Archive pour janvier, 2021

HOMÉLIE POUR LE 4E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B « IL ENSEIGNAIT AVEC AUTORITÉ » TEXTES : DEUTÉRONOME 18, 15-20, I CORINTHIENS 7, 32-35 ET MARC 1, 21-22.

29 janvier, 2021

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HOMÉLIE POUR LE 4E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B « IL ENSEIGNAIT AVEC AUTORITÉ »
TEXTES : DEUTÉRONOME 18, 15-20, I CORINTHIENS 7, 32-35 ET MARC 1, 21-22.

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Vous avez sûrement rencontré des personnes qui en imposent comme on dit. Ce sont des gens dont émane un quelque chose de spécial. On voit dans l’évangile de ce jour que Jésus était de ce type de personnes. Saint Marc l’exprime en disant qu’il enseignait en homme qui a autorité.

I – Une autorité particulière
Le charisme de ces personnes qui les fait sortir du groupe peut provenir de diverses sources. Cela peut provenir, par exemple, de leurs richesses, de leurs connaissances ou encore de leur carrière dans le spectacle. On en a eu un exemple dans la médiatisation impressionnante des funérailles de Johnny Halliday en décembre 2016. Son image a rejoint non seulement ses fans mais aussi toutes les classes de la société. Il est apparu comme un personnage hors normes.
Ce matin Jésus est présenté par saint Marc comme un personnage hors normes lui aussi. Il apparaît au tout début de ses prédications comme quelqu’un qui n’est pas dans la foulée des prédicateurs du temps qu’on appelait les scribes. Ceux-ci étaient reconnus pour leurs connaissances des Écritures qu’ils transcrivaient, qu’ils enseignaient et qu’ils interprétaient. Qu’est-ce qui différencie Jésus des scribes ? D’où lui vient cette assurance qui impressionne les personnes qui l’entendent ? Pourquoi dégage-t-il autant d’autorité ?
La réponse de saint Marc tient en un mot : Jésus transpire la puissance divine de partout. Ses paroles ne sont pas de simples arguments rationnels, elles sont pleines d’un sens profond qui en fait des paroles de Dieu qui rejoignent tout le monde. Elles sont remplies de la puissance de Dieu.
Cette action de la puissance divine qui se sent dans les paroles de Jésus est manifeste pour saint Marc dans les autres signes que sont les miracles et les guérisons, car pour saint Marc Jésus ne se contente pas de parler, il pose des gestes qui sont autant de signes révélateurs de son identité profonde, de ce qu’il est. C’est ce qui se passe dans la deuxième partie de notre évangile où Jésus procède à un exorcisme pour chasser le démon.

II – Un signe percutant : un exorcisme
Dans la synagogue où Jésus parlait, il se trouvait un pauvre type diminué dans son esprit, tourmenté intérieurement par l’esprit impur c’est-à-dire par une présence du mal et du péché que Jésus vient combattre. Cette présence se manifeste de diverses façons. On la voit ici comme une manifestation de Satan, l’Adversaire de Jésus.
Jésus connaît cette présence. Il la rencontre à tout moment. Comment la combattra-t-il ? En l’affrontant directement. On le voit ici dans un face à face où il écrase l’Adversaire « Tais-toi et sors de cet homme » commande-t-il.
Sa victoire est telle que les personnes dans la synagogue n’en reviennent pas. « Qu’est-ce que cela veut dire ? ». On reconnaît alors que ce geste comme son enseignement illustre la présence divine qui est en lui et qui en impose. Autour de lui, on constate que l’enseignement de Jésus est nouveau, donné avec autorité et que Jésus commande même aux esprits impurs et que ceux-ci lui obéissent.
Il y a, chez Jésus, une unité entre son enseignement avec autorité et son activité de guérisseur et d’exorciste lorsqu’il chasse les démons. Dans les deux cas, c’est la puissance de Dieu qui se manifeste en lui.

III- Application
Ce qu’il est important de retenir ce matin c’est que Jésus trouve non seulement en lui les paroles et les gestes qui attirent les gens, mais qu’il les puise dans une source divine.
Pour l’évangéliste saint Marc et pour les premiers chrétiens auxquels il s’adresse, la figure de Jésus dépasse tout ce qu’ils voient autour d’eux. Il y a en lui ce quelque chose de spécial que les autres prédicateurs n’ont pas. Des prophètes puissants sont venus comme nous le rappelle la première lecture. En Jésus cependant il y a une nouvelle présence de Dieu qui le met sur un registre unique. Déjà au tout début de son ministère Jésus sort du rang. Dans la suite de son évangile saint Marc racontera comment concrètement s’est vécu cette lancée qui, comme on le sait, conduira Jésus sur la croix du Calvaire.
Les paroles et les gestes de Jésus rejoignent les attentes et les besoins des gens. Il leur annonce un chemin de vérité, de paix, de bonheur, de partage dans une société divisée et malmenée par l’occupant romain. Voilà pourquoi, sa renommée se répand rapidement car la ville de Capharnaüm est une ville où passent de nombreux commerçants et où les échanges avec l’extérieur sont nombreux. Ainsi la renommée de Jésus dépasse sa Galilée natale. Il deviendra le porte-étendard des pauvres et des petits. Il se présentera comme l’Envoyé de Dieu qui a reçu l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle que les aveugles voient, que les sourds entendent, que les prisonniers sont libérés, que la justice est rétablie. (Luc 4, 18-19 voir la citation complète à la fin). Jésus, l’Envoyé de Dieu, est porteur de la puissance divine qu’il met au service de ses frères et sœurs en enseignant et en guérissant.
On peut être surpris de la place importante des guérisons et des miracles dans saint Marc. Il y a une raison bien simple : ce sont des signes visibles de l’action de Dieu présente en Jésus. On peut, bien sûr, analyser ces signes avec des données plus modernes où ce qui apparaissait comme un miracle est bien explicable par des causes naturelles. Toutefois, n’oublions jamais le but de ces récits qui se proposent de manifester la puissance divine à l’œuvre en Jésus. C’est le message de foi qu’ils proposent qui est pour nous l’essentiel.

Conclusion
On peut se demander si aujourd’hui nous y croyons à cette puissance divine en Jésus. Est-ce que nous reconnaissons qu’il parle avec autorité et que ce qui nous a été transmis de lui mérite d’être continuellement présent à notre cœur ? Comment y arriver ? En relisant souvent les paroles de l’Évangile, en les méditant et en les laissant produire en nous leurs fruits de grâce et de lumière.
C’est ce que nous faisons à chaque Eucharistie dans la première partie qui s’appelle la Liturgie de la Parole. L’Église a choisi des textes des évangiles susceptibles de nous aider dans ce sens. Elle les accompagne d’autres textes de l’Écriture tirés de l’Ancien Testament et des Lettres de saint Paul. Faisons confiance à l’Esprit Saint qui nous fera retenir telle ou telle parole reçue dans ces textes, qui la fera mûrir en nous et qui nous enseignera comment la mettre en pratique.

Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 27 janvier 2021 – 22. La prière avec les Saintes Ecritures

28 janvier, 2021

http://www.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2021/documents/papa-francesco_20210127_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 27 janvier 2021 – 22. La prière avec les Saintes Ecritures

Bibliothèque du palais apostolique

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur la prière que nous pouvons faire à partir d’un passage de la Bible. Les paroles de l’Ecriture Sainte n’ont pas été écrites pour rester emprisonnées sur du papyrus, sur du parchemin ou sur du papier, mais pour être accueillies par une personne qui prie, en les faisant germer dans son cœur. La parole de Dieu va au cœur. Le Catéchisme affirme: «La prière doit accompagner la lecture de la Sainte Ecriture – la Bible ne peut pas être lue comme un roman –-, pour que se noue un dialogue entre Dieu et l’homme» (n. 2653). La prière te porte ainsi, car elle est un dialogue avec Dieu. Ce verset de la Bible a été écrit également pour moi, il y a tant de siècles, pour m’apporter une parole de Dieu. Il a été écrit pour chacun de nous. Cette expérience arrive à tous les croyants: un passage de l’Ecriture, écouté déjà tant de fois, un jour à l’improviste me parle et éclaire une situation que je suis en train de vivre. Mais il faut que moi, ce jour-là, je sois là, au rendez-vous avec cette Parole, que je sois là, à l’écoute de la Parole. Tous les jours, Dieu passe et jette une semence dans le terrain de notre vie. Nous ne savons pas si, aujourd’hui, il trouvera un sol aride, des ronces, ou bien un bon terreau, qui fera grandir ce bourgeon (cf. Mc 4,3-9). Cela dépend de nous, de notre prière, du cœur ouvert avec lequel nous nous approchons des Ecritures pour qu’elles deviennent pour nous Parole vivante de Dieu. Dieu passe, sans cesse, à travers l’Ecriture. Et reprenant ce que j’ai dit la semaine dernière et que disait saint Augustin: «J’ai peur du Seigneur quand il passe». Pourquoi as-tu peur? J’ai peur de ne pas l’écouter, de ne pas m’apercevoir qu’il est le Seigneur.
A travers la prière a lieu comme une nouvelle incarnation du Verbe. Et c’est nous qui sommes les “tabernacles” où les paroles de Dieu veulent être accueillies et conservées, pour pouvoir visiter le monde. C’est pourquoi nous devons nous approcher de la Bible sans deuxième intention, sans l’instrumentaliser. Le croyant ne cherche pas dans les Saintes Ecritures le soutien pour sa propre vision philosophique ou morale, mais parce qu’il espère une rencontre; il sait que celles-ci, ces paroles, ont été écrites dans l’Esprit Saint, et que c’est donc dans ce même Esprit qu’elles doivent être accueillies, qu’elles doivent être comprises, pour que la rencontre se réalise.
Cela m’agace un peu quand j’entends des chrétiens qui récitent des versets de la Bible comme des perroquets. «Oh, oui, le Seigneur dit ceci…, il veut cela…». Mais toi, as-tu rencontré le Seigneur, ce verset? Ce n’est pas seulement un problème de mémoire: c’est un problème de la mémoire du cœur, celle qui t’ouvre à la rencontre avec le Seigneur. Et ce mot, ce verset, te conduit à la rencontre avec le Seigneur.
Nous lisons donc les Ecritures pour que celles-ci “nous lisent”. Et c’est une grâce de pouvoir se reconnaître dans un personnage ou l’autre, dans cette situation-là ou dans celle-ci. La Bible n’est pas écrite pour une humanité générique, mais pour nous, pour moi, pour toi, pour des hommes et des femmes en chair et en os, des hommes et des femmes qui ont un prénom et un nom, comme moi, comme toi. Et la Parole de Dieu, imprégnée d’Esprit Saint, lorsqu’elle est accueillie avec un cœur ouvert, ne laisse pas les choses comme avant, jamais, elle change quelque chose. C’est la grâce et la force de la Parole de Dieu.
La tradition chrétienne est riche d’expériences et de réflexions sur la prière avec l’Ecriture Sainte. La méthode de la “lectio divina” s’est en particulier affirmée, née dans le domaine monastique, mais désormais également pratiquée par les chrétiens qui fréquentent les paroisses. Il s’agit tout d’abord de lire le passage biblique avec attention, plus encore, je dirais avec “obéissance” au texte, pour comprendre ce qu’il signifie en lui-même. Ensuite, on entre en dialogue avec l’Ecriture, de sorte que ces paroles deviennent un motif de méditation et d’oraison: toujours en adhérant au texte, je commence à m’interroger sur ce qu’il “me dit”. C’est un passage délicat: il ne faut pas glisser dans des interprétations subjectives, mais s’insérer dans le sillage vivant de la Tradition, qui unit chacun de nous à l’Ecriture Sainte. Et le dernier pas de la lectio divina est la contemplation. Dans celui-ci, les paroles et les pensées laissent placent à l’amour, comme entre des amoureux à qui il suffit parfois de se regarder en silence. Le texte biblique reste, mais comme un miroir, comme une icône à contempler. Et c’est ainsi que le dialogue a lieu.
A travers la prière, la Parole de Dieu vient habiter en nous et nous habitons en elle. La Parole inspire de bonnes intentions et soutient l’action; elle nous donne la force, elle nous donne la sérénité, et même quand elle nous met en crise, elle nous apporte la paix. Dans les journées “mauvaises” et confuses, elle assure à notre cœur un noyau de confiance et d’amour qui le protège des attaques du malin.
Ainsi, la Parole de Dieu – je me permets d’utiliser cette expression: se fait chair – chez ceux qui l’accueillent dans la prière. Dans certains textes antiques, apparaît l’intuition que les chrétiens s’identifient tellement avec la Parole que, même si toutes les Bibles du monde brûlaient, on pourrait encore en sauver le “calque” à travers l’empreinte qu’elle a laissée dans la vie des saints. Il s’agit-là d’une belle expression.
La vie chrétienne est à la fois une œuvre d’obéissance et de créativité. Un bon chrétien doit être obéissant, mais il doit être créatif. Obéissant, parce qu’il écoute le Parole de Dieu; créatif, parce qu’il a l’Esprit en lui qui le pousse à la pratiquer, à la poursuivre. Jésus le dit à la fin d’un de ses discours prononcés en parabole, en utilisant cette comparaison: «Ainsi donc tout scribe devenu disciple du Royaume des Cieux est semblable à un propriétaire qui tire de son trésor – le cœur – du neuf et du vieux» (Mt 13,52). Les Saintes Ecritures sont un trésor inépuisable. Que le Seigneur accorde à nous tous d’y puiser toujours davantage, à travers la prière. Merci.

Je salue cordialement les personnes de langue française.

Je vous invite à lire et à prier chaque jour quelque versets de la Parole de Dieu, pour donner force, sérénité et paix à votre vie. Et que Dieu vous bénisse !

HOMÉLIE POUR LE 3E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B « CROYEZ À L’ÉVANGILE » TEXTES : JONAS 3,1-5.10, I CORINTHIENS 7, 29-31 ET MARC 1, 14-20.

22 janvier, 2021

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HOMÉLIE POUR LE 3E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B « CROYEZ À L’ÉVANGILE »
TEXTES : JONAS 3,1-5.10, I CORINTHIENS 7, 29-31 ET MARC 1, 14-20.

Nous sommes entrés depuis dimanche dernier dans ce que l’Église appelle le Temps ordinaire. C’est un temps où la liturgie nous déroule plus en détail la mission et la prédication de Jésus. Elle le fait cette année avec l’évangéliste saint Marc qui a consigné les façons de faire des premières communautés chrétiennes et les témoignages des personnes survivantes qui avaient connu Jésus. On dit que la dernière de ces personnes serait l’apôtre saint Jean mort en l’an 101 après Jésus-Christ à l’âge de 90 ans.

I – La mission de Jésus dans la mémoire des premières communautés chrétiennes
Le texte de l’évangile que nous venons d’entendre présente les souvenirs des débuts de la prédication de Jésus qu’on a gardés dans les premières communautés chrétiennes . On y voit Jésus se lançant à son corps défendant sur les routes de Palestine pour proclamer ce qu’il a dans le cœur depuis longtemps. Il a, semble-t-il, attendu que la mission de Jean-Baptiste qui l’avait présenté comme l’Agneau de Dieu se termine puisque par ordre d’Hérode celui-ci est arrêté. L’arrestation de Jean-Baptiste est comme un signal pour Jésus.
Désormais, Jésus sort de l’ombre de Nazareth. Il parcourt la Galilée. Il se rend dans les villes plus peuplées. C’est là qu’il sort de sa réserve de jeune juif observant la loi mosaïque à la lettre pour annoncer une autre loi, une autre alliance qui remplacera l’ancienne.
Ce message est simple c’est, en un mot, un Évangile, une Bonne Nouvelle, ce que veut dire le mot « évangile » en grec. « Croyez à l’Évangile ». Saint Marc le rapporte explicitement en écrivant que Jésus disait : « Les temps sont accomplis le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».
La tâche d’annoncer cette Bonne Nouvelle est immense. Jésus perçoit tout de suite, au commencement de son ministère, qu’il ne peut se contenter d’y aller en solo. Il choisit de s’adjoindre des aides, des personnes qui collaboreront avec lui au fil des jours, qui le suivront, qui l’aimeront et qui le soutiendront.
Nous avons dans l’évangile de ce matin, les souvenirs aussi du choix des premières personnes qui s’attacheront à Jésus de façon radicale et absolue.

II – Les premiers appelés
Ces personnes ont des noms précis qu’on a retenus. Certains, comme l’évangéliste saint Marc, les ont connus en personne. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Galilée près de Nazareth. Ils s’appellent Simon et André – Simon recevra de Jésus plus tard le nom de Pierre -. Ils sont des disciples de Jean-Baptiste qui ont déjà rencontré Jésus comme nous l’avons vu dans l’évangile de dimanche dernier. Puis il y a Jacques et Jean, les fils de Zébédée.
Ce quatuor de pêcheurs est interpellé par Jésus de façon claire et directe. On voit que Jésus est décidé à s’entourer d’aides et de disciples qui s’attacheront à lui. En effet, il ne se contente pas de leur dire « J’ai besoin de vous ». Il les invite à le suivre, à vivre avec lui et à quitter leurs occupations actuelles. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».
C’est toute une invitation pour des pêcheurs qui ne sont jamais sortis de chez eux. C’est une surprise car ils ne se sentent pas à la hauteur de cet appel. Et pourtant, ils décident de passer à un niveau supérieur dans leur vie. Ils acceptent de quitter la pêche qui les fait vivre et de plonger dans un avenir inconnu que Jésus leur décrit avec les mots « je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».
Du point de vue de Jésus, leur réponse affirmative lui révèle l’attention de Dieu qui lui donne la force et les moyens de réaliser l’annonce de la Bonne nouvelle, de l’Évangile, en mettant dans le cœur de ces premiers appelés le courage et l’audace de répondre oui.
Ces premiers disciples sont des gens qui croient à l’Évangile et qui se mettent à la suite de Jésus, non seulement de façon symbolique mais de façon concrète. Ils quittent tout. Ils l’accompagnent dans son quotidien, dans ses tournées de prédication. Ils l’écoutent avidement. Et petit à petit, ils entrent dans le même chemin où Jésus a accepté d’aller. Ils ne savent pas encore où cela les conduira, mais ils le suivent avec confiance et avec amour.

III – Application
Ces premiers disciples de Jésus sont pour nous des modèles comme ils le furent pour les premiers chrétiens. Après la Résurrection de Jésus et après la descente de l’Esprit sur eux à la Pentecôte, ils sillonnèrent le monde méditerranéen, le monde connu d’alors en proclament la Bonne Nouvelle que Jésus est toujours vivant et qu’il ne meurt plus (cf. Actes des Apôtres 2, 29-36 Discours de Pierre). Avec des compagnons et des compagnes animés du même feu, ils créèrent les premières Églises dont parlent saint Paul : l’Église de Corinthe, l’Église d’Éphèse, l’Église de Thessalonique, l’Église de Rome etc. Ils ont pu dire alors « l’Évangile, la Bonne Nouvelle, est proclamée à toute créature dans le monde entier » comme le souhaitait Jésus (Marc 16, 15).
Nous sommes leur descendance dans la foi en cette Bonne Nouvelle de l’Évangile toujours actuelle. Comme eux nous sommes invités par Jésus à le suivre et à marcher derrière lui. La seule différence c’est que notre suite de Jésus n’est pas une suite physique sur des chemins géographiques, elle est, sur de nouveaux chemins, une imitation de ce qu’il a été.
Ces chemins que nous tracent l’imitation de Jésus sont aussi variés que le sont les personnes et les groupes qui décident de l’accepter comme leur Seigneur et Sauveur, mais ils se résument tous dans le seul et unique commandement de l’Alliance nouvelle : « Aimez-vous les uns les autres ». Le dernier des apôtres saint Jean l’avait bien compris et ses disciples aussi qui lui faisaient dire dans une lettre qui lui est attribuée : « Mes petits enfants… Tel est le message que vous avez entendu depuis le commencement : aimons-nous les uns les autres ». (1 Jean 3, 11)
Nous sommes chanceux de pouvoir nous rattacher à une lignée de personnes témoins de la Bonne nouvelle au fil des âges et nous sommes invités à l’être nous aussi dans notre temps. Une société telle que la nôtre, même si elle apporte bien des réponses aux désirs des humains, ne donne pas toutes les réponses.
Au contraire, elle nous invite à regarder plus loin et plus haut. Elle nous donne l’occasion de partager comme les pêcheurs de Galilée notre amour de Celui que nous avons décidé de suivre et d’imiter. C’est dans des petits gestes à notre portée qu’apparaitra la lumière qui nous habite, la Bonne nouvelle de l’amour gratuit de Dieu pour chaque personne car, quelle qu’elle soit, elle a du prix aux yeux de Dieu, notre Père.

Conclusion
Nous nous retrouvons chaque dimanche pour un moment de pause et de ressourcement dans la messe dominicale. Nous y rencontrons, sous les signes du Pain et du Vin, Jésus lui-même. Sa voix résonne en notre cœur comme pour les premiers disciples : « Venez à ma suite ». N’ayons pas peur de quitter nos filets et de répondre à son invitation. C’est la grâce que je nous souhaite de tout coeur.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 20 janvier 2021 – La prière pour l’unité des chrétiens

20 janvier, 2021

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PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 20 janvier 2021 – La prière pour l’unité des chrétiens

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(Atti 28,1)

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans cette catéchèse, je m’arrêterai sur la prière pour l’unité des chrétiens. En effet, la semaine qui va du 18 au 25 janvier est consacrée en particulier à cela, à invoquer de Dieu le don de l’unité pour dépasser le scandale des divisions entre les croyants en Jésus. Celui-ci, après la Dernière Cène, a prié pour les siens, «pour que tous soient un» (Jn 17,21). C’est sa prière avant la Passion, nous pourrions dire son testament spirituel. Remarquons cependant que le Seigneur n’a pas commandé l’unité aux disciples. Il ne leur a même pas tenu un discours pour en motiver l’exigence. Non, il a prié le Père pour nous, pour que nous soyons un. Cela signifie que nous ne sommes pas suffisants à nous seuls, avec nos forces, pour réaliser l’unité. L’unité est avant tout un don, c’est une grâce à demander par la prière.
Chacun de nous en a besoin. En effet, nous nous apercevons que nous ne sommes même pas capables de sauvegarder l’unité en nous-mêmes. L’apôtre Paul ressentait également en lui un conflit déchirant: vouloir le bien et être enclin au mal (cf. Rm 7,19). Il avait ainsi saisi que la racine de nombreuses divisions qui sont autour de nous – entre les personnes, en famille, dans la société, entre les peuples et aussi entre les croyants – est en nous. Le Concile Vatican II affirme que «les déséquilibres qui travaillent le monde moderne sont liés à un déséquilibre plus fondamental qui prend racine dans le cœur même de l’homme. C’est en l’homme lui-même, en effet, que de nombreux éléments se combattent. […] En somme, c’est en lui-même qu’il souffre d’une division, et c’est de là que naissent au sein de la société tant et de si grandes discordes» (Gaudium et spes, n. 10). La solution aux divisions n’est donc pas de s’opposer à quelqu’un, car la discorde engendre la discorde. Le vrai remède commence en demandant à Dieu la paix, la réconciliation, l’unité.
Cela vaut tout d’abord pour les chrétiens: l’unité ne peut venir que comme fruit de la prière. Les efforts diplomatiques et les dialogues académiques ne suffisent pas. Jésus le savait et il nous a ouvert la voie, en priant. Notre prière pour l’unité est, ainsi, une humble mais confiante participation à la prière du Seigneur, qui a promis que chaque prière faite en son nom sera écoutée par le Père (cf. Jn 15, 7). Nous pouvons alors nous demander: “Est-ce que je prie pour l’unité?”. C’est la volonté de Jésus, mais si nous passons en revue les intentions pour lesquelles nous prions, nous nous apercevrons probablement d’avoir prié peu, peut-être jamais, pour l’unité des chrétiens. C’est pourtant de celle-ci que dépend la foi dans le monde; en effet, le Seigneur a demandé l’unité entre nous «pour que le monde croie» (Jn 17,21). Le monde ne croira pas parce que nous le convaincrons par de bons arguments, mais il croira si nous aurons témoigné de l’amour qui nous unit et nous rend proche de tous.
En ce temps de grave malaise, la prière est encore davantage nécessaire pour que l’unité prévale sur les conflits. Il est urgent de mettre de côté les particularismes pour favoriser le bien commun, et c’est pourquoi notre bon exemple est fondamental: il est essentiel que les chrétiens poursuivent le chemin vers la pleine unité, visible. Au cours des dernières décennies, grâce à Dieu, de nombreux pas en avant ont été accomplis, mais il faut persévérer dans l’amour et dans la prière, sans perdre confiance et sans se lasser. C’est un parcours que l’Esprit Saint a suscité dans l’Eglise, chez les chrétiens et en nous tous, et sur lequel nous ne reviendrons plus en arrière. Toujours de l’avant !
Prier signifie lutter pour l’unité. Oui, lutter, car notre ennemi, le diable, comme le dit la parole elle-même, est le diviseur. Jésus demande l’unité dans l’Esprit Saint, de faire l’unité. Le diable divise toujours, parce que diviser lui est profitable. Il insinue la division, partout et de toutes les façons, alors que l’Esprit Saint fait toujours converger vers l’unité. Le diable, en général, ne nous tente pas à propos de la haute théologie, mais sur la faiblesse de nos frères. Il est astucieux: il agrandit les erreurs et les défauts des autres, il sème la discorde, il provoque la critique et crée des factions. La voie de Dieu est une autre: il nous prend tels que nous sommes, il nous aime beaucoup, mais il nous aime comme nous sommes et nous prend comme nous sommes; il nous prend différents, il nous prend pécheurs, et il nous pousse toujours à l’unité. Nous pouvons le vérifier sur nous-mêmes et nous demander si, dans les lieux dans lesquels nous vivons, nous alimentons la conflictualité ou si nous luttons pour faire grandir l’unité avec les instruments que Dieu nous a donnés: la prière et l’amour. En revanche, on alimente la conflictualité par le commérage, toujours, en disant du mal des autres. Le commérage est l’arme la plus simple que le diable possède pour diviser la communauté chrétienne, pour diviser la famille, pour diviser les amis, pour diviser toujours. L’Esprit Saint nous inspire l’unité.
Le thème de cette Semaine de prière concerne précisément l’amour: “Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance” (cf. Jn 15,5-9). La racine de la communion est l’amour du Christ, qui nous fait dépasser les préjugés pour voir dans l’autre un frère et une sœur qu’il faut toujours aimer. Alors nous découvrons que les chrétiens d’autres confessions, avec leurs traditions, avec leur histoire, sont des dons de Dieu, sont des dons présents sur les territoires de nos communautés diocésaines et paroissiales. Commençons à prier pour eux et, quand cela est possible, avec eux. Nous apprendrons ainsi à les aimer et à les apprécier. La prière, rappelle le Concile, est l’âme de tout le mouvement œcuménique (cf. Unitatis redintegratio, n. 8). Que la prière soit donc le point de départ pour aider Jésus à réaliser son rêve: que tous soient un.

Je salue cordialement les personnes de langue française. En cette semaine de prière pour l’unité, je vous invite à prier pour les chrétiens des autres confessions, et, lorsque cela est possible, à prier avec eux. Ainsi nous apprendrons à les aimer et à les apprécier. Et que Dieu vous bénisse !

HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B « OÙ DEMEURES-TU ? » TEXTES : I SAMUEL 3, 3B-10.19, I CORINTHIENS1 6,13C-15A.17-20 ET JEAN 1, 35-42.

15 janvier, 2021

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Ou-demeures-tu_a989.html

HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B « OÙ DEMEURES-TU ? »
TEXTES : I SAMUEL 3, 3B-10.19, I CORINTHIENS1 6,13C-15A.17-20 ET JEAN 1, 35-42.

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Ce beau passage de l’évangile de saint Jean qui vient d’être lu me remplit toujours d’une grande émotion par la question « Où demeures-tu? » et celui du livre du prophète Samuel résonne en moi avec les paroles du chant de Robert Lebel : « Seigneur que veux-tu que je fasse? »
Pourquoi autant d’émotion devant ces textes me suis-je demandé ? Je vais essayer de trouver la réponse avec vous.

I – André et l’autre disciple de Jean-Baptiste
Pour commencer disons que les détails du passage de l’évangile selon saint Jean sonnent vrais et nous renvoient à des souvenirs de certaines de nos rencontres les plus importantes dans notre vie. On peut penser volontiers qu’André et l’autre disciple restent avec Jésus de 4 heures de l’après-midi jusqu’aux petites heures du matin.
Ils sont déjà en recherche de Dieu puisqu’ils sont venus près de Jean-Baptiste qui invitait à une conversion radicale et à une remise de sa vie à Dieu. Devant Celui que Jean-Baptiste désigne par le titre « Agneau de Dieu » que nous reprenons à chaque messe surgit un désir de le connaître plus intimement. De là leur question « Où demeures-tu ? ». La réponse de Jésus les comble « Venez et voyez ».
André et l’autre disciple de Jean-Baptiste dont le nom n’est pas donné le suivent et demeurent avec lui. On peut imaginer leur partage au soleil couchant dans une hutte de terre battue remplie de lumière, de joie et d’ouverture au plan de Dieu annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament dont ils se rappellent des passages appris à la synagogue. Ce colloque et ces échanges brûlent leurs cœurs. Ils en sortent emballés et André amène son frère Pierre à Jésus en lui disant « Nous avons trouvé le Messie ». Ils ont saisi toute la profondeur de ce titre l’« Agneau de Dieu » qui est une façon de désigner le Messie attendu par Israël.
Ce titre donne le sens profond de la destinée de Jésus qui l’amènera sur la croix. Jésus a sûrement été surpris lui-même de cette désignation lourde de sens dans l’Écriture, car l’ « Agneau de Dieu » annoncé par les prophètes est un Messie souffrant pour le salut de tous. Jésus et les premiers disciples savent qu’ils s’ouvrent à quelque chose d’inconnu et qui les dépasse.
C’est ce qui arrive à Samuel dans le récit de la première lecture

II – Le prophète Samuel
Le jeune Samuel est déjà consacré au Seigneur par sa mère. On imagine qu’il a suivi religieusement ses conseils en acceptant de demeurer au temple. Sa vie se déroule de façon précise et ordonnée. Il fait le service qui lui est demandé. Il est bon serviteur du grand prêtre Eli. Et que se passe-t-il? Cette voix qui par trois fois le réveille vient de Dieu. Il ne le réalise pas tout de suite. Le grand prêtre en homme sage et avisé lui conseille de répondre « Parle, ton serviteur écoute ». C’est la réponse qui changera toute la vie du jeune Samuel.
Il ne sait pas exactement, lui aussi, comme les disciples et Jésus, ce qui se passera concrètement dans sa vie, mais il fait un pas irréversible en répondant « Me voici! Parle, ton serviteur écoute » et ces mots le mettent en était d’écoute permanente et d’ouverture à la volonté de Dieu sur lui.
On sait que, par la suite, il aura à réaliser une mission difficile de prophète et de messager du Seigneur. Il sera celui qui consacrera Salomon, puis David comme rois d’Israël. Le service du prophète Samuel s’est déroulé durant une période de transition de l’histoire d’Israël. Il a été reconnu comme un des grands personnages de l’histoire du peuple d’Israël. Pendant 80 ans, il a gardé une ouverture totale à Dieu dans des situations difficiles. Il fut un témoin fidèle de l’Alliance de Dieu avec Abraham et David que Jésus viendra mener à sa perfection.

III – Application
En vous racontant à ma façon ces deux scènes, j’ai compris pourquoi elles me remplissaient de tant d’émotion. La réponse c’est qu’elles rejoignent de grands pans de ma vie.
Encore jeune, comme Samuel, j’ai entendu l’appel du Seigneur. Mes éducateurs et mes parents m’ont encouragé à répondre « Me voici! Parle, ton serviteur écoute ». Eux, comme moi, ne connaissaient pas tout le parcours qui suivrait, mais celui-ci m’a conduit au Grand Séminaire et au presbytérat.
Je suis devenu prêtre au service de mes frères et sœurs dans des années de grands changements au Québec et aussi de belles réalisations où la présence du Seigneur se manifestait sous diverses formes toutes plus surprenantes les unes que les autres. Il serait trop long de raconter en détail les chemins de mon ministère. Je continue de me lever et de dire, à un âge avancé, « Me voici, Seigneur, parle ton serviteur écoute ».
Les retombées du texte de l’évangile se concentrent pour moi dans le « Venez et voyez ».
« Venez et voyez » c’est pour moi prendre du temps pour la prière personnelle, pour la lecture de la Parole de Dieu et pour la méditation de celle-ci. C’est aussi me garder des espaces de paix et de calme chez moi ou à la campagne où la présence de Dieu dans la nature et aussi sa présence cachée se manifestent à mon cœur. Il se peut que ces chemins vous rejoignent vous aussi.
La familiarité avec Jésus n’est pas de trop dans une recherche de Dieu et dans un volonté de répondre à ses appels dans notre vie de tous les jours, dans notre profession, dans la vie de couple, dans l’éducation des enfants, dans les projets pastoraux, dans notre témoignage de foi etc.
Ce qui est important c’est l’attention à la présence du Christ qui se manifeste de diverses façons dans nos vies.
Il se trouve partout où un de mes frères ou une de mes soeurs est dans le besoin.
Il est là au milieu de nous lorsque deux ou trois sont réunis en son nom.
Il est présent de facon spécial dans les signes qu’Il a donné à son Église, les sacrements de la foi.
Ouvrons nos yeux et nos coeurs pour reconnaître cette présence à nulle autre pareille qui nous rejoint au plus profond de notre être.

Conclusion
À mesure que les lectures d’aujourd’hui s’enracinaient en moi, cette homélie est devenue comme un témoignage personnel que je ne pouvais éviter si je voulais rendre l’émotion qu’ils suscitaient en moi.
À chacune et à chacun de savoir demander « Où demeures-tu » et après être allé et avoir vu, de pouvoir répondre « Me voici! Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ».
Amen!

Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LE BAPTÊME DU SEIGNEUR ANNÉE B « UNE INAUGURATION À NULLE AUTRE PAREILLE » TEXTES : ISAÏE 55, 1-11, 1 JEAN 5, 1-9 ET MARC 1, 7-11.

8 janvier, 2021

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a987.html

HOMÉLIE POUR LE BAPTÊME DU SEIGNEUR ANNÉE B « UNE INAUGURATION À NULLE AUTRE PAREILLE » TEXTES : ISAÏE 55, 1-11, 1 JEAN 5, 1-9 ET MARC 1, 7-11.

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Vous avez probablement participé à une inauguration d’un monument, d’un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l’événement en l’entourant soit d’un décorum particulier soit d’éléments d’animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s’applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd’hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C’est ainsi que le voit l’évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d’une inauguration signalés il y a un instant.

I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s’est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d’un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C’est le grand mérite de Jean-Baptiste d’avoir su reconnaître en Jésus l’Envoyé du Père, celui qu’on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l’Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.

II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C’est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n’a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu’il désire être baptisé lui aussi, non parce qu’il a besoin de se convertir, mais parce qu’il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu’il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu’au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l’accompagnent : les cieux se déchirent, l’Esprit descend sous la forme d’une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu’il a vu juste.

Voilà comment se passe l’inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d’une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.

III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d’une inauguration, comme on l’a dit au début, ouvre sur un avenir qu’on espère, mais qui n’est pas exempt d’inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l’eau du Jourdain s’engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu’il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l’avant dans la voie d’un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).

Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d’humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l’amour de Dieu pour l’humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu’il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d’une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd’hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t’aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »

Amen!

Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR OU FÊTE DES ROIS 2021 ANNÉE B : « MARCHER, SE PROSTERNER, REPARTIR COMME LES MAGES » TEXTES : ISAÏE 60, 1-6, ÉPHÉSIENS 3, 2-3A.5-6 ET MATHIEU 2, 1-12.

5 janvier, 2021

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2021-Annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a988.html

HOMÉLIE POUR L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR OU FÊTE DES ROIS 2021 ANNÉE B : « MARCHER, SE PROSTERNER, REPARTIR COMME LES MAGES »
TEXTES : ISAÏE 60, 1-6, ÉPHÉSIENS 3, 2-3A.5-6 ET MATHIEU 2, 1-12.

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Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l’Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l’universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.

I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages – c’est le mot de l’évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite – venus d’on ne sait où représentent l’humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».

II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l’occasion aujourd’hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C’est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C’est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n’est pas faite d’éclats passagers à la manière d’un gala ou d’un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l’avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ». Sa gloire rayonne dans l’humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.

III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c’est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l’étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.

Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR OU FÊTE DES ROIS 2021 ANNÉE B : « MARCHER, SE PROSTERNER, REPARTIR COMME LES MAGES » TEXTES : ISAÏE 60, 1-6, ÉPHÉSIENS 3, 2-3A.5-6 ET MATHIEU 2, 1-12.

2 janvier, 2021

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2021-Annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a988.html

HOMÉLIE POUR L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR OU FÊTE DES ROIS 2021 ANNÉE B : « MARCHER, SE PROSTERNER, REPARTIR COMME LES MAGES »
TEXTES : ISAÏE 60, 1-6, ÉPHÉSIENS 3, 2-3A.5-6 ET MATHIEU 2, 1-12.

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Boch, Triptyque de l’Adoration des Mages

Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l’Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l’universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.

I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages – c’est le mot de l’évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite – venus d’on ne sait où représentent l’humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».

II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l’occasion aujourd’hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C’est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C’est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n’est pas faite d’éclats passagers à la manière d’un gala ou d’un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l’avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ». Sa gloire rayonne dans l’humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.

III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c’est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l’étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.

Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec