Archive pour la catégorie 'TRAVAIL'

QUE DIT L’ECRITURE AU SUJET DU TRAVAIL ?

24 mai, 2016

http://www.bible-notes.org/article-356-Que-dit-l-Ecriture-au-sujet-du-travail.html

QUE DIT L’ECRITURE AU SUJET DU TRAVAIL ?

(une étude , il y a beaucoup sur la même page)

Le chrétien peut rendre un beau témoignage au Seigneur par la manière dont il accomplit ses tâches professionnelles, mais aussi par l’emploi qu’il fait de son temps libre.

Dans sa tâche professionnelle le chrétien se fait connaître comme tel en l’accomplissant avec exactitude, diligence, probité ; non par amour du lucre ou par ambition égoïste mais pour le Seigneur ; non par l’effet d’une contrainte impatiemment subie dans l’esprit de revendication jamais satisfaites qui est celui du jour, mais « comme asservi au Seigneur et non pas aux hommes » (Eph. 6 : 7). C’est là probablement le premier et le plus constant témoignage à rendre au dehors. L’activité s’y déploie pour Christ, au lieu de laisser le Seigneur à la porte du lieu de travail. Évidemment cela suppose que le métier que l’on exerce et la façon dont on l’exerce ont son approbation. En l’exerçant le fidèle « orne l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur » (Tite 2 : 10). Cela est dit des esclaves et à plus forte raison demandé à quelqu’un de placé dans une condition plus favorable.
Le chrétien se fait connaître tout autant par la façon dont il utilise son temps libre. Le rythme accéléré de la vie présente exige détente et repos, mais combien de personnes en arrivent à être plus occupées de leurs loisirs que de leur travail habituel, et s’y montrent plus actives ! Qu’en est-il de chacun de nous ? Nous ne parlons pas ici du dimanche, car l’emploi du jour du Seigneur ne devrait soulever aucune question ; pourtant il sera bien à propos de relire Ésaïe 58 : 3, 14, qui s’applique au sabbat mais est considéré comme le « saint jour de l’Eternel » et « mon saint jour ». L’apôtre Jean fut « en Esprit, dans la journée dominicale » (Apoc. 1 : 10).
Pour lire la Parole et l’étudier, pour nous édifier mutuellement et pour évangéliser, Dieu met à notre disposition plus de temps et de facilités qu’autrefois. Que faisons-nous de nos loisirs ? À chacun de s’examiner devant le Seigneur. Les gens du présent siècle, fortunés ou non, passent – ou rêvent de passer – leurs vacances en voyages d’agrément ou dans la pratique des sports à la mode ou encore dans le désoeuvrement des plages et des stations touristiques. Suivons-nous leur comportement, dans une passive et affligeante conformité ?
Nous ne parlons pas en censeur ni en moraliste, Dieu le sait. Ni sans savoir ce que l’existence actuelle comporte de luttes et de difficultés, différentes d’une condition à l’autre, d’un âge à l’autre, de la campagne à la ville. Mais justement la « vertu » (le courage moral) que nous sommes exhortés à joindre à la foi prend ces difficultés de front ; elle lutte contre cette aspiration devenue générale à satisfaire par des moyens amplifiés la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l’orgueil de la vie sans y parvenir jamais. Mais ils empêchent l’activité selon Dieu. Les « épines » (soucis, richesses, voluptés de la vie…) étouffent la semence, de sorte qu’il n’y a pas « de fruit à maturité » (Luc 8 : 14). La soif des jouissances offertes par la civilisation moderne, en surenchère perpétuelle, fait plus de mal au témoignage que des persécutions. Sacrifierons-nous aux « délices du péché » la jouissance de nos « bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ », et comme Ésaü vendrions-nous pour un mets notre droit de premier-né ?
Tout cela est affaire de coeur. Nous avons besoin d’être « étreints par l’amour du Christ », comme Paul, afin de regarder comme lui toutes choses comme une perte à cause de Christ, et de juger que « si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 14, 15). Que d’occasions nous laissons échapper de montrer les caractères du « service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père », savoir l’activité de l’amour pour « visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction », et l’application à se conserver « pur du monde » (Jac. 1 : 27) ! Combien nous manquons de zèle, enfin, à « chausser nos pieds de la préparation de l’évangile de paix » (Eph. 6 : 15), pour parler du Seigneur à ceux qui n’ont pas cru ! Il n’est pas besoin pour le faire d’avoir reçu un don d’évangéliste, mais il faut aimer le Seigneur, et aimer les âmes.

« Messager évangélique » 1962 p. 253 (A. G)

LE TRAVAIL ET LA BIBLE – LE TRAVAIL, UN MANDAT DE DIEU POUR L’HOMME

24 mai, 2016

http://www.ethiquechretienne.com/le-travail-et-la-bible-le-travail-un-mandat-de-dieu-pour-l-homme-a1202245

LE TRAVAIL ET LA BIBLE – LE TRAVAIL, UN MANDAT DE DIEU POUR L’HOMME

LE TRAVAIL SELON LA BIBLE

Dans notre société sécularisée, rejetant l’héritage qu’elle tire du christianisme, baignée dans un relativisme ambiant donc dans une confusion des valeurs, nous avons besoin de références, de points d’ancrage solides pour ne pas être ballotés par tous les « vents médiatiques » et par tous les vents émotionnels. Les vents émotionnels sont ceux qui font crier « hosanna » un jour et « crucifie » le lendemain. Nos références doivent se trouver enracinées dans la Bible. 1 : 1 « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » 1 : 25b-28 : « Dieu vit que cela était bon. 26 Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. 27 Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. 28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. » 2 : 2 : « Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. » 2 : 15 : « L’éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’éden pour le cultiver et pour le garder. » 3 : 17 : « Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie… » 3 : 19 : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain… » De ces versets, deux perspectives bibliques du travail se dégagent : – Le travail est une bonne chose voulue par Dieu. – Le travail est une source de souffrance. Le travail est un mandat confié par Dieu à l’homme (Genèse 1 et 2) mais, à cause de la chute, le travail est devenu pénible (Genèse 3).

LE TRAVAIL : UN MANDAT DIVIN Quelques aspects  Le travail n’est pas une conséquence du péché. D’ailleurs, le premier verset de la Bible nous montre Dieu au travail et Jésus dira : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille. » (Jean 5 : 14) Le verset 28 du premier chapitre de la Genèse « … remplissez la terre, assujettissez-la ; et dominez… » est un appel pour l’homme à transformer le monde par son intelligence, son savoir-faire et son industrie. Créé à l’image de Dieu, l’homme est appelé à donner à son activité un sens créatif. Par le verset : « Et l’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. » (Genèse 2 : 15), nous comprenons que l’homme est le gérant de la création. C’est pourquoi le monde où l’homme vit porte la marque de son activité transformatrice. (Selon « L’éthique du travail »  – Robert Sommerville – Les Editions Sator © 1989 page 30)  En donnant à l’homme, toute la richesse de la création, Dieu lui montre son amour et sa confiance. Le travail est une réponse à ce don. Malheureusement, aujourd’hui, l’homme martyrise la création.  Le travail est aussi une réponse à notre condition incarnée : notre activité n’est pas purement intérieure ; elle est aussi extérieure. Par mon corps, mon travail exprime ma personne géographiquement, en un lieu déterminé. L’homme est un être « de géographie » – l’homme n’est pas un pur esprit – et le travail est l’expression de l’homme dans son espace géographique. Dit dans des termes plus simples : par mon travail j’exprime ce que je suis sur les lieux de mon activité et j’y apporte mon empreinte.  Dès le commencement, le travail a une dimension sociale évidente : un homme seul ne peut assujettir la terre. Il doit s’associer à d’autres hommes et, par là, participer à un œuvre commune. Le travail est un facteur de socialisation, un principe de vie communautaire. On comprend que le chômage puisse être ressenti durement : avec lui est éprouvé un sentiment d’inutilité sociale. Calvin considérait que priver quelqu’un de travail était un crime. D’autres aspects : Le Créateur et la création – L’homme et son travail L’homme est créé à l’image de Dieu. Il est une personne (dans le sens le plus fort) dotée d’intelligence, de raison et de volonté libre, de liberté – l’homme n’est pas placé sur un rail ; l’arbre de la connaissance du bien et du mal en est la preuve – et conséquemment de responsabilité, responsabilité, entre autre morale, de chercher la vérité. Il est doté de quête de sens – parce qu’il est « celui qui se souvient » donc doté d’une histoire dans laquelle il s ‘inscrit –, doté, dans son cœur, « d’un vide en forme de Dieu » (Pascal)… A propos de l’histoire : un peuple qui n’a pas de souvenir est un peuple sans avenir. Songeons aux fêtes de l’ancien testament et à la Sainte Cène : « Faites ceci en mémoire de moi. » Enfin, l’homme ne peut vivre sans amour reçu et partagé. Sa dignité repose sur sa capacité de se donner, de se livrer pour l’autre, de donner sa vie pour les autres. Jésus-Christ est l’Homme Parfait. L’homme reçoit sa dignité de ce qu’il est créé à l’image de Dieu (Livre de la Genèse) et de ce que Dieu s’est fait homme en Jésus. L’homme est donc plus que tout ce qu’il crée et ce qu’il fait (productions, institutions, systèmes) : sa valeur transcende celle de son travail.

En conséquence : • Le premier fondement de la valeur du travail est l’homme lui-même. • Le travail ne peut avoir plus de dignité que celui qui l’exécute : une personne. • Le but de tout travail exécuté par l’homme, quel que puisse être ce travail, doit toujours être l’homme lui-même ou le Seigneur. • L’homme et la valeur de son travail ne se réduisent pas à la sphère économique et à la satisfaction des « besoins » matériels.

AU PLAN ETHIQUE : Nous ne pouvons pas accepter que : – le travail soit une force anonyme nécessaire à la production (il faut soustraire le travail de la condition de « marchandises ») ; – que l’homme soit traité comme un instrument, comme un facteur de production parmi d’autres (les autres étant les machines, les bâtiments, les matières premières…). Redisons-le encore : L’homme doit être traité selon la vraie dignité de son travail, c’est-à-dire comme acteur et auteur, comme but de toute production.

AU PLAN IDEOLOGIQUE : Le libéralisme est un système centré sur lui-même qui, souvent, oublie sa fin : l’homme, le service de l’homme. La « loi du marché » avec son vocabulaire – productivité, efficacité, performance, rendement, profitabilité, compétitivité… – s’élève au dessus de tout et de tous les principes éthiques : qu’en pensons-nous ? Que pensons-nous de la loi du plus fort, du plus efficace, d’une loi, celle du marché, qui s’impose comme inévitable, incontournable ? Une seule loi est « inévitable », « incontournable » : celle d’aimer Dieu et son corollaire, aimer son prochain comme soi-même. Un seul est Seigneur : Jésus-Christ. Aimer son prochain, ce n’est pas voir en lui, une « ressource humaine » qui complète les ressources financières et les matières premières ; ce n’est pas voir en lui, au final, un consommateur. L’Evangile ne nous montre pas un modèle de vie (et de travail) fondé sur la richesse et l’efficacité. Il nous montre un modèle fondé sur l’amour de Dieu et du prochain. Les injustices créés contiennent des semences de violence et donc de déstabilisation profonde à long terme : la « démocratie », en tant que système politique, est en danger quant elle n’est plus fondée sur des valeurs justes. Ajoutons encore : – « la capacité d’acheter ne peut être un critère de dignité » ; – « la dignité humaine est indépendante des conditions sociales. » On relira avec intérêt l’épître de Jacques (2 : 1-13) : « Mes frères, ne mêlez pas à des considérations de personnes votre foi en notre Seigneur de gloire, Jésus-Christ. » – La dignité humaine implique le respect et, conséquemment, la solidarité . On ne traite pas les hommes comme des animaux. (Inspiré de « Vers la justice de l’Evangile » de Pierre De Charentenay – Desclée De Brouwer © 2008 pages 86 à 88) Ce qui me touche profondément et m’exaspère, c’est que le travail, chose bonne, voulue par Dieu, soit détournée de son but premier. J’insiste : le travail ne trouve pas sa valeur dans la loi du marché ou dans l’économie. Elle se trouve dans le mandat que Dieu donne à l’homme et dans la dignité de celui qui l’accomplit : l’homme lui-même.

A PROPOS DU TRAVAIL MANUEL : Le travail des mains n’est pas méprisable, il n’est pas destiné aux esclaves des temps modernes. Jésus a consacré la plus grande partie de sa vie terrestre à son établi de charpentier. Le texte qui suit, tiré du livre de l’Exode, montre ce que nous avons déjà sans doute observé : il y a plusieurs formes d’intelligence. L’intelligence ne s’exprime pas que dans le monde de la pensée, que dans « l’intellectualisme » (influence de la pensée grecque) mais aussi dans l’habileté, dans les savoir-faire manuels. Exode 35 : 30-35 : « Et Moïse dit aux fils d’Israël : Voyez, l’Éternel a appelé par son nom Betsaléel… 31 et il l’a rempli d’esprit divin, d’habileté, d’intelligence, de savoir pour toutes sortes d’ouvrages, 32 pour faire des combinaisons, pour travailler l’or, l’argent et l’airain, 33 pour graver des pierres à enchâsser, pour sculpter le bois de manière à exécuter toute espèce de travaux d’art. 34 Il lui a accordé aussi le don d’enseigner, de même qu’à Oholiab… 35 Il les a remplis d’intelligence, pour exécuter toutes sortes de travaux de sculpture et d’art, pour broder et tisser la pourpre violette, la pourpre écarlate, le cramoisi et le lin, pour exécuter toutes sortes de travaux et pour faire des combinaisons. » Dans notre pays, l’enseignement dispensé au collège est essentiellement axé sur les savoirs intellectuels. A mon sens, c’est fort dommage : nous ne développons pas l’intelligence manuelle, les élèves non scolaires se sentent dévalorisés, ce qui explique (entre autre) la violence qu’expriment les jeunes vis à vis des écoles.

QUAND IL TRAVAILLE, L’HOMME IMITE DIEU L’activité de l’homme reflète et imite celle du Dieu créateur. « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 10 Mais le septième jour est le jour du repos de l’éternel, ton Dieu… 11 Car en six jours l’éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. » (Exode 20 : 8-10a) Dans ce texte, il y a clairement un parallèle entre les six jours de la création et les six jours de travail des humains, entre le jour de repos de Dieu et celui de l’homme. Le verset 9 du passage précité « Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. » démontre que le travail est une œuvre qui doit être accomplie. Dans le Nouveau testament, Paul écrit aux Thessaloniciens en condamnant la paresse et le désordre : 2 Th. 3 : 6-13 : « 7 Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre. 8 Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’œuvre, pour n’être à charge à aucun de vous. 9 Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. 10 Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. 11 Nous apprenons, cependant, qu’il y en a parmi vous quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent de futilités. 12 Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement. 13 Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. »

REMARQUEZ LES PARALLELES : – entre « vivre dans le désordre » et « manger gratuitement le pain de quelqu’un » (verset 7) – entre « vivre dans le désordre » et « ne pas travailler » (verset 11) – entre « manger de son propre pain en travaillant paisiblement » et « ne pas se lasser de faire le bien ». (verset 13) Les Thessaloniciens, avec leur culture grecque, pensaient que le travail est un mal à éviter si possible. De plus, pensant à un retour imminent du Seigneur, ils n’accordaient aucune valeur à la vie terrestre.

QUEL EST LE SENS DU TRAVAIL ?  Faire du bien, c’est-à-dire rechercher ce qui est utile aux autres au lieu de vivre en parasite, à leurs dépens. Pensons à la condamnation de la paresse dans le livre des Proverbes.  Participer à la construction, au patrimoine de la communauté humaine, œuvrer pour le « bien commun ». Calvin parle du travail en tant qu’action en vue de l’utilité commune.  Développer la vie sociale car, par son travail, l’homme participe à une œuvre commune.  Créer des richesses, matérielles à partir des matières premières fournies par la création de Dieu et immatérielles : des services tels l’éducation, le commerce, la communication, la médecine ; des richesses personnelles mais aussi des richesses communautaires : les routes, les écoles, les hôpitaux…  Il est clair que la mentalité qui encourage l’épanouissement personnel plutôt que l’engagement social explique le recul de la « valeur travail ».

 Servir Le saviez-vous ? Le mot « Métier » vient du latin « ministerium » (service). Tout métier est un ministère, un service. En tant que service des hommes et de Dieu, le travail garde sa valeur, même accompli dans des conditions pénibles et inintéressantes. Le service grandit l’homme. Nous sommes tous à temps plein pour le Seigneur ; certains sont à temps pleins pour l’Eglise. Dans son épître aux Colossiens, Paul écrit : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père. » (Col. 3 : 17) Qui n’a pas rêvé un jour d’être à temps plein… pour l’Eglise ? Il y a une idéalisation du service pour l’Eglise. N’oublions jamais que l’Eglise n’est pas constituée de personnes parfaites, que d’elle peuvent venir les plus grandes bénédictions et les plus grandes blessures.  Ne pas être à la charge d’autrui, ce qui serait le contraire du service. Le travail peut contribuer à l’estime de soi quand il permet de mettre en valeur et de développer nos dons. Mais une telle optique comporte des dangers : le soi autonome, l’individualisme ambiant et la volonté de réalisation de soi coupent les liens de chacun avec la communauté humaine. L’ « esprit de compétition » prend le dessus. La conséquence, c’est un retour à l’état de nature dans la violence la plus immédiate ; c’est ce que nous observons dans certains milieux professionnels. Un verset s’applique fort bien ici : Galates 5 : 15 : « Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas être détruits les une par les autres. »

A propos du repos Faire du travail une idole, une drogue, c’est devenir « workoolic ». Le repos garde de la tentation de tout attendre du travail. Le repos est à la fois un commandement, une nécessité et un droit. Il nous rappelle que la vie ne dépend pas de notre travail mais avant tout de l’amour de Dieu. L’homme ne vit pas que pour travailler. Un équilibre entre vie professionnelle d’une part, et vie personnelle et familiale d’autre part est à trouver. « Les cimetières sont plein de gens indispensables. » (Clémenceau) « Celui qui ne se repose jamais, finit par fatiguer les autres. »

LE TRAVAIL, L’ARGENT, LE CAPITAL ET L’ECONOMIE Le travail ne doit pas être considéré « exclusivement sous le rapport de sa finalité économique » : ce serait commettre l’erreur de l’ « économisme » (selon Jean-Paul II). « L’importance exorbitante prise par le problème économique dans les préoccupations de tous est le signe d’une maladie sociale. L’économie a étouffé le reste de la société. » (Emmanuel MOUNIER) L’éducation des enfants, le travail bénévole ou le travail de la femme à la maison seraient-ils sans valeur car non rémunérés ? La valeur d’un travail se mesure-t-elle au salaire qu’il génère ? Haut salaire, forte valeur / Pas de salaire, valeur nulle ? « Un cynique est un homme qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. » (Oscar Wilde )

Travail et capital « Le travail est antérieur au capital et indépendant de celui-ci. Le capital n’est que le fruit du travail et n’aurait jamais pu exister si le travail n’avait pas existé avant lui. Le travail est supérieur au capital et mérite de loin la plus grande considération. » (Abraham Lincoln)

PAPE FRANÇOIS – LE TRAVAIL

26 août, 2015

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2015/documents/papa-francesco_20150819_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – LE TRAVAIL

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI

Mercredi 19 août 2015

Chers frères et sœurs, bonjour!

Après avoir réfléchi sur la valeur de la fête dans la vie de la famille, nous nous arrêtons aujourd’hui sur l’élément complémentaire, qui est celui du travail. Tous deux font partie du dessein créateur de Dieu, la fête et le travail.
Le travail, dit-on communément, est nécessaire pour faire vivre la famille, faire grandir les enfants, pour assurer à ses proches une vie digne. La chose la plus belle que l’on puisse dire d’une personne sérieuse et honnête est: «C’est un travailleur», c’est vraiment quelqu’un qui travaille, c’est quelqu’un qui dans la communauté, ne vit pas aux crochets des autres. J’ai vu qu’il y a beaucoup d’Argentins aujourd’hui, je dis donc comme l’on dit chez nous: «No vive de arriba».
Et en effet, le travail, sous ses innombrables formes, à partir de celle au foyer, prend soin également du bien commun. Et où apprend-on ce style de vie laborieux? On l’apprend avant tout dans la famille. La famille éduque au travail par l’exemple des parents: le père et la mère qui travaillent pour le bien de la famille et de la société.
Dans l’Evangile, la Sainte Famille de Nazareth apparaît comme une famille de travailleurs, et Jésus lui-même est appelé «fils du charpentier» (Mt 13, 55) ou même «le charpentier» (Mc 6, 3). Et saint Paul ne manquera pas d’avertir les chrétiens: «Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus» (2 Th 3, 10). — C’est une bonne recette pour maigrir cela, on ne travaille pas, on ne mange pas! — L’apôtre se réfère de façon explicite au faux spiritualisme de certains qui, de fait, vivent aux crochets de leurs frères et sœurs «ne travaillant pas du tout» (2 Th 3, 11). L’occupation du travail et la vie de l’esprit, dans la conception chrétienne, ne sont en aucun cas en opposition entre eux. Il est important de bien comprendre cela! Prière et travail peuvent et doivent aller de pair en harmonie, comme l’enseigne saint Benoît. Le manque de travail nuit également à l’esprit, tout comme le manque de prière nuit également à l’activité pratique.
Travailler — je le répète, sous d’innombrables formes — est le propre de la personne humaine. Cela exprime sa dignité d’être créée à l’image de Dieu. C’est pourquoi on dit que le travail est sacré. Et c’est pourquoi la gestion de l’emploi est une grande responsabilité humaine et sociale, qui ne peut être laissée aux mains de quelques-uns ou abandonnée à un «marché» sacralisé. Provoquer une perte d’emplois signifie provoquer un grave dommage social. Je suis triste lorsque je vois qu’il y a des gens sans travail, qui ne trouvent pas de travail et qui n’ont pas la dignité d’apporter de quoi manger à la maison. Et je me réjouis tant quand je vois que les gouvernants font beaucoup d’efforts pour trouver des postes de travail et pour faire en sorte que tous aient un travail. Le travail est sacré, le travail donne de la dignité à une famille. Nous devons prier afin que ne manque pas le travail dans une famille.
Donc le travail aussi, comme la fête, fait partie du dessein de Dieu Créateur. Dans le livre de la Genèse, le thème de la terre comme maison-jardin, confiée au soin et au travail de l’homme (2, 8.15), est anticipé par un passage très touchant: «Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car Yahvé Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la surface du sol» (2, 4b-6a). Ce n’est pas du romantisme, mais c’est la révélation de Dieu; et nous avons la responsabilité de la comprendre et de l’assimiler entièrement. L’encyclique Laudato si’, qui propose une écologie intégrale, contient également ce message: la beauté de la terre et la dignité du travail sont faites pour être unies. Elles vont de pair: la terre devient belle lorsqu’elle est travaillée par l’homme. Quand le travail se détache de l’alliance de Dieu avec l’homme et la femme, lorsqu’il se sépare de leurs qualités spirituelles, lorsqu’il est otage de la logique du seul profit et qu’il méprise les liens d’affection de la vie, l’avilissement de l’âme contamine tout: même l’air, l’eau, l’herbe, la nourriture… La vie civile se corrompt et l’habitat se détériore. Et les conséquences frappent surtout les plus pauvres et les familles les plus pauvres. L’organisation moderne du travail montre parfois une dangereuse tendance à considérer la famille comme une gêne, un poids, une passivité, pour la productivité du travail. Mais demandons-nous: quelle productivité? Et pour qui? Ce que l’on appelle la «ville intelligente» est sans aucun doute riche de services et d’organisation; mais, par exemple, elle est souvent hostile aux enfants et aux personnes âgées.
Parfois, l’intérêt de ceux qui projettent réside dans la gestion d’une main d’œuvre individuelle, pouvant être assemblée et utilisée ou mise au rebut selon l’intérêt économique. La famille est un banc d’essai important. Lorsque l’organisation du travail la retient en otage, ou en empêche même le chemin, alors nous sommes certains que la société humaine a commencé à travailler contre elle-même!
Les familles chrétiennes reçoivent de cette conjoncture un grand défi et une grande mission. Elles détiennent les fondements de la création de Dieu: l’identité et le lien de l’homme et de la femme, la génération des enfants, le travail qui domestique la terre et rend le monde habitable. La perte de ces fondements est un problème très grave, et dans la maison commune, il y a déjà trop de fissures! Cette tâche n’est pas facile. Parfois, les associations familiales peuvent avoir l’impression d’être comme David face à Goliath… Mais nous savons comment ce défi a fini! Cela exige de la foi et de l’audace. Que Dieu nous accorde d’accueillir avec joie et espérance son appel, en ce moment difficile de notre histoire, l’appel au travail pour conférer une dignité à soi-même et à sa famille.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les prêtres en cette fête de saint Jean Eudes.
En ce moment difficile de notre histoire, demandons au Seigneur de soutenir les familles dans leur vie quotidienne et dans leur mission. Qu’il leur accorde de garder fidèlement et courageusement les valeurs fondamentales de la création.

SANCTIFIER LE TRAVAIL, SE SANCTIFIER DANS LE TRAVAIL, ET SANCTIFIER PAR LE TRAVAIL

29 juillet, 2015

http://www.fr.josemariaescriva.info/article/sanctifier-le-travail2c-se-sanctifier-dans-le-travail2c-et-sanctifier-par-le-travail

SANCTIFIER LE TRAVAIL, SE SANCTIFIER DANS LE TRAVAIL, ET SANCTIFIER PAR LE TRAVAIL

FR. THIERRY-JOSEPH DE MARIE MÈRE DE DIEU

Il faut «sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, et sanctifier par le travail», affirmait le fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria Escriva que Jean-Paul II a canonisé le 6 octobre 2002. En affirmant que le baptême est le fondement de l’appel universel à la sainteté, saint Josémaria a donné à des millions de fidèles à travers le monde une façon de vivre – un savoir vivre – qui fait du travail humain un pivot de la sanctification. «Elever le monde vers Dieu et le transformer de l’intérieur : voici l’idéal que le saint fondateur vous indique1». Nous voudrions faire notre cet enseignement.

Sanctifier le travail.
Le travail humain apparaît comme une réalité omniprésente dans toute l’Ecriture, à commencer par les deux récits de la Création. Dans le texte le plus ancien nous lisons : «Au temps où le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol» (Gn 2,4-5). La Création, sans la pluie – symbole du don de Dieu – et le travail de l’homme, n’est qu’un désert. La vie ne se développe que par l’alliance du don de Dieu et du travail humain. Le thème de l’Alliance par le travail précède la chute originelle à la suite de laquelle le travail sera marqué d’une malédiction. Comme le souligne le Catéchisme, «le travail n’est pas une peine, mais la collaboration de l’homme et de la femme avec Dieu dans le perfectionnement de la création visible (CÉC n° 378)». Notons simplement en passant que cette Alliance est rappelée à l’offertoire de la Messe – sacrement de la vie – «Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes ; nous te le présentons: il deviendra le pain de la vie». Ce récit de la Création souligne également la confiance que Dieu accorde à l’homme : «Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder» (Gn 2,15). Au cœur de l’ouvrage de l’homme il y a la responsabilité de celui-ci vis-à-vis de la Création que Dieu lui confie, ce que souligne le second récit : «Dieu les bénit et leur dit ‘soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la (…)’ Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon» (Gn 1,28;31).
Parce qu’il est signe de l’Alliance et de la confiance entre Dieu et l’homme, le travail est marqué par la rupture originelle. «C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie (…). C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris» (Gn 3,17-19). L’Alliance n’est plus une évidence pour celui qui peine à la tâche et le travail humain devient un lieu de combat où l’homme doit retrouver la confiance en son Créateur. «Même s’il est associé à la fatigue et à l’effort, le travail ne cesse pas d’être un bien, en sorte que l’homme se développe en aimant son travail2». Mais ce combat n’aurait aucun sens si le Seigneur lui-même n’était venu assumer cette réalité de la vie humaine non seulement pour la rétablir dans l’ordre originel mais plus encore pour lui donner une valeur nouvelle dans l’ordre de la Rédemption. Parce qu’il a embrassé le travail humain, le Christ lui confère une valeur dans l’œuvre du Salut. Sanctifier le travail c’est comprendre que tout labeur, qu’il soit intellectuel ou manuel, professionnel ou familial, toute peine laborieuse vécue dans l’amour de Dieu, peut être uni au travail rédempteur de la Croix. Il s’agit de vivre le travail comme le Christ en son Incarnation, mais plus encore de le vivre AVEC le Christ afin de «Lui être comme une humanité de surcroît en laquelle Il puisse perpétuer sa vie de réparations, de sacrifices, de louanges et d’adoration3 » au cœur de toute activité humaine. Sanctifier le travail c’est désirer se sanctifier dans le travail.
Se sanctifier dans le travail.
Au cœur de la spiritualité de saint Josémaria il y a l’appel universel à la sainteté. Si le travail est pour lui comme le pivot de la sainteté c’est parce qu’il est une activité humaine commune à tous. La valeur première et fondamentale du travail c’est l’homme qui l’accompli. Non pas ce qu’il fait, mais la façon dont il le fait. «En fin de compte, le but du travail, écrit Jean-Paul II, de tout travail exécuté par l’homme fût-ce le plus humble service, le travail le plus monotone selon l’échelle commune d’évaluation, voire le plus marginalisant reste toujours l’homme lui-même 4». La référence à la Croix maintient le baptisé dans un réalisme spirituel, marque de toute spiritualité chrétienne. Quel que soit son travail, tout homme connaît un jour ou l’autre, une lassitude qui lui fait éprouver sa misère. C’est là que le Seigneur l’appelle à poser un acte de foi et d’amour pour unir cette souffrance à celle du Christ Rédempteur. «Tu me demandes : pourquoi cette Croix de bois ? Écrit saint Josémaria, (…) En levant les yeux du microscope, le regard tombe sur la Croix noire et vide. Cette Croix sans Crucifié est un symbole. Elle a un sens que les autres ne verront pas. Et celui qui, fatigué, était sur le point d’abandonner la tâche, se remet à l’oculaire et poursuit son travail, parce que la Croix vide appelle des épaules qui la portent5». Le travail n’est jamais un but en lui-même, il est un moyen en vue de notre sanctification, elle-même finalisée par la Gloire de Dieu. Ce qui sanctifie ce n’est pas le travail effectué, mais l’union d’amour avec Dieu recherché au travers de ce travail. «Notre sanctification, écrit le frère Laurent de la Résurrection, dépend, non du changement de nos œuvres, mais de faire pour Dieu ce que nous faisons ordinairement pour nous-mêmes6». Tout baptisé est appelé à cette conversation continuelle avec le Bien-Aimé. Un cœur à cœur que rien ne peut interrompre si la volonté est orientée vers Dieu. «Quand on l’aime, les choses extérieures ne peuvent distraire du Maître», écrit Elisabeth de la Trinité 7. Cette présence continuelle à Dieu au sein même du travail est rendue possible par la pratique de temps particuliers réservés uniquement à la prière dans le silence du cœur. La lettre apostolique Dies Domini8 rappelle également l’importance fondamentale du repos dominical et de la sanctification de ce premier jour de la semaine qui la colore toute entière (cf. n°64-68).
Sanctifier par le travail.
La joie qui naît pour le chrétien de se savoir à chaque instant sous le regard plein de tendresse de Dieu, fait de lui un apôtre. La valeur de son apostolat dépend d’abord de sa vie et non de ses paroles. Vase d’argile, lampe brillant d’un feu qui le dépasse, le chrétien qui cultive sa relation amoureuse avec Dieu devient, pour ceux qui le côtoient, un témoin du Ressuscité. Quel que soit son travail, il le vit pleinement, tout entier présent à Celui qui est sa Vie. «Quel que soit votre travail, faites-le avec âme, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que le Seigneur vous récompensera en vous faisant ses héritiers. C’est le Seigneur Christ que vous servez» (Col 3,23-24). Que de temps perdu pour celui qui travail la semaine dans l’attente du week-end, l’année dans l’attente des vacances… la vie dans l’attente de la retraite ! Le travail peut être vécu comme une parenthèse absurde dans une vie sans but surnaturel, toute orientée vers le vide et l’illusion de plaisirs éphémères. Il peut aussi être vécu comme une drogue abrutissante, servi comme une idole capricieuse qui demande toujours plus de sacrifices : repos dominical, famille, loisir, etc…
Plus que jamais le chrétien doit être dans son travail le levain dans la pâte. L’apostolat, pour être vrai, n’a pas besoin de foules immenses à convertir, mais de cœurs à toucher simplement par une présence, une bonne parole, un encouragement, une façon de regarder sans mépris et de travailler avec l’amour de l’ouvrage bien fait. «Inutile de t’empresser à tant d’œuvres extérieures, s’il te manque l’Amour. – C’est coudre avec une aiguille sans fil. Quel dommage si, en fin de compte, tu avais fait ‘ton’ apostolat au lieu de ‘son’ Apostolat!9». La fécondité surnaturelle du travail est le fruit de la vie théologale de celui qui œuvre simplement là où Dieu l’appelle : dans son humble quotidien. Et cela commence toujours par la prise au sérieux de la grâce baptismale. Une grâce entretenue par une vraie vie théologale : dans une prière de simple présence à Dieu, dans une écoute quotidienne de sa Parole, dans les sacrements reçus régulièrement et avec foi. Mais aussi dans une étude proportionnée aux capacités de chacun, avec un vrai désir de connaître Celui avec qui l’on converse dans la prière. Tout chrétien doit nourrir son cœur et son intelligence de ce que l’Eglise donne à chacun pour porter des fruits dans l’amour de Dieu et du prochain.
Quelle grâce pour le monde qu’une mère de famille simplement enracinée dans l’Amour du Christ, qu’un artisan ou un ouvrier aimant Dieu par le travail de ses mains, qu’un chercheur contemplant la sagesse de Dieu au travers de l’intelligence de l’homme ! Laisser s’épanouir la grâce baptismale c’est apprendre à vivre son travail en communion amoureuse avec ce Dieu qui a assumé, en son Incarnation, toutes les réalités humaines à l’exception du péché. Vécu ainsi, le travail humain peut retrouver sa dimension d’Alliance. Au cœur de cette spiritualité, il y a un grand désir d’unification de toute l’existence chrétienne, comme le rappelait le Saint Père dans son homélie lors de la canonisation de saint Josémaria Escriva :
«En fait, il ne se lassait pas d’inviter ses fils spirituels à invoquer l’Esprit Saint pour faire en sorte que leur vie intérieure, c’est-à-dire la vie de relation avec Dieu, et leur vie familiale, professionnelle et sociale, faite de petites réalités terrestres, ne soient pas séparées, mais constituent une seule existence sainte et pleine de Dieu».

Article paru dans la revue de spiritualité carmélitaine Vives Flammes* (septembre 2004 / n°256).
* les Editions du Carmel – 33 avenue Jean Rieux – 31500 Toulouse

LE SENS DU TRAVAIL DANS L’ANCIEN TESTAMENT

26 janvier, 2015

http://www.cenaclesauges.ch/diary9/37LeTravailDansAT.htm

LE SENS DU TRAVAIL DANS L’ANCIEN TESTAMENT

Maret Michel, Communauté du Cénacle au Pré-de-Sauges

Contrairement à un préjugé, le travail dans la bible est une valeur positive, il n’est pas la conséquence du péché : Dans le 2ème récit de la création, dans la Genèse, il est dit que « Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder ». (Gn 2, 15)
Plus encore, la présentation de la création en six jours, avec le repos le septième jour, fait un parallèle avec le cycle humain : 6 jours de travail, un jour de repos. L’homme créé à l’image de Dieu, reproduit dans son travail le schéma de la création divine. C’est une manière de dire que Dieu a voulu associer l’être humain à son œuvre de création. Autrement dit, l’homme est co-créateur en ce monde. Cette vocation co-créatrice du travail de l’être humain est exprimée encore à un autre endroit dans le texte de la Genèse : « Au temps où le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car Dieu n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver la terre. » (2, 4b)
Donc, ce n’est pas le travail qui est la conséquence du péché, mais la manière de le faire, la manière aliénante, violente, non respectueuse de la création. Et retrouver le jardin d’Eden, c’est peut-être retrouver cette harmonie originelle entre l’homme et la terre dont il a été tiré.
Ainsi, le travail dans la Bible est une valeur positive. Il est participation à l’action créatrice de Dieu, reflet de l’action du créateur. Selon le livre de la Genèse, le travail n’est pas une conséquence du péché. Mais dans le récit de la chute en Gn 3, la première conséquence pour Adam est une perturbation dans la manière de vivre le travail, une perturbation dans le rapport à la terre dont il a été tiré. « Parce que tu as mangé de l’arbre que je t’avais interdit de manger, maudit soit la terre à cause de toi. A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu fus tiré. » (Gn 3, 17-19)
(On peut remarquer qu’aussi bien l’homme que la femme sont touchés, en ce qui concerne les conséquences de la faute originelle, dans un domaine qui a rapport à la vie : l’homme travaille pour vivre, la femme enfante la vie dans la douleur.)
Après la chute, le travail se vit dans la disharmonie avec la terre dont l’homme a été tiré, terre qui lui est maintenant hostile. Le travail, qui était participation à l’œuvre créatrice de Dieu, est vécu de manière aliénante, un lieu plutôt de décréation.
Encore aujourd’hui, le travail est un lieu majeur d’oppression de l’homme. Esclavage à peine camouflé, condition de travail inhumaines, même pour les enfants, violence, injustice, convoitise. Et lorsque l’être humain est son propre maître, il est encore un maître plus dur et plus impitoyable. Il est difficile pour l’homme de vivre le travail dans l’harmonie.
Il y a un lieu biblique qui exprime et concentre cette perversion du travail : la servitude du Peuple de Dieu en Égypte. Et en le libérant d’Égypte, Dieu montre qu’il ne veut pas que l’être humain soit ainsi aliéné dans son travail.
L’homme est appelé à la liberté. Il travaille pour vivre ; il ne doit pas vivre pour le travail, se laisser aliéner par lui. Le sabbat est précisément donné à l’homme pour le lui rappeler. Dans le Décalogue, dans le livre du Deutéronome, le commandement de faire sabbat est lié au fait que le peuple a été libéré d’Egypte : « Observe le jour du sabbat, comme te l’a demandé Yahvé ton Dieu. (…) Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte et que Yahvé ton Dieu t’en a fait sortir d’une main forte et d’un bras étendu : c’est pourquoi Yahvé ton Dieu t’a commandé de garder le sabbat. » (Dt 5, 12.15)
Pour retrouver cette harmonie, cette liberté dans le travail, pour qu’il soit vraiment collaboration à l’œuvre créatrice de Dieu, c’est un long chemin, un combat de chaque jour ; car il y a un maître impitoyable qui sans cesse nous harcèle et veut nous asservir.

 

“LE TRAVAIL EST UNE BÉNÉDICTION DE DIEU”

21 janvier, 2015

http://www.opusdei.fr/fr-fr/dailytext/le-travail-est-une-benediction-de-dieu/

“LE TRAVAIL EST UNE BÉNÉDICTION DE DIEU”

(Opus Dei)

Le travail est la vocation initiale de l’homme; c’est une bénédiction de Dieu, et ceux qui le considèrent comme un châtiment se trompent lamentablement. Le Seigneur, qui est le meilleur des pères, a placé le premier homme au Paradis, « ut operaretur » — pour qu’il travaille. (Sillon, 482)

Le travail est l’inévitable compagnon de la vie de l’homme sur terre. Il s’accompagne d’effort, de lassitude, de fatigue, manifestations de la douleur et de la lutte, qui font partie de notre vie présente et qui sont les signes de la réalité du péché et de la nécessité de la Rédemption. Mais le travail en soi n’est ni peine, ni malédiction, ni châtiment. Ceux qui le prétendent n’ont pas bien lu la Sainte Ecriture.
Il est temps que nous, les chrétiens, nous proclamions bien haut que le travail est un don de Dieu, et qu’il n’est pas sensé de diviser les hommes en diverses catégories selon le travail qu’ils réalisent, en considérant certaines tâches plus nobles que d’autres. Le travail — tout travail — est témoignage de la dignité de l’homme et de son emprise sur la création. C’est une occasion de perfectionner sa personnalité. C’est un lien qui nous unit aux autres êtres, une source de revenus pour assurer la subsistance de sa famille, un moyen de contribuer à l’amélioration de la société et au progrès de l’humanité tout entière.
Pour un chrétien, ces perspectives s’élargissent et s’amplifient, car le travail lui apparaît comme une participation à l’œuvre créatrice de Dieu, qui, en créant l’homme, le bénit en lui disant: Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, et tous les animaux qui rampent sur la terre. (Quand le Christ passe, 47)

 

… MOUVEMENT CHRÉTIEN DES TRAVAILLEURS – DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI (2012)

4 décembre, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2012/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20120519_meic_fr.html

MOUVEMENT ECCLÉSIAL D’ENGAGEMENT CULTUREL, FÉDÉRATION DES ORGANISMES CHRÉTIENS DE SERVICE INTERNATIONAL VOLONTAIRE, MOUVEMENT CHRÉTIEN DES TRAVAILLEURS

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI

Salle Paul VI

Samedi 19 mai 2012

Chers frères et sœurs!

Je suis heureux de vous accueillir ce matin au cours de cette rencontre qui voit réunis le Mouvement ecclésial d’engagement culturel, la Fédération des organismes chrétiens de service international volontaire et le Mouvement chrétien des travailleurs. Je salue avec affection mes frères dans l’épiscopat qui vous soutiennent et vous orientent, les dirigeants et les responsables, les assistants ecclésiastiques et tous les membres et les sympathisants. Cette année, vos associations fêtent leurs anniversaires de fondation: quatre-vingts ans pour le Mouvement ecclésial d’engagement culturel, quarante ans pour la Fédération des organismes chrétiens de service international volontaire et le Mouvement chrétiens des travailleurs. Ces trois institutions doivent toutes beaucoup à l’œuvre sage du serviteur de Dieu Paul VI, qui, en qualité d’assistant national, a soutenu les premiers pas du Mouvement des jeunes diplômés universitaires de l’Action catholique en 1932, et, lorsqu’il était Pape, la reconnaissance de la Fédération des organismes chrétiens de volontariat et la naissance du Mouvement chrétien des travailleurs, en 1972. Notre souvenir reconnaissant va à mon vénéré prédécesseur pour l’impulsion donnée à ces importantes associations ecclésiales.
Les anniversaires sont des occasions propices pour repenser à son charisme avec gratitude et également avec un regard critique, attentif aux origines historiques et aux nouveaux signes des temps. Culture, volontariat et travail constituent un trinôme indissoluble de l’engagement quotidien du laïcat catholique, qui entend rendre incisive l’appartenance au Christ et à l’Eglise, aussi bien dans le domaine privé que dans la sphère publique de la société. Le fidèle laïc se met véritablement en jeu lorsqu’il aborde l’un ou l’autre de ces domaines et, dans le service culturel, dans l’action solidaire avec celui qui est dans le besoin et dans le travail, il s’efforce de promouvoir la dignité humaine. Ces trois domaines sont liés par un dénominateur commun: le don de soi. L’engagement culturel, en particulier scolaire et universitaire, visant à la formation des futures générations, ne se limite pas en effet à la transmission de notions techniques et théoriques, mais implique le don de soi à travers la parole et l’exemple. Le volontariat, ressource irremplaçable de la société, ne comporte pas tant de donner des choses, mais de se donner soi-même à travers une aide concrète envers les plus démunis. Enfin, le travail n’est pas seulement un instrument de profit individuel, mais un temps où exprimer sa propre capacité en se prodiguant, dans un esprit de service, dans l’activité professionnelle, qu’elle soit de type ouvrier, agricole, scientifique ou d’un autre genre.
Mais tout cela prend pour vous une connotation particulière, une connotation chrétienne: votre action doit être animée par la charité; cela signifie apprendre à voir avec les yeux du Christ et donner à l’autre bien plus que les choses extérieurement nécessaires, lui donner le regard, les gestes d’amour dont il a besoin. Cela naît de l’amour qui provient de Dieu, qui nous a aimés le premier, cela naît de la rencontre intérieure avec Lui (cf. Deus caritas est, n. 18). Saint Paul, dans son discours de congé des anciens d’Ephèse, rappelle une vérité exprimée par Jésus: «Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir» (Ac 20, 35). Chers amis, c’est la logique du don, une logique souvent ignorée, que vous valorisez et dont vous témoignez: donner son temps, ses qualités et compétences, son instruction, son professionnalisme; en un mot, donner son attention à l’autre, sans attendre quelque chose en retour dans ce monde; et je vous remercie de ce grand témoignage. En agissant ainsi, non seulement on accomplit le bien de l’autre, mais on découvre le bonheur profond, selon la logique du Christ, qui s’est entièrement donné.
La famille est le premier lieu dans lequel on fait l’expérience de l’amour gratuit; et lorsque cela n’arrive pas, la famille se dénature, entre en crise. Lorsqu’il est vécu en famille, le don sans réserve pour le bien de l’autre est un moment éducatif fondamental pour apprendre à vivre en chrétiens également le rapport avec la culture, le volontariat et le travail. Dans l’encyclique Caritas in veritate, j’ai voulu étendre le modèle familial de la logique de la gratuité et du don à une dimension universelle. De fait, la justice n’est pas suffisante à elle seule. Pour qu’il y ait une véritable justice, il y a besoin de ce «surplus» que seules la gratuité et la solidarité peuvent donner: «La solidarité signifie avant tout se sentir tous responsables de tous, elle ne peut donc être déléguée seulement à l’Etat. Si hier on pouvait penser qu’il fallait d’abord rechercher la justice et que la gratuité devait intervenir ensuite comme un complément, aujourd’hui, il faut dire que sans la gratuité on ne parvient même pas à réaliser la justice» (n. 38). La gratuité ne s’acquiert pas sur le marché, et on ne peut pas la prescrire par la loi. Toutefois, aussi bien l’économie que la politique, ont besoin de la gratuité, de personnes capables du don réciproque (cf. ibid. 39).
La rencontre d’aujourd’hui souligne deux éléments: l’affirmation de votre part de la nécessité de continuer à marcher sur la voie de l’Evangile, en fidélité à la doctrine sociale de l’Eglise et de manière loyale envers les pasteurs; et mon encouragement, l’encouragement du Pape, qui vous invite à poursuivre avec constance l’engagement en faveur de vos frères. A cet engagement appartient également la tâche de souligner les injustices et de témoigner des valeurs sur lesquelles se fonde la dignité de la personne, en promouvant les formes de solidarité qui favorisent le bien commun. Le Mouvement ecclésial d’engagement culturel, à la lumière de son histoire, est appelé à un service renouvelé dans le monde de la culture, marqué par des défis urgents et complexes, pour la diffusion de l’humanisme chrétien: raison et foi sont alliées sur le chemin vers la Vérité. Que la Fédération des Organismes chrétiens de service international volontaire continue à avoir surtout confiance dans la force de la charité qui vient de Dieu, en menant de l’avant son engagement contre toute forme de pauvreté et d’exclusion, en faveur des populations les plus défavorisées. Que le Mouvement chrétien des travailleurs sache apporter la lumière et l’espérance chrétienne dans le monde du travail, pour parvenir à une justice sociale toujours plus grande. En outre, qu’il tienne toujours compte du monde des jeunes, qui, aujourd’hui plus que jamais, cherche des voies d’engagement qui allient les idéaux et les actions concrètes.
Chers amis, je souhaite à chacun de vous de poursuivre avec joie votre engagement personnel et associatif, en témoignant de l’Evangile du don et de la gratuité. J’invoque sur vous l’intercession maternelle de la Vierge Marie et je vous donne de tout cœur ma Bénédiction apostolique, que j’étends à tous les membres et à leurs familles. Merci pour votre engagement, pour votre présence.

LE TRAVAIL : PARCOURS BIBLIQUE

2 octobre, 2014

http://it.mariedenazareth.com/12845.0.html?&L=0

LE TRAVAIL : PARCOURS BIBLIQUE

En paroles brèves :

- Le travail fait partie de l’existence authentiquement humaine, il est donné lors de la Création, avant le péché (livre de la Genèse).
- Le travail n’est pas une idole, il est orienté vers repos sabbatique (livre de l’Exode).
– Jésus a travaillé :
Il a travaillé à Nazareth comme charpentier.
Sa vie publique est aussi un travail : il enseigne, il guérit les malades, il transforme les hommes, il accomplit une oeuvre de Rédemption jusqu’à la croix où il transforme tout dans l’amour.
– Jésus honore notre travail et nous enseigne à le vivre sans angoisse.
Chacun, d’une manière ou d’une autre doit « travailler ».

a) Le devoir de cultiver et de conserver la terre
L’Ancien Testament présente Dieu comme le Créateur tout-puissant (cf. Gn 2, 2; Jb 38, 41; Ps 104; Ps 147), qui modèle l’homme à son image, l’invite à travailler la terre (cf. Gn 2, 5-6) et à garder le jardin d’Éden où il l’a placé (cf. Gn 2, 15).
Au premier couple humain, Dieu confie la tâche de soumettre la terre et de dominer sur tout être vivant (cf. Gn 1, 28). La domination de l’homme sur les autres êtres vivants ne doit cependant pas être despotique et insensée; au contraire, il doit « cultiver et garder » (cf. Gn 2, 15) les biens créés par Dieu: biens que l’homme n’a pas créés, mais reçus comme un don précieux placé par le Créateur sous sa responsabilité. Cultiver la terre signifie ne pas l’abandonner à elle-même; exercer une domination sur elle, cela veut dire en prendre soin, comme un roi sage prend soin de son peuple et un berger de son troupeau.
Dans le dessein du Créateur, les réalités créées, bonnes en elles-mêmes, existent en fonction de l’homme. L’émerveillement face au mystère de la grandeur de l’homme fait s’exclamer le psalmiste:
« Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, un fils d’homme pour que tu en prennes souci? Tu l’as créé un peu moindre qu’un dieu, tu l’as couronné de gloire et d’honneurs: tu lui as donné pouvoir sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses à ses pieds » (Ps 8, 5-7).
Le travail appartient à la condition originelle de l’homme et précède sa chute; il n’est donc ni une punition ni une malédiction.
Il devient fatigue et peine à cause du péché d’Adam et Ève, qui brisent leur rapport de confiance et d’harmonie avec Dieu (cf. Gn 3, 6-8). L’interdiction de manger « de l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Gn 2, 17) rappelle à l’homme qu’il a tout reçu en don et qu’il continue à être une créature et non pas le Créateur.
Le péché d’Adam et Ève fut précisément provoqué par cette tentation: « Vous serez comme des dieux » (Gn 3, 5). Ils voulurent la domination absolue sur toutes les choses, sans se soumettre à la volonté du Créateur. Depuis lors, le sol se fait avare, ingrat, sournoisement hostile (cf. Gn 4, 12); ce n’est qu’à la sueur de son front qu’il sera possible d’en tirer la nourriture (cf. Gn 3, 17.19). Cependant, en dépit du péché des premiers parents, le dessein du Créateur, le sens de ses créatures et, parmi elles, de l’homme, appelé à cultiver et à garder la création, demeurent inaltérés.
Le travail doit être honoré car il est source de richesse ou, du moins, de dignes conditions de vie et, en général, c’est un instrument efficace contre la pauvreté (cf. Pr 10, 4), mais il ne faut pas céder à la tentation de l’idolâtrer, car on ne peut pas trouver en lui le sens ultime et définitif de la vie. Le travail est essentiel, mais c’est Dieu, et non le travail, qui est la source de la vie et la fin de l’homme. Le principe fondamental de la Sagesse est en effet la crainte du Seigneur; l’exigence de la justice, qui en découle, précède celle du gain:
« Mieux vaut peu avec la crainte du Seigneur qu’un riche trésor avec l’inquiétude » (Pr 15, 16)
« Mieux vaut peu avec la justice que d’abondants revenus sans le bon droit » (Pr 16, 8)
Le sommet de l’enseignement biblique sur le travail est le commandement du repos sabbatique. Le repos ouvre à l’homme, lié à la nécessité du travail, la perspective d’une liberté plus pleine, celle du Sabbat éternel (cf. He 4, 9-10). Le repos permet aux hommes d’évoquer et de revivre les œuvres de Dieu, de la Création à la Rédemption, de se reconnaître eux- mêmes comme son œuvre (cf. Ep 2, 10) et de rendre grâce pour leur vie et leur subsistance, à lui qui en est l’Auteur.
La mémoire et l’expérience du sabbat constituent un rempart contre l’asservissement au travail, volontaire ou imposé, et contre toute forme d’exploitation, larvée ou évidente. De fait, le repos sabbatique a été institué non seulement pour permettre la participation au culte de Dieu mais aussi pour défendre le pauvre; il a aussi une fonction libératrice des dégénérescences anti-sociales du travail humain.
Ce repos, qui peut aussi durer un an, comporte en effet une expropriation des fruits de la terre en faveur des pauvres et, pour les possesseurs de la terre, la suspension des droits de propriété:
« Pendant six ans tu ensemenceras la terre et tu en engrangeras le produit. Mais la septième année, tu la laisseras en jachère et tu en abandonneras le produit; les pauvres de ton peuple le mangeront et les bêtes des champs mangeront ce qu’ils auront laissé. Tu feras de même pour ta vigne et pour ton olivier » (Ex 23, 10-11).
Cette coutume répond à une intuition profonde: l’accumulation des biens par certains peut conduire à une soustraction des biens à d’autres.
Conseil Pontifical Justice et Paix,
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, 2 avril 2004, § 255-258

b) Jésus, homme du travail
Dans sa prédication, Jésus enseigne à apprécier le travail.
Lui-même, « devenu en tout semblable à nous, a consacré la plus grande partie de sa vie sur terre au travail manuel, à son établi de charpentier », dans l’atelier de Joseph (cf. Mt 13, 55; Mc 6, 3), à qui il était soumis (cf. Lc 2, 51).
Jésus condamne le comportement du serviteur paresseux, qui enfouit sous terre le talent (cf. Mt 25, 14-30) et loue le serviteur fidèle et prudent que le maître trouve en train d’accomplir les tâches qu’il lui a confiées (cf. Mt 24, 46).
Il décrit sa propre mission comme une œuvre: « Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent et j’œuvre moi aussi » (Jn 5, 17) et ses disciples comme des ouvriers dans la moisson du Seigneur, qui est l’humanité à évangéliser (cf. Mt 9, 37-38). Pour ces ouvriers vaut le principe général selon lequel « l’ouvrier mérite son salaire » (Lc 10, 7); ils sont autorisés à demeurer dans les maisons où ils sont accueillis, à manger et à boire ce qui leur est offert (cf. ibid.).
Dans sa prédication, Jésus enseigne aux hommes à ne pas se laisser asservir par le travail.
Ils doivent se soucier avant tout de leur âme; gagner le monde entier n’est pas le but de leur vie (cf. Mc 8, 36). De fait, les trésors de la terre se consument, tandis que les trésors du ciel sont impérissables: c’est à ceux-ci qu’il faut lier son cœur (cf. Mt 6, 19-21).
Le travail ne doit pas angoisser (cf. Mt 6, 25.31.34): préoccupé et agité par bien des choses, l’homme risque de négliger le Royaume de Dieu et sa justice (cf. Mt 6, 33), dont il a vraiment besoin; tout le reste, y compris le travail, ne trouve sa place, son sens et sa valeur que s’il est orienté vers l’unique chose nécessaire, qui ne sera jamais enlevée (cf. Lc 10, 40-42).
Durant son ministère terrestre, Jésus travaille inlassablement, accomplissant des œuvres puissantes pour libérer l’homme de la maladie, de la souffrance et de la mort. Le sabbat, que l’Ancien Testament avait proposé comme jour de libération et qui, observé simplement pour la forme, était vidé de sa signification authentique, est réaffirmé par Jésus dans sa valeur originelle: « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat! » (Mc 2, 27).
Par les guérisons, accomplies en ce jour de repos (cf. Mt 12, 9-14; Mc 3, 1-6; Lc 6, 6-11; 13, 10-17; 14, 1-6), il veut démontrer que le sabbat est à lui, car il est vraiment le Fils de Dieu et que c’est le jour où l’on doit se consacrer à Dieu et aux autres.
Libérer du mal, pratiquer la fraternité et le partage, c’est conférer au travail sa signification la plus noble, celle qui permet à l’humanité de s’acheminer vers le Sabbat éternel, dans lequel le repos devient la fête à laquelle l’homme aspire intérieurement. Précisément dans la mesure où il oriente l’humanité à faire l’expérience du sabbat de Dieu et de sa vie conviviale, le travail inaugure sur la terre la nouvelle création.
Le travail inaugure sur la terre la nouvelle création.
L’activité humaine d’enrichissement et de transformation de l’univers peut et doit faire apparaître les perfections qui y sont cachées et qui, dans le Verbe incréé, trouvent leur principe et leur modèle.
De fait, les écrits de Paul et de Jean mettent en lumière la dimension trinitaire de la création et, en particulier, le lien qui existe entre le Fils-Verbe, le « Logos », et la création (cf. Jn 1, 3; 1 Co 8, 6; Col 1, 15-17).
Créé en lui et par lui, racheté par lui, l’univers n’est pas un amas occasionnel, mais un « cosmos », dont l’homme doit découvrir l’ordre, le favoriser et le porter à son achèvement: En Jésus-Christ, le monde visible, créé par Dieu pour l’homme – ce monde qui, lorsque le péché y est entré, a été soumis à la caducité (Rm 8, 20; cf. ibid., 8, 19-22) -, retrouve de nouveau son lien originaire avec la source divine de la sagesse et de l’amour.
De la sorte, c’est-à- dire en mettant en lumière, en une progression croissante « les insondables richesses du Christ » (Ep 3, 8), dans la création, le travail humain se transforme en un service rendu à la grandeur de Dieu.
Le travail représente une dimension fondamentale de l’existence humaine comme participation à l’œuvre non seulement de la création, mais aussi de la rédemption.
Celui qui supporte la fatigue pénible du travail en union avec Jésus, coopère en un certain sens avec le Fils de Dieu à son œuvre rédemptrice et témoigne qu’il est disciple du Christ en portant la Croix, chaque jour, dans l’activité qu’il est appelé à accomplir. Dans cette perspective, le travail peut être considéré comme un moyen de sanctification et une animation des réalités terrestres dans l’Esprit du Christ.
Ainsi conçu, le travail est une expression de la pleine humanité de l’homme, dans sa condition historique et dans son orientation eschatologique: son action libre et responsable en dévoile la relation intime avec le Créateur et le potentiel créatif, tandis que chaque jour il combat contre la défiguration du péché, notamment en gagnant son pain à la sueur de son front.
Conseil Pontifical Justice et Paix,
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, 2 avril 2004, § 259-263

c) Le devoir de travailler
La conscience du caractère transitoire de la « scène de ce monde » (cf. 1 Co 7, 31) ne dispense d’aucun engagement historique, et encore moins du travail (cf. 2 Th 3, 7-15), qui fait partie intégrante de la condition humaine, bien que n’étant pas l’unique raison de vivre.
Aucun chrétien, du fait qu’il appartient à une communauté solidaire et fraternelle, ne doit se sentir en droit de ne pas travailler et de vivre aux dépens des autres (cf. 2 Th 3, 6-12); tous sont plutôt exhortés par l’Apôtre Paul à se faire « un point d’honneur » à travailler de leurs propres mains afin de « n’avoir besoin de personne » (1 Th 4, 11-12) et à pratiquer une solidarité, aussi au plan matériel, en partageant les fruits du travail avec « les nécessiteux » (Ep 4, 28).
Saint Jacques défend les droits violés des travailleurs:
« Voyez: le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des Armées » (Jc 5, 4).
Les croyants doivent vivre le travail selon le style du Christ et en faire une occasion de témoignage chrétien « au regard de ceux du dehors » (1 Th 4, 12).
Conseil Pontifical Justice et Paix,
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, 2 avril 2004, § 264

Conseil Pontifical Justice et Paix,
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, 2 avril 2004, § 255-264

20. MÉTHODE DE TRAVAIL DE PAUL

2 octobre, 2014

http://www.cursillos.ca/action/st-paul/paul20-methode.htm

20. MÉTHODE DE TRAVAIL DE PAUL

Nous pouvons nous demander si Paul avait une méthode de travail qu’il utilisait de façon systématique dans ses voyages missionnaires. Bien qu’il n’eût pas toujours un plan déterminé, il savait bien ce qu’il voulait et où il allait. Nous retrouvons deux constantes dans ses déplacements.

Juifs priant à la synagogue
Juifs de la diaspora
priant dans une synagogue.
Paul y retrouvait
une ambiance familière.
En premier lieu, il suivait le chemin des émigrants juifs, ceux qu’on appelait les Juifs de la diaspora. Des colonies étaient établies dans différentes villes de l’empire romain et avaient développé tout un réseau de synagogues. Cela permettait à Paul de retrouver rapidement une ambiance familière.

Ensuite, il choisissait les endroits où il pouvait exercer son métier. Cela lui permettait de vivre au milieu d’artisans laborieux, de les mieux connaître et de rester indépendant au point de vue financier. Barnabé agissait de la même manière.
En arrivant dans une ville, Paul et Barnabé se rendaient dans le quartier juif et y cherchaient du travail. Selon la coutume orientale, on les recevait dans la communauté, et Paul commençait tout de suite à exercer son métier de tissage. Les jours de sabbat, les deux missionnaires se rendaient à la synagogue.
La loi impériale interdisait de prêcher ouvertement une nouvelle religion (religio illicita). Seule la Synagogue avait la permission expresse de faire des prosélytes. Ceci favorisait les chrétiens car pendant des dizaines d’années, les non-Juifs ne distinguaient pas entre le christianisme et le judaïsme. Ça leur semblait être la même religion.
Dans le quartier juif d’Antioche, le jour du Sabbat, tous les bazars étaient fermés. De nombreux Juifs et de nombreux «craignant-Dieu» (sympathisants non-Juifs) se rendaient à la synagogue. Au-dessus de la porte d’entrée, on voyait deux branches d’olivier encadrant l’inscription : «Temple des Hébreux.» Dans le sous-sol étaient aménagées des salles de bain. Quiconque avait touché à de la viande interdite ou à un cadavre, devait d’abord faire les ablutions de purification rituelle. À l’étage, il y avait la salle de prières, où se dressait le candélabre à sept branches. Au milieu de la salle se trouvait le pupitre de lecture et, derrière un rideau, on conservait les rouleaux de la Bible. Pendant les prières et les réflexions, les femmes étaient assises sur le côté, derrière une grille de bois.
Paul prêchant à la synagogueLa nouvelle de l’arrivée de deux scribes se répandit rapidement. Paul et Barnabé portaient le manteau blanc et brun (le talith) qui les distinguait des prosélytes. Paul se présenta comme docteur de la Loi et Barnabé comme lévite. Après la lecture du texte des Écritures, on invita Paul à adresser la parole à l’assemblée.
Ben-Chorin, un écrivain Juif, estime qu’il était conforme à la tradition d’inviter Paul, un disciple de Gamaliel, à prononcer la réflexion du jour. Il commence alors par présenter une interprétation traditionnelle de l’Écriture; puis il annonce le message de Jésus, ce qui est régulièrement ressenti comme un scandale par ses auditeurs juifs.
Paul disposait d’un double schéma de prédication missionnaire : le premier à l’usage des Juifs, l’autre à l’usage des non-Juifs. Dans les Actes des Apôtres (13, 15) Luc nous a conservé les grands traits d’une réflexion missionnaire adressée à un public de synagogue.
Tous les jours de sabbat, les Juifs lisaient le Psaume 22. Ils le savaient par coeur et le considéraient comme un psaume messianique. L’ancêtre inspiré a peint, mille ans avant Paul, un tableau grandiose des souffrances du Messie. C’est le psaume que Jésus a récité sur la Croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» (Ps 22, 2)
Faisant référence à ce psaume, Paul disait aux Juifs que ce n’est pas leur rêve de domination mondiale que le Messie réalisera, mais cet autre rêve des prophètes : la conversion et la réunion de tous les peuples et la constitution du royaume universel de Dieu, à travers les souffrances du Messie. Le psaume 22 se termine par cette vision d’avenir : «Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers Yahvé. Toutes les familles des nations païennes se prosterneront devant sa face. Car au Seigneur appartient l’empire, et il domine sur les nations.»

L’affrontement est dû au
fait que Paul semble
déprécier la Loi de Moïse
et que, d’autre part,
il prône l’égalité absolue
entre païens et juifs,
ce qui revient à supprimer l’Élection d’Israël.

Dans son exposé, Paul en appelle à l’expérience intime de chacun : «Vous savez bien que la Loi de Moïse ne vous a pas rendus justes (ne vous a pas justifiés). C’est en Jésus que vous trouverez la rémission des péchés, la paix et la réconciliation avec Dieu.»
Paul s’aventurait en terrain miné en affirmant que la Loi de Moïse comportait des limites et que ces limites pouvaient être franchies ? Un seul l’avait fait avant lui : Etienne, et on l’avait mis à mort. Non seulement Paul lui emboîte le pas mais il va encore plus loin.
Les lettres de Paul sont pleines de citations qu’il puise dans la version grecque de la Septante. Il a été le premier à qualifier les Écritures «d’Ancien Testament» (2 Co 3, 14). Il a compris que le Christ était venu accomplir la promesse. Pour lui, le christianisme est dans la continuité de cette histoire extraordinaire du salut qui a commencé avec Abraham et qui s’est réalisée en Jésus Christ.
Les discours de Paul a l’habitude de remuer profondément ses auditeurs, Juifs et Païens. À Antioche de Pisidie, on en parle tout au long de la semaine, et le samedi suivant, la synagogue est pleine à capacité. Au milieu des païens avides d’écouter les prédicateurs étrangers, les juifs se découvrent en minorité et ils sont furieux : «À la vue de cette foule, les Juifs furent pris de fureur, et c’était des injures qu’ils opposaient aux paroles de Paul. Paul et Barnabé eurent alors la hardiesse de déclarer : C’est à vous d’abord que devait être adressée la parole de Dieu ! Puisque vous la repoussez et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, alors nous nous tournons vers les païens. Car tel est bien l’ordre que nous tenons du Seigneur: «Je t’ai établi lumière des nations, pour que tu apportes le salut aux extrémités de la terre». (Actes, 13, 44-46)
Selon Ben-Chorin, «si Paul s’était contenté d’annoncer le Messie en la personne de Jésus de Nazareth, il n’aurait pas provoqué un tel conflit avec la synagogue. L’affrontement est dû au fait que d’une part, il semble déprécier la Loi de Moïse et que, d’autre part, il prône l’égalité absolue entre païens et juifs, ce qui revient à supprimer l’Élection d’Israël.» Paul explique que la situation privilégiée d’Israël a joué son rôle, mais avec la venue du Christ, elle a pris fin. Ce n’est pas l’appartenance au peuple élu qui décide du salut, mais la foi en Jésus Christ. Le Messie est venu pour renverser le mur qui séparait les Juifs et les païens : «Dans le Christ il n’y a pas de différence entre Juifs et païens, entre hommes libres et esclaves, entre hommes et femmes.»
Paul et Barnabé ne cessent de marquer des points et la colère des juifs atteint son paroxysme. Les femmes se montrent les plus exaltées. Elles assaillent de leurs plaintes les notables de la ville. Le résultat ne se fait pas attendre : c’est aux faiseurs de troubles que s’en prennent les dirigeants. Ils sont chassés de la ville. «Ceux-ci, ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds, gagnèrent Iconium ; quant aux disciples, ils restaient remplis de joie et d’Esprit Saint.» (Actes 13, 51-52)
Parmi les chrétiens, Paul est celui qui a le mieux compris l’esprit universaliste du Christ. Pour avoir prêché le salut pour tous, il sera persécuté comme apostat et la haine de son peuple le poursuivra sans relâche, partout où il ira.