Archive pour octobre, 2013

TOUS LES SAINTS

31 octobre, 2013

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APPELÉS À LA SAINTETÉ DÈS MAINTENANT

31 octobre, 2013

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APPELÉS À LA SAINTETÉ DÈS MAINTENANT

PUBLIÉ LE 18/07/2013

La fête de la Toussaint n’est pas seulement la joie à cause de ceux qui, après leur mort humaine, sont pleinement transfigurés en Dieu, mais c’est aussi notre fête à nous tous qui sommes appelés à être des saints dès maintenant. Saint Paul l’écrivait aux chrétiens d’Éphèse : «Dieu nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard dans l’amour» Ep 1, 4. Paul avait dit la même chose aux Corinthiens dans sa salutation au début de sa lettre : «à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui invoquent en tout lieu le nom de notre Seigneur Jésus Christ» 1 Co 2.
Nous sommes tous appelés à être des saints, pas demain mais aujourd’hui. D’ailleurs les saints ne le sont pas en arrivant au ciel, mais au ciel est déclaré qu’ils étaient saints pendant leur vie et leur sainteté devient pleine et définitive. Mais à quoi Dieu nous appelle aujourd’hui, que veut dire être saint, cet appel est-il vraiment pour moi qui me reconnaît fragile et faible ? La sainteté est-elle réservée à quelques uns ? Je ne le crois pas. La sainteté n’est pas un état exceptionnel, elle doit être vécu par chacun des enfants de Dieu. Elle n’est pas seulement offerte mais demandé, exigée de par notre vocation (appel) d’hommes et de femmes, enfants de Dieu. Elle concerne chacun de nous.
Oui, c’est bien à chacun de nous que s’adresse cet appel à la sainteté. Mais comment est-ce possible ? Bien sûr, si la sainteté était le fait d’avoir toutes les qualités et aucun défaut, personne, pas même Jésus se serait saint. Mais la sainteté est tout autre.
Il est un mot qui désignait les saints dans l’Ancien Testament, c’est le mot «juste», le fait d’être juste, d’être un homme juste devant Dieu. De ce mot est dérivé le verbe «ajuster», «s’ajuster». La sainteté ne serait-elle pas le fait d’être ajusté à Dieu. Mais la question rebondit : comment pouvons-nous être ajustés à Dieu que nous ne connaissons que par des médiations humaines ? La plus parfaite médiation qui nous est donnée est celle de Jésus de Nazareth. Il nous faut donc pour être saints être «ajustés» à Jésus de Nazareth.
Ainsi, être un saint consiste, j’allais dire tout simplement, à nous ajuster au Christ c’est-à-dire à ce que Jésus nous a montré par sa vie, sa parole, son enseignement, sa mort, sa résurrection. Je construit ma sainteté, je laisse se développer en moi la sainteté de Dieu dans la mesure où je  m’efforce de suivre le Christ Jésus honnêtement et selon les circonstances particulières de ma vie. Une vie qui s’efforce d’être fidèle au Christ, qui s’efforce de prendre le chemin de l’Évangile, nous inscrit dans la sainteté de Dieu, nous fait reconnaître par lui comme des saints, même si notre sainteté est imparfaite, et laisse des marges d’infidélité..
Peut-être direz-vous que cela est l’effort de toute une vie et que peu atteignent ce but. Mais la sainteté n’est pas un but, elle peut être vécue humblement chaque jour, bien sûr avec des hauts et des bas. La sainteté n’est pas un état, elle est un chemin du moins pour nous ici-bas.
En effet, nous n’arrivons pas toujours à suivre l’évangile, à nous ajuster au Christ Jésus, mais chaque fois que nous avons pu le vivre, nous avons été des saints, même si notre sainteté vécue le matin est contredite hélas le soir en raison de notre faiblesse. Mais nous pouvons à tout moment reprendre le chemin en essayant comme le dit Saint Paul «d’être saints et irréprochables sous le regard de Dieu, dans l’amour».
C’est pourquoi, même les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne, s’ils sont vécus avec un amour vrai, sont participants à la sainteté de Dieu, ils font de nous des saints.
Chaque «oui» à l’appel de Dieu qui nous invite à nous donner avec amour comme lui, non seulement nous fait avancer «vers» notre sainteté, mais ce « oui » témoigne que déjà nous participons à la sainteté de Dieu qui est la sainteté de l’amour. Marie a été sainte dans le oui adressé à l’ange, mais elle a été sainte chaque fois que ce «oui» s’est traduit dans les gestes les plus simples de sa vie à Nazareth. Il en est de même pour nous. Chacun de nos «oui», si humbles soient-ils nous font avancer sur ce chemin de sainteté, tout en sachant que c’est un combat de chaque jour.

Je terminerai avec cet encouragement de l’apôtre Paul  :
«Il s’agit de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l’espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d’entre les morts.
Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus.
Frères, je ne pense pas l’avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus».
C’est dans cette belle espérance que nous nous unissons au Christ  Jésus dans cette eucharistie.

Père Maurice Fourmond

SERMONS DU CURÉ D’ARS – FÊTE DE TOUS LES SAINTS

31 octobre, 2013

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Ars/Sermons/tome4/8saintete.htm

SERMONS DU CURÉ D’ARS

1er  NOVEMBRE – FÊTE DE TOUS LES SAINTS

(PREMIER SERMON)

Sur la Sainteté

Sancti estote, quia ego Sanctus sum.
Soyez saints, parce que je suis saint.
(Lévit., XIXx, 2.)

Soyez saints, parce que je suis saint, nous dit le Seigneur. Pourquoi, M.F., Dieu nous fait-il un commandement semblable ? C’est que nous sommes ses enfants, et, si le Père est saint, les enfants le doivent être aussi. Il n’y a que les saints qui peuvent espérer le bonheur d’aller jouir de la présence de Dieu qui est la sainteté même. En effet, être chrétien, et vivre dans le péché, c’est une contradiction monstrueuse. Un chrétien doit être un saint. Oui, M.F., voilà la vérité que l’Élise ne cesse de nous répéter, et, afin de la graver dans nos cœurs, elle nous représente un Dieu infiniment saint, sanctifiant une multitude infinie de saints qui semblent nous dire : « Souvenez-vous, chrétiens, que vous êtes destinés à voir Dieu et à le posséder ; mais vous n’aurez ce bonheur qu’autant que vous aurez retracé en vous, pendant votre vie mortelle, son image, ses perfections, et particulièrement sa sainteté, sans laquelle nul ne le verra. » Mais, M.F., si la sainteté de Dieu parait au-dessus de nos forces, considérons ces âmes bienheureuses, cette multitude de créatures de tout âge, de tout sexe et de toute condition, qui ont été assujetties aux mêmes misères que nous, exposées aux mêmes dangers, sujettes aux mêmes péchés, attaquées par les mêmes ennemis, environnées des mêmes obstacles. Ce qu’elles ont pu faire, nous le pouvons aussi, nous n’avons aucune excuse pour nous dispenser de travailler à notre salut, c’est-à-dire à devenir saints. Je n’ai donc pas autre chose à vous prouver, que l’indispensable obligation où nous sommes de devenir des saints ; et pour cela, je vais vous montrer  !° en quoi consiste la sainteté ; 2° que nous pouvons l’acquérir aussi bien que les saints, ayant comme eux les mêmes difficultés et les mêmes secours.
 I. – Les mondains, pour se dispenser de travailler à acquérir la sainteté, ce qui, sans doute, les gênerait trop dans leur manière de vivre, veulent vous faire croire que, pour être des saints, il faut faire des actions éclatantes, s’appliquer à des pratiques de dévotion extraordinaires, embrasser de grandes austérités, faire beaucoup de jeûnes, quitter le monde pour s’enfoncer dans les déserts, afin d’y passer les jours et les nuits en prières. Sans doute cela est très bon, c’est bien la route que beaucoup de saints ont suivie ; mais ce n’est pas ce que Dieu demande de tous. Non, M.F., ce n’est pas ce qu’exige de nous notre sainte religion ; au contraire, elle nous dit : « Levez les yeux au Ciel, et voyez si tous ceux qui en remplissent les premières places ont fait des choses merveilleuses. Où sont les miracles de la sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste, de saint Joseph ? » Écoulez, M.F. : Jésus-Christ lui-même dit[1] que plusieurs, au jour du jugement, s’écrieront : « Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en votre nom ; n’avons-nous pas chassé les démons et fait des miracles ? » « Retirez-vous de moi, ouvriers d’iniquité, leur répondra le juste Juge ; quoi ! vous avez commandé à la mer, et vous n’avez pas su commander à vos passions ? Vous avez délivré les possédés du démon, et vous en avez été les esclaves ? Vous avez fait des miracles, et vous n’avez pas observé mes commandements ?… Allez, misérables, au feu éternel ; vous avez fait de grandes choses, et vous n’avez rien fait pour vous sauver et mériter mon amour. » Vous voyez donc, M.F., que la sainteté ne consiste pas à faire de grandes choses, mais à garder fidèlement les commandements de Dieu, et à remplir ses devoirs dans l’état où le bon Dieu nous a placés.
Nous voyons souvent une personne du monde, qui remplit fidèlement les petits devoirs de son état, être plus agréable à Dieu que les solitaires dans leurs déserts. Voici un exemple qui vous en convaincra : Il y avait dans le désert deux solitaires…[2]
Voilà, M.F., ce que c’est que la sainteté, et ce qu’est un saint, aux yeux de la religion. Dites-moi, est-ce bien difficile de se sanctifier dans l’état où le bon Dieu vous a placés ? Pères et mères, imitez ces deux saints ; voilà vos modèles : suivez-les et vous deviendrez aussi saints. Faites comme eux ; en tout, tâchez de plaire à Dieu, de faire tout pour son amour, et vous serez des prédestinés. Voulez-vous encore savoir ce qu’est un saint aux yeux de la religion ? C’est un homme qui craint Dieu, qui l’aime sincèrement et qui le sert avec fidélité ; c’est un homme qui ne se laisse point enfler par l’orgueil, ni dominer par l’amour-propre, qui est vraiment humble et petit à ses propres yeux ; qui, étant dépourvu des biens de ce monde, ne les désire pas, ou qui, les possédant, n’y attache pas son cœur ; c’est un homme qui est ennemi de toute acquisition injuste ; c’est un homme qui, possédant son âme dans la patience et la justice, ne s’offense pas d’une injure qu’on lui fait. Il aime son ennemi, il ne cherche pas à se venger. II rend tous les services qu’il peut à son prochain, il partage volontiers son bien avec les pauvres ; il ne cherche que Dieu seul, méprise les biens et les honneurs de ce monde. N’aspirant qu’aux biens du ciel, il se dégoûte des plaisirs de la vie et ne trouve son bonheur que dans le service de Dieu. C’est un homme qui est assidu aux offices divins, qui fréquente les sacrements, et qui s’occupe sérieusement de son salut ; c’est un homme qui, ayant horreur de toute impureté, fuit les mauvaises compagnies autant qu’il peut, pour conserver purs son corps et son âme. C’est un homme qui se soumet en tout à la volonté de Dieu, dans toutes les croix et les traverses qui lui arrivent ; qui n’accuse ni l’un ni l’autre, mais qui reconnaît que la justice divine s’appesantit sur lui à cause de ses péchés. C’est un bon père qui ne cherche que le salut de ses enfants, en leur donnant l’exemple lui-même, et ne faisant jamais rien qui puisse les scandaliser. C’est un maître charitable, qui aime ses domestiques comme ses frères et ses sœurs. C’est un fils qui respecte son père et sa mère, et qui les considère comme tenant la place de Dieu même. C’est un domestique qui voit, dans la personne de ses maîtres, Jésus-Christ lui-même, qui lui commande par leur bouche. Voilà, M.F., ce que vous appelez simplement un honnête homme. Mais voilà ce que Dieu appelle l’homme de miracle, le saint, le grand saint. «  Quel est celui-là ? nous dit le Sage, nous le comblerons de louanges, non parce qu’il a fait des choses merveilleuses dans sa vie, mais parce qu’il a été éprouvé par les tribulations, et qu’il a été trouvé parfait ; sa gloire sera éternelle[3]. »
Que doit-on entendre par une sainte fille ? Une sainte fille, c’est celle qui fuit les plaisirs et la vanité ; qui fait son bonheur de plaire à Dieu et à ses parents ; qui aime à fréquenter les offices et les sacrements ; une fille qui aime la prière ; c’est, en un mot, celle qui préfère Dieu à tout. J’oserai en citer un exemple surprenant, mais véritable, tiré de l’histoire ecclésiastique, et sur lequel toutes pourront prendre modèle. Du temps de la persécution qui sévit sur la ville de Ptolémaïde, les filles chrétiennes brillèrent par leur vertu. Il y en avait un très grand nombre d’une naissance distinguée ; elles étaient si pures, qu’elles aimaient mieux souffrir la mort que de perdre leur chasteté ; elles se coupèrent elles-mêmes les lèvres et une partie du visage, pour paraître plus hideuses à ceux qui s’approchaient d’elles. Elles furent déchirées avec des ongles de fer et par les dents des lions. Ces filles incomparables aimèrent mieux endurer tous ces tourments, que d’exposer leur corps à la passion des libertins. Oh ! que cet exemple condamnera un jour de ces filles volages, qui ne pensent qu’à paraître, à s’attirer les regards du monde, au point d’en devenir méprisables !… Ne leur citerais-je pas encore l’exemple de sainte Colette[4], cette vierge si pure et si réservée, qui craignait autant de se faire voir, que les filles de ce siècle ont de souci de se montrer. Elle entendit un jour dans une compagnie, des louanges qu’on donnait à sa beauté ; elle en rougit, et alla tout de suite se prosterner devant son crucifix. « Ah ! mon Dieu, s’écria-t-elle en pleurant, cette beauté que vous m’avez donnée, sera-t-elle cause de la perte de mon âme et de celle d’autres personnes ? » Dès ce moment, elle quitta le monde et alla se renfermer dans un monastère, où elle livra son corps à toutes sortes de macérations. En mourant, elle donna des marques visibles qu’elle avait conservé son âme pure, non seulement aux yeux du monde, mais encore aux yeux de Dieu. Je reconnais bien que ces deux exemples sont un peu extraordinaires, et qu’il y en a peu qui puissent les imiter ; mais voilà celui qui vous convient parfaitement. Écoutez bien, jeunes gens et vous verrez que, si vous voulez suivre l’attrait de la grâce, vous serez bientôt désabusés des plaisirs et des vanités de ce monde qui vous éloignent de Dieu.
Il est rapporté qu’une jeune demoiselle de Franche-Comté, nommée Angélique, avait beaucoup d’esprit, mais était fort mondaine. Ayant entendu un prédicateur prêcher contre le luxe et la vanité dans les habits, elle vint se confesser à ce prédicateur. Celui-ci lui fit si bien comprendre combien elle était coupable et pouvait perdre d’âmes, que, dès le lendemain, elle quitta toutes ses vanités, et se vêtit d’une manière très simple et chrétienne. Sa mère qui était comme la plupart de ces pauvres aveugles, qui semblent n’avoir des enfants que pour les jeter dans les enfers en les remplissant de vanité, la reprit de ce qu’elle ne s’habillait plus comme autrefois. « Ma mère, lui répondit-elle, le prédicateur à qui j’ai été me confesser me l’a défendu. » Sa pauvre mère, aveuglée par la colère, va trouver le confesseur, et lui demande s’il était vrai qu’il eût défendu à sa fille de s’habiller selon la belle mode. « Je ne sais point, lui dit le confesseur, ce que j’ai dit à votre fille ; mais, il vous suffit de savoir que Dieu défend de s’habiller selon la mode, lorsque cette mode n’est pas selon Dieu, lorsqu’elle est criminelle et dangereuse pour les âmes. » – « Mon Père, qu’appelez-vous donc mode criminelle et dangereuse ? » — « C’est, par exemple, de porter des habits trop ouverts, ou qui font trop sentir la forme du corps ; de porter des vêtements trop riches et plus coûteux que nos moyens ne nous le permettent. » Il lui montra ensuite tous les dangers de ces modes, et tous les mauvais exemples qu’elles donnaient. – « Mon Père, lui dit cette femme, si mon confesseur m’en avait dit autant que vous, jamais je n’aurais donné la permission à ma fille de porter toutes ces vanités, et moi-même j’aurais été plus sage ; cependant mon confesseur est un homme bien savant ; or, que m’importe qu’il soit savant, s’il me laisse vivre à ma liberté, et en danger de me perdre pour l’éternité. » Lorsqu’elle fut de retour, elle dit à sa fille : « Bénissez le bon Dieu d’avoir trouvé un tel confesseur, et suivez ses avis. » Cette jeune demoiselle eut dans la suite de terribles combats à soutenir de la part de ses autres compagnes, qui la raillaient et la tournaient en ridicule. Mais le plus rude assaut qu’elle eut à soutenir, lui vint de la part de certaines personnes qui entreprirent de la faire changer de sentiment. « Pourquoi, lui dirent-elles, ne vous habillez-vous pas comme les autres ? » – « Je ne suis pas obligée de faire comme les autres, répondit Angélique, je m’habille comme celles qui font bien, et non comme celles qui font mal. » – « Eh quoi ! faisons-nous mal de nous habiller comme vous voyez ? » – « Oui, sans doute, vous faites mal, parce que vous scandalisez ceux qui vous regardent. » – « Pour moi, dit l’une d’entre elles, je n’ai point de mauvaise intention ; je m’habille à ma façon, tant pis pour ceux qui s’en scandalisent. » – « Tant pis pour vous aussi, reprit Angélique, puisque vous en êtes l’occasion ; si nous devons craindre de pécher nous-mêmes, nous devons aussi craindre de faire pécher les autres. » – «Quoi qu’il en soit de vos bonnes raisons, répondit une autre, si vous ne vous habillez plus comme nous, vos amies vous quitteront, et vous n’oserez plus paraître dans les belles compagnies et dans les bals. » – « J’aime mieux, leur répondit Angélique, la compagnie de ma chère mère, de mes sœurs et de quelques filles sages, que toutes ces belles compagnies et ces bals. Je ne m’habille pas pour paraître agréable, mais pour me couvrir ; les vrais agréments d’une fille ne doivent pas consister dans les habits, mais dans la vertu. Au reste, Mesdames, si vous pensez de la sorte, vous ne pensez pas en chrétiennes, et il est honteux que, dans une religion aussi sainte qu’est la nôtre, l’on s’y permette de tels abus contre la modestie. » Après tous ces discours, une personne de la compagnie dit: « En vérité, il est honteux qu’une jeune fille de dix-huit ans nous fasse la leçon : son exemple sera un jour notre condamnation. Que nous sommes aveugles de tant faire de choses pour plaire au monde, qui, dans la suite, se moque de nous ! » Angélique persévéra toujours dans ses bons sentiments, malgré tout ce qu’on pût lui dire. Eh bien, M.F., qui vous empêcherait de faire ce que faisait cette jeune comtesse ? Elle s’est sanctifiée en vivant dans le monde, mais en ne vivant pas pour le monde. Oh ! que cet exemple sera un sujet de condamnation pour un grand nombre de chrétiens au jour du jugement !
On peut devenir saint, même dans l’état du mariage. L’Esprit-Saint, dans l’Écriture, se plait à faire le portrait de la sainte femme ; et conformément à la description qu’il en donne[5], je vous dirai qu’une femme sainte, est celle qui aime et respecte son mari, qui veille avec soin sur ses enfants et ses domestiques, qui est attentive à les faire instruire et à les faire approcher des sacrements, qui s’occupe de son ménage, et non de la conduite de ses voisins ; elle est réservée dans ses discours, charitable dans ses oeuvres, ennemie des plaisirs du monde ; une femme de ce caractère, dis-je, est une âme juste, le Seigneur la loue, là canonise ; en un mot, c’est une sainte. Vous voyez donc, M.F., que pour être un saint, il n’est pas nécessaire de tout quitter ; mais de bien remplir les devoirs de l’état où Dieu nous a placés, et faire tout ce que nous faisons, dans la pensée de lui plaire. L’Esprit-Saint nous dit que pour être saint, il ne faut que nous éloigner du mal et faire le bien[6]. Voilà, M.F., la sainteté qu’ont eue tous les saints et que nous devons avoir. Ce qu’ils ont fait, nous le pouvons aussi, avec la grâce de Dieu ; puisque nous avons comme eux les mêmes obstacles à notre salut, et les mêmes secours pour les surmonter.
 II. – Je dis 1° que les saints ont eu les mêmes obstacles que nous pour parvenir à la sainteté : obstacles au dehors, obstacles au dedans. Obstacles du côté du monde : le monde était alors ce qu’il est aujourd’hui, aussi dangereux dans ses exemples, aussi corrompu dans ses maximes, aussi séduisant dans ses plaisirs, toujours ennemi de la piété et toujours prêt à la tourner en ridicule. La preuve en est que la plupart des saints ont méprisé et fui le monde avec soin ; ils ont préféré la retraite aux assemblées mondaines, et même, plusieurs, craignant de s’y perdre, l’ont abandonné entièrement ; les uns, pour aller passer le reste de leurs jours dans des monastères, et les autres, au fond des déserts, tels qu’un saint Paul, ermite, un saint Antoine[7], une sainte Marie Égyptienne[8] et tant d’autres.
Obstacles du côté de leur état : plusieurs étaient, comme vous, engagés dans les affaires du siècle, accablés des embarras d’un ménage, du soin des enfants, obligés, pour le plus grand nombre, à gagner leur vie à la sueur de leur front ; or, bien loin de penser, comme nous, qu’ils se sauveraient plus facilement dans un autre état, ils étaient persuadés qu’ils avaient plus de grâces dans celui où la Providence les avait placés. Ne voyons-nous pas que dans le tumulte du monde et au milieu des embarras d’une famille et d’un ménage, se sont sauvés le plus grand nombre de saints, tels que Abraham, Isaac, Jacob, Tobie, Zacharie, la chaste Suzanne, le saint homme Job, sainte Élisabeth : tous ces grands saints de l’Ancien Testament, n’étaient-ils pas engagés dans le monde ? Sous la nouvelle Loi, pouvez-vous compter le nombre de ceux qui se sont sanctifiés dans la vie ordinaire ? Aussi, saint Paul nous dit que les saints jugeront les nations[9]. N’est-ce donc pas dire, qu’il n’y aura pas un homme sur la terre, qui ne trouve quelque saint dans son état, pour être la condamnation de sa lâcheté, en lui montrant qu’il aurait pu, aussi bien que lui, faire ce qui lui a mérité le ciel ?
Si maintenant, des obstacles extérieurs nous passons à ceux du dedans, nous verrons que les saints ont eu autant de tentations et de combats que nous pouvons en avoir, et peut-être encore plus. D’abord, du côté des habitudes ; ne croyez pas, M.F., que les saints aient toujours été des saints. Combien en est-il qui ont mal commencé, et qui ont vécu longtemps dans le péché ? Voyez le saint roi David, voyez saint Augustin, sainte Madeleine. Prenons donc courage, M.F., quoique bien pécheurs, nous pouvons cependant devenir des saints. Si ce n’est pas par l’innocence, ce sera du moins par la pénitence ; car le plus grand nombre des saints s’est sanctifié de cette manière.
Mais, me direz-vous, il en coûte trop ! – Il en coûte trop, M.F. ? Croyez-vous qu’il n’en ait rien coûté aux saints ? Voyez David, qui trempe son pain de ses larmes, qui arrose son lit de ses pleurs[10] . Croyez-vous qu’il n’en coûtât rien à un roi comme lui ! Croyez-vous qu’il lui fut indifférent de se donner en spectacle à tout son royaume, et de servir à tous de risée ? Voyez sainte Madeleine : au milieu d’une nombreuse assemblée, elle se jette aux pieds du Sauveur, accuse publiquement ses crimes dans l’abondance de ses larmes[11] ; elle suit Jésus-Christ jusqu’au pied de la croix[12], et répare par de longues années de pénitence, quelques années de faiblesse ; pensez-vous, M.F., que de pareils sacrifices ne lui aient coûté aucun effort ? Je ne doute pas que vous n’appeliez heureux les saints qui ont fait une pareille pénitence, et versé tant de larmes. Hélas  ! si comme ces saints, nous pouvions comprendre la grandeur de nos péchés, la bonté du Dieu que nous avons outragé ; si, comme eux, nous pensions à l’enfer que nous avons mérité, à notre âme que nous avons perdue, au sang de Jésus-Christ que nous avons profané ! Ah ! si nous avions toutes ces pensées dans nos cœurs, que de larmes nous verserions, que de pénitences nous ferions pour tâcher d’apaiser la justice de Dieu que nous avons irrité  !
Croyez-vous que les saints soient parvenus sans travail à cette simplicité, à cette douceur, qui les portaient au renoncement de leur propre volonté, toutes les fois que l’occasion s’en présentait ? Oh  ! non, M.F. ! Écoutez saint Paul: « Hélas, je fais le mal que je ne voudrais pas, et je ne fais pas le bien que je voudrais ; je sens dans mes membres une loi qui se révolte contre la loi de mon Dieu. Ah ! que je suis malheureux  ! qui me délivrera de ce corps de péché[13] ? » Quels combats n’eurent pas à souffrir les premiers chrétiens, en quittant une religion qui ne tendait qu’à flatter leurs passions, pour en embrasser une qui ne tendait qu’à crucifier leur chair ? Croyez-vous que saint François de Sales n’a point eu de violences à se faire, pour devenir aussi doux qu’il était ? Que de sacrifices il lui fallut faire  !… Les saints n’ont été saints qu’après bien des sacrifices et beaucoup de violences.
En 2° lieu, je dis que nous avons les mêmes grâces qu’eux. Et d’abord, le Baptême n’a-t-il pas la même vertu de nous purifier, la Confirmation de nous fortifier, la Pénitence de remettre nos péchés, l’Eucharistie d’affaiblir en nous la concupiscence et d’augmenter la grâce en nos âmes ? Quant à la parole de Jésus-Christ, n’est-elle pas toujours la même ? N’entendons-nous pas à chaque instant ce conseil : « Quittez tout et suivez-moi. » C’est ce qui convertit saint Antoine, saint Arsène, saint François d’Assise. Ne lisons-nous pas dans l’Évangile cet oracle : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme[14] ? » N’est-ce pas ces paroles qui convertirent saint François Xavier, et qui, d’un ambitieux, en firent un apôtre ? N’entendons-nous pas tous les jours : « Veillez et priez sans cesse. » « Aimez votre prochain comme vous-même. » N’est-ce pas cette doctrine qui a formé tous les saints ? Enfin, M.F., quant aux bons exemples, quelque déréglé que soit le monde, n’en avons-nous pas encore quelques-uns devant les yeux, et bien plus que nous n’en pourrions suivre ? Enfin, la grâce nous manque-t-elle plus qu’aux saints ? Ne comptons-nous donc pour rien ces bonnes pensées, ces salutaires inspirations de renoncer à tel péché, de quitter telle mauvaise habitude, de pratiquer telle vertu, de faire telle bonne oeuvre ? N’est-ce pas une grâce que ces remords de conscience, ces troubles, ces inquiétudes que nous éprouvons lorsque nous avons péché ? Hélas ! M.F., combien de saints, aujourd’hui dans le ciel, ont reçu moins de grâces que nous ! Combien de païens, de chrétiens sont en enfer, qui, s’ils avaient reçu autant de grâces que nous, seraient devenus de grands saints !…
Oui, M.F., nous pouvons être des saints, et nous devons tous travailler à le devenir. Les saints ont été mortels comme nous, faibles et sujets aux passions comme nous ; nous avons les mêmes secours, les mêmes grâces, les mêmes sacrements ; mais il faut faire comme eux, renoncer aux plaisirs du monde, fuir le monde autant que nous le pourrons, être fidèles à la grâce : les prendre pour nos modèles ; car nous ne devons jamais perdre de vue qu’il nous faut être ou saints ou réprouvés, vivre ou pour le ciel ou pour l’enfer : il n’y a point de milieu. Concluons, M.F., en disant que si nous le voulons, nous pouvons être saints, car jamais le bon Dieu ne nous refusera sa grâce pour nous aider à le devenir. Il est notre Père, notre Sauveur et notre ami. Il soupire avec ardeur de nous voir délivrés des maux de la vie. Il veut nous combler de toutes sortes de biens, après nous avoir donné, déjà dans ce monde, d’immenses consolations, avant-goût de celles du ciel, que je vous souhaite.

Martyre de Saint Quentin

30 octobre, 2013

Martyre de Saint Quentin dans images sacrée

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ST QUENTIN, MARTYR († FIN IIIE S.) – JEUDI 31 OCTOBRE 2013

30 octobre, 2013

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JEUDI 31 OCTOBRE 2013

ST QUENTIN, MARTYR († FIN IIIE S.)

Quentin fut un de ces jeunes Romains qui, comme les saints Crépin et Crépinien,vinrent prêcher l’Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu’ils avaient reçu. Amiens fut le centre de son apostolat.
Les miracles confirmaient son enseignement :
- il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient ;
- il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques.
Ces éclatants prodiges excitaient l’admiration des uns et la haine des autres. Quentin fut bientôt dénoncé à Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui : « Comment t’appelles-tu ? lui demande Rictiovarus. “Je m’appelle chrétien. Mon père est sénateur de Rome ; j’ai reçu le nom de Quentin. – Quoi ! un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions ! – La vraie noblesse, c’est de servir Dieu ; la religion chrétienne n’est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de son Fils, engendré avant tous les siècles. – Quitte ces folies et sacrifie aux dieux. – Jamais. Tes dieux sont des démons ; la vraie folie, c’est de les adorer. – Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu’à la mort. – Je ne crains rien ; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme.”»
Cette si généreuse confession est suivie de cruels supplices ; mais Dieu soutient son martyr, et l’on entend une voix céleste, disant : « Quentin, persévère jusqu’à la fin, je serai toujours auprès de toi. » En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un Ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes. Après de nouveaux et plus cruels encore supplices, Quentin eut la tête tranchée à Vermand, ville qui prendra son nom : Saint Quentin. Les assistants virent son âme s’envoler au Ciel sous la forme d’une blanche colombe.

LA « COMMUNION DES SAINTS » REND LES CHRÉTIENS JOYEUX – CATÉCHÈSE DU PAPE FRANÇOIS

30 octobre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/la-communion-des-saints-rend-les-chretiens-joyeux

LA « COMMUNION DES SAINTS » REND LES CHRÉTIENS JOYEUX – CATÉCHÈSE DU PAPE FRANÇOIS

Rome, 30 octobre 2013 (Zenit.org)

« Un chrétien doit être joyeux, de la joie d’avoir tant de frères baptisés qui marchent avec lui et d’être soutenu par ces frères et sœurs qui marchent sur la même route en direction du Ciel ; et aussi avec l’aide de nos frères et sœurs qui sont au Ciel et qui prient Jésus pour nous. Avançons sur cette route dans la joie ! », déclare le pape François au terme de sa catéchèse sur la communion des saints, dans le cadre de l’Année de la foi, ce mercredi 30 octobre, place Saint-Pierre.

Voici notre traduction intégrale de l’italien de la catéchèse du pape François.

CATÉCHÈSE DU PAPE FRANÇOIS

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je voudrais parler d’une très belle réalité de notre foi, qui est la « communion des saints ». Le Catéchisme de l’Église catholique nous rappelle que cette expression englobe deux réalités : la communion aux choses saintes et la communion entre les personnes saintes (n. 948). Je m’arrête à cette seconde signification : il s’agit de l’une des vérités les plus consolantes de notre foi, parce qu’elle nous rappelle que nous ne sommes pas seuls mais qu’il existe une communion de vie entre tous ceux qui appartiennent au Christ. C’est une communion qui naît de la foi ; en effet, le terme « saints » se réfère à ceux qui croient dans le Seigneur Jésus et qui sont incorporés à lui dans l’Église par le baptême. C’est pourquoi les premiers chrétiens étaient appelés « les saints » (cf. Ac 9,13.32.41 ; Rm 8,27 ; 1 Co 6,1).
1. L’Évangile de Jean atteste qu’avant sa Passion Jésus a prié son Père pour la communion entre ses disciples, en ces termes : « afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (17,21). L’Église, dans sa vérité la plus profonde, est communion avec Dieu, familiarité avec Dieu, une communion d’amour avec le Christ et avec le Père dans l’Esprit-Saint, qui se prolonge dans une communion fraternelle. Cette relation entre Jésus et le Père est la « matrice » du lien entre nous, chrétiens : si nous sommes intimement insérés dans cette « matrice », dans cette fournaise ardente d’amour, alors nous pouvons vraiment devenir un seul cœur et une seule âme entre nous, parce que l’amour de Dieu brûle nos égoïsmes, nos préjugés, nos divisions internes et externes. L’amour de Dieu brûle aussi nos péchés.
2. S’il y a cet enracinement dans la source de l’amour, qu’est Dieu, alors se vérifie aussi le mouvement réciproque, des frères vers Dieu ; l’expérience de la communion fraternelle me conduit à la communion avec Dieu. Être unis entre nous nous conduits à être unis à Dieu, nous conduit à ce lien avec Dieu qui est notre Père. C’est le second aspect de la communion des saints que je voudrais souligner : notre foi a besoin du soutien des autres, spécialement dans les moments difficiles. Si nous sommes unis, notre foi se fortifie. Comme il est beau de nous soutenir les uns les autres dans cette merveilleuse aventure de la foi !
Je dis cela parce que la tendance à se replier dans sa vie privée a aussi influencé le monde religieux, au point que souvent nous avons du mal à demander une aide spirituelle à ceux qui partagent avec nous l’expérience chrétienne. Qui parmi nous tous n’a pas expérimenté des moments d’insécurité, des déceptions et même des doutes sur son chemin de foi ? Nous avons tous fait cette expérience, moi aussi : cela fait partie du chemin de la foi, cela fait partie de notre vie. Tout cela ne doit pas nous surprendre, parce que nous sommes des êtres humains, marqués par des fragilités et des limites ; nous sommes tous fragiles, nous avons tous des limites.
Pourtant, dans ces moments difficiles, il est nécessaire de se confier dans l’aide du Seigneur, par une prière filiale, et en même temps, il est important de trouver le courage et l’humilité de s’ouvrir aux autres, pour demander de l’aide, pour leur demander de nous donner un coup de main. Combien de fois avons-nous fait cela et ensuite nous avons réussi à nous sortir de notre problème et à retrouver Dieu ! Dans cette communion – communion veut dire ‘union commune’ – nous sommes une grande famille, nous tous, où tous les membres s’aident et se soutiennent entre eux.
3. Et venons-en à un autre aspect : la communion des saints va au-delà de la vie terrestre, au-delà de la mort et dure à jamais. Cette union entre nous va au-delà et continue dans l’autre vie ; c’est une union spirituelle, qui naît du baptême et qui n’est pas détruite par la mort mais qui, grâce au Christ ressuscité, est destinée à trouver sa plénitude dans la vie éternelle. Il existe un lien profond et indissoluble entre ceux qui sont encore pèlerins dans ce monde – entre nous – et ceux qui ont franchi le seuil de la mort pour entrer dans l’éternité. Tous les baptisés ici-bas sur la terre, les âmes du purgatoire et tous les bienheureux qui sont déjà au paradis forment une même grande famille. Cette communion entre la terre et le ciel se réalise pleinement dans la prière d’intercession.
Chers amis, nous avons cette beauté ! C’est une réalité qui nous appartient, à tous, qui fait de nous des frères, qui nous accompagne sur le chemin de la vie et nous rassemblera à nouveau là-haut, au ciel. Empruntons ce chemin dans la confiance et dans la joie. Un chrétien doit être joyeux, de la joie d’avoir tant de frères baptisés qui marchent avec lui et d’être soutenu par ces frères et sœurs qui marchent sur la même route en direction du Ciel ; et aussi avec l’aide de nos frères et sœurs qui sont au Ciel et qui prient Jésus pour nous. Avançons sur cette route dans la joie !

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

LA SIMPLICITÉ DE CHRIST.

30 octobre, 2013

http://bloghenriviaudmurat.wordpress.com/2010/08/15/la-simplicite-de-christ/

LA SIMPLICITÉ DE CHRIST.

ARTICLE DE HENRI VIAUD-MURAT.

La théologie des hommes tend à compliquer les choses. Mais Dieu est un Dieu de simplicité. Il veut nous faire marcher dans la clarté de Sa révélation. Il nous demande de ne pas nous détourner de la simplicité à l’égard de Christ. Cette divine simplicité nous évitera bien des pièges!
L’apôtre Paul était inquiet à propos des Corinthiens. Il savait qu’ils n’étaient pas encore bien fondés sur le Roc. Ils restaient encore trop charnels. Voici ce qu’il leur écrit:
« Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien » (2 Cor. 11: 2-4).
Nous voyons immédiatement que la simplicité, dans la Bible, est étroitement associée à la pureté spirituelle. Et la pureté spirituelle dépend de la pureté de nos pensées. Or nos pensées peuvent se corrompre, si nous acceptons des mensonges. La corruption de nos pensées se manifeste quand nous mélangeons le mensonge à la vérité.
Ce qui est simple n’est pas mélangé. Il n’y a, dans cette simplicité, rien de faux, d’extravagant, de contraire à la sagesse divine, rien d’excessif, d’affecté ou de malveillant.

Les Corinthiens; comme sans doute tous les Chrétiens aujourd’hui, étaient confrontés à trois dangers graves:
Le danger de recevoir un autre Jésus que le Vrai Jésus.
Le danger de recevoir un autre esprit que le Saint-Esprit.
Le danger de recevoir un autre Evangile que le véritable Evangile de Jésus-Christ.
C’est toujours le Malin, le diable, qui nous fait courir ces dangers. Et il emploie toujours les mêmes méthodes qu’au commencement. Il a recours à la ruse et la séduction. Il profite de l’ignorance du peuple de Dieu, pour le faire d’abord douter de la Parole du Seigneur, puis pour l’entraîner à désobéir à cette Parole.
Nous savons que le diable est parfaitement capable de se déguiser en ange de lumière. Il s’efforcera donc aussi d’envoyer au milieu des Chrétiens des « faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ » (verset 13). Puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière, il n’est donc pas étonnant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice! Dans une guerre, la ruse est sans doute l’arme la plus redoutable!
Tout Jésus qui nous est décrit d’une manière qui ne correspond pas à la description du vrai Jésus de la Bible est un faux Jésus! C’est la raison pour laquelle la « doctrine de Christ » est si importante! La « doctrine de Christ » doit présenter tout ce que la Bible nous révèle, concernant la Personne et l’oeuvre du Seigneur Jésus.

Voici ce que dit la traduction exacte du texte grec du début de l’Evangile de Jean:
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes… Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père… La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; DIEU LE FILS UNIQUE, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître » (Jean 1: 1-4; 14; 17-18).
Dans la plupart des versions de la Bible, le mot « Dieu » a été supprimé dans l’expression « Dieu le Fils unique. » Cette suppression injustifiée nous empêche de voir immédiatement que le « Fils Unique » est aussi Dieu!
« Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3: 13-16).
Jésus-Christ est donc le Fils de Dieu. Il est aussi Dieu, le Fils unique, qui est éternellement dans le sein de Dieu le Père. Il est la Parole de Dieu. Il S’est incarné dans la chair. La grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ. Il fallait que le Seigneur Jésus soit aussi « élevé » sur la croix, et qu’Il verse Son sang pour l’expiation de nos péchés, afin que tous ceux qui croient en Lui ne périssent pas, mais qu’ils aient la vie éternelle. Il est ressuscité le troisième jour. Il reviendra chercher ceux qui Lui appartiennent et établira, d’abord sur cette terre, puis dans l’éternité, Son Royaume éternel, après avoir jugé les vivants et les morts.
C’est ce Jésus-là qui est le vrai Jésus de la Bible. Le Jésus qui est sacrifié à chaque Messe Catholique, le « Jésus créature » des Témoins de Jéhovah, ou le Jésus des Mormons, n’ont rien à voir avec le vrai Jésus. Et même dans beaucoup d’églises évangéliques, on présente une image de Jésus qui ne correspond pas réellement à la Personne réelle du Seigneur. Nous avons toujours besoin de prier le Seigneur, pour qu’Il Se révèle toujours mieux à nous tel qu’Il est, afin que nous puissions toujours mieux Le connaître, pour mieux Le servir.
Nous pouvons aussi recevoir un autre esprit que le Saint-Esprit. Les démons et les esprits méchants dans les lieux célestes s’emploient à contrefaire l’action, le fruit et les dons du Saint-Esprit. Par ignorance, par incrédulité, ou, au contraire, par excessive crédulité, trop de Chrétiens se laissent entraîner par ces esprits séducteurs. Dans le monde entier, l’Eglise est régulièrement secouée par des « visitations » et des « réveils » qui ne sont rien d’autre que le fruit de l’action de ces esprits mauvais.
Pourquoi en est-il ainsi? Parce que le Seigneur Jésus et Ses apôtres nous ont prévenus que la fin des temps serait caractérisée par l’augmentation des ténèbres spirituelles et de l’apostasie, ce qui doit nous inciter à être toujours plus prudents et toujours plus dépendants du Seigneur.
« Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité » (1 Timothée 4: 1-3).
En Grec, le mot traduit par « quelques-uns » désigne en fait « un nombre indéfini. » Il y aura donc un « certain nombre » de Chrétiens qui abandonneront la foi en la vérité, pour s’attacher à des esprits séducteurs et recevoir leurs doctrines de démons. Ces Chrétiens ont peut-être connu un jour la vérité, mais ils n’y sont pas restés fidèles. Ils ont accepté de se laisser séduire par le mensonge. Ils n’ont pas fait preuve d’un amour profond pour le Seigneur et pour la Vérité.
Les esprits séducteurs profitent tout particulièrement du désir de certains Chrétiens de recevoir des révélations spirituelles « profondes. » Cela flatte toujours l’orgueil de la chair! Les démons savent jouer sur certains silences et sur certaines ambigüités apparentes de la Bible, ou sur certaines difficultés de la Parole de Dieu, pour essayer de faire accepter des révélations mensongères par ceux qui s’enorgueillissent de leur « intelligence spirituelle. »
C’est ainsi que l’action de l’Esprit de Vérité sera remplacée par l’action d’autres esprits, qui sont nécessairement des esprits séducteurs provenant de Satan. Tout cela, parce que certains Chrétiens ont accepté de se laisser détourner de la simplicité à l’égard de Christ! Ils ont cherché à s’occuper de choses « trop grandes et trop relevées » pour eux. Ils n’ont pas gardé l’esprit qui animait le Roi David, lorsqu’il s’écriait:
« Eternel! je n’ai ni un coeur qui s’enfle, ni des regards hautains; je ne m’occupe pas de choses trop grandes et trop relevées pour moi. Loin de là, j’ai l’âme calme et tranquille, comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère; j’ai l’âme comme un enfant sevré. Israël, mets ton espoir en l’Eternel, Dès maintenant et à jamais! » (Psaume 131: 1-3).
Devant le Seigneur, gardons donc toujours l’attitude d’un enfant sevré! Un enfant sevré reste toujours auprès de sa mère, dans l’espoir qu’il pourra encore boire le lait de son sein! Il reste dépendant de la nourriture que lui donnera sa mère, et ne cherche pas ailleurs d’autres nourritures! Eglise du Seigneur, mets toujours ton espoir en Lui, dès maintenant et à jamais!
Méfions-nous toujours des doctrines ou des révélations qui ne se fonderaient que sur certains passages obscurs ou difficiles de la Bible! Il y a suffisamment de passages parfaitement clairs et compréhensibles dans la Parole de Dieu pour alimenter notre foi, et ces passages suffisent amplement à notre marche chrétienne dans la vérité et la fidélité! Gardons une pleine assurance que le Seigneur, progressivement, nous conduira Lui-même dans toute la Vérité, et qu’un jour, nous connaîtrons toutes choses!
Le Malin fait aussi tous ses efforts pour nous faire accepter un « autre Evangile » que l’Evangile de Jésus-Christ. Tous ces « autres Evangiles » ont une caractéristique commune: ils ne sont pas centrés sur ce qui constitue le coeur du véritable Evangile: Christ, la croix, la grâce, et la foi!
Parmi ces faux Evangiles, on peut citer l’Evangile de la Prospérité, l’Evangile des Manifestations de Puissance, l’Evangile du Royaume Maintenant, l’Evangile de l’Obéissance à la Loi, l’Evangile de la Couverture Spirituelle, l’Evangile des Mérites et des Oeuvres, l’Evangile de la (Fausse) Grâce (celle qui ne nous enseigne pas à renoncer à l’impiété), l’Evangile de l’Amour Inconditionnel de Dieu (qui écarte Sa Justice et Ses Jugements), et tant d’autres Evangiles tronqués ou frelatés!
En fait, tout Evangile qui ajoute ou qui retranche quelque chose au pur Evangile de Jésus-Christ est un faux Evangile!
Le Seigneur Jésus nous a fait la promesse que Ses brebis entendront toujours Sa voix, et qu’elles seront conduites dans toute la Vérité par le Saint-Esprit de Vérité. Mais Il nous a aussi demandé de rester « prudents comme des serpents, et simples comme des colombes »! (Mat. 10: 16). Le mot grec traduit ici par « simple » signifie aussi « franc, innocent, intact, frais, » comme peut l’être un petit enfant qui se confie à son père ou sa mère.
Cela signifie qu’un enfant de Dieu écoutera toujours la voix du Seigneur, pourvu qu’il soit toujours prudent comme un serpent, et simple comme une colombe! Ceux qui acceptent sans vérification ni prière n’importe quelle doctrine ou pratique séduisante se laisseront toujours séduire, jusqu’au moment où ils comprendront qu’ils se sont égarés, et qu’ils doivent rebrousser chemin pour reprendre la Voie de la Vérité!

L’apôtre Paul écrit aux Galates:
« C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. Voici, moi Paul, je vous dis que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce. Pour nous, c’est de la foi que nous attendons, par l’Esprit, l’espérance de la justice. Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité » (Galates 5: 1-6).
Le véritable Evangile est un Evangile libérateur! Car seule la Vérité peut nous affranchir! En Jésus-Christ, nous avons été libérés de l’esclavage du péché, de la chair, du monde, de la Loi, du diable et de tous ses démons! Non seulement nous avons été libérés de tout cela, mais, par notre nouvelle naissance, Dieu, en Christ, nous a rendus parfaitement capables d’obéir à toute Sa volonté, et de ne plus jamais nous livrer à aucun esclavage!
En revanche, tout faux Evangile nous replace aussitôt sous le joug d’une servitude! Car un faux Evangile véhicule en lui des germes de mensonges, que ce soient des mensonges par omission, par soustraction ou par addition. Et chaque fois que nous acceptons un mensonge, nous nous plaçons aussitôt sous la domination du Menteur et du père du Mensonge!
Notre amour ardent pour le Seigneur Jésus ne peut être qu’un amour ardent pour la Vérité. Car Jésus seul est la Vérité. Sa Parole est donc aussi la Vérité! Si nous aimons la Vérité, le Seigneur nous La révélera, en Se révélant Lui-même à nous, en nous révélant Sa Parole par Son Esprit!
Servons donc notre Dieu dans la simplicité de notre coeur, avec franchise et loyauté, spontanément et sans contrainte! Suivons l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ, qui S’est incarné en simple homme, et qui a marché sur cette terre dans la plus grande simplicité.
Lorsque nous lisons les Evangiles, nous ne pouvons qu’être admiratifs devant la parfaite simplicité et le parfait naturel de notre Seigneur. Il accomplissait les plus grands miracles sans aucune ostentation, sans manifestations théâtrales, sans faire tomber les gens, sans manières excentriques, sans cris ni vociférations, sans jamais rien d’extravagant ni d’excessif! Il employait toujours un langage simple et clair, étant toujours prêt à tout expliquer à Ses disciples, étant toujours soucieux de ne pas froisser les faibles, et de ne pas éteindre le lumignon qui fume. Il Se mettait à la portée de tous, toujours prêt à bénir, à guérir et à délivrer, simplement et sans reproche! L’apôtre Jean ira jusqu’à dire:
« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite » (1 Jean 1: 1-4).
Jésus-Christ, Parole de Vie, a été manifesté, et a répandu partout la Vie même de Dieu! Il est venu nous sauver de l’esclavage du péché pour nous recréer à Son image et nous donner la victoire sur la chair, afin que nous puissions, nous aussi, être remplis de cette Vie divine, et la répandre partout autour de nous!
Oh, que nous puissions, nous aussi, L’entendre, Le voir, Le contempler et Le toucher, pour pouvoir Le connaître et L’annoncer tel qu’Il est, afin que nous soyons tous en communion avec le Père et avec Son Fils Jésus-Christ, et aussi en communion les uns avec les autres, en Esprit et en Vérité!

Icône de Notre Dame de Kazan

29 octobre, 2013

Icône de Notre Dame de Kazan dans images sacrée kazan2

http://www.reginamundi.info/icone/madonna-kazan.asp

 

L’ESPRIT SAINT ET LE MYSTÈRE DE L’UNITÉ DANS LA DIVERSITÉ

29 octobre, 2013

http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orthodoxe/esprit-saint-connaitre.htm

L’ESPRIT SAINT ET LE MYSTÈRE DE L’UNITÉ DANS LA DIVERSITÉ

PAR UN MOINE DU MONASTÈRE DE SAINT-MACAIRE (ÉGYPTE)

Sans la diversité fonctionnelle qui les distingue, les membres du corps ne formeraient pas une unité organique, mais un simple amalgame dépourvu de vie. Saint Paul a singulièrement mis en relief cette vérité : Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était oreille, où serait l’odorat ?… Si le tout était un seul membre, où serait le corps ? (1 Co 12,16-17;19).
Que l’on nous permette de citer à ce propos un passage particulièrement éclairant du père Matta el-Maskîne :
« Si nous désirons parvenir à une juste conception de l’unité, nous devons renoncer à l’idée de supprimer toute différence entre les membres, et cesser de vouloir en éliminer la diversité, la distinction et les aptitudes particulières, qui sont justement les principes constitutifs de toute unité intégrale. La plénitude de l’unité et sa valeur relèvent de l’harmonieuse combinaison des diverses parties, de l’accord entre les caractères variés, et du concours des aptitudes différentes. Le groupement humain qui perdrait la capacité de conserver le caractère particulier de chacune de ses parties, et même d’en favoriser le développement propre dans l’harmonie mutuelle, cesserait d’être une unité organique vivante et se réduirait à un simple amalgame humain ayant perdu les qualités de ses parties constituantes. La diversité des charismes est nécessaire à la construction de l’édifice ecclésial, tout comme la diversité des os l’est à la constitution du corps humain ; les fidèles s’harmonisent et se complètent, tout comme les os s’articulent dans la cohésion, par les jointures et les ligaments (Col 2,19) » (L’Église invisible, Le Caire, 1960, pp. 102 et 94).
Une des propriétés de l’Esprit est de se montrer varié et multiple en ses dons et ses charismes, tout en conservant intacte son unité ontologique. Nous avons rencontré cette affirmation plus d’une fois au cours de notre exposé, et tout d’abord dans les Épîtres de saint Paul : Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit… Et tout cela, c’est le seul et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun comme il l’entend (1 Co 12,4;11).
C’est ensuite chez saint Jean que nous avons retrouvé ce mystère d’unité dans la pluralité, d’identité dans la diversité, qui est au cœur même de la réalité de l’Église, une et multiple, à l’instar de l’Esprit. Dans l’Apocalypse, l’Église et l’Esprit sont désignés tous deux tantôt au pluriel et tantôt au singulier : Les sept Esprits de Dieu…, les sept Églises…, ce que l’Esprit dit aux Églises…, l’Épouse…, l’Esprit et l’Épouse… Le sens de cette indétermination numérique est manifeste : l’Église tout comme l’Esprit a le pouvoir de se diversifier et pour ainsi dire de se distribuer, sans pour autant perdre son unité fondamentale.
Nous avons ensuite retrouvé ce thème de l’indivisibilité de l’Esprit dans la multiplicité de ses dons chez les Pères antérieurs à saint Cyrille le Grand, et notamment chez saint Ambroise et saint Basile. Rappelons la formule particulièrement heureuse de ce dernier :
« Simple par l’essence, multiple en ses puissants effets, tout entier présent à chacun et tout entier partout, sans atteinte à son impassibilité, il est partagé ; en gardant son intégrité, il se donne en partage » (Sur le Saint-Esprit, 9,22).
Toute cette tradition a été recueillie par saint Cyrille d’Alexandrie, qui l’a repensée, organisée et amplifiée. Il répète à plusieurs reprises que l’Esprit est « un et indivisible » (Commentaire sur s. Jean 19,20), et que c’est grâce à cette unité fondamentale qui lui est propre qu’il parvient à unir ensemble ceux qui le reçoivent. Et cependant ce Père tient à préciser, avec plus de vigueur que ses devanciers, que nous ne perdons pas notre personnalité propre par notre adhésion à l’unité de l’Esprit. Notre incorporation au Corps divin, loin de diluer nos caractéristiques propres dans une espèce d’agglomérat anonyme, conserve au contraire à chacun son nom et son caractère particulier :
« Coupés que nous sommes en hypostases propres, je veux dire individuelles, moyennant quoi l’un est Pierre ou Jean, l’autre Thomas ou Matthieu, nous sommes devenus concorporels dans le Christ, nourris de la même chair et scellés dans l’unité par l’unique Esprit-Saint » (Dialogues sur la Trinité, I).
« Et cependant nous restons distincts par la division de nos corps, chacun de nous se détachant par sa propre forme et sa propre hypostase. Car Paul ne peut ni être appelé ni devenir Pierre, et Pierre à son tour ne peut être Paul, bien que du point de vue de leur union par le Christ, ils ne fassent qu’un » (Commentaire sur s. Jean, 17,20 et 21).
Dans son commentaire du célèbre passage de saint Paul sur la diversité des dons spirituels (1 Co 12), saint Cyrille souligne la valeur positive de cette diversité. Elle contribue à rehausser la splendeur de la parure de l’Église, qui devient alors multicolore et, comme le dit le psaume, brochée d’or fin (cf. Ps 44/45,14) :
« L’Esprit opère la distribution des dons en chacun de façon différente, et cela afin que, tout comme ce corps épais et terrestre tire son existence de parties diverses, le Christ lui aussi – ou plus exactement son Corps qui est l’Église – reçoive sa constitution suprême de la grande multitude des saints dans l’unité spirituelle. C’est dans ce sens que le divin David dit (de l’Église) qu’elle est revêtue d’une robe brochée d’or, parée de couleurs variées. Il indique par là, à mon avis, la diversité des charismes et leur grande valeur » (Commentaire sur 1 Corinthiens, 12,9).
Il est intéressant de noter que ce même psaume (Ps 44/45, vv. 14-15) est aussi employé par saint Augustin pour illustrer la variété des usages dans l’Église. Pour lui, la diversité des rites, des disciplines et des traditions locales « ajoute à la parure de la fille du roi, l’Église, une robe tissée de fils d’or fin, aux reflets divers » (Épître 36,9,22).
Telle est l’incomparable splendeur de l’Église, qui résulte de l’harmonieuse synthèse des charismes et de la concorde des diverses personnalités. Tel est l’éclat multicolore de la Jérusalem céleste, tel qu’il est apparu à saint Jean le Théologien, sous la forme de pierres précieuses de toute couleur et de toute espèce qui formaient les assises de la ville sainte. Sans cette variété harmonisée par l’Esprit, l’Église ne serait plus qu’une masse inerte dépourvue de forme et de couleur, ou pour employer les termes du père Matta el-Maskîne, un simple « amalgame » dépourvu de vie.
Disons pour terminer que c’est justement dans cette diversité que se manifeste la toute-puissance divine, qui a pu transformer les maux mêmes subis par l’humanité par la faute d’Adam en valeurs positives dans le Christ Jésus. Adam était un être unique (avec Ève, il ne faisait qu’une seule chair (Gn 2,24)), mais, à la suite du péché, s’est glissé au cœur même de sa nature un principe de désintégration, de division et de démembrement, qui a abouti au morcellement de l’humanité et à la séparation des peuples, des nations et des langues.
C’est alors que l’indicible sagesse de Dieu et sa toute-puissance se sont particulièrement déployées dans la récapitulation de toute chose dans le Christ (Ép 1,10), sans pour autant supprimer le pluralisme des personnalités, des cultures et des langues, dont elles ont, tout au contraire, opéré la synthèse harmonieuse dans l’Esprit-Saint.
De la sorte, le déchirement et le morcellement de l’humanité qui ont fait suite au péché d’Adam se trouvent transformés en une variété positive des charismes dans le Christ Jésus, pour le plus grand progrès de l’humanité, jusqu’à ce qu’elle parvienne à former l’Homme parfait, à la taille du Christ en sa plénitude (Ép 4,13). La nature humaine dans le Christ Jésus est devenue, en raison même de cette variété des charismes dans l’harmonie spirituelle, infiniment plus féconde, plus belle et plus parfaite qu’elle n’avait été avant la chute dans le premier Adam, avec sa monotone uniformité.
Telle est l’incomparable supériorité du second Adam sur le premier.

Conclusion d’une étude réalisée par un disciple
du père Matta El-Maskîne et revue par lui.
Extrait de Prière, Esprit-Saint et unité chrétienne,
Bellefontaine (SO 48), 1990.

BENOÎT XVI : LA SAINTETÉ

29 octobre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20110413_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

PLACE SAINT-PIERRE

MERCREDI 13 AVRIL 2011

LA SAINTETÉ

Chers frères et sœurs,

Au cours des Audiences générales de ces deux dernières années nous ont accompagnés les figures d’un grand nombre de saints et de saintes: nous avons appris à les connaître de plus près et à comprendre que toute l’histoire de l’Eglise est marquée par ces hommes et femmes qui par leur foi, par leur charité, par leur vie ont été des phares pour de si nombreuses générations, et qu’ils le sont aussi pour nous. Les saints manifestent de différentes manières la présence puissante et transformatrice du Ressuscité; ils ont laissé le Christ se saisir si pleinement de leur vie qu’ils peuvent affirmer avec saint Paul: «Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20). Suivre leur exemple, recourir à leur intercession, entrer en communion avec eux, «nous unit au Christ de qui découlent, comme de leur source et de leur tête, toutes grâces et la vie du Peuple de Dieu lui-même» (Conc. Œc. Vat. ii, Const. dogm. Lumen gentium, n. 50). Au terme de ce cycle de catéchèses, je voudrais alors offrir quelques pensées sur ce qu’est la sainteté.
Que veut dire être saint? Qui est appelé à être saint? On est souvent porté encore à penser que la sainteté est une destination réservée à de rares élus. Saint Paul, en revanche, parle du grand dessein de Dieu et affirme: «C’est ainsi qu’Il (Dieu) nous a élus en lui (le Christ), dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour» (Ep 1, 4). Et il parle de nous tous. Au centre du dessein divin, il y a le Christ, dans lequel Dieu montre son Visage: le Mystère caché dans les siècles s’est révélé en plénitude dans le Verbe qui s’est fait chair. Et Paul dit ensuite: «Car Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la plénitude» (Col 1, 19). En Christ, le Dieu vivant s’est fait proche, visible, touchable, il s’est fait entendre afin que chacun puisse puiser de sa plénitude de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14-16). C’est pourquoi toute l’existence chrétienne connaît une unique loi suprême, celle que saint Paul exprime dans une formule qui revient dans tous ses écrits: en Jésus Christ. La sainteté, la plénitude de la vie chrétienne ne consiste pas à accomplir des entreprises extraordinaires, mais à s’unir au Christ, à vivre ses mystères, à faire nôtres ses attitudes, ses pensées, ses comportements. La mesure de la sainteté est donnée par la stature que le Christ atteint en nous, par la mesure dans laquelle, avec la force de l’Esprit Saint, nous modelons toute notre vie sur la sienne. C’est être conformes à Jésus, comme affirme saint Paul: «Car ceux que d’avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l’image de son Fils» (Rm 8, 29). Et saint Augustin s’exclame: «Ma vie sera vivante toute pleine de Toi» (Confessions, 10, 28). Le Concile Vatican ii, dans la Constitution sur l’Eglise, parle avec clarté de l’appel universel à la sainteté, en affirmant que personne n’en est exclu: «A travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n’y a qu’une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui… marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire» (n. 41).
Mais la question demeure: comment pouvons-nous parcourir la voie de la sainteté, répondre à cet appel? Puis-je le faire avec mes propres forces? La réponse est claire: une vie sainte n’est pas principalement le fruit de notre effort, de nos actions, car c’est Dieu, le trois fois Saint (cf. Is 6, 3), qui nous rend saints, c’est l’action de l’Esprit Saint qui nous anime de l’intérieur, c’est la vie même du Christ ressuscité qui nous est communiquée et qui nous transforme. Pour le dire encore une fois avec le Concile Vatican ii: «Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par là même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie» (ibid., n. 40). La sainteté a donc sa racine ultime dans la grâce baptismale, dans le fait d’être greffés dans le Mystère pascal du Christ, avec lequel nous est communiqué son Esprit, sa vie de Ressuscité. Saint Paul souligne de manière très puissante la transformation que la grâce baptismale accomplit dans l’homme et il arrive à créer une terminologie nouvelle, forgée avec le préfixe «co»: co-morts, co-ensevelis, co-ressuscités, co-vivifiés avec le Christ: notre destin est indissolublement lié au sien. «Si par le baptême — écrit-il — dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts» (Rm 6, 4). Mais Dieu respecte toujours notre liberté et demande que nous acceptions ce don et vivions les exigences qu’il comporte, il demande que nous nous laissions transformer par l’action de l’Esprit Saint, en conformant notre volonté à la volonté de Dieu.
Comment notre façon de penser et nos actions peuvent-elles devenir la manière de penser et d’agir du Christ et avec le Christ? Quelle est l’âme de la sainteté? Le Concile Vatican ii précise à nouveau: «Dieu est charité et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui (cf. 1 Jn 4, 16). Sa charité, Dieu l’a répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (cf. Rm 5, 5). La charité qui nous fait aimer Dieu par-dessus tout et le prochain à cause de lui est par conséquent le don premier et le plus nécessaire. Mais pour que la charité, comme un bon grain, croisse dans l’âme et fructifie, chaque fidèle doit s’ouvrir à la Parole de Dieu et, avec l’aide de sa grâce, mettre en œuvre sa volonté, participer fréquemment aux sacrements, surtout à l’Eucharistie, et aux actions sacrées, s’appliquer avec persévérance à la prière, à l’abnégation de soi-même, au service actif de ses frères et à l’exercice de toutes les vertus. La charité en effet, étant le lien de la perfection et la plénitude de la loi (cf. Col 3, 14; Rm 13, 10), oriente tous les moyens de sanctification, leur donne leur âme et les conduit à leur fin» (Lumen gentium, n. 42). Peut-être ce langage du Concile Vatican ii est-il encore un peu trop solennel pour nous, peut-être devons-nous dire les choses de manière encore plus simple. Qu’est-ce qui est essentiel? Il est essentiel de ne jamais laisser passer un dimanche sans une rencontre avec le Christ Ressuscité dans l’Eucharistie; cela n’est pas un poids en plus, mais une lumière pour toute la semaine. Il ne faut pas commencer ni finir une journée sans avoir au moins un bref contact avec Dieu. Et, sur la route de notre vie, suivre les «panneaux routiers» que Dieu nous a communiqués dans le décalogue lu avec le Christ, qui est tout simplement l’explicitation de ce qu’est la charité dans des situations déterminées. Il me semble que cela est la véritable simplicité et la grandeur de la vie de sainteté: la rencontre avec le Ressuscité le dimanche; le contact avec Dieu au début et à la fin de la journée; suivre, dans les décisions, les «panneaux routiers» que Dieu nous a communiqués, qui sont seulement des formes de charité. «C’est donc la charité envers Dieu et envers le prochain qui marque le véritable disciple du Christ» (Lumen gentium, n. 42). Telle est la véritable simplicité, grandeur et profondeur de la vie chrétienne, du fait d’être saints.
Voilà pourquoi saint Augustin, en commentant le quatrième chapitre de la Première Lettre de saint Jean, peut affirmer une chose courageuse: «Dilige et fac quod vis», «Aime et fais ce que tu veux». Et il poursuit: «Si tu te tais, tais-toi par amour; si tu parles, parle par amour; si tu corriges, corrige par amour; si tu pardonnes, pardonne par amour; qu’en toi se trouve la racine de l’amour, car de cette racine ne peut rien procéder d’autre que le bien» (7, 8: PL 35). Celui qui est guidé par l’amour, qui vit la charité pleinement est guidé par Dieu, car Dieu est amour. C’est ce qui donne sa valeur à cette grande parole: «Dilige et fac quod vis», «Aime et fais ce que tu veux».
Sans doute pourrions-nous nous demander: pouvons-nous, avec nos limites, avec notre faiblesse, tendre à des sommets si élevés? Au cours de l’Année liturgique, l’Eglise nous invite à faire mémoire d’une foule de saints, c’est-à-dire de ceux qui ont vécu pleinement la charité, qui ont su aimer et suivre le Christ dans leur vie quotidienne. Ils nous disent qu’il est possible pour tous de parcourir cette voie. A toute époque de l’histoire de l’Eglise, à toute latitude de la géographie du monde, les saints appartiennent à tous les âges et à tous les états de vie, ils ont le visage concret de chaque peuple, langue et nation. Et ils sont de types très divers. En réalité, je dois dire qu’en ce qui concerne ma foi personnelle également, de nombreux saints, pas tous, sont de véritables étoiles dans le firmament de l’histoire. Et je voudrais ajouter que pour moi, ce sont non seulement certains grands saints que j’aime et que je connais bien qui «indiquent la voie», mais précisément les saints simples également, c’est-à-dire les personnes bonnes que je vois dans ma vie, qui ne seront jamais canonisées. Ce sont des personnes normales, pour ainsi dire, sans héroïsme visible, mais dans leur bonté quotidienne, je vois la vérité de la foi. Cette bonté, qu’elles ont mûrie dans la foi de l’Eglise, est pour moi la plus sûre apologie du christianisme et le signe qui indique où se trouve la vérité.
Dans la communion des saints, canonisés et non canonisés, que l’Eglise vit grâce au Christ dans tous ses membres, nous jouissons de leur présence et de leur compagnie et nous cultivons la ferme espérance de pouvoir imiter leur chemin et partager un jour la même vie bienheureuse, la vie éternelle.
Chers amis, comme la vocation chrétienne est grande et belle, et également simple, vue sous cette lumière! Nous sommes tous appelés à la sainteté: elle est la mesure même de la vie chrétienne. Encore une fois, saint Paul l’exprime avec une grande intensité, lorsqu’il écrit: «Chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine selon que le Christ a mesuré ses dons… C’est lui encore qui “a donné” aux uns d’être apôtres, à d’autres d’être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l’œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu’un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ» (Ep 4, 7. 11-13). Je voudrais inviter chacun à s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N’ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu; n’ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pêcheurs: c’est Lui qui nous transformera selon son amour. Merci.

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