Archive pour la catégorie 'judaïsme'

HANOUCCA – FESTIVAL JUIF DES LUMIÈRES (13-20 DICEMBRE)

13 décembre, 2017

http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=711

en e fr menorah-lighting-hanukkah-menorah - Copia

Hannukkah, Menorah, Jerusalem

HANOUCCA – FESTIVAL JUIF DES LUMIÈRES (13-20 DICEMBRE)

‘Hanoucca signifie « inauguration ».

Certains découpent ce mot en deux parties : ·hanou-ca : ils ont inauguré le 25. Qui a donc inauguré quoi ?
Nous sommes au deuxième siècle avant l’ère chrétienne. La Judée, qui avait été conquise par Alexandre le Grand, est aux mains des Séleucides. Sa position stratégique au carrefour de l’Asie et de l’Afrique fait d’elle un enjeu vital dans la lutte entre les Ptolémées d’Egypte et les Séleucides gréco-syriens. Par ailleurs, la population subit l’influence grandissante de la culture hellénistique qui fait de nombreuses émules au sein de la jeunesse.
La menace de destruction physique et culturelle est donc contenue à grande peine par les tenants de la tradition hébraïque. C’est à cette époque que le roi Antiochus IV Epiphane décide l’acculturation forcée des juifs. Il interdit l’étude de la Torah, la pratique de la circoncision, le respect du Chabbat. Par ailleurs, tout est mis en œuvre pour helléniser la population. Nombreux sont ceux qui prennent des noms grecs ou se marient avec des non-juives. Cette tendance se retrouve aussi parmi le clergé où des prêtres se font les complices de l’occupant pour piller le trésor du Temple.
C’est de Modine, un petit village de Judée, que le Grand-Prêtre Mattathias va lancer la révolte. Suivi par ses cinq fils dont Judah, qui sera un temps le chef militaire, la rébellion va se propager à travers toute la Judée. Les Syriens envoient des armées de plus en plus nombreuses et puissantes, mais ils sont à chaque fois défaits par les Maccabées qui gagnent de plus en plus de terrain.
En l’an 164 avant JC, ceux-ci pénètrent finalement dans Jérusalem. Ils trouvent le Temple souillé, saccagé et pillé. Ne perdant pas de temps, ils le nettoient et le restaurent. Ils fabriquent un nouveau Candélabre, et le 25 du mois de Kislev, ils inaugurent le Temple réhabilité.
Mais lorsqu’il veulent allumer la Menora, ils ne trouvent qu’une petite fiole d’huile d’olive pure portant le sceau du Grand-Prêtre. Elle est tout juste suffisante pour blûler un jour, alors qu’il en faut huit pour se procurer une huile conforme. Et là, Ô miracle, la Menora brûle huit jours, sans s’éteindre.
Ce miracle est célébré et remis à l’honneur tous les ans par le peuple juif à ‘Hanoucca, une fête non-chômée qui dure huit jours pendant lesquelles on allume un chandelier à huit branches (plus une pour le Chamach qui sert à allumer les autres bougies). On récite des prières de louanges et remerciements supplémentaires.
D’autres coutumes sont également liées à cette fête : jouer à la toupie (où sont gravées certaines lettres hébraïques), donner de l’argent aux enfants (‘Hanoucca Guelt en Yddish) et manger des aliments frits dans l’huile comme des beignets ou les latkès (beignets de pomme de terre)

LE PREMIER SENS DE HANOUKA: LA FÊTE DE LA LUMIÈRE UNIVERSELLE (2015 Décembre 7-14)

9 décembre, 2015

http://libertejuive.me/2015/11/12/hanouka-universel/

LE PREMIER SENS DE HANOUKA: LA FÊTE DE LA LUMIÈRE UNIVERSELLE (2015 Décembre 7-14)

En ce jour de Roch Hodech Kislev, voici un petit article sur Hanouka sorti de mes tiroirs et toujours d’actualité…

Mois pour tout le monde (traduction de Google de l’hébreu)

Hanouka, entre toutes les fêtes, illustre l’attachement du peuple juif à sa tradition, une tradition de vie, porteuse de vie, adaptée à nos vies. Absente de la Bible, à peine évoquée dans la michna, Hanouka nous apparaît pour la première fois dans le Talmud. Une braïta (source tanaïtique), citée dans le traité chabat du Talmud babylonien (21b) présente le lien entre la célébration et l’allumage de bougies. Hanouka est, selon le talmud lui-même, originé dans un phénomène naturel impressionnant : le raccourcissement des jours. Il est essentiel de se mettre dans la peau des générations précédentes. L’amoindrissement de la luminosité et du temps d’exposition au soleil nous influence tous, parfois de façon imperceptible ou subliminale. Il nous est facile aujourd’hui, pour peu que nous en prenions conscience, d’allumer une lampe ou une bougie. La situation était toute autre dans le passé. L’absence de l’électricité rendait l’éclairage très difficile, très fragile et très peu confortable. La lumière vacillante des bougies elle-même constituait un luxe. Le Talmud va jusqu’à poser la question du choix à opérer si on ne dispose pas de l’argent nécessaire pour se procurer à la fois les bougies de Hanouka et le vin du kidouch du chabat ! Lorsque petit à petit, dans notre univers physique, dans notre univers familial, dans notre univers personnel, la lumière diminue, il est important d’en prendre conscience. C’est le premier message de Hanouka. Cette prise de conscience, pourtant, peut faire peur. Le talmud fait remonter cette première angoisse à Adam Harichon, le premier humain. Voyant les jours raccourcir, torturé de culpabilité face à la faute qui l’avait chassé du jardin d’Eden, Adam vit sa fin venir. Il s’imagina disparaître dans l’obscurité, poursuivi par la faute de la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance. Il entreprit alors, nous dit le Talmud, de jeûner et de prier. Quand vint l’époque du mois de tévèt, il observa le rallongement des jours, il se dit qu’il s’agissait du fonctionnement normal du monde, et se consacré à huit jours de fête (avoda zara 8a). C’est avec la renaissance des jours qu’Adam pu reprendre sa vie. C’est ainsi que naquit la fête. La première origine de la fête serait liée à la nature, et à son influence sur nos sentiments et comportement. Allumer les lumières de Hanouka permet de nous situer en harmonie avec la nature, sans nous laisser dominer par elle, de ne pas laisser nos jours se raccourcir et notre univers se réduire comme une peau de chagrin. Au contraire, connaître la nature nous permet d’anticiper son cours et de nous prémunir de ses atteintes, de nous nourrir de ses offrandes. Dans ce premier sens, Hanouka est une fête universelle, c’est la fête des lumières, accompagnée par les guirlandes laïques et chrétiennes qui accompagnent elles-aussi l’obscurité de l’hiver…. Hanouka a également un sens spécifique à l’identité juive, nous l’évoquerons dans les prochains jours.

LE JUDAÏSME ET L’ARBRE

29 septembre, 2015

http://mjlf.org/index.php?option=com_content&view=article&id=368&Itemid=379

LE JUDAÏSME ET L’ARBRE

L’importance que le judaïsme donne aux arbres apparaît dès le début de la Genèse puisqu’une des premières instructions de Dieu à Adam est liée aux arbres du Jardin d’Eden. Et tout au long de l’histoire biblique, les arbres jouent un rôle majeur, ne serait-ce que pour la construction de l’arche de Noé (certains commentateurs soulignent d’ailleurs que, une fois reçu le commandement de construire l’arche, Noé a planté les arbres qui le permettraient !) ou pour celle de l’arche d’Alliance.
Les Proverbes (3 : 18) considèrent que la Tora est « un arbre de vie pour ceux qui s’en rendent maîtres ». Le Psaume pour le jour du Shabbath (92), que nous lisons tous les vendredis soirs, comparent le Juste au palmier (« le Juste fleurit comme le palmier ») et au cèdre (« comme le cèdre du Liban il est élancé ») et la comparaison continue dans le Psaume…
La Tora elle-même souligne le respect dû aux arbres car ce sont eux qui nous nourrissent « quand tu assiègeras une ville de nombreux jours pour guerroyer contre elle, pour la saisir, ne détruis pas son arbre pour brandir contre lui une hache. Oui, tu mangeras de lui, tu ne le trancheras pas. Oui l’arbre des champs est-il un humain pour venir en face de toi au siège ? Seul l’arbre dont tu sauras qu’il n’est pas un arbre nourricier, tu le détruiras ; tranche le et bâtis le siège contre la ville qui te fait la guerre » (Deutéronome 20 : 19-20, traduction de Chouraqui).
Le traité Ta’anith du Talmud (voir siddour Taher Libenou page 581) comporte l’histoire suivante : un rabbin passa un jour près d’un champ où il vit un très vieil homme qui plantait un chêne ‘‘ pourquoi plantes-tu cet arbre ? lui demanda-t-il tu ne t’attends sûrement pas à vivre assez longtemps pour le voir grandir et donner des glands ?’’ ‘’Ah, répondit le vieil homme, mes ancêtres ont planté des arbres non pour eux mais pour nous afin que nous bénéficiions de leur ombre et de leurs fruits. J’en fais autant pour ceux qui viendront après moi’’
L’arbre ne vit pas seul : il fait partie de l’environnement, de la nature. Il y tient plusieurs rôles : par exemple et pour rester simple, il absorbe le gaz carbonique, il produit de l’oxygène par ses feuilles, du bois, des fruits, de l’ombre rafraîchissante en été De la même façon, l’homme ne peut vivre seul , replié sur lui même : il ne peut s’épanouir que dans l’échange , la communication et le partage. Pour prendre soin de nous-mêmes, il nous faut donc aussi prendre soin de notre environnement, et de la nature qui nous entoure, comme le dit la Tora dans le Deutéronome 20 :19 : « puisque l’homme est comme l’arbre du champ ».
En effet , dans la tradition juive , l’Arbre sert souvent de métaphore pour évoquer l’Etre Humain :
« Comme l’arbre vient de la Terre , se dresse vers le ciel et donne des fruits, ainsi en est-il de l’homme dont l’origine est la terre qui aspire à s’élever vers l’Eternel et dont les premiers fruits sont les bonnes actions… » Maharal de Prague sur les Pirkey avoth.
L’arbre sert aussi de métaphore pour évoquer les liens entre le passé, le présent, et le futur ; il suffit d’évoquer les 3 parties qui le composent : les racines , le tronc, et les fruits, feuilles et fleurs.Les racines, ce sont les parents, grands-parents etc , c’est l’histoire familiale, les traditions, les bases de l’éducation, les valeurs transmises. Si l’on coupe ses racines, on meurt.Le tronc, lui, doit être fort pour soutenir les fruits, résister aux tempêtes ; c’est l’adolescence ; ce sont les principes éducatifs qui vont aider le jeune adulte à se construire. Il s’agit de le mettre sur les bons rails afin qu’il ne se perde pas en route.
Les fruits, fleurs et feuilles, ce sont les produits de l’arbre : ils représentent le futur ; c’est la façon dont cet homme va mener sa vie en accord avec les principes éducatifs qu’on lui a transmis, de génération en génération.
Enfin, on notera que les juifs n’ont pas attendu l’introduction du concept de « développement durable » pour se préoccuper de l’importance de la nature et de ses arbres. Il est donc normal dans la lignée de cette tradition de les fêter un jour par an même si, sous nos climats, la date peut paraître un peu tôt dans l’année pour les planter !

JUDAÏSME ET FÊTES JUIVES , YOM KIPPOUR, JOUR DU GRAND PARDON – (EN 2015 LE 23 SEPTEMBRE)

22 septembre, 2015

http://loicjerusalem.jimdo.com/juda%C3%AFsme-et-f%C3%AAtes-juives/yom-kippour/

JUDAÏSME ET FÊTES JUIVES , YOM KIPPOUR, JOUR DU GRAND PARDON – (EN 2015 LE 23 SEPTEMBRE)

Yom Kippour
(Source : un-echo-israel ; 09/07)
Loïc Le Méhauté

Dans la Bible
Les références bibliques de cette fête sont les livres du Lévitique (16. 29-34 ; 23. 27-32), et des Nombres (29. 7-11).
Ce jour est le jour annuel des expiations, d’où son nom hébreu « Yom ha-Kippourim » : « Le dixième jour de ce septième mois, ce sera le jour des expiations : vous aurez une sainte convocation (Miqra’qodesh), vous humilierez vos âmes, et vous offrirez à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu. Vous ne ferez aucun ouvrage ce jour-là, car c’est le jour des expiations, où doit être faite pour vous l’expiation devant l’Éternel, votre Dieu [...]. Ce sera pour vous un shabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes ; dès le soir du neuvième jour jusqu’au soir suivant, vous célébrerez votre shabbat. » (Lv 23. 27-32). « C’est ici pour vous une loi perpétuelle : au septième mois, le dixième jour du mois, vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucun ouvrage, ni l’indigène, ni l’étranger qui séjourne au milieu de vous. Car en ce jour on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier : vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Éternel. Ce sera pour vous un shabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C’est une loi perpétuelle [...]. Il se fera une fois chaque année l’expiation pour les enfants d’Israël, à cause de leurs péchés. » (Lv 16. 29-34).
Dans le Temple, ce jour-là, on offrait en dehors des sacrifices perpétuels, quelques sacrifices spéciaux dont un bouc pour le sacrifice d’expiation : « Vous offrirez en holocauste, d’une agréable odeur à l’Éternel, un jeune taureau, un bélier, et sept agneaux d’un an sans défaut. Vous y joindrez l’offrande de fleur de farine pétrie à l’huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun de sept agneaux. Vous offriez un bouc en sacrifice d’expiation, outre le sacrifice des expiations, l’holocauste perpétuel et l’offrande, et les libations ordinaires. » (Nb 29. 11).
Dans ces trois textes sont regroupées les observances de ce jour très saint :
- Sainte convocation : Miqra’qodesh,
- Shabbat : vous ne ferez aucun ouvrage,
- Vous humilierez vos âmes : par le jeûne.
C’est le jour des expiations pour les enfants d’Israël : Yom ha-Kippourim.
Quand le Temple existait un sacrifice d’expiation était offert : un bouc expiatoire.

Dans le chapitre 16 du Lévitique nous avons la description de la présentation d’Aaron dans le Saint des Saints. Après s’être purifié et sanctifié il rentrait dans la présence de Dieu devant le propitiatoire. La première fois il y rentrait pour son expiation et celle de sa maison et la seconde fois pour l’expiation de toute l’assemblée d’Israël : « Il égorgera son taureau expiatoire. Il prendra un brasier plein de charbons ardents ôtés de dessus l’autel devant l’Éternel, et de deux poignées de parfum odoriférant en poudre ; il portera ces choses au delà du voile [...]. Il prendra le sang du taureau, et il fera l’aspersion avec son doigt sur le devant du propitiatoire vers l’orient [...]. Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il portera le sang au delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l’aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. » (Lv 19. 11-15).
A l’époque du Temple, cette rencontre de Dieu avec son représentant dans le Saint des Saints était la chose la plus sainte et la plus redoutable. Le Grand Prêtre (Cohen Gadol) devait respecter les ordonnances reçues par Moïse concernant sa sanctification et le rituel des sacrifices. Nous en avons un exemple tragique dans le récit de la mort des deux fils d’Aaron qui apportèrent devant l’Éternel du feu étranger : « Les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum dessus ; ils apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné. Alors le feu sortit de devant l’Éternel, et les consuma : ils moururent devant l’Éternel. Moïse dit à Aaron : C’est ce que l’Éternel a déclaré, lorsqu’il a dit : Je serai sanctifié par ceux qui s’approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. » (Lv 10. 1-2).
L’Alliance du Sinaï fut scellée dans le sang, au pied de la montagne : « Moïse, écrivit toutes les paroles de l’Éternel. Puis il se leva de bon matin ; il bâtit un autel au pied de la montagne [...]. Moïse prit la moitié du sang, qu’il mit dans des bassins, et il répandit l’autre moitié sur l’autel. Il prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit et nous obéirons. Moïse prit le sang, et il le répandit sur le peuple, en disant : Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous selon toutes ces paroles. » (Ex 24. 4-8).
Ce concept biblique des sacrifices pour la rémission des péchés réside dans ce passage : « Car l’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servit d’expiation pour vos âmes, car c’est par l’âme que le sang fait l’expiation » (Lv. 17. 11). C’est ce que nous dit l’épître aux Hébreux : « Et presque tout d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon. » (Hé 9. 22). Le sacrifice d’un animal, sacrifice d’expiation n’était qu’une offrande de substitution au sacrifice que chacun devait faire de lui-même.
Aujourd’hui, n’ayant plus de Temple ni de sacrifices d’expiations, il est considéré que la repentance et le jeûne suffisent pour effacer le péché du peuple.

Dans la tradition
Les Sages ont considéré que depuis la disparition des sacrifices, dans le Temple de Jérusalem, l’expiation pour les péchés est obtenue par Dieu lui-même. Le Midrash (Yalkut Shimoni) illustre ce point d’une façon pittoresque : « On demanda à la sagesse : ‘qu’elle est la punition pour le pécheur ?’ Elle a répondu : ‘Le mal persécutera la pécheur.’ La même question fut posée à la Prophétie et sa réponse fut : ‘L’âme qui pêche mourra.’ On a demandé à la Torah, qui répondit : ‘S’il apporte un sacrifice d’expiation, il sera pardonné.’ Quand on a demandé à Dieu, il dit : ‘Qu’il se repente et son péché lui sera pardonné.’ »
Le rabbin Yehouda ha-Nassi, le compilateur de la Mishna, va jusqu’à dire que la puissance de Kippour est telle que le jour lui-même purifie les péchés sans autres demandes de la part de l’homme. Il est évident que d’autres Sages ne sont pas d’accord avec lui. Il est considéré que si seulement une personne se repent il est purifié de ses péchés le Jour du Kippour.
La Bible met l’accent sur la repentance et c’est un thème principal des écrits prophétiques. Le livre entier de Jonas est consacré à la repentance. La possibilité de se repentir est ouverte à chaque homme : « La justice du juste ne le sauvera pas au jour de sa transgression ; et le méchant ne tombera pas par sa méchanceté le jour où il s’en détournera [...] » (Ez 33. 12).
La vraie repentance consiste en trois points principaux : le regret de son passé ; la résolution de ne pas répéter son péché dans le futur ; et de le confesser. Les sages considèrent que la repentance est réelle si le pêcheur ne répète pas son péché quand l’occasion de pécher se représente dans les mêmes circonstances.
Les sages (Yoma 86a-b) ont divisé la repentance en trois catégories : repentance par la souffrance ; repentance par la crainte ; et repentance par amour pour Dieu. Celle-ci a plus de mérite que les autres.
Comme nous l’avons vu dans les pages précédentes la repentance commence entre l’homme et son semblable. Le soir de Kippour, chaque membre de la congrégation se demande pardon pour tous les tords commis intentionnellement ou non.
Si le Jour de Kippour est une expérience personnelle, chaque homme luttant avec sa conscience, c’est aussi une journée importante sur la sphère nationale. Dans le Temple, le Grand Prêtre se tenait devant pour le peuple et intercédait pour le péché de tous. Yom Kippour est le jour quand Moïse est descendu du mont Sinaï avec les nouvelles Tables de la Loi après avoir obtenu le pardon en faveur du peuple d’Israël qui avait péché par le Veau d’or. Les Sages nous rapportent la tradition du deuxième Temple, d’attacher un fil de laine rouge à la porte du Temple. Si les sacrifices d’expiation pour le peuple étaient agrées par Dieu le fil devenait blanc.
Bien que la Bible ne développe pas le caractère pénitentiel de ce jour, d’autres textes bibliques insistent sur l’importance du jeûne (Ps 35. 13 ; Es 58. 3-5), et les Sages prescrivirent pour ce jour un jeûne complet. Le jeûne n’est pas seulement pour affliger notre âme mais un moyen pour transcender la limitation de notre corps physique. Cinq interdictions sont faites pour ce jour : jeûne total de nourriture et de boisson pendant 25 heures, abstention de bain, interdiction de porter des chaussures en cuir et abstention de relations conjugales. Ces interdictions ne s’appliquent pas aux personnes malades ou âgées, aux femmes enceintes et aux enfants. Ceux-ci seront tenus d’observer que le port des chaussures en toile ; ce n’est qu’à l’approche de la majorité qu’on les habitue peu à peu au jeûne.
On porte des vêtements blanc en signe de fête et pendant les prières on s’enveloppe du châle de prière comme d’un linceul, pour s’imaginer sa propre mort et comprendre l’impératif de la conversion (Teshuva) : la vie, le pardon. Il y a une sorte de dichotomie dans le Jour du Kippour : il est demandé d’humilier son âme et en même temps il est fait l’expiation pour les enfants d’Israël. S’humilier nous afflige mais en revanche le pardon qui nous purifie .nous remplit de joie.
Un bain rituel est souvent pratiqué la veille de Kippour ; cette purification est justifiée d’une part par la sainteté du jour, d’autre part par la Teshuva.
C’est un devoir que de manger et boire à satiété en signe de joie de voir arriver le moment du pardon et également pour supporter le jeûne et les prières du Kippour.
On commence la fête avant l’heure et par conséquent le repas doit finir 3/4 d’heure avant le coucher du soleil. Après la bénédiction du repas et la récitation du Psaume 126, on procède à l’allumage des bougies comme aux jours de fêtes, puis les parents bénissent leurs enfants avant de se rendre à la synagogue.

Le Jour de Kippour et le shofar
La Torah n’ordonne pas de sonner du shofar pendant le Jour de Kippour à l’exception de l’année du jubilé (Lv 25. 8-10). Mais depuis le Moyen Âge, c’est devenu une coutume que d’en sonner pour annoncer la fin du jeûne. Cette sonnerie n’a aucune signification liturgique.
A la fin du service religieux du Yom Kippour, la prière du Kaddish est récitée par le Hazzan et l’on sonne du shofar. Dans certaines communautés juives, un simple coup est sonné, tandis que dans d’autres l’on sonne le téqi’ah, shevarim, teru’ah, téqi’ah.
Plusieurs raisons sont invoquées pour sonner du shofar. La sonnerie nous rappelle l’année du Jubilé : « le dixième jour du septième mois, tu feras retentir les sons éclatants du shofar ; le jour des expiations, vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays [...]. La cinquantième année sera pour vous le jubilé (yovel) » (Lv 25. 9), quand tout bien retournait à son propriétaire, ou chacun retournait dans son héritage, et que les esclaves étaient libérés. C’est une allusion au retour du peuple juif sur sa terre. C’est aussi une allusion au verset : « Dieu monte au milieu des cris de triomphe, l’Éternel s’avance au son de la trompette » (Ps 47. 6), quand Dieu descendit sur le mont Sinaï.
Au début du XXe siècle il était de coutume de sonner du shofar au Mur Occidental, malgré les interdictions des Britanniques, sur lesquels la Waqf musulmane faisait pression.
Quand la Vieille Ville de Jérusalem fut prise par les Forces de défenses israéliennes (Tsahal) en 1967, le rabbin S. Goren, alors grand chapelain des Armées, sonna du shofar au Mur Occidental symbolisant par cet acte le début de la Rédemption d’Israël.

La liturgie
L’office des cinq différentes prières dure environ treize heures. Ces prières sont : la veille au soir, Kol Nidré et arvit ; le matin, Shaharit et Moussaf ; l’après-midi, Minhah ; le soir, Né’ilah. L’office est celui du Shabbat et des Fêtes, outre ce qui est propre à Kippour.
Les prières du soir de Kippour commencent tôt et continuent tard le soir. La liturgie du Kippour commence par le chant Kol Nidré (Tous les Vœux), qui est une demande de pardon pour tous les vœux ou promesses énoncés par erreur. Par cette déclaration on proclame nuls et non avenus tous les vœux faits entre l’homme et Dieu : « Tous les vœux que nous pourrions faire depuis ce jour de Kippour jusqu’à celui de l’année prochaine, toute interdiction ou sentence d’anathème que nous prononcerions contre nous-mêmes, toute privation ou renonciation que, par simple parole, par vœux ou par serment, nous pourrions nous imposer, nous les rétractons d’avance ; qu’ils soient tous déclarés non valides, annulés, dissous, nuls et non avenus [...]. » (Livre des Prières).
Une des grandes prières de Kippour est la confession des péchés, nécessité pour la repentance, Teshuvah. Dans le Temple c’était le Grand Prêtre qui faisait la confession en posant ses deux mains sur le bouc. Aujourd’hui la confession doit être récitée par chaque participant. On confesse tous les péchés, même ceux que l’on n’a pas commis, car chacun est responsable de tous.
Le service se termine par la prière Anenou, Réponds-nous : « Réponds-nous, Seigneur, réponds-nous. Réponds-nous, notre Père, réponds-nous. Réponds-nous, notre Créateur, réponds-nous [...]. »
Aux services du matin et du midi, en plus des prières, on fait la lecture de la Torah (Lv 16 et 18 ; Nb 29. 7-11) et de la Haftarah (Is 57. 14 à 58. 14, et Jonas), et une prière pour les morts.
Le service Moussaf est caractérisé par le Seder ha-Avodah (l’ordonnance du service), qui fait mémoire du service du Grand Prêtre au Temple le jour de Kippour, seul jour où il rentrait dans le saint des Saints. Les détails du Seder ha-Avodah ont été préservés dans la Mishna, (Yoma 1,5) sur la base de Lévitique 16. Lorsque les prêtres et le peuple entendaient le Grand Prêtre prononcer le Nom ineffable, glorieux et redoutable, ils s’agenouillaient, se prosternaient et tombaient la face contre terre en disant : « Béni le Nom glorieux de son règne à jamais ! »
La liturgie du Yom Kippour comporte un office de clôture, Né’ilah, qui n’a pas d’équivalent dans l’année liturgique juive. Lorsque le jour de Kippour s’achève, le jugement tombe et le livre est scellé où seuls ceux qui ont fait Teshuvah sont inscrits. Ce soir on dit : « Scelle-nous au livre de Vie. » L’on supplie encore une dernière fois l’Éternel : « Ouvre-nous les portes des cieux au moment où les portails se ferment ! Car le jour décline, il va disparaître et le soleil se coucher. Entrons dans tes portails. » Cette supplication fait peut être référence aux portes du Temples qui se fermaient à l’heure où le soleil couchant jette ses derniers rayons sur les cimes des arbres. La cérémonie se termine à l’apparition des trois premières étoiles, peu de temps après la fermeture des portes du Temple.
L’office culmine et s’achève quand toute l’assemblée proclame : « Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est UN » (Dt 6. 4) ; « Béni le Nom glorieux de son règne à jamais. Le Seigneur, c’est lui qui est Dieu » (1 R 18. 39).

LE JARDIN D’EDEN

19 septembre, 2015

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LE JARDIN D’EDEN

Meir Lazar

Qu’est ce que le Jardin d’Eden ?
Il s’agit d’un lieu où les âmes méritantes ayant quitté ce monde jouissent de la lumière de la présence divine en attendant d’accéder au monde futur, c’est-à-dire l’époque post-messianique
(Talmud Chabbat 152 b ; Derekh Hachem 1 :3 :11)
Éden abritait l’Arbre de la Vie, l’Arbre de la connaissance du bien et du mal , ainsi qu’une végétation luxuriante et variée, suffisant à pourvoir aux besoins d’Adam et Ève.
Les versets 2:10-14 semblent contenir un indice assez vague quant à la localisation :
Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
Le nom du premier est Pishôn; c’est celui qui entoure tout le pays de Havilah, où se trouve l’or.
L’or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.
Le nom du second fleuve est Guihôn; c’est celui qui entoure tout le pays de Coush (Éthiopie ? Hindi Kush ).
Le nom du troisième est Hiddèkel; c’est celui qui coule à l’orient d’Ashour (l’Assyrie, donc le Tigre). Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.

Dire de RABBI ELIÉZER,
« Dieu aima le premier homme d’un amour excessif… Il l’introduisit dans Son palais…Adam flânait tranquillement dans le jardin d’Éden comme l’un des anges du Service.Dieu Se dit : je suis unique en Mon monde et l’homme est unique dans le sien. Il n’y a devant Moi ni fructification, ni accroissement et l’homme connaît la même situation. par la suite, les créatures pourraient se dire, désignant l’homme : Puisque celui – là n’a devant lui ni fructification, ni accroissement, c’est lui qui nous a créés.
C’est pourquoi il n’est pas bon que l’homme soit seul selon le verset : « YHVH Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide face à lui »(GEN. 2.18). Rabbi Juda dit : ne lis pas « face à lui » (kenégdo) mais « contre lui » (lenagdo) – si l’homme est méritant, elle sera une aide pour lui, sinon elle sera contre lui, pour lui faire la guerre ».

Que faisait Adam au jardin d’Eden?
Et Elokim prit l’homme et il le fit reposer dans le jardin d’Eden pour le travailler et pour le garder (Genèse II, 15). Quel travail y avait-il donc à faire dans le jardin,puisqu’il est dit: pour le travailler et le garder? Peut-être diras-tu qu’il y avait à y travailler, comme, par exemple, tailler les vignes, labourer et herser la terre, faire les gerbes et moissonner. Tous les arbres, cependant, ne croissaient-ils pas d’eux-mêmes? Tu diras sans doute qu’il y avait tout de même du travail, par exemple, arroser. Mais un fleuve s’y répandait et en sortait. N’est-il pas écrit en effet: Et un fleuve sortait de l’Eden (Genèse II, 10)? Pourquoi alors: le travailler et le garder?
C’était vaquer aux paroles de la Torah et garder le chemin de l’arbre de vie. Et il n’y a pas d’autre arbre de vie que la Torah elle-même, selon qu’il est écrit: C’est l’arbre de vie pour ceux qui la saisissent (Proverbes III, 18)12.»

Le Premier Sabbat
«Et Il chassa l’homme (Genèse III, 24). Chassé, il sortit du jardin d’Eden et il se reposa au Mont Moriah, car la porte du jardin d’Eden s’appuie sur le Mont Moriah. De là Il l’avait pris, et là, Il le fit revenir, c’est-à-dire, au lieu d’où il avait été pris, selon le verset disant: Et Elokim prit l’homme (Genèse II,15). Et de quel lieu le prit-Il? Du lieu du Temple dont il est dit: Pour travailler la terre d’où il avait été pris (Genèse III, 23)

Le Paradis selon le Talmud
Ce jardin dl’Éden, disent les talmudistes, est soixante fois plus grand que l’Égypte; il est placé dans la septième sphère du firmament II a deux portes où entrent soixante myriades d’anges dont les figures brillent comme le firmament. Au moment où le juste arrive devant eux, ils le dépouillent de ses vêtements, placent sur sa tête deux couronnes, l’une d’or et l’autre de pierres précieuses, lui donnent huit bâtons de myrte, et dansent devant lui, en lui disant : mange ton pain en te réjouissant. Alors, ils le font entrer dans un lieu entouré d’eau; quatre fleuves y coulent, un de miel, un de lait, un de vin, et un d’encens; il y a aussi des tables de pierres précieuses; quatre-vingts myriades d’arbres s’élèvent de chacun des angles; dans chacun de qes angles sont placés soixante myriades qui chantent continuellement d’une voix agréable, des louanges à Dieu; au milieu du jardin, est planté, l’arbre de la vie; son feuillage ombrage tout le jardin.
Au sujet du Jardin d’Eden, le Zohar (Tikouné 14) nous enseigne :
le Jardin (le Gan) c’est la Torah. Les âmes du peuple d’Israël qui étudient et comprennent la Torah, ce sont les herbes et les fleurs qui poussent dans ce Jardin, grandissent et se développent grâce au fleuve, qui est la Source, la Sagesse comme il est dit:  » la Source des Jardins, une Source d’eaux vives…  » (Cantique des Cantiques 4:15). Et comment puiser à cette Source, à cette Sagesse? grâce à la prière, comme il est écrit
« …et une Source jaillit de la Maison de l’Eter‑nel…  » (Joël 4) qui est « …la maison de prières…  » (Isaïe 56). L’essentiel du Jardin d’Eden (Gan Eden) réside donc dans le fait de lier l’étude à la prière.
Il en résulte qu’il faut comprendre le verset du chapitre 2 de la Génèse de la manière suivante: un fleuve (la Sagesse) sortait d’Eden (la prière) pour arroser le Jardin (la Torah) dans lequel les âmes juives grandissent, se développent et acquièrent la compréhension de la Torah. De là, il (le fleuve) se divisait (les âmes peuvent alors distinguer le permis de l’interdit, le pur etc… et séparer ainsi le bien du mal), et formait quatre bras (qui sont les quatre lettres du Nom de D‑ieu qui sont la sainte racine des 4 éléments fondamentaux voir IV‑5 et note 64,66). C’est pourquoi, il faut multiplier les prières afin de parvenir à l’interprétation authentique des Textes sacrés. Il est donc interdit de s’appuyer uniquement sur ses capacités intellectuelles et sur son érudition dans la Torah, car une pareille étude peut mener à une interprétation erronée des Textes et ne plait pas du tout à D‑ieu..! (Etsoth mévouharoth Téfilah 14)

« LE FLEUVE QUI SORTAIT D’EDEN »
« L’Eternel D-ieu planta un jardin en Eden, vers l’orient, et y placa l’homme qu’ il avait faconne. L’ Eternel D-ieu fit pousser du sol toutes especes d’arbres, beaux a voir et bons a manger; et l’ arbre de vie au milieu du jardin, avec l’ arbre de la connaissance du bien et du mal.
Un fleuve sortait d’ Eden pour arroser le jardin, et de la il se divisait et formait quatre bras.
L’Eternel D-ieu prit l’homme et l’etablit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. L’Eternel D-ieu donna un ordre a l’homme en disant: « Tous les arbres du jardin, tu peux t’en nourrir, mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas, car du jour ou tu en mangerais tu mourrais »
.(Gen.2:8-17).
L’homme fut place en etat de perfection dans le jardin d’Eden. Apres la faute, l’homme est chasse et c’est des lors a l’exterieur de ce jardin que l’homme devra assumer cet etat d’imperfection que nous connaissons jusqu’a ce jour.
Cependant, au beau milieu du recit, la Thora interompt sa narration sans raison apparente, et nous donne la description detaillee du fleuve qui sortait d’Eden.
Comme nous l’avons deja vu, le temple etait un sanctuaire ou le mal n’avait pas acces. Ce sanctuaire etait une sorte de jardin d’Eden en miniature, entierement consacre au service Divin, excluant tout ce qui pouvait evoquer la faute d’Adam. Car c’est de la faute d’Adam que toute impurete prend sa source; c’est de la que provient la mort et avec elle la decheance humaine.
En consequence, toute chose liee a cette faute interdira l’acces de ce jardin d’Eden que represente le Temple.
Un midrache nous dit que Adam apres avoir fait « Techouva » (s’etre repenti) s’est trempe dans ce fleuve pour tenter ainsi de garder un contact avec le jardin d’Eden d’ou il avait ete expulse.
Comme nous l’avons deja souligne, le seul moyen de se debarrasser de cet etat d’impurete et de retablir le lien que nous avions avec le jardin d’Eden se fera au moyen de l’eau, qui est le lien le plus important que nous ayons conserve avec le jardin d’Eden. Car nous dit le Talmud: toutes les eaux du monde prennent leur source dans le fleuve qui sortait de ce jardin.
Et cela expliquerait pourquoi le Mikve doit etre approvisionne par une source d’eau naturelle: pour retablir un lien direct avec les eaux d’Eden et ainsi sortir l’homme de son exil spirituel.
C’est la raison pour laquelle le recit du jardin d’Eden est interrompu par une description du « fleuve qui sortait du jardin ».
La Thora nous dit que D-ieu planta l’arbre de la connaissance du bien et du mal dans le jardin. Ainsi la possibilite que Adam faute et soit chasse du jardin existait. Aussi avant meme d’y installer l’homme, D-ieu etablit un lien entre ce jardin et le monde exterieur: « Le fleuve qui sortait d’Eden »

Les eaux d’Eden » par le Rav Aryeh Kaplan.

LA POÉSIE HÉBRAÏQUE

10 septembre, 2015

http://hlybk.pagesperso-orange.fr/bible/poesie.htm

LA POÉSIE HÉBRAÏQUE

Une importante partie des Écritures hébraïques consiste en poésie. Le moyen d’expression de la poésie hébraïque n’était pas la rime, mais le parallélisme d’idées, le rythme d’idées. Cette poésie utilisait aussi des métaphores très évocatrices, puisées dans la nature, dans des choses familières à tous, même aux enfants. Elle se servait d’acrostiches alphabétiques, dans lesquels les premières lettres des vers suivent l’ordre alphabétique (Ps 25, 34, 37, 111, 112, 119 ; Pr 31:10-31 ; Lm 1-4).

Psaume 4:1
Quand je t’invoque, réponds-moi, Dieu de ma justice !
Toi qui, dans ma détresse me mets au large.
Aie pitié de moi et entends ma prière.

Psaume 19:1-2
Les cieux proclament la gloire de Dieu;
et l’œuvre de ses mains, l’étendue l’annonce.
Un jour après un autre jour fait jaillir le langage,
et une nuit après une autre nuit révèle la connaissance.

Psaume 71 :12
O Dieu, ne t’éloigne pas de moi.
Mon Dieu, à mon secours hâte-toi.

Les vers hébreux sont courts, beaucoup ne comprenant pas plus de deux ou trois mots , ce qui donne à l’ensemble une force considérable. James Muilenburg, membre du comité de traduction de la Revised Standard Version, a fait cette remarque pertinente :  » Dans la poésie hébraïque, l’expression est ramassée et tout l’accent est mis sur les mots importants. Le texte hébreu du Psaume 23 ne compte que cinquante-cinq mots ; nos traductions occidentales modernes en emploient deux fois plus. Pourtant, même dans une traduction, l’économie de l’hébreu original ne se perd pas [...]. La poésie hébraïque est très vivante dans son expression [...]. Le poète hébreu nous aide à voir, à entendre, à sentir. Les sensations physiques sont fraîches et vivantes [...]. Le poète pense en images et puise ses images dans les aspects de la vie quotidienne qui sont communs à tous les hommes » (An Introduction to the Revised Standard Version of the Old Testament, 1952, p. 63, 64).
Pour illustrer la concision du langage poétique hébreu, considérons le premier verset du Psaume 23. Les mots français nécessaires pour traduire chaque terme hébreu sont séparés par une barre oblique (/) :
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– Note: le Nom de Dieu est écrit dans sa prononciation traditionnelle, telle que nous pouvons le trouver dans la poésie plusieurs fois centenaires. Pour plus de détails voir : Le Nom Divin dans les Écritures hébraïques . La traduction de l’abbé Crampon est souvent utilisée.
———————–

Psaume 23
Jéhovah/ [est] mon Berger./
ne de rien/ je manquerai.

On constate que le français a besoin de neuf mots pour traduire quatre termes hébreux. Le verbe « être » est ajouté pour donner un sens au français; en hébreu, il est sous-entendu.

Principales formes de parallélisme.
Du point de vue de la forme, le parallélisme est l’élément le plus important de la poétique hébraïque. Le rythme n’y est pas marqué par la rime (comme en français), mais par la logique de la pensée ; on parle d’ailleurs du  » rythme de la pensée « . Prenons pour exemple les deux vers qui composent le

Psaume 24:1 :
À Jéhovah est la terre et ce qu’elle renferme,
Le monde et tous ceux qui l’habitent.

Ces vers présentent ce qu’on appelle un parallélisme synonymique, c’est-à-dire que le deuxième vers répète une partie du premier, mais en d’autres termes. L’expression « À Jéhovah appartient » est indispensable aux deux vers. Cependant, les groupes de mots « la terre » et « le sol productif » sont des synonymes poétiques, tout comme « ce qui la remplit » et « ceux qui y habitent ».
La plupart des spécialistes actuels reconnaissent deux autres grandes formes de parallélisme :
parallélisme antithétique, comme son nom l’indique, avec lequel chaque vers exprime une idée opposée.

Psaume 37:9
Car les méchants seront retranchés,
mais ceux qui espèrent en Jéhovah posséderont le pays.

le parallélisme synthétique (ou formel, constructif), dans lequel le deuxième membre ne se borne pas à se faire l’écho du premier ou à établir un contraste. Il amplifie plutôt l’idée précédente et ajoute une pensée nouvelle.

Psaume 19:7-9
La loi de Jéhovah est parfaite: elle restaure l’âme.
Le témoignage de Jéhovah est sûr,
rendant sage l’homme inexpérimenté.
Les ordonnances de Jéhovah sont droites,
elles réjouissent les cœurs;
le précepte de Jéhovah est pur,
faisant briller les yeux.
La crainte de Jéhovah est sainte,
elle subsiste à jamais.

Les décisions judiciaires de Jéhovah sont vérité ;
elles se sont révélées justes l’une comme l’autre.

On remarque que la deuxième partie de chaque phrase ou proposition complète l’idée ; l’ensemble du vers est donc une synthèse, c’est-à-dire le résultat de la réunion de deux éléments. Ce n’est qu’avec la deuxième partie du vers, par exemple « ramenant l’âme » et « rendant sage l’homme inexpérimenté », que le lecteur apprend en quoi la ‘loi est parfaite‘et le « rappel de Jéhovah est digne de foi ». Dans une telle suite de parallèles synthétiques, la division entre la première et la deuxième partie sert de césure. Ainsi, outre la progression de la pensée, le texte conserve une certaine structure poétique, un parallèle dans la forme. C’est pour cette raison que ce parallélisme est appelé formel ou constructif.

Autres types de parallélisme.
On a parlé de quelques autres types de parallélisme, bien qu’on les considère comme de simples variantes ou combinaisons des parallélismes synonymique, antithétique ou synthétique. On parle notamment de trois types de parallélisme :
Le parallélisme emblématique (ou comparatif) utilise des comparaisons ou des métaphores.

Psaume 103:12 :
Autant le levant est loin du couchant,
autant il a éloigné de nous nos transgressions.

Le parallélisme climactique avec lequel deux, trois vers ou davantage, peuvent répéter et développer la pensée du premier.

Psaume 29:1,2
Attribuez à Jéhovah, ô fils des forts,
attribuez à Jéhovah gloire et force.
Attribuez à Jéhovah la gloire de son nom.

Le parallélisme inversé, plus complexe, peut s’étendre sur un certain nombre de vers.

Psaume 135:15-18 :
Les idoles des nations sont de l’argent et de l’or,
l’œuvre des mains de l’homme tiré du sol.
Elles ont une bouche, mais elles n’expriment rien ;
elles ont des yeux, mais elles ne voient rien ;
elles ont des oreilles, mais elles ne prêtent l’oreille à rien.
En outre, il n’existe pas d’esprit dans leur bouche.
Ceux qui les font deviendront comme elles,
tous ceux qui mettent leur confiance en elles.

Dans son ouvrage « Literary Characteristics and Achievements of the Bible » (1864, p. 170), W. Trail a expliqué ce parallélisme : « Ici, le premier vers correspond au huitième— dans le premier il est question des idoles des païens, dans l’autre de ceux qui mettent leur confiance dans les idoles. Le deuxième vers correspond au septième — l’un parle de la fabrication, l’autre des fabricants. Le troisième correspond au sixième — dans l’un il y a des bouches qui n’articulent pas, dans l’autre des bouches qui ne respirent pas. Le quatrième vers correspond au cinquième, où on peut dire que le parallélisme inversé unit les deux moitiés dans un parallélisme de synthèse — des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n’entendent pas. « 
Une forme semblable, mais plus simple, consiste à inverser les mots apparaissant dans des vers consécutifs, comme en Isaïe 11:13b (Os) :

Éphraïm ne jalousera plus Juda
et Juda ne sera plus hostile à Éphraïm.

 

DOV BAER DE LOUBAVITCH ET LE HASSIDISME

25 juin, 2015

http://www.cheminsmystiques.fr/HISTOIRE/5.1-4.etoilement.htm#_Toc254814252

DOV BAER DE LOUBAVITCH ET LE HASSIDISME

(Cette étude fait partie d’une recherche plus approfondie dans divers auteurs , si vous êtes intéressé aller sur le site)

Dov Baer a dirigé l’approche habad en faveur d’une contemplation mentale sobre, qui prit place par son père Schnéour Zalman au sein du mouvement hassidique créé par Israël ben Eliézer, le « Maître du Nom » ou Ba’al Shem Tov [10]. Pour le habad, « ce n’est que du point de vue de Ses créatures que le monde semble jouir d’une existence indépendante … Il a voilé à leurs yeux la divine lumière afin que puissent durer les créatures…[11] ». Dieu est ainsi transcendant par rapport à l’univers, bien qu’il n’y ait pas d’univers sans Lui, ce qui distingue cette conception du panthéisme de Spinoza. « L’âme divine est revêtue de l’âme naturelle à travers laquelle elle s’exprime, tout comme l’âme naturelle est revêtue de volonté, pensée, émotions et actes [12] ».
Nous allons citer assez longuement l’« échelle » habad parce que, loin d’être théorie, elle traduit avec précision une expérience mystique vécue du côté juif – égale aux plus profondes rapportées dans ce volume du côté chrétien. Les cinq degrés de l’âme sont présentés avec clarté par L. Jacobs : « Le plus bas est celui de néphesh ; c’est un simple désir, pas davantage, d’être proche de Dieu ; l’homme réfléchit sur son indignité et son grand éloignement du divin ; il souhaite ressentir le divin, mais ne trouve aucune réponse en son âme. (C’est ce que Dov Baer exprime par l’« entendre-du-lointain ».) Mais, comme il a reconnu qu’il est loin de Dieu, il décide de mener une vie meilleure. Le degré de néphesh a donc des implications dans l’action, mais sans chaleur spirituelle, même pas dans l’action. Vient ensuite le degré de rouah qui engage les émo­tions. Dieu est suffisamment proche pour que soit pris l’enga­gement de mener une vie selon le bien, et la chaleur spirituelle est assez grande pour être transmise à l’acte. Celui qui parvient à ce stade se comporte suivant l’importance du bien qu’il accorde à la proximité de Dieu. Mais la véritable expérience du divin est encore très faible ici. Vient ensuite le degré de neshamah : le cœur est vraiment impliqué. Il ne s’agit plus seulement de désirer Dieu ou de vouloir accomplir Sa volonté. L’homme jouit véritablement de Dieu. Plus haut est le degré de hayyah où le mental, autant que le cœur, est transporté d’extase. A ce degré, l’homme est si proche de Dieu que le divin est perçu avec une grande plénitude. Aussi le ravissement peut-il se prolonger. Enfin, supérieur à tous, est le degré de yehidah où il y a « simple vouloir », volonté pure de connaître Dieu, plus haute que tout intellect et toute émotion. A ce stade, l’homme a virtuellement accompli le dépassement de soi, et il aborde le divin par-delà toutes les limites normales impo­sées par sa nature physique [13]. » On retrouve ainsi une expérience comparable à celle des mystiques chrétiens qui donnent la première place à la volonté, comme par ex. Canfield (qui suit une longue tradition). Au-delà de ce bref résumé, citons Dov Baer qui précise et donne vie aux trois derniers degrés de la vie mystique, en commençant par celui de neshamah :
…extase essentielle de l’âme divine. Si même elle pénètre dans le cœur avec une forte sensation, elle n’est en rien une extase consciente. Elle est en effet si peu ressentie par celui qui l’éprouve, que, au moment de l’extase, il ne se rend absolument pas compte qu’il est transporté d’extase. … Telle est la nature de toute extase essentielle ; par exemple, de l’extase essentielle de l’âme naturelle dans le désir physique. Nous voyons bien que lors­qu’on est transporté d’extase à cause de quelque chose d’agréable, on est totalement inconscient de cet état : l’extase est vécue dans le cœur, mais sans conscience de soi. Plus l’extase essentielle est profonde (par exemple, l’amour ou la volonté, et le ravissement d’une très grande profondeur), moins on la sent. On rencontre ce stade chez la plupart des hommes dont l’âme divine n’est pas devenue impure et n’a pas été fortement souillée par la contamination du corps dans le désir étranger du cœur charnel extérieur. Comme il est écrit (Ps. 24, 4) : « Celui dont les mains sont sans tache et le coeur pur… » L’intention de son esprit irradiant son cœur, il est dit de lui (Ps. 119, 10) : « De tout mon cœur je Te cherche »[14].
Le degré de hayyah :
…doit, par la force des choses, venir sponta­nément et sans artifice. Exactement comme survient sponta­nément, par exemple, une soudaine extase de l’âme qui vous fait frapper des mains, etc., de même ce chant pénètre de lui­-même et involontairement le cœur charnel à la manière de toute extase essentielle. Et ce spontané est la principale carac­téristique du divin … Cette concentration donc n’est autre que celle de la véritable lumière divine en elle-même, et ne provient pas de la compré­hension ou de l’intelligence de la lumière divine. [15].
Enfin le dernier degré de yehidah est :
…l’essence véritable qui s’élève dans le chant, chant simple essentiel [la mélodie avant qu’elle ne soit traduite dans la suite des notes, (n. Jacobs)], et non « chant double ». Car le « chant double » dont nous avons parlé est le ravissement essentiel qui se produit de manière détaillée … cela s’appelle aussi simple vouloir essentiel, qui n’est pas res­senti et ne se morcelle pas … le vouloir essentiel est un. Il comprend toutes les volontés, et celles-ci lui sont secondes. On peut en donner une illustration. Lorsqu’un homme lutte contre une mort toute proche, toute la pointe de la volonté essentielle de l’âme s’éveille en lui, car ce qui est enjeu est de la plus haute importance pour son essence véritable. Toutes ses autres volontés à propos d’autres sujets qui ne concernent pas son essence véritable, comme l’amour de la nourriture ou l’amour pour sa femme et ses enfants, sont toutes considérées comme rien, car elles sont toutes incluses dans sa volonté essentielle qui concerne son essence tout entière. C’est cela « l’extase de l’essence tout entière ». En d’autres termes, tout son être est si totalement absorbé que rien ne subsiste et qu’il n’a aucune conscience de soi. Tel est l’amour sans limite … Ce stade est radicalement plus élevé que la raison et la connais­sance [16].
Ce qui touche le plus chez Dov Baer, c’est son souci de répondre à la tâche écrasante qui lui est confié auprès des « amis » qu’il corrige et réveille du sommeil provoqué par leurs soucis de la dure survie dans l’empire russe. En même temps est décrite avec vivacité la pesanteur de novices qu’il doit éveiller. Car le spirituel non accompli :
…paraît humble et méprisable à ses propres yeux et semble être parvenu à l’« anéantissement de soi », mais c’est en réalité le contraire : il a une haute idée de lui-même, c’est l’orgueil dans toute son ampleur. La preuve en est que lorsqu’on le réprimande vertement (on lui dit Shah !) , il est grande­ment troublé jusqu’à tomber malade. Il désirait parvenir au stade de l’« anéantissement », comme si c’était bien la seule chose qui manquait en lui. De là surgissent, chez de nombreux jeunes, les divers appétits de domination, le besoin d’influencer les autres, et cela n’est dû qu’à l’illusion que leur but est désintéressé. Cette maladie se rencontre fréquemment chez la majorité des « enfants », ces hommes jeunes et fragiles qui n’ont jamais vraiment goûté la saveur de la vraie amertume de la mélancolie naturelle [non la dépression mais celle du « cœur brisé » qui apprend à ne désirer rien pour lui-même], de la « brisure », et qui aspirent à atteindre trop rapidement la divine sagesse dans toute son ampleur. Cela est dû principalement à l’enchevêtrement (du bien et du mal) dans l’âme naturelle qui lui a été transmise par ses parents, – et le résultat en est qu’il est conscient de soi, et cela, comme on le sait, est le mal de nogah [excès de conscience de soi (n. J.)]. C’est pourquoi, dans tout ce qu’il entreprend, même à propos de sujets divins, il ne se débarrasse jamais [de la conscience de soi].
C’est là une des causes fondamentales. Tel homme possède peut-être une âme [parcelle de Dieu] plus haute que d’autres, et pourtant l’âme naturelle, quant à elle, peut provenir d’un « lieu » très bas. C’est pourquoi il possède un plus haut degré d’extase divine essentielle, mais, dans les vêtements de nogah dans le corps, elle est d’une grande conscience de soi. Réciproquement, tel autre aura l’âme divine humble et éloignée de l’extase divine, par comparaison à d’autres, mais son âme naturelle peut être très affinée, au niveau de l’ « anéantissement » et de l’absence de conscience de soi ; il n’a même pas le sens du bien qu’il fait, ignorant être parvenu à accomplir quelque chose. Et celui dont l’âme et le corps viennent tous deux d’un « lieu » élevé, le Seigneur est avec lui puisqu’il est un vase prêt à rece­voir toute chose.
Ceux qui sont parvenus au degré le plus haut dans ce domaine, ce sont les plus anciens d’entre nous qui ont reçu en leur âme chaque goutte amère à l’âme même, et cela en rap­port avec les paroles du Dieu vivant [par l’exercice du « cœur brisé » (n. J.)]. Lorsque même ils parviennent à l’extase de l’esprit, ce n’est pas dans l’intention d’atteindre un « degré », ni dans leur propre intérêt, mais, au fond d’eux-mêmes, ils désirent seulement la proximité de Dieu. Ce sont alors délices divines en intention droite. Là réside le Seigneur, en chacun selon le degré de pureté dans les profon­deurs de la concentration divine. La preuve en est qu’ensuite, on parvient à l’humilité vraie, au « rien » ; on n’est rien, en essence et non de ce « rien » artificiel qui vient en considérant sa propre indignité [réfléchir à son néant serait attirer l’attention sur son moi (n. J.)] C’est pourquoi, il n’est nullement ému par une insulte (comme ce « chut ! ») et ne la sent même pas, car il est vraiment méprisable à ses propres yeux, puisqu’il ne possède rien en propre, et c’est là le contraire même de l’orgueil [17].
En conclusion il affirme avec autorité un pouvoir spirituel dont il est le canal :
Je veux également mentionner cette indulgence que l’on s’ac­corde en engageant tout son cœur dans la recherche de sa sub­sistance au point que tous les jours de l’homme sont gaspillés en vain. Car telle est la cause principale de l’effondrement pour la majorité de nos amis, grands et petits, anciens et nouveaux, jusqu’à ce que le Seigneur répande des Hauts ­Lieux Son esprit sur eux, et qu’ils s’éveillent de leur torpeur. … Mais, ô mes frères bien-aimés ! vous dont l’âme est attachée à la mienne, qui cherchez les paroles du Dieu vivant … vous me croirez lorsque je dis que toutes les paroles de ma bouche sortent en vérité de la pointe de mon cœur, telles qu’elles sont dans mon cœur et mon âme, en ma nature et mon être essen­tiels, telles que j’y ai été formé depuis ma jeunesse sous la direction de mon Maître et père, qui m’a enseigné et instruit – bénie est sa mémoire, jour après jour. On ne doit pas dire – Dieu nous en garde – qu’il y a ici des secrets à ne révéler qu’au « modeste » (c’est-à-dire : aux « initiés »), ou au contraire des choses qui ne s’adressent qu’à ceux qui n’ont pas encore été formés à la vérité … je jure, par ma vie, que pas même la moitié d’un mot, dans tous les sujets que je vous ai expliqués, ne vient d’ailleurs que de la pointe de mon cœur, et tous sont destinés à être découverts et compris par chacun de ceux qui ont goûté la saveur de l’engagement depuis sa jeunesse dans les paroles du Dieu vivant. Car toutes ces paroles que j’ai pro­noncées sont bâties sur l’expérience que j’ai acquise depuis ma jeunesse, depuis vingt années et plus, dans le saint temple de mon Maître et père qui m’a enseigné et guidé, – bénie est sa mémoire -. De lui, j’ai connu dans tous leurs détails les souffrances de nos amis, et j’ai examiné par moi-même le cœur de chacun et l’erreur de chacun, autant que l’a permis ma compréhension. C’est pourquoi, que celui qui le désire, obéisse. J’attends votre réponse de la main de notre distingué ami, le messager … Dov Baer, fils du Rabbi notre Maître et père, qui nous a enseignés et guidés, le vrai Gaon…[18].
Le hassidisme fut très présent dans toute l’Europe orientale. On connaît surtout ses beaux apologues [19]. Il a été cependant décrit de première main par un ami de Kafka [20]. La branche des « Loubavitch » a survécue à la shoah.

LE DÉSERT FLEURI

10 avril, 2015

http://www.rabbinat.qc.ca/nsite/dvar/be_midbar/masse2.html

LE DÉSERT FLEURI

Mochè, peu avant la conquête de Kénaâne, retrace toutes les étapes du désert. Chacune raconte son histoire. Des événements s’y sont déroulés. Israël connut des tribulations, passant d’un endroit à l’autre, parfois s’attardant longtemps, souvent le temps de camper quelques jours, quelques nuits.
Mais durant tout le séjour au désert, Israël eut à camper dans quarante-deux places. Ce nombre n’est pas fortuit. Pour de nombreux commentateurs, il correspond à la valeur d’un des Noms Saints de D’ieu. Leur présence dans le désert est de réparer ce Nom divin.
Pour Rachi, rapportant Rabbi Mochè ha-Darchane, Israël, pendant trente-huit ans, n’eut à faire que vingt stations. C’est dire la bonté de D’ieu qui ne cherche pas à fatiguer inutilement les Bénè Yisraèl.
Mais le Midrache(1), utilise la parabole suivante :
« Un roi avait un fils malade. Il le conduit dans un endroit éloigné pour le soigner. Au retour, le roi énumère tous leurs arrêts : « Ici, nous avons dormi, ici, nous nous sommes rafraîchis, ici, tu avais des maux de tête. »
Ainsi, dit le Saint béni soit-Il : Mochè énumère les endroits où ils m’ont irrité. C’est, pourquoi il est dit(2) :
« Voici l’itinéraire des enfants d’Israël. »
Pour le Tanhouma, la guérison d’Israël de l’impureté contractée en Égypte nécessite un traitement de choc. Le séjour au désert, bien que pénible à supporter, sera le traitement souhaité. Israël aura le bonheur, à travers des épreuves et des situations dramatiques, de connaître D’ieu et de prendre conscience de la Providence.
Cependant, le passage d’Israël avait marqué le désert tout comme le désert avait laissé son impression sur Israël.

Citant le texte :
« Voici l’itinéraire des enfants d’Israël », le Midrache(3) rapporte : Pourquoi toutes ces étapes méritent-elles d’être consignées dans la Tora? Parce qu’elles accueillirent Israël. Le Saint béni soit-Il leur accorde Sa récompense tel qu’il est écrit(4) :
« Que le désert et le sol brûlé se réjouissent! Que la plaine aride exulte et fleurisse comme la rose! Qu’ils se couvrent de fleurs, que leur joie délirante se traduise par des chants!… » Si le désert recevant Israël est ainsi récompensé, a fortiori quiconque accueille dans sa maison un Talmid hakham, un sage! Il se trouve qu’un désert est appelé à devenir un lieu habité et une ville se transformer en désert. D’où tire-t-on qu’une ville est appelée à devenir un désert? Tel qu’il est dit(5) :
« Mais Êssaw, Je l’ai haï si bien que J’ai livré ses montagnes à la dévastation et son héritage aux chacals du désert. » D’où tire-t-on que le désert est appelé à devenir une ville habitée? Tel qu’il est dit(6) :
« Du désert Je ferai un lac. » Pour l’instant, le désert n’a pas d’arbres mais il en aura dans l’avenir tel qu’il est dit(7) :
« Dans le désert, Je ferai croître le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier. » Pour l’instant, point de chemin dans le désert puisqu’il est entièrement sable; mais à l’avenir il en aura tel qu’il est dit(8) :
« Oui, Je vais établir un chemin dans le désert et des cours d’eau dans l’aride solitude. » Et il est dit(9) :
« [Dans le désert] s’ouvrira une chaussée, une route qui sera appelée la route sacrée; aucun impur n’y passera; elle est réservée à eux. Ceux qui la suivront, même les imprudents, ne pourront s’égarer. »
Ainsi, pour le midrache, le désert est-il destiné à connaître une transfiguration. Israël y avait soigné son impureté. Il y laisse toutes ses imperfections pour guérir, s’élever et atteindre le divin. Alors D’ieu exprime Sa reconnaissance au désert pour l’accueil réservé à Israël.
L’aridité du désert, son hostilité permettent à Israël d’atteindre le divin. Il n’est que justice de le voir transformé, appelé à devenir une terre habitée et non terre abandonnée. L’eau jaillira et fleurira le désert.
Mais comme D’ieu aime à récompenser le désert pour les soins mis à accueillir les Bénè Yisraèl, ainsi châtiera-t-Il les peuples qui, au cours de l’histoire, les avaient fait souffrir. Leurs villes se transformeront en désert. Le châtiment divin les frappe car ils ont tout fait pour les tenir éloignés de la perfection et de D’ieu.
Êssaw, à l’idéal pétri de matérialisme, est le type même du peuple hostile à Israël. Tout au long de son existence, Israël se heurte à son incompréhension, à sa haine implacable. Êssaw est la tête de file de tous les ennemis d’Israël. Cette haine ne prendra fin qu’à l’avènement du Messie. Alors son territoire deviendra désert et désolation.
Le Messie vise, certes, à ramener l’harmonie dans le monde. Mais cela ne devient possible que si tous les peuples reconnaissent l’idéal d’Israël. Telle une eau bienfaisante, la Tora agira sur le désert de l’humanité pour l’épanouir et le fleurir.
Pendant quarante ans, le désert fut témoin des efforts d’Israël pour parvenir à la perfection. De l’aridité des cœurs et des esprits, Israël s’élève à l’harmonie et à la joie de communiquer avec D’ieu. Ainsi l’aridité et la désolation du désert feront place à la transfiguration mettant en valeur toute la beauté de ce lieu.
Le désert accueille Israël, participe à ses joies, à ses peines, riche des échos de tout un peuple. Aussi est-il naturel qu’il rejoigne Israël dans son bonheur.
La transfiguration future du désert consiste à y ouvrir une route, un chemin appelé la route sacrée, menant droit à D’ieu. Celui qui s’y engage, même imprudent, ne sera jamais égaré car l’impur n’y passera pas. À l’avenir, le désert répondra à l’idéal divin.

1. Tanhouma sur la Sidra paragr. 3.
2. Bé-midbar 33, 1.
3. Bé-midbar Rabba chap. 23, paragr. 3.
4. Yéchâya 35,1 et 2.
5. Mal’akhi 1, 3.
6. Yéchâya 41, 18.
7. id. 19.
8. ibid. 43, 19.
9. Yéchâya 35, 8.

L’ ARCHE DE NOE – ETUDE

25 mars, 2015

http://prof-themes.blogspot.it/2009/04/l-arche-de-noe.html

(les tresors du Judaisme, par le site)

L’ ARCHE DE NOE

ETUDE

Rabbi Moshé de Kovrin explique ainsi le verset :
« Entre dans l’arche » par « entre dans les mots, ceux de la Torah et de la Tefila ».
 » Fais-toi une arche en bois résineux, tu la feras en roseaux et tu l’enduiras de bitume en dedans et en dehors. Voici comment tu la feras : trois cents coudées pour la longueur de l’arche, cinquante coudées pour sa largeur, trente coudées pour sa hauteur. Tu feras à l’arche un toit et tu l’achèveras une coudée plus haute, tu placeras l’entrée de l’arche sur le côté et tu feras un premier, un second et un troisième étages. »
 » Entre dans l’arche, toi et toute ta famille, car je t’ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération. De tous les animaux purs, tu prendras sept paires, le mâle et sa femelle; des animaux qui ne sont pas purs, tu prendras un couple, le mâle et sa femelle et aussi des oiseaux du ciel, sept paires, le mâle et sa femelle, pour perpétuer la race sur toute la terre. Car encore sept jours et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits et j’effacerai de la surface du sol tous les êtres que j’ai faits. » Genese
Noé peut-il nous servir de modèle ?
Voici les chroniques de Noé : Noé était un homme juste et parfait dans sa génération” (Genèse 6, 9).
“Dans sa génération” mais dans les autres générations, comme celles d’Avraham, Moïse et David, il ne compte pour rien…(Zohar I, 60a)
Lorsque la Torah met l’accent sur le fait que Noé était un homme juste dans sa génération, ce n’est pas pour diminuer sa grandeur. Au contraire, à son époque, quand le monde était dans son enfance spirituelle, ses actions représentaient l’apogée du potentiel humain. La Torah vient plutôt nous dire qu’après les progrès accomplis par Avraham, Moïse et David, nous ne devons pas considérer Noé comme notre modèle : dans un monde qui a mûri jusqu’à dépasser la morale utilitaire de son enfance, la droiture de Noé ne compte plus.

Alain Goldmann – Grand Rabbin
« Certes, je ferai en cela comme pour les eaux de NOE : de même que j’ai juré que le déluge de NOE ne désolerait plus terre, ainsi je jure de ne plus m’irriter contre toi. » ( ISAÏE LIV, 9 ). Ainsi, pour sceller la dernière alliance avec son peuple, D.ieu évoque la première, qui fut conclue avec l’humanité naissante. (voir Genèse XI, 9). Selon RADAK, nos Sages voient dans le texte repris par notre Haphtara, une preuve du pardon définitif, car l’exil dans lequel nous nous trouvons encore, fut pour ISRAËL ce que le déluge fut pour l’humanité.
Cette nouvelle alliance sera plus durable que la NATURE qui nous semble immuable. Il est dit : « Que les montagnes chancellent, que les collines s’ébranlent, ma tendresse pour toi ne chancellera pas, ni mon alliance de paix ne sera ébranlée, dit Celui qui t’aime, l’Eternel. » (verset 10).
Par ces termes, nous prenons connaissance des promesses messianiques selon lesquelles ISRAËL n’aura plus rien à craindre. Il deviendra intouchable, inattaquable. « Que si l’on se mettait contre toi, ce serait sans mon aveu ; quiconque se mettra contre toi succombera sur ton sol. » ( verset 15). Ces paroles de consolation et d’espoir nous permettent de mieux comprendre le caractère miraculeux de toutes les victoires remportées par l’Etat ISRAËL lors de toutes les attaques dont il fut l’objet depuis son indépendance.
Nous pouvons considérer comme le pensent de nombreux maîtres, que nous avons là le signe intangible de la préparation à la période messianique. Viendra un jour enfin où le mépris des peuples changera en vénération, car ils auront reconnu la vérité seule et éternelle dont le peuple juif dans son ensemble était depuis toujours le gardien. Elle nous paraît très forte cette autre affirmation du prophète ISAÏE disant : « Tout instrument forgé contre toi sera impuissant, toute langue qui se dressera contre toi pour t’accuser sera convaincue d’injustice » (verset 17). N’est-ce pas en fin de compte, ce qui s’est produit lors du Concile VATICAN II ? Celui-ci a en effet reconnu dans la déclaration NOSTRA AETATE publiée il y a quarante ans, que les Juifs ne pouvaient accusés d’être déicides, accusation dont nous avons tant soufferts durant des millénaires.

Tradition rabbinique sur wiki
L’histoire de Noé et de l’arche fit l’objet de nombreux embellissements dans la littérature rabbinique juive tardive. En premier lieu, le fait que Noé n’ait pas jugé utile de prévenir ses contemporains du danger qui les guettait a été largement interprété comme une limite de sa supposée rectitude – peut-être cet homme ne semblait-il juste que par contraste avec une génération particulièrement corrompue ? D’après une autre tradition, il aurait en réalité répandu l’avertissement divin, et planté des cèdres près de cent vingt ans avant le Déluge pour que les pécheurs aient le temps de prendre conscience de leurs fautes et de s’amender. Afin de protéger Noé et sa famille des malfaisants qui les raillaient et les malmenaient, Dieu aurait également placé des lions et d’autres animaux féroces à l’entrée de l’arche. Selon un midrash, c’est à Dieu ou aux anges que l’on doit d’avoir réuni les animaux autour de l’arche, avec leur nourriture. Étant donné que jamais encore ne s’était fait sentir le besoin de distinguer les animaux impurs des animaux purs, ces derniers se firent connaître en s’agenouillant devant Noé lorsqu’ils entraient dans l’arche. Une autre source affirme que c’est l’arche elle-même qui a distingué le pur de l’impur, en admettant en son sein sept couples des premiers et seulement deux des seconds.

Quand vient l’arc-en-ciel
De quoi est-il le signe ?
La Torah enseigne (Gen. 9, 13-15) que c’est après le déluge qu’apparut l’arc-en-ciel. D.ieu le créa en signe d’alliance avec les hommes, promettant qu’Il ne détruirait plus le monde par un tel cataclysme. Quel est donc le lien particulier entre l’apparition de l’arc-en-ciel et le fait qu’un nouveau déluge soit exclu ?
Avant le déluge, les nuages étaient si matériels et grossiers que les rayons du soleil ne parvenaient pas à s’y réfléchir. L’arc-en-ciel était donc impossible. Le déluge eut pour effet de raffiner les éléments constitutifs du monde, permettant ainsi à l’arc-en-ciel de surgir.
L’arc-en-ciel étant donc le signe d’un certain raffinement du monde, il l’est également de la Délivrance. C’est ainsi que le Zohar affirme : « Si tu vois un arc-en-ciel aux couleurs lumineuses, attends la venue de Machia’h ». Car, alors le monde aura atteint un nouveau degré de raffinement et sera digne de cette nouvelle époque.

- Les 7 lois noa’hides.
Adam a reçu six mitsvoth :
1. Ne pas pratiquer l’idolâtrie.
2. Respecter le nom de D-ieu, c’est-à-dire l’interdiction de le profaner, de maudir le nom de D-ieu.
3. Ne pas commettre l’inceste, et s’éloigner de toute relation interdite.
4. Ne pas tuer.
5. Ne pas voler.
6. Avoir des juges, des tribunaux.
Et Noé, reçut une nouvelle mitvsa :
7. Celle de ne pas manger le membre d’un animal encore vivant.
Rambam, Loi sur les rois, 9, 1.

Tout celui qui prend sur lui ces lois et qui fait attention de les accomplir fait parti des justes du monde, il aura droit au monde futur. Idem, 6, 11.
Le judaïsme n’est pas un peuple missionnaire, et ne fait pas de prosélytisme. Il ne considère pas que tous doivent vivre de la même manière, ni que le principe de l’universalité qu’il reconnaît comme un des fondements du monothéisme devrait obliger les autres à s’y conformer. Au contraire, il affirme que chacun peut avoir une place méritante en accomplissant ce qui lui est demandé à son propre niveau.

7 commandements pour toutes les nations du monde, 613 pour Israël.

LE JARDIN D’EDEN

27 janvier, 2015

http://prof-themes.blogspot.it/2010/02/le-jardin-deden.html

LE JARDIN D’EDEN

Qu’est ce que le Jardin d’Eden ?
Il s’agit d’un lieu où les âmes méritantes ayant quitté ce monde jouissent de la lumière de la présence divine en attendant d’accéder au monde futur, c’est-à-dire l’époque post-messianique
(Talmud Chabbat 152 b ; Derekh Hachem 1 :3 :11)

Éden abritait l’Arbre de la Vie, l’Arbre de la connaissance du bien et du mal , ainsi qu’une végétation luxuriante et variée, suffisant à pourvoir aux besoins d’Adam et Ève.
Les versets 2:10-14 semblent contenir un indice assez vague quant à la localisation :

Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
Le nom du premier est Pishôn; c’est celui qui entoure tout le pays de Havilah, où se trouve l’or.
L’or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.
Le nom du second fleuve est Guihôn; c’est celui qui entoure tout le pays de Coush (Éthiopie ? Hindi Kush ).
Le nom du troisième est Hiddèkel; c’est celui qui coule à l’orient d’Ashour (l’Assyrie, donc le Tigre). Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.

Dire de RABBI ELIÉZER,
« Dieu aima le premier homme d’un amour excessif… Il l’introduisit dans Son palais…Adam flânait tranquillement dans le jardin d’Éden comme l’un des anges du Service.Dieu Se dit : je suis unique en Mon monde et l’homme est unique dans le sien. Il n’y a devant Moi ni fructification, ni accroissement et l’homme connaît la même situation. par la suite, les créatures pourraient se dire, désignant l’homme : Puisque celui – là n’a devant lui ni fructification, ni accroissement, c’est lui qui nous a créés.
C’est pourquoi il n’est pas bon que l’homme soit seul selon le verset : « YHVH Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide face à lui »(GEN. 2.18). Rabbi Juda dit : ne lis pas « face à lui » (kenégdo) mais « contre lui » (lenagdo) – si l’homme est méritant, elle sera une aide pour lui, sinon elle sera contre lui, pour lui faire la guerre ».

Que faisait Adam au jardin d’Eden?
Et Elokim prit l’homme et il le fit reposer dans le jardin d’Eden pour le travailler et pour le garder (Genèse II, 15). Quel travail y avait-il donc à faire dans le jardin,puisqu’il est dit: pour le travailler et le garder? Peut-être diras-tu qu’il y avait à y travailler, comme, par exemple, tailler les vignes, labourer et herser la terre, faire les gerbes et moissonner. Tous les arbres, cependant, ne croissaient-ils pas d’eux-mêmes? Tu diras sans doute qu’il y avait tout de même du travail, par exemple, arroser. Mais un fleuve s’y répandait et en sortait. N’est-il pas écrit en effet: Et un fleuve sortait de l’Eden (Genèse II, 10)? Pourquoi alors: le travailler et le garder?
C’était vaquer aux paroles de la Torah et garder le chemin de l’arbre de vie. Et il n’y a pas d’autre arbre de vie que la Torah elle-même, selon qu’il est écrit: C’est l’arbre de vie pour ceux qui la saisissent (Proverbes III, 18)12.»

Le Premier Sabbat
«Et Il chassa l’homme (Genèse III, 24). Chassé, il sortit du jardin d’Eden et il se reposa au Mont Moriah, car la porte du jardin d’Eden s’appuie sur le Mont Moriah. De là Il l’avait pris, et là, Il le fit revenir, c’est-à-dire, au lieu d’où il avait été pris, selon le verset disant: Et Elokim prit l’homme (Genèse II,15). Et de quel lieu le prit-Il? Du lieu du Temple dont il est dit: Pour travailler la terre d’où il avait été pris (Genèse III, 23)

Le Paradis selon le Talmud
Ce jardin dl’Éden, disent les talmudistes, est soixante fois plus grand que l’Égypte; il est placé dans la septième sphère du firmament II a deux portes où entrent soixante myriades d’anges dont les figures brillent comme le firmament. Au moment où le juste arrive devant eux, ils le dépouillent de ses vêtements, placent sur sa tête deux couronnes, l’une d’or et l’autre de pierres précieuses, lui donnent huit bâtons de myrte, et dansent devant lui, en lui disant : mange ton pain en te réjouissant. Alors, ils le font entrer dans un lieu entouré d’eau; quatre fleuves y coulent, un de miel, un de lait, un de vin, et un d’encens; il y a aussi des tables de pierres précieuses; quatre-vingts myriades d’arbres s’élèvent de chacun des angles; dans chacun de qes angles sont placés soixante myriades qui chantent continuellement d’une voix agréable, des louanges à Dieu; au milieu du jardin, est planté, l’arbre de la vie; son feuillage ombrage tout le jardin.

Au sujet du Jardin d’Eden, le Zohar (Tikouné 14) nous enseigne :
le Jardin (le Gan) c’est la Torah. Les âmes du peuple d’Israël qui étudient et comprennent la Torah, ce sont les herbes et les fleurs qui poussent dans ce Jardin, grandissent et se développent grâce au fleuve, qui est la Source, la Sagesse comme il est dit:  » la Source des Jardins, une Source d’eaux vives…  » (Cantique des Cantiques 4:15). Et comment puiser à cette Source, à cette Sagesse? grâce à la prière, comme il est écrit
« …et une Source jaillit de la Maison de l’Eter-nel…  » (Joël 4) qui est « …la maison de prières…  » (Isaïe 56). L’essentiel du Jardin d’Eden (Gan Eden) réside donc dans le fait de lier l’étude à la prière.
Il en résulte qu’il faut comprendre le verset du chapitre 2 de la Génèse de la manière suivante: un fleuve (la Sagesse) sortait d’Eden (la prière) pour arroser le Jardin (la Torah) dans lequel les âmes juives grandissent, se développent et acquièrent la compréhension de la Torah. De là, il (le fleuve) se divisait (les âmes peuvent alors distinguer le permis de l’interdit, le pur etc… et séparer ainsi le bien du mal), et formait quatre bras (qui sont les quatre lettres du Nom de D-ieu qui sont la sainte racine des 4 éléments fondamentaux voir IV-5 et note 64,66). C’est pourquoi, il faut multiplier les prières afin de parvenir à l’interprétation authentique des Textes sacrés. Il est donc interdit de s’appuyer uniquement sur ses capacités intellectuelles et sur son érudition dans la Torah, car une pareille étude peut mener à une interprétation erronée des Textes et ne plait pas du tout à D-ieu..! (Etsoth mévouharoth Téfilah 14) 

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