Archive pour octobre, 2015

Synaxis of all saints (Greece, 19 c.)

30 octobre, 2015

Synaxis of all saints (Greece, 19 c.) dans images sacrée

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SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (2006)

30 octobre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20061101_all-saints.html

CHAPELLE PAPALE POUR LA SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Vaticane

Mercredi 1er novembre 2006

Chers frères et soeurs,

Notre célébration eucharistique s’est ouverte par l’exhortation « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur ». La liturgie nous invite à partager l’exultation céleste des saints, à en goûter la joie. Les saints ne constituent pas une caste restreinte d’élus, mais une foule innombrable, vers laquelle la liturgie nous invite aujourd’hui à élever le regard. Dans cette multitude, il n’y a pas seulement les saints officiellement reconnus, mais les baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés d’accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons pas le visage ni même le nom de la plupart d’entre eux, mais avec les yeux de la foi, nous les voyons resplendir, tels des astres emplis de gloire, dans le firmament de Dieu. Aujourd’hui, l’Eglise fête sa dignité de « mère des saints, image de la cité céleste » (A. Manzoni), et manifeste sa beauté d’épouse immaculée du Christ, source et modèle de toute sainteté. Elle ne manque certes pas de fils contestataires et rebelles, mais c’est dans les saints qu’elle reconnaît ses traits caractéristiques,  et  c’est  précisément en eux qu’elle goûte sa joie la plus profonde. Dans la première Lecture, l’auteur du Livre de l’Apocalypse les décrit comme « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue » (Ap 7, 9). Ce peuple comprend les saints de l’Ancien Testament, à partir d’Abel le juste et du fidèle Patriarche Abraham, ceux du Nouveau Testament, les nombreux martyrs du début du christianisme, les bienheureux et saints des siècles successifs, jusqu’aux témoins du Christ de notre époque. Il sont tous unis par la volonté d’incarner l’Evangile dans leur existence, sous l’impulsion de l’éternel animateur du Peuple de Dieu qu’est l’Esprit Saint. Mais « à quoi sert notre louange aux saints, à quoi sert notre tribut de gloire,  à  quoi  sert  cette  solennité elle-même? ». C’est par cette question que commence une célèbre homélie de saint Bernard pour le jour de la Toussaint. C’est une question que nous pourrions nous poser également aujourd’hui. Et la réponse que le saint nous donne est tout aussi actuelle:  « Nos saints – dit-il – n’ont pas besoin de nos honneurs et et ils ne reçoivent rien de notre culte. Pour ma part, je dois confesser que, lorsque je pense aux saints, je sens brûler en moi de grands désirs » (Disc. 2; Opera Omnia Cisterc. 5, 364sqq). Telle est donc la signification de la solennité d’aujourd’hui:  en regardant l’exemple lumineux des saints, réveiller en nous le grand désir d’être comme les saints:  heureux de vivre proches de Dieu, dans sa lumière, dans la grande famille des amis de Dieu. Etre saint signifie:  vivre dans la proximité de Dieu, vivre dans sa famille. Et telle est notre vocation à tous, répétée avec vigueur par le Concile Vatican II, et reproposée aujourd’hui de façon solennelle à notre attention. Mais comment pouvons-nous devenir saints, amis de Dieu? On peut répondre à cette interrogation tout d’abord par une négation:  pour être saint, il n’est pas nécessaire d’accomplir des actions et des oeuvres extraordinaires, ni de posséder des charismes exceptionnels. On peut ensuite répondre par une affirmation:  il est nécessaire avant tout d’écouter Jésus, et de le suivre sans se décourager face aux difficultés. « Si quelqu’un me sert – nous avertit-Il – qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera » (Jn 12, 26). Celui qui a confiance en Lui et l’aime d’un amour sincère, comme le grain de blé tombé en terre, accepte de mourir à lui-même. En effet, il sait que celui qui veut garder sa vie pour lui-même la perd, et que celui qui se donne, se perd, et trouve précisément ainsi la vie. (cf. Jn 12, 24-25). L’expérience de l’Eglise démontre que toute forme de sainteté, tout en suivant des parcours différents, passe toujours par le chemin de la croix, le chemin du renoncement à soi-même. Les biographies des saints décrivent des hommes et des femmes qui, dociles aux desseins divins, ont parfois affronté des épreuves et des souffrances indescriptibles, des persécutions et le martyre. Ils ont persévéré dans leur engagement, « ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve – lit-on dans l’Apocalypse – ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (v. 14). Leurs noms sont inscrits dans le livre de la vie (cf. Ap 20, 12); leur demeure éternelle est le Paradis. L’exemple des saints est pour nous un encouragement à suivre les mêmes pas, à ressentir la joie de celui qui a confiance en Dieu, car l’unique cause véritable de tristesse et de malheur pour l’être humain est de vivre loin de Lui. La sainteté exige un effort constant, mais elle est à la portée de tous car, plus que l’oeuvre de l’homme, elle est avant tout un don de Dieu, trois fois Saint (cf. Is 6, 3). Dans la seconde Lecture, l’Apôtre Jean observe:  « Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes! » (1 Jn 3, 1). C’est donc Dieu qui nous a aimés en premier et qui, en Jésus, a fait de nous ses fils adoptifs. Dans notre vie, tout est don de son amour:  comment demeurer indifférents face à un si grand mystère? Comment ne pas répondre à l’amour du Père céleste par une vie de fils reconnaissants? Dans le Christ, il nous a fait don de tout son être, et nous appelle à une relation personnelle et profonde avec Lui. C’est pourquoi, plus nous imitons Jésus et demeurons unis à Lui, plus nous entrons dans le mystère de la sainteté divine. Nous découvrons qu’Il nous aime de façon infinie, et cela nous pousse à notre tour à aimer nos frères. Aimer implique toujours un acte de renoncement à soi-même, de « se perdre soi-même » et, précisément ainsi, cela nous rend heureux. Ainsi, nous sommes arrivés à l’Evangile de cette fête, à l’annonce des Béatitudes que nous venons d’entendre retentir dans cette Basilique. Jésus dit:  Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, heureux les doux, heureux les affligés, heureux les affamés et les assoiffés de justice, les miséricordieux, heureux les coeurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice (cf. Mt 5, 3-10). En vérité, le bienheureux par excellence est uniquement Lui, Jésus. En effet, c’est Lui qui a véritablement une âme de pauvre, l’affligé, le doux, l’affamé et assoiffé de la justice, le miséricordieux, le coeur pur, l’artisan de paix; c’est Lui le persécuté pour la justice. Les Béatitudes nous montrent la physionomie spirituelle de Jésus, et expriment ainsi son mystère, le mystère de Mort et de Résurrection, de Passion, et de joie de la Résurrection. Ce mystère, qui est le mystère de la véritable Béatitude, nous invite à suivre Jésus et, ainsi, à nous acheminer vers elle. Dans la mesure où nous accueillons sa proposition et nous nous plaçons à sa suite – chacun selon ses conditions -, nous aussi, nous pouvons participer à sa béatitude. Avec Lui, l’impossible devient possible et même un chameau peut passer par le trou d’une aiguille (cf. Mc 10, 25); avec son aide, et uniquement avec son aide, il est possible de devenir parfaits comme le Père céleste est parfait (cf. Mt 5, 48). Chers frères et soeurs, entrons à présent dans le coeur de la Célébration eucharistique, encouragement et aliment de sainteté. Dans quelques instants deviendra présent de la façon la plus élevée le Christ, véritable Vigne, à laquelle, en tant que sarments, sont unis les fidèles qui sont sur terre et les saints du ciel. Ainsi se renforcera la communion de l’Eglise en pèlerinage dans le monde avec l’Eglise triomphante dans la gloire. Dans la Préface, nous proclamerons que les saints sont pour nous des amis et des modèles de vie. Invoquons-les afin qu’ils nous aident à les imiter et engageons-nous à répondre avec générosité, comme ils l’ont fait, à l’appel divin. Invoquons en particulier Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté. Qu’Elle, la Toute Sainte, fasse de nous de fidèles disciples de son fils Jésus Christ! Amen.

 

HOMÉLIE – TOUS LES SAINTS – DIMANCHE 1ER NOVEMBRE 2015

30 octobre, 2015

http://www.homelies.fr/homelie,,4372.html

HOMÉLIE – TOUS LES SAINTS – DIMANCHE 1ER NOVEMBRE 2015

Famille de Saint Joseph

Si une foule de 144.000 personnes nous accueille là-haut, nous risquons d’être impressionnés ! D’autant plus qu’il s’agit d’un chiffre symbolique – 12, le nombre de tribus d’Israël ; multiplié par 12, le nombre d’apôtres ; multiplié par 1000, le chiffre de l’infini – signifiant une multitude innombrable. Voilà une armée dont les puissants de la terre rêveraient disposer ! L’enseignement que Jésus donne sur la montagne devrait cependant nous rassurer : dans cette « foule immense, que nul ne peut dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues » (1ère lect.), tous sans exception, sont pauvres de cœurs, doux, compatissant, affamés de justice, miséricordieux, purs, pacifiques ; tous ont été de l’une ou l’autre manière persécutés pour leur foi en leur Maître doux et humble, auquel ils se sont laissés totalement configurer. C’est pourquoi ils sont « enfants de Dieu » ; ils participent à la sainteté de « celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 P 2, 9). Désormais ils lui sont devenus « semblables », maintenant « qu’ils le voient tel qu’il est » (2nd lect.). Mais comment cela peut-il se faire ? Dieu seul est « Saint » : ce terme exprime le cœur même de son mystère, qui demeure ineffable et inaccessible à l’homme. Comment des créatures marquées par le péché pourraient-elles entrer « en communion avec la nature divine » (2 P 1, 4) ? L’Ange de l’Apocalypse nous répond : les 144.000 « ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau » (1ère lect.). Voilà pourquoi ils exultent, et se tenant « debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main, ils proclament d’une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau ! »». Fort heureusement, bien des visages de ce comité d’accueil ne nous seront pas inconnus : nos proches, parents et amis, se feront une joie de nous accueillir au nom du Seigneur et de nous introduire dans cette célébration éternelle à laquelle nous sommes conviés depuis toute éternité. Car nous aussi, Dieu « nous a choisis dans le Christ, dès avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l’amour » (Ep 1, 4). Depuis toujours, le Père a résolu de rassembler tous ses enfants en un seul Corps, dont son Fils serait la Tête, afin que nous puissions participer à sa vie. La grâce de sainteté est donc en quelque sorte « organique » : nous participons à la sainteté du Corps ecclésial du Christ ; ou encore : à la sainteté de son Epouse, qu’il a voulu « rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il a voulu se la présenter à lui-même, cette Eglise, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable » (Ep 5, 26-28). Comme l’écrit Saint Pierre, le Christ a fait de nous « la race élue, la communauté sacerdotale du roi, la nation sainte, le peuple que Dieu s’est acquis, pour que nous proclamions les hauts faits de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 P 2, 9). Tous ceux qui ont mis leur foi dans le Seigneur, forment déjà une unique famille avec ceux dont la mort inévitable nous a séparés pour peu de temps. À l’origine de l’Église, la « communion des saints » désignait l’ensemble de ceux qui avaient part aux réalités saintes et sanctifiantes, que sont l’Eucharistie et les sacrements. Cependant, cette communion de vie dans l’Esprit du Dieu vivant ne nous unit pas seulement au Christ Jésus et entre nous, mais elle nous unit également à tous ceux qui nous ont précédés et qui partagent désormais la vie du Ressuscité. « Il a plu à Dieu, enseigne le concile Vatican II, que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel » (Lumen Gentium, 9). Et tout comme dans une grande famille unie par le lien de l’amour, les mérites de l’un rejaillissent sur tous les autres ; ou plutôt les mérites de tous sont mis en commun pour le plus grand bien de chacun. En premier bien sûr les mérites infinis de Notre-Seigneur Jésus lui-même, auxquels s’unissent les mérites de la Vierge Marie et de tous les saints, petits ou grands, connus ou inconnus, canonisés ou ignorés. Tous ensemble – oui : nous aussi, dans la mesure où nous vivons dans l’obéissance de la foi – nous rassemblons cet héritage familial – dans lequel nous venons en réalité puiser bien davantage que nous n’y déposons ! A cette initiative divine doit bien sûr correspondre une réponse proportionnée : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mc 5, 48), ne craint pas de nous ordonner Jésus. C’est donc que c’est possible ; précisément en puisant dans le trésor des mérites de sa Passion victorieuse auxquels se sont ajoutés les mérites de tous les saints et saintes de l’histoire, que nous fêtons aujourd’hui. Et c’est en nous appuyant sur leur aide, que nous aussi nous pourrons produire des œuvres méritoires, qui s’ajouteront aux leurs, pour les générations présentes et à venir. Quelle est belle notre Eglise dans cette solidarité mystique bien concrète ! « Tout homme qui fonde son espérance sur le Christ et sur son Eglise, se rend pur comme lui-même est pur » (2nd lect.). En ce jour béni, encourageons-nous donc mutuellement sur le chemin de la sainteté, puisque le Père nous attend. Certes, « dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement » ; aussi hâtons-nous : « purifions nos cœurs, gardons nos mains innocentes, ne livrons pas nos âmes aux idoles pour obtenir du Seigneur la bénédiction, de Dieu notre Sauveur la justice » (Ps 23[24]). « Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra », entouré « d’une foule immense, que nul ne pourra dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues » (1ère lect.), « nous le verrons tel qu’il est » (2nd lect.). « Recherchons donc sa face, gravissons la Sainte montagne » des Béatitudes où le Seigneur nous révèle son visage de sainteté sous les traits du pauvre de cœur, de l’affamé et assoiffé de justice, du cœur doux et pur, de l’artisan de paix et du persécuté pour la justice. Contemplons le visage de notre Dieu ; car c’est en le contemplant longuement tel qu’il se donne à voir dans les Ecritures, « que nous lui deviendrons semblables » (cf. 2nd lect.) et que nous participerons à sa sainteté. Père Joseph-Marie

Dura Europos, Affreschi nella Sinagoga

29 octobre, 2015

Dura Europos, Affreschi nella Sinagoga dans images sacrée Duraeuropa-1-

https://it.wikipedia.org/wiki/Dura_Europos

BENOÎT XVI – SIMON LE CANANÉEN ET JUDE THADDÉE – 28 OCTOBRE

29 octobre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061011.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 11 octobre 2006

SIMON LE CANANÉEN ET JUDE THADDÉE – 28 OCTOBRE

Chers frères et soeurs,

Nous prenons aujourd’hui en considération deux des douze Apôtres:  Simon le Cananéen et Jude Thaddée (qu’il ne faut pas confondre avec Judas Iscariote). Nous les considérons ensemble, non seulement parce que dans les listes des Douze, ils sont toujours rappelés l’un à côté de l’autre (cf. Mt 10, 4; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13), mais également parce que les informations qui les concernent ne sont pas nombreuses, en dehors du fait que le Canon néo-testamentaire conserve une lettre attribuée à Jude Thaddée. Simon reçoit un épithète qui varie dans les quatre listes:  alors que Matthieu et Marc le qualifient de « cananéen », Luc le définit en revanche comme un « zélote ». En réalité, les deux dénominations s’équivalent, car elles signifient la même chose:  dans la langue juive, en effet, le verbe qana’ signifie:  « être jaloux, passionné » et peut être utilisé aussi bien à propos de Dieu, en tant que jaloux du peuple qu’il a choisi (cf. Ex 20, 5), qu’à propos des hommes qui brûlent de zèle en servant le Dieu unique avec un dévouement total, comme Elie (cf. 1 R 19, 10). Il est donc possible que ce Simon, s’il n’appartenait pas précisément au mouvement nationaliste des Zélotes, fût au moins caractérisé par un zèle ardent pour l’identité juive, donc pour Dieu, pour son peuple et pour la Loi divine. S’il en est ainsi, Simon se situe aux antipodes de Matthieu qui, au contraire, en tant que publicain, provenait d’une activité considérée comme totalement impure. C’est le signe évident que Jésus appelle ses disciples et ses collaborateurs des horizons sociaux et religieux les plus divers, sans aucun préjugé. Ce sont les personnes qui l’intéressent, pas les catégories sociales ou les étiquettes! Et il est beau de voir que dans le groupe de ses fidèles, tous, bien que différents, coexistaient ensemble, surmontant les difficultés imaginables:  en effet, Jésus lui-même était le motif de cohésion, dans lequel tous se retrouvaient unis. Cela constitue clairement une leçon pour nous, souvent enclins à souligner les différences, voire les oppositions, oubliant qu’en Jésus Christ, nous a été donnée la force pour concilier nos différences. Rappelons-nous également que le groupe des Douze est la préfiguration de l’Eglise, dans laquelle doivent trouver place tous les charismes, les peuples, les races, toutes les qualités humaines, qui trouvent leur composition et leur unité dans la communion avec Jésus. En  ce  qui  concerne ensuite Jude Thaddée, il est ainsi appelé par la tradition qui réunit deux noms différents:  en effet, alors que Matthieu et Marc l’appellent simplement « Thaddée » (Mt 10, 3; Mc 3, 18), Luc l’appelle « Jude fils de Jacques » (Lc 6, 16; Ac 1, 13). Le surnom de Thaddée est d’une origine incertaine et il est expliqué soit comme provenant de l’araméen taddà, qui veut dire « poitrine » et qui signifierait donc « magnanime », soit comme l’abréviation d’un nom grec comme « Théodore, Théodote ». On ne connaît que peu de choses de lui. Seul Jean signale une question qu’il posa à Jésus au cours de la Dernière Cène. Thaddée dit au Seigneur:  « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde? ». C’est une question de grande actualité, que nous posons nous aussi au Seigneur:  pourquoi le Ressuscité ne s’est-il pas manifesté dans toute sa gloire à ses adversaires pour montrer que le vainqueur est Dieu? Pourquoi s’est-il manifesté seulement à ses Disciples? La réponse de Jésus est mystérieuse et profonde. Le Seigneur dit:  « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (Jn 14, 22-23). Cela signifie que le Ressuscité doit être vu et perçu également avec le coeur, de manière à ce que Dieu puisse demeurer en nous. Le Seigneur n’apparaît pas comme une chose. Il veut entrer dans notre vie et sa manifestation est donc une manifestation qui implique et présuppose un coeur ouvert. Ce n’est qu’ainsi que nous voyons le Ressuscité. A Jude Thaddée a été attribuée la paternité de l’une des Lettres du Nouveau Testament, qui sont appelées « catholiques » car adressées non pas à une Eglise locale déterminée, mais à un cercle très vaste de destinataires. Celle-ci est en  effet  adressée  « aux appelés, bien-aimés de Dieu le Père et réservés pour Jésus Christ » (v. 1). La préoccupation centrale de cet écrit est de mettre en garde les chrétiens contre tous ceux qui prennent le prétexte de la grâce de Dieu pour excuser leur débauche et pour égarer leurs autres frères avec des enseignements inacceptables, en introduisant des divisions au sein de l’Eglise « dans leurs chimères » (v. 8), c’est ainsi que Jude définit leurs doctrines et leurs idées particulières. Il les compare même aux anges déchus et, utilisant des termes forts, dit qu’ »ils sont partis sur le chemin de Caïn » (v. 11). En outre, il les taxe sans hésitation de « nuages sans eau emportés par le vent; arbres de fin d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; flots sauvages de la mer, crachant l’écume de leur propre honte; astres errants, pour lesquels est réservée à jamais l’obscurité des ténèbres » (vv. 12-13). Aujourd’hui, nous ne sommes peut-être plus habitués à utiliser un langage aussi polémique qui, toutefois, nous dit quelque chose d’important. Au milieu de toutes les tentations qui existent, avec tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l’identité de notre foi. Certes, la voie de l’indulgence et du dialogue, que le Concile Vatican II a entreprise avec succès, doit assurément être poursuivie avec une ferme constance. Mais cette voie du dialogue, si nécessaire, ne doit pas faire oublier le devoir de repenser et de souligner toujours avec tout autant de force les lignes maîtresses et incontournables de notre identité chrétienne. D’autre part, il faut bien garder à l’esprit que notre identité demande la force, la clarté et le courage face aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. C’est pourquoi le texte de la lettre se poursuit ainsi:  « Mais vous, mes bien-aimés, – il s’adresse à nous tous – que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes. Priez dans l’Esprit Saint, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Ceux qui sont hésitants, prenez-les en pitié… » (vv. 20-22). La Lettre se conclut sur ces très belles paroles:  « Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous rendre irréprochables et pleins d’allégresse, pour comparaître devant sa gloire:  au Dieu unique, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et puissance, avant tous les siècles, maintenant et pour tous les siècles. Amen » (vv. 24-25). On voit bien que l’auteur de ces lignes vit en plénitude sa propre foi, à laquelle appartiennent de grandes réalités telles que l’intégrité morale et la joie, la confiance et, enfin, la louange; le tout n’étant motivé que par la bonté de notre unique Dieu et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ. C’est pourquoi Simon le Cananéen, ainsi que Jude Thaddée, doivent nous aider à redécouvrir toujours à nouveau et à vivre inlassablement la beauté de la foi chrétienne, en sachant en donner un témoignage à la fois fort et serein. 

L’EGLISE DE MAISON*

29 octobre, 2015

http://www.actes2-42.net/egm.htm

L’EGLISE DE MAISON*

Une lecture attentive du Nouveau Testament nous apprend que les premiers chrétiens ne bâtissaient point de «lieux de culte». On ne trouve aucun exemple de frères édifiant une salle, une chapelle, une église ou une cathédrale. Et cependant le nombre des disciples était parfois très élevé.

Actes 2: 41: «En ce jour-là furent ajoutées environ trois mille personnes.» Actes 4 : 4 : «Le nombre des hommes qui avaient cru s’éleva à environ cinq mille.» Actes 6 : 1 : «En ces jours – là, le nombre des disciples se multipliait.» Actes 6 : 7 : «Une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi.» Actes 18: 10 (à Corinthe) : «J’ai un grand peuple dans cette ville.»

Les juifs avaient leur Temple à Jérusalem, et des «lieux de culte», des synagogues dans beaucoup de localités. Les païens également avaient aussi des temples, parfois très somptueux. Mais les chrétiens, à l’inverse des juifs et des païens avaient compris qu’ils formaient une « maison spirituelle» pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ (I Pierre 2 : 5). Ils savaient qu’ils étaient des «pierres vivantes» Jésus-Christ lui-même étant la pierre d’angle. Déjà le Seigneur Jésus, parlant à la femme Samaritaine, avait annoncé que l’heure était venue dans laquelle les vrais adorateurs n’adoreraient le Père ni sur une «montagne de Galilée» ni à Jérusalem (Jean 4: 20-24). Il n’y aurait plus dorénavant de lieu spécial consacré au culte. L’adoration, la prière, le culte, pourraient être offerts à Dieu «en tout lieu» (I Timothée 2: 8). En fait, dans le Nouveau Testament, nous voyons toujours les assemblées se réunir dans des maisons privées, ce qui ressort des textes ci-après :  Livre Église-Maison A JÉRUSALEM… les premiers disciples étaient réunis dans une «chambre haute» (Actes 1-.13-15 et 2:1-2). La fraction du pain (la sainte Cène) se faisait dans des maisons privées (Actes 2:42 et 46). On voit une assemblée réunie pour la prière dans une maison particulière, la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, «où plusieurs étaient assemblés et priaient» (Actes 12:12). A PHILIPPES (en Macédoine)… quand Lydie, la marchande de pourpre, crut au Seigneur Jésus et fut baptisée, elle ouvrit aussitôt sa maison aux serviteurs du Dieu et à l’assemblée naissante (Actes 16:14 et 40). A TROAS (en Asie Mineure)… l’assemblée était réunie dans une chambre haute située au troisième étage. Elle était réunie le premier jour de la semaine (dimanche) pour rompre le pain (Actes 20: 7).

A ROME… il y avait une assemblée dans la maison de Prisca et Aquilas (Romains 16:3-5). D’autres groupes de croyants devaient se réunir ensemble selon Romains 16:14-15. A CORINTHE… il semble que toute l’assemblée était accueillie dans la maison du Gaïus qui donnait également l’hospitalité à l’apôtre Paul lui-même (Romains 16: 23). A EPHESE… nous voyons une assemblée réunie dans la maison d’Aquilas et de Priscille, ce couple chrétien sympathique ayant quitté Rome pour s’établir à Ephèse (I Corinthiens 16:19). A LAODICÉE… il y avait une assemblée dans la maison de Nymphas (Colossiens 4:15). A COLOSSES… Une assemblée se réunissait dans la maison de Philémon (Philémon 2). D’après ces textes divers, nous voyons les chrétiens de l’Eglise primitive se réunir pour le culte, l’adoration, la sainte Cène et la prière dans des maisons privées. Ils n’avaient aucun «lieu de culte» mis à part et consacré. – N’y a-t-il pas ici pour nous aujourd’hui un enseignement assez clair? – Ne ferions-nous pas bien de revenir à la Parole de Dieu pour retrouver la simplicité et l’humilité de l’Eglise primitive? – Sommes-nous aujourd’hui plus spirituels que ces disciples qui étaient remplis du Saint-Esprit (Actes 13: 52). Si l’on dit que la persécution était un obstacle à l’érection d’édifices religieux, nous répondrons que l’Eglise du premier siècle n’a pas toujours été persécutée. Exemple : «Les assemblées donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées et marchant dans la crainte du Seigneur; et elles croissaient par la consolation du Saint-Esprit» (Actes 9: 31). Cependant, on ne pensait pas alors à bâtir de lieux de culte.  Quand le nombre des disciples augmentait et qu’une maison privée ne pouvait plus les recevoir tous, on ne songeait pas à bâtir une salle plus vaste, un «lieu de culte». On cherchait simplement une autre maison privée, une autre famille chrétienne qui avait conscience du grand privilège qu’il y a de recevoir dans sa maison l’assemblée de Dieu; et ainsi de suite. Ce ne fut que lorsque l’Eglise du Seigneur s’établit dans le monde (mais pas avant) que l’on commença à bâtir des salles, des chapelles, des églises et des cathédrales. Est-ce vraiment selon la pensée de Dieu d’investir des sommes parfois très élevées dans la construction, l’entretien ou la location de salles, lorsque nous ne trouvons pas un seul exemple de cela dans l’Ecriture Sainte ? Mais ici se présente une objection. On nous dit: «Les personnes non converties ne veulent pas venir dans une maison privée. Si nous faisons une jolie salle, elles viendront plus facilement.» Cette objection ne nous parait pas fondée, car ceux qui n’ont pas le courage d’entrer dans une maison privée n’entreront pas non plus dans une salle publique. Au contraire, nous croyons qu’il est plus facile d’amener une personne qui cherche le Seigneur dans une maison privée que dans une salle publique. Un avantage des «assemblées-maisons» est celui de pouvoir mieux évangéliser chaque quartier d’une même ville, chaque «assemblée-maison» étant une lumière autour d’elle. On peut inviter les voisins à venir écouter la Parole de Dieu. Un autre avantage est que chaque frère ou soeur peut croître spirituellement beaucoup mieux dans ces réunions de famille ou de cuisine. Il y a plus d’intimité, plus de liberté. Tous peuvent prier sans crainte. N’oublions jamais que le Seigneur Jésus a fait une merveilleuse promesse: «Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, JE SUIS AU MILIEU D’EUX» (Matthieu 18:20). Le Seigneur pensait aux assemblées dans les maisons. Lorsqu’on supprime les «réunions de quartier» pour centraliser la vie de l’assemblée dans une seule et même salle de culte, cela ne constitue généralement pas un progrès pour l’assemblée locale, mais conduira plutôt à un recul de la vie spirituelle de la communauté. Quelques frères prendront toute la charge des réunions, alors que les autres s’engourdiront et s’endormiront. En conclusion, nous demandons à tous nos frères et soeurs bien-aimés de bien vouloir étudier sérieusement les textes divers cités ci-dessus et de réfléchir à cette question. Si une persécution survenait, toutes les salles pourraient être fermées et nous serions obligés de nous réunir dans des maisons privées pour la fraction du pain et les prières. Devons-nous attendre cela pour revenir à la Parole de Dieu ? Ne serait-ce pas préférable de retourner aujourd’hui au modèle que nous trouvons dans la Parole de Dieu ?

(Copie d’un ancien tract dont le nom de l’auteur est illisible)

* Il est à noté que le terme Église de maison n’est pas mentionné dans la Bible.  L’église est soit l’Église universelle qui regroupe l’ensemble des croyants ou l’expression local de l’Église universelle qui regroupe l’ensemble des croyants d’une même localité.

Note du Web-serviteur

 

Pentecost is inspired by the Acts of the Apostles chapter 2:1-4:

28 octobre, 2015

Pentecost is inspired by the Acts of the Apostles chapter 2:1-4: dans images sacrée Descent+of+the+Holy+Spirit

http://newskete.blogspot.it/2013/06/pentecost-descent-of-holy-spirit.html

QUI EST L’ESPRIT DE DIEU ? – MGR JOSEPH DORÉ, ARCHEVÊQUE ÉMÉRITE DE STRASBOURG

28 octobre, 2015

http://www.croire.com/Definitions/Mots-de-la-foi/Esprit-saint/Qui-est-l-Esprit-de-Dieu

QUI EST L’ESPRIT DE DIEU  ? – MGR JOSEPH DORÉ, ARCHEVÊQUE ÉMÉRITE DE STRASBOURG

Alors que la Pentecôte approche, beaucoup s’interrogent sur l’Esprit saint. Voici une catéchèse simple mais complète de Mgr Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg. Publié le 2 juin 2014

Déjà, l’Ancien Testament nous parle de « l’Esprit de Dieu ». Celui-ci apparaît comme une force divine qui vient s’exercer en certains hommes, les rendant capables de pensées, de paroles et d’actions qui manifestent l’intervention de Dieu lui-même. Ces envoyés sont avant tout les prophètes et les rois, dont on nous dit justement qu’ils sont « oints » de l’Esprit de Dieu. Mais cela culminera avec le Messie, « l’Oint » par excellence, qui pourra dire : « L’Esprit de Dieu repose sur moi, m’a consacré, m’a envoyé ». L’Esprit de Dieu se manifeste ainsi par des actions extérieures, mais qui sont accomplies par des êtres qu’il est venu saisir de l’intérieur. Les établissant en relation et en communion profondes avec lui, il les inspire et les anime. Les grands symboles de l’Esprit de Dieu sont alors :  - l’eau vive et pure qui lave, rafraîchit, vivifie et désaltère ; – le feu ardent qui réchauffe mais aussi purifie, enflamme et consume ;  - le vent qui remue tout, et peut tout emporter dans sa puissance de renversement ;  - le souffle léger qui apporte l’apaisement. L’Esprit saint, lien du Père et du Fils Dans le Nouveau Testament, Jésus est lui-même souvent situé par rapport à un « Esprit Saint » qui paraît le relier à la fois au Dieu qui est son Père et aux hommes auxquels il a été envoyé. Quand Jésus reçoit le baptême, l’Esprit se manifeste comme une colombe qui descend sur lui depuis les cieux ouverts : cela renvoie clairement au « Père qui est aux cieux », qui dans ce cadre désigne du reste Jésus comme son Fils bien-aimé. Né de la Vierge Marie, Jésus est dit engendré du Père par l’Esprit saint. Cela signifie qu’il n’existe finalement que du Père et que par le Père, grâce à l’Esprit saint, qui paraîtra du reste animer toute sa vie terrestre. Mis à mort, c’est « dans l’Esprit saint » que Jésus remettra son « esprit » entre les mains du Père. Et c’est encore par la puissance de l’Esprit qu’il se relèvera d’entre les morts. L’Esprit d’Amour et de Vie le fera dès lors exister jusque dans sa chair glorifiée comme le « Bien-Aimé » qui est « dans le Père, comme le Père est en lui » (saint Jean). Se représenter l’Esprit saint ? Ainsi l’Esprit nous est-il finalement présenté comme l’Esprit « du Père et du Fils ». N’oublions cependant pas que lorsque nous parlons de Dieu, nos mots et nos idées ne peuvent être que très approximatifs ! Dans notre condition humaine déjà, pouvons-nous dire ce que signifie vraiment le fait d’être père ? Un fils peut-il mesurer sa « dette » à l’égard de son Père ? Si être père et être fils sont ainsi pour nous un grand mystère, à plus forte raison cela vaut-il en Dieu ! Un père humain et son fils existent évidemment comme des êtres différents, quel que soit le degré de leur union de coeur et de vie. Or si, en Dieu aussi, Père et Fils sont différents, nous confessons bel et bien qu’ils sont « un seul et même Dieu » ! Le Père ne peut jamais exister sans son Fils, ni le Fils sans son Père. C’est le consentement toujours réitéré du Fils à être Fils et à n’être que Fils, qui fait que le Père est réellement Père – et inversement. Le Père et le Fils n’existent donc que l’un par l’autre, que l’un de l’autre. C’est pour cela qu’ils peuvent être un seul et même être. Et c’est justement l’Esprit saint qui lie le Père et le Fils au point de n’exister jamais l’un sans l’autre. Père et Fils existent unis et différents du fait d’être mis en rapport par une relation qui est leur Esprit commun : l’Esprit saint ! L’Esprit saint dans la vie de l’Église L’Esprit rend possible et manifeste en Jésus le lien qu’il entretient non seulement avec Dieu son Père, mais aussi avec nous, les hommes. Jésus a promis à ses disciples qu’il leur enverrait « un autre Paraclet ». C’est bien ce que signifient ces récits où le Ressuscité, soufflant sur ses Apôtres, leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ». Et c’est ce qui éclatera à la Pentecôte. De nouveau, cet « Esprit du Christ » se manifestera par son action. Il pousse les disciples à la parole, qui les rassemble en un peuple de croyants auquel il communique la vie de Dieu par les sacrements. Il vient habiter et animer chacun de ceux qui s’ouvrent à lui. En résultent à l’extérieur des fruits et des signes qui sont : dynamisme et élan ; assurance, annonce et engagement ; paix, sérénité, douceur et bonté ; rassemblement, reconnaissance mutuelle, unité. Tous les croyants ne reçoivent cependant pas l’Esprit au même titre. À certains, il confère mission et grâce spéciales pour que sa diffusion ne conduise pas à la dispersion, mais les rassemble tous en un peuple unifié par la même foi et la même vie. Ces « quelques-uns » qui sont au service de « tous » seront, à la suite des Apôtres choisis et envoyés par Jésus, les « ministres ordonnés » : évêques, prêtres, diacres. Accueillir l’Esprit saint Accueillir vraiment l’Esprit saint suppose d’abord qu’on reçoive la Parole qui l’annonce, et qu’on ouvre son coeur à la dynamique qu’elle peut susciter dans notre vie en modelant nos comportements. Comme chez les prophètes et les Apôtres, l’Esprit de Jésus imprègne alors toute notre existence, lui donne forme, l’anime et l’arme de l’intérieur. Elle nous fait du même coup porter à l’extérieur le témoignage de sa présence et de son action dans le monde. Mais cela supposera aussi qu’on reconnaisse ceux qui ont reçu la mission et la grâce de communiquer l’Esprit par les sacrements, puis de le discerner, et que donc on s’efforce de cultiver la communion avec eux. Quant aux « conséquences » et aux « fruits », saint Paul nous les désigne bien :  - d’une part : paix, joie, douceur, sérénité, bonheur, unité, communion ; – et de l’autre : énergie, élan, générosité, action, service, engagement, témoignage.

Mgr Joseph Doré, théologien et archevêque-émérite de Strasbourg ; novembre 2011

LA LUTTE DE JACOB AVEC DIEU – CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI SUR LA PRIÈRE

28 octobre, 2015

http://www.cursillos.ca/priere/apprendre-a-prier/p50b-benoitxvi-jacob.htm

LA LUTTE DE JACOB AVEC DIEU

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI SUR LA PRIÈRE

L’ÉCOLE DE PRIÈRE (*) – NO 4

Chers frères et sœurs, Aujourd’hui, je voudrais réfléchir avec vous sur un texte du Livre de la Genèse, qui rapporte un épisode assez particulier de l’histoire du patriarche Jacob. C’est un passage qui n’est pas facile à interpréter, mais qui est important pour notre vie de foi et de prière ; il s’agit du récit de la lutte avec Dieu au gué du Yabboq, dont nous avons entendu un passage. Comme vous vous en souviendrez, Jacob avait soustrait à son jumeau Esaü son droit d’aînesse en échange d’un plat de lentilles et avait ensuite soutiré par la ruse la bénédiction de son père Isaac, désormais très âgé, en profitant de sa cécité. Fuyant la colère d’Esaü, il s’était réfugié chez un parent, Laban ; il s’était marié, était devenu riche et s’en retournait à présent dans sa terre natale, prêt à affronter son frère après avoir prudemment pris certaines précautions. Mais, lorsque tout est prêt pour cette rencontre, après avoir fait traverser à ceux qui l’accompagnaient le gué du torrent qui délimitait le territoire d’Esaü, Jacob, demeuré seul, est soudain agressé par un inconnu avec lequel il lutte toute une nuit. Ce combat corps à corps — que nous trouvons dans le chapitre 32 du Livre de la Genèse — devient précisément pour lui une expérience particulière de Dieu. La nuit est le temps favorable pour agir de façon cachée, et donc, pour Jacob, le meilleur moment pour entrer dans le territoire de son frère sans être vu et sans doute dans l’illusion de prendre Esaü par surprise. Mais c’est au contraire lui qui est surpris par une attaque soudaine, à laquelle il n’était pas préparé. Il avait joué d’astuce pour tenter d’échapper à une situation dangereuse, il pensait réussir à tout contrôler, et il doit en revanche affronter à présent une lutte mystérieuse qui le surprend seul et sans lui donner la possibilité d’organiser une défense adéquate. Sans défense, dans la nuit, le patriarche Jacob lutte contre quelqu’un. Le texte ne spécifie pas l’identité de l’agresseur ; il utilise un terme hébreu qui indique « un homme » de façon générique, « un, quelqu’un » ; il s’agit donc d’une définition vague, indéterminée, qui maintient volontairement l’attaquant dans le mystère. Il fait nuit, Jacob ne réussit pas à distinguer son adversaire et pour le lecteur, pour nous, il demeure inconnu ; quelqu’un s’oppose au patriarche et cela est l’unique élément sûr fourni par le narrateur. Ce n’est qu’à la fin, lorsque la lutte sera désormais terminée et que ce « quelqu’un » aura disparu, que Jacob le nommera et pourra dire qu’il a lutté avec Dieu. C’est la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte comme en un corps à corps symbolique, pour connaître son nom et voir son visage. L’épisode se déroule donc dans l’obscurité et il est difficile de percevoir non seulement l’identité de l’agresseur de Jacob, mais également le déroulement de la lutte. En lisant le passage, il est difficile d’établir qui des deux adversaires réussit à avoir le dessus ; les verbes utilisés sont souvent sans sujet explicite, et les actions se déroulent de façon presque contradictoire, si bien que lorsqu’on croit que l’un des deux a l’avantage, l’action successive contredit immédiatement les faits et présente l’autre comme vainqueur. Au début, en effet, Jacob semble être le plus fort, et l’adversaire — dit le texte — « ne le maîtrisait pas » (v 26) ; et pourtant, il frappe Jacob à l’emboîture de la hanche, provoquant son déboîtement. On devrait alors penser que Jacob est sur le point de succomber, mais c’est l’autre au contraire qui lui demande de le lâcher ; et le patriarche refuse, en imposant une condition : « Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni » (v. 27). Celui qui par la ruse avait dérobé son frère de la bénédiction due à l’aîné, la prétend à présent de l’inconnu, dont il commence sans doute à entrevoir les traits divins, mais sans pouvoir encore vraiment le reconnaître Son rival, qui semble retenu et donc vaincu par Jacob, au lieu de céder à la demande du patriarche, lui demande son nom : « Quel est ton nom ». Et le patriarche répond : « Jacob » (v. 28). Ici, la lutte prend un tournant important. Connaître le nom de quelqu’un, en effet, implique une sorte de pouvoir sur la personne, car le nom, dans la mentalité biblique, contient la réalité la plus profonde de l’individu, en dévoile le secret et le destin. Connaître le nom veut dire alors connaître la vérité de l’autre et cela permet de pouvoir le dominer. Lorsque, à la demande de l’inconnu, Jacob révèle donc son nom, il se place entre les mains de son adversaire, c’est une façon de capituler, de se remettre totalement à l’autre. Mais dans le geste de se rendre, Jacob résulte paradoxalement aussi vainqueur, car il reçoit un nom nouveau, en même temps que la reconnaissance de sa victoire de la part de son adversaire, qui lui dit : « On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté » (v. 29). « Jacob » était un nom qui rappelait l’origine problématique du patriarche ; en hébreu, en effet, il rappelle le terme « talon », et renvoie le lecteur au moment de la naissance de Jacob, lorsque, sortant du sein maternel, il tenait par la main le talon de son frère jumeau (cf. Gn 25, 26), presque en préfigurant l’acte de passer en premier, au détriment de son frère, qu’il aurait effectué à l’âge adulte ; mais le nom de Jacob rappelle également le verbe « tromper, supplanter ». Eh bien, à présent, dans la lutte, le patriarche révèle à son opposant, dans le geste de se remettre et de se rendre, sa propre réalité d’imposteur, qui supplante ; mais l’autre, qui est Dieu, transforme cette réalité négative en positive : Jacob l’imposteur devient Israël, un nom nouveau lui est donné qui marque une nouvelle identité. Mais ici aussi, le récit conserve une duplicité voulue, car la signification la plus probable du nom Israël est « Dieu est fort, Dieu triomphe ». La prière demande confiance, proximité, presque un corps à corps symbolique, non avec un Dieu adversaire et ennemi, mais avec un Seigneur bénissant qui reste toujours mystérieux, qui apparaît inaccessible. Jacob a donc prévalu, il a vaincu — c’est l’adversaire lui-même qui l’affirme — mais sa nouvelle identité, reçue de l’adversaire, affirme et témoigne de la victoire de Dieu. Et lorsque Jacob demandera, à son tour, son nom à son adversaire, celui-ci refusera de le lui dire, mais il se révélera dans un geste sans équivoque, en lui donnant la bénédiction. Cette bénédiction que le patriarche avait demandée au début de la lutte lui est à présent accordée. Et ce n’est pas la bénédiction obtenue par la tromperie, mais celle donnée gratuitement par Dieu, que Jacob peut recevoir car il est désormais seul, sans protection, sans astuces ni tromperies, il se remet sans défense, il accepte de se rendre et confesse la vérité sur lui-même. Ainsi, au terme de la lutte, ayant reçu la bénédiction, le patriarche peut finalement reconnaître l’autre, le Dieu de la bénédiction : « car — dit-il — j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve » (v. 31, et il peut à présent traverser le gué, porteur d’un nom nouveau mais « vaincu » par Dieu et marqué pour toujours, boiteux à la suite de la blessure reçue). Les explications que l’exégèse biblique peut donner à ce passage sont multiples ; les chercheurs reconnaissent en particulier dans celui-ci des intentions et des composantes littéraires de différents genres, ainsi que des références à certains récits populaires. Mais lorsque ces éléments sont repris par les auteurs sacrés et englobés dans le récit biblique, ils changent de signification et le texte s’ouvre à des dimensions plus vastes. L’épisode de la lutte au Yabboq se présente ainsi au croyant comme un texte paradigmatique dans lequel le peuple d’Israël parle de sa propre origine et définit les traits d’une relation particulière entre Dieu et l’homme. C’est pourquoi, comme cela est également affirmé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, « la tradition spirituelle de l’Eglise a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance » (n. 2573). Le texte biblique nous parle de la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte pour en connaître le nom et en voir le visage ; c’est la nuit de la prière qui avec ténacité et persévérance demande à Dieu la bénédiction et un nouveau nom, une nouvelle réalité fruit de conversion et de pardon.

Si l’objet du désir est la relation avec Dieu, sa bénédiction et son amour, alors la lutte ne pourra qu’atteindre son sommet dans le don de soi-même à Dieu,

… dans la reconnaissance de sa propre faiblesse, qui l’emporte précisément lorsqu’on en arrive à se remettre entre les mains miséricordieuses de Dieu.

La nuit de Jacob au gué du Yabboq devient ainsi pour le croyant le point de référence pour comprendre la relation avec Dieu qui, dans la prière, trouve sa plus haute expression. La prière demande confiance, proximité, presque un corps à corps symbolique, non avec un Dieu adversaire et ennemi, mais avec un Seigneur bénissant qui reste toujours mystérieux, qui apparaît inaccessible. C’est pourquoi l’auteur sacré utilise le symbole de la lutte, qui implique force d’âme, persévérance, ténacité pour parvenir à ce que l’on désire. Et si l’objet du désir est la relation avec Dieu, sa bénédiction et son amour, alors la lutte ne pourra qu’atteindre son sommet dans le don de soi-même à Dieu, dans la reconnaissance de sa propre faiblesse, qui l’emporte précisément lorsqu’on en arrive à se remettre entre les mains miséricordieuses de Dieu. Chers frères et sœurs, toute notre vie est comme cette longue nuit de lutte et de prière, qu’il faut passer dans le désir et dans la demande d’une bénédiction de Dieu qui ne peut pas être arrachée ou gagnée en comptant sur nos forces, mais qui doit être reçue avec humilité de Lui, comme don gratuit qui permet, enfin, de reconnaître le visage du Seigneur. Et quand cela se produit, toute notre réalité change, nous recevons un nouveau nom et la bénédiction de Dieu. Mais encore davantage : Jacob, qui reçoit un nom nouveau, devient Israël, il donne également un nom nouveau au lieu où il a lutté avec Dieu, où il l’a prié, il le renomme Penuel, qui signifie « Visage de Dieu ». Avec ce nom, il reconnaît ce lieu comblé de la présence du Seigneur, il rend cette terre sacrée en y imprimant presque la mémoire de cette mystérieuse rencontre avec Dieu. Celui qui se laisse bénir par Dieu, qui s’abandonne à Lui, qui se laisse transformer par Lui, rend le monde béni. Que le Seigneur nous aide à combattre la bonne bataille de la foi (cf 1 Tm 6, 12 ; 2 Tm 4, 7) et à demander, dans notre prière, sa bénédiction, pour qu’il nous renouvelle dans l’attente de voir son Visage. Merci ____________________________ (*) « L’école de prière » est une série de catéchèses sur la prière donnée par Benoît XVI, en 2011-12, dans le cadre des audiences du mercredi. Le pape y regroupe de façon systématique son enseignement sur la prière. Le présent texte est le quatrième de la série. Voir la liste des catéchèses présentées lors de ces audiences.

Source du texte: Le Saint Siège, Benoît XVI, Audiences, Mercredi 25 mai 2011,

Assumption of the Blessed Virgin Mary

27 octobre, 2015

Assumption of the Blessed Virgin Mary dans images sacrée Assumption%20Fra%20Angelico

http://communio.stblogs.org/blessed-virgin-mary/2010/08/

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