Archive pour janvier, 2011

Saint Jérôme: « Lève-toi »

31 janvier, 2011

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COMMENTAIRE POUR DE 1 JANVIER

Le mardi de la 4e semaine du temps ordinaire : Mc 5,21-43

Commentaire du jour
Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, n°3 (trad. SC 494, p. 129 rev.)

« Lève-toi »

      « Il saisit la main de l’enfant et lui dit : ‘ Talitha koum ‘, ce qui signifie : ‘ Jeune fille…, lève-toi ‘. » « Puisque tu es née une deuxième fois, tu seras appelée ‘ jeune fille ‘. Jeune fille, lève-toi pour moi, non pas en raison de ton mérite, mais par l’action de ma grâce. Lève-toi donc pour moi : ta guérison ne provient pas de ta force. » « Et aussitôt, la jeune fille se leva et elle marchait. » Que Jésus nous touche nous aussi et aussitôt nous marcherons. Bien que nous soyons paralysés, bien que nos œuvres soient mauvaises et que nous ne puissions pas marcher, bien que nous soyons couchés sur le lit de nos péchés…, si Jésus nous touche, aussitôt nous serons guéris. La belle-mère de Pierre était tourmentée par la fièvre : Jésus lui a touché la main, elle s’est levée et aussitôt elle le servait (Mc 1,31)…

      « Et ils furent frappés d’une grande stupeur, et il leur commanda avec force de se taire et de ne le dire à personne. » Voyez-vous pourquoi il avait mis dehors la foule alors qu’il allait faire un miracle ? Il a commandé et non seulement il a commandé mais il a commandé avec force que personne ne le sache. Il a commandé aux trois apôtres, il a commandé aussi aux parents que personne ne le sache. Le Seigneur a commandé à tous, mais la jeune fille ne peut pas se taire, elle qui s’est relevée.

      « Et il dit de lui donner à manger » : pour que sa résurrection ne soit pas considérée comme l’apparition d’un fantôme. Et lui-même, après la résurrection, a mangé du poisson et du gâteau de miel (Lc 24,42)… Je t’en supplie Seigneur, à nous aussi qui sommes couchés, touche-nous la main ; relève-nous du lit de nos péchés et fais-nous marcher. Quand nous aurons marché, fais-nous donner à manger. Couchés, nous ne pouvons pas manger ; si nous ne sommes pas debout, nous ne sommes pas capables de recevoir le Corps du Christ.

Don Bosco con Orchestra (Photo)

31 janvier, 2011

Don Bosco con Orchestra (Photo) dans images sacrée

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LA QUESTION DU CHRIST ET DE LA MORALE

31 janvier, 2011

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Serviam remercie vivement la Congrégation pour le Clergé www.clerus.org
pour son aimable accord de reproduction
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LA FOI AU CHRIST RÉDEMPTEUR COMME PREMIÈRE SOURCE DE LA MORALE CHRÉTIENNE

Servais PINCKAERS, o.p.
Professeur de théologie morale à l’Université de Fribourg (Suisse).
 
LA QUESTION DU CHRIST ET DE LA MORALE

La question de la morale chrétienne est une des plus importantes, à l’heure actuelle. Elle est sous-jacente à toutes les discussions entre moralistes catholiques. Il s’agit notamment de savoir où on prendra les critères de jugement sur les problèmes et les cas débattus jusque dans l’opinion publique : les tirera-t-on de l’Évangile ou suffit-il de consulter la seule raison humaine, et, par suite, sur quelle base et dans quelle mesure le Magistère de l’Église pourra-t-il y intervenir ? La question intéresse aussi les responsables de la catéchèse et de la prédication qui assurent une traduction de l’enseignement théologique pour le peuple chrétien. Chaque chrétien est d’ailleurs directement concerné par le problème et plus particulièrement à la suite du Concile. Celui-ci a, en effet, rendu aux fidèles l’accès direct à l’Écriture : quelle morale y trouvera-t-on et dans quels textes la chercher ? Comment aussi assimiler cette doctrine, l’organiser pour l’enseignement et la faire entrer dans la pratique, dans la vie ?
Nous nous attacherons particulièrement à la relation entre la morale et la personne du Christ : le Christ est-il venu simplement confirmer par son autorité une morale préexistante, la morale du Décalogue, qui a servi de base aux livres de morale catholique des derniers siècles comme étant l’expression de la loi naturelle accessible à la raison humaine, ou est-il venu enseigner une morale nouvelle, supérieure, qui établisse notamment un lien particulier avec sa personne même ? Comme vous le voyez, nous touchons au coeur du sujet proposé par notre titre et par ces journées : le Christ est-il un second Moïse ou un second Socrate, plus accompli sans doute que ces personnages n’ont pu l’être, mais du même type qu’eux, ou bien l’enseignement moral de Jésus établit-il un lien nouveau et spécial à l’égard de sa personne, auquel cas la foi au Christ jouera effectivement un rôle déterminant dans la morale chrétienne ?
Pour traiter brièvement ce problème, nous choisirons deux auteurs du Nouveau Testament chez qui nous avons, à première vue, toute chance d’obtenir un exposé autorisé sur la morale chrétienne : saint Paul dans ses grandes épîtres et saint Matthieu dans le Sermon sur la montagne. A la simple lecture, il apparaît que nous avons affaire avec eux à des témoins principaux de l’enseignement moral de Jésus tel qu’il a été compris par ses disciples immédiats. Voilà, semble-t-il, des sources textuelles de première importance pour la formation et l’alimentation d’une doctrine morale chrétienne.

1 – LA QUESTION DU CÔTÉ DES MORALES DE L’OBLIGATION
La distance entre les livres de morale et l’Écriture
Les choses ne sont pas si simples malheureusement. Pour s’en rendre compte, il suffit de consulter un manuel classique de théologie morale. Le moins qu’on puisse dire est qu’on y trouve peu de citations de l’Écriture et notamment de saint Paul. Quant au Sermon sur la montagne, c’est à peine si on lui accorde une mention de quelques lignes. On peut ainsi constater, même matériellement, qu’il s’est établi une distance entre les manuels de morale et l’Écriture. Mais ce n’est là que l’indice d’un phénomène plus profond.
Dès le début du XVIIe siècle, en effet, pour répondre aux besoins de l’enseignement dans les séminaires, la théologie morale a reçu une organisation nouvelle qui s’est progressivement imposée : la matière morale a été ordonnée suivant les commandements de Dieu et de l’Église, et non plus selon les vertus, comme chez saint Thomas, et elle a été conçue, conformément aux idées du temps, comme le domaine des obligations imposées par la volonté de Dieu exprimée dans sa loi. Cette loi est formulée dans le Décalogue qui correspond, estime-t-on, à la loi naturelle. Les vertus théologales, ainsi que les sacrements et l’état religieux seront abordés par les moralistes mais uniquement sous l’angle des obligations qu’ils comportent. L’idée de l’obligation devient centrale, dans la conception moderne de la morale, au point de circonscrire son domaine : appartient à la morale ce qui tombe sous une obligation ; ne lui appartient pas ce qui échappe à l’obligation ou la dépasse. La conséquence directe en est une séparation entre la morale, d’une part, et l’ascétique et mystique, d’autre part. Celle-ci, qu’on appellera ensuite la spiritualité, va constituer une science annexe dans les programmes d’enseignement, un domaine spécial et secondaire dans les catégories théologiques. La division va se prolonger jusqu’au plan ecclésial : la morale enseigne la loi morale qui s’impose à tous les chrétiens ; l’ascétique et mystique ne concerne guère que les religieux et une élite qui recherche librement une perfection plus haute.
En même temps, la théologie morale prend de la distance à l’égard de la dogmatique. Conçue comme le domaine des obligations, la morale n’a guère besoin que d’une confirmation du Décalogue par l’autorité du Christ, avec certaines précisions concernant l’obligation de croire. Pour le reste, la matière de la foi sera attribuée à la dogmatique, ainsi que le traité de la grâce considéré comme trop spéculatif et rentrant effectivement assez mal dans la perspective de l’obligation.
Les conséquences de ces divisions sont directes pour la lecture et l’utilisation de l’Écriture, et vont fonctionner suivant une logique qui se retrouvera jusqu’en exégèse. Voyons comment les choses vont se passer pour saint Paul et saint Matthieu.

Où est la morale de saint Paul ?

Prenons l’épître aux Romains et voyons les divisions et les titres introduits par les éditeurs français. La Bible de Crampon divise l’épître en deux grandes parties : la première est dogmatique et traite de la justification par la foi jusqu’au chapitre 11 ; la deuxième est appelée morale, avec des exhortations et préceptes, ce sont les chapitres 12 à 15. Le lecteur est ainsi conduit à penser que la doctrine sur la justification par la foi n’intéresse pas directement le moraliste.
Pour prendre un point de comparaison, remarquons que saint Thomas traite de la vertu de foi, de la justification et de la grâce en pleine Secunda Pars, qui est la partie morale de sa Somme Théologique.
La Bible de Jérusalem a évité, à dessein semble-t-il, cette division en dogme et morale, trop accentuée et de plus en plus critiquée ; mais elle a peut-être aggravé les choses, sans s’en rendre compte. Les chapitres 12 à 15 y ont reçu le titre de « parénèse », au lieu de « morale ». Or la parénèse est communément distinguée de la morale : celle-ci concerne les préceptes impératifs qui fixent des obligations, tandis que la parénèse est le domaine de la simple exhortation morale. Ainsi retrouvons-nous, sous d’autres termes, la distinction entre morale et spiritualité. Il semblerait, dès lors, que saint Paul nous propose surtout, dans l’épître aux Romains -et ceci vaut pour les autres grandes épîtres -, des exhortations spirituelles plutôt qu’une morale proprement dite. Le moraliste peut donc se demander dans quelle mesure la parénèse paulinienne le concerne ; il incline inévitablement à penser qu’elle est plutôt du ressort de la spiritualité.
Pourtant, en rédigeant sa Somme, saint Thomas s’est donné la peine de composer un nouveau commentaire de l’épître aux Romains pour en faire une source principale de plusieurs questions de la Secunda Pars, comme, par exemple, l’étude de la Loi nouvelle, où apparaît clairement le caractère spécifiquement chrétien de la morale.
La Bible oecuménique a eu la bonne idée de ne pas introduire de divisions avec titres dans le texte de saint Paul. Elle ne le pouvait guère, d’ailleurs, car les catégories catholiques et protestantes ne sont pas les mêmes. Cependant, la difficulté n’est nullement résolue par ce fait, car les divisions utilisées par Crampon et par la Bible de Jérusalem sont révélatrices des catégories générales qui subsistent dans les esprits, chez les moralistes et chez les exégètes, du côté catholique comme du côté protestant, malgré les différences : la morale est une question d’obligations ou d’impératifs, le reste s’y ajoute comme de la spiritualité ou de la parénèse. Mais alors on peut se poser la question : saint Paul aurait-il donc si peu de chose à apporter aux moralistes ?
Nous pensons, pour notre part, que toute l’épître aux Romains, prise dans son ensemble, et plus particulièrement les chapitres 12 à 15, constitue une source directe et principale pour la morale chrétienne. Mais nous y trouvons une morale autrement conçue : non plus une morale des obligations, mais une morale des vertus – comme toutes les morales antiques -, dont la première est précisément la foi au Christ, ce qui entraîne beaucoup de conséquences pour la formation d’une morale chrétienne.

Le Sermon sur la montagne appartient-il à la morale ?

Le Sermon sur la montagne pose un problème crucial aux théologiens et aux exégètes modernes : il semble nous placer par ses exigences morales devant une montagne insurmontable, devant l’impossible. Effectivement, si le Sermon est une loi comme on conçoit le Décalogue, imposant des obligations strictes sous peine de péché mortel, son observation dépasse largement les forces du commun des chrétiens.
A cette difficulté majeure, plusieurs réponses ont été données. En voici deux qui nous intéressent plus directement : du côté catholique, s’est répandue l’opinion que le Sermon n’était pas destiné à tous les chrétiens, auxquels suffisait la morale proprement dite basée sur les dix commandements, mais bien à une élite appelée librement à la perfection évangélique, c’est-à-dire concrètement aux religieux et religieuses. Ainsi le Sermon, à son tour, est-il écarté de la morale pour être relégué dans la spiritualité. Du côté protestant, Luther a reconnu qu’effectivement le Sermon nous plaçait devant l’impossible ; mais il a expliqué que c’était pour nous faire reconnaître notre péché et nous conduire à la foi, selon l’enseignement de l’épître aux Romains sur la Loi. Le Sermon n’est donc pas un enseignement éthique, mais dialectique ou « élenctique ». Par la suite, jusqu’à nos jours, les auteurs protestants conservent toujours une méfiance à l’égard du Sermon à cause des oeuvres qu’il réclame ; ils opposeront l’enseignement de saint Matthieu à la doctrine de saint Paul sur la justification par la seule foi et non par les oeuvres.
Ainsi voyons-nous de nouveau un grand texte du Nouveau Testament mis à l’écart de la réflexion théologique sur la morale. Tout se passe comme si, catholiques et protestants, nous avions perdu la clef du Sermon sur la montagne.
Pourtant saint Thomas, à la suite de saint Augustin, avait fait du Sermon le texte spécifique de la Loi nouvelle, comme le Décalogue l’était pour la Loi ancienne. Pour lui, comme pour les Pères, le Sermon s’adresse à tous les chrétiens et constitue la source première de la morale chrétienne : n’est-il pas le Sermon du Seigneur ? Pouvons-nous trouver un texte plus autorisé pour servir de base à une morale chrétienne ? Enfin saint Thomas, ni saint Augustin, n’imaginaient qu’on pût opposer saint Matthieu et saint Paul. Ils les interprétaient plutôt l’un par l’autre. L’épître aux Romains fournit la définition de la Loi nouvelle et saint Matthieu lui procure son texte propre.
Comme on le constate, du point de vue des morales de l’obligation, on rencontre de très sérieux obstacles quand on veut montrer quelle est la place et le rôle du Christ dans la morale ; on ne peut utiliser ni la doctrine de saint Paul sur la foi au Christ, attribuée à la dogmatique, ni les textes parénétiques des épîtres, ni le Sermon du Seigneur qu’on rapporte à la spiritualité. Il ne reste plus qu’à faire de Jésus un législateur à la manière de Moïse, reprenant l’oeuvre de celui-ci pour la confirmer et y ajoutant quelques conseils concernant une perfection supérieure.
On ajoutera toutefois que le Christ nous apporte le secours de sa grâce pour pratiquer les commandements ; mais, à la différence de saint Thomas, les moralistes abandonneront l’étude de la grâce aux dogmaticiens, comme aussi, d’ailleurs, celle de l’oeuvre rédemptrice et de la vie du Christ. Tout se passe comme si le moraliste pouvait travailler et régler les actions humaines, sans devoir prendre la grâce en considération. Elle n’interviendrait qu’au moment de l’exécution, comme un soutien.

bonne nuit

31 janvier, 2011

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Bianco e fiori gialli di Brunhilde Reinig

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Bienheureuse Teresa de Calcutta: No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour…)

31 janvier, 2011

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Le lundi de la 4e semaine du temps ordinaire : Mc 5,1-20

Commentaire du jour
Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p.26)

« Le possédé suppliait Jésus de pouvoir être avec lui… Mais il lui dit : ‘ Rentre auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi ‘ »
      Nous sommes appelés à aimer le monde. Et Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné Jésus (Jn 3,16). Aujourd’hui, il aime tellement le monde qu’il nous donne au monde, toi et moi, pour que nous soyons son amour, sa compassion et sa présence par une vie de prière, de sacrifices, d’abandon. La réponse que Dieu attend de toi est que tu deviennes contemplatif, que tu sois contemplatif.
      Prenons Jésus au mot, et soyons des contemplatifs au cœur du monde car, si nous avons la foi, nous sommes en sa présence perpétuelle. Par la contemplation, l’âme puise directement dans le cœur de Dieu les grâces que la vie active a la charge de distribuer. Nos existences doivent être liées au Christ vivant qui est en nous. Si nous ne vivons pas en présence de Dieu, nous ne pouvons pas persévérer.
      Qu’est-ce-que la contemplation ? Vivre la vie de Jésus. C’est ainsi que je la comprends. Aimer Jésus, vivre sa vie au sein de la nôtre, vivre la nôtre au sein de la sienne… La contemplation ne revient pas à s’enfermer dans un cabinet obscur, mais à permettre à Jésus de vivre sa Passion, son amour, son humilité en nous, de prier avec nous, d’être avec nous, et de sanctifier à travers nous. Notre vie et notre contemplation sont une. Ce n’est pas là une question de faire mais d’être. Il s’agit en fait de la pleine jouissance de notre esprit par l’Esprit Saint qui insuffle en nous la plénitude de Dieu et nous envoie dans toute la création comme son message personnel d’amour (Mc 16,15).

bonne nuit et bonne dimanche

30 janvier, 2011

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Allium ampeloprasum

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Les Béatitudes.

29 janvier, 2011

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dimanche 30 janvier – 4e du Temps Ordinaire – Homélie

29 janvier, 2011

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dimanche 30 janvier – 4e du Temps Ordinaire

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe
 
 Depuis que l’homme a perdu l’amitié divine en se détournant de son Seigneur, il ne cesse de s’égarer sur des chemins de perdition. Pourtant, « Dieu ne l’a pas abandonné au pouvoir de la mort. Dans sa miséricorde, il a multiplié les alliances avec son peuple, afin qu’il le cherche et puisse le trouver » (cf. Pr. Euch. IV). Hélas, le cœur endurci par le péché, l’homme refuse d’écouter la voix du Seigneur et de se soumettre à ses commandements et à ses lois ; il s’enfonce dans le mal et finit par s’exclure du peuple saint. Seul un petit « reste » persévère dans la fidélité, refusant de « commettre l’iniquité » en « prenant pour refuge le nom du Seigneur » (1ère lect.). Le « juste » est celui qui s’ajuste à Dieu en faisant sa volonté, en épousant ses « mœurs » afin de lui ressembler. Aussi ce « peuple petit et pauvre », ces « humbles du pays » qui « renoncent au mensonge et cherchent la justice et l’humilité » (Ibid.), annoncent-ils le visage paradoxal de l’Emmanuel, le Dieu qui vient à nous comme un enfant et dont nous devinons les traits en égrenant les Béatitudes.
Lorsque Nietzsche caricature le christianisme comme « la religion du ressentiment des pauvres » – entendons : de ceux qui ne peuvent pas s’imposer dans ce monde-ci, et se convainquent que le bonheur les attend dans un autre – il a oublié de lire l’Évangile jusqu’au bout : car c’est à la lumière de la passion de Jésus que les Béatitudes prennent tout leur sens. C’est là que Notre-Seigneur nous révèle en quoi consiste la véritable pauvreté, douceur, compassion, miséricorde, justice, pureté de cœur, patience. Celui qui lit les Béatitudes à la lumière de la Croix, découvre que loin d’être l’éloge d’une tranquillité passive et béate, elles appellent à un engagement radical, concret, exigeant, ardu, proposé pourtant comme chemin de bonheur ; mais d’un bonheur vécu à contre-courant ce la mentalité dominante.
Aujourd’hui comme hier, la charte évangélique – c’est-à-dire les Béatitudes – demeure une pierre d’achoppement. Certes il est de bon ton de louer l’élévation de ces paroles, leur pureté morale, etc. Mais qui d’entre nous a résolument choisi de les vivre, ou du moins de s’engager à gravir cette montagne avec l’aide de la grâce ? Nous admirons ces sentences, mais nous les redoutons bien plus encore, car elles heurtent de front nos valeurs – celles que nous avons héritées de ce monde. Pourtant il est impossible de devenir saints – c’est-à-dire d’accéder à la filiation divine – sans adopter le style de vie de Jésus, qu’il nous dévoile précisément dans ces douze versets. Notre-Seigneur déclare « heureux » ceux qui se trouvent dans une situation que nous redoutons – la pauvreté, le chagrin, la persécution -, ceux dont l’attitude est méprisée par notre société – les doux, les miséricordieux, les cœurs purs -, ou enfin ceux dont le comportement va leur attirer des ennuis – ceux qui ont faim et soif de justice, les artisans de paix. Bref : des hommes et des femmes que menacent l’une ou l’autre forme d’exclusion.
Dans un dernier effort d’inculturation des propos de Jésus on pourrait argumenter qu’il s’agit d’un langage poétique, hyperbolique, qu’il faut interpréter et adapter aux mœurs de notre temps… Peine perdue : il suffit de relire la seconde lecture de la liturgie de ce jour, pour se rendre compte que les Béatitudes sont à prendre au pied de la lettre. Saint Paul souligne que l’Église de Corinthe ne contient pas beaucoup de sages, de puissants ou de nobles – ceux que nous aurions spontanément choisis pour assurer le succès de l’Église naissante ; Dieu tout au contraire s’est plu à appeler « ce qu’il y a de fou, de faible, d’origine modeste, ce qui n’est rien dans le monde, afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant lui » (2nd lect.). Tel est le nouvel Israël de Dieu ou plutôt le « Reste d’Israël » (1ère lect.) dont le Christ veut faire son Église. A chacun de nous de vérifier si nous nous reconnaissons dans ce « peuple petit et pauvre » qui ne cherche pas sa propre gloire mais « met son orgueil dans le Seigneur ».
Car c’est bien à nous que s’adressent les Béatitudes. Quand Jésus les proclamait sur la colline de Capharnaüm, il n’avait devant lui que de pauvres gens sans éducation religieuse et qui ne brillaient pas par leurs qualités morales extraordinaires. C’étaient Marie-Madeleine la pécheresse, Zachée le collecteur d’impôt, Matthieu le publicain, des pécheurs du lac de Galilée, des malades, des infirmes, bref : des gens comme vous et moi.
Jésus ne décrit pas ce que vit son auditoire, mais il révèle à ceux qui l’écoutent que leur existence, simple et banale, peut devenir un chemin de sainteté, pourvu qu’ils la vivent à la lumière de ses Paroles de feu. A l’écoute de l’enseignement du Sermon sur la Montagne, nous découvrons qu’un trésor est enfoui dans le champ de notre quotidien, et qu’il ne dépend que de nous de le trouver. Notre-Seigneur nous dit que nous sommes « heureux », non pas malgré nos pauvretés, nos larmes, nos efforts de vivre dans la justice et de garder un cœur pur au milieu de l’immoralité généralisée, notre volonté de pardonner et de faire la paix dans un monde de loups, non pas malgré les humiliations subies en raison de notre appartenance au Christ ; mais que le bonheur se trouve tout au contraire au cœur même de ces situations d’échec apparent, dès lors que nous décidons de les vivre à la lumière de l’Évangile.
Dieu nous invite à venir à lui tels que nous sommes ; car c’est dans notre faiblesse qu’il veut mettre sa force ; dans nos larmes, qu’il veut déposer le germe de sa joie ; dans nos pauvretés, qu’il veut déverser sa richesse ; dans notre péché, qu’il veut offrir son pardon ; dans notre mort qu’il veut faire jaillir sa Vie. Sur nos croix, il a déjà fixé la sienne, afin que la gloire transfigure ce qui faisait notre honte, et que notre humanité mortellement blessée soit immergée dans sa divinité.
Telle est la grande révolution religieuse des Évangiles, et en particulier des Béatitudes, qui devraient complètement renouveler notre image de Dieu.
Dans quelques instants, en présentant le Corps et le Sang de notre Sauveur, le célébrant résumera le chapelet des Béatitudes en une seule : « Heureux les invités au repas du Seigneur ». Oui heureux sommes-nous, car en communiant, nous devenons ce que nous recevons : le corps du Christ pauvre, doux, compatissant, miséricordieux, pacifique.

« Seigneur, donne-nous un cœur assez pur pour te voir dans l’humble Hostie en qui nous trouvons notre justification, et nous aurons la force de témoigner, jusque dans les persécutions, du vrai visage du monde qui vient. »
Père Joseph-Marie

La patience est la vertu des forts

29 janvier, 2011

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http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=107

La patience est la vertu des forts

Fr. Paul-Dominique Marcovits

Sg 12, 13. 16-19 – Ps 85 – Rm 8, 26-27 – Mt 13, 24-43 (lire la lecture brève)

Esprit & Vie n°60 / juin 2002 – 2e quinzaine, p. 42.

Cette parabole relate un drame : du bon grain a été semé… Et voilà que de l’ivraie pousse aussi ! Drame des disciples : les foules suivaient Jésus et elles étaient attentives à son enseignement… Et voilà que des gens arrivent, se mettent à critiquer tout et à jeter la suspicion dans les esprits ! C’est le trouble. Drame aussi dans nos vies ensemble : notre communauté, notre famille ou notre entreprise vivaient dans l’harmonie… Et voilà que la zizanie s’infiltre, on ne sait pourquoi ! Tout était calme et l’on se réveille un matin, c’est la guerre !
D’où cela vient-il ? C’est la première question des serviteurs de la parabole et c’est aussi la nôtre. La réponse, lapidaire, est simple. « C’est quelque ennemi qui a fait cela. » Il ne faut pas mésestimer cette réponse. Un « ennemi », dit pudiquement la parabole, « l’accusateur de nos frères », dit l’Apocalypse (Ap 12, 10), le « diable », dit Jésus aussi (Mt 13, 39), « l’auteur du mal », dit la liturgie du baptême… il est toujours là lorsque le bien se développe. Il s’infiltre pour corrompre les plus belles choses. Expérience parfois désespérante ! Nous voulons le bien et voilà que le mal s’approche. Les histoires de fondations des ordres religieux sont pleines de ces épreuves terribles de la division qu’il faut surmonter. Expériences difficiles aussi pour nous qui voyons nos plus belles actions troublées tout d’un coup par le mal. Comment se défaire de cela qui nous entrave, comment se libérer de ce mal ? Que faire aussi de ces gens qui apportent le trouble ?
La solution est simple. Il faut arracher l’ivraie. Il faut retirer du milieu de nous les fauteurs de trouble. Bien sûr, il faut aussi arracher du dedans de nous-mêmes les sources du mal. Voilà l’opinion des disciples. Quand Jésus fut mal reçu par les Samaritains, ils lui proposent la solution radicale : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel et de les consumer ? » (Lc 9, 54). Nous sommes de leur avis, surtout lorsque l’ivraie est trop envahissante, lorsque l’atmosphère du mal semble tout recouvrir autour de nous : comment ne pas se révolter devant certains gâchis de la vie ? Comment ne pas vouloir tout assainir ? « Celui-là, il faut le mettre dehors ! » Et c’est parfois la seule solution. Jésus n’a-t-il pas chassé les vendeurs du Temple (voir Mt 21, 12-17) ? N’hésitons pas à le dire : ce désir d’agir radicalement est le signe d’un grand attachement à la vérité, au bien des gens. Un zèle en effet nous saisit de mettre dehors tout ce qui trouble cette terre.
Pourtant, ce n’est pas la solution préconisée ici par Jésus. Il propose une manière d’agir plus souple et en fait plus forte. « Laissez-les pousser ensemble. » Arracher l’ivraie, mettre dehors les impurs, peut être une solution de faiblesse. « Laissez-les pousser ensemble », c’est faire confiance au temps, et le temps, c’est la vie. Empêcher l’œuvre du temps, c’est interdire à la vie de montrer tout son pouvoir. Oui, il y a suffisamment de force dans le bon grain pour se développer malgré la présence de l’ivraie. Jésus pense qu’il y a assez de puissance de vie dans le cœur de ses disciples pour pouvoir vivre même dans un environnement hostile. C’est bien l’expérience de tant d’entre nous qui nous fortifions et qui grandissons dans la foi alors que tant de choses autour de nous voudraient nous en éloigner. Oui, la force du baptême ne s’évapore pas au premier coup de chaleur ! Jésus nous fait confiance. « Tu es capable de tenir ! », nous affirme-t-il. Combien le disent aussi : « Je ne regrette rien. Ces épreuves furent dures pour moi. J’ai tenu car j’ai découvert la force de Dieu en moi. Il y a aussi tant de choses de la vie que j’ai découvertes ! » Oui, l’ivraie n’a pas eu le dessus ; la patience est la vertu des forts.
La parabole se termine bien. Il y a un jugement : l’ivraie est jetée au feu et le bon grain est mis au grenier du Royaume de Dieu. Attention encore là au piège ! Qui annonce ce jugement ? Le maître de la parabole, Dieu, le seul qui puisse juger, et non pas nous. C’est Dieu qui est le maître du temps de la semence, du temps de la germination et de la croissance, du temps de la moisson. Demeurons dans l’humilité, laissons-nous conduire, laissons-nous envahir par la vie de Dieu. Il moissonnera et jugera quand il lui plaira, et ce temps sera toujours celui de la miséricorde. Laissons agir Dieu en nous, sinon nous deviendrons vite de l’ivraie.
Voilà l’espérance extraordinaire de cette parabole. Jésus a mis en nous un dynamisme puissant, il nous fait vivre de sa force. N’ayons pas peur de l’adversité qui vient toujours, ombre de nos vies. Avec le Seigneur, nous tiendrons et nous parviendrons au but : demeurer enfin chez Dieu.

bonne nuit

29 janvier, 2011

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Dahlia fiori di Petr Kratochvil

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