologie » de Lc 1-2, Marie s’efface totalement devant le plan divin.
5.1.4 L’annonce par le vieux Syméon au Temple (Lc 2, 22-38)
Il n’était pas prévu par la Loi que l’enfant soit présenté au Temple. Luc renvoie donc le lecteur à l’histoire du jeune Samuel, offert à Dieu comme serviteur du sanctuaire de Silo, en réponse au fait qu’il ait été donné par Dieu à ses parents. Cela nous apprend que Marie considère son fils comme un envoyé de Dieu, un enfant porteur d’une mission divine et qu’elle ne peut pas le garder pour elle.
Le récit apporte une quatrième annonce à Marie : son fils sera Lumière des nations et Gloire d’Israël. C’est une annonciation étonnante ! Mais ce n’est pas tout : on sait que le vieux Siméon s’adresse à Marie pour ajouter un complément important à ces annonces successives : du fait de sa mission, Jésus devra faire face à l’opposition de son peuple ; de son côté, du fait du lien qui lie toute mère à son fils, Marie sera étroitement associée au drame : « Une épée te transpercera l’âme ».
On reconnaît généralement que la prophétie de Siméon reprend trois textes des prophètes :
Is 8, 14 : « C’est le Seigneur Sabaot que vous sanctifierez, c’est lui qu’il faut craindre, lui qui doit faire peur. Le Seigneur sera un sanctuaire et une pierre que l’on heurte et un rocher où l’on trébuche pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège pour l’habitant de Jérusalem. »
Is 28, 16 : « Voici que je poserai en Sion une pierre, une pierre de granit, pierre angulaire, précieuse, pierre de fondation bien assise : celui qui s’y fie ne sera pas ébranlé. »
Ez 14, 17 : « Si je faisais venir l’épée contre ce pays, si je disais : « Que l’épée passe dans ce pays et j’en frapperai bêtes et gens… » »
5.1.5 La dernière annonce, par Jésus lui-même au Temple (Lc 2, 41-51)
La dernière « annonciation » à Marie, faite par Jésus lui-même : il a Dieu pour Père et doit – logiquement – habiter sa maison (et non Joseph). Marie est associée à Joseph comme deux parents « normaux », Joseph (« Ton père… ») étant nommé en premier. Ils réagissent comme tous parents auraient réagi face à la disparition de leur enfant, que celui-ci explique de manière assez désinvolte, avançant une raison qui ne peut que leur échapper.
L’épisode provient d’une tradition qui ne correspond pas exactement avec ce que Lc a rapporté dans les épisodes précédents, notamment le fait que les parents agissent de concert, que Jésus est doué d’une sagesse étonnante et que les parents ne comprennent pas sa réaction comme si c’était la première fois qu’ils se trouvaient devant l’affirmation de son origine divine de leur enfant. Sans ce présupposé, on se perd dans des efforts de cohérence extravagants.
5.2 Marie, la Vierge qui enfante, dans le récit de Matthieu
Le récit de l’enfance de Jésus dans les deux premiers chapitres de l’évangile selon Matthieu introduit à la mission de Jésus dans le monde juif en mettant plus en scène son père, Joseph, que sa mère. Car un des deux principaux buts de Mt 1-2 est de justifier que Jésus est le fils de David, héritier de la royauté davidique. Dans cette ligne, la mère n’a que peu de place, la lignée se faisant par les pères.
Cependant, on sait que Matthieu a tenu à transmettre la tradition selon laquelle la mère de Jésus l’a conçu dans la virginité, en accord avec la tradition représentée par la traduction grecque d’un passage célèbre d’Is 7 (verset 14).
« Avant qu’ils eussent mené vie commune, Marie se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint….Tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous. » » (Mt 1,18.22-23).
6. Marie auprès de son Fils dans l’évangile de Jean
Évangéliste théologien par excellence, Jean présente la Mère de Jésus comme la Femme qui participe au commencement des signes de son Fils, fondateur d’une nouvelle économie, supérieure à l’ancienne. Elle est étroitement associée à l’heure de Jésus, avec une fonction maternelle à l’égard des disciples. Chez Jean comme chez Luc, la figure de Marie comporte un caractère représentatif soit de la fille de Sion qui se réjouit de la venue du Messie, soit de l’Église qui devient la Mère des fils de Dieu.
? Marie a un rôle de médiation lors des noces de Cana (Jn 2), quand Jésus quitte la maison (« Qu’y a-t-il entre toi et moi, femme ? ») pour s’attacher à Israël, l’épouse de Yahvé (« Tu as gardé le bon vin… », dit l’intendant au marié).
? Jn 19, 25-27 : Marie est au pied Jésus, nouvel Adam, en Croix, avec son côté percé par la lance d’où coule le sang et l’eau (comme à toute naissance ?), signes du Fleuve de vie, mais aussi de la Femme nouvelle, l’Église (voir Gn 2, 21-24 : Dieu bâtit la femme à partir d’une côte d’Adam). Marie est nouvelle Ève par qui est enfantée l’Église (représentée par le disciple bien-aimé).
7. Marie au cœur de l’Église naissante dans les Actes des Apôtres
De même que Marie, assistée de l’Esprit Saint, est au point de départ de l’Incarnation, de même Luc la situe dans le groupe des apôtres qui se réunissent au Cénacle en attendant la Pentecôte. Sa mission « apostolique » est premièrement celle de prier au milieu des croyants. À lire en relation avec les récits de l’enfance, qui donnent un rôle décisif à l’Esprit Saint dans tout ce qui prépare et réalise la naissance du Sauveur. Marie, elle aussi, à la fois disciple priant pour le don de l’Esprit Saint et mère du Maître capable de transmettre ce que sa mémoire a enregistré, accompagne les premiers pas de l’Église.
8. L’Apocalypse de Jean parle-t-il de la Vierge Marie ?
Non et oui au sens où, si Marie est concernée par l’histoire du salut, c’est en tant que membre le plus représentatif de l’Église dans sa dimension féminine et maternelle.
Ap 12 : Vision de la Femme revêtue de soleil, la lune sous les pieds, symbolise d’abord l’Église (12 étoiles) puis la Mère du Sauveur. Elle donne naissance au Messie annoncé dans le Psaume 2, celui « qui mènera les nations avec un sceptre de fer ». Et en même temps, elle doit elle-même souffrir. Cette Femme aura plus loin (ch. 17) sa correspondante dans la figure de la Prostituée siégeant à Rome, au centre politique et commercial de tout l’Empire, centre aussi de la persécution dont l’Église est victime (celle de Néron ? de Domitien ?). On la retrouve à la fin du Livre (ch. 20-21) dans la figure de l’Épouse de l’Agneau. Ces deux figures sont collectives. La Femme du ch. 12 doit donc être a priori une réalité collective, l’Église dans l’histoire et l’Église au-delà de l’histoire.
9. La conception immaculée de Marie et la « comblée de grâces »
Dans l’hymne de la Lettre aux Éphésiens, nous lisons ceci : « [Dieu] nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour » (Eph 1,4). Tout baptisé est donc destiné à devenir « immaculé », ou « sans reproche », la puissance de la rédemption acquise par le Christ étant parfaite. La Tradition chrétienne, dès avant la Réforme, a estimé que, ce que Dieu a prévu pour la fin des temps, il pouvait le faire dans le temps pour celle qui devait concevoir puis éduquer son Fils lui-même immaculé. Certes, cela ne relève pas de l’exégèse, mais l’exégèse ne peut pas contredire une réponse positive.
La tradition a relié spontanément, mais peut-être inconsciemment, ce passage de la Lettre aux Éphésiens avec l’étonnante qualification donnée par l’ange dans le récit de Luc : « comblée-de-grâce ». L’expression, qui contient trois mots en français, traduit un seul terme grec, le participe parfait du verbe charitoô, rare, exprimant l’action de favoriser quelqu’un par bienveillance. C’est un verbe transitif mais, au participe parfait, on en considère le résultat, et un résultat durable, qui dure dans l’aujourd’hui du récit. C’est comme si l’ange définissait Marie par le fait qu’elle est totalement l’effet de la bienveillance divine, qu’elle a été « gratifiée » des dons du salut lui permettant d’être pleinement juste aux yeux de Dieu et capable d’exercer la mission dont l’ange s’apprête à l’informer.
10. L’Assomption de la Mère de Dieu
Voici le P. Bernard SESBOÜÉ, un théologien jésuite français réputé, a écrit à propos du dogme de l’Assomption de Marie :
« Cohérence doctrinale fondée dans la même raison économique et doctrinale, qui est le lien personnel de Marie au Christ… Le corps de Marie, immaculé et vierge pour son Fils, ne peut être séparé de ce même Fils. Le dogme de la Theotokos trouve là son accomplissement… Ce dogme demande la foi à un fait qui n’a aucune attestation historique et ne prétend pas en avoir. Il n’y a même pas de témoin, à la différence du fait du tombeau vide. Marie représente l’anticipation de la rédemption totale. Le salut reçu par Marie est celui de toute l’Église et de tout homme, mais en elle il existe et se trouve manifesté dans sa plénitude. Marie a déjà rejoint l’eschatologie pleinement réalisée en elle, elle est l’anticipation de la consommation finale. Elle institue la communauté corporelle de tous les baptisés. Sous un mode insigne et unique, Marie accomplit le destin de l’Église, dont elle est à la fois le type et un membre parfait. »
On peut relier la tradition chrétienne antique sur la glorification de Marie dans son âme et dans son corps à quelques paroles de Paul. Ainsi, dans la Lettre aux Colossiens, il encourage les baptisés à tenir bon parce que, diti-il, « vous êtes morts et votre vie reste cachée en Dieu avec le Christ » (Col 3, 3). Dans la Lettre aux Éphésiens, on trouve des affirmations semblables, comme celle-ci : « Avec lui, le Christ, Dieu nous a ressuscités et fait asseoir [assomption ?] dans les cieux, en Jésus-Christ » (Eph 2,6).
Avec ces deux citations, la formule de l’Assomption de Marie avec son corps et son âme perd tout son caractère spéculatif et arbitraire ; elle n’est en fait que la forme la plus haute de la canonisation : « On pourrait dire que le dogme de l’Assomption est le degré le plus élevé de la canonisation dans lequel l’attribut « saint » est entendu au sens le plus rigoureux et signifie : être totalement et sans partage dans l’accomplissement eschatologique » (J. RATZINGER ).
11. Conclusion: résumé de la démarche théologique
Ce dossier a mis en valeur le fait que, déjà dans les écrits du N.T., Marie est un thème théologique qui mérite une attention particulière. Elle appartient à l’annonce du Christ comme « intermédiaire » et témoin privilégiés. Il faut maintenant passer le relais au théologie et au mystique. Voilà la démarche que je leur propose:
1- Marie est notre soeur.
2- Elle reçoit la mission d’être Mère de Dieu, avec une compétence parfaitement adaptée: elle est immaculée et comblée de grâce.
3- Elle est parfaite disciple de son Fils, l’aimant et l’écoutant dans la foi et l’espérance.
4- Elle s’associe étroitement à sa mission jusqu’à la Croix, participant à la naissance de l’Eglise, comme une Mère.
5- Elle est tellement unie à son Fils dans l’accueil aimant de sa volonté qu’elle exerce en plénitude la mission finale de l’Eglise, celle d’être Epouse de l’Agneau.
6- Elle est totalement introduite dans la gloire de son Fils, inaugurant dans tout son être l’achèvement de l’histoire du salut.