Archive pour juin, 2015

John of Patmos watches the descent of the New Jerusalem from God in a 14th century tapestry

30 juin, 2015

John of Patmos watches the descent of the New Jerusalem from God in a 14th century tapestry dans images sacrée 1280px-La_nouvelle_J%C3%A9rusalem

https://en.wikipedia.org/wiki/New_Jerusalem#/media/File:La_nouvelle_J%C3%A9rusalem.jpg

LE FOYER CHRÉTIEN – COURTOISIE ET BONTÉ

30 juin, 2015

http://www.richardlemay.com/AUD/EGW/F-FC/HTM/LeFoyerChretien69.html

LE FOYER CHRÉTIEN

CHAPITRE 69

COURTOISIE ET BONTÉ

La courtoisie peut nous préserver de la moitié des maux de l’existence—Le principe énoncé dans la recommandation: « Soyez pleins d’affection les uns pour les autres » (Romains 12:10), constitue le fondement même du bonheur familial. La courtoisie chrétienne devrait régner dans chaque foyer. Elle coûte peu d’effort et cependant, elle exerce un grand pouvoir d’apaisement sur les caractères qui, sans elle, se durciraient et deviendraient facilement violents. Si on la cultivait d’une manière constante et avec la volonté d’agir envers les autres comme on voudrait qu’ils agissent envers soi, on éliminerait la moitié des souffrances de la vie. La courtoisie commence au foyer—Si nous voulons que nos enfants aient un comportement plein de bonté, de courtoisie et d’amour, nous devons nous-mêmes donner l’exemple. Les parents devraient se montrer aimables l’un envers l’autre jusque dans les détails de la vie. La bienveillance manifestée envers tous devrait constituer la loi du foyer. Il ne faudrait tolérer ni grossièreté ni acrimonie dans les paroles. Tous peuvent arriver à garder un visage joyeux, une voix douce et des manières affables, qui sont les éléments de l’autorité naturelle. Les enfants sont attirés par une expression enjouée et rayonnante de joie. Témoignez-leur beaucoup de bonté, et ils manifesteront le même esprit envers vous et les uns envers les autres. Votre courtoisie et votre calme exerceront sur le caractère de vos enfants une influence bien plus grande que vos paroles. La bonté réciproque fait du foyer un paradis—En parlant gentiment à leurs enfants et en les félicitant lorsqu’ils cherchent à bien faire, les parents peuvent encourager leurs efforts et les rendre heureux; ils créent autour du cercle familial une atmosphère pleine de charme qui en dissipe tous les sombres nuages et y introduit les gais rayons du soleil. La bonté et l’indulgence réciproques font du foyer un paradis et y attirent les saints anges; ceux-ci, au contraire, fuient une maison où l’on se montre grossier, irritable et querelleur. La dureté, les jérémiades et la colère chassent Jésus de la maison. Les multiples attentions dans la vie de tous les jours et l’affection que les membres d’une même famille devraient se témoigner mutuellement ne dépendent pas des circonstances extérieures. Des voix douces, des manières aimables et une affection sincère qui s’exprime dans tous les actes, jointes à des habitudes de travail, de propreté et d’économie, peuvent faire de la moindre masure le plus heureux des foyers et lui assurer l’approbation du Très-Haut. Beaucoup de gens devraient moins s’occuper du monde et davantage des membres de leur propre famille. Ils devraient manifester moins d’affection et d’attachement à l’égard des étrangers et des visiteurs, et témoigner plus de courtoisie, d’amour sincère et de bienveillance à l’égard des êtres chers qui composent le foyer. La vraie politesse—La vraie délicatesse est tout à fait indispensable dans un foyer. Il s’agit là d’un puissant témoignage en faveur de la vérité. Sous quelque forme qu’elle se manifeste, la vulgarité dans le langage et dans le comportement est l’indice d’un cœur corrompu. La vérité d’inspiration céleste ne pervertit jamais celui qui la reçoit, ne le rend jamais ni grossier, ni brutal. Elle exerce une influence qui apaise et affine. Quand les jeunes la reçoivent dans leur cœur, elle les rend respectueux et polis. La courtoisie chrétienne n’est possible que grâce à l’action du Saint-Esprit. Ce n’est ni de l’affectation ni un vernis superficiel; elle ne s’exprime pas par de vaines civilités—que l’on rencontre surtout chez ceux qui ont l’esprit du monde et qui ne connaissent pas la vraie politesse chrétienne. Le vrai savoir-vivre et l’éducation authentique ne s’obtiennent que par une connaissance pratique de l’Évangile du Christ. La vraie courtoisie se traduit par une bonté manifestée envers tous, à quelque rang social qu’ils appartiennent, qu’ils soient riches ou pauvres. L’essence de la véritable politesse, c’est la considération que l’on a pour autrui. L’éducation fondamentale, celle qui dure toujours, est celle qui développe les amitiés et favorise la bonté sans limite. La prétendue « culture »—qui n’amène pas les enfants à respecter leurs parents, à reconnaître leurs qualités, à supporter leurs défauts, à subvenir à leurs besoins; qui ne les rend pas tendres, généreux et serviables envers les plus jeunes, les personnes âgées et les malheureux, courtois envers tous—est un fiasco complet. La courtoisie chrétienne est le fil d’or qui unit les membres de la famille dans les liens de l’amour, un amour qui s’approfondit et se fortifie chaque jour davantage. Une règle d’or qui doit être admise comme un principe—C’est dans la Bible que se trouvent les meilleures règles de base pour les relations familiales et sociales. Elle contient non seulement le plus bel idéal de moralité, mais aussi le code de savoir-vivre le plus précieux. Le Sermon sur la montagne renferme un enseignement inappréciable pour tous, jeunes et moins jeunes. Il faudrait le lire souvent dans le cercle de famille, et en appliquer les riches leçons dans la vie quotidienne. La règle d’or: « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Luc 6:31), tout comme la recommandation de Paul: « Par honneur, usez de prévenances réciproques » (Romains 12:10), devrait devenir une loi pour la famille. Ceux qui cultivent l’esprit du Christ se montreront polis au foyer et dévoués jusque dans les détails de la vie. Ils chercheront constamment à faire des heureux autour d’eux, s’oubliant eux-mêmes dans leurs attentions à l’égard d’autrui. Il s’agit en somme d’un fruit qui se développe sur l’arbre du chrétien. La règle d’or est le fondement même de la véritable courtoisie, et c’est dans la vie et dans le caractère de Jésus qu’elle est le mieux illustrée. Quels rayons de tendresse et de bonté émanaient chaque jour de notre Sauveur! Quelle douceur procurait sa présence! Ses enfants manifesteront le même esprit. Ceux en qui Jésus demeure vivront dans son atmosphère. Le vêtement blanc de leur pureté exhalera les parfums du jardin de l’Éternel. Leur visage resplendira de son éclat et illuminera le chemin des âmes lassées et chancelantes. Le meilleur manuel de savoir-vivre—Le meilleur ouvrage qui ait jamais été écrit sur les règles du savoir-vivre est l’enseignement précieux donné par le Sauveur, auquel s’ajoute l’exhortation que le Saint-Esprit inspira à l’apôtre Paul—paroles qui devraient être gravées d’une manière indélébile dans la mémoire de tout être humain, jeune ou vieux: « Comme je vous ai aimés, dit Jésus, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » « La charité, dit saint Paul, est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n’est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périt jamais. » La Bible nous demande d’être courtois; elle fournit de nombreux exemples de l’esprit désintéressé, de la bienveillance, de l’humeur charmante qui sont les expressions de la véritable politesse et le reflet du caractère du Christ. Toute la tendresse réelle et la courtoisie témoignées dans le monde, même parmi ceux qui ne reconnaissent pas le Sauveur, proviennent de lui. Il désire que ces caractéristiques soient parfaitement visibles chez ses enfants. Il voudrait que tous puissent contempler en nous sa beauté. Le christianisme forge des hommes bien éduqués. Le Christ était courtois, même à l’égard de ses persécuteurs. Ses vrais disciples manifesteront le même esprit. Voyez l’apôtre Paul conduit devant Agrippa: tout son discours est un modèle de parfaite courtoisie aussi bien que d’éloquence persuasive. L’Évangile n’enseigne pas la politesse formaliste du monde, mais celle qui a sa source dans un cœur débordant de bonté. Nous recommandons non pas les démonstrations de ce que le monde appelle « courtoisie », mais la courtoisie par excellence, celle que chacun pourra emporter dans les demeures des élus. L’amour, source de la vraie courtoisie—L’observation la plus rigoureuse de l’étiquette ne suffit pas à faire disparaître l’irritabilité, la critique acerbe et la grossièreté de langage. Le véritable raffinement ne se révèle pas aussi longtemps que nous nous considérons comme le centre du monde. L’amour doit demeurer dans le cœur. Un chrétien authentique puise les motifs de ses actes dans un amour profond pour son Maître. C’est de cet amour que jaillira en lui la sympathie désintéressée pour ses frères. De toutes les qualités qui méritent d’être recherchées, cultivées et développées, il n’en est pas de plus valables aux yeux de Dieu qu’un cœur pur et un esprit plein de gratitude et de sérénité. Si la divine communion de l’amour et de la vérité règne en nous, elle se traduira dans nos paroles et dans nos actes. … L’esprit de la charité authentique doit habiter le cœur. L’amour transmet à celui qui le possède grâce, charme et bienséance dans le comportement. Il éclaire le visage et adoucit la voix, il raffine et ennoblit l’être humain tout entier. Il le met en harmonie avec Dieu, car c’est un don du ciel. La vraie politesse ne s’apprend pas seulement par la simple pratique des exigences de l’étiquette. Il faut se comporter avec correction en toute occasion. Chaque fois que cela ne met pas les principes en danger, nous pouvons, par égard pour les autres, nous conformer aux coutumes établies; mais la véritable politesse n’exige pas que l’on sacrifie les principes aux convenances. Elle ignore le rang social, elle enseigne le respect de soi-même, de la dignité de l’homme en tant que tel et la considération envers chaque membre de la grande famille humaine. L’amour se reflète dans les regards, les paroles et les actes—Par-dessus tout, les parents devraient entourer leurs enfants d’une atmosphère de joie, de bienveillance et de tendresse. Un foyer où l’amour règne, où il s’exprime dans les regards, les paroles et les actes, est un lieu où les anges aiment à demeurer. Parents, laissez entrer dans votre cœur les rayons du soleil de l’amour, de la joie et du contentement; que leur douce influence se répande dans tout le foyer. Manifestez un esprit de bonté et de patience, et encouragez vos enfants à faire de même, en cultivant toutes les grâces qui illumineront la vie du foyer. L’atmosphère qui en découlera sera pour eux ce que l’air pur et le soleil sont pour le monde végétal, apportant santé et vigueur à l’esprit et au corps. Des manières aimables, une attitude joyeuse et des actes de bonté attacheront les cœurs des enfants à leurs parents par les liens sacrés de l’affection et feront davantage pour rendre le foyer attrayant que de précieux ornements achetés à prix d’or. Des tempéraments différents doivent s’harmoniser—Il est dans le plan de Dieu que des personnes de tempéraments divers s’unissent entre elles. Lorsque le cas se produit, chaque membre de la famille devrait consciencieusement tenir compte des sentiments d’autrui et respecter ses droits. C’est ainsi que pourront se développer la considération et l’indulgence mutuelles; on atténuera les préjugés et on adoucira les traits de caractère plutôt rudes. L’harmonie peut s’établir, et la fusion des différents tempéraments peut faire du bien à chacun. Rien ne saurait remplacer l’absence de courtoisie—Ceux qui se prétendent disciples du Christ et qui, en même temps, sont grossiers, hargneux et discourtois dans leurs paroles et leur comportement, ne se sont pas mis à son école. Un homme qui se vante, qui se met en colère et s’acharne à découvrir des fautes chez autrui n’est pas un chrétien; car être chrétien, c’est ressembler au Christ. Le comportement de certains soi-disant chrétiens est à ce point dépourvu d’amabilité et de politesse qu’on finit par critiquer même le bien qu’ils font. Leur sincérité peut ne pas être suspectée, ni leur honnêteté mise en cause; mais la sincérité et l’honnêteté ne sauraient suppléer au manque de délicatesse et de courtoisie. Le chrétien doit être à la fois sympathique et franc, compatissant et courtois, honnête et loyal. Lorsqu’on néglige de se témoigner de l’amabilité et des égards entre frères, qu’au sein de la famille, entre parents et enfants et réciproquement, les prévenances et la bonté font défaut, on ne fait que renforcer les traits de caractère non chrétiens. Mais là où elles se manifestent, ces petites marques d’affection produisent finalement de grands bienfaits. Elles exhalent dans la vie un parfum suave qui monte vers Dieu comme un encens sacré. Beaucoup aspirent à plus de prévenances—Beaucoup de personnes ont une soif intense d’affection et d’amitié. … Nous devrions nous oublier nous-mêmes et chercher à découvrir, même dans les détails les plus insignifiants de la vie, des occasions d’exprimer notre gratitude pour l’aide que nous avons reçue d’autrui; d’encourager nos semblables en leur apportant soulagement et secours dans leurs soucis et leurs fardeaux, par des actes de vraie bonté et par de petites marques d’attention. De tels égards, qui se manifestent tout d’abord dans le foyer, étendent ensuite au-delà du cercle familial des bienfaits qui contribuent aux joies de la vie. En revanche, le fait de négliger ces gestes apparemment insignifiants ne peut apporter qu’amertume et tristesse. Les relations sociales facilitent nos contacts avec le monde—C’est par les relations sociales que le christianisme entre en contact avec le monde. Dieu demande à tout homme ou à toute femme qui a goûté à l’amour du Christ et reçu dans son cœur la lumière divine, de répandre celle-ci sur le sentier obscur de ceux qui ne connaissent pas la voie par excellence. Nous pouvons exprimer notre sollicitude de mille façons: par des paroles affectueuses et des regards bienveillants, qui, en retour, rejailliront sur nous. En négligeant leur prochain, les chrétiens inconséquents donnent la preuve qu’ils ne sont pas en communion avec Dieu. Il est impossible d’être uni au Christ tout en manquant d’amabilité à l’égard des autres et en ignorant leurs droits. Nous devrions tous devenir des témoins de Jésus. Les influences sociales, sanctifiées par la grâce du Christ, doivent servir à gagner des âmes au Sauveur. Montrons au monde que nous ne sommes pas absorbés égoïstement par nos propres intérêts, que nous désirons que d’autres partagent nos bénédictions et nos privilèges. Qu’ils voient que notre religion ne nous rend pas durs et autoritaires. Tous ceux qui affirment avoir trouvé le Christ doivent servir comme lui de manière à être utiles aux hommes. Ne donnons jamais l’impression que les chrétiens sont des gens sombres et malheureux. Si nous sommes courtois et aimables à la maison, lorsque nous serons loin du foyer, nous emporterons avec nous le charme d’un heureux caractère. Si nous faisons preuve d’indulgence, de patience, de bonté et de courage au foyer, nous pourrons être une lumière pour le monde.

LA SIGNIFICATION MORALE DU « MIEL » DANS LES SAINTES ECRITURES

30 juin, 2015

 

http://www.bible-notes.org/article-51-la-signification-morale-du-miel.html

LA SIGNIFICATION MORALE DU « MIEL » DANS LES SAINTES ECRITURES

Le miel, image de la Parole de Dieu Le miel, symbole de la sagesse Le miel représentant les affections naturelles

Le miel est une nourriture utile et saine, qui doit être cependant prise avec modération. Sa douceur suggère naturellement la satisfaction que l’on éprouve avec des choses bonnes, mais elle devient un piège pour l’âme dès qu’elle commence à alimenter l’orgueil et l’égoïsme (Prov. 25 : 16 ;  24 : 13-14).

Le miel, image de la Parole de Dieu

La Parole de Dieu est souvent comparée au miel (Ps. 19 : 10 ; 119 : 103 ; Ezé. 3 : 3 …) mais il faut être attentifs et la laisser agir sur la conscience, afin qu’elle ne devienne pas un moyen de nous flatter, en pensant qu’éclairés par son moyen, nous connaissons ce que d’autres ne savent pas. Le miel était par conséquent défendu dans les sacrifices offerts à Dieu (Lév. 2 : 11). Dieu n’accepte pas ce qui provient du coeur de l’homme, toujours rusé et orgueilleux.  Aussi longtemps que nous trouvons notre joie dans la Parole parce qu’elle est de Dieu, et à cause de la douceur que notre âme y trouve, la conscience restant exercée devant Dieu, nous sommes gardés de l’égoïsme, et nous pouvons sympathiser avec le prophète Jérémie qui en « mangeait ». En même temps, il dut en éprouver les conséquences dans un monde pécheur qui ne veut pas de Dieu ni de sa Parole (Jér. 15 : 15-16 ; 20 : 9). Comparez Es. 7 : 15, et le cas de Jonathan (1 Sam. 14 : 29).   Samson trouva du miel dans le cadavre du lion et son énigme montre comment Dieu fait tourner toute la force de l’ennemi en un moyen de rafraîchir l’âme de celui qui se confie en Lui. L’excellence de la Parole de Dieu pour le croyant est comme une nourriture solide adoucie par le miel (Ps. 81 : 13, 16 ; Ex. 16 : 31).   

 Le miel, symbole de la sagesse (Prov. 24 : 13-14)   Le miel représente beaucoup de choses. Dans le livre des Proverbes, au chapitre 24 : 13-14, la sagesse est identifiée au miel, comme le sont dans le Psaume 19 : 10 toutes les paroles sorties de la bouche de Dieu. Ces choses, la sagesse et la Parole, sont étroitement liées. Il faut s’approprier la sagesse. Si elle est notre nourriture, nous y trouvons la force comme au Psaume 84 : 5 : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi », mais en même temps, pour l’avenir, une attente qui ne sera point déçue. Il en est de même dans les Proverbes : « Que ton coeur n’envie pas les méchants ; mais sois tout le jour dans la crainte de l’Eternel ; car certainement il y a une fin, et ton attente ne sera pas réduite à néant » (Prov. 23 : 17-18).                                                                       

Etude sur les Proverbes par H.R.   Le miel représentant les affections naturelles (Proverbes 25 : 16-17)  « As-tu trouvé du miel, manges-en ce qu’il t’en faut, de peur que tu n’en sois repu et que tu ne le vomisses » (Prov. 25 : 16).  Le miel est souvent présenté dans la Parole comme une chose excellente : ainsi il est comparé à la sagesse (Prov. 24 : 13-14), aux paroles agréables (Prov. 16 : 24), aux sentences divines et à la Parole de Dieu (Ps. 19 : 9-11 ; 119 : 103). Mais, en général, il représente la douceur des affections naturelles seulement, et comme tel, il était défendu de l’offrir avec les sacrifices (Lév. 2 : 11).  Ces affections, voulues de Dieu, sont précieuses quand elles restent dans certaines limites, mais quand elles les dépassent, l’âme en est repue. Cet aliment devient un objet de dégoût. La passion humaine s’en mêle : la lassitude ne tarde pas à se faire sentir. Le miel peut même être employé pour plonger dans le vice un fils de la sagesse. « Car les lèvres de l’étrangère distillent du miel, et son palais est plus doux que l’huile ; mais à la fin elle est amère comme l’absinthe, aiguë comme une épée à deux tranchants (Prov. 5 : 3-4).  Par contre, « les paroles agréables sont un rayon de miel, douceur pour l’âme et santé pour les os » (Prov. 16 : 24). Les paroles agréables sont celles du sage. Il ne s’agit nullement de paroles agréables selon la chair. Elles ne contiennent ni dureté, ni sécheresse de jugement.

Saint Pierre et Paul

29 juin, 2015

Saint Pierre et Paul dans images sacrée jpg_Pierre-_-Paul-avec-une-ame-

http://rouen.catholique.fr/spip.php?article1818

FÊTE DE SAINT PIERRE ET DE SAINT PAUL – SAINT AUGUSTIN

29 juin, 2015

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/sermons/sermons2/solpan/299.htm

SAINT AUGUSTIN

SERMON CCXCIX. FÊTE DE SAINT PIERRE ET DE SAINT PAUL. II. TRIOMPHE DE LA GRACE.   486  

ANALYSE. —

C’est la grâce de Dieu qui permet à saint Paul d’envisager avec joie sa mort prochaine ; c’est à la grâce de Dieu qu’il est redevable aussi de la couronne qui l’attend : que serait-il devenu si Dieu l’eût traité d’abord comme il le méritait? Ce qui prouve aussi que le martyre de Pierre fut l’effet de la grâce ou de l’amour répandu en lui par l’Esprit-Saint, c’est que laissé à lui-même il avait d’abord renié son Maître. — Voulez-vous voir avec plus d’éclat encore la puissance de la grâce dans la mort de ces deux Apôtres? Considérez et rappelez-vous, d’après l’Écriture, que comme tous les autres hommes ils avaient pour la mort une horreur naturelle dont ils ont triomphé généreusement. Car la mort de l’homme n’est pas l’oeuvre de la nature, mais le châtiment du péché. En vain, pour le contester, les Pélagiens objectent qu’Hénoch et Elie ne sont point morts. On pourrait leur répondre qu’ils mourront. Mais en admettant qu’ils doivent être toujours exempts du trépas, on peut dire que cette exemption vient de ce qu’il n’y a plus en eux rien de ce qui produit la mort, aucun vestige du péché. Les Pélagiens, qui attribuent la mort à la nature, pourraient-ils dire semblablement qu’il n’y a plus rien en eux de la nature humaine? Défiez-vous des Pélagiens.   1. Quand il s’agit de prêcher des prédicateurs, et des prédicateurs tels que ceux dont nous avons entendu chanter et dont nous-mêmes avons chanté que « leur voix s’est répandue par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de l’univers (1) » ; nous sommes évidemment au-dessous de notre tâche. Nous devons faire preuve de bonne volonté; mais nous ne sommes point au niveau de votre attente. Aujourd’hui, en effet, vous comptez que nous allons prêcher les Apôtres Pierre et Paul, dont nous célébrons-la fête. Je vois ce que vous désirez; mais en le voyant je m’affaisse; car je sais à la fois et ce que vous attendez, et de qui vous l’attendez. Néanmoins, comme le Dieu de ces Apôtres consent à être loué par nous tous, que ses serviteurs ne dédaignent pas non plus d’être loués par les vôtres. 2. Vous tous qui connaissez les saintes Écritures, vous savez que parmi les disciples que se choisit le Seigneur lorsqu’il se montrait corporellement dans ce monde, Pierre fut élu le premier des Apôtres; tandis que saint Paul ne fut choisi ni parmi eux, ni en même temps qu’eux , mais bien plus tard, sans toutefois cesser d’être leur égal. Ainsi Pierre est le premier des Apôtres, et Paul le dernier; mais Dieu, dont ils sont l’un et l’autre les serviteurs, les hérauts, les prédicateurs, est à la fois le premier et le dernier. Parmi les apôtres, Pierre   1. Ps. XVIII, 5.   est le premier, Paul est le dernier. Si Dieu est en- même temps le premier et le dernier, c’est qu’il n’y a rien ni avant, ni après lui. Ce Dieu donc qui est par son éternité le premier et le dernier , a voulu unir dans le martyre le premier et le dernier des Apôtres. Leur martyre se célèbre dans une même solennité, et leur vie s’harmonise dans une même charité. « Leur voix s’est répandue par toute la terre, et leurs paroles ont retenti jusqu’aux extrémités de l’univers». Où ont-ils été élus? où ont-ils prêché? où sont-ils morts? Nous le savons tous. Mais comment sommes-nous parvenus à les connaître eux-mêmes, sinon parce que « leur voix s’est répandue par toute la terre? » 3. Nous avons entendu saint Paul, pendant qu’on lisait son Epître, parler ainsi de sa mort déjà toute prochaine, tout imminente: « Car déjà on m’immole, et le temps de ma dissolution est proche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé ma foi ; il ne me reste plus que la couronne de justice, que le Seigneur, en juste Juge, me rendra ce jour-là; et non-seulement à moi, poursuit-il, mais encore à tous ceux qui tiennent à ce qu’il se manifeste (1) ». Parlons un peu de cela ; nous serons aidés par les paroles mêmes qui se sont répandues jusqu’aux extrémités de l’univers.   1. II Tim. IV, 6-8.   487   Considérez d’abord la sainte dévotion de l’Apôtre. Il dit qu’on l’immole, et non qu’il meurt. Ce n’est pas qu’on ne meure point quand on est immolé, c’est que la mort n’est pas toujours une immolation. Etre immolé, c’est donc mourir pour Dieu ; et ce mot rappelle le sacrifice, car sacrifier, c’est mettre à mort en l’honneur de Dieu. Ah ! l’Apôtre savait en l’honneur de qui il devait verser son sang en souffrant le martyre : racheté par le sang répandu de son Seigneur, ne lui devait-il pas son propre sang? Lorsque seul il a versé son sang pour tous, le Sauveur, en effet, ne nous a-t-il pas engagés tous? En recevant de lui cette croyance, ne lui sommes-nous point redevables, de ce qu’il nous donne? N’est-ce pas à sa bonté encore que nous sommes redevables et de lui devoir et de lui rendre ? Avec tant d’indigence, de pauvreté et de faiblesse, qui de nous pourrait s’acquitter envers un tel Créancier? Mais il est écrit : « Le Seigneur adonnera sa parole aux hérauts de sa gloire, afin qu’ils l’annoncent avec une grande force (1) » : sa parole, pour les faire connaître ; sa force, pour leur aider à souffrir. C’est donc lui qui s’est préparé des victimes, lui qui s’est consacré des sacrifices, lui qui a rempli de son Esprit les martyrs, lui encore qui a pénétré de sa force les confesseurs. Aussi leur disait-il : « Ce n’est pas vous qui parlez (2) » . C’est donc avec raison qu’à la veille de souffrir le martyre et de répandre son sang pour la foi du Christ, on peut dire: « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a faits? » Quelle idée se présente alors ? « Je recevrai le calice du salut et j’invoquerai le ô nom du Seigneur (3) ». Comment! tu songeais à rendre, tu cherchais ce que tu pourrais rendre, et quand tu veux rendre, tu t’écries: « Je recevrai le calice du salut et j’invoquerai le nom du Seigneur?» Sûrement, ne voulais-tu pas rendre ? Et voilà que tu reçois ! Ah ! c’est qu’après avoir reçu ce qui t’oblige , tu reçois maintenant de quoi t’acquitter; toujours redevable, soit. quand tu reçois, soit quand tu rends. « Que rendrai-je ? » dis-tu. « Je recevrai le calice du salut ». Tu le reçois donc aussi ce calice du martyre, ce calice dont le Seigneur a dit: « Pouvez-vous boire le calice a que je vais boire (4)? » Mais tu tiens déjà ce calice à la main ; voici arrivé le moment de ta   1. Ps. LXVII, 12. — 2. Matt. X, 20. — 3. Ps. CXV, 12, 13. — 4. Matt. II, 22.   mort: que vas-tu faire pour ne pas trembler, pour ne chanceler pas, pour n’être pas dans l’impossibilité de boire le breuvage que déjà tu portes à tes lèvres ? — Que vais-je faire ? Je recevrai encore cette grâce, ce sera une nouvelle obligation contractée, car « j’invoquerai le nom du Seigneur ». « Déjà on m’immole » , dit saint Paul. Il en avait été assuré par révélation, attendu que sa fragilité humaine n’aurait pas osé se le promettre. Sa confiance ne vient donc pas de lui-même, mais de Celui qui lui a tout donné et qu’il avait en vue quand il disait un peu plus haut : « Eh ! qu’as-tu que tu ne l’aies reçu (1) ? — Déjà donc on m’immole, et le moment de ma dissolution approche. J’ai combattu le bon combat». Interroge sa conscience, elle n’est point gênée, car c’est dans le Seigneur qu’elle se glorifie. « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ». Dès que tu as gardé la foi , c’est avec raison que tu as achevé ta course. « Il ne me reste plus que la couronne de justice que le Seigneur, en juste Juge, me rendra ce jour-là ». 4. Il craint toutefois de paraître faire exception en sa faveur, en se glorifiant outre mesure, et de présenter le Seigneur comme ne faisant qu’à lui cette grâce. Aussi ajoute-t-il : « Non-seulement à moi , mais à tous ceux qui aiment qu’il se manifeste ». Il ne pouvait indiquer ni plus clairement ni plus brièvement ce que doivent faire les humains pour mériter cette couronne de justice. Nous ne saurions nous attendre tous à répandre notre sang ; les martyrs sont rares, et nombreux sont les fidèles. Tu ne saurais être immolé comme Paul ? Tu peux garder la foi, et en gardant la foi, tu aimes que Dieu se manifeste. Mais tu n’aimes pas qu’il se manifeste, si tu crains son avènement. Le Christ Notre-Seigneur est aujourd’hui caché; quand viendra son heure, il se manifestera pour juger avec justice, lui qui a été jugé et condamné injustement. Il doit venir; comment viendra-t-il ? avec l’appareil d’un juge : car il ne viendra plus pour être jugé, mais,.nous le savons, nous le croyons, pour juger les vivants et les morts. Je m’adresse donc à quelqu’un d’entre vous qui pour m’entendre tenez les yeux fixés sur moi; je m’adresse à lui : Qu’il réponde, non   1. I Cor. IV, 7.   488   pas à moi, mais à lui-même. Veux-tu; lui dis-je, que vienne ce Juge ? — Je le veux. — Fais attention à tes paroles; si lu dis vrai, si tu veux réellement qu’il vienne, examine en quel état il le trouvera. Il doit venir en juge ; après s’être humilié pour toi, il va déployer sa puissance. Il. ne viendra plus pour se revêtir d’un corps, pour sortir du sein maternel, pour se nourrir de lait, être enveloppé de langes et déposé dans une crèche; enfin ni pour devenir le jouet des hommes, une fois parvenu à la jeunesse, être saisi, flagellé, pendu, et garder le silence en face de ses juges. Si tu désires son avènement, n’est-ce point parce que tu espères le voir venir encore avec la même humilité ? Il s’est tu quand il a dû être jugé; il ne se taira point quand il jugera. Il s’est caché d’abord jusqu’à n’être pas reconnu ; « car s’ils l’avaient connu, jamais ils n’auraient crucifié le Seigneur de la gloire (1) ». Mais s’il s’est caché dans sa puissance, s’il s’est tu en face de la puissance d’autrui , l’avènement que nous attendons viendra faire contraste avec cette obscurité et ce silence. Car « Dieu viendra avec éclat ». D’abord il est venu caché; il viendra ensuite à découvert. Voilà bien qui fait contraste avec son obscurité première. Voici maintenant qui fait opposition avec son silence. « Notre Dieu viendra et il ne se taira point ». Il s’est tu quand il était caché, puisqu’ « il a été conduit comme une brebis à l’immolation ». Il s’est tu quand il était caché, puisque, « semblable à l’agneau muet devant celui qui le tond, il n’a pas ouvert la bouche ». Il s’est tu quand il était caché, puisque « son jugement a été emporté au milieu de ses humiliations (2) ». Il s’est tu quand il était caché , puisqu’il n’a passé que pour un homme; « mais Dieu viendra avec éclat; c’est notre Dieu, et il ne gardera pas le silence ». Que penses-tu maintenant, toi qui disais : Je demande qu’il vienne, je veux, je veux qu’il vienne? Ne crains-tu pas encore ? « Le feu marchera devant lui (3) ». Si tu ne crains pas le Juge, le feu ne t’effraiera-t-il point 5. Mais si tu gardes la foi, si tu aimes réellement que le Seigneur se manifeste, tu dois attendre en paix la couronne de justice, puisque pour ceux qui sont ainsi disposés elle n’est pas un don, mais une dette. Aussi l’apôtre saint Paul lui-même la réclame-t-il comme lui   1. I Cor. II, 8. — 2. Isaïe, LIII, 7, 8. — 3. Ps. XLIX, 3.   étant due. « En juste Juge, dit-il, le Seigneur me la rendra ce jour-là ». Il me la rendra, parce qu’il est juste et que sa promesse a fait de, lui mon débiteur. Il a commandé, j’ai écouté; il a prêché, j’ai cru, «J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ». Ce sont là des dons que Dieu m’a faits, et à ces dons il doit ajouter la couronne qu’il m’a promise. Si, en effet, tu te laisses immoler, si tu combats le bon combat, si tu gardes la foi, c’est à lui que tu en es redevable. « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? » Mais, je le répète, il doit à ces dons ajouter d’autres dons. Avant de faire ces premiers dons, quelle couronne devait-il? 6. Vois l’Apôtre lui-même. « Une vérité pleine d’humanité et digne de toute confiance, c’est que le Christ Jésus est venu dans ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier (1). — Le Christ Jésus», dit-il; en d’autres termes, le Christ Sauveur, car Jésus signifie Sauveur, Salvalor. Que les grammairiens n’examinent pas jusqu’à quel point le mot Salvalor est latin ; que les chrétiens considèrent plutôt combien il est exact. Salvus est une expression latine ; salvare et Salvator n’étaient pas latins avant l’avènement du Sauveur; mais en établissant son règne parmi les Latins, il y a rendu latins ces mots. Ainsi donc « le Christ Jésus», le Christ Sauveur, « est venu dans ce monde ». Demandons-nous pourquoi? « Pour sauver les pécheurs », ajoute l’Apôtre. Voilà pour quel motif est venu le Sauveur. Aussi telle est l’interprétation et comme l’explication que nous lisons dans l’Évangile : « On lui donnera le nom de Jésus; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (2) ». Ainsi donc, une vérité digne de toute confiance, digne de foi, « c’est que le Christ Jésus est venu dans ce monde pour  sauver les pécheurs, dont je suis le premier». Non en ce sens qu’il ait péché le premier, mais en ce sens qu’il a péché plus que les autres pécheurs. C’est ainsi qu’en parlant des professions libérales, nous disons d’un médecin qu’il est le premier, quand, si inférieur qu’il soit par l’âge, il l’emporte dans son art; c’est dans ce sens encore que nous disons : premier charpentier, premier architecte. Voilà donc   1. Depuis ces mots : « J’ai combattu le bon combat, etc. » jusqu’à ces derniers : « Dont je suisse premier », moitié des lignes du texte de saint Augustin a été enlevé dans les manuscrits. Bossuet a supposé les mots qui manquent, et nous donnons la traduction du texte rétabli par lui. — 2. Matt. I, 21.   489   comment l’Apôtre se dit le premier des pécheurs; nul, en effet, n’a persécuté l’Église avec plus de violence. Si maintenant tu examines ce qui était dû à ces pécheurs qu’est venu sauver Jésus, tu reconnaîtras qu’ils ne méritaient que le supplice. Ainsi donc, que méritaient-ils? Le supplice. Et qu’ont-ils reçu? Le salut. Pour eux le salut a remplacé le supplice. On leur devait le supplice, on leur a accordé le salut; on leur devait le châtiment, on leur a donné la couronne. A ce Paul, qui d’abord était Saul; à ce premier des pécheurs qui surpassait les autres en cruauté, on ne devait que des supplices et d’affreux supplices; et pourtant on lui crie du ciel : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter?» Il est forcé d’épargner, afin de pouvoir être épargné lui-même. C’est le loup qui se transforme en brebis. Ce n’est pas dire assez; il faut ajouter : Qui se transforme en pasteur. La voix du ciel lui donne la mort et lui rend la vie ; elle le frappe et le guérit; elle abat le persécuteur et relève le prédicateur. Qu’y a-t-il dans cette grâce autre chose que la grâce? Quel mérite l’a précédée ? « Jésus est venu dans ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais si j’ai obtenu miséricorde». L’Apôtre aurait-il pu dire alors : «Le Seigneur, en juste Juge, me rendra la couronne ce jour-là? » Si le juste Juge rend ce jour-là au premier des pécheurs ce qui lui est dû, que lui rendra-t-il sinon les supplices affreux et l’éternel châtiment dus au premier pécheur? On les lui devait d’abord; on ne les lui a pas infligés. «Si j’ai obtenu miséricorde», si je n’ai pas reçu ce que je méritais; si, tout premier pécheur que j’étais, j’ai obtenu miséricorde, c’était afin que le Christ Jésus montrât en moi toute osa patience et que je servisse d’exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle (1)». Que veut dire, afin que je servisse d’exemple? Afin que si coupable, si plongé qu’on. soit dans le crime, on ne désespère pas d’obtenir le pardon accordé à Saul. Jésus est un habile, un grand Médecin; il arrive dans une contrée où il n’y a que des malades, et pour accréditer sa science il choisit, afin de le guérir, le malade le plus désespéré. Or c’est ce malade qui dit aujourd’hui : « Déjà on m’immole et le moment de ma dissolution approche. J’ai   1. I Tim. I, 15, 16.   combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ». Comment? C’était toi qui courais en aveugle, qui traînais les Chrétiens à la mort, qui, pour lapider en quelque sorte Étienne par la main de tous ses bourreaux, veillais à la garde clés vêtements de tous? C’est bien toi? — C’était bien moi; alors; mais aujourd’hui ce n’est plus moi.Comment était-ce toi et n’est-ce plus toi? — Parce que j’ai obtenu miséricorde. — Ainsi, Paul, tu as reçu ce qui ne t’était pas dît. Mais aujourd’hui, dis-nous, dis-nous tranquillement ce qui t’est dû. « Il ne me reste plus que la couronne de justice; et le Seigneur, en juste Juge, me la rendra ce jour-là». Avec quelle confiance il réclame cette dette, lui à qui il a été fait grâce du dernier supplice ! Dis maintenant à ton Seigneur, dis-lui tranquillement, dis-lui avec certitude, avec la confiance la plus entière: J’étais autrefois livré à ma méchanceté ; j’ai fait usage, sans y avoir droit, de votre miséricorde : ah ! couronnez vos dons, vous y êtes obligé. Assez sur saint Paul; occupons-nous de saint Pierre; et sans prétendre parler de lui dignement, rendons-lui les devoirs que nous lui rendons chaque année. Nous viendrons ainsi du dernier au premier des Apôtres, puisque nous aussi, dans notre conduite, nous cherchons à nous élever de ce qu’il y a de plus bas à ce qu’il y a de plus haut. 7. Nous avons remarqué, dans l’Évangile qu’on vient de lire, que le Seigneur Jésus en personne prédit ainsi à saint Pierre, le premier des Apôtres, le martyre qu’il devait endurer : « Quand tu étais jeune, tu te ceignais, et tu allais où tu voulais. Une fois avancé en âge, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te portera où tu ne voudras pas ». L’Évangéliste explique ensuite le sens de ces paroles. «Or en parlant ainsi, dit-il, le Seigneur désignait par quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu (1) ». Le Seigneur Jésus lui prédit donc son martyre et son crucifiement, mais quand, loin de le renier encore, il était épris d’amour pour lui. Habile Médecin, le Sauveur distingua clairement le changement survenu dans son malade. Celui-ci l’avait renié quand il souffrait encore; une fois guéri, il l’aimait. Il avait commencé par montrer à Pierre ce   1. Jean, XXI, 18, 19.   490   qu’était Pierre, lorsqu’animé d’une téméraire confiance cet Apôtre avait promis de mourir pour le Christ, au lieu que c’était le Christ qui était venu mourir pour lui. « Pour moi tu donneras ta vie, lui dit-il? En vérité je te le déclare, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois (1) ». Je te guérirai ensuite ; mais il faut que d’abord tu te reconnaisses malade. C’est ainsi qu’en lui annonçant ce triste reniement, le Seigneur montra à Pierre ce qu’était Pierre. Mais aussi, en lui parlant de son amour, le Seigneur montra à Pierre ce qu’était le Christ. « M’aimes-tu, lui demanda-t-il ? — Je vous aime. — Pais mes brebis (2) ». Ceci fut dit une, deux et trois fois. Cette triple protestation d’amour était la condamnation du triple reniement inspiré par la crainte. Or, comme Pierre aimait le Sauveur, le Sauveur lui parlait de son futur martyre. N’est-ce pas aimer en effet que d’affronter les supplices par amour pour le Christ? 8. Cependant, mes frères, qui ne serait étonné de ces autres paroles : « Un autre te ceindra et te portera où tu ne voudras point?» Ce fut donc malgré lui que Pierre reçut cette faveur immense du martyre? Voici Paul : « Déjà l’on m’immole, et le moment de ma dissolution approche». Ne semble-t-il pas, en parlant ainsi, courir avec allégresse au martyre? A Pierre il est dit au contraire : « Un autre te ceindra et te portera où tu ne voudras point». Paul veut donc, et Pierre ne veut pas? Il y a plus, si nous comprenons ce qu’il en est, c’est que Pierre veut comme Paul, et que Paul n’a pas plus de volonté que Pierre. Pour expliquer cette pensée dans la mesure de mes forces, j’ai besoin ici d’une attention particulière de votre part. On peut souffrir la mort, on ne saurait l’aimer. Si on peut l’aimer, qu’ont fait d’étonnant ceux qui l’ont endurée pour la foi ? Les appellerions-nous de grands hommes, des hommes de, courage, si nous les voyions seulement se livrer aux délices des banquets? Exalterions-nous leur force de caractère ou leur patience, si nous les voyions se plonger dans les voluptés? Pourquoi? Est-ce qu’en vérité, pour ne rien faire de douloureux ni de pénible, pour s’abandonner à la joie, aux plaisirs et aux délices, ils mériteraient le titre de grands hommes, d’hommes courageux et   1. Jean, XIII, 38. — 2. Ib. XXI, 15-17.   patients? Ah ! ce n’est point pour de semblables motifs que nous louons les martyrs. Ils sont, eux, de grands hommes, des hommes courageux et patients. Veux-tu savoir que leur tâche n’est pas d’aimer la mort, mais de la souffrir? C’est qu’en latin nous désignons leur martyre par le mot qui exprime essentiellement la souffrance, passio. Ainsi donc, non seulement les hommes, mais tous les animaux absolument ont horreur et peur de la mort; et ce qui fait la grandeur des martyrs, c’est qu’en vue du royaume des cieux ils ont bravé généreusement ce qu’il y a de plus horrible à la nature, c’est qu’en vue des divines promesses ils ont enduré d’incroyables afflictions. Voyez le Seigneur : « Nul n’a un amour plus grand que celui qui donne sa vie pour ses amis (1)». S’il n’en coûte rien de donner sa vie, que fait la charité de si merveilleux? Son mérite est-il d’aimer pour moi les délices? Non, mais d’endurer pour moi la mort. «A cause des paroles sorties de vos lèvres », c’est le chant des martyrs ; « à cause des paroles sorties de vos lèvres », c’est-à-dire à cause de vos avertissements et de vos promesses, «j’ai marché par de dures voies (2)». Ainsi donc la nature même et l’entraînement de l’habitude font éviter la mort; et c’est en s’attachant à ce qu’on voit au-delà de la mort que pour obtenir ce qu’on veut on entreprend ce qu’on ne veut pas. Voilà ce qui explique ces mots : .« Te portera où tu ne voudras pas ». C’est ici le cri de la nature et non celui de la dévotion. Le Seigneur a personnifié en lui-même cette fragile nature humaine, lorsqu’aux approches de sa passion il disait à son Père : « Mon Père, s’il est possible, « que ce calice s’éloigne de moi (3) ». Et ces mots : « Déjà on m’immole », sont plutôt le cri de la patience qu’un chant de délices. Aussi la mort est un châtiment qui nous a été comme inoculé ; nous qui formons les rameaux épars du genre humain, nous la tirons de la racine même de l’arbre. Adam le premier se l’est attirée en péchant. « C’est par la femme, dit l’Ecriture, qu’a commencé le péché, et par elle nous mourons tous (4). — Par un homme, y est-il dit encore, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort; et c’est ainsi qu’elle a passé à tous les hommes par celui en qui tous ont péché (5)»,   1. Jean, XV, 13. — 2. Ps. XVI, 4. — 3. Matt. XXVI, 39. — 4. Eccli. XXV, 33. — 5. Rom. V, 12.   De là il suit encore qu’il y a dans notre nature et le vice et le châtiment. Dieu avait créé notre nature sans aucun vice, et si elle n’avait pas failli ; assurément elle n’aurait pas été châtiée. Mais, issus de cette nature souillée, nous avons puisé en elle et le vice et le châtiment pour nous souiller ensuite de tant d’autres manières. Je le répète, il y a dans notre nature et le vice et le châtiment; Jésus au contraire a pris dans sa nature humaine le châtiment sans le vice, afin de nous délivrer de l’un et de l’autre. « Un autre te ceindra, dit-il, et te portera où tu ne voudras pas ». Voilà le châtiment; mais c’est un moyen de parvenir à la couronne. Paul donc méprisait ce châtiment, il le méprisait en fixant ses regards sur la couronne et test alors qu’il disait : « Déjà on m’immole » et on m’est redevable de la couronne de justice. Il faut passer par un dur chemin, mais où n’arrive-t-on pas ? Pierre aussi savait où il allait, et il se soumit au martyre avec un généreux dévouement; mais ce martyre, il l’endura, il ne l’aimait pas en lui-même. Il endurait le martyre, il aimait ce qui devait résulter du martyre ; son vif attrait pour le terme du voyage lui fit endurer les aspérités de la route. 9. Nous avons dit que l’un comme l’autre ces deux Apôtres avaient voulu et n’avaient pas voulu ; s’il eût été possible, ils n’auraient pas voulu endurer la peine, mais tous deux étaient également épris d’amour pour la couronne. Montrons actuellement que Paul lui-même n’aurait pas voulu le châtiment. Le Seigneur a attesté en personne que la volonté de Pierre y était opposée. N’est-ce pas toi d’ailleurs qu’il représentait quand il disait : « Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi? » Le Seigneur donc a fait connaître les sentiments de Pierre. Quant à Paul , lui-même a manifesté les siens. Il dit en effet quelque part, en parlant de ce corps mortel : « Nous gémissons sous ce fardeau ». C’est la même pensée que, dans cet autre passage de l’Ecriture : « Le corps qui se corrompt appesantit l’âme, et abat l’esprit si actif à penser (1) ». Il dit donc: « Nous gémissons sous ce fardeau », sous le faix de ce corps corruptible. « Nous gémissons sous ce fardeau ». Si tu gémis, prends plaisir à   1. Sag. IX, 15.   déposer cette charge. Oui, il avoue qu’il gémit sous cette charge, qu’il est accablé sous le faix de ce corps corruptible : examine pourtant s’il veut se débarrasser de ce poids qui l’accable,: qui le fait gémir. Ce n’est pas ce qu’il dit ensuite. Que dit-il donc ? « Parce que nous ne voulons pas être dépouillés ». Quel cri naturel ! Quel aveu du châtiment ! Le corps est lourd, il est accablant, il est corruptible, c’est un poids sous lequel on gémit ; et pourtant on ne le laisse, on ne le dépose pas volontiers. « Nous ne voulons pas être dépouillés ». Veux-tu donc toujours gémir ainsi ? Si tu gémis sous ce fardeau, pourquoi neveux-tu pas en être débarrassé ? — Non, je ne le veux pas. — Vois ce qui suit: « Nous ne voulons pas être dépouillés, mais recouverts ». Je gémis sous cette tunique de terre, je soupire après la tunique du ciel ; je veux l’une sans me dépouiller de l’autre. « Nous ne voulons pas être dépouillés mais recouverts». O Paul, je voudrais vous comprendre, que dites-vous ? Voudriez-vous outrager ce céleste et ample vêtement, jusqu’à le mettre par-dessus ces lambeaux de mortalité et de corruption, ceux-ci servant de vêtements de dessous, et celui-là de vêtement de dessus ; ceux-ci, de vêtement intérieur, et celui-là de vêtement extérieur ? — Nullement, reprend-il, ce n’est point là ce que je dis. Je ne veux pas être dépouillé, mais recouvert ; recouvert, sans que néanmoins la corruption soit voilée sous l’incorruptibilité, mais « pour que ce qui est mortel soit absorbé par la vie (1) ». Cette acclamation prouve que tu connais l’Ecriture. Néanmoins celui qui ne les connaît pas pourrait croire que ces derniers mots sont de moi ; qu’il se détrompe, ce sont les paroles mêmes de saint Paul, et voici toute la suite de cette phrase de l’Apôtre : « Nous gémissons sous ce fardeau, parce que nous ne voulons pas être dépouillés, mais recouverts, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie». Ceci est parfaitement conforme à ce que vous dites ailleurs de la résurrection du corps ; voici vos expressions : « Il faut que, corruptible, ce corps revête l’incorruptibilité ; et que, mortel, il revête l’immortalité. Or, lorsque, corruptible, il se sera revêtu d’incorruptibilité, alors s’accomplira cette parole de l’Ecriture : La mort a été ensevelie   1. II Cor. V, 4.   492   dans sa victoire ». Ces mots : « Afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie », ont le même sens que ceux-ci : « La mort a été ensevelie dans sa victoire ». Il n’est plus question d’elle, ni en haut, ni en bas, ni au dedans, ni au dehors. « La mort a été ensevelie dans sa victoire. O mort, où est ton ardeur ? » C’est ce qui sera dit à la mort au moment où les corps ressusciteront et seront transformés au point que la mort sera absorbée dans sa victoire. « Quand ce corps corruptible se sera revêtu d’incorruptibilité », il sera dit à la mort : « O mort, où est ton ardeur ? » Cette ardeur même t’emporte où tu ne veux pas. « O mort, où est ton ardeur ? O mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort est le péché (1)». 10. Comment ! la mort ne vient pas du péché ? Eh ! de quelle autre mort parlait l’Apôtre à propos de la résurrection des corps ? Ce corps corruptible se revêtira d’incorruptibilité, la mort sera ensevelie dans sa victoire. Voilà bien la résurrection du corps. Il sera dit alors: « O mort, où est ton ardeur ? » A qui sera-t-il parlé de la sorte, sinon à la mort corporelle, puisqu’il est question, en cet endroit,de la résurrection du corps ? « O mort, où est ton ardeur ? O mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort est le péché ». L’aiguillon de la mort, ou le péché, s’entend ici, non de l’aiguillon que la mort aurait produit, mais de l’aiguillon qui a causé la mort : c’est ainsi que le poison se nomme un breuvage de mort, parce qu’il cause la mort et non. parce qu’il est produit par elle. Ainsi donc c’est en ressuscitant que le Seigneur en finit avec ce châtiment de la mort ; et s’il le laisse peser encore sur les saints et sur les fidèles, c’est pour les exercer à la lutte. La mort ainsi t’est laissée comme un adversaire, un adversaire dont Dieu pouvait te délivrer en te justifiant; mais il te laisse aux prises avec elle, afin de te donner le mérite de la dédaigner pour ta foi. Ne peut-il pas sur chacun ce qu’il veut ? Enoch à été enlevé. Elie l’a été; tous deux vivent encore. Est-ce :leur sainteté qui a mérité cette faveur ? N’est-ce pas plutôt une grâce, un bienfait spécial qui leur a été accordé ? Le Créateur a voulu nous montrer par là ce qu’il peut pour nous tous. 11. Pour soutenir que la mort, je veux dire   1. I Cor. XV, 53-56.   la mort du corps, n’est pas l’oeuvre du péché, mais qu’elle est naturelle et qu’Adam serait mort quand même il n’aurait pas péché, comment donc nous objecter Enoch et Elie? N’est-ce pas être bien inconsidéré? N’est-ci pas, si on y faisait attention, parler contre soi-même ? Que dit-on, en effet ? — Si la mort vient du péché, pourquoi ni Enoch ni Elie ne sont-ils pas morts? En tenant ce langage, tu ne remarques donc point que ne pas attribuer la mort au péché, c’est l’attribuer à la nature? Tu la fais venir de la nature; je la fais venir du péché. Sans doute elle vient de la nature, mais de la nature viciée et condamnée à ce supplice. Oui donc, selon toi, la mort corporelle vient de la nature, et du péché, selon moi.Si elle vient du péché, me demandes-tu, pourquoi ni Enoch ni Elie ne sont-ils pas m1ts? Je te réponds à mon tour : Pourquoi ni Enoch ni Elie ne sont-ils pas morts, si elle vient de la nature ? Enoch et Elie sont vivants; ils ont été emportés, mais ils sont vivants, en quelque lieu qu’ils habitent. Si néanmoins on n’interprète pas mal un certain passage de l’Ecriture, ils doivent mourir. L’Apocalypse, en effet, parle de deux prophètes merveilleux qui doivent mourir, ressusciter ensuite publiquement et monter vers le Seigneur (1). Or, on voit ici Enoch et Elie, quoique leurs noms ne s’y trouvent pas. Peut-être, diras-tu, pour soutenir ton sentiment, que tu n’admets pas ce livre de l’Ecriture, ou que, tout en l’admettant, tu ne t’inquiètes pas de ce passage, attendu que le nom des deux prophètes n’y est pas exprimé. Eh bien! admettons avec toi qu’ils vivent et ne doivent jamais mourir. Adresse-moi encore cette question : Si la mort vient du péché, pourquoi ne sont-ils pas morts? Je te réponds: Et pourquoi ne sont-ils pas morts, si la mort vient de la nature ? J’ajoute, pour  expliquer leur vie, qu’ils n’ont plus de faute : à toi d’ajouter, si tu le peux, qu’ils n’ont plus de nature. 12. Il est vrai, notre sujet nous a entraînés un peu et occasionnellement hors de lui; ce que nous avons dit, néanmoins, contribue également à raffermir notre foi contre ces discoureurs qui se multiplient malheureusement. Ah ! qu’ils ne triomphent pas de notre patience; et qu’ils n’ébranlent pas non plus notre foi. Soyons prudents et circonspects en face de ces   1. Apoc. X, 3-12.   493   nouveautés de discussions, discussions purement humaines où il n’y a rien de divin. Nous célébrons aujourd’hui tune fête d’Apôtres; écoutons ces recommandations de l’un d’eux « Evite les profanes nouveautés de paroles, car elles servent beaucoup à l’impiété (1). —Je veux que vous soyez sages dans le bien et simples dans le mal (2) ». Adam est bien mort, mais le serpent n’est pas mort encore. Il siffle et ne cesse de murmurer. Il est réservé au dernier supplice; mais il se cherche des compagnons de tourments. Prêtons l’oreille à l’ami de l’Epoux, au zélé défenseur des intérêts de l’Époux, et non des siens : «  Je vous aime pour Dieu d’un amour de jalousie; car je vous ai fiancés à un Epoux unique, au Christ, pour vous présenter à lui comme une vierge pure. Mais je crains que comme le serpent   1. I Tim. VI, 20; II Tim. II, 16. — 2. Rom. XVI, 19.   séduisit Eve par son astuce, ainsi vos esprits ne se corrompent et ne dégénèrent de la chasteté que communique l’union au Christ (1) ». Tous nous avons entendu les paroles de l’Apôtre; observons-les tous, tous gardons-nous du souffle empoisonné du serpent. Comment dire que nous ne les avons pas entendues, que nous ne les connaissons pas, quand nous venons de chanter encore : « Leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de l’univers (2)? » En courant jusqu’aux extrémités du monde, ces paroles sont arrivées jusqu’à nous; nous les avons accueillies, nous les avons écrites, nous en avons établi des lecteurs. Le lecteur ne se tait pas, le commentateur s’occupe : pourquoi le perfide tentateur ne s’arrête-t-il pas ?   1. II Cor, XI, 2, 3. — 2. Ps. XVIII, 5.      

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL – JEAN XXIII 1962

29 juin, 2015

 

http://w2.vatican.va/content/john-xxiii/it/homilies/1962/documents/hf_j-xxiii_hom_19620628_pietro-paolo.html

(Google Traduction)

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL

CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES

DISCOURS DU PAPE JEAN XXIII

Basilique Vaticane

Thursday, 28 Juin 1962

Les chers impressions de la visite au Latran en deuxième Vêpres de saint Jean – en exultation déplacés avant la ferveur de la foule si vivant tout de branche populaire et modeste mais dynamique du sentiment autour du Pape, son évêque de Rome – continuent à appeler la joie spirituelle, pour cette célébration des Premières Vêpres de la fête de la basilique Saint-Pierre. Comment belle et édifiante cette rapprochés l’Ancien Testament avec le précurseur du Christ et de l’ouverture de nouvelles orientations sur lui, et à la lumière de l’humble pêcheur de Galilée, a appelé le gouvernement de l’éternelle Testament, l’Eglise universelle. La mer du monde à Rome Vénérés frères! combien sont ici, et chers enfants, ne vous reviennent pas certaine pensée désagréable que nous voulons exprimer à l’édification. Avec St. John nous devions entendre la voix prophétique dans le désert, quand il a insisté sur Parades viam Domaines : rectas facite Semitas ejus [ 1 ]. Voilà la route du Seigneur, pour préparer: bonnes façons de rectification et d’aller jusqu’à atteindre le salut pour tous. Ce soir, nous sommes un peu comme la mer, la barque de Pierre, le pêcheur, où Jésus était ressuscité, et là, il a parlé à la foule. Saint Luc raconte le bon épisode. – Jésus eut fini de parler, il dit à Simon: «Aller hors du bateau, et jetez vos filets pour pêcher. » Simon répondit: «Maître, nous avons peiné toute la nuit sans avoir rien pris, mais sur ta parole je vais lâcher les filets. » Alors il l’a fait, et fait suite à une pêche abondante [ 2 ]. Sur cette page de l’Évangile, les Pères de l’Église et les commentateurs de tous les temps lui-même adoré. De leurs écrits – nous nous souvenons en particulier ceux de Léon et Grégoire – une doctrine, dont la note de solennité est devenu familier à l’oreille et le bon goût de ceux qui habituellement main entre le missel et le bréviaire. Très distingué parmi ceux-ci le premier, le Grand, dont la mort glorieuse, nous avons célébré le centenaire le 15 Novembre. En cette veille de nous attire dans une manière spéciale la pensée d’un autre pape, il trop grande, le pape Innocent III, cette page de Saint-Luc était capable de résumer heureusement ci-dessous et significations aimables chiffres. La mer de Galilée, où Jésus repose, est le siècle, nous allons améliorer le monde entier, qu’il est venu racheter. La barque de Pierre est la sainte Église, dont Pierre, Simon le pêcheur, était le chef. L’ordre de Jésus à Pierre et son parce qu’ils vont et conduisent à une plus large oser la pêche, le Duc in Altum humble navire, est de Rome, la capitale du monde à cette époque, réservé à devenir, plus tard, véritable capitale, et le centre de haute et lumineux dans le monde chrétien. Le net recul sur les vagues pour la conquête des âmes est la prédication apostolique. L’Eglise du Christ, répandus « Ubique Terrarum» Quel spectacle cette mer de Galilée, appelée à représenter les siècles et les peuples! Aquae multae: multi populi: la grande saeculum mer totum ; de sorte qu’il appelle le pape Innocent. Mer grande et spacieuse. Le livre des Psaumes décrit bien, encore plus vivement: plein de poissons de toutes sortes: animalia pusilla cum magnis: illic nefs pertransibunt [ 3 ]. Comme la mer est agitée et amère, de sorte que le siècle, de sorte que le monde des hommes, est troublé par l’amertume et contraste: jamais la paix et la sécurité; jamais de repos et de calme; toujours et partout crainte et tremblement: travail omniprésente et dolor . L’évangéliste saint Jean [ 4 ] a écrit que le monde est tout placé sur la malignité. Le sourire est commisto gémir: les extrêmes de joie sont occupés deuil [ 5 ]. L’oiseau est né pour voler: l’homme est destiné aux travaux lourds [ 6 ]. Le livre de l’Ecclésiaste est encore plus efficace: – Une occupation continue est réservé pour toutes les personnes, un joug de presse sur les épaules de tous les enfants d’Adam. Dans la mer les plus petits poissons sont mangés par de plus gros: Dans le monde les petits hommes sont écrasés par la forte et dominatrice [ 7 ]. Eh bien, il est l’immensité de ce monde qui est la miséricorde du Très-Haut, pour le rachat de l’esclavage, pour l’élévation des énergies les plus nobles; Il est ce monde que notre Père céleste a envoyé son Fils unique, de la chair humaine vêtue, pour aider tous les enfants de l’effort de leur résurrection des misères de ce monde, et pour riaccompagnarli sur les hauteurs de la vie éternelle. Il est cette vaste mer de l’humanité purifiée par la vertu du Sang du Christ, que la Parole même du Père nous propter les hommes et pour notre salut descendit de caelis, et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine et homo factus est; Homo et Salvator mundi, et totius mundi pour Sanctam Ecclesiam Suam Rex gloriosus et immortalis pour saecula . Commentaire Brilliant d’Innocent III L’Eglise du Christ répandue terrarum omniprésente est représenté dans l’évangile de la barque de Pierre que Jésus prédilection, qui aimait souvent de parler en tant que maître du peuple, et à une occasion particulièrement mystérieuse et solennelle – dont cela se réfère saint Luc dans le chapitre cinquième Son Evangile – indiquerait à ses Apôtres, comme le point de conquêtes divins de son royaume le plus élevé. Vous avez passé une navigation de nuit infructueuse avec nihil cepimus . Maintenant, je vous le dis, Pierre, Duc in Altum : descendre du bateau; et toute sa: jeter les filets, comme ils le faisaient dans l’obéissance parfaite: et concluserunt piscium multitudinem copiosam . Fils bien-aimés! À ce stade, l’Evangile de lecture que le pape Innocent III, la fête de Saint-Pierre sort avec vigueur exulte: La hauteur de cette mer, Maris altitudo istius, qui bénit Jésus a dit à Pierre: Duc in altum , Rome est, quae et primatum principatum super-universum saeculum obtinebat et obtinet . Divine Providence a voulu exalter cette ville: parce que le temps du paganisme triomphe elle seule avait la domination sur toutes les nations dispersées à travers le monde, donc après la venue de Jésus l’iniziatasi christianisme Rédempteur, était digne et approprié que l’église Santa seul détenait le la dignité du magistère et le gouvernement sur ​​tous les fidèles de la terre. Et le pape Innocent continue à proclamer que Dieu a trouvé et a voulu consonum et dignum , que celui qui était à la tête et le prince de l’Église, constituée le siège principal et religieuse, à la ville, il a eu la principauté et le gouvernement laïque. Voilà pourquoi Jésus dit à Pierre: Duc in Altum , comme pour dire: Il va à Rome et vous et votre transfert dans la ville, et il y jeter vos filets pour pêcher. Semble tellement évident que le Seigneur a aimé et aime ce bureau d’août, et que les Roms méritent le nom de sacerdotale et royale, impériale et apostolique, dépositaire et l’exercice domination non seulement sur ​​le corps, mais aussi les âmes du magistère. Beaucoup plus noble et digne de l’autorité divine, maintenant qu’il était dans le passé pour pouvoir sur la terre. Il est très touchant d’entendre les paroles du grand Pape appelant la tradition pieuse Domine, quo vadis : et les paroles de Jésus à Pierre, tremblant et fugitif: «Je vais à Rome pour me crucifier à nouveau. » Aussi intéressant est la différence, selon saint Luc, des expressions de Jésus, Saint-Pierre parle au singulier: Duc in Altum : puis se poursuit dans le pluriel pour le reste des Apôtres: retia Laxate dans capturam . La seule Pierre, comme seul prince de l’Eglise universelle se voit dans la hauteur de sa prélature suprême. Mais nous ne pouvons pas oublier que même à Saint-Paul, comme lui, aurait été donné la tâche d’élaborer à Rome le réseau apostolique de prédication sacrée. Une conversation spirituelle comme ceci Nostra, Vénérables Frères et chers Fils, qui introduit la fête de Saint-Pierre, il est naturel que enjolivées double couronne, qui confirment ainsi l’association des deux grands Apôtres, dans l’admiration et l’adoration. Pape Innocent atteint la belle comparaison de ces deux grands apôtres de l’Église romaine, l’Eglise universelle, en référence historique, poétique et marqués pour les deux fondateurs de la Rome primitive, que Romulus et Remus, les deux sépultures, les archéologues disent, Ils mentent la distance presque parallèles d’un bout de la ville; Peter dire du côté où Romulus a été enterré: Remo et le côté où il a été montré la tombe de saint Paul. Nous avons beaucoup de respect et d’amour pour faire des souvenirs vetustissimi de début Rome – comme a commenté ensuite le pape Innocent – le duo fratres secundum carnem, ici urbem ISTAM corporellement pas sine divine providence – condiderunt, et honorabilibus iacent sepulcris enterré . Mais il est juste que notre tendresse religieuse, il tourne avec une émotion particulière le duo fratres fidem secundum, et Petrus Paulus, ici urbem ISTAM spiritualiter fundaverunt, gloriosis basilicis enterrés . Le ministère sacré d’une grande prédication Notez les définitions précises de contrastes: d u fratres secundum carnem et condentes corporellement : les deux saints patrons de Rome, fratres secundum fidem: fundatores de spiritualiter, gloriosis basilicis honorificentissime enterrés . Nous ne devons pas oublier les filets des pêcheurs, à l’ordre de Jésus jeté à la mer et recueilli avec beaucoup de difficulté, un grand triomphe de l’obéissance apostolique. Le réseau symbolique qu’aujourd’hui, en entrelaçant floral, est sur le seuil de cette Basilique vaticane. Comme le bateau de Peter signifie l’Église, comme la mer agitée est le siècle et le monde secoua, comme le centre de Rome catholique et apostolique si les réseaux sont figuration du ministère de la prédication populaire. Pape avantage Innocent de la queue pour donner un résumé caractères informatifs et fervents éloquence sacrée et particulière de pastorale: qui est-à-dire le ministère sacré pour la conquête et la nourriture précieuse, dont le sacerdoce catholique doit être distributeur pour les âmes des fidèles. Le prédicateur de prévoyance doit préparer ses essais à l’éducation populaire et encore plus élaborée pour une classe et la stature. Savoir comment varient selon le sujet, le ton, la couleur: désormais sur les vertus, maintenant sur les vices, maintenant sur les prix et maintenant sur le punitions, la miséricorde et la justice, une grande partie de ces deux thèmes, maintenant avec facilité, maintenant avec subtilité Or, selon l’histoire, et maintenant selon l’allégorie: la présentation des autorités, des similitudes, des raisons, par exemple. Ce sont les fils et les parcelles, ils sont fabriqués des réseaux, capable, solides et précieux. Ces réseaux plus sûrs et plus efficaces pour obtenir des âmes à la clarté de la vision de la bonne doctrine apostolique, pour les amener à la ferveur, la sanctification, la joie. Ces réseaux ont utilisé le plus béni Apôtres Pierre et Paul. Leurs lettres nous parlent encore du fond de leur âge. Cette prédication Rome a été converti de l’erreur à la vérité, du vice à la vertu, et est devenu dominé Gentium , maîtresse du monde. Honneur à temps pour les principes bénis des Apôtres La vénération que tout bon catholique ressent pour les apôtres du Christ de tous les temps et de toutes les personnes, devrait garder sa ferveur: en effet la célébration imminente du Concile Vatican II, qui veut être autour d’un flot de doctrine céleste, augmentation inspiration, l’exaltation paisible et sainte. Mais de ces deux premiers et bienheureux Apôtres de Rome, Pierre et Paul, écho toujours la tradition de plusieurs siècles que Pères et mécènes principaux et preclarissimi, nous étudions notamment les grands enseignements, dans la splendeur de l’intelligence, une flamme des cœurs. Nous aimons à mettre fin à cette effusion de sentiments paternels et votes avec fervente invocation de bons souhaits du grand Pontife Innocent III, l’un des plus grand et le plus glorieux de l’Eglise et de l’histoire: Pour eux, la beauté de Rome pour honorer les pères, et nos clients à être spécialement et principalement, dans la mesure où, à l’aide de leurs mérites et de prières, alors maintenant ont réussi à être préservé dans la terre, aussi heureux enfin être couronné dans les cieux. De notre Seigneur Jésus Christ, qui est sur ​​toutes choses Dieu béni pour les siècles des siècles. Vraiment [ 8 ].

[ 1 ] Cfr. Matth . 3, 3; Marc . 1, 3; Luc . 3, 4. [ 2 ] Voir. Luc . 5, 1-7. [ 3 ] Ps. 103, 25-26. [ 4 ] I 1 . 5, 19. [ 5 ] . Prov 14, 13. [ 6 ] de. Job 5, 7. [ 7 ] Voir. Eccl. 40 et 13. [ 8 ] Innocent 3, Opera omnia, Sermo 22, en la solennité de la Bienheureuse Apôtres Pierre et Paul, dans Migne, PL 207, col. 555, SS.

 

Saint Pierre et Saint Paul, Localisation Limousin

28 juin, 2015

 Saint Pierre et Saint Paul, Localisation Limousin dans images sacrée 18%20STATUETTE%20ST%20L%20GER%20ST%20PIERRE%20ET%20ST%20PAUL

http://www.artbible.net/2NT/PORTRAITS%20OF%20PETER%20AND%20PAUL%20…PIERRE%20ET%20PAUL/slides/18%20STATUETTE%20ST%20L%20GER%20ST%20PIERRE%20ET%20ST%20PAUL.html

SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL, HOMÉLIE DU BARTHOLOMAIOS I ET DU PAPE BENOÎT XVI

28 juin, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2008/documents/hf_ben-xvi_hom_20080629_pallio.html

CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL

HOMÉLIE DU PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE BARTHOLOMAIOS I ET DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique  Vaticane Dimanche 29 juin 2008

HOMÉLIE DU PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE BARTHOLOMAIOS I

Votre Sainteté, Ressentant encore vivement la joie et l’émotion de la participation personnelle et bénie de Votre Sainteté à la fête patronale de Constantinople, en la mémoire de saint André Apôtre, le Premier appelé, en novembre 2006, nous sommes venus « d’un pas joyeux », du Phanar de la Nouvelle Rome, auprès de vous, afin de participer à votre joie en la fête patronale de l’Antique Rome. Et nous sommes venus auprès de vous « comblés de la bénédiction du Christ » (Rm 15, 29), restituant l’honneur et l’amour, pour fêter avec notre frère bien-aimé dans la terre d’Occident, « les hérauts sûrs et inspirés, les coryphées des disciples du Seigneur », les saints Apôtres Pierre, frère d’André, et Paul:  ces deux immenses colonnes centrales élevées vers le ciel, de l’Eglise tout entière, qui – en cette ville historique – ont rendu la dernière confession éclatante au Christ et ont rendu ici leur âme au Seigneur dans le martyre, l’un par la croix et l’autre par l’épée, la sanctifiant. Nous saluons donc avec un amour profond et très pieux, de la part de la très sainte Eglise de Constantinople et de ses fils présents dans le monde, Votre Sainteté, Frère désiré, en souhaitant de tout cœur « à tous les bien-aimés de Dieu  qui  sont à Rome » (Rm 1, 7), de jouir d’une bonne santé, de la paix, de la prospérité et de progresser jour et nuit vers le salut « dans la ferveur de l’esprit, au service du Seigneur, avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière » (Rm 12, 11-12). Votre Sainteté, dans les deux Eglises, nous honorons et vénérons comme il se doit aussi bien celui qui a rendu une confession salvifique de la Divinité du Christ, Pierre, que le vase d’élection, Paul, qui a proclamé cette confession et cette foi jusqu’aux extrémités de l’univers, malgré les difficultés et les dangers les plus inimaginables. Nous fêtons leur mémoire depuis l’année du salut 258, le 29 juin, en Occident et en Orient, où les jours qui précèdent, selon la tradition de l’Eglise antique, nous nous sommes préparés en Orient également au moyen du jeûne, observé en leur honneur. Pour mieux souligner leur valeur égale, mais aussi en raison de leur poids dans l’Eglise et dans son œuvre régénératrice et salvifique au cours des siècles, l’Orient les honore aussi habituellement à travers une icône commune, dans laquelle ils tiennent entre leurs saintes mains un petit voilier, qui symbolise l’Eglise, ou bien ils s’embrassent l’un l’autre et s’échangent le baiser en Christ. Votre Sainteté, c’est précisément ce baiser que nous sommes venus échanger avec vous, en soulignant le désir ardent en Christ et l’amour, des choses qui nous touchent de près les uns les autres. Le dialogue théologique entre nos Eglises « en foi, vérité et amour », grâce à l’aide divine va de l’avant, au-delà des difficultés importantes qui subsistent et des problématiques connues. Nous  le  désirons vraiment et prions beaucoup à cet effet; que ces difficultés soient surmontées et que les problèmes disparaissent, le plus rapidement possible, pour rejoindre l’objet du désir final, à la gloire de Dieu. Nous savons bien que ce désir est aussi le vôtre, comme nous sommes également certains que Votre Sainteté ne négligera rien en travaillant en personne, avec ses illustres collaborateurs, en aplanissant parfaitement la voie, vers une issue positive, si Dieu le veut, des travaux du Dialogue. Votre Sainteté, nous avons proclamé l’année 2008 « Année de l’Apôtre Paul », comme vous le faites vous aussi aujourd’hui jusqu’à l’année prochaine, à l’occasion des deux mille ans de la naissance du grand Apôtre. Dans le cadre des manifestations relatives à cet anniversaire, où nous avons aussi vénéré le lieu exact de son martyre, nous programmons entre autres choses un pèlerinage à certains lieux de l’activité évangélique de l’Apôtre en Orient, comme Ephèse, Perges; et d’autres villes de l’Asie mineure, mais aussi Rhodes et Crète, dans la localité appelée « Bons Ports ». Votre Sainteté, soyez assurés que sur ce saint parcours vous serez présents vous aussi, en cheminant avec nous en esprit, et qu’en chaque lieu nous élèverons une prière ardente pour vous et pour nos frères de la vénérable Eglise romaine catholique, en adressant pour vous à travers le divin Paul une puissante supplique et intercession au Seigneur. Et à présent, en vénérant les souffrances et la croix de Pierre et en embrassant la chaîne et les stigmates de Paul, en honorant la confession, le martyre et la vénérable mort de tous les deux au nom du Seigneur, qui conduit vraiment à la Vie, nous glorifions le Dieu trois fois saint et nous le supplions, afin que par l’intercession de ses protocoryphées apôtres, il nous donne ici-bas, ainsi qu’à tous ses fils partout  dans  le monde de l’Eglise orthodoxe et romaine catholique, « l’union de la foi et la communion de l’Esprit Saint » dans le « lien de la paix » et là-haut, en revanche, la vie éternelle et la grande miséricorde. Amen.

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Votre Sainteté et délégués fraternels, Messieurs les cardinaux, Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, Chers frères et sœurs! Depuis les temps les plus anciens l’Eglise de Rome célèbre la solennité des grands Apôtres Pierre et Paul comme une unique fête le même jour, le 29 juin. A travers leur martyre, ils sont devenus frères; ensemble ils sont les fondateurs de la nouvelle Rome chrétienne. C’est comme tels que les chante l’hymne des secondes Vêpres qui remonte à Paulin d’Aquilée (+806)! « O Roma felix – Rome heureuse, ornée de pourpre par le sang précieux de Princes aussi  grands. Tu dépasses toutes les beautés du monde, non par ton mérite, mais par le mérite des saints que tu as tués par l’épée sanglante ». Le sang des martyrs n’invoque pas vengeance, mais il réconcilie. Il ne se présente pas comme une accusation, mais comme une « lumière dorée », selon les paroles de l’hymne des premières Vêpres:  il se présente comme force de l’amour qui dépasse la haine et la violence, en fondant ainsi une nouvelle ville, une nouvelle communauté. Par leur martyre, ces derniers – Pierre et Paul – font à présent partie de Rome:  à travers le martyre, Pierre aussi est devenu un citoyen romain pour toujours. A travers le martyre, à travers leur foi et leur amour, les deux Apôtres indiquent où se trouve la véritable espérance, et sont les fondateurs d’un nouveau genre de cité, qui doit se former toujours à nouveau au sein de la vieille cité humaine, qui reste menacée par les forces contraires du péché et de l’égoïsme des hommes. En vertu de leur martyre, Pierre et Paul sont en relation réciproque pour toujours. Une des images préférées de l’iconographie chrétienne est le baiser des deux apôtres en marche vers le martyre. Nous pouvons dire:  leur martyre lui-même, au plus profond, est la réalisation d’un baiser fraternel. Ils meurent pour l’unique Christ et, dans le témoignage pour lequel ils donnent la vie, ils sont un. Dans les écrits du Nouveau Testament nous pouvons, pour ainsi dire, suivre le développement de leur baiser, de cette façon de créer l’unité dans le témoignage et dans la mission. Tout commence lorsque Paul, trois ans après sa conversion, va à Jérusalem, « pour faire la connaissance de Pierre » (Ga 1, 18). Quatorze ans plus tard, il monte de nouveau à Jérusalem, pour exposer « aux personnages les plus importants » l’Evangile qu’il prêche, pour ne pas prendre le risque de « courir pour rien, ni avoir couru jusqu’à présent pour rien » (Ga 2, 1sq). A la fin de cette rencontre, Jacques, Céphas et Jean lui donnent la main droite, confirmant ainsi la communion qui les rassemble dans l’unique Evangile de Jésus Christ (Ga 2, 9). Un beau signe de ce baiser intérieur qui s’étend, qui se développe malgré la diversité des tempéraments et des tâches, est le fait que les collaborateurs mentionnés à la fin de la Première Lettre de saint Pierre – Silvain et Marc – sont des collaborateurs tout aussi proches de saint Paul. La communion de l’unique Eglise, le baiser des grands Apôtres, est rendue visible de manière très concrète dans la communauté des collaborateurs. Pierre et Paul se sont rencontrés au moins deux fois à Jérusalem; à la fin, leurs deux parcours débouchent à Rome. Pourquoi? Est-ce là plus qu’un pur hasard? Un message durable y est-il contenu? Paul arriva à Rome comme prisonnier, mais dans le même temps comme citoyen romain qui, après son arrestation à Jérusalem, avait précisément, en tant que tel, fait recours à l’empereur devant le tribunal duquel il fut conduit. Mais dans un sens encore plus profond, Paul est venu volontairement à Rome. Grâce à la plus importante de ses Lettres, il s’était déjà approché intérieurement de cette ville:  il avait adressé à l’Eglise de Rome l’écrit qui, plus que tout autre, constitue la synthèse de toute son annonce et de sa foi. Dans le salut initial de la Lettre, il dit que le monde entier parle de la foi des chrétiens de Rome, et qu’elle est donc connue partout comme exemplaire (Rm 1, 8). Il écrit ensuite:  « Je ne veux pas vous le laisser ignorer, frères:  j’ai bien souvent eu l’intention de venir chez vous » (1, 13). A la fin de la Lettre, il reprend ce thème en parlant à présent de son projet d’aller jusqu’en Espagne:  « Quand je me rendrai en Espagne, en effet, j’espère bien que je vous verrai en passant, et que vous m’aiderez pour me rendre là-bas quand j’aurai d’abord un peu profité de cette rencontre avec vous » (15, 24). « Et je sais bien que ma venue chez vous sera comblée de la bénédiction du Christ » (15, 29). Deux choses apparaissent ici de manière évidente:  Rome est pour Paul une étape sur la route vers l’Espagne, c’est-à-dire – selon sa conception du monde – vers la partie extrême de la terre. Il considère comme sa mission de réaliser la tâche reçue du Christ d’apporter l’Evangile jusqu’aux frontières extrêmes du monde. Sur ce parcours se trouve Rome. Alors que généralement Paul ne se rend que dans les lieux où l’Evangile n’est pas encore annoncé, Rome constitue une exception. Il y trouve une Eglise dont la foi parle au monde. Aller à Rome fait partie de l’universalité de sa mission comme envoyé à tous les peuples. Le chemin vers Rome, que déjà avant son voyage extérieur il a parcouru intérieurement grâce à sa Lettre, fait partie intégrante de sa tâche d’apporter l’Evangile à toutes les nations – de fonder l’Eglise catholique, universelle. Aller à Rome est pour lui l’expression de la catholicité de sa mission. Rome doit rendre la foi visible au monde entier, elle doit être le lieu de la rencontre dans l’unique foi. Mais pourquoi Pierre est-il allé à Rome? A ce propos, le Nouveau Testament ne se prononce pas de manière directe. Il nous donne cependant quelques indications. L’Evangile de saint Marc, que nous pouvons considérer un reflet de la prédication de saint Pierre, est profondément orienté vers le moment où le centurion romain, face à la mort en croix de Jésus Christ, dit:  « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu » (15, 39). Auprès de la Croix se révèle le mystère de Jésus Christ. Sous la Croix naît l’Eglise des nations:  le centurion du peloton d’exécution romain reconnaît en Christ le Fils de Dieu. Les Actes des Apôtres décrivent comme une étape décisive pour l’entrée de l’Evangile dans le monde des païens, l’épisode de Corneille, le centurion de la cohorte italique. Sur un commandement de Dieu, il envoie quelqu’un prendre Pierre et celui-ci, suivant lui aussi un ordre divin, se rend dans la maison du centurion et prêche. Alors qu’il parle, l’Esprit Saint descend sur la communauté domestique rassemblée et Pierre dit:  « Pourrait-on refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous? » (Ac 10, 47). Ainsi, dans le Concile des Apôtres, Pierre devient l’intercesseur pour l’Eglise des païens qui n’ont pas besoin de la Loi, car « Dieu a purifié leurs cœurs par la foi » (Ac 15, 9). En effet, dans la Lettre aux Galates, Paul dit que Dieu a donné à Pierre la force pour le ministère apostolique parmi les circoncis; à Paul, il l’a en revanche donnée pour le ministère parmi les païens (2, 8). Mais cette assignation ne pouvait être valable que tant que Pierre restait avec les Douze à Jérusalem, dans l’espérance que tout Israël adhère au Christ. Face au développement ultérieur, les Douze reconnurent le moment où eux aussi devaient se mettre en marche vers le monde entier, pour lui annoncer l’Evangile. Pierre, qui selon l’ordre de Dieu avait le premier ouvert la porte aux païens, laisse à présent la présidence de l’Eglise chrétienne juive à Jacques le mineur, pour se consacrer à sa véritable mission:  au ministère pour l’unité de l’unique Eglise de Dieu formée par des juifs et des païens. Le désir de saint Paul d’aller à Rome souligne – comme nous l’avons vu -, parmi les caractéristiques de l’Eglise, en particulier le terme « catholica ». Le chemin de saint Pierre vers Rome, comme représentant des peuples du monde, est surtout soumis au mot « una »:  sa tâche est de créer l’unité de la catholica, de l’Eglise formée de juifs et de païens, de l’Eglise de tous les peuples. Et telle est la mission permanente de Pierre:  faire en sorte que l’Eglise ne s’identifie jamais avec une seule nation, avec une seule culture ou avec un seul Etat. Qu’elle soit toujours l’Eglise de tous. Qu’elle réunisse l’humanité au-delà de toute frontière et, au milieu des divisions de ce monde, qu’elle rende présente la paix de Dieu, la force réconciliatrice de son amour. Grâce à la technique qui est partout semblable, grâce au réseau mondial d’informations, ainsi que grâce à l’union d’intérêts communs, il existe aujourd’hui dans le monde de nouveaux modèles d’unité, qui font cependant aussi exploser de nouvelles oppositions et qui donnent une nouvelle impulsion aux anciennes. Face à cette unité externe, fondée sur les choses matérielles, nous avons d’autant plus besoin de l’unité intérieure, qui provient de la paix de Dieu – l’unité de tous ceux qui, à travers Jésus Christ, sont devenus frères et sœurs. Telle est la mission permanente de Pierre et également la tâche particulière confiée à l’Eglise de Rome. Chers confrères dans l’épiscopat! Je voudrais à présent m’adresser à vous qui êtes venus à Rome pour recevoir le pallium comme symbole de votre dignité et de votre responsabilité d’archevêques dans l’Eglise de Jésus Christ. Le pallium a été tissé avec la laine de brebis, que l’Evêque de Rome bénit chaque année en la fête de la chaire de Pierre, les mettant, pour ainsi dire, de côté afin qu’elles deviennent un symbole pour le troupeau du Christ, que vous présidez. Lorsque nous plaçons le pallium sur nos épaules, ce geste nous rappelle le pasteur qui prend sur ses épaules la brebis égarée, qui toute seule ne retrouve plus le chemin de la maison, et la ramène à la bergerie. Les Pères de l’Eglise ont vu dans cette brebis l’image de toute l’humanité, de la nature humaine tout entière, qui s’est perdue et ne trouve plus le chemin de la maison. Le Pasteur qui la ramène chez elle ne peut être que le Logos, la Parole éternelle de Dieu lui-même. Dans l’incarnation, il nous a tous pris – la brebis « homme » – sur ses épaules. Lui, la Parole éternelle, le véritable pasteur de l’humanité, nous porte; dans son humanité, il porte chacun de nous sur ses épaules. Sur la voie de la Croix il nous a portés à la maison, il nous porte à la maison. Mais il veut également avoir des hommes qui « portent » avec Lui. Etre pasteur dans l’Eglise du Christ signifie participer à ce devoir, que le pallium rappelle. Lorsque nous le portons, Il nous demande:  « Portes-tu avec moi aussi tous ceux qui m’appartiennent? Les portes-tu vers moi, vers Jésus Christ? ». Et alors nous vient à l’esprit le récit de l’envoi de Pierre par le Ressuscité. Le Christ ressuscité rattache l’ordre:  « Pais mes brebis » de manière indissoluble à la question:  « M’aimes-tu, m’aimes-tu plus que ceux-ci? ». Chaque fois que nous portons le pallium du pasteur du troupeau du Christ, nous devrions entendre cette question:  « M’aimes-tu? » et nous devrions nous laisser interroger à propos du surplus d’amour qu’Il attend du pasteur. Ainsi, le pallium devient le symbole de notre amour pour le pasteur Christ et de notre acte d’aimer avec Lui – il devient le symbole de l’appel à aimer les hommes comme Lui, avec Lui:  ceux qui sont en quête, qui se posent des questions, ceux qui sont sûrs d’eux et les humbles, les simples et les grands; il devient le symbole de l’appel à les aimer tous avec la force du Christ, afin qu’ils puissent Le trouver et se trouver en Lui. Mais le pallium, que vous recevez « de la » tombe de saint Pierre, a aussi une deuxième signification, liée de manière indissoluble à la première. Pour la comprendre, une parole de la Première Lettre de saint Pierre peut nous aider. Dans son exhortation aux prêtres de paître le troupeau de manière juste, il – saint Pierre – se qualifie lui-même de synpresbýteros – co-presbytre (5, 1). Cette formule contient implicitement une affirmation du principe de la succession apostolique:  les pasteurs qui se succèdent sont des pasteurs comme lui, ils le sont avec lui, ils appartiennent au ministère commun des pasteurs de l’Eglise de Jésus Christ, un ministère qui se poursuit avec eux. Mais cet « avec » possède encore deux significations. Il exprime également la réalité que nous indiquons aujourd’hui sous le terme de « collégialité » des évêques. Nous sommes tous co-presbytres. Aucun pasteur n’est seul. Nous ne nous trouvons dans la succession des apôtres que grâce au fait que nous sommes dans la communion du collège, dans lequel le collège des apôtres trouve sa continuation. La communion, le « nous » des pasteurs fait partie de l’être pasteurs, car le troupeau est un seul, l’unique Eglise de Jésus Christ. Enfin, ce « co- » renvoie également à la communion avec Pierre et avec son Successeur comme garantie de l’unité. Ainsi, le pallium nous parle de la catholicité de l’Eglise, de la communion universelle du pasteur et du troupeau. Et il nous renvoie à l’apostolicité:  à la communion avec la foi des apôtres, sur laquelle l’Eglise est fondée. Il nous parle de l’ecclesia una, catholica, apostolica et naturellement, en nous liant au Christ, il nous parle précisément aussi du fait que l’Eglise est sancta et que notre œuvre est un service à sa sainteté. Cela me fait encore revenir à saint Paul et à sa mission. Il a exprimé l’essentiel de sa mission, ainsi que la raison la plus profonde de son désir d’aller à Rome, dans le chapitre 15 de la Lettre aux Romains dans une phrase extraordinairement belle. Il sait qu’il est appelé « à être une officiant du Christ Jésus auprès des païens, ministre de l’Evangile de Dieu, afin que les païens deviennent une offrande agréable, sanctifiée dans l’Esprit Saint » (15, 16). Ce n’est que dans ce verset que Paul utilise le mot « hierourgein » – administrer en tant que ministre – avec « leitourgós » – officiant:  il parle de la liturgie cosmique, où le monde des hommes doit devenir adoration de Dieu,  offrande  dans l’Esprit Saint. Lorsque le monde, dans son ensemble, sera devenu liturgie de Dieu, lorsque dans sa réalité il sera devenu adoration, alors il aura atteint son objectif, alors il sera sain et sauf. Tel est le but ultime de la mission apostolique de saint Paul et de notre mission. Le Seigneur nous appelle à ce ministère. Prions en cette heure, afin qu’Il nous aide à l’accomplir de manière juste, à devenir de véritables officiants de Jésus Christ. Amen.  

Marco 5, 21-43

26 juin, 2015

Marco 5, 21-43 dans images sacrée Ges%C3%B9-guarisce-la-figlia-di-Giairo

http://www.parrocchiasanpietro.it/2012/06/30/il-vangelo-di-domenica-1-luglio-2012/

 »DIEU N’A PAS FAIT LA MORT » (SG 1-2)

26 juin, 2015

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/212.html

 »DIEU N’A PAS FAIT LA MORT » (SG 1-2)

Sagesse 1-2 fait entendre l’opposition de deux discours sur l’existence, de deux philosophies de la justice. Le discriminant, c’est la position par rapport à la mort.  La Sagesse de Salomon est un livre tardif : on le date généralement de la fin du 1er siècle avant l’ère chrétienne. Attribué fictivement à Salomon, il est écrit par un Juif d’Alexandrie, ville d’Égypte où se vivait un dialogue permanent avec la culture grecque. Sagesse 1-2 font entendre, d’entrée de jeu, l’opposition de deux discours sur l’existence, de deux philosophies de la justice. Le discriminant de ces deux discours, c’est la position que l’on prend par rapport à la mort. La thèse du livre de la Sagesse est la suivante :  »Dieu n’a pas fait la mort, il ne prend pas plaisir à la perte des vivants. Car il a créé tous les êtres pour qu’ils subsistent et, dans le monde, les générations sont salutaires ; en elles il n’y a pas de poison funeste et la domination de l’Hadès ne s’exerce pas sur la terre. Car la justice est immortelle. » (1,13-15)

Le plaisir de Dieu La première phrase pose l’affirmation de base, qui se déploie ensuite en quatre temps. Tout d’abord, la mort ne relève pas du vouloir de Dieu. Ce premier déploiement de l’affirmation initiale est appuyé par la mise en évidence de l’intention divine : la finalité de l’acte de création est de poser toute réalité dans l’être, non de la destiner au néant. Ensuite, la mort n’est pas une fatalité inscrite dans les phénomènes de la génération, ni une nécessité originaire (un  »poison ») inscrite dans l’évolution des êtres. Les biologistes nous ont appris le lien qu’il y a entre la génération (sexuée) et la mort : ici, la génération est posée comme  »salutaire », c’est-à-dire comme possibilité d’être libérée de ce lien. De plus, la corruptibilité évidente de la vie n’est pas perçue comme provenant d’une cause initiale, inscrite originellement dans l’existence. Enfin, la mort n’a pas le pouvoir sur la terre. Ces trois déploiements de l’affirmation initiale sont appuyés par une dernière assertion : la justice est immortelle. En d’autres termes, nous sommes invités à comprendre la quête de la justice comme la racine du combat et de la victoire possible contre la fatalité de la mort. C’est précisément en contraste à cette invitation que va s’affirmer, dans la suite du texte, la position des impies.

La pensée dominante Le discours des impies (2,1-20) s’articule en trois moments, selon une logique parfaite. Le premier temps (v.1-5) pose une évidence : la vie humaine a une fin. Considérer sans faux-fuyant la mort fait de la vie quelque chose de peu d’importance, d’éphémère,  »qui se dissipe comme la brume matinale » : on reconnaît ici la  »vanité » du livre de Qohélet. Logiquement alors (v.6-9), il n’y a rien d’autre à faire que de  »profiter de la vie ».  »Jouissons des biens présents, profitons de la création » : c’est là une manière de  »prendre » la création, contre laquelle celle-ci se rebellera à la fin du chapitre 5. Enfin (v.10-20), le caractère logique – totalitaire ? – de cette philosophie s’achève dans l’élimination nécessaire de quiconque ne pense pas ainsi. La différence n’est pas tolérable :  »la vie du juste ne ressemble pas à celle des autres […] tuons-le ». L’élimination du juste ne vise pas autre chose qu’à museler toute opposition à la philosophie dominante. Cependant un doute s’infiltre en finale, la mise à mort étant posée comme une mise à l’épreuve de ses convictions :  »Voyons si ses paroles sont vraies… »

La mort n’est pas une fin Le chapitre 2 s’achève par un nouveau déploiement de la thèse qui ne répond pas au discours des impies mais progresse à partir de lui. Les impies considéraient la mort comme un événement totalitaire (une fin) dans l’expérience humaine ? Celle-ci peut échapper à l’emprise de la dégradation car l’homme est créé pour l’incorruptibilité ! Comment s’affranchir de la mort-dégradation ? Cela n’est pas encore dit. Enfin, il est avancé que la mort (mais laquelle : la mort-événement, ou la mort-dégradation ? les deux sans doute) est entrée dans le monde par la jalousie vis-à-vis de ce que  »Dieu possède en propre », et dont l’image se trouve en l’homme depuis la création. Qu’est-ce que Dieu possède en propre ? En tout cas, si la mort étend ses ravages dans le monde, c’est bien parce que certains appartiennent à son parti, et contribuent à sa domination, en particulier les impies. Sagesse 1-2 pose bien des questions qui restent ouvertes : il faut continuer à lire… Un seul point semble acquis. Si la mort règne sur notre existence, c’est parce qu’elle trouve des partisans parmi les hommes. Où se trouve alors la racine de l’immortalité, la capacité de lutter contre la corruption ? Il faudra bien, pour avancer, repenser la justice… et la sagesse.

Jean-Marie CARRIÈRE Article paru dans Le Monde la Bible n° 145  »Tombeaux et momies d’Égypte », (Bayard-Presse, sept-oct 2002) p. 72

12345...7