Archive pour août, 2011

La création des animaux

31 août, 2011

La création des animaux dans images sacrée RaffaelloCreazioneAnimali
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Jean Paul II: Témoigner de Dieu le Père: la réponse chrétienne à l’athéisme (1999)

31 août, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/audiences/1999/documents/hf_jp-ii_aud_14041999_fr.html

JEAN-PAUL II

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 avril 1999

Témoigner de Dieu le Père: la réponse chrétienne à l’athéisme   

Lecture: Sg 13, 1.3.5

1. L’orientation religieuse de l’homme vient de sa nature même de créature, ce qui le pousse à aspirer à Dieu, par qui il est créé à sa propre image et ressemblance (cf. Gn 2, 17). Vatican II a enseigné que «l’aspect le plus sublime de la dignité humaine se trouve dans cette vocation de l’homme à communier avec Dieu. Cette invitation que Dieu adresse à l’homme de dialoguer avec Lui commence avec l’existence humaine. Car, si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créé par amour et, par amour, ne cesse de de lui donner l’être; et l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur» (Gaudium et spes, n. 19).
La voie qui conduit les êtres humains à la connaissance de Dieu le Père est Jésus-Christ, le Verbe fait chair, qui vient à nous dans la force de l’Esprit Saint. Comme je l’ai souligné dans les précédentes catéchèses, une telle connaissance n’est authentique et complète que si elle ne se réduit pas à une acquisition de l’intellect seul, mais qu’elle concerne de façon vivante toute la personne humaine. Celle-ci doit offrir au Père une réponse de foi et d’amour, en ayant conscience que, avant de le connaître, nous avons déjà été quant à nous connus et aimés par Lui (cf. Ga 4, 9; 1 Co 13, 12; 1 Jn 4, 19).
Malheureusement, ce lien intime et vital avec Dieu, altéré par la faute de nos ancêtres dès le début de l’histoire, est vécu par l’homme de façon fragile et contradictoire, menacé par le doute et souvent interrompu par le péché. L’époque contemporaine a connu des formes particulièrement destructrices d’athéisme «théorique» et «pratique» (cf. Lettre encyclique Fides et ratio, nn. 46-47). Le sécularisme, en particulier, se révèle dangereux en raison de son indifférence à l’égard des questions ultimes et de la foi: il exprime de fait un modèle d’homme totalement détaché de la référence au Transcendant. L’athéisme «pratique» est ainsi une réalité concrète amère. S’il est vrai qu’il se manifeste surtout dans les civilisations les plus économiquement et techniquement avancées, ses effets s’étendent égale- ment aux situations et aux cultures qui commencent actuellement un processus de développement.
2.’Il faut se laisser guider par la Parole de Dieu pour déchiffrer cette situation du monde contemporain et répondre aux graves questions qu’elle pose.
En partant de l’Ecriture Sainte, on remarquera immédiatement qu’elle ne mentionne pas l’athéisme «théorique», alors qu’elle se soucie de repousser l’athéisme «pratique». Le Psalmiste qualifie de sot celui qui pense: «Non, plus de Dieu» (Ps 14, 1), et se comporte en conséquence: «Corrompues, abominables leurs actions; non, plus d’hon- nête homme» (ibid.). Dans un autre Psaume, celui qui est blâmé est «l’homme avide qui bénit méprise Yahvé, l’impie, arrogant, ne cherche point: « Pas de Dieu! » voilà toute sa pensée» (Ps 10, 4).
Plus que d’athéisme, la Bible parle d’impiété et d’idolâtrie. L’impie et l’idolâtre est celui qui préfère au vrai Dieu une série de produits humains, faussement considérés divins, vivants et agissants. A l’impuissance des idoles, et également de ceux qui les fabriquent, sont consacrés de longs réquisitoires prophétiques. Avec une véhémence dialectique, ceux-ci opposent à la vacuité et à l’ineptie des idoles fabriquées par l’homme, la puissance du Dieu créateur et auteur de prodiges (cf. Is 44, 9- 20; Jr 10, 1-16). Cette doctrine atteint son développement le plus ample dans le Livre de la sagesse (Cf. Sg 13-15), où est présentée la voie, qui sera ensuite évoquée par saint Paul (cf. Rm 1, 18-23), de la connaissance de Dieu à partir des choses créées. Etre «athées» signifie alors ne pas connaître la vraie nature de la réalité créée, mais la rendre absolue et, pour cela même, «l’idolâtrer», au lieu de la considérer comme une trace du Créateur et une voie qui conduit à Lui.
3. L’athéisme peut même devenir une forme d’idéologie intolérante, comme le révèle l’histoire. Les deux derniers siècles ont connu des courants d’athéisme théorique qui ont nié Dieu au nom d’une prétendue autonomie absolue, qu’elle soit de l’homme, de la nature ou de la science. C’est ce que souligne le Catéchisme de l’Eglise catholique: «L’athéisme se fonde souvent sur une fausse conception de l’autonomie humaine, poussée jusqu’au refus de toute dépendance à l’égard de Dieu» (n. 2126).
Cet athéisme systématique s’est imposé pendant des décennies en offrant l’illusion que, en éliminant Dieu, l’homme aurait été plus libre, tant psychologiquement que socialement. Les principales objections avancées, en particulier à l’égard de Dieu le Père, se fondent autour de l’idée que la religion constituerait pour les hommes une valeur de type compensatoire. Une fois écartée l’image du Père terrestre, l’homme adulte projeterait en Dieu l’exigence d’un père amplifié, dont il devrait à son tour s’affranchir parce qu’il empêcherait le processus de maturation des êtres humains.
Face aux formes d’athéisme et à leurs motivations idéologiques, quelle est l’attitude de l’Eglise? L’Eglise ne déprécie pas l’étude sérieuse des composantes psychologiques et sociologiques du phénomène religieux, mais elle refuse avec fermeté l’interprétation de la religiosité comme projection de la psychée humaine ou comme résultat des conditions sociologiques. En effet, l’expérience religieuse authentique n’est pas une expression d’infantilisme, mais une attitude mûre et noble d’accueil de Dieu, qui répond à l’exigence d’une signification globale de la vie et qui engage de façon responsable en vue d’une société meilleure.
4. Le Concile a reconnu que, dans la genèse de l’athéisme, les croyants ont pu jouer un rôle, n’ayant pas toujours manifesté de façon adéquate le visage de Dieu (cf. GS, n. 19; CEC, n. 2125).
Dans cette perspective, c’est précisément dans le témoignage du véritable visage de Dieu le Père que se trouve la réponse la plus convaincante à l’athéisme. Certes, cela n’exclut pas, mais exige également une présentation correcte des motifs d’ordre rationnel qui conduisent à la reconnaissance de Dieu. Malheureusement, ces raison sont souvent occultées par des conditionnements dus au péché et à de multiples circonstan- ces culturelles. C’est l’annonce de l’Evangile, resposant sur le témoignage d’une charité intelligente (cf. GS, n. 21), qui est alors la voie la plus efficace afin que les hommes puissent entrevoir la bonté de Dieu et progressivement en reconnaître le visage miséricordieux.

LES « ANIMAUX DU PAPE » À LA UNE DE L’OSSERVATORE ROMANO

31 août, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28791?l=french

LES « ANIMAUX DU PAPE » À LA UNE DE L’OSSERVATORE ROMANO

Des vaches dont le lait n’a pas souffert de Tchernobyl

ROME, Mardi 30 août 2011 (ZENIT.org)– Un renard, des petits faucons, mais aussi 25 vaches frisones, 300 poules, 60 poulets, des abeilles et des poissons : les « animaux du pape » coulent des jours prospères à Castel Gandolfo et ils font la Une de L’Osseratore Romano en italien du 31 août, sous la plume de Mario Ponzi.
Les oliviers centenaires donnent suffisamment d’huile – par pression à froid – pour les besoins du Vatican et le surplus est vendu au supermarché interne, accessible aux employés de la Cité du Vatican, tout comme les fruits du verger et du potager, le lait de ces bonnes vaches qui donnent chacune 50 litres par jour, les oeufs, le miel des ruches du pape, et les poissons de ses bassins. La pépinière fournit la Cité du Vatican et notamment le palais apostolique. Les poules, libres, élevées entre terre et ciel, produisent quelque 200 oeufs par jour.
Les jeunes faucons préservent les abricots et les pêches des pillards ailés. Le braque de garde dissuade le renard de s’approcher du poulailler pontifical, dans le domaine de Castel Gandolfo, les « Villas pontificales », « Ville pontificie », fameuses aussi pour leur roseraie et la floriculture, sur les ruines d’un domaine impérial planté d’arbres aux nombreuses essences.
Le directeur des Ville, M. Saverio Petrillo, rappelle que le domaine a aussi accueilli des hôtes assez remuants comme ces deux sangliers, cadeau du Père Zénon de Nomadelfia au pape Paul VI, ou ces gazelles offertes au pape Pie XI par le délégué apostolique en Egype. Le pape y était très attaché : lorsqu’il se trouvait à Castel Gandolfo, Pie XI allait les voir tous les jours, et jamais les mains vides, prenant la plus petite dans ses bras.
Ce même pape Pie XI voulait que « sa » ferme répondît aux exigences de l’agriculture moderne, tout en gardant un aspect rustique, champêtre. Elle possède aujourd’hui une « pasteurisatrice » dernier cri, explique le responsable de la ferme, Giuseppe Bellapadrona : le lait est pasteurisé à 75°, ce qui préserve ses qualités nutritives et donne un lait de grande qualité, riche en protéines.
Ces vaches de haut lignage – enregistrées sur le « Livre de la frisonne italienne » – jouissent d’appartements modernes rénovés en 2008, ce qui en fait un milieu de vie salubre et confortable, avec un maximum de liberté sous ce cabanon ouvert sur quatre côtés. Leur table aussi est très riche et inspirée par les traditions locales : leur foin est saupoudré de fromage parmesan ! Le maïs provoquerait des fermentations anormales du fromage. Modernissime, le système de nettoyage des zones de nuit et de jour et celle de la traite, mais la production est soumise au quota de 600 litres par jour.
Leur lait a été particulièrement utile et apprécié à l’époque du désastre de Tchernobyl : le nuage de celsium avait pollué une grande partie de la campagne italienne. Or les « vaches du Vatican » mangeaient depuis des années déjà du foin conservé à l’abri sous des toiles imperméables. Lorsque les techniciens sont venus contrôler le lait, ils ne trouvèrent aucune trace des radiations ! Les autorités sanitaires conseillèrent donc aux mamans de jeunes enfants et des personnes ayant d’urgence besoin de lait de s’adresser à la ferme du vatican.
Anita S. Bourdin

Le Sermon sur la montagne.

30 août, 2011

Le Sermon sur la montagne. dans images sacrée 800px-Via_Vitae_de_Joseph_Chaumet_-_Le_Sermon_sur_la_montagne
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Sermon_on_the_Mount

L’espérance dans l’épreuve (Rm 5,5; Ep 1,18-20) (fr. Jean Lévêque, ocd)

30 août, 2011

du site:

http://j.leveque-ocd.pagesperso-orange.fr/elpis.htm

L’espérance dans l’épreuve (Rm 5,5; Ep 1,18-20)

 Pour introduire la deuxième année préparatoire au grand Jubilé de la rédemption, année « spécialement consacrée à l’Esprit Saint et à sa présence sanctificatrice à l’intérieur de la communauté des disciples du Christ », le pape Jean-Paul II écrivait: « Il importera de redécouvrir l’Esprit comme Celui qui construit le Royaume au cours de l’histoire et prépare sa pleine manifestation en Jésus Christ, en animant les hommes de l’intérieur et en faisant croître dans la vie des hommes les germes du salut définitif qui adviendra à la fin des temps. Dans cette perspective eschatologique, les croyants seront appelés à redécouvrir la vertu théologale de l’espérance, dont ils ont ¢naguère entendu l’annonce dans la Parole de vérité, l’Évangile’ (Col 1,5) »( A l’approche du troisième millénaire, 44.46).
Pour mieux replacer le vécu de nos communautés sur cet axe d’un effort proposé à l’Église tout entière, méditons un court verset de saint Paul (Rm 5,5) qui unit étroitement les deux thèmes de l’Esprit et de l’espérance. 
Saint Paul commence (v.1-4) par nous resituer dans notre existence réelle de croyants: 

1          Ayant donc été justifiés par la foi,
            nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ;
2          par lui nous avons accès à cette grâce où nous sommes établis,          
                    et nous mettons notre fierté dans l’espérance de la gloire de Dieu.
3          Ce n’est pas tout: nous mettons aussi notre fierté dans les tribulations,
            sachant que la tribulation produit la constance,
4          la constance la vertu-éprouvée,
            la vertu-éprouvée l’espérance.                      
Ainsi déjà nous avons été justifiés: en réponse à notre foi, Dieu a fait de nous des justes, des croyants a-justés maintenant à son plan d’amour. Déjà nous sommes en paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ: nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils (v.10). Déjà nous sommes établis dans la grâce, dans la faveur et l’amitié de Dieu; et déjà nous pouvons espérer la vie future, le salut final: nous sommes sauvés par la vie du Fils (v.10) et promis à la gloire de Dieu (v.2b).
Mais l’aujourd’hui du  chrétien et de la communauté est fait également de « tribulations », c’est-à-dire de détresses, d’afflictions, et d’épreuves apostoliques. Dans l’Ancien Testament, le mot thlipsis, traduit ici par « tribulation », « désigne surtout les tribulations du peuple et des hommes pieux. Ainsi, dans les Psaumes, il vise les malheurs du juste (Ps 37,19; 50,15). Dans le judaïsme, les détresses sont un signe de la fin des temps (l’ère messianique ne s’instaure qu’après les douleurs de l’enfantement), la tribulation doit encore venir. Pour les chrétiens, elle est venue, l’ère eschatologique est déjà là: dans le Nouveau Testament, et spécialement chez Paul, le mot jour un grand rôle. La condition des fidèles, et surtout des apôtres, est de connaître la tribulation (cf. Ac 11,19; 17,5s; 2 Co 1,4s; Ph 4,14). C’est même une condition à laquelle les missionnaires et les fidèles ne peuvent échapper (Jn 16,33; Ac 14,22; 1 Th 3,3). À la tribulation s’attache, dans le Nouveau Testament, une note eschatologique perceptible en plusieurs textes (Mt 24,9-28; Ap 1,9; 7,14). Paul veut dire (ici en Rm 5) que le croyant ne met son orgueil ni dans les détresses considérées en elles-mêmes, ni dans les efforts qu’il ferait pour les surmonter; il place toute son assurance dans la grâce de Dieu qui se déploie précisément dans la faiblesse de l’homme (2 Co 12,9s) » (TOB 461c). 
Notre espérance de la gloire de Dieu est donc à vivre dans la tribulation. Mais nous ne sommes pas sans appui: parce que nous sommes justifiés, réconciliés, admis à la gloire de Dieu, nous avons droit à une vraie fierté, dont saint Paul parle à trois reprises dans ce passage de Rm 5:
- au verset 11, il s’agira de notre « fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ »;
- au verset 2b, Paul se montre plus précis, et parle de « notre fierté dans l’espérance de la gloire de Dieu ». C’est la fierté qui regarde l’avenir.
- au verset 3a, l’expression est paradoxale: il s’agit de notre fierté dans les tribulations. C’est la fierté pour aujourd’hui.
Dans la pensée de Paul, c’est donc bien notre fierté en Dieu qui doit demeurer au milieu des tribulations. Nous ne pouvons être fiers de nous, car par nous-mêmes, nous sommes « sans force » (v.6) pour assumer les détresses; mais nous nous appuyons sur la grâce et la faveur de Dieu, sur sa puissance qui se déploiera dans notre faiblesse (2 Co 12,9s), sur l’espérance que Dieu donne et la certitude de rejoindre sa gloire.

Nous découvrons alors un chemin qui va de la tribulation à l’espérance. 
Notre foi, certes, se heurte à des contradictions, à des incompréhensions, à des handicaps. Le fossé se creuse parfois douloureusement entre ce que nous attendons et ce que nous devons affronter, entre ce que nous serons et notre condition actuelle. Mais selon Paul nous allons déjà de succès en succès. La première victoire du cro­yant, dans l’épreuve, sera la constance (hypomonè) : la force à souffrir, le courage pour tenir le choc; et la seconde sera une victoire sur l’usure, la dokimè, c’est-à-dire un test réussi dans la durée, une « vertu-éprouvée ». Et ces deux victoires au cœur de l’épreuve sont déjà la mise en œuvre de l’espérance, parce que tout au long de ce combat le croyant se voit contraint d’en appeler à la fidélité de Dieu. 
Ainsi, c’est la même espérance chrétienne qui attend de Dieu la gloire pour l’au-delà et qui oriente l’aujourd’hui vers Dieu qui promet et qui tient ses promesses. Nous touchons là l’un des paradoxes du salut dans le Christ: le salut final, sous sa forme eschatologique, demeure objet d’espérance (Rm 8,24), mais il est sans cesse anticipé dans l’aujourd’hui du chrétien justifié. Notre foi chrétienne anticipe la gloire; la gloire illumine pour nous la vie quotidienne.
Notre espérance n’est donc pas détruite, mais renforcée par la tribulation. Elle se traduit déjà, dans l’aujourd’hui, par la constance; elle se « teste » au long de notre vie concrète.
Cette espérance, courageuse et victorieuse, ne saurait tromper ni mener à l’échec. Elle ne nous laissera jamais devant Dieu sans assurance; nul n’aura jamais à en rougir.
Pourquoi ne peut-elle décevoir? La réponse de Paul est surprenante:
v.5  « parce que l’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ». 

L’amour a été versé et demeure versé (ekkechutai): c’est le résultat durable d’une action passée. Mais qu’est-ce que Paul entend ici par « l’amour de Dieu »?
On pourrait comprendre: l’amour que nous avons pour Dieu. En ce cas l’Esprit Saint nous donne d’aimer Dieu; il atteste en nous que notre amour pour Dieu n’est pas vain. Puisque nous pouvons aimer Dieu, cela nous garantit l’espérance que nous mettons en lui.
Mais là n’est pas le vrai sens. En réalité Paul veut dire: « l’amour que Dieu a pour nous a été répandu dans nos cœurs ». Cela est déjà vrai au niveau de l’expérience intime: l’Esprit Saint fait grandir en nous la certitude que nous sommes aimés de Dieu, et cela rend notre espérance plus assurée: cet amour que Dieu nous porte garantit la fidélité à ses promesses. Cependant la phrase de Paul se vérifie également à un niveau plus fondamental, celui de la présence directe de l’Esprit Saint, antérieurement à notre certitude et indépendamment de la conscience que nous en prenons. En nous donnant le Saint-Esprit, selon le dessein de son amour, Dieu déjà commence d’accom­plir sa promesse. En l’Esprit qui nous habite, nous tenons déjà l’objet de notre espérance autant qu’il peut se faire ici-bas, et nous anticipons la possession de la gloire. En l’Esprit qui nous a été donné, notre espérance est déjà certaine; l’Esprit Saint garantit lui-même en nous l’amour que Dieu nous porte et la promesse qu’il nous fait. 
L’Esprit Saint est donc un acompte sur la vie éternelle, comme Paul le dira en Ep 1,14: « Vous avez été marqués d’un sceau par l’Esprit promis, l’Esprit Saint, ces arrhes de notre héritage ».
Notre raison d’espérer, c’est que le Dieu d’amour agit déjà en nous par son Esprit; et à l’amour de Dieu, ainsi attesté et garanti par la présence active de l’Esprit Saint, « rien ne pourra jamais nous arracher » (Rm 8,35.39). 
Cet amour que Dieu nous porte, l’Esprit Saint l’a versé « dans notre cœur ». 
Le cœur (hb: leb; grec: kardia) est le terme le plus riche et le plus souple dont disposent l’Ancien Testament et l’ensemble de la Bible pour décrire l’intériorité de l’homme et spécialement du croyant. Le cœur se présente comme le concept le plus synthétique pour désigner le sujet de l’expérience spirituelle, et celui qui met le mieux en relief la prédominance de la volonté dans la psychologie biblique. À la fois conscience et mémoire, intuition et énergie, force de permanence et tension vers le but, à la fois réceptif, puisqu’il est le point de résonance de tous les affects, et créatif, puisqu’en lui les impressions et les idées se muent en décisions et en projets, le cœur est le tout de l’homme intérieur et le lieu privilégié du risque de la foi. 
L’amour de Dieu pour nous saisit donc l’homme au plus intime de son être, au plus profond de son intelligen­ce, de sa volonté et de son affectivité, en ce centre qui n’est accessible qu’à Dieu et son Esprit (Rm 8,27). Dès lors cette agapè que Dieu nous porte va être pour nous objet de connaissance, d’expérience intérieure, d’attachement volontaire; et c’est toujours à cet amour de Dieu qu’il nous faut revenir pour trouver de nouveau, en pleine tribulation, la racine et la garantie de notre espérance, ainsi que nos raisons d’avancer vers la gloire promise.

Ces intuitions pauliniennes peuvent enrichir et illuminer comme de l’intérieur nos réflexions touchant le présent et l’avenir de  nos communautés. 

1.    Il n’y a pas d’espérance véritable qui ne pointe, en définitive, vers la gloire de Dieu que nous aurons en partage. Toute espérance pour la prière, la mission ou la vie quotidienne de nos communautés est à replacer fidèlement sur l’horizon de la gloire, car cette gloire est le projet ultime de Dieu pour tous les hommes. L’horizon de la gloire, c’est celui que scrutent tous les croyants; et notre espérance carmélitaine n’est jamais séparable de l’espérance du Corps du Christ tout entier. « Nous mettons notre fierté dans l’espérance de la gloire de Dieu ». 
2.    Les tribulations de nos communautés non seulement trouvent leur sens face à l’horizon de la gloire, mais sont très concrètement, pour nous, une invitation à l’espérance. Les épreuves appellent une confiance mise en Dieu seul. Chacune de nos détresses devient un point d’impact de la puissance de Dieu, qui se déploie dans notre faiblesse. « Nous mettons notre fierté également dans les tribulations ». 
3.    L’espérance de la gloire, loin de démobiliser les communautés, ranime les forces de chaque sœur pour préparer et hâter l’avènement définitif du Règne de Dieu; et cela prend place au quotidien dans le cœur de chacune et dans la communauté porteuse du charisme thérésien. L’Esprit Saint, animant de l’intérieur chaque sœur et chaque communauté, fait croître jour après jour « les germes du salut définitif qui adviendra à la fin des temps ». 
4.    Nous avons à réagir, personnellement et communautairement, contre les impressions négatives d’échec, d’illusion ou de déception. « L’espérance ne déçoit pas », elle ne trompe pas, ne débouche pas sur la tristesse ou sur la démission. Il nous faut donc consentir cette ascèse de la mémoire que saint Jean de la Croix met en rapport avec l’espérance, afin de ne rien laisser entrer en nous et dans l’espace communautaire qui puisse entamer la joie de servir et de louer. « Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, montera la garde à l’entrée de nos cœurs et de nos pensées dans le Christ Jésus » (Ph 4,7).
5.    Pour revenir à des perspectives d’espérance, pour replacer tout notre vécu et tous nos projets sur l’horizon de la victoire et de la réussite de Dieu, il faut nous offrir à l’action de l’Esprit qui verse dans nos cœurs l’amour que Dieu nous porte en Jésus Christ. Toutes nos initiatives de dialogue et de charité constructive rejoindront alors l’amour de Dieu en acte dans nos vies et dans nos communautés. Et l’Esprit Saint sera lui-même le garant de notre espérance communautaire comme il est déjà le lien vivant entre les sœurs.

² Partons maintenant, pour compléter notre méditation, d’un deuxième texte paulinien, l’épître aux Éphésiens 1,17-19.
« Daigne le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de la gloire, vous donner un esprit de sagesse et de révélation qui vus le fasse vraiment connaître! Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel » (littéralement: « quelle est l’espérance de votre appel, l’espérance liée à votre appel »), quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous, les croyants, selon la vigueur de sa force ».
Cette insistance sur une pénétration personnelle dans le mystère de Dieu est typique des dernières épîtres de Paul. Au début de son ministère, dans ses grandes épîtres, il réclamait de ses disciples la foi; mais cette foi était, à ses yeux, un engagement global de la personne envers le Christ. Dans les épîtres de la captivité, Paul se soucie davantage de la compréhension toujours nouvelle que chaque disciple doit avoir de Dieu et de son œuvre de salut; et cette entrée dans le mystère et le projet de Dieu se réalise grâce à une révélation: le Père de a gloire illumine lui-même les yeux de notre cœur.                                                                                                                                 

² Partons maintenant, pour compléter notre méditation, d’un deuxième texte paulinien:

l’épître aux Ephésiens 1,18s.
« Daigne le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de la Gloire, vous donner un esprit de sagesse et de révélation, qui vous le fasse vraiment connaître! Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel » (littéralement: « quelle est l’espérance de votre appel, l’espérance liée à votre appel »), quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous, les croyants, selon la vigueur de sa force ».
Cette insistance sur une pénétration personnelle dans le mystère de Dieu est typique des dernières épîtres de Paul. Au début de son ministère, dans ses grandes épîtres, il réclamait de ses disciples la foi; mais cette foi était, à ses yeux, un engagement global de la personne envers le Christ. Dans les épîtres de la captivité, Paul se soucie davantage de la compréhen-sion toujours nouvelle que chaque disciple doit avoir de Dieu et de son œuvre de salut; et cette entrée dans le mystère et le projet de Dieu se réalise grâce à une révélation: le Père de la gloire illumine lui-même les yeux de notre cœur.
Le Dieu qui a dit au début du monde: « Que du sein des ténèbres brille la lumière » est celui qui a brillé dans nos cœurs, expliquait Paul en 2 Co 4,6; et cette lumière de Dieu en nous révèle « la gloire de Dieu qui est sur la face du Christ ». D’après notre texte d’Ephésiens 1,18s, cette même lumière de Dieu qui illumine les yeux de notre cœur nous découvre trois choses:

- l’espérance qui nous est offerte,
- les trésors de gloire qui nous attendent,
- la puissance que Dieu a déployée en la personne du Christ.

Et les trois sont liées: l’objet à espérer, ce sont les trésors de gloire, et ces trésors de gloire nous viennent par la vigueur de la force de Dieu qui a ressuscité le Christ d’entre les morts.
Touchant l’espérance au quotidien, il faut souligner le lien que Paul établit entre l’espérance et l’appel du Seigneur. Quand les yeux de notre cœur sont illuminés, nous découvrons « quelle est l’espérance de notre appel », et donc qu’une espérance vivante s’enracine dans notre vocation, que l’espérance nous renvoie toujours à notre vocation, et que notre vocation nous ren-voie toujours à l’espérance.
Ailleurs, dans le texte majeur de Rm 5,5, Paul affirmait à l’instant: « L’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs  par le Saint-Esprit qui nous a été donné ».
Ces textes de Paul, en prise directe sur le mystère de la vie chrétienne éclairent à la fois notre espérance personnelle et notre espérance ecclésiale ou communautaire.
Au niveau personnel, chacun est habité par un grand nombre d’espoirs à court et moyen termes: l’espoir de réussir telle tâche, de se voir confier telle réalisation, l’espoir d’occuper telle place dans l’estime ou l’affection des autres, ou de faire reconnaître ou prévaloir des convictions très chères. Mais ces espoirs sont souvent déçus, contrariés par les circonstances, gênés ou réduits à néant par les projets des autres.
L’espérance, elle, n’amène jamais de déception,
-  parce qu’elle ne vise pas la réalisation d’un projet humain, mais l’accomplissement du projet de Dieu sur l’homme: la gloire, et pas moins que la gloire;
    – parce qu’elle s’appuie, non pas sur les forces ou l’habileté des hommes, mais sur la puissance de Dieu, celle qu’il a déployée et qu’il déploie sans cesse en Jésus Christ,
     -  parce qu’elle grandit en nous en même temps que l’amour et accompagne la présence de l’Esprit,
     -   parce qu’elle s’enracine en nous aussi profond que l’appel reçu de Dieu, celui du baptême et celui du Carmel.
D’où vient, alors, que nous nous lassons d’espérer? Souvent, c’est parce que nous nous trompons d’espérance: nous espérons parce que nous avons des raisons humaines de faire confiance à l’avenir: nous voyons déjà des chemins, des moyens, des assurances. Mais « voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer » (Rm 8,24). La véritable espérance est espérance en Dieu, en la force et en l’amour du Dieu fidèle. Espérer, c’est « attendre avec constance » ce qui viendra de Dieu, même si Dieu le fait advenir à travers nos efforts de pensée et d’ac­tion.
Quand nous sommes déroutés, déçus ou désabusés, c’est souvent que notre espérance n’est plus de niveau avec notre foi et notre amour, et qu’elle est retombée au niveau de l’espoir. Ce n’est plus alors l’espérance « ouverte par notre appel », ce ne sont plus « les yeux illuminés du cœur  » qui regardent l’avenir, ce n’est plus « la vigueur de la force de Dieu  » que nous laissons agir, et notre cœur guette d’autres richesses que « les trésors de gloire » enclos dans l’héritage de Dieu.
Le jour où, avec une joie venue d’en haut, nous avons répondu à l’appel, nous avons fait nôtre le projet de Dieu sur le monde, nous avons pris résolument la route de la gloire, qui ici-bas est la route de l’amour, et ce jour-là est née au creux de nous-mêmes une espérance très forte et très douce, celle-là même que Jésus nous propose de nouveau à chacune de nos conversions, à chacun de nos fiat, quand il vient « illuminer les yeux de notre cœur ».
En ce tournant du IIIème millénaire, nos communautés, comme l’Église tout entière, sont acculées à l’es­pérance. L’ampleur des problèmes est telle, si grand est le déséquilibre entre les besoins de l’évangélisation planétaire et les moyens disponibles, en hommes et en savoir, en techniques et en argent, que nous sommes contraints de nous tourner vers le Père de la gloire et vers « la puissance qu’il veut déployer en la personne du Christ ».
La rareté des vocations, qui touche de plein fouet tous nos diocèses, désécurise aussi nos monastères, et l’unique appui que nous ayons pour notre espérance est la consigne de Jésus: « Priez le maître de la moisson ». Dans beaucoup de secteurs d’activité ou de rayonnement, les communautés doivent restreindre les dispositifs et demander davantage encore à des moniales surchargées, et l’insécurité d’une grande partie du monde actuel s’insinue dans les cloîtres et dans les cœurs.
Mais les communautés, spécialement les communautés de contemplatives, doivent être exemplaires dans cette insécurité comme elles le sont pour la prière: elles doivent se situer résolument et joyeusement aux avant-postes de l’espérance. Plus que jamais, face aux mutations rapides de notre monde, les communautés doivent chanter l’espérance, célébrer l’espérance, offrir à Dieu, en même temps que le sacrifice de louange, l’holocauste de l’espérance. Cela passe, bien sûr, par l’attitude théologale de chacune, par une ascèse de la mémoire qui refuse les ruminations moroses, par une fidélité sans cesse renouvelée à la joie de Jésus, par le refus de s’installer ou d’alourdir la marche des autres. Mais le réflexe d’espérance doit marquer tout aussi profondément la dynamique communautaire, les tentatives de concertation, de planification, les efforts d’ouverture au réel et de conversion des cœurs.
Tous les grands moments de la vie communautaire doivent être des moments d’espérance où les sœurs s’ouvrent ensemble à la gloire en authentifiant leur chemin d’amour fraternel, où elles laissent Dieu illuminer les yeux de leur cœur, où elles s’offrent ensemble à la puissance du Ressuscité pour construire ensemble un temple spirituel, une maison de prière accueillante au monde que Dieu aime.
Les grandes fêtes liturgiques, les temps de retraite, les célébrations carmélitaines sont autant de jalons précieux pour une communauté qui se veut, au cœur de l’Église, croyante, aimante et espérante. Mais chaque sursaut de courage, dans le quotidien de la  communauté,  peut et doit constituer un grand moment d’espérance.
Une espérance enracinée dans une action de grâces, car ce que vous avez déjà réalisé ensemble, grâce à l’amour que l’Esprit a répandu dans vos cœurs  a du prix aux yeux de Dieu, même si vous l’avez vécu pauvrement, avec un mélange de joies et de souffrances. C’est l’espérance qui vous a réunies; c’est l’espérance qui vous tiendra unies, en vous appelant à vous dépasser toutes. Ne cédez pas à la lassitude, ne regrettez pas d’avoir choisi l’Exode; ne laissez aucun accès à la tristesse, car Dieu aime celles qui donnent avec joie.
Cet acte d’espérance, même à votre insu, trouvera son écho dans tout l’Ordre. Tous les monastères ne sont pas appelés à vivre les mêmes sacrifices, mais tous sont conviés à une confiance courageuse devant l’avenir, et tous sont concernés directement par ce qui se vit et se cherche dans les communautés amies.
Pour chacune de vous, l’espérance s’enracine dans la rencontre de Jésus. A chacune il a parlé au cœur, à chacune il a montré le chemin de sa gloire, avec chacune il a fait alliance. Vous lui avez répondu avec le meilleur de vous-mêmes, ce meilleur qui n’apparaît pas toujours au regard des compagnes, mais qui reste gravé dans la mémoire du Seigneur. Pour mieux vivre l’Évangile, vous avez mis en commun votre amour de Jésus, vous avez noué en gerbe tous vos désirs missionnaires: continuez à marcher « sans vous laisser détourner de l’espérance », « toujours prêtes à rendre raison de l’espérance qui est en vous » et qui a grandi encore à la faveur de votre projet fraternel.
Au jour de votre engagement, vous avez fait un grand acte de confiance, qui portait la marque de l’Esprit de Dieu, et c’est ce même Esprit Saint qui continue à vivifier votre recherche commune, car lui seul peut vous donner force et lumière pour accueillir et être accueillie. La part qui vous revient, c’est de garder les réflexes spirituels des premiers jours. Il vous faut gar-der un cœur de pauvre, ouvert à la lumière qui vient de Dieu, au désir de Dieu, au plaisir de Dieu; il vous faut garder les mains ouvertes, pour recevoir le don de Dieu et pour donner, au nom de Jésus, le sourire, la paix et la joie; il vous faut chaque jour « choisir la vie » (Dt 30,19), choisir l’Exode et le passage pascal avec Jésus.
Vous poursuivez ensemble votre marche vers les eaux du salut, sur une route que chaque jour l’Esprit Saint vient ouvrir. Inlassablement vous tournez votre regard vers l’horizon de l’espérance, et vous vous aidez les unes les autres à mettre en Dieu toute votre assurance. Faites ensemble au Seigneur une totale confiance, pour aujourd’hui et pour demain, et remettez en-semble le passé à sa miséricorde, car chacune de vous, dans ce passé commun, a mis déjà beaucoup d’amour.
« Quel que soit le point déjà atteint, écrivait saint Paul, marchons toujours dans la même ligne » (Ph 3,16). C’est cette route de l’humilité, de la confiance, qu’il vous faut suivre ensemble, à l’exemple des saints et des saintes de votre Ordre.
« Réjouissez-vous dans le Seigneur, oui, réjouissez-vous. Que votre bienveillance rayonne et soit connue de tous. Le Seigneur est proche. N’entretenez aucun souci; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrées d’action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu. Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde vos cœurs  et vos pensées, dans le Christ Jésus » (Ph 4,4-7).

fr. Jean Lévêque, ocd                                     

Décollation de Saint Jean-Baptiste

29 août, 2011

Décollation de Saint Jean-Baptiste dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

29 août – Martyr de S. Jean Baptiste – Homélie de S. Bède le Venerable

29 août, 2011

du site:

http://www.aelf.org/office-lectures

29 août – Martyr de S. Jean Baptiste

Liturgie des Heures – Office des Lectures

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (au moment de sa mort) un courage digne d’attirer les regards de Dieu. Comme le dit l’Écriture : Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l’immortalité. Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui a rendu lui-même ce jour solennel par sa propre passion en l’illustrant par la pourpre de son sang ; et nous vénérons dans la joie spirituelle la mémoire de cet homme qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu’il rendait au Seigneur.
Il n’y a en effet aucun doute que saint Jean Baptiste a subi la prison pour notre Rédempteur qu’il précédait par son témoignage, et que c’est pour lui qu’il a donné sa vie. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c’est cependant pour le Christ qu’il est mort. Le Christ lui-même a dit, en effet : Je suis la vérité. Puisque c’est pour la vérité qu’il a répandu son sang, c’est donc bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que le Christ allait prêche r: en baptisant, qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir. ~
Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l’effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l’obscurité d’un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d’être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ.~ Par son propre sang est baptisé celui à qui il fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d’entendre la voix du Père s’adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n’était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d’endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l’accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L’Apôtre l’a bien dit : Il vous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. Et s’il dit que souffrir pour le Christ est un don de celui-ci à ses élus, c’est parce que, comme il le dit ailleurs : Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.

29 août – Décollation de Saint Jean-Baptiste

29 août, 2011

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/08/29.php

29 août – Décollation de Saint Jean-Baptiste

Evangile du jour
Homélie sur l’Evangile du jour

Evangile selon Saint Marc (VI 16-29)

Hérode[1] disait : Celui que moi j’ai fait décapiter, Jean, c’est lui qui s’est relevé ! Car c’était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêté Jean et l’avait fait lier en prison[2], à cause d’Hérodiade, la femme de Philippe, son frère, qu’il avait épousée[3]. Car Jean disait à Hérode : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère[4]. Hérodiade en avait contre lui, et elle aurait bien voulu le tuer, mais elle ne pouvait pas. Car Hérode craignait Jean, le sachant un homme juste et saint, et il le protégeait. Et après l’avoir entendu, il ne savait vraiment que penser, et cependant il l’écoutait avec plaisir.
Vint un jour opportun, quand Hérode, lors de son anniversaire, fit un dîner pour ses grands, pour ses officiers et pour les notables de la Galilée. Et la fille de ladite Hérodiade entra, dansa et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la fillette : Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai. Et il lui fit ce serment : Tout ce que tu demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. Et elle sortit et dit à sa mère : Que dois-je réclamer ?  Celle-ci dit : La tête de Jean le Baptiseur. Et, rentrant aussitôt en hâte auprès du roi, elle fit sa réclamation : Je veux qu’à l’instant tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. Et le roi devint très triste, mais à cause de ses serments et de ses convives, il ne voulut pas la repousser. Et aussitôt le roi envoya un bourreau avec ordre d’apporter la tête de Jean. Et celui-ci s’en alla le décapiter dans la prison. Puis il apporta la tête sur un plat et la donna à la fillette, et la fillette la donna à sa mère[5].
Et l’ayant appris, ses disciples vinrent, enlevèrent son cadavre et le mirent dans un tombeau[6].

—————————

[1] Hérode Antipas (né vers 22 avant Jésus-Christ) qui règne de 4 avant Jésus-Christ à 39 après Jésus-Christ, était le fils d’Hérode le Grand et de la samaritaine Malthakè. A la mort de son père, il devint tétrarque de Galilée et de Pérée mais le peuple avait coutume de lui donner le titre de roi ; on lui doit les fortifications de Sepphoris et de Beth-Haram, ainsi que la fondation de Tibériade (en l’honneur de l’empereur Tibère) où il résida et installa des colons. Fidèle allié de Rome, en 37, il accompagna le gouverneur de Syrie, Vitellius, et fit prêter le serment de fidélité à Caligula qui venait de succéder à Tibère ; c’est lui qui finança les fêtes que l’on donna sur l’Euphrate à l’occasion des pourparlers de paix entre Vitellius et le roi des Parthes. Jaloux de son neveu, Hérode Agrippa I°, qui avait reçu le titre royal, il vint à Rome quémander pour lui-même le diadème mais, incapable de se disculper de l’accusation de collusion avec les Parthes, il fut exilé en Gaule, probablement à Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges). Il serait mort assassiné par ordre de l’Empereur.
[2] Probablement dans la forteresse de Machéronte, sur la rive orientale de la mer Morte, en face d’Hébron, construite par Hérode le Grand ; cette place forte devait tenir en respect des Nabatéens et, en plus des locaux de la garnison, Hérode le Grand y avait installé une prison et un palais somptueux.
[3] Hérode Antipas avait d’abord épousé une fille du roi arabe Arétas IV qui, de 9 avant Jésus-Christ, jusqu’à 40 après Jésus-Christ, régnait sur les Nabatéens, à la frontière orientale de son royaume ; mais, lors d’un voyage vers Rome (vers 26), il reçut l’hospitalité chez son demi-frère Hérode-Philippe, fis d’Hérode le Grand et de Mariamme, lequel vivait en simple particulier, et s’était lié avec Hérodiade, sa femme. Hérodiade était la fille d’Aristobule, descendant des Asmonéens par sa grand’mère, cette même Mariamme, mère d’Hérode-Philippe. La fille, qui était du premier mariage d’Hérodiade, s’appelait Salomé ; elle pouvait alors avoir dans les quinze ans. Quant à la fille d’Arétas, pour éviter l’humiliation de la répudiation, elle était retournée chez son père qui, en 36, se mit en guerre contre Hérode qui fut honteusement battu et, sans doute par jugement de Caligula, perdit Damas (37)
[4] Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère : c’est la nudité de ton frère (Lévitique XVIII 16). L’homme qui prend pour femme la femme de son frère : c’est une souillure ; il a découvert la nudité de son frère ; ils seront sans enfants (Lévitique XX 21).
[5] Avec quelle modération l’Evangéliste raconte cet évènement tragique ! Il montre Hérode contristé, ne consentant au meurtre qu’à cause de son serment et de ses convives. La jeune fille est dirigée par sa mère, elle porte la tête à sa mère, et cette femme, il l’appelle simplement sa mère et non scélérate, sanguinaire. Les justes ont plus de compassion pour ceux qui font le mal que pour ceux qui le subissent, car ce sont ceux-là qui en réalité sont les plus malheureux. Entrons dans cet esprit : avec les saints pleurons sur les pécheurs plutôt que de les maudire, et autant que cela est permis, jetons un voile sur leurs fautes (saint Jean Chrysostome : Homélie XLVIII 5).
[6] Quant à Salomé, elle épousa successivement le tétrarque d’Iturée et de Trachonitide, Hérode Philippe II, fils d’Hérode le Grand et de Cléopâtre, et Aristobule, fils d’Hérode Agrippa II (48-95, roi de Chalcis puis tétrarque de Philippe et de Lysanias), qui, en 54, recevra de Néron le royaume de la Petite Arménie.

Homélie sur l’Evangile, II 23
Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (dans sa mort) un courage digne d’attirer les regards de Dieu. Comme dit l’Ecriture, « Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l’immortalité. » Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui, par sa passion, a rendu lui-même ce jour solennel en l’illustrant par la pourpre de son sang. Nous vénérons dans la joie la mémoire de celui qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu’il rendait au Seigneur.
n’y a en effet aucun doute que Jean Baptiste a subi la prison pour le Rédempteur qu’il précédait par son témoignage, et qu’il a donné sa vie pour lui. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c’est cependant pour le Christ qu’il est mort. Le Christ a dit en effet : « Je suis la vérité. » Puisque c’est pour la vérité qu’il a répandu son sang, c’est bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître, en prêchant que le Christ allait prêcher, en baptisant qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir.
Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l’effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l’obscurité d’un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d’être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ. Par son propre sang est baptisé celui à qui fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d’entendre la voix du Père s’adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n’était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d’endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l’accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L’Apôtre l’a bien dit : « Il nous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. » Et s’il dit que souffrir pour le Christ est un.don de celui-ci à ses élus, c’est parce que, comme il le dit ailleurs : « Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler ennous. »
Saint Bède le Vénérable

bonne nuit et bonne dimanche

27 août, 2011

bonne nuit et bonne dimanche dans image bon nuit, jour, dimanche etc. lilium_hansonii_3ef

Lilium hansonii

http://www.floralimages.co.uk/index_1.htm

Saint Augustin

27 août, 2011

Saint Augustin dans images sacrée

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