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BENOÎT XVI – SAINT CLÉMENT, EVÊQUE DE ROME (23 novembre)

22 novembre, 2017

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San Clemente I Pape (pas sûr)

BENOÎT XVI – SAINT CLÉMENT, EVÊQUE DE ROME (23 novembre)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 7 mars 2007

Chers frères et soeurs,

Nous avons médité au cours des derniers mois sur les figures de chaque Apôtre et sur les premiers témoins de la foi chrétienne, que les écrits du Nouveau Testament mentionnent. A présent, nous consacrons notre attention aux Pères apostoliques, c’est-à-dire à la première et à la deuxième génération dans l’Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute le chemin de l’Eglise dans l’histoire.
Saint Clément, Evêque de Rome au cours des dernières années du premier siècle, est le troisième Successeur de Pierre, après Lin et Anaclet. Sur sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée, Evêque de Lyon jusqu’en 202. Il atteste que Clément « avait vu les Apôtres », « les avait rencontrés », et avait « encore dans les oreilles leur prédication, et devant les yeux leur tradition » (Adv. haer. 3, 3, 3). Des témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à Clément le titre de martyr.
L’autorité et le prestige de cet Evêque de Rome étaient tels que divers écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre aux Corinthiens. Eusèbe de Césarée, le grand « archiviste » des origines chrétiennes, la présente en ces termes: « Une lettre de Clément reconnue comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite par lui, de la part de l’Eglise de Rome, à l’Eglise de Corinthe… Nous savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue publiquement au cours de la réunion des fidèles » (Hist. Eccl. 3, 16). On attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce texte – écrit en grec – Clément regrette que « les adversités imprévues, qui ont eu lieu l’une après l’autre » (1, 1), ne lui aient pas permis une intervention plus prompte. Ces « adversités » doivent être comprises comme la persécution de Domitien: c’est pourquoi la date de la rédaction de la lettre doit remonter à l’époque qui suivit immédiatement la mort de l’empereur et la fin de la persécution, c’est-à-dire tout de suite après 96.
L’intervention de Clément – nous sommes encore au I siècle – était rendue nécessaire par les graves problèmes que traversait l’Eglise de Corinthe: en effet, les prêtres des communautés avaient été déposés par plusieurs jeunes contestataires. Cet événement douloureux est rappelé, encore une fois, par saint Irénée, qui écrit: « Sous Clément, un conflit important étant apparu parmi les frères de Corinthe, l’Eglise de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu’ils se réconcilient dans la paix, qu’ils renouvellent leur foi et annoncent la tradition, qu’ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps » (Adv. haer. 3, 3, 3). Nous pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat romain après la mort de saint Pierre. La lettre de Clément reprend des thèmes chers à saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement actuelle, entre l’indicatif du salut et l’impératif de l’engagement moral. Il y a avant tout l’heureuse annonce de la grâce qui sauve. Le Seigneur nous prévient et nous donne le pardon, il nous donne son amour, la grâce d’être chrétiens, ses frères et soeurs. C’est une annonce qui remplit notre vie de joie et qui donne de l’assurance à notre action: le Seigneur nous prévient toujours avec sa bonté et la bonté du Seigneur est toujours plus grande que tous nos péchés. Il faut cependant que nous nous engagions de manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l’annonce de salut par un chemin généreux et courageux de conversion. Par rapport au modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie doctrinale et la partie pratique, qui étaient constitutives de toutes les lettres pauliniennes, par une « grande prière » qui conclut pratiquement la lettre.
L’occasion immédiate de la lettre donne à l’Evêque de Rome la possibilité d’une ample intervention sur l’identité de l’Eglise et sur sa mission. S’il y eut des abus à Corinthe, observe Clément, le motif doit être recherché dans l’affaiblissement de la charité et d’autres vertus chrétiennes indispensables. C’est pourquoi il rappelle les fidèles à l’humilité et à l’amour fraternel, deux vertus véritablement constitutives de l’existence dans l’Eglise: « Nous sommes une portion sainte », avertit-il, « nous accomplissons donc tout ce que la sainteté exige » (30, 1). En particulier, l’Evêque de Rome rappelle que le Seigneur lui-même « a établi où et par qui il désire que les services liturgiques soient accomplis, afin que chaque chose, faite de façon sainte et avec son accord, soit conforme à sa volonté… En effet, au prêtre suprême ont été confiées des fonctions liturgiques qui lui sont propres, pour les prêtres a été établie la place qui leur est propre, et aux lévites reviennent des services spécifiques. L’homme laïc est lié à l’organisation laïque » (40, 1-5: notons qu’ici, dans cette lettre de la fin du I siècle, apparaît pour la première fois dans la littérature chrétienne le terme grec « laikós » qui signifie « membre du laos », c’est-à-dire « du peuple de Dieu »).
De cette façon, en se référant à la liturgie de l’antique Israël, Clément dévoile son idéal d’Eglise. Celle-ci est rassemblée par l’ »unique Esprit de grâce répandu sur nous » qui souffle dans les divers membres du Corps du Christ, dans lequel tous, unis sans aucune séparation, sont « membres les uns des autres » (46, 6-7). La nette distinction entre le « laïc » et la hiérarchie ne signifie en aucune manière une opposition, mais uniquement ce lien organique d’un corps, d’un organisme, avec ses diverses fonctions. En effet, l’Eglise n’est pas un lieu de confusion, ni d’anarchie, où chacun peut faire ce qu’il veut à tout instant: dans cet organisme, à la structure articulée, chacun exerce son ministère selon la vocation reçue. En ce qui concerne les chefs de la communauté, Clément explique clairement la doctrine de la succession apostolique. Les normes qui la régissent découlent en ultime analyse de Dieu lui-même. Le Père a envoyé Jésus Christ, qui à son tour a envoyé les Apôtres. Puis, ceux-ci ont envoyé les premiers chefs des communautés et ils ont établi que d’autres hommes dignes leur succèdent. Tout procède donc « de façon ordonnée de la volonté de Dieu » (42). A travers ces paroles, avec ces phrases, saint Clément souligne que l’Eglise possède une structure sacramentelle et non une structure politique. L’action de Dieu qui vient à notre rencontre dans la liturgie précède nos décisions et nos idées. L’Eglise est surtout un don de Dieu et non pas notre créature, et c’est pourquoi cette structure sacramentelle ne garantit pas seulement l’organisation commune, mais également la pré-éminence du don de Dieu, dont nous avons tous besoin.
Finalement, la « grande prière » confère un souffle universel aux argumentations précédentes. Clément loue et rend grâce à Dieu pour sa merveilleuse providence d’amour, qui a créé le monde et continue à le sauver et à le sanctifier. L’invocation adressée aux gouvernants revêt une importance particulière. Après les textes du Nouveau Testament, celle-ci représente la prière la plus antique pour les institutions politiques. Ainsi, au lendemain de la persécution, les chrétiens, bien conscients que les persécutions allaient se poursuivre, ne cessent de prier pour les autorités mêmes qui les avaient condamnés injustement. Le motif est avant tout d’ordre christologique: il faut prier pour les persécuteurs, comme le fit Jésus sur la Croix. Mais cette prière contient également un enseignement qui guide, au fil des siècles, l’attitude des chrétiens à l’égard de la politique et de l’Etat. En priant pour les autorités, Clément reconnaît la légitimité des Institutions politiques dans l’ordre établi par Dieu; dans le même temps, il manifeste la préoccupation que les autorités soient dociles à Dieu et « exercent le pouvoir que Dieu leur a donné dans la paix et la mansuétude avec piété » (61, 2). César n’est pas tout. Une autre souveraineté apparaît, dont l’origine et l’essence ne sont pas de ce monde, mais « d’en haut »: c’est celle de la Vérité, à laquelle revient également le droit d’être écoutée par l’Etat.
Ainsi, la lettre de Clément affronte de nombreux thèmes d’une actualité permanente. Celle-ci est d’autant plus significative, qu’elle représente, depuis le premier siècle, la sollicitude de l’Eglise de Rome qui préside à toutes les autres Eglise dans la charité. Avec le même Esprit, nous faisons nôtres les invocations de la « grande prière », là où l’Evêque de Rome se fait la voix du monde entier: « Oui, ô Seigneur, fais resplendir sur nous ton visage dans le bien de la paix; protège-nous de ta main puissante… Nous te rendons grâces, à travers le Prêtre suprême et guide de nos âmes, Jésus Christ, au moyen duquel nous te rendons gloire et louange, à présent et de génération en génération, pour les siècles des siècles. Amen » (60-61).

22 NOVEMBRE – SAINTE CÉCILE

21 novembre, 2017

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2 NOVEMBRE – SAINTE CÉCILE

Sommaire :
Méditation
Prière de Ste Thérèse
Méditation

Au jour de la fête de sainte Cécile1, la patronne des musiciens, il est bien naturel que je pense tout particulièrement et que je vous invite à prier pour les organistes de notre paroisse, pour ceux qui dirigent les chants de nos assemblées et pour la chorale qui embellit nos fêtes liturgiques. Je veux ici, en votre nom et au mien, leur exprimer notre gratitude et, ce faisant, les assurer qu’ils peuvent compter sur notre attachement et sur notre prière.
Dans l’Eglise, à la fois maison céleste et terrestre de Dieu, les âmes sont agglutinées ensemble par le ciment d’un même amour qui les fait vivre d’une même et divine vie. L’Eglise est l’Epouse aimante de l’Epoux divin qui est venu sur cette terre pour purifier en son sang et s’unir pour l’éternité les âmes embellies par sa grâce. C’est pourquoi le colloque est perpétuel entre Jésus et l’Eglise.
La prière liturgique qui l’expression de cet Amour, s’élève à tout instant du cœur et des lèvres des fidèles qui apprécient le bonheur de s’y associer : « Venez, chantons le Seigneur ! Poussons des cris de joie vers le rocher de notre salut. Allons à sa rencontre avec des louanges. Faisons retentir des hymnes en son honneur. Car c’est un grand Dieu que notre Dieu … Venez, prosternons-nous et adorons ; fléchissons le genou devant le Seigneur, notre Créateur. Car il est notre Dieu ; et nous sommes le peuple que sa main conduit. » Même en présence des dépouilles mortelles de ses enfants, l’Eglise entonne cet « Invitatoire », cet appel à la joie, parce que la mort ne saurait détruire cet amour éternel. Or l’amour chante, il exprime ce bonheur intime, cette joie qui est, disait Chesterton « le secret gigantesque du chrétien », à qui la prière intime ne suffit pas et qui a besoin de s’extérioriser. « Qui chante, deux fois prie », enseignait saint Augustin.
Nous avons reçu la joie en possédant l’amour. L’état de grâce est l’état de la joie, l’état de l’amour répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Comme elle est rayonnante, Marie, pleine de grâce, participant plus que tous les autres à la gloire infinie ! « Magnificat… Et exsultavit spiritus meus… » Comme il exulte, l’humble et pauvre François d’Assise, de la richesse et de la joie de Dieu ! « Il n’était indigent de rien puisqu’il possédait son Dieu », dit Léon Bloy. Comme elle chante, le nouveau docteur de l’Eglise, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face : « C’est l’exil qui est triste et non la vie, dit-elle. Il faut réserver ce beau nom de vie à ce qui ne doit jamais mourir ; et puisque nous en jouissons dès ce monde, la vie n’est pas triste, mais gaie, très gaie ! »
Le saint apôtre Paul écrit : « Ne vous enivrez pas de vin, c’est la source de la débauche ; mais remplissez-vous de l’Esprit-Saint. Entretenez-vous les uns et les autres de psaumes, d’hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond du cœur en l’honneur du Seigneur. Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.2 » La joie spirituelle, la sobre ivresse dont parlent les Pères est donc le fruit du Saint-Esprit. Pour louer Dieu comme il convient et pour remédier aux risques d’oubli ou de négligence de ce devoir essentiel, l’Eglise a inséré les psaumes en sa Liturgie.
Longtemps, c’est en dialoguant le psaume « Judica me3 » que nous nous approchions de l’autel. L’Introït, souvent encore, rappelle le chant de psaumes entiers qui formait autrefois l’essentiel des assemblées chrétiennes. Il faut comprendre de la même façon le chant du Graduel et l’antienne de l’Offertoire et celle de la Communion. Ainsi, les pièces du propre de la fête de sainte Cécile expriment aussi bien l’allégresse de l’alliance que la fierté du témoignage et du combat pour la foi. L’Introït « Loquebas », dit : « Je parle de tes témoignages devant les rois, et je n’en rougis pas. Je fais mes délices de tes ordonnances, que j’aime.4 » Le Graduel : « Ecoute, ô ma fille, et vois, et prête l’oreille. Oublie ton peuple et la maison de ton père, car le roi est épris de ta beauté.5 » L’Offertoire : « On présente au Roi des vierges. Elles sont présentées dans la joie et l’allégresse, elles sont introduites dans le palais du Roi.6 » La Communion : « Qu’ils soient confondus, les orgueilleux, parce qu’ils m’oppriment injustement, moi qui médite ta loi.7 »
Un seul texte, pris chez sain Augustin suffirait à proclamer la grandeur des Psaumes : « Pour que Dieu fût loué dignement, Dieu se loua lui même. » Et Fénelon d’ajouter : « Dieu y est si grand que tout disparaît devant lui ; il y est si puissant que la simple cessation de son regard anéantit toute la nature. Mais ce qu’il y a de plus doux et de plus aimable est de chanter avec David ses éternelles miséricordes… C’est le vrai amour qui les a composés dans le cœur du Psalmiste, c’est le même amour qui les compose à nouveau dans le cœur de ceux qui les chantent. C’est le chant des Psaumes qui console l’Eglise ici-bas… Heureux ceux qui font sentir aux chrétiens cette consolations. »
Au ciel, les anges chantent la gloire de Dieu : « et toutes les créatures disaient : A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles.8 » Jésus est l’auteur en même temps que le terme de l’éternelle Louange. Or les saints sont, dès ce monde, sont accordés en lui à ce concert sans fin. Ainsi sainte Cécile portait l’Evangile nuit et jour contre son cœur, passant sa vie, comme au ciel, dans une prière incessante.
Le Mystère de l’autel n’est pas seulement sur la terre la figure et l’avant-goût du ciel, mais déjà le Ciel, comme la liturgie le souligne au début de la préface du canon de la messe : « Oui, il est vraiment digne… de vous rendre grâces en tout temps et en tout lieu. Dieu saint, Père tout-puissant et éternel, par le Christ notre Seigneur. Par lui les anges louent votre majesté … C’est pourquoi, avec eux et avec toute l’armée des cieux, nous chantons l’hymne de votre gloire, redisant sans fin : Sanctus, Sanctus, Sanctus … » La messe est la participation de la terre à la liturgie céleste. L’action du Christ-Prêtre en sa Passion et sa Résurrection constitue la liturgie du ciel, et l’Eucharistie la rend présente sous les voiles sacramentels. Pour saint Grégoire de Nazianze, les baptisés, déjà unis aux anges, participent à la liturgie du ciel. A la procession d’entrée, « le chant des psaumes est le prélude des hymnes du ciel. Les cierges que vous tenez à la main représentent le cortège lumineux avec lequel nous irons au-devant de l’Epoux, âmes lumineuses et vierges, portant les cierges lumineux de la foi. » Par la messe, la louange de Dieu devient parfaite et le monde atteint la fin pour laquelle il a été créé.
Bénissez Dieu, mes très chers Frères, qui vous associe à l’œuvre si grande et si nécessaire de la louange et de la gloire divines ! N’oubliez jamais que, si l’amour de Dieu doit vous inspirer une filiale confiance, sa puissance infinie, autant que les exigences de sa parfaite justice, doivent vous maintenir en cette humilité respectueuse dont sont pénétrés tous ceux qui le servent, fussent les brûlants Séraphins. Le fruit de la communion à Jésus-Eucharistie sera la force de vous immoler au devoir quotidien et à l’apostolat.
1 Sainte Cécile, selon sa Passion, a vécu à Rome au premier ou au deuxième siècle. Jeune fille de la plus haute noblesse elle est contrainte par sa famille d’épouser le noble romain Valerius alors qu’elle a fait vœu de virginité. Toutefois, dans la chambre nuptiale, elle convertit le jeune homme au christianisme après l’apparition d’un ange, et elle le convainc à recevoir le baptême avec son frère Tiburce. Puis Cécile qui a refusé de sacrifier aux dieux païens, est condamnée à mourir étouffée dans une chaudière. Mais un miracle se produit : elle est rafraîchie par une nuée venue du ciel. Elle est alors promise à la décapitation ; le bourreau, malgré trois coups violents, ne parvient pas à détacher la tête de son corps ; elle agonise ainsi mutilée pendant trois Jours. L’iconographie représente principalement le mariage de Cécile et la conversion de Valerius (avec l’apparition de l’ange) et le martyre de la sainte dans la chaudière. A partir de la fin du XV° siècle, quand elle est figurée seule, Cécile reçoit de plus en plus souvent pour attribut un instrument de musique : orgue portatif (Raphaël, 1516), harpe, luth et même violon. Cette Cécile « musicienne » trouve son origine dans un contresens fait à la fin du Moyen Age sur une phrase du récit de sa Passion : on a cru qu’elle se rendait au supplice en jouant de l’orgue, alors qu’au contraire elle cherchait à ne pas entendre la musique qui accompagnait son martyre. Quoi qu’il en fût, elle est à l’époque moderne la patronne de la musique sacrée, des musiciens, des chanteurs et des fabricants d’instruments.
2 Epître de saint Paul aux Ephésiens, VI 18-20.
3 Psaume XLII.
4 Psaume CXVIII.
5 Psaume XLIV.
6 Psaume XLIV.
7 Psaume CXVIII.
8 Apocalypse, V 13.
Prière

La pureté, de l’Ange est le brillant partage,
Son immense bonheur ne doit jamais fini ;
Mais sur le Séraphin vous avez l’avantage :
Vous pouvez être purs et vous pouvez souffrir !
Cécile, prête-moi ta douce mélodie :
Je voudrais convertir à Jésus tant de cœurs !
Je voudrais comme toi, sacrifier ma vie,
Je voudrais lui donner tout mon sang et mes pleurs.
Obtiens-moi de goûter, sur la rive étrangère.
Le parfait abandon, ce doux fruit de l’amour !
O Sainte de mon cœur! bientôt, loin de la terre,
Obtiens-moi de voler près de toi, sans retour.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la Sainte-Face

 

BENOÎT XVI – ETIENNE, LE PROTOMARTYR

26 décembre, 2016

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070110.html

BENOÎT XVI – ETIENNE, LE PROTOMARTYR

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 janvier 2007

Chers frères et soeurs,

Après la période des fêtes, nous revenons à nos catéchèses. J’avais médité avec vous sur les figures des douze Apôtres et de saint Paul. Puis nous avons commencé à réfléchir sur les autres figures de l’Eglise naissante et ainsi, nous voulons aujourd’hui nous arrêter sur la figure de saint Etienne, fêté par l’Eglise le lendemain de Noël. Saint Etienne est le plus représentatif d’un groupe de sept compagnons. La tradition voit dans ce groupe la semence du futur ministère des « diacres », même s’il faut souligner que cette dénomination est absente dans le Livre des Actes. L’importance d’Etienne découle dans tous les cas du fait que Luc, dans son livre important, lui consacre deux chapitres entiers.
Le récit de Luc part de la constatation d’une sous-division établie au sein de l’Eglise primitive de Jérusalem: celle-ci était certes entièrement composée de chrétiens d’origine juive, mais certains d’entre eux étaient originaires de la terre d’Israël et étaient appelés « Hébreux », tandis que d’autres de foi juive vétérotestamentaire provenaient de la diaspora de langue grecque et étaient appelés « Hellénistes ». Voici le problème qui se présentait: les plus démunis parmi les hellénistes, en particulier les veuves dépourvues de tout soutien social, couraient le risque d’être négligés dans l’assistance au service quotidien. Pour remédier à cette difficulté, les Apôtres, se réservant la prière et le ministère de la Parole comme devoir central propre, décidèrent de charger « sept hommes de bonne réputation, remplis de l’Esprit et de sagesse » afin d’accomplir le devoir de l’assistance (Ac 6, 2-4), c’est-à-dire du service social caritatif. Dans ce but, comme l’écrit Luc, sur l’invitation des Apôtres, les disciples élirent sept hommes. Nous connaissons également leurs noms. Il s’agit de: « Etienne, homme rempli de foi et de l’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas prosélyte d’Antioche. On les présenta aux Apôtres et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains » (Ac 6, 5-6).
Le geste de l’imposition des mains peut avoir diverses significations. Dans l’Ancien Testament, ce geste a surtout la signification de transmettre une charge importante, comme le fit Moïse avec Josué (cf. Mb 27, 18-23), désignant ainsi son successeur. Dans ce sillage, l’Eglise d’Antioche utilisera également ce geste pour envoyer Paul et Barnabé en mission aux peuples du monde (cf. Ac 13, 3). C’est à une imposition analogue des mains sur Timothée, pour lui transmettre une fonction officielle, que font référence les deux Epîtres de Paul qui lui sont adressées (cf. 1 Tm 4, 14; 2 Tm 1, 6). Le fait qu’il s’agisse d’une action importante, devant être accomplie avec discernement, se déduit de ce que l’on lit dans la Première Epître à Timothée: « Ne te hâte pas d’imposer les mains à qui que ce soit. Ne te fais pas complice des péchés d’autrui » (5, 22). Nous voyons donc que le geste d’imposition des mains se développe dans la lignée d’un signe sacramentel. Dans le cas d’Etienne et de ses compagnons, il s’agit certainement de la transmission officielle, de la part des Apôtres, d’une charge et, dans le même temps, d’une façon d’implorer la grâce de Dieu pour qu’ils l’exercent.
La chose la plus importante à souligner est que, outre les services caritatifs, Etienne accomplit également une tâche d’évangélisation à l’égard de ses compatriotes, de ceux qu’on appelle « hellénistes », Luc insiste en effet sur le fait que celui-ci, « plein de grâce et de puissance » (Ac 6, 8), présente au nom de Jésus une nouvelle interprétation de Moïse et de la Loi même de Dieu, il relit l’Ancien Testament à la lumière de l’annonce de la mort et de la résurrection de Jésus. Cette relecture de l’Ancien Testament, une relecture christologique, provoque les réactions des Juifs qui perçoivent ses paroles comme un blasphème (cf. Ac 6, 11-14). C’est pour cette raison qu’il est condamné à la lapidation. Et saint Luc nous transmet le dernier discours du saint, une synthèse de sa prédication. Comme Jésus avait montré aux disciples d’Emmaüs que tout l’Ancien Testament parle de lui, de sa croix et de sa résurrection, de même saint Etienne, suivant l’enseignement de Jésus, lit tout l’Ancien Testament d’un point de vue christologique. Il démontre que le mystère de la Croix se trouve au centre de l’histoire du salut raconté dans l’Ancien Testament, il montre que réellement Jésus, le crucifié et le ressuscité, est le point d’arrivée de toute cette histoire. Et il démontre donc également que le culte du temple est fini et que Jésus, le ressuscité, est le nouveau et véritable « temple ». C’est précisément ce « non » au temple et à son culte qui provoque la condamnation de saint Etienne, qui, à ce moment-là – nous dit saint Luc -, fixant les yeux vers le ciel vit la gloire de Dieu et Jésus qui se trouvait à sa droite. Et voyant le ciel, Dieu et Jésus, saint Etienne dit: « Voici que je contemple les cieux ouverts: le Fils de l’homme est debout à la droite de Dieu » (Ac 7, 56). Suit alors son martyre, qui, de fait, est modelé sur la passion de Jésus lui-même, dans la mesure où il remet au « Seigneur Jésus » son esprit et qu’il prie pour que les péchés de ses meurtriers ne leur soient pas imputés (cf. Ac 7, 59-60).
Le lieu du martyre de saint Etienne à Jérusalem est traditionnellement situé un peu à l’extérieur de la Porte de Damas, au nord, où s’élève à présent précisément l’église Saint-Etienne, à côté de la célèbre Ecole Biblique des Dominicains. La mort d’Etienne, premier martyr du Christ, fut suivie par une persécution locale contre les disciples de Jésus (cf. Ac 8, 1), la première qui ait eu lieu dans l’histoire de l’Eglise. Celle-ci constitua l’occasion concrète qui poussa le groupe des chrétiens juifs d’origine grecque à fuir de Jérusalem et à se disperser. Chassés de Jérusalem, ils se transformèrent en missionnaires itinérants: « Ceux qui s’étaient dispersés allèrent répandre partout la Bonne Nouvelle de la Parole » (Ac 8, 4). La persécution et la dispersion qui s’ensuit deviennent mission. L’Evangile se diffusa ainsi en Samarie, en Phénicie et en Syrie, jusqu’à la grande ville d’Antioche, où selon Luc il fut annoncé pour la première fois également aux païens (cf. Ac 11, 19-20) et où retentit aussi pour la première fois le nom de « chrétiens » (Ac 11, 26).
Luc note en particulier que les lapidateurs d’Etienne « avaient mis leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul » (Ac 7, 58), le même qui, de persécuteur, deviendra un éminent apôtre de l’Evangile. Cela signifie que le jeune Saul devait avoir entendu la prédication d’Etienne, et qu’il connaissait donc ses contenus principaux. Et saint Paul était probablement parmi ceux qui, suivant et entendant ce discours, « s’exaspéraient contre lui, et grinçaient des dents » (Ac 7, 54). Et nous pouvons alors voir les merveilles de la Providence divine. Saul, adversaire acharné de la vision d’Etienne, après sa rencontre avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas, reprend la lecture christologique de l’Ancien Testament effectuée par le Protomartyre, il l’approfondit et la complète, et devient ainsi l’ »Apôtre des Nations ». La Loi est accomplie, ainsi enseigne-t-il, dans la Croix du Christ. Et la foi en Christ, la communion avec l’amour du Christ est le véritable accomplissement de toute la Loi. Tel est le contenu de la prédication de Paul. Il démontre ainsi que le Dieu d’Abraham devient le Dieu de tous. Et tous les croyants en Jésus Christ, en tant que fils d’Abraham, participent de ses promesses. Dans la mission de saint Paul s’accomplit la vision d’Etienne.
L’histoire d’Etienne nous dit beaucoup de choses. Par exemple, elle nous enseigne qu’il ne faut jamais dissocier l’engagement social de la charité de l’annonce courageuse de la foi. Il était l’un des sept, chargé en particulier de la charité. Mais il n’était pas possible de dissocier la charité et l’annonce. Ainsi, avec la charité, il annonce le Christ crucifié, jusqu’au point d’accepter également le martyre. Telle est la première leçon que nous pouvons apprendre de la figure de saint Etienne: charité et annonce vont toujours de pair. Saint Etienne nous parle surtout du Christ, du Christ crucifié et ressuscité comme centre de l’histoire et de notre vie. Nous pouvons comprendre que la Croix reste toujours centrale dans la vie de l’Eglise et également dans notre vie personnelle. Dans l’histoire de l’Eglise ne manquera jamais la passion, la persécution. Et c’est précisément la persécution qui, selon la célèbre phrase de Tertullien, devient une source de mission pour les nouveaux chrétiens. Je cite ses paroles: « Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous: le sang des chrétiens est une semence » (Apologetico 50, 13: Plures efficimur quoties metimur a vobis: semen est sanguis christianorum). Mais dans notre vie aussi la croix, qui ne manquera jamais, devient bénédiction. Et en acceptant la croix, en sachant qu’elle devient et qu’elle est une bénédiction, nous apprenons la joie du chrétien également dans les moments de difficulté. La valeur du témoignage est irremplaçable, car c’est à lui que conduit l’Evangile et c’est de lui que se nourrit l’Eglise. Que saint Etienne nous enseigne à tirer profit de ces leçons, qu’il nous enseigne à aimer la Croix, car elle est le chemin sur lequel le Christ arrive toujours à nouveau parmi nous.

SAINT LAURENT DE ROME – DIACRE ET MARTYR À ROME (? 258)

10 août, 2016

http://nominis.cef.fr/contenus/fetes/10/8/2016/10-Aout-2016.html

SAINT LAURENT DE ROME – DIACRE ET MARTYR À ROME (? 258)

La « passio » de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n’est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu’il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu’on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu’il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu’on pense de la valeur des « acta », il n’en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259…). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*). Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.peinture saint Laurent d’Eze Diacre de l’Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d’être le gardien des biens de l’Église. Lorsque l’empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. « Voilà les trésors de l’Église. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l’humour et un courage extraordinaire : « C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner, » dira-t-il au bourreau. Il fut l’un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom. (*) un internaute nous signale: « Le peuple de Dieu dit Saint-Augustin, n’est jamais instruit d’une manière plus profitable que par l’exemple des martyrs. Si l’éloquence entraîne, le martyre persuade. Cette admirable force d’âme fortifiait les autres en leur donnant le modèle de ses souffrances. » Dans notre église – Saint-Pierre à Denguin en Béarn (Pyrénées Atlantiques) – se trouve une copie de son martyre par Rubens en 1622. Il y est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau… Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano).

« Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l’amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l’ardeur extérieure » Saint Augustin.

JEAN- PAUL II – 11 AVRIL – SAINT STANISLAS, ÉVÊQUE DE CRACOVIE

11 avril, 2016

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_letters/1979/documents/hf_jp-ii_apl_08051979_rutilans-agmen.html

JEAN- PAUL II – 11 AVRIL – SAINT STANISLAS, ÉVÊQUE DE CRACOVIE

LETTRE APOSTOLIQUE RUTILANS AGMEN  DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II POUR LE IXe CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINT STANISLAS

À nos vénérables frères Stefan, Cardinal Wyszynski, Archevêque de Gniezno et Varsovie ; Franciszek Macharski, Archevêque de Cracovie, aux autres évêques et à toute l’Église qui est en Pologne 1. La foule couleur de pourpre de ceux qui ont souffert et sont morts courageusement pour la foi et les vertus chrétiennes a toujours été une source de noble vigueur pour l’Église dès les premiers temps. Saint Augustin dit en effet, à juste titre : « La terre a été comme ensemencée par le sang des martyrs, et c’est cette semence qui a donné la moisson de l’Église. Les morts ont plus confessé le Christ que les vivants. Aujourd’hui ils le confessent, aujourd’hui ils le prêchent. La langue se tait, les faits parlent. » (Serm. 286, 4 ; PL 38, 1298.) Ces mots semblent particulièrement bien s’appliquer à l’Église qui est en Pologne, puisqu’elle-même a grandi à partir du sang des martyrs, au premier rang desquels est saint Stanislas, dont la vie et la mort glorieuse demeurent toujours si éloquentes. En cette année où l’Église qui est dans ce pays célèbre le IXe centenaire du martyre de saint Stanislas, évêque de Cracovie, l’Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre, ne peut manquer de faire entendre sa voix. Ce jubilé est très important et il se rattache d’une façon très étroite à l’histoire de l’Église et de la nation polonaise, laquelle est étroitement liée à cette Église depuis plus de mille ans. Cette voix, nous le répétons, ne peut pas manquer de se faire entendre, d’autant moins que, par un mystérieux dessein de la Providence, c’est celui qui, il y a encore peu de temps, était évêque de Cracovie et successeur de saint Stanislas qui a été appelé à être, sur la chaire de saint Pierre, le Pasteur suprême de l’Église. Il est donc merveilleux que ce soit à nous qu’il soit donné d’écrire pour le IXe centenaire de la mort de saint Stanislas cette lettre dont la rédaction avait été demandée par nous à notre grand prédécesseur Paul VI et ensuite à son successeur immédiat, Jean-Paul Ier, qui n’a exercé son ministère pontifical que pendant trente-trois jours. Aujourd’hui donc, non seulement nous nous acquittons de ce que nous avions demandé à nos prédécesseurs sur le siège de Pierre en qualité d’archevêque de Cracovie, mais aussi nous répondons à un désir et à un vœu particuliers de notre cœur. Qui aurait pu penser qu’au moment où approchait la célébration du jubilé de saint Stanislas nous quitterions son siège épiscopal de Cracovie pour occuper celui de Rome, par suite du vote des cardinaux réunis en Conclave ? Qui aurait pu penser que nous célébrerions ce jubilé, non pas en tant que « père de famille » dirigeant les célébrations, mais en tant qu’hôte revenant dans le pays de ses pères comme le premier Pape polonais et le premier Pape qui soit venu en Pologne dans l’histoire de l’Église ? 2. Dans le calendrier liturgique de l’Église en Pologne, la fête de saint Stanislas tombe depuis des siècles le 8 mai. Mais, à Cracovie, la solennité extérieure est transférée au dimanche qui suit le 8 mai. Ce jour-là, une procession va de la cathédrale, construite sur la colline du « Wavel », à l’église Saint-Michel de Skalka où, selon la tradition, l’évêque Stanislas de Szczepanow est tombé martyr pendant la célébration eucharistique, par la main de Boleslas le Hardi. Il a été décidé que, cette année, les principales fêtes en l’honneur de saint Stanislas, qui revêtent le caractère de jubilé, seraient reportées du dimanche après le 8 mai à la semaine qui va du dimanche de la Pentecôte au dimanche de la Sainte Trinité. Il y a en effet une grande force dans ce jour de la Pentecôte où l’Église commémore sa naissance au Cénacle de Jérusalem. C’est de là que sont partis les apôtres qui y étaient auparavant réunis en prière avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 14), remplis de cette vigueur qui avait été mise dans leur cœur comme un don particulier du Saint-Esprit. C’est de là qu’ils sont partis à travers le monde pour obéir à l’ordre du Christ : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt 28, 19-20.) Les apôtres sont donc partis du Cénacle de la Pentecôte. C’est de là aussi que sont partis leurs successeurs au cours des âges. C’est de là aussi qu’en son temps est parti saint Stanislas de Szczepanow, en portant lui aussi dans son cœur le don de force pour témoigner de la vérité de l’Évangile jusqu’à l’effusion du sang. Sa génération, dont neuf siècles nous séparent, fut la génération de nos pères qui, comme saint Stanislas, leur évêque sur le siège de Cracovie, sont les os de nos os, le sang de notre sang. Il exerça son ministère pastoral pendant peu de temps, de 1072 à 1079, c’est-à-dire pendant sept ans, mais ses fruits demeurent encore. En lui se réalisent vraiment ces paroles que le Christ avait dites à ses apôtres : « Je vous ai choisis pour que vous alliez, que vous produisiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jn 15, 16.) 3. Les fêtes en l’honneur de saint Stanislas, qui nous ramènent d’une certaine manière au « Cénacle de la Pentecôte » neuf siècles après sa mort, revêtent une très haute signification. C’est en effet du Cénacle que sont partis tous ceux qui, selon la parole du Christ, ont été dans le monde entier « enseigner toutes les nations, en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (cf. Mt 28, 19). C’est en l’an 966 que la Pologne a été baptisée au nom de la Très Sainte Trinité. C’est pourquoi a été célébré, il y a peu de temps, le millénaire de cet événement qui marque le début de l’histoire de l’Église en Pologne et de la Pologne elle-même. Elle est merveilleuse la force du baptême, ce sacrement par lequel nous sommes ensevelis avec le Christ (cf. Col 2, 12) pour participer à sa résurrection, à cette vie que le Fils de Dieu fait homme a voulu être la vie de nos âmes. Cette vie naît au baptême qui, conféré au nom de la Très Sainte Trinité, donne aux enfants des hommes « le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12) dans l’Esprit-Saint. Le millénaire de ce baptême, qui a été célébré en Pologne en l’année 1966, consacrée à la gloire de la Très Sainte Trinité, inclut aussi ce jubilé de saint Stanislas. Les saints qui, par leur vie et leur mort, sont « une éternelle offrande » à la gloire de Dieu (cf. prière eucharistique III) doivent en effet être considérés comme de très riches fruits de ce sacrement par lequel tout homme est particulièrement consacré à Dieu (cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, 44). Comme c’est en la fête de la Très Sainte Trinité qu’en cette année du Seigneur 1979 nous célébrerons la mémoire du martyre de saint Stanislas, nous célébrerons aussi la mémoire du baptême, donné au nom de la Très Sainte Trinité, dont il fut le premier fruit de sainteté et un fruit mûr. Dans ce saint de chez elle, toute la nation voit avec reconnaissance un fruit de cette vie nouvelle dont il est devenu participant après le baptême de la Pologne. C’est pourquoi nous inscrivons le IXe centenaire du martyre de saint Stanislas avec une vénération particulière dans le millénaire du baptême reçu par nos ancêtres au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit. Pour donner plus d’importance à cette fête nous avons décidé, à la demande des évêques polonais, de l’élever au degré de mémoire obligatoire dans le calendrier liturgique de l’Église universelle. 4. Le culte rendu à saint Stanislas depuis neuf siècles a de profondes racines en Pologne. Le développement de cette vénération a été grandement favorisé par la canonisation par laquelle le Pape Innocent IV, notre prédécesseur, a inscrit au nombre des saints cet homme illustre le 8 septembre 1253, à Assise, près du tombeau de saint François. Son culte a donc de profondes racines. Celles-ci imprègnent toute l’histoire de l’Église en Pologne, on les voit dans la vie même de la nation, elles sont liées à son sort. Le culte de saint Stanislas est attesté non seulement par les célébrations de chaque année mais aussi par les nombreux diocèses, églises, paroisses de ce pays ou d’ailleurs, qui lui sont consacrés. Là où les fils de la Pologne s’établissaient, ils y apportaient le culte de leur grand patron. Pendant de nombreux siècles, saint Stanislas fut le principal patron de la Pologne, mais notre prédécesseur Jean XXIII a concédé qu’il en serait le patron en même temps que la Très Sainte Vierge Marie, Reine de Pologne, et saint Wojciech Adalbert. C’est ainsi que, cette année, le IXe centenaire du martyre de saint Stanislas sera célébré non seulement à Cracovie, mais aussi à Gniezno et à Jasna Gora. Pendant près de mille ans, à côté de saint Stanislas, évêque de Cracovie, il y avait saint Wojciech Adalbert, dont le corps martyrisé fut enseveli à Gniezno par le roi Boleslas le Grand, dit Chobry. L’un et l’autre saint, Stanislas et Wojciech Adalbert, protègent la patrie avec la Vierge Marie, Reine de Pologne et Mère de l’Église. Les lieux évoquant la vie et la mort de saint Stanislas sont saintement vénérés, en premier lieu la cathédrale de Cracovie, située sur la colline de Wavel, où se trouve son tombeau, ainsi que l’église de Skalka et son pays natal : Szczepanow, qui se trouve maintenant sur le territoire du diocèse de Tarnow. On vénère ses reliques, et en particulier sa tête, qui porte encore les traces manifestes des blessures mortelles qui lui ont été infligées il y a neuf siècles. Tous les ans, les habitants de la ville royale et des pèlerins venant de toute la Pologne se rendent en pèlerinage aux reliques de son chef qui sont portées solennellement à travers les rues de Cracovie. Les siècles derniers, à cette procession participaient les rois de Pologne, successeurs de Boleslas le Hardi qui, ainsi qu’on le rapporte, tua saint Stanislas en 1079 et, réconcilié avec Dieu, mourut en dehors de sa patrie. Cela n’a-t-il pas un sens particulier ? Cela ne montre-t-il pas que, pendant des siècles, saint Stanislas a été source de réconciliation, et qu’en lui les Polonais, qu’ils soient ou non revêtus d’autorité, se réconciliaient avec Dieu ? Ne conduit-il pas à cette particulière union des cœurs par laquelle, en vertu de son martyre, tous deviennent et redeviennent continuellement frères ? Telle est la force de la mort, cette force qui, en vertu du mystère du baptême est au cœur de la résurrection, de la vérité et de l’amour du Christ : « Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime. » (Jn 15, 13.) 5. Saint Stanislas, patron des Polonais ! Avec quelle émotion le Pape prononce ces paroles, lui qui, pendant tant d’années de sa vie et de son ministère épiscopal, a été proche de ce saint patron et de toute sa tradition, lui qui s’intéressait si vivement à toutes les études qui ont constamment été faites en ce siècle et au siècle dernier, sur les événements et les circonstances qui, il y a neuf siècles, ont conduit à commettre ce forfait ! Ces études montrent que ce fait historique et cet homme illustre lui-même continuent à être comme la source des réalités, des expériences, des vérités, qui sont toujours présentes et qui ont toujours leur importance pour la vie de l’homme, de la nation, de l’Église. C’est pourquoi, forts de cette « vitalité » particulière de saint Stanislas, patron des Polonais, en ce IXe centenaire du témoignage qu’il a donné par sa vie et sa mort, il nous faut nous unir à Dieu dans la Trinité, par la Mère du Christ et de l’Église. Montrons ce qu’apporte et ce que représente constamment ce grand héritage que l’histoire du salut en Pologne rattache à l’année 1079. C’est un héritage de foi, d’espérance, de charité qui reconnaît pleinement sa place propre à la vie de l’homme et de la société. C’est un héritage de fermeté et de force pour proclamer la vérité qui manifeste la grandeur de l’âme humaine. C’est un héritage de sollicitude pour le salut, pour le bien spirituel et temporel de notre prochain, c’est-à-dire des citoyens de cette nation et de tous ceux que nous devons servir avec une ferme persévérance. C’est aussi un héritage de liberté, manifestée dans le service et le don de soi en esprit d’amour. C’est enfin une admirable tradition d’unité et, comme les faits le montrent, saint Stanislas, avec sa mort, son culte et surtout sa canonisation, a beaucoup fait pour cette unité dans l’histoire de la Pologne. L’Église qui est en Pologne rappelle chaque année cet héritage. Chaque année elle se tourne vers la très haute tradition de saint Stanislas, qui constitue un patrimoine singulier pour l’âme polonaise. Et cette année du Seigneur 1979, l’Église qui est en Pologne veut, dans des circonstances particulières, rappeler cet héritage. Elle souhaite l’approfondir et en tirer des conséquences pour la vie quotidienne. Elle désire y trouver une aide dans sa lutte contre le relâchement, les vices, les péchés qui font particulièrement obstacle au bien de la Pologne et des Polonais. Elle veut avec une nouvelle assurance affermir la foi et l’espérance dans l’avenir de sa mission et de son service pour le salut de tous et de chacun. Nous, Jean-Paul II, qui sommes originaire de la terre polonaise, nous nous associons profondément à ces vœux et à ces ardentes aspirations qui nous sont présentés depuis notre patrie. Et, en ayant devant les yeux la grande importance de ce jubilé, à vous, vénérables frères, aux autres évêques polonais, aux prêtres, aux religieux et aux fidèles, nous donnons avec beaucoup d’affection notre bénédiction apostolique.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 8 mai 1979, première année de notre pontificat.

IOANNES PAULUS PP II.

SAINTE AGNÈS DE ROME – MARTYRE (? V. 304)

21 janvier, 2016

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/471/Sainte-Agnes-de-Rome.html

SAINTE AGNÈS DE ROME – MARTYRE (? V. 304)

Il est certain qu’il y eut à Rome vers cette date, une fillette de treize ans qui mourut volontairement pour la foi en Jésus-Christ. La nouvelle s’en répandit très vite chez les chrétiens de l’Empire. On s’indigna de la cruauté des bourreaux, on s’apitoya sur la jeune victime, dont le nom se perdit au fur et mesure que la distance était lointaine de Rome. Et comme on ne savait pas exactement son nom, elle est devenue Agnès(*). Sainte Agnès de Rome, mosaïque Elle devint un personnage légendaire, chacun imaginant le comment de sa mort. En Occident, on transmit la tradition qu’elle eut la tête coupée; en Orient, on dit qu’elle aurait été enfermée dans un lupanar où personne n’osa la toucher avant d’être brûlée vive. Quoi qu’il en soit des détails de son martyre, gardons présent à notre mémoire comme un exemple, ce fait historique qu’une jeune romaine de treize ans n’hésita pas à sacrifier la vie terrestre qui s’ouvrait à elle, pour se donner à la vie du Dieu qu’elle adorait. Saint Ambroise, évêque de Milan, dira d’elle qu’elle sût donner au Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa foi. (de virginitate. II. 5 à 9) Illustration: Mosaïque de la basilique. (*)Agnë, est un adjectif grec, le latin a ajouté le s. En 300 après JC le peuple parlait encore grec à Rome, où vivaient bien des étrangers. Agnê veut dire « pur », « net », « intègre » de corps et d’âme, donc pure, chaste. Saint Ambroise nous a transmis son martyre, 70 ans après, De Virginibus, Livre I, Chapitre 2, et il explique bien ce rapprochement: Agnès, pure de corps et d’âme a pu offrir à Dieu sa promesse de virginité et le sacrifice de sa vie qu’elle a accepté. (d’autres sources indiquent qui donne sa vie comme l’agneau de Dieu, d’où son nom d’Agnès) Catacombes de Sainte-Agnès: la célèbre et très jeune martyre romaine, fut ensevelie dans cette catacombe, sur le versant gauche de la Via Nomentana… Le catacombe di S. Agnese (site en italien) Selon la tradition en la fête de sainte Agnès le Pape a béni ce matin, 21 janvier, les agneaux dont la laine servira à tisser les palliums, que les nouveaux Archevêques métropolitains recevront le 29 juin prochain, en la solennité des apôtres Pierre et Paul. Le pallium est un ornement porté par dessus la chasuble, qui symbolise l’union privilégiée d’un pasteur, à la tête d’une région ecclésiastique, avec le Souverain Pontife. Les agneaux, symbole de sainte Agnès, sont élevés par les trappistes de l’abbaye des Trois Fontaines, et les palliums tissés par les religieuses de Ste Cécile au Transtévère. (VIS) Mémoire de sainte Agnès, vierge et martyre. Au début du IVe siècle, encore jeune fille, elle offrit à Rome le témoignage suprême de la foi et consacra par le martyre la marque de sa chasteté; car elle triompha tout ensemble et de son jeune âge et du tyran, elle acquit l’admiration générale des peuples et emporta une gloire encore plus grande auprès de Dieu. Elle fut mise au tombeau en ce jour sur la voie Nomentane.

Martyrologe romain A moi aussi, Dieu veuille m’accorder de ne condamner personne et de ne pas prétendre que je suis seul à être sauvé. Je préfère mourir plutôt que de sentir ma conscience tourmentée pour avoir trahi ma foi en Dieu, en quelque façon que ce soit. Saint Maxime le Confesseur, que les Eglises d’Orient fêtent aujourd’hui

QU’EST-CE QUE LE MASSACRE DES INNOCENTS ? EST-CE UN FAIT HISTORIQUE ?

28 décembre, 2015

http://www.fr.josemariaescriva.info/article/que-est-ce-que-le-massacre-des-innocents-est-ce-un-fait-historique

QU’EST-CE QUE LE MASSACRE DES INNOCENTS ? EST-CE UN FAIT HISTORIQUE ?

Vicente Balaguer

Le massacre des innocents tout comme l’épisode de l’étoile des Mages, appartient à l’évangile de l’enfance de saint Matthieu. Les Mages avaient demandé où était le roi des Juifs (Mt 2, 1) et Hérode qui se savait roi des Juifs, invente un stratagème pour apprendre qui peut être celui qu’il considère comme un éventuel usurpateur et demande aux Mages de le tenir au courant dès leur retour. Quand il apprit qu’ils avaient emprunté une autre route, « il fut pris d’une violente fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de deux ans, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages ». (Mt 2, 16). Ce passage évoque d’autres épisodes de l’Ancien Testament: Pharaon avait aussi ordonné que l’on massacre les nouveaux-nés des Hébreux mais Moïse qui allait être le libérateur d’Israël fut sauvé (Ex l, 8-2, 10). Saint Matthieu dit aussi qu’avec le martyre de ces enfants un oracle de Jérémie s’accomplit (Jr 31, 15) : le peuple d’Israël s’enfuit au désert mais le Seigneur le tira de là et dans un nouvel exode, il le conduisit à la terre en lui promettant une nouvelle Alliance (Jr 31, 31). Aussi, le sens de ce passage s’éclaire-t-il : les puissants de la terre auront beau tenir tête aux plans de Dieu pour le salut des hommes, ils n’y pourront rien. C’est dans ce contexte que l’on doit examiner l’historicité du martyre des enfants innocents dont nous ne savons pas plus que ce que dit saint Matthieu. La logique de la nouvelle recherche historique moderne voudrait que « «testis unus testis nullus», un seul témoignage ne soit pas valide. Cependant, il est facile de comprendre que le massacre des enfants à Bethléem, village de peu d’habitants, ne fut pas nombreux et que de ce fait il ne fut pas relevé par les annales. Ce qui est vrai c’est qu’il coïncide avec les brutalités d’Hérode que nous rapporte Flavius Joseph : il fit que l’on noie son beau-frère Aristobule qui était devenu très populaire (Antiquités Juives, 15 & 54-56); Il assassina son beau-père Hircan II (15, & 174-178), et Costobar, son autre beau-frère , ainsi que sa femme Marianne ( (15, & 222-239); à la fin de sa vie il fit assassiner ses enfants Alexandre et Aristobule (16 &130-135), et cinq jours avant sa mort, Antipatros, son autre fils (17 & 145); finalement, il ordonna qu’à sa mort, des notables du royaumes soient exécutés, afin que les gens de Judée, envers et contre tout, pleurent à la mort d’Hérode (17 &173-175).

SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE – 14 AOÛT

12 août, 2015

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0002.htm

SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE – 14 AOÛT

Nom: KOLBE
Prénom: Raymond
Nom de religion: Maximilien – Marie
Pays: Pologne

Naissance: 08.01.1894 à Zdunska Wola (près de Lodz)
Mort: 14.08.1941 à Auschwitz

Etat: Prêtre – Franciscain Conventuel – Martyr

Note: Prêtre le 28 avril 1918. En 1927 il fonde la cité de l’Immaculée (Niepokalanow). Il offre sa vie à la place d’un inconnu. Dans le bunker de la faim il est achevé par une injection. Martyr « en vertu de mon autorité apostolique » (Jean Paul II)

Béatification: 17.10.1971 à Rome par Paul VI
Canonisation: 10.10.1982 à Rome par Jean Paul II
Fête: 14 août

Notice brève
Maximilien-Marie Kolbe est né en 1894, près de Lodz, en Pologne. Frère mineur conventuel, il est ordonné prêtre le 28 avril 1918. L’inspiratrice de toute sa vie fut la Vierge Marie, l’ »Immaculée », sous la protection de qui il entreprit une œuvre immense: fondation du couvent de Niepokalanow qui regroupa jusqu’à 700 frères, apostolat par la presse qui le conduisit jusqu’à Nagasaki au Japon où il fonda un couvent qui sera épargné lors de l’explosion de la bombe atomique. Mais c’était avant tout un homme de vie intérieure qui savait le prix suréminent de la souffrance offerte. Il mérita le titre de « martyr de la charité » lorsqu’au camp de concentration d’Auschwitz, il se livra à la place d’un père de famille condamné au bunker de la faim. Il mourut à 53 ans la veille de l’Assomption 1941.

Notice développée
Providentiellement, le Père Kolbe a été béatifié par le Pape Paul VI au moment où se tenait le Synode sur les prêtres (1971), alors que certains reposaient la question du célibat sacerdotal. Le Père Kolbe s’est offert à la mort en répondant seulement à la question brutale de Fritch, ‘Qui donc es-tu?’: ‘Je suis un prêtre catholique’. Pour Paul VI cette béatification est alors, « en cette heure d’incertitude, un réconfort pour les prêtres et religieux animés du souci d’offrir leur vie pour sauver celle des autres. » De même le Cardinal Wojtyla (qui le canonisera plus tard comme Pape) notait dans une conférence de presse à l’occasion de cette béatification: « Au moment où tant de prêtres dans le monde entier s’interrogent sur leur ‘identité’, le Père Maximilien Kolbe se dresse au milieu de nous pour répondre, non par des discours théologiques, mais avec sa vie et sa mort. » Voyons donc quelle fut sa vie pour y trouver cette réponse non pas théorique mais concrète.
Il naît à Zdunska Wola (Pabianice) près de Lodz (Pologne) le 8 janvier 1894. Au baptême, il reçoit le nom de Raymond. Ses parents sont de pauvres tisserands. Sa mère Marie Dabrowska aurait voulu éviter le mariage et entrer en religion, mais devant l’impossibilité de réaliser son vœu, elle se marie avec Jules Kolbe qu’elle aide dans son travail. Elle mène le ménage avec énergie. Ils n’auront que des garçons dont trois survivront. Raymond est le second. Enfant très vif, sa mère malgré son autorité, a de la peine à en venir à bout. Quand elle se fâche, docilement le petit vient s’étendre sur un banc et lui tend le fouet, quitte à recommencer ensuite. Un jour, découragée, elle lui dit: « Mon pauvre enfant, qu’est-ce que tu deviendra? » Bouleversé, Raymond demande à la Vierge: « Qu’est-ce que je deviendrai? » Ensuite, à l’église, il lui repose la même question. « Alors, raconte-t-il, la Sainte Vierge m’est apparue, en tenant deux couronnes, l’une blanche et l’autre rouge. Elle me regarda avec amour et me demanda laquelle je choisissais: la blanche signifie que je serais toujours pur, et la rouge que je mourrais martyr. Alors moi, j’ai répondu à la Sainte Vierge: ‘Je choisis toutes les deux!’ Elle sourit et disparut. » A l’époque, Raymond a 10 ans (1905). Sa mère remarque bien que son comportement a changé. Il est devenu très sage et obéissant. Souvent il se retire derrière l’armoire où se trouve un petit autel de Notre-Dame de Czestochowa; il prie longuement et il en sort les yeux rouges de larmes. Sa mère lui fait avouer son secret. Elle note: « Sa transformation radicale prouve bien que l’enfant disait la vérité! A partir de ce jour il ne fut plus le même. Souvent, et le visage tout rayonnant, il me parlait du martyre et c’était son grand rêve. »
Les parents envoient l’aîné à l’école, cela représente un gros sacrifice financier, mais Raymond doit rester à la maison pour aider sa famille. Il seconde sa mère qui a également ouvert une petite boutique pour essayer d’arrondir le budget. Il le fait avec beaucoup de compétence, mais du coup son avenir intellectuel semble bouché. Un jour il va chercher un médicament chez le pharmacien et lui récite la formule latine par cœur. Étonné de son intelligence, le pharmacien se charge de lui donner des leçons. A 13 ans, en 1907, il suit son frère François qui entre au petit séminaire franciscain de Lvov. Très fort en sciences et s’intéressant spécialement à la stratégie, il rêve de conquêtes au service de sa Reine, Notre-Dame. A 16 ans el entre en crise, pensant qu’il doit sortir du couvent pour combattre en chevalier, plutôt que de se présenter au noviciat. Au moment précis où il se rend chez le Père Provincial pour lui annoncer la chose, on l’appelle au parloir. Sa mère lui annonce que toute la famille entre au couvent, son père chez les Franciscains de Cracovie, elle chez les Bénédictines de Lwow, et le dernier, Joseph, chez les Franciscains. Coup de foudre pour Raymond: il reste! Au noviciat il reçoit le nom de Maximilien (auquel s’ajoutera le nom de Marie). Cet être qui ne veut pas de limites change pour lui la devise de Saint Ignace: « ad majorem Dei gloriam » (pour la plus grande gloire de Dieu) en « ad maximam Dei gloriam », qu’on pourrait traduire: « pour la gloire maximum de Dieu ». Peut-être est-ce un jeu de mot sur son nom. En tout cas le Père Maximilien est un maximaliste: son désir de sauver les âmes est illimité. Il ne dira jamais ‘sauver des âmes’, mais: « toutes les âmes, celles qui sont sur cette terre et celles qui seront jusqu’à la fin des temps. »
En 1911 il fait ses vœux temporaires. En 1912, vu ses capacités extraordinaires, on l’envoie étudier à Rome. En 1914 son père meurt comme officier dans le conflit qui oppose la Pologne à la Russie. Lui-même est exempt de service, car, tuberculeux, il n’a plus qu’un poumon. En 1915 il est docteur en théologie, et deux ans plus tard il fonde la ‘Militia Immaculatae’ (Milice de l’Immaculée). Deux raisons l’y poussent: la décadence de son Ordre, car il faut, comme le lui disait un ancien, ‘remettre sur pied ou abattre’. D’autre part, il est choqué par une manifestation de francs-maçons qui promènent des étendards sataniques sous les fenêtres du Vatican. Alors se fait jour l’idée de fonder une association pour combattre tous les ‘suppôts de Lucifer’. En 1918 il est ordonné prêtre et dit sa première messe à Saint Andrea della Fratte, là où le Juif Ratisbonne, qui venait de recevoir une médaille miraculeuse, avait eu une apparition de Notre-Dame et s’était converti. La médaille miraculeuse est la grande arme du Père Kolbe, il l’offre à tout le monde. En 1919 il est docteur en théologie. Voyant les foules se précipiter sur les mauvais films en cette époque encore nouvelle pour le cinéma, les religieux se lamentent. Lui pense qu’il faut utiliser cette arme pour l’apostolat. C’est sa tactique: s’emparer de toutes ces inventions modernes qui servent souvent au mal et les employer pour le bien. Il songe surtout à la presse.
Il revient en Pologne très malade. Pourtant, vu le manque de personnel en ce temps d’après-guerre, on le nomme professeur, mais ses confrères se moquent de ce faiblard. En 1920 il doit faire un premier séjour au sanatorium de Zakopan. Contraint au repos, il reste apôtre et convertit, par exemple, un juif sur son lit de mort. La mère est furieuse et on veut interdire au Père Kolbe les visites à l’hôpital, mais il fait valoir le droit de visite, commun à tous, et il continue. Il rêve aussi d’une revue qui porterait l’Évangile à tous les peuples sous la protection de l’Immaculée. Il ne manque pas de souffle!… Et pourtant il n’a plus qu’un quart de poumon. En 1922 paraît à Cracovie le premier numéro du ‘Chevalier de l’Immaculée’, tiré à 5000 exemplaire. A Grodno. Grâce à Sœur Faustine 2, il achète une vielle machine à imprimer…dont il convertit le propriétaire. Des ‘frères ouvriers’ se groupent autour de lui, et cela dans un climat d’égalité entre pères et frères, au service d’une œuvre à laquelle tous travaillent avec acharnement. Et en plus, il faut faire le travail conventuel dont ils ne sont pas dispensés, ni eux ni le Père Kolbe. C’est l’exemple du Père qui entraîne librement les frères. Il n’a qu’une seule exigence: « J’exige que vous soyez des saints, et de très grands saints! » Les abonnements se multiplient alors qu’on est dans une période de récession et que d’autres journaux périclitent. En 1924 le Pape Pie XI lui envoie sa bénédiction. Il avait déjà reçu celle de Benoît XV pour son Mouvement en 1919. C’est une ruche que ce couvent fait de baraques qui ne payent pas de mine et où l’on vit très pauvrement, mais les frères sont heureux et ils chantent. Les paysans d’alentour le remarquent bien.
Gravement malade, le Père doit faire un deuxième séjour à Zakopane qui durera un an et demi. D’abord tenté par le désespoir, il se console en pensant que la Vierge poursuivra son chef-d’œuvre. Lui, il n’est qu’un instrument. Au retour, en avril 1927, il rencontre dans le train des étudiants japonais, sympathiques, à qui il donne des médailles miraculeuses, mais il mesure la déréliction d’un monde païen, et c’est de là que germe son projet d’implantation au Japon. La même année, il achète un terrain près de Varsovie et construit le couvent de Niepokalanow: la cité de l’Immaculée. En 1930, il se rendra au Japon, mais il n’a ni argent, ni relations, ni connaissances de la langue. Et pourtant dès le premier mois paraît une revue en Japonais. En 1931 à Nagasaki, il construit un couvent sur une colline, le dos tourné à la ville, à l’étonnement de tous: ce sera le seul bâtiment resté debout lors de l’explosion de la bombe atomique! Convoqué d’autorité pour un chapitre provincial, il doit retourner en Pologne en 1933. On voudrait qu’il se contente de faire fructifier son premier journal et d’en retirer les dividendes qui serviraient à lui et à son ordre, mais le but du Père Kolbe n’est pas de surveiller une machine qui ronronne bien. Le feu sacré de l’apostolat le pousse à augmenter toujours son rayon d’action. Bien sûr les Supérieurs sont dérangés par ce trublion. Alors le Père Kolbe se déclare prêt à leur obéir comme à la voix de Dieu; mais investis d’une telle responsabilité et redoutant le jugement du Seigneur, les Supérieurs préfèrent lui donner le feu vert. D’autres parutions se font jour. C’est d’abord « le Petit Journal » en réponse à l’attente des évêques polonais qui souffraient de ne pas avoir de journal catholique pour le pays. L’humble feuille, lancée en 1935, va droit au cœur du peuple. Elle déclare une guerre sans merci à toutes les formes d’abus, combattant la pornographie, assainissant les mœurs. C’est le quotidien des petites gens, des paysans, des ouvriers. Chacun se sent compris et défendu. En peu de temps, le tirage de la petite feuille, blanc et bleu aux couleurs de la Vierge, atteint 320’000 exemplaire. En même temps, il entreprend la publication en latin du « Miles Immaculatae » destiné à rallier le clergé de toutes les races et de toutes les langues.
Le 8 décembre 1936, répondant à ses vœux, l’ordre des Frères Mineurs conventuels se consacre à l’Immaculée. En 1938, il lance une station de radio sur le terrain de Niepokalanow. Le couvent regroupe alors plus de 700 frères et le ‘Chevalier de l’Immaculée’ tire à un million d’exemplaires. Mais, à l’étonnement de son entourage, il prévoit ‘le conflit atroce’ qui va s’abattre sur le monde et spécialement sur la Pologne. En septembre 1939 il est arrêté une première fois et battu à mort ou presque à cause de son habit religieux et de sa foi. Il est libéré le 8 décembre. En février 1941 il est arrêté à nouveau et conduit au camp de concentration d’Auschwitz sous le Numéro 16’670. De nouveau il est battu et laissé pour mort. Notons qu’on n’a jamais pu percevoir dans son regard la moindre lueur de haine. C’est la victoire de la charité qui trouve son couronnement dans le don de sa vie. En effet, un détenu s’étant échappé, dix hommes, choisis au hasard, sont condamnés à mourir d’inanition dans le sinistre bunker de la faim, et parmi eux un père de famille que le Père Kolbe demande à remplacer. Demande acceptée. Avec les neuf autres condamnés le Père prie et chante, là où l’on n’entendait auparavant que des cris de désespoir. D’ailleurs, avec son arrivée au camp, l’atmosphère avait été changée. Tous l’ont noté. Et cela perdurera jusqu’à la fin de la guerre. Seul survivant de tous ses compagnons du bunker, il est achevé par une piqûre, le 14 août 1941, à l’âge de 53 ans. Le lendemain 15 août, fête de l’Assomption, son corps est brûlé au four crématoire. Ainsi s’est consumé entièrement au service de Notre-Dame, celui qui désirait ‘être calciné’ (sic) pour la gloire de Dieu.
La dernière lettre qu’il a écrite en prison se termine par ces mots: « Laissons-nous conduire par Elle de plus en plus parfaitement, où qu’elle veuille et quel que soit son bon plaisir, afin que, remplissant nos devoirs jusqu’au bout, nous puissions, par amour, sauver TOUTES les âmes. » (12 mai 1941)

BENOÎT XVI – LE MARTYRE

10 août, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100811.html

BENOÎT XVI – LE MARTYRE

AUDIENCE GÉNÉRALE

Palais pontifical de Castel Gandolfo

Mercredi 11 août 2010

Le martyre

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, dans la liturgie, nous rappelons sainte Claire d’Assise, fondatrice des Clarisses, figure lumineuse dont je parlerai dans l’une des prochaines catéchèses. Mais au cours de cette semaine — comme je l’avais déjà mentionné dans l’Angelus de dimanche dernier — nous rappelons également la mémoire de plusieurs saints martyrs, aussi bien des premiers siècles de l’Eglise, comme saint Laurent, diacre, saint Pontien, Pape, et saint Hippolyte, prêtre; que d’une époque plus proche de nous, comme sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, patronne de l’Europe, et saint Maximilien Marie Kolbe. Je voudrais donc m’arrêter brièvement sur le martyre, forme d’amour total pour Dieu.
Sur quoi se fonde le martyre? La réponse est simple: sur la mort de Jésus, sur son sacrifice suprême d’amour, consommé sur la Croix afin que nous puissions avoir la vie (cf. Jn 10, 10). Le Christ est le serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe (cf. Is 52, 13-15), qui s’est donné lui-même en rançon pour une multitude (cf. Mt 20, 28). Il exhorte ses disciples, chacun de nous, à prendre chaque jour sa propre croix et à le suivre sur la voie de l’amour total pour Dieu le Père et pour l’humanité: «Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas — nous dit-il — n’est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera» (Mt 10, 38-39). C’est la logique du grain de blé qui meurt pour germer et porter la vie (cf. Jn 12, 24). Jésus lui-même «est le grain de blé venu de Dieu, le grain de blé divin, qui se laisse tomber sur la terre, qui se laisse ouvrir, briser dans la mort et, précisément à travers cela, il s’ouvre et peut ainsi porter du fruit dans l’immensité du monde» (Benoît XVI, Visite à l’Eglise luthérienne de Rome, 14 mars 2010; cf. ORLF n. 12 du 23 mars 2010). Le martyr suit le Seigneur jusqu’à la fin, en acceptant librement de mourir pour le salut du monde, dans une épreuve suprême de foi et d’amour (cf. Lumen gentium, n. 42).
Encore une fois, d’où naît la force pour affronter le martyre? De l’union profonde et intime avec le Christ, car le martyre et la vocation au martyre ne sont pas le résultat d’un effort humain, mais ils sont la réponse à une initiative et à un appel de Dieu, ils sont un don de sa grâce, qui rend capables d’offrir sa propre vie par amour au Christ et à l’Eglise, et ainsi au monde. Si nous lisons les vies des martyrs, nous sommes étonnés par leur sérénité et leur courage en affrontant la souffrance et la mort: la puissance de Dieu se manifeste pleinement dans la faiblesse, dans la pauvreté de celui qui se confie à Lui et ne place qu’en Lui son espérance (cf. 2 Co 12, 9). Mais il est important de souligner que la grâce de Dieu ne supprime pas et n’étouffe pas la liberté de celui qui affronte le martyre, mais au contraire l’enrichit et l’exalte: le martyr est une personne souverainement libre, libre à l’égard du pouvoir, du monde; une personne libre, qui à travers un acte unique définitif, donne toute sa vie à Dieu, et dans un acte suprême de foi, d’espérance et de charité, s’abandonne entre les mains de son Créateur et Rédempteur; elle sacrifie sa propre vie pour être associée de manière totale au Sacrifice du Christ sur la Croix. En un mot, le martyre est un grand acte d’amour en réponse à l’amour immense de Dieu.
Chers frères et sœurs, comme je le disais mercredi dernier, nous ne sommes probablement pas appelés au martyre, mais aucun de nous n’est exclu de l’appel divin à la sainteté, à vivre le haut degré de l’existence chrétienne et cela implique de se charger chaque jour de la croix. Nous tous, en particulier à notre époque où semblent prévaloir l’égoïsme et l’individualisme, nous devons assumer comme premier engagement fondamental celui de croître chaque jour dans un amour toujours plus grand pour Dieu et nos frères, afin de transformer notre vie et de transformer ainsi également notre monde. Par l’intercession des saints et des martyrs, nous demandons au Seigneur d’enflammer notre cœur pour être capables d’aimer comme Il a aimé chacun de nous.

 

SAINT LAURENT DE ROME – DIACRE ET MARTYR (✝ 258)

10 août, 2015

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1652/Saint-Laurent-de-Rome.html

SAINT LAURENT DE ROME – DIACRE ET MARTYR (✝ 258)

La « passio » de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n’est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu’il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu’on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu’il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu’on pense de la valeur des « acta », il n’en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259…). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*).
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.peinture saint Laurent d’Eze
Diacre de l’Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d’être le gardien des biens de l’Église. Lorsque l’empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. « Voilà les trésors de l’Église. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l’humour et un courage extraordinaire : « C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner, » dira-t-il au bourreau. Il fut l’un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom.
(*) un internaute nous signale: « Le peuple de Dieu dit Saint-Augustin, n’est jamais instruit d’une manière plus profitable que par l’exemple des martyrs. Si l’éloquence entraîne, le martyre persuade. Cette admirable force d’âme fortifiait les autres en leur donnant le modèle de ses souffrances. » Dans notre église – Saint-Pierre à Denguin en Béarn (Pyrénées Atlantiques) – se trouve une copie de son martyre par Rubens en 1622. Il y est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau…
Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano).

Martyrologe romain

« Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l’amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l’ardeur extérieure » Saint Augustin.

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