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RÉCIT DES APPARITIONS DE NOTRE DAME À GUADALUPE – 12 DÉCEMBRE
11 décembre, 2013http://www.mariedenazareth.com/9304.0.html?&L=0
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LE NICAN MOPOHUA
Tout récit sur les apparitions de Notre Dame de Guadalupe est inspiré du Nican Mopohua, ou Huei Tlamahuitzoltica, écrit en Hahuatl, la langue Aztèque, par l’écrivain Indien Antonio Valeriano (1520-1605), contemporain des apparitions de Guadalupe (1531) et du voyant Juan Diego. Le texte original est perdu, nous en possédons une copie publiée en Nahuatl par Luis Lasso de la Vega en 1649. Voici la traduction française du récit :
RÉCIT DES APPARITIONS DE NOTRE DAME À GUADALUPE – 12 DÉCEMBRE
Dix ans après la prise de Mexico, la guerre prit fin et la paix régna parmi le peuple ; de cette façon la foi commença à éclore, le discernement du vrai Dieu pour qui nous vivons. En ce temps-là, en l’année quinze cent trente et un, dans les premiers jours du mois de décembre, vivait un pauvre Indien appelé Juan Diego, connu comme étant un natif de Cuautitlan. A certains égards, il appartenait spirituellement à Tlatilolco. Première apparition Un samedi, tout juste avant l’aube, il était en route pour le culte divin et pour ses propres affaires. Lorsqu’il arriva au pied de la colline connu sous le nom de Tepeyacac, le jour parut et il entendit chanter sur la colline, comme un chant de différents beaux oiseaux. Occasionnellement la voix des chanteurs s’arrêtait et il semblait que l’écho répondit. Le chant, très doux et délicieux, était plus beau que celui du coyoltotol, du tzintizcan et d’autres beaux oiseaux. Juan Diego s’arrêta pour voir et se dit à lui-même : « Par chance, suis-je digne de ce que j’entends? Peut-être suis-je en train de rêver? Suis-je réveillé? Où suis-je? Peut-être suis-je dans ce paradis terrestre dont nous parlaient nos ancêtres? Peut-être suis-je maintenant au ciel? » Il regardait vers l’est, vers le haut de la colline d’où venait ce précieux chant céleste; puis, subitement le chant s’arrêta et le silence régna. Il entendit alors une voix venant de la colline qui lui disait : « Juanito, Juan Dieguito »… Il s’aventura alors vers l’endroit où on l’appelait. Il n’était pas le moindrement effrayé; au contraire, il jubilait. Il grimpa alors la colline pour voir d’où on l’appelait. Quand il atteignit le sommet il vit une Dame qui s’y tenait debout et qui lui dit de s’avancer. S’approchant d’elle, il s’émerveilla de sa grandeur surhumaine; ses vêtements brillaient comme le soleil; la falaise sur laquelle reposaient ses pieds étincelait de lumière comme entourée d’un bracelet de pierres précieuses, et la terre resplendissait comme un arc en ciel. Les mezquites, nopales et autres mauvaises herbes qui poussent à cet endroit, paraissaient comme des émeraudes, leurs feuillages comme des turquoises, leurs branches et leurs épines brillaient comme de l’or. Il s’inclina devant elle et entendit sa parole, douce et courtoise, comme quelqu’un qui vous charme et vous enchante profondément. Elle lui dit : « Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu? » Il lui répondit : « Madame et enfant, je dois atteindre ton église à Mexico, Tlatilolco, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées et données par nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur ». Elle lui parla alors ainsi : « Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence, va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon honneur; tu lui raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. Sois assuré que je te serai extrêmement reconnaissante et que je te récompenserai, parce que je te rendrai heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas endurer pour cette mission. Voilà, tu as entendu mes instructions, mon humble fils, va et fais tous tes efforts. » A cet instant, il s’inclina devant elle et dit : « Madame, Je vais obéir à tes instructions ; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur. » Il descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui mène tout droit à Mexico. Deuxième apparition Ayant pénétré dans la ville, il se rendit directement et sans délais, au palais épiscopal ou venait d’être nommé un nouveau prélat, le Père Juan de Zumarraga, un Religieux Franciscain. A son arrivée, il essaya de le voir; il plaida auprès des serviteurs afin qu’ils annoncent sa visite, et après une longue attente il fut informé que l’évêque avait ordonné de le faire entrer. En entrant, il s’inclina et s’agenouillant devant l’évêque il lui transmit le message de la Dame du ciel. Il lui raconta aussi tout ce qu’il avait admiré, vu et entendu. Après avoir écouté son bavardage et son message l’évêque trouva cela incroyable ; il lui dit alors : « Tu repartiras, mon fils et je t’écouterai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et réfléchirai sur les voeux et les désirs pour lesquels tu es venu ». Il s’en alla et paraissait triste car le message n’avait pas été accompli sous toutes ses formes. Il rentra le même jour. Il revint directement au haut de la colline et rencontra la Dame du ciel qui l’attendait à la même place où il l’avait vue la première fois. La voyant, il se prosterna devant elle et lui dit : Madame, la plus petite de mes filles, mon Enfant, j’ai été là où tu m’as envoyé afin de me conformer à tes instructions. Avec beaucoup de difficultés j’ai pénétré dans le bureau du prélat. Je l’ai vu et lui ai fait part de ton message, comme tu me l’avais commandé. Il m’a reçu bienveillamment et m’a écouté attentivement mais sa réponse laissait entendre qu’il ne me croyait pas. Il m’a dit “Tu reviendras et je t’entendrai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et réfléchirai sur le voeu et le désir qui t’ont amené.” J’ai parfaitement compris de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait que ton désir d’avoir une église qui te soit consacrée est une invention de ma part, et que ce n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de confier l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important, de connu qui inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie; parce que je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille et toi, mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame, tu m’as envoyé à une place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose. Je t’en prie, pardonne moi ce grand désagrément et ne sois pas irritée, Madame ». La Vierge Marie répondit : Ecoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’exécution de mon désir, mais c’est toi précisément que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta médiation mon voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas en mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que c’est Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu qui t’ai envoyé ». Juan Diego répondit: Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la peine. Joyeusement et de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune condition je ne manquerai de le faire; j’irai accomplir ton désir car non seulement le chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté avec plaisir, ou si on m’écoute on ne me croira peut-être pas. Demain après-midi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de ton message au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite de mes enfants, mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps » Il s’en alla se reposer chez lui. Troisième apparition Le jour suivant, il quitta la maison avant l’aube, et prit le chemin de Tlatilolco, afin d’être instruit des choses divines et d’être présent à l’appel, après quoi il irait voir le prélat. Vers dix heures, rapidement, après avoir assisté à la Messe et avoir inscrit sa présence, il s’en alla quand la foule se fut dispersée. Sur l’heure Juan Diego se rendit au palais de l’évêque. A peine fut-il arrivé qu’il essaya ardemment de voir l’évêque. Après encore beaucoup de difficultés il parvint à le voir. Il s’agenouilla à ses pieds. Il s’attrista et pleura pendant qu’il exposait les instructions de la Dame du ciel demandant à Dieu de lui accorder qu’on croie à son message et au voeu de l’Immaculée pour qu’un temple soit construit là où Elle le voulait. L’évêque, afin de se rassurer, lui posa beaucoup de questions, lui demandant où il l’avait vue et comment elle était. Il décrivit le tout à la perfection à l’évêque. Malgré les explications précises de son apparence et de tout ce qu’il avait vu et admiré, qui en soi indiquait qu’elle était la toujours-vierge Sainte Mère du Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne lui accorda néanmoins aucun crédit lui disant que pour sa requête il lui fallait faire ce qui lui était demandé mais de plus qu’un signe était nécessaire afin qu’il puisse croire qu’il était vraiment envoyé par une Dame du ciel. Juan Diego dit alors à l’évêque : « Monseigneur, écoutez ! Quel doit être le signe que vous demandez ? Car j’irai le demander à la Dame du ciel qui m’a envoyé vers vous. » L’évêque voyant qu’il acceptait sans aucun doute et ne se rétractait pas, le renvoya. Il ordonna immédiatement à quelques personnes de son entourage, en qui il pouvait avoir confiance, de le suivre et de surveiller où il allait, qui il voyait et avec qui il parlait. Ceux qui le suivirent le perdirent de vue alors qu’ils traversaient la ravine près du pont de Tepeyac. Ils cherchèrent partout mais ne purent le retrouver. Ils revinrent donc non seulement parce qu’ils étaient fatigués mais aussi parce que leurs desseins avaient été déjoués, et cela les avait mis en colère. Et c’est ce qu’ils racontèrent à l’évêque. Pour l’influencer afin qu’il ne crut pas en Juan Diego, ils dirent à l’évêque que Juan Diego le trompait et inventait ce qu’il racontait ou qu’il avait seulement rêvé ce qu’il racontait et demandait. Finalement ils s’arrangèrent pour que, si jamais il retournait, il fût retenu et durement puni afin qu’il cessât de mentir et de tromper. Entre temps, Juan Diego était avec la Bienheureuse Vierge lui rapportant la réponse de Monseigneur l’évêque. La Dame, après l’avoir écouté, lui dit : « Très bien, mon petit, tu repartiras là-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain. » Quatrième apparition C’est le jour suivant, un lundi, que Juan Diego devait porter un signe pour qu’on le croie, mais il n’y revint pas parce que, en rentrant chez lui, son oncle, Juan Bernardo, était tombé malade et son état était grave. Il appela d’abord un docteur qui l’aida mais c’était trop tard, son état empirait. A la tombée de la nuit son oncle lui demanda d’aller à l’aube à Tlatilolco et de ramener un prêtre pour le préparer et entendre sa confession car il était certain qu’il allait mourir et qu’il ne se lèverait plus ni ne guérirait. Le mardi, avant l’aube, Juan Diego partit de sa maison pour Tlatilolco pour ramener un prêtre et comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au sommet de la colline de Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude de traverser la route, il se dit : « Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais être retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu ; mais notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car mon oncle l’attend certainement. » Il fit donc le tour de la colline afin qu’il ne puisse être vu par elle qui voit bien partout. Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils s’étaient rencontrés précédemment. Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui dit : « Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils? Où vas-tu? ». Etait-il affligé ou honteux ou effrayé ? Il s’inclina devant elle. Il la salua, disant : « Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame, que Dieu veuille que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin ? Est-ce que ta santé est bonne, Madame et mon Enfant ? Je vais te faire de la peine. Sache, mon enfant, qu’un des tes serviteurs, mon oncle, est très malade. Il a attrapé la peste et est sur le point de mourir. Je dois me hâter vers ta maison à Mexico afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de Dieu, pour qu’il entende sa confession et lui donne l’absolution car, depuis notre naissance, nous sommes venus au monde pour nous préserver des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je reviendrai ici rapidement afin d’aller porter ton message. Madame, mon Enfant, pardonne moi, sois patiente avec moi pour le moment. Je ne te décevrai pas, la plus petite des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte. » Après avoir écouté les paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge répondit : « Ecoute moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aies pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère ? N’es-tu pas sous ma protection ? Ne suis-je pas ta santé ? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein ? Que désires-tu de plus ? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois pas affligé par la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri ». Et à ce moment son oncle fut guéri comme il devait l’apprendre par la suite. Quand Juan Diego entendit ces mots de la Dame du ciel, il était grandement consolé. Il était heureux. Il la supplia de l’excuser afin qu’il aille voir l’évêque et lui porter le signe ou la preuve afin qu’on le croie. La Dame du ciel lui ordonna de grimper au haut de la colline où ils s’étaient précédemment rencontrés. Elle lui dit : « Grimpe, ô le moindre de mes fils, jusqu’au haut de la colline ; là où tu m’as vue et où je t’ai donné des instructions, tu verras différentes fleurs. Coupes-les, cueille-les, rassembles-les et puis viens les porter devant moi. » Juan Diego grimpa sur la colline immédiatement, et comme il atteignait le sommet il fut stupéfait de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses devraient bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient parfumées et recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui ressemblaient à des perles précieuses. Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça dans son tilma. Le haut de la colline n’était pas une place où pourrait fleurir n’importe quelle fleur car il y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites. Occasionnellement de l’herbe poussait mais c’était au mois de décembre quand la végétation n’était pas gelée. Il descendit la colline immédiatement et porta les différentes roses qu’il avait cueillies à la Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et les plaça à nouveau dans son tilma, lui disant : « ô toi, le moindre de mes fils, cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout; tu lui diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les fleurs; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite. » Après les conseils de la Dame du ciel, il prit le chemin qui mène directement à Mexico, heureux et sûr du succès, portant avec beaucoup de précaution le contenu de son tilma afin que rien ne s’échappe de ses mains et s’enivrant du parfum de cette variété de belles fleurs. Le miracle de l’image non faite par l’homme Quand il arriva au palais épiscopal, le majordome vint à sa rencontre ainsi que d’autres serviteurs du prélat. Il les supplia de dire à l’évêque qu’il voulait le voir, mais personne ne voulait le faire, ils faisaient semblant de ne pas l’entendre, probablement parce qu’il était trop tôt ou parce qu’ils le connaissaient comme étant un importun et qu’il les harcelait ; de plus, leurs collègues leur avaient raconté qu’ils l’avaient perdu de vue quand ils l’avaient suivi. Il attendit longtemps. Quand ils virent qu’il avait attendu longtemps debout, abattu, ne faisant rien, attendant d’être appelé et paraissant avoir quelque chose dans son tilma, ils s’approchèrent de lui afin de savoir ce qu’il portait. Juan Diego voyant qu’il ne pouvait cacher ce qu’il portait et sachant qu’il serait molesté, bousculé, lacéré, ouvrit un peu son tilma là où se trouvaient les fleurs. En voyant cette variété de roses de Castille hors saison, ils furent complètement stupéfaits parce qu’elles étaient si fraiches, en pleine floraison, si parfumées et si belles. Ils essayèrent de s’en emparer et de tirer quelques-unes mais ne réussirent à aucune des trois fois qu’ils osèrent le faire. Ils ne réussirent pas parce qu’à chaque fois qu’ils essayaient de les prendre, ils ne purent voir les fleurs réelles. A la place elles paraissaient peintes, imprimées ou cousues sur la toile. Ils allèrent alors dire à l’évêque ce qu’ils avaient vu l’informant que l’Indien qui était venu à plusieurs reprises voulait le voir et qu’il avait sûrement une raison pour l’avoir attendu avec anxiété si longtemps et être si désireux de le voir. En entendant cela l’évêque comprit qu’il avait apporté la preuve pour confirmer ses dires afin qu’il se conformât à la requête de l’Indien. Il ordonna de le faire entrer immédiatement. Dès son entrée Juan Diego s’agenouilla devant lui comme à l’accoutumée et raconta à nouveau ce qu’il avait vu et admiré ainsi que le message. Il lui dit : « Monseigneur, j’ai fait ce que tu as commandé, je suis allé dire à mon Ama, ma Dame du ciel, Sainte Marie, précieuse Mère de Dieu que tu as demandé un signe et une preuve afin que tu puisses croire qu’il faut construire une église là où elle l’a demandé ; je lui ai aussi dit que je t’avais donné ma parole que je rapporterais un signe et une preuve de son désir comme tu l’as demandé. Elle se montra condescendante et agréa à ta requête. Tôt ce matin elle m’a envoyé te voir à nouveau ; je lui demandais une fois encore le signe afin que tu puisses me croire et elle me dit qu’elle me le donnerait et elle s’y conforma. Elle m’envoya au haut de la colline, là où j’avais l’habitude de la voir, pour cueillir une variété de roses de Castille. Après les avoir cueillies je les lui ai portées, elle les a prises de sa main et les a placées dans mon vêtement afin que je te les porte et te les donne en personne. Même si je savais que le haut de la colline n’était pas un endroit où pousseraient des fleurs car il y a beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites, j’avais encore des doutes. Quand je me suis approché du haut de la colline, je vis que j’étais au paradis où il y avait une variété d’exquises roses de Castille, couvertes de brillante rosée et je les ai cueillies immédiatement. Elle m’a dit que je devais te les porter et je me suis exécuté afin que tu puisses voir en elles le signe que tu m’as demandé et te conformer à son voeu ; aussi et mon message soient crédibles. Voilà. Reçois-les. » Il déplia son vêtement blanc où il avait mis les fleurs et quand toutes les différentes variétés de roses de Castille tombèrent à terre apparut soudain le dessin de la précieuse Image de la toujours vierge Sainte Marie, Mère de Dieu, comme on la voit aujourd’hui dans l’église de Tepeyac, nommé Guadalupe. Quand l’évêque vit l’image, lui et tous ceux présents tombèrent à genoux. On l’admira beaucoup. Ils se levèrent pour la voir, ils tremblèrent et, avec tristesse, ils démontrèrent qu’ils la contemplaient avec leur coeur et leur esprit. L’évêque, avec des larmes de tristesse, pria et implora son pardon pour n’avoir pas accompli son voeu et sa requête. Quand il se releva, il détacha du cou de Juan Diego le vêtement sur lequel apparaissait l’Image de la Dame du ciel. Il le prit et le plaça dans sa chapelle. Juan Diego demeura un jour supplémentaire à l’évêché à la requête de l’évêque. Le jour suivant l’évêque lui dit : « Montre nous où la Dame du ciel désire qu’une église soit construite ». Et il invita immédiatement tous ceux présents à s’y rendre. Apparition à Juan Bernardino Après que Juan Diego eut montré l’endroit où la Dame du ciel voulait que son église soit construite, il demanda la permission de prendre congé. Il voulait rentrer chez lui pour voir son oncle Juan Bernardino qui était gravement malade quand il l’avait quitté pour aller à Tlatilolco appeler un prêtre afin d’entendre sa confession et lui donner l’absolution. La Dame du ciel lui avait dit que son oncle était guéri. Mais ils ne le laissèrent pas partir seul et l’accompagnèrent jusqu’à chez lui. Comme ils arrivèrent, ils virent que son oncle était heureux et en bonne santé. Il était très stupéfait de voir son neveu ainsi accompagné et honoré, et demandait la raison d’un tel honneur. Son neveu répondit que lorsqu’il partit chercher le prêtre pour entendre sa confession et lui donner l’absolution, la Dame du ciel lui apparut à Tepeyac lui disant de ne pas être triste, que son oncle allait bien, ce qui l’a consolé. Elle l’a envoyé à Mexico voir l’évêque afin que ce dernier lui construise une maison à Tepeyac. L’oncle témoigna de ce que c’était vrai qu’à cette occasion il fut guéri et qu’il l’avait vue de la même manière que son neveu, apprenant d’Elle qu’elle l’avait envoyé à Mexico pour voir l’évêque. La Dame lui dit aussi que, lorsqu’il irait voir l’évêque, il devrait lui révéler ce qu’il avait vu et lui expliquer de quelle façon Elle l’avait guéri miraculeusement et qu’Elle voulait être appelée La toujours vierge Sainte Marie de Guadalupe et que son image bénie soit aussi ainsi connue. Juan Bernardino fut conduit en la présence de l’évêque afin qu’il l’en informe et lui donne un témoignage ; son neveu et lui furent les invités de l’évêque chez lui jusqu’à ce que l’église consacrée à la Reine de Tepeyac soit construite là où Juan Diego l’avait vue. L’évêque transféra l’image sacrée de la belle Dame du ciel de sa chapelle privée à l’église principale afin que tout le peuple puisse voir l’image bénie et l’admirer. La cité tout entière était sous le coup d’une grande émotion. Tous vinrent la voir, admirer l’image pieuse et prier. Ils s’émerveillèrent de son apparition dans ce divin miracle car aucune personne humaine de ce monde n’avait peint cette image précieuse. » Aimable concession du sanctuaire de Guadaloupe. www.virgendeguadalupe.org.mx
ADORER AVEC MARIE, LA MÈRE DE JÉSUS
11 décembre, 2013http://www.cpsainttugdual.catholique.fr/Adorer-avec-Marie-la-mere-de-Jesus
ADORER AVEC MARIE, LA MÈRE DE JÉSUS
LUNDI 19 SEPTEMBRE 2011
Introduction C’est la 10e rencontre que nous vivons. Le Pape Jean Paul II écrivait dans son encyclique sur l´eucharistie que « par sa vie toute entière Marie est une femme eucharistique » et qu´elle peut « nous guider vers le très Saint Sacrement, car il existe entre elle et lui une relation profonde… (EE & 57) Et il nous invitait, avec toute l´Église, à l´imiter dans son rapport avec ce mystère très saint. » (EE § 53) C´est ce que nous allons essayer de faire ce soir en contemplant son Fils avec le regard de Marie.
1. Jésus nous donne sa Mère aujourd’hui Lors de chaque Eucharistie le prêtre répète la Parole de Jésus : « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19) et rend présent « tout ce que le Christ a souffert et accompli au Golgotha, y compris le don qu´il y fait de sa mère. (EE 6 57). Saint Jean, au pied de la croix, témoigne : « Près de la croix de Jésus se tenait sa mère. Jésus voyant sa mère et, se tenant près d´elle, le disciple qu´il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l´accueillit chez lui. » (Jn 19, 25-27). Jean Paul II écrit : « Le Christ a confié à Marie le disciple bien-aimé et, en ce disciple, il lui confie également chacun de nous : « Voici ton fils ! ». De même, il dit aussi à chacun de nous : « Voici ta mère ! »(Jn 19, 26-27) « Vivre dans l’Eucharistie le mémorial de la mort du Christ suppose aussi de recevoir continuellement ce don. Cela signifie prendre chez nous, à l’exemple de Jean, celle qui chaque fois nous est donnée comme Mère. » (EE § 57) Oui, ce disciple bien-aimé, c´est chacun de nous ici aujourd’hui. Nous savons que Jésus et Marie s´aiment tant, que leurs cœurs ne font plus qu´un et partagent le même amour des hommes. C´est pourquoi, le disciple préféré de Jésus est également l´enfant préféré de Marie. Sous la croix, chacun de nous est devenu l´enfant préféré de Marie. Jésus avait promis : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18). Et Jésus accomplit aussi cette promesse en nous donnant sa propre mère. Marie nous reçoit et dit à Jésus : « Oui Jésus, je reçois chaque être humain comme fils, comme fille. » Marie nous accueille, même si nous ne voulons pas d´elle. Comme Jésus, Marie ne s´impose pas à nous. Elle nous propose son amour de Maman et nous attend les bras ouverts, mais nous laisse libres. Elle sait que certains, à cause d’expériences vécues avec leur propre mère, ont du mal à accueillir son amour. Marie nous laisse le temps. Dans l´adoration nous pouvons demander à Jésus de nous apprendre à aimer sa mère. * Essayons maintenant de nous imaginer l´amour de Marie pour Jésus en sachant qu´elle veut nous donner ce même amour. Imaginons son regard émerveillé sur son bébé dormant dans ses bras, regardons avec quelle tendresse elle le nourrissait, l´habillait, le caressait. Marie nous regarde avec le même amour. A la manière des femmes d´Israël, Marie portait son Jésus sur la hanche pour pouvoir être avec son enfant et travailler en même temps. Elle lui chantait les Psaumes en balayant ! Plus tard elle l´a parfois accompagné. A Cana, c´est même elle qui lui a demandé de faire son premier miracle, ouvrant ainsi la vie publique de Jésus. Et sous la croix, c´est encore elle qui était là, fidèle, au moment où presque tous l´ont abandonné et la douleur a transpercé son cœur comme un glaive. C´est cette Maman là que Jésus nous donne pour qu´elle fasse pour nous, ce qu´elle a fait pour Lui : être notre mère, notre Maman. Être là avec nous quand nous sommes heureux, mais aussi quand nous sommes malades, fatigués, angoissés être notre refuge sans nous juger. * Mais en même temps que Jésus confie chacun de nous à Marie, il nous confie aussi sa mère, nous demandant de la prendre chez nous, c´est à dire en prendre soin, l´accueillir dans notre vie avec respect et surtout beaucoup d´amour. Jésus veut nous apprendre à aimer Marie comme il l´aimait. Il nous dit : Maintenant elle est ta Mère, « mets toi à son école, laisse-toi accompagner et conduire par elle », c´est à elle que je t´ai confié (EE § 57), elle est le chemin le plus sûr pour me connaître et m´aimer.
2. La prière de l´Ave Maria Avec l´aide de textes du Pape Jean-Paul II, nous allons méditer la prière du « Je vous salue » en demandant à Dieu de nous apprendre à aimer Marie. 2.1. „Je vous salue Marie“ Aux premiers mots nous sommes invités à une rencontre personnelle avec Marie, la jeune fille de Nazareth que l´ange a visité. Que nous commencions par les paroles de l´ange : « Réjouis toi Marie, comblée de grâces » (Lc 1, 28) ou par la formule « je vous salue Marie », l´essentiel c´est de dire bonjour à Marie comme à notre Maman, qui est vraiment là, qui nous écoute, nous regarde et nous aime. Certains préfèreront la vouvoyer, d´autre la tutoyer. 2.2. « Je te salue Marie, pleine de grâce ! » « La première partie de l´Ave Maria est une contemplation d´adoration du mystère qui s´accomplit dans la vierge. Ces paroles expriment l´admiration du ciel et de la terre et font affleurer l´émerveillement de Dieu contemplant son chef d´œuvre : l´incarnation du fils dans le sein virginal de Marie. » (Rosarium Virginis Mariae RVM § 33) En disant : « pleine de grâce », je reprends les paroles de l´ange : « Réjouis-toi, comblée de grâce. » (Lc 1,28). Avez-vous remarqué que dans l’Evangile de Saint Luc l´ange n´appelle pas tout de suite Marie par son prénom, mais qu’il lui donne « ce nom nouveau : « pleine de grâce » ? (Redemptoris Mater RM § 8). Essayons d’imaginer l´amour de la Trinité pour Marie ! Elle est à la fois fille du Père, épouse de l´Esprit Saint et mère du Fils. De toute éternité le Père, le Fils et l´Esprit Saint l´ont choisie pour être la mère de Jésus. Et pour cela, Jésus l´a rachetée à l´avance, dès sa conception, (CEC 491) par le sacrifice de sa croix. « Par la grâce de Dieu, Marie est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie. » (CEC 493) Par le baptême nous avons part à ce mystère qui a eu lieu la 1re fois en Marie : Par la grâce de Dieu nous sommes « participants de la nature divine. » (2 P 1,5) et enfants de Dieu. 2.3. « Le Seigneur est avec toi » En lui disant cela, l´ange rappelle la prophétie d´ Isaïe : « Voici que la vierge est enceinte, elle va enfanter un fils, et elle lui donnera le nom d´Emmanuel » (Is 7,14) Emmanuel signifie « Dieu avec nous » Chaque fois que nous redisons : Le Seigneur est avec toi, cela nous rappelle que Dieu est avec nous, qu´il est à nos côtés et que jamais il ne nous abandonnera. 2.4. « Tu es bénie entre toutes les femmes » Qu´est ce que cela veut dire, « être béni » ? Nous disons souvent ces mots mais que signifient-ils vraiment ? Le Catéchisme dit que « bénir est une action divine qui donne la vie et dont le Père est la source » (CEC 1078-1082) Si nous disons que Dieu nous bénit, cela veut dire qu´Il nous donne la vie. Quand Élisabeth dit : « Tu es bénie entre les femmes », elle reconnaît sous l´inspiration de l´Esprit Saint, la plénitude du don de la vie divine fait à Marie. Marie, au comble de la joie, comprend que cette bénédiction s´étendra à tous les hommes par Jésus (d´après RM § 8) et que c´est pour cela que « toutes les générations la diront bienheureuse ». (Lc 1, 48) Marie est bénie parmi toutes les femmes, car elle est la choisie, la préférée. Mais en même temps, en elle, ce sont tous les hommes et d´une façon privilégiée, toutes les femmes de la terre qui sont choisies par Dieu, bénies et appelées à donner la vie et à la protéger, quelque soit leur vocation. 2.5. « Et Jésus, le fruit de ton sein est béni » Quand nous prononçons le Nom de « Jésus », « le centre de gravité de l´Ave Maria » (RVM § 33). Nom dont St Pierre disait « qu´il n´y a pas sous le ciel d´autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Ac 4,12), demandons à Marie de nous apprendre à le prononcer avec le même amour qu´elle. Puis nous disons que Jésus est « le fruit du sein de Marie » ou le fruit de ses entrailles. C´est une vérité de foi que nous proclamons ici. Le corps de Jésus reçu dans l´Eucharistie, « est le même que celui que Marie a conçu dans son sein. » (EE § 56) Quand Marie avait demandé à l´Ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge ? », il avait répondu : « L´Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c´est pourquoi celui qui va naître sera saint et il sera appelé Fils de Dieu. » (Lc 1, 34-35) Nous voyons ici que la Trinité est à l´œuvre dans la conception de Jésus. Le Catéchisme dit que « l´Esprit Saint est envoyé pour sanctifier le sein de la Vierge Marie et la féconder divinement…en faisant qu´elle conçoive le fils éternel du Père dans une humanité tirée de la sienne » (CEC 485) C´est ce que l´ange a confirmé à St Joseph en lui disant : « Ce qui a été engendré en Marie, ta femme, vient de l´Esprit Saint » (Mt 1, 20). 2.6. « Sainte Marie, mère de Dieu » « Le Concile d’ Ephèse ( en 431) a confirmé solennellement la maternité divine de Marie comme vérité de foi. Marie est la Mère de Dieu (Théotokos), parce que, par le Saint-Esprit, elle a conçu en son sein virginal et a mis au monde Jésus Christ, le Fils de Dieu consubstantiel au Père. » (RM §4) Grâce à sa foi, Marie a pu devenir mère de Dieu. Elle a cru qu´elle, petite servante du Seigneur, humble créature, était aimée de Dieu au point de vouloir en faire la mère de Son Fils ! Marie est saisie par cette certitude : Je suis aimée de Dieu ! En Marie, rien n´a fait obstacle à cet amour divin. Par son « Fiat », par son « oui », Marie a si pleinement accepté de se laisser aimer que Dieu a pu venir prendre chair en elle. Demandons à Marie de nous apprendre à réaliser à quel point nous sommes aimés de Dieu. Jamais un enfant n´a autant ressemblé à sa mère que Jésus, lui « le plus beau des enfants des hommes ! » Jean Paul II écrivait que Marie, enceinte de Jésus, était « le premier tabernacle de l´histoire »(EE§55), il expliquait qu´ « il existe une analogie profonde entre le fiat de Marie et l´amen que chaque fidèle prononce quand il reçoit le corps du Seigneur…dans la continuité avec la foi de la Vierge, il nous est demandé de croire que, dans l´Eucharistie, Jésus, Fils de Dieu et fils de Marie, se rend présent dans la totalité de son être humain et divin, sous les espèces du pain et du vin. » Quand nous communions, demandons à Marie d´accueillir avec nous son fils bien-aimé. Demandons-lui de nous aider à croire que, comme elle à l´Annonciation, nous sommes alors le tabernacle où Jésus est présent. Demandons-lui de nous communiquer sa joie de porter en nous le Fils de Dieu. Jean Paul II écrivait : « Recevoir l´Eucharistie devait être pour Marie comme si elle accueillait de nouveau en son sein ce cœur qui avait battu à l´unisson du sien » (EE § 56) Demandons à Marie de nous apprendre à nous unir avec elle aux battements du cœur de Jésus vivant en nous. 2.7. « Prie pour nous, pauvres pécheurs » Combien de milliards de fois la Ste Vierge a-t-elle entendu cette prière ! Les chrétiens s´adressent à elle avec cette confiance si bien exprimée par St Bernard : « On n´a jamais entendu dire qu´aucun de ceux qui ont réclamé votre secours ait été abandonné… » Marie n´a pas abandonné Jésus sous la croix, elle ne nous abandonne pas non plus. Marie est mère de la miséricorde car elle est mère de Jésus qui est la miséricorde en personne. Elle est aussi « mère de miséricorde », « elle connaît le plus à fond le mystère de la miséricorde divine car elle en sait le prix si élevé, elle qui était au pied de la croix… Elle est appelée à rendre proche des hommes…cet amour manifesté à ceux qui souffrent » (Dives in Misericordia § 9) Marie est une vraie Maman, elle connaît tout de nous, joies et souffrances. Regardez à Cana comment elle a vu qu´il manquait du vin. Elle voit nos soucis, les comprend et veut nous aider. Elle en parle à Jésus, puis elle se tourne vers nous en nous disant : « Tout ce qu´il te dira, fais le ! » (Jn 2,6) Oui c´est vrai, nous sommes tous de pauvres pécheurs, mais nous pouvons toujours nous réfugier auprès de celle qui toute sa vie a cru à la miséricorde de Dieu et qui au ciel intercède pour nous. Marie touche directement le cœur de Dieu, déposons en ses mains toutes nos intentions. 2.8. « Maintenant, et à l´heure de notre mort. » Arrêtons-nous sur ce mot de « maintenant ». Nous avons dit au début que quand nous saluons Marie, c´est en ce moment même que nous nous adressons à elle, présente et vivante. « Maintenant », c´est l´instant présent. Or l´instant présent est le seul point de rencontre entre Dieu et nous. Le passé ne nous appartient plus, nous ne pouvons pas le changer. Et l´avenir n´est pas encore là. Seul l´instant présent est à notre disposition. Nous sommes tentés de vivre dans le passé en regrettant nos bonheurs ou nos erreurs et cette rumination du passé nous encombre l´esprit. Ou alors au contraire nous vivons dans l´avenir, soit en le craignant, ce qui nous paralyse, soit en y aspirant car nous l´idéalisons. Le passé comme le présent nous détournent alors de la réalité qui est devant nos yeux. Marie est celle qui a parfaitement vécu l´instant présent. Ste Thérèse d´Avila écrivait : « Celui qui a l´instant présent a Dieu, et qui donc a l´instant présent a tout. L´instant présent suffit, que rien ne te trouble. » Nous pensons parfois : « Ah, si ma situation était différente, je serais heureux, je pourrais faire telle ou telle chose, je serais un meilleur chrétien… » Or le Seigneur nous a fait naître dans telle famille, tel pays, tel milieu social. Il a permis que nous ayons tel travail, tel état de vie . C´est dans cette vie qui est la nôtre qu´Il nous attend. C´est là qu´il veut nous rencontrer et que nous rencontrions notre prochain. « Avoir la vie en abondance », c´est, comme Marie, vivre chaque instant en présence de Dieu et le remplir d´amour. C´est faire le mieux possible toutes ces petites actions qui font notre quotidien, par amour pour Dieu et les hommes qui nous entourent. Marie vivait l´instant présent, AUSSI était-elle attentive à ce qui se passait autour d´elle, comme à Cana. Demandons à Marie de nous apprendre à vivre et agir dans l´instant présent, attentifs à ceux qui nous entourent. Quand nous prions « et à l´heure de notre mort », cela se passera dans l´avenir bien sûr. Mais un jour viendra où l´heure de notre mort sera l´instant présent. Nous pouvons nous y préparer maintenant avec Marie. Si dés aujourd´hui nous considérons chaque instant comme précieux parce qu´il est celui où je peux rencontrer Dieu, alors quand la mort viendra, l´instant de la mort sera celui où nous verrons face à face celui que nous aimons. Nous demandons à Marie de prier pour cet instant, pour qu´au moment décisif, au moment où toute notre vie avec ses hauts et ses bas se déroulera devant nos yeux, celle qui est la Mère de la Miséricorde nous aide à croire en cette Miséricorde et à nous jeter dans les bras du Père.
3. Aides concrètes pour l´adoration eucharistique Nous allons maintenant adorer ensemble en nous mettant à l´école de Marie car « elle est, selon le mot de Jean Paul II, le modèle indépassable de la contemplation du Christ. » (RVM § 10) Or qu´est ce que l´adoration, sinon la contemplation amoureuse du visage de Jésus ? Nous pouvons demander à Marie de nous apprendre à croire en la présence de son Fils Jésus, à le regarder avec amour, à lui parler en lui souriant. Quand nous serons devant le Saint Sacrement, essayons de nous imaginer comment Marie regarde son Fils, ses sentiments, son attitude. Imaginons « le regard extasié de Marie contemplant le visage du Christ qui vient de naître et le serrant dans ses bras. Ce regard n’est-il pas le modèle d’amour inégalable qui doit inspirer chacune de nos communions eucharistiques » (EE §55) et chacun de nos moments d´adoration ? Pour cette contemplation du Christ, l´Église propose un moyen privilégié : la méditation du Rosaire. En 2002, Jean Paul II rappelait avec insistance « qu´une prière aussi facile et aussi riche méritait vraiment d´être redécouverte par la communauté chrétienne car elle est destinée à porter des fruits de sainteté ». (RVM 43 & 1) _ « Le chapelet concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique dont il est presque un résumé. Avec lui, le peuple chrétien se met á l´école de Marie pour se laisser introduire dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans l´expérience de la profondeur de son amour. » (RVM 1) « Sa méthode est fondée sur la répétition. Il est l´expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner vers la personne aimée pour lui redire qu´on l´aime, comme Jésus qui demande trois fois à Pierre : « Simon, m´aimes-tu ? » La répétition de l´Ave s´adresse à Marie, mais avec elle et par elle, c´est à Jésus que s´adresse l´acte d´amour. » (RVM 26) Dans le chapelet nous contemplons les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux et chaque fois. Cela guide notre imagination et notre esprit vers tel ou tel moment de la vie de Jésus. Déjà Saint Ignace de Loyola encourageait à « se servir de l´élément visuel et de l´imagination pour favoriser la concentration de l´esprit sur le mystère. Cela correspond bien à la logique même de l´incarnation où en Jésus, Dieu a voulu prendre des traits humains. C´est à travers sa réalité corporelle que nous sommes conduits à entrer en contact avec son mystère divin. » (RVM 29) Devant le Saint Sacrement nous pouvons contempler Jésus dans tel ou tel mystère. Il est là, présent sacramentellement, grâce à notre imagination et à la Parole de Dieu, nous nous le représentons par exemple dans le sein de Marie ou dans la crèche ou sur la croix ou montant au ciel. Dieu vit toujours au présent car il est éternel et tous les moments de la vie de Jésus sont présents dans le Saint Sacrement que nous adorons. Prenons le temps de nous arrêter pour fixer notre regard sur le mystère à méditer, puis commençons la récitation des Ave en gardant ce regard intérieur sur Jésus. Nous le regardons avec Marie, et nous l´aimons avec elle. Aujourd´hui chacun pourra, pendant l’adoration, s´il le désire, choisir un ou deux mystères qu´il aimerait méditer. Prions paisiblement. Il ne s´agit pas de dire tout un chapelet mais de nous mettre en présence de Dieu. Par la méditation du chapelet se réalisera peu à peu en nous la prière de Saint Paul pour les Ephésiens : « Que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous soyez enracinés, fondés dans l´amour. Ainsi vous recevrez la force de comprendre avec tous les saints, ce qu´est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, vous connaîtrez l´amour du Christ qui surpasse toute connaissance et vous entrerez par votre plénitude dans toute la plénitude de Dieu. » (Eph 3, 17-19) Marie, la Toute Sainte nous entraîne à sa suite pour rendre à Jésus amour pour amour. Alors, ouvrons notre cœur pour accueillir Marie chez nous