Archive pour la catégorie 'mémoire'

Un évêque chinois meurt dans la solitude quasi totale

14 septembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16154?l=french

Un évêque chinois meurt dans la solitude quasi totale Mgr Hang Dingxiang du diocèse de Yong Nian (province du Hebei

(ZENIT.org) – Au bout de près de huit ans d’emprisonnement, l’évêque catholique Han Dingxiang est mort le 9 septembre dernier dans une solitude quasi totale.Selon un communiqué de la Fondation « Cardinal Kung » (siégeant à Stamford, Connecticut, Etats-Unis), l’évêque est décédé à 23.00 (heure de Pékin), en présence de quelques proches avertis par les autorités chinoises quelques heures avant son décès. Parmi ses prêtres et ses fidèles personne ne savait qu’il était hospitalisé et mourant.

Le matin suivant, vers 5h00, les autorités ont ordonné l’incinération du défunt. Ses cendres ont été aussitôt enterrées dans un cimetière public.

Ainsi, mis à part ses plus proches parents, personne n’a pu voir le corps de l’évêque, et aucun prêtre ou fidèle n’était présent à sa sépulture.

Juste avant d’entrer dans le coma, Mgr Han Dingxiang avait demandé à sa congrégation de continuer à prier le chapelet.

Mgr Han Dingxiang avait 71 ans. Il avait passé 35 années sous surveillance policière. Entre 1960-1979, les autorités chinoises l’ont enfermé dans un camp de travail forcé. Entre 1979-1982 il était enseignant dans un lycée, et les quatre années suivantes gérant d’une clinique, alors qu’il était séminariste.

Ordonné prêtre le 21 novembre 1986, Hang Dingxiang a reçu l’ordination épiscopale le 19 décembre 1989.

Depuis, il a subi onze détentions. La dernière remonte au 20 novembre 1999, alors qu’il prêchait une retraite pour des religieuses. Maintenu dans un régime d’isolement depuis deux ans, on avait perdu toute trace de lui, jusqu’à samedi dernier.

Mgr Han Dingxiang faisait partie de « l’Eglise clandestine », même si, comme le soulignait le père Yihm Sihua (de Hong Kong) dans un entretien à Zenit le 5 juillet dernier, il est préférable d’éviter de parler de deux Eglises distinctes sur le continent chinois ; il existe une Eglise catholique, mais avec des tendances différentes.

« Il y a, premièrement, les communautés légales, qui ont accepté de se faire enregistrer selon la loi chinoise auprès du gouvernement. Elles l’ont fait pour diverses raisons : parce qu’elles voulaient récupérer leur église, parce les autorités locales tolérantes leur inspiraient confiance, parce que les membres de l’Association Patriotique respectaient leur prêtre, parce que l’évêque du diocèse avait été reconnu par Rome », expliquait-il.

« Ces catholiques, qui représenteraient aujourd’hui moins d’un tiers du chiffre total, vivent parfaitement en communion avec l’Eglise universelle même s’ils sont infiltrés par le gouvernement.

« Il y a ensuite les communautés qui vivent dans l’illégalité : c’est-à-dire qu’elles ont refusé de faire une démarche qui les aurait placées sous l’autorité de l’Association Patriotique et du Bureau des Affaires Religieuses. Leur refus s’enracine dans plusieurs motifs : les autorités locales ne leur inspirent pas confiance, l’évêque du lieu n’est pas en communion avec Rome, certains de leurs prêtres sont en prison ou en résidences surveillées.

« Ces catholiques veulent à tout prix préserver autour d’eux un espace de liberté qui permette à leur communauté chrétienne de vivre pleinement sa foi et de la transmettre aux jeunes générations. Pour eux, sortir maintenant de leur clandestinité serait de la naïveté. Ce serait se jeter dans les bras de l’Association Patriotique et perdre cette liberté religieuse pour laquelle ils ont tant lutté. Ce n’est pas souhaitable du tout pour le moment. Il leur faut encore patienter et attendre que le gouvernement desserre son contrôle sur les religions », expliquait le père Sihua.

La prière selon frère Roger

16 août, 2007

pour le1er anniversaire de la mort de frère Roger; Il y a un an, le 16 août 2005, Frère Roger décédait tragiquement…, du site:

http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=2311953&rubId=188

La prière selon frère Roger

Frère Roger, fondateur de la communauté oecuménique de Taizé, partage son expérience de la prière.

Ce qui est permanent c’est la prière  » Frère Roger, de Taizé (1969)
Frère Roger et mère Teresa, portaient ensemble cette question : « comment entraîner ceux qui leur étaient confiés à toujours choisir la lumière? ». Après le décès de mère Teresa en 1997, le frère Roger écrivait :  » (…) je réalisais combien dans nos vies la prière avait toujours offert la fraîccheur d’une source. Et nous en avions la même certitude, une communion en Dieu nous sort de nous-mêmes et nous stimule à alléger les souffrances humaines sur la terre. »

« Comme une voix intérieure » par le frère Roger, de Taizé

« Pour prier, Dieu ne demande ni prodiges extraordinaires, ni efforts surhumains. Dans l’histoire des chrétiens, tant de croyants ont vécu des sources de la foi à travers une prière toute pauvre de mots.

Serais-tu pris au dépourvu devant cette réalité de la prière qui, au premier abord, te dépasse? Il en était ainsi dès le début de l’Eglise. Paul, l’apôtre écrivait :  » Nous ne savons pas comment prier… »Il ajoutait : » Mais l’Esprit saint vient au secours de notre incapacité et il prie en nous. » Ton coeur a peuine à l’imaginer, mais son Esprit est en continuelle activité au-dedans de toi.

Tu aspires à sentir la présence de Dieu et tu as l’impression d’une absence.Voici sept cents ans, un chrétien du nom de Maître Eckhart le rappelait :

 » Se tourner vers Dieu…ce n’est pas penser continuellement à Dieu. Ce serait impossible à la nature humaine d’avoir toujours Dieu en pensée et d’ailleurs ce ne serait pas le mieux. L’être humain ne peut pas se contenter d’un Dieu auquel il pense. Car alors, quand la pensée s’évanouirait, Dieu aussi s’évanouirait…Dieu est au-delà des pensées de l’être humain. Et la réalité de Dieu ne s’évanouit jamais. »

Une simple prière tel un faible soupir, telle une prière d’enfant, te tient en éveil. Dieu n’a t-il pas révélé aux plus petits, aux pauvres du Christ, ce que des puissants de ce monde ont peine à comprendre?

Pour certains, la prière nécessite beaucoup de mots pour formuler ce qui emplit le coeur. Mais n’est-il pas préférable de les prononcer dans la solitude? Exprimés en présence d’autres, ne vont-ils pas les obliger à écouter ce qui était réservé à la discrétion d’une intimité avec Dieu?

Quand l’apôtre Paul invite à « prier sans cesse », cela ne signifie pas uniquement s’exprimer par des mots. La prière est tellement plus vaste ! Les mots en sont une petite part. La prière trouve de multiples expressions , des gestes comme le signe de croix, des symboles comme celui de l’offrande de soi: ainsi à la fin de l’évangile selon St Luc, quand le christ s’en va, on voit les disciples se prosterner, posant le front au sol.

Comment ignorer que certaines expressions, reprises de manière inlassable, ont soutenu une vie intérieure incomparablement? C’est la prière ininterrompue du nom de Jésus , ou encore celle de l’Ave Maria, gratia plena. Paraisssent-elles sans spontanéité ? Voilà qu’un jour surgissent des jaillissements intérieurs.

Des réalités d’Evangile peuvent pénétrer en toi à travers des chants simples, repris et encore repris:

 » Jésus le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d’accueillir ton amour. » Quand tu travailles, quand tu te reposes, ils se poursuivent au-dedans.

Parfois la prière est un combat intérieur, parfois elle est abandon de tout l’être. A un moment donné, elle devient comme un simple repos en Dieu dans le silence. Là est peut-être un des sommets de la prière.

Jésus le Christ, en nous s’élève comme une voix intérieure, et cette voix, c’est déjà notre prière.

« Si nos lèvres gardent le silence, notre coeur, lui, t’écoute et aussi te parle. Nous sommes parfois tout surpris de savoir que tu es en nous, dans une mystérieuse présence. Et toi, le Ressuscité, tu dis à chacun : Abandonne-toi tout simplement à la vie de mon Esprit en toi, ton peu de foi y suffit, jamais je ne te laisserai, jamais. »

extrait de : Mère Teresa, frère Roger La prière , fraîcheur d’une source, Bayard ,2003.