LETTRE DE L’ÉVÊQUE ASSASSINÉ MGR PADOVESE : LE PARDON CONTRE LA HAINE (3 JUIN 2010)
4 juin, 2014http://news.catholique.org/32231-titre
LETTRE DE L’ÉVÊQUE ASSASSINÉ MGR PADOVESE : LE PARDON CONTRE LA HAINE – (3 JUIN 2010)
(Il a été mon professeur, je suis un témoin de sa grande sagesse et de la bonté)
ROME, Dimanche 26 septembre (ZENIT.org) – Quelques mois avant son assassinat, Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque, évoquait dans une lettre « la fécondité du pardon face à l’alternative stérile de la haine et de la vengeance » pour apporter la paix au Moyen-Orient.
L’évêque italien, assassiné le 3 juin dernier à Iskenderun, en Turquie, à la veille du voyage de Benoît XVI à Chypre, avait écrit cette lettre le 3 avril 2010, deux mois avant sa mort.
Publiée en partie par Radio Vatican, elle était adressée à une religieuse, sœur Chiara Laura Serboli, abbesse du Monastère Sainte-Claire de Camerino (Italie – Marches), à l’occasion de la canonisation de la bienheureuse Camilla Battista da Varano (1458-1527) qui aura lieu le 17 octobre, durant le Synode pour le Moyen-Orient.
A quelques semaines de l’ouverture du synode pour le Moyen Orient (10-24 octobre), cette lettre a été publiée intégralement dans la revue des Clarisses en Italie ‘Forma Sororum, Lo sguardo di Chiara d’Assisi oggi’.
Dans ce courrier, il évoque notamment le thème de ce prochain synode, choisi par Benoît XVI pour « souligner le besoin et la soif de paix que vit le Moyen-Orient ». « L’indication du pape nous invite à réfléchir avant tout sur la communion et sur le témoignage que l’Eglise est appelée à donner dans le contexte d’un territoire si tourmenté que le nôtre ».
« Les Eglises du Moyen-Orient vivent depuis des années des situations de grande tribulation », écrit-il encore, qui culminent souvent « dans des actes de véritable persécution, comme cela arrive malheureusement quotidiennement en Irak et ailleurs ».
Dans cette lettre, Mgr Padovese, qui avait travaillé à la rédaction de l’Instrumentum laboris pour le synode, demande à la communauté des Clarisses de prier pour que « cette terre martyrisée transforme toute cette douleur en invocation de paix et en annonce de pardon ».
Il cite la vie de la bienheureuse Camilla Battista da Varano qui eut « la force intérieure de prier pour ses ennemis » – assassins de son père et de trois de ses frères – allant « jusqu’à transformer la haine dont elle avait été l’objet en occasion de pardon et d’amour héroïque ». Pour Mgr Padovese, « ces vertus aujourd’hui, 500 ans plus tard, en font un modèle pour toute l’Eglise et pour tous les hommes ».
Mgr Padovese invite enfin à faire de la bienheureuse Camilla Battista « un exemple de réconciliation et une occasion pour retrouver l’espérance en puisant à la source de la Passion du Christ ».
Marine Soreau