Archive pour la catégorie 'SCIENCES ET FOI'

COMMENT METTRE LA SCIENCE ET LA FOI EN HARMONIE ?

13 avril, 2016

http://saintsymphorien.net/Comment-mettre-la-science-et-la

COMMENT METTRE LA SCIENCE ET LA FOI EN HARMONIE ?

RÉPONSE DE BENOÎT XVI, LE 6 AVRIL 2006

Les mathématiques, langage de Dieu ?

Le grand Galilée a dit que Dieu a écrit le livre de la nature sous forme de langage mathématique. Il était convaincu que Dieu nous a donné deux livres : celui des Saintes Ecritures et celui de la nature. Et le langage de la nature — telle était sa conviction — c’est celui des mathématiques, qui sont donc un langage de Dieu, du Créateur. Réfléchissons à présent sur ce que sont les mathématiques : en soi, il s’agit d’un système abstrait, d’une invention de l’esprit humain, qui en tant que tel, dans sa pureté, n’existe pas. Il est toujours réalisé de manière approximative, mais — en tant que tel — c’est un système intellectuel, une grande invention géniale de l’esprit humain. La chose surprenante est que cette invention de notre esprit humain est vraiment la clef pour comprendre la nature, que la nature est réellement structurée de façon mathématique et que nos mathématiques, inventées par notre esprit, sont réellement l’instrument pour pouvoir travailler avec la nature, pour la mettre à notre service, pour l’instrumentaliser à travers la technique. * * Comment une invention de l’esprit humain peut-il à ce point coïncider avec la structure de l’univers ? Cela me semble une chose presque incroyable qu’une invention de l’esprit humain et la structure de l’univers coïncident : les mathématiques, que nous avons inventées, nous donnent réellement accès à la nature de l’univers et nous le rendent utilisable. La structure intellectuelle du sujet humain et la structure objective de la réalité coïncident donc : la raison subjective et la raison objective dans la nature sont identiques. Je pense que cette coïncidence entre ce que nous avons pensé et la façon dont se réalise et se comporte la nature est une énigme et un grand défi, car nous voyons que, à la fin, c’est « une » raison qui les relie toutes les deux : notre raison ne pourrait pas découvrir cette autre, s’il n’existait pas une raison identique à la source de toutes les deux. Dans ce sens, il me semble précisément que les mathématiques — dans lesquelles, en tant que telles, Dieu ne peut apparaître —, nous montrent la structure intelligente de l’univers Certes, les théories du chaos existent également, mais elles sont limitées car si le chaos prenait le dessus, toute la technique deviendrait impossible. Ce n’est que parce que notre mathématique est fiable que la technique est fiable. Notre science, qui permet finalement de travailler avec les énergies de la nature, suppose une structure fiable, intelligente, de la matière. Et ainsi, nous voyons qu’il y a une rationalité subjective et une rationalité objective de la matière, qui coïncident. Naturellement, personne ne peut prouver — comme on le prouve par l’expérience, dans les lois techniques — que les deux soient réellement le fruit d’une unique intelligence, mais il me semble que cette unité de l’intelligence, derrière les deux intelligences, apparaît réellement dans notre monde. Et plus nous pouvons instrumentaliser le monde avec notre intelligence, plus apparaît le dessein de la Création.

* * La grande option du christianisme : l’option pour la rationalité et pour la priorité de la raison À la fin, pour arriver à la question définitive, je dirais : Dieu existe, ou il n’existe pas. Il n’existe que deux options. – Ou l’on reconnaît la priorité de la raison, de la Raison créatrice qui est à l’origine de tout et le principe de tout — la priorité de la raison est également la priorité de la liberté — – ou l’on soutient la priorité de l’irrationnel, selon laquelle tout ce qui fonctionne sur notre terre ou dans notre vie ne serait qu’occasionnel, marginal, un produit irrationnel — la raison serait un produit de l’irrationalité. On ne peut pas en ultime analyse « prouver » l’un ou l’autre projet, mais la grande option du christianisme est l’option pour la rationalité et pour la priorité de la raison. Cela me semble une excellente option, qui nous montre que derrière tout se trouve une grande intelligence, à laquelle nous pouvons nous fier.

* * L’option chrétienne : la Raison créatrice est amour. = La plus humaine et la plus rationnelle des options Mais le véritable problème contre la foi aujourd’hui me semble être le mal dans le monde : on se demande comment il peut être compatible avec cette rationalité du Créateur. Et ici, nous avons véritablement besoin du Dieu qui s’est fait chair et qui nous montre qu’Il n’est pas une raison mathématique, mais que cette raison originelle est également Amour. Si nous regardons les grandes options, l’option chrétienne est également aujourd’hui la plus rationnelle et la plus humaine. C’est pourquoi nous pouvons élaborer avec confiance une philosophie, une vision du monde qui soit fondée sur cette priorité de la raison, sur cette confiance que la Raison créatrice est amour, et que cet amour est Dieu.

DISCOURS DU PAPE PAUL VI AUX MEMBRES DE L’ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES

18 janvier, 2016

http://w2.vatican.va/content/paul-vi/fr/speeches/1970/documents/hf_p-vi_spe_19700418_accademia-scienze.html

(traduction des sous-titres avec Google, étaient en italien même dans le texte français)

DISCOURS DU PAPE PAUL VI AUX MEMBRES DE L’ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES

Samedi 18 avril 1970

Excellences et chers Messieurs, Nous vous remercions de tout coeur des sentiments si délicats que le Révérend Père O’Connell vient de Nous exprimer au nom des ses illustres collègues. C’est toujours une joie pour Nous, vous le savez, d’accueillir les membres de notre Académie Pontificale des Sciences, en présence du Corps Diplomatique et de personnalités distinguées, et aussi une certaine émotion de voir réunis des représentants aussi qualifiés de tout l’univers, véritable Sénat de savants, à la pointe de la recherche scientifique et de la réflexion qu’elle suscite dans l’esprit humain. Le thème de vos travaux, consacrés aux «noyaux des galaxies», n’en est-il pas le signe éclatant?

UNITÀ DELLO SPIRITO UMANO (UNITÉ DE L’ÉSPRIT HUMAIN) 1. Votre Session plénière marque un temps fort dans la vie de l’Académie, et Nous Nous en réjouissons. Car cette institution, qui a pu connaître un certain ralentissement d’activité au cours de ces dernières années, demeure hautement significative: elle peut apporter à notre monde un concours appréciable par la compétence et l’universalité de son témoignage, et fournir aussi à la réflexion des croyants une base solide pour un dialogue fructueux avec la pensée scientifique. Que de chemin parcouru depuis la fondation de l’Académie des «Lincei» en 1603, sa restauration par Pie IX, son élargissement sous Léon XIII, et surtout sa reconstitution par les soins éclairés de notre grand prédécesseur Pie XI, avec le Motu proprio du 28 octobre 1936 In multis solaciis, sous la forme de l’Académie pontificale des sciences, constituée de soixante-dix Académiciens pontificaux, «veluti doctorum hominum Senatus, seu « scientificus Senatus », . . . ad scientiarum progressionem fovendam», sous la présidence du regretté Père Agostino Gemelli (Cfr. A.A.S. 28 (1936), pp. 423 et 424). D’illustres savants n’ont cessé d’honorer l’Académie de leur présence et de leurs travaux, et Nous avions Nous-même, hier, la joie d’adjoindre à ce Cénacle choisi douze nouveaux membres, qui permettent de mieux représenter l’ensemble des maîtres qui cultivent les disciplines scientifiques avec succès à travers le monde. Vos études de sciences mathématiques et expérimentales, menées avec la liberté qui convient à la culture, ont certainement apporté leur contribution au progrès de la science pure et préparé le progrès des sciences appliquées. Mais un tel développement n’appellet-il pas aujourd’hui d’autres prolongements? Tout en continuant les recherches qui sont les vôtres dans une spécialité dont l’importance ne cesse de croitre – les expériences des voyages spatiaux, dont nous avons suivi la plus récente ces jours derniers avec angoisse et, à la fin, avec joie et admiration émues, le démontrent suffisamment -, ne serait-il pas désirable et opportun de promouvoir, en d’autres Académies, d’autres disciplines, essentielles elles aussi à l’esprit humain, telles que les lettres et les arts, la philosophie, le droit, l’histoire, l’économie, la sociologie et les sciences humaines qui marquent si profondément les hommes de notre temps? Nous aimons ce matin vous confier cette pensée que Nous méditons depuis longtemps déjà, et qui, dans notre esprit, est plus qu’un rêve: un véritable désir qu’il Nous plairait de réaliser.

LA CHIESA INCORAGGIA L’INDAGINE SULL’UNIVERSO (L’ÉGLISE ENCOURAGE L’ENQUÊTE SUR L’UNIVERS) 2. La nature même de votre travail Nous amène à souligner deux principes dont vous êtes déjà bien convaincus, que votre propre expérience, Nous pourrions dire: votre personnalité, atteste tous les jours. C’est que le savoir humain, si développé qu’il soit, n’est pas, et ne saurait être en opposition avec celui de la foi: «Scientia, quae vera rerum cognitio sit, numquam christianae fidei veritatibus repugnat» (In multis solaciis, A.A.S. 28 (1936), p. 421). Bien plus, l’un et l’autre peuvent être intégrés dans l’unité de l’esprit humain, tout en gardant leur autonomie propre, comme l’enseigne le premier Concile du Vatican: «Fides et ratio . . . opem quoque sibi mutuam ferunt» (H. DENZINGER-A. SCHÖNMETZER, Enchiridion symbolorum, definitionum et declarationum de rebur fidei et morum; 34e éd., Fribourg en Brisgau 1967, n. 3019 (1799)). Qu’on Nous entende bien en effet. Selon la Constitution pastorale Gaudium et spes, qui «reprend à son compte l’enseignement du premier Concile du Vatican», l’Eglise «affirme l’autonomie légitime de la culture et particulièrement celle des sciences», avec «leurs principes et leur propre méthode en leurs domaines respectifs» (Gaudium et spes, 59, § 3). Mais ces disciplines, qui peuvent si bien «contribuer à ouvrir la famille humaine aux plus nobles valeurs du vrai, du bien et du beau, et à une vue des choses ayant valeur universelle» (Ibid. 57, § 3), peuvent aussi préparer l’homme à reconnaître et accueillir la vérité en sa plénitude, pourvu qu’elles ne considèrent pas «à tort les méthodes de recherche qui leur sont propres comme règle suprême pour la découverte de toute vérité» (Ibid. § 5). C’est le même Dieu qui a créé le monde avec ses lois que vous scrutez – «toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles» (Col. 1, 16) – et qui se révèle aux hommes et leur apporte le salut en Jésus-Christ. C’est le même esprit humain qui est apte à scruter les secrets de la création et à «dominer la terre» (Cfr. Gen. 1, 28), et en même temps à reconnaître et à accueillir, « sous l’impulsion de la grâce», le don que Dieu lui fait de Lui-même: «le Verbe de Dieu qui, avant de se faire chair pour tout sauver et récapituler en lui, était déjà dans le monde» comme la «vraie lumière qui éclaire tout homme» (Io. 1, 9-10. Cfr. Gaudium et spes, 57, § 4). Comment l’Eglise n’encouragerait-elle pas l’investigation, la découverte et la conquête de cet univers qui, dans sa merveilleuse et admirable richesse, nous conduit, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, vers l’invisible qui est la source du visible? (Cfr. Rom. 1, 20)

I NUCLEI DELLE GALASSIE (LES NOYAUX DES GALAXIES) 3. Mais le thème que vous venez d’aborder – «Les noyaux des galaxies» – mérite une attention particulière. Notre imagination se trouve confondue et nous laisse remplis de stupeur, comme débordés, écrasés presque par l’immensité des perspectives entrevues, «ce silence des espaces infinis» cher à Pascal. Nous suivons avec un profond respect et un grand intérêt votre patient travail d’observation, de coordination d’expériences, de formulation d’hypothèses scientifiques sur la genèse ou l’évolution des mondes astraux. Est-ce à dire que la pensée humaine épuise toutes ses possibilités au niveau de ces investigations? Derrière elles, il y a le problème de l’être même de ce cosmos, de cet univers: la question de son existence. Vous demeurez, en effet, dans l’observation expérimentale scientifique, d’ordre mathématique et cosmologique. Mais qu’est-ce qui empêche de reconnaître à l’esprit, sur le terrain philosophique, la possibilité de remonter au principe transcendant, au Créateur, «causa subsistendi et ratio intelligendi et ordo vivendi»? (S. AUG., De Civ. Dei, 1. VIII, C. IV) Trop souvent aujourd’hui, on doute de ce pouvoir. «Plus la science, perfectionnant ses méthodes, assujettit le monde à l’homme, plus, en revanche, l’être, qui ne se laisse pas assujettir, se dérobe . . . vient alors la tentation de l’agnosticisme» (P. HENRI DE LUBAC, Sur les chemins de Dieu, Paris, Aubier 1956, p. 84). Mais on ne saurait s’en tenir à pareille attitude. «L’intelligence ne peut absolument pas abdiquer; elle ne peut renoncer à sa loi formelle, qui est de juger, c’est-à-dire toujours d’affirmer» (Ibid.). C’est pour l’esprit humain comme un «besoin irrépressible de posséder en chaque moment de son aventure temporelle et en chaque état de ses connaissances une idée explicative de l’ensemble des choses» (PIERRE-HENRI SIMON, Questions aux savants, Paris, Seuil 1969, p. 41). On parle souvent de la «mort de Dieu»; mais ne serait-ce pas plutôt la mort de l’homme et de sa pensée en sa forme supérieure? Sans ce recours à Dieu, source de l’Etre, en effet, elle semble s’engloutir dans l’opacité et l’incompréhensibilité des choses, l’ignorance d’une unité qui y préside, et d’une finalité d’un ordre mystérieux qui en sont inséparables, l’amenant à trouver une absurdité qui n’est que dans sa propre démarche. Peut-être êtes-vous mieux préservés que d’autres contre ce qu’il faut bien appeler une véritable maladie de l’esprit, vous qui scrutez objectivement les sciences de la nature, de l’astrophysique, de la physique? (Cfr. C. TRESMONTANT, Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu, Paris, Seuil 1966, p. 349) Car l’intelligence, par son mouvement même, si elle n’en reste à l’écorce de la réalité, s’élève au niveau de sa cause transcendante, l’Absolu véritable, qui donne consistance à toute la création et d’abord à l’esprit humain, sans se confondre jamais avec eux. Comme on l’a dit si heureusement, l’intelligence est «nécessairement, en même temps qu’un pouvoir d’assimilation, un pouvoir de remontée . . Elle saisit en toutes réalités ce par quoi elles sont, c’est-à-dire sont ouvertes vers l’illumination de l’acte. Et ainsi, à juste titre, on peut dire qu’elle est le sens du divin, la faculté avide et habile à reconnaître les traces de Dieu» (Cf. CH. DE MORÉ-PONTGIBAUD, Du fini à l’infini. Introduction à l’étude de la connaissance de Dieu, Paris, Aubier 1957, p. 65).

BELLEZZA MISTERIOSA DELLA CREAZIONE (BEAUTÉ MYSTÉRIEUSE DE LA CRÉATION) Il y a là, il faut le redire, un développement naturel de la pensée, dans sa logique fondamentale, et non pas un saut indû comme le prétend une mentalité antimétaphysique abusivement qualifiée de scientifique. La vraie science, bien loin d’arrêter l’élan de la pensée, constitue un tremplin qui lui permet de s’élever, dans cet élan même, vers Celui qui lui fournit généreusement son aliment. Car «l’esprit lui-même est un chemin qui marche . . . On ne peut faire l’économie de Dieu» (R. P. HENRI DE LUBAC, op. cit., p. 78). Nous demeurons comme stupéfaits, disions-Nous, devant vos études sur les noyaux des galaxies. Le système solaire paraissait déjà si vaste et si mystérieux à nos devanciers! Mais nous ne sommes pas déconcertés pour autant, sachant que «Dieu préfère plutôt créer les êtres dans leurs germes pour les conduire ultérieurement à leur éclosion» (Card. CH. JOURNET, L’Eglise du Verbe incarné, t. 3, Essai de théologie de l’histoire du salut, Paris, Desclée de Brouwer 1969, p. 114). Le temps et l’espace, la matière et la forme peuvent se développer de façon démesurée, quasi indéfinie. Tout en écoutant votre enseignement, nous trouvons certitude dans notre foi. Et à notre esprit, à nous qui sommes à l’école de la foi, reviennent les paroles de la sainte Ecriture: «Dieu créa le ciel et la terre . . . Et Dieu vit q.ue cela était bon . . . Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et tout cela était très bon» (Gen. 1, 1, 21-31). Cette joie que Dieu a éprouvée devant ses créatures, comment ne l’aurions-nous pas, nous, pour notre Créateur? A notre tour nous contemplons cette beauté et cette bonté mystérieuses de la création: tous ces êtres nous crient, comme à saint Augustin: nous ne sommes pas Dieu, mais c’est lui qui nous a faits. «Ecce caelum et terra clamant quod facta sint» (S. AUG., Confess., 1. XI, c. 4, 6; PL 32, 811. Cfr. In Ioannem tract., 106, c. 17, 4; PL 35, 1910. Cfr. Sap. 13, 1 et 9). Et Lui, nous l’adorons! La rencontre avec Dieu s’opère devant la grandeur quasi illimitée de ses œuvres – n’est-ce pas une grâce d’y être initié? -, dans la joie, dans l’admiration, dans la prière, dans l’adoration de Celui qui « en répandant mille grâces . . . est passé à la hâte par ces forêts, et en les regardant . . . les a laissées revêtues de sa beauté» (Saint JEAN DE LA CROIX, Cantique Spirituel, strophe 5).

STRAORDINARIA IMPRESA SPAZIALE (EXTRAORDINAIRE ENTREPRISE SPATIALE) Au terme de cette contemplation des suprêmes réalités du cosmos dans leur rencontre avec les suprêmes vérités de l’esprit humain, Nous ne pouvons pas taire notre émotion, notre admiration, notre satisfaction, qui sont celles mêmes du monde entier, pour l’heureuse conclusion – oui, heureuse, très heureuse, même si le but principal n’a pas été atteint – du vol aventureux de l’Apol 13. Tous certainement vous avez suivi, avec appréhension puis avec joie, le déroulement de cette entreprise extraordinaire. Et vous aurez sans nul doute à cœur de saluer chaleureusement avec Nous les valeureux astronautes qui ont échappé aux périls de ce grand vol, et de rendre hommage à tous ceux qui, par leurs études, leur action, leur autorité, ont une fois de plus manifesté aux yeux du monde la puissance illimitée des sciences et de la technique moderne. Avec Nous aussi, vous ferez monter une hymne ardente de reconnaissance à Dieu, Créateur de l’univers et Père des hommes, qui par ces voies aussi veut être cherché et trouvé par l’homme, adoré et aimé par lui. Telles sont les pensées que Nous suggère, Excellences et chers Messieurs, cette rencontre qui Nous est très agréable. De tout cœur, Nous vous encourageons à poursuivre vos savants travaux, à les mettre en commun, de façon désintéressée, par delà les frontières, et à aider tous vos frères à répondre aux questions que la science ou plutôt ses applications ne cesseront de poser. Vous le pouvez, et le devez, à la lumière de la foi que vous portez en vous. C’est notre vœu le plus cher. Nous l’accompagnons à votre intention d’une large Bénédiction Apostolique.

                        

ET DIEU, DANS L’ÉVOLUTION ?

16 juin, 2015

http://www.1000questions.net/fr/sf/sf_22_1.html

SCIENCE ET FOI

ET DIEU, DANS L’ÉVOLUTION ?

PAR MARIE-DOMINIQUE DEVIGNES

(j’ai fait une recherche sous le sujet: la place de Dieu)

Au cours de mes études de biologie, un professeur me fit découvrir cette discipline qui était en train de prendre de l’essor à la fin des années 70 : la biologie moléculaire. Ainsi tout un ballet de molécules incroyablement sophistiquées s’affairait dans nos cellules pour rendre compte de ce dogme étrange : l’ADN est le support de l’information génétique. En d’autres termes, nos chromosomes constituent le patrimoine génétique que nous recevons de notre père et de notre mère lors de notre conception et ce patrimoine contient une information qui va présider au développement d’un organisme à partir d’une cellule unique, l’œuf fécondé !
« Comment cela peut-il se faire ? » Cette interrogation n’est pas sans rappeler celle de Zacharie devant la promesse de la venue d’un fils ou celle de Marie à l’Annonciation. Mais c’est vraiment ce qui me monte aux lèvres devant ce devenir extraordinaire : de l’œuf à l’organisme, de la cellule microscopique à l’individu porteur de tant de capacités. Bien sûr, les efforts et les progrès réalisés par les scientifiques pour comprendre les mécanismes de la vie sont énormes. Qui aurait cru il y a à peine 20 ans que nous arriverions à identifier tous les gènes impliqués dans le développement d’organismes simples et environ la moitié de ceux qui sont contenus dans le génome humain ? Qui aurait cru que nous saurions un jour reconstituer la synthèse d’hormones ou de facteurs de coagulation humains dans des bactéries afin de les produire en quantités utiles pour la médecine ? Qui aurait cru que nous nous acheminerions vers la thérapie génique, le remplacement des morceaux d’ADN défectueux, à l’origine des maladies génétiques comme les myopathies ? Et pourtant, il me semble qu’il reste encore et peut-être restera-t-il toujours une part de mystère au cœur du vivant. Une réponse appelle une nouvelle question et nous n’aurons jamais fini de chercher. C’est pourquoi l’attitude du chercheur est souvent empreinte d’une certaine humilité face aux réalités qu’il étudie.
Le travail considérable que nous menons dans les laboratoires de recherche fondamentale nous permet de comprendre et de disséquer de façon toujours plus fine les mécanismes par lesquels fonctionne le vivant. C’est le cas notamment en ce qui concerne l’expression de l’information génétique et sa régulation. Comment telle protéine, l’hémoglobine du sang par exemple, n’est-elle synthétisée que là « où il faut » (dans les globules rouges) et dans des quantités adaptées (assez mais pas trop) ? Et ce n’est qu’un exemple ! La biologie moléculaire nous a fait découvrir une sorte de langage dans l’ADN, un langage codé susceptible d’être déchiffré non seulement à l’intérieur de la cellule, grâce à une machinerie dont les finesses, les subtilités, et les adaptations n’ont pas fini de nous étonner, mais aussi par l’homme lui-même qui est devenu capable de comprendre au moins partiellement ce langage.
Pour moi chrétienne, c’est véritablement la Sagesse de Dieu qui se laisse percevoir dans ce langage du vivant et je suis heureuse d’être de ceux qui, à travers ces signes de la nature, reconnaissent et adorent le Créateur de toutes choses. Oui vraiment « ce que Dieu a d’invisible depuis la Création du Monde, il le laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres ! » (Rm 1, 20). Le Livre de la Sagesse dit aussi en parlant de ceux qui font des éléments de la nature des idoles à adorer : « S’ils ont été capables d’acquérir assez de science pour pouvoir scruter le monde, comment n’en ont-ils pas plus tôt découvert le Maître ? » (Sag 13, 9). Loin de me détourner de ma quête du vrai et de ma recherche de compréhension du monde vivant, ma foi me fortifie dans ce travail, en remplissant ma bouche, mon esprit et mon cœur de joie et de louange pour tant de beauté. De plus, il me semble que ma vie de prière, en me rapprochant du Créateur, me rapproche aussi de la compréhension du monde créé. Il m’arrive très souvent de prier l’Esprit Saint pour guider ma recherche, choisir au bon moment la bonne orientation pour les expériences, les bonnes hypothèses de travail. Je le prie aussi tout simplement pour qu’Il m’aide à percer le secret des molécules que j’étudie. C’est un fait incontestable que le travail du chercheur est ardu, car la compréhension du fonctionnement des êtres vivants est comme cachée. Peut-être y a-t-il là comme une évocation de la blessure de l’humanité qui a perdu l’harmonie originelle du jardin d’Éden. Il est tentant en effet d’imaginer un paradis où tous ces mécanismes que nous décortiquons laborieusement aujourd’hui seraient immédiatement accessibles à l’intelligence humaine, inondée de lumière divine. La venue de Dieu parmi nous en son Fils Jésus Christ me donne la certitude qu’il en sera ainsi dans la vie éternelle et l’espérance nécessaire pour poursuivre cependant mon travail qui peut se révéler utile sur cette terre pour mes compagnons d’humanité.
Par ailleurs, la perception de Dieu à travers le déchiffrage de l’information génétique m’a longtemps semblé incompatible avec les théories sur l’origine des espèces vivantes. Mes études avaient été pétries d’évolutionnisme qui constitue un concept ambiant omniprésent dans la communauté des biologistes. Que ce soit par la somme de petites variations ou par des profonds remaniements, l’ADN est capable en effet d’évoluer et de transformer l’information qu’il porte. Et le fait de retrouver dans le code génétique de toutes les espèces vivantes des traits communs, donne force à l’idée d’une origine commune à tous les êtres vivants.
Je me revois encore étudiante me promener avec cette question dans la tête : « mais où donc est la place de Dieu dans l’évolution ? » Les connaissances scientifiques dans le domaine favorisaient de plus en plus l’hypothèse d’une étincelle initiale qui aurait permis l’apparition de molécules primitives capables de se répliquer, d’interagir et peu à peu de s’organiser pour former les premiers êtres vivants. Ces êtres unicellulaires, eux-mêmes capables de se reproduire grâce en particulier à leur ADN, pouvaient bien ensuite avoir “évolué”, lentement ou par à-coups. À aucun moment, sauf peut-être lors de l’étincelle initiale, le Dieu Tout-Puissant, amoureux de sa Création, dont j’avais fait l’expérience par ailleurs, n’avait sa place ! Et soudain, il se fit en mon intelligence comme un flash, une lumière tellement pacifiante qu’elle devait venir de l’Esprit Saint ! « Tu poses la question à l’envers ! La vraie question est : où est la place de l’évolution en Dieu ? »
Ainsi tout était remis en place. L’évolution n’était plus le super système à l’intérieur duquel je devais m’efforcer d’harmoniser mes connaissances scientifiques et ma connaissance de Dieu. Bien au contraire, je comprenais que c’était ce Dieu Tout-Puissant qui par essence même englobait toute connaissance et en particulier celles sur l’évolution. C’est dans cette perspective que j’ai pu alors re-situer les différents résultats que l’on m’avait enseignés, notamment ceux concernant l’ADN, et admettre ce que je préfère appeler des faits d’évolution par opposition aux théories de l’évolution. En effet, même si ces faits suggèrent que le monde vivant a pu se transformer de générations en générations, ils ne peuvent pas exclure (car ce sont des faits et non pas une théorie), l’existence attentive du Dieu Créateur, éternel et donc présent à chaque instant pour donner vie, grâce à ce que certains ont pu appeler un souffle vital, nécessaire et combien mystérieux, souffle que ne peuvent ignorer les biologistes qui travaillent sur ces systèmes vivants. Il ne suffit pas en effet de réunir dans un tube ou dans une enveloppe membranaire tous les constituants de la vie pour que celle-ci naisse et se propage. Cela sera-t-il possible un jour ? Les éléments à programmer pour ce projet sont tellement nombreux que cela paraît peu probable. Et quand bien même cela serait possible, cela n’exclurait pas plus la présence de Dieu comme donateur de vie dans cette situation-là aussi.
J’aime à imaginer ce Dieu, qui permet à l’homme de comprendre, d’analyser, de déchiffrer au moins d’une certaine façon le mystère de la vie, comme un Père qui se réjouit de chacune des découvertes de son enfant, et qui l’accompagne tout en respectant sa liberté, dans chacune des étapes de son apprentissage. Ainsi, même si les connaissances et les travaux scientifiques occupent une grande partie de ma vie et de mon activité intellectuelle, il m’apparaît important et équilibrant de les replacer sans cesse en Dieu. Et ceci se fait très concrètement, en Lui demandant d’éclairer mon travail et mon intelligence de Sa lumière, mais aussi en Lui présentant comme une offrande le fruit de ce travail, ce double mouvement d’accueil et de don n’enlevant en rien toute la rigueur et l’authenticité d’une réelle démarche scientifique.

Ce texte est issu du numéro 142 de la revue Il est Vivant!

Le Dieu-Nature de Spinoza et d’Einstein – Einstein, athée ou croyant ?

29 avril, 2014

http://hubertelie.com/old-version/Francais/Science-Nouvelle/Einstein-et-Dieu.htm

(Cet article semble intéressant, n’est pas que je peux dire que je suis d’accord avec les théories, entre autres choses je ne serais pas capable de le faire)

Le Dieu-Nature de Spinoza et d’Einstein

Einstein, athée ou croyant ?

Dans une émission télévisée de débat, un des invités a dit une chose sur Einstein que je ne savais pas. D’après ses propos, quand on demandait à Einstein s’il croit en Dieu, il répondait : « Dites-moi ce que vous entendez par Dieu, et je vous dirai si j’y crois ». Très sage attitude en effet, si ces propos qu’on lui prête sont exacts.
C’est le problème avec Albert Einstein (w) et d’autres. On dit tellement de choses sur lui, qu’on ne sait pas quels sont les propos réellement tenus et quels sont les extrapolations. Chacun tire la couverture de son côté, quand il s’agit d’un grand génie comme Einstein. Chacun veut avoir cette référence dans son camp. Les athées voient en lui un athée, et beaucoup de croyants voient en lui un exemple même du scientifique croyant, tout simplement parce qu’il parle de Dieu, ou en tout cas qui ne pense pas que Dieu et science soient incompatibles. Et d’autres encore décrivent Einstein comme un agnostique, c’est-à-dire quelqu’un pensant que le fond des choses est inconnaissable ou qu’on ne peut avoir connaissance certaine sur Dieu.
Le fait est que personne ne conteste qu’Einstein parlait souvent de Dieu, comme par exemple dans cette phrase qu’il prononça un jour : « Dieu ne joue pas aux dés (w) » qui est même le titre d’un article dans l’encyclopédie en ligne Wikipedia. La simple vérité au sujet d’Einstein et de sa position par rapport à Dieu est celle-ci : s’il est athée, ce n’est ABSOLUMENT PAS un athée de l’espèce de Uno, d’Okomarac, ou encore de l’astrophysicien André Brahic (w). Et s’il est agnostique, cet agnosticisme est plus positif que celui de l’astrophysicien Hubert Reeves (w), qui pourtant est assez modéré, car il n’exclut pas la possibilité de l’existence de Dieu, mais ne parle de Dieu comme en parle Einstein. Et enfin si Einstein est un croyant, il n’est ABSOLUMENT PAS un croyant comme un rabbin ou comme le pape ! Et il est loin d’être un croyant comme le Fils de l’homme… Et c’est justement cette faille dans sa croyance qui a fait qu’il jamais pu faire une théorie comme la Théorie de l’Universalité, la Physique de l’Univers TOTAL, celle qui fait enfin découvrir l’Univers Fractal, l’Univers-Dieu.
Il faut croire en Dieu pour être capable de faire une Théorie de la Relativité (restreinte et générale) comme Einstein, il faut être animé d’une très forte intuition divine pour faire une théorie qui fait autant avancer la science dans la connaissance des profonds secrets de l’Univers. Ce genre de découverte peut très difficilement être apportée dans le monde par un scientifique à l’intuition divine plus faible comme Hubert Reeves, et c’est carrément IMPOSSIBLE pour un athée du genre d’André Brahic. Ou alors par le pur des hasards, et vraiment malgré lui !
En effet, on ne découvre que ce que l’on cherche, et il est beaucoup plus facile de trouvrer une chose si on la cherche. Mais si on ne la cherche pas, alors si on trouve cette chose, c’est donc par hasard et contre son gré ! Et même dans ce cas, on trouvera toujours le moyen d’interpréter la découverte autrement, de lui donner une signification contraire à ce qu’elle dit vraiment (voir pour cela Exemple de pratique de la Logique Négative et de la Science Négationniste).
Ainsi donc, la Théorie de la Relativité d’Einstein est à la mesure de sa croyance en Dieu, c’est-à-dire une croyance en l’idée qu’il se faisait de Dieu. C’est déjà pas mal d’avoir une certaine idée de Dieu, d’avoir une forme de vénération pour un Etre suprême ou pour une Réalité supérieure, même si cela ne se traduit pas forcément par le fait d’aller prier à la synagogue, d’aller à l’église, dans un temple ou dans une mosquée. DIEU est une chose, et la religion en est une autre ! Et même, pour aller plus loin : la Bible est une chose, et le judaïsme (la religion du peuple juif, celui d’Einstein) en est une autre ! Plus encore : Jésus Christ est une chose, et le christianisme (c’est-à-dire le catholicisme, le protestantisme, l’évangélisme, les Témoins de Jéhovah, etc.) en est une autre ! Dieu n’est pas le monopole des religieux ou des croyants, et de même la science n’est pas non plus le monopole des athées et des agnostiques !

Religiosité cosmique d’Einstein et Religion de l’Univers-Dieu
Selon Wikipedia à l’entrée « Einstein (w) », « lorsqu’en 1929, le Rabbin Herbert S. Goldstein demande à Einstein : « Croyez-vous en Dieu ? », il répond « Je crois au Dieu de Spinoza qui se révèle lui-même dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un Dieu qui se soucie du destin et des actions des êtres humains. »

Baruch Spinoza (w) (1632-1677)
Ce qui est certain donc, c’est qu’Einstein partage dans une certaine mesure la vision panthéiste du philosophe Baruch Spinoza, lui aussi d’origine juive, et lui aussi considéré en son temps comme « hérétique », ainsi que les Témoins de Jéhovah (une religion de très forte inspiration Juive) qualifient d’ »apostat » le Fils de l’homme et sa Science de Dieu), comme un agnostique ou un athée.
Le panthéisme est le fait de dire que Dieu et la Nature (ou l’Univers) sont la même chose. C’est philosophiquement (Spinoza était philosophe) et scientifiquement (Einstein était scientifique) de loin la meilleure conception de Dieu, une conception très moderne, très en avance sur son temps. Et tous ceux qui sont ainsi en avance sur leur époque sont très mal compris. Et dans ce cas précis, l’incompréhension est la plus grande dans le milieu religieux. L’enseignement religieux en règle très générale conçoit Dieu comme étant le Créateur de toutes choses, et en particulier de l’Univers. Le religion perçoit donc comme un blasphème d’assimiler le Créateur à la Création. C’est rabaisser ainsi selon elle le Créateur.
Mais ce faisant, elle commet un erreur fondamentale, qui est aussi celle que Spinoza et Einstein (bien que très en avance dans ce domaine) commettent dans leur panthéisme. Spinoza en effet refusait toute vision anthropomorphique de Dieu, c’est-à-dire le fait de prêter à Dieu des traits humains. Dieu n’est pas une personne selon lui, dont on peut dire par exemple qu’il « voit », « entend », « aime » ou « hait ». Dieu s’identifie à la Nature selon lui, ce qui suppose implicitement que la Nature ne peut « voir », « entendre », « aimer », « haïr », etc., ce qui est une erreur !
C’est aussi à peu près la conception du Dieu-Nature d’Einstein. Il parle quant à lui de « religiosité cosmique », qui est « une contemplation de la structure de l’univers. Elle est compatible avec la science et n’est associée à aucun dogme, ni croyance ». Einstein déclare être religieux, mais seulement dans ce sens-là. Et pour lui, Dieu n’est pas une Personne, et (comme vu plus haut), il ne croit pas en un Dieu « qui se soucie du destin et des actions des êtres humains ».
Beaucoup voient un athéisme ou une position agnostique dans cette vision des choses. Mais Spinoza et Einstein ne sont pas agnostiques et encore moins athées, au sens où l’on entend habituellement ces termes. Leur vision des choses n’a absolument rien à voir avec celle d’un Uno ou d’un Okomarac !
En effet, contrairement à ces spécimens, la position de Spinoza et d’Einstein n’est pas du tout une position de NEGATION de l’existence de Dieu, ni même vraiment de NEGATION du fait que l’on puisse connaître quelque chose sur Dieu et sur sa nature (ce qu’est une position agnostique). Mais Spinoza et Einstein expriment simplement leur conception de Dieu, ce que Dieu est selon eux ou n’est pas. Et par conséquent, la situation est simplement comme les différences entre la théologie chrétienne et la théologie musulmane. Pour nombre de chrétiens par exemple, Dieu est le Fils (à savoir Jésus) et le Fils est Dieu. Mais pour les musulmans (comme d’ailleurs aussi pour les Témoins de Jéhovah, d’autres chrétiens), Dieu ne peut pas être le Fils, il ne peut pas être un humain comme Jésus, et Jésus ne peut pas être Dieu.
C’est ce genre de choses que disent Spinoza et Einstein, ils expriment tout simplement leurs conceptions à eux du Dieu auxquel ils croient. Eux aussi disent que Dieu est ceci ou cela, et n’est pas ceci ou cela. C’est donc sur le plan théologique qu’il faut placer le problème dans leur cas. Ce sont ses différences théologiques qui ont valu à Spinoza d’être exclu de la communauté juive, et même d’être persécuté. Dans ces cas-là, juste parce que l’on dit quelque chose de très différent de leurs doctrines sur Dieu, considèrent qu’on NIE Dieu, qu’on est devenu athée ou impie, car Dieu doit obligatoirement être comme ils le pensent. Et de leur côté, les athées ou les agnostiques (surtout si on est devenu célébre comme Spinoza ou Einstein) vont considérer qu’on est dans leur camp, parce que l’on remet en question des doctrines religieuses.
Les visions de Spinoza et d’Einstein sur Dieu étaient novatrices, très modernes (au sens de la Science Nouvelle), car la prochaine grande révélation sur Dieu était que Dieu et Univers sont bel et bien la seule et même chose ! L’un (Dieu) est l’Etre Suprême, et l’autre (l’Univers) est la Chose Suprême. Les deux Suprêmes devaient tout simplement s’unir pour ne faire qu’un. Et alors cela ouvre une nouvelle ère où la Religion et la Science s’unifient enfin. Cette religion-là n’est pas le Judaïsme, le Catholicisme, le Christianisme, l’Islam, le Bouddhisme, etc. Fini le temps des clivages ! Cette religion, Einstein l’a nommée « Religion cosmique ». Mais le l’appelle la Religion universelle, c’est-à-dire la Religion de l’Univers, la religion de tout le monde, car l’Univers est une affaire de tout le monde !
L’erreur commune à tous est qu’ils fonctionnaient et raisonnaient avec la Logique Négative, avec le paradigme de la Négation, au lieu de raisonner avec la Logique Alternative. C’est pourquoi la religion pensait à tort que c’est rabaisser Dieu au rang de création ou de créature que de dire Dieu et Univers sont la même chose ! Or, bien au contraire c’est redonner au mot Dieu toute sa grandeur que de dire que Dieu est l’Univers. En effet, si on dit par exemple qu’une certaine chose a le pouvoir de se créer elle-même, alors forcément cette chose est Dieu lui-même, sinon cette chose n’aurait pas besoin du Dieu Créateur de toutes choses pour exister, puisqu’elle se crée elle-même ! Seul Dieu est capable de se créer elle-même, sans donc avoir besoin de personne d’autre que lui-même pour exister ! Et c’est justement à cette capacité que l’on reconnaît qu’il est Dieu ! Mais dire qu’il se crée lui-même, c’est dire qu’il est à la fois le Créateur et la Créature (ou la Création).
C’est cette auto-création que l’on exprime en disant que Dieu est aussi l’Univers. Mais alors l’Univers dont on parle a quelque chose de particulier qui le différencie de l’Univers dont Spinoza, Einstein et les scientifiques actuelles parlent. Eux ne parlent en fait que de NOTRE Univers et pas de l’Univers TOTAL, l’Ensemble de toutes les choses ! Celui-ci possède d’extraordinaires propriétés divines, comme l’auto-appartenance, la structure fractale, le Cycle, etc., qui sont autant d’autres manières de parler de son auto-création.
Le Dieu qui ne serait qu’un simple Univers comme le nôtre, ne serait donc qu’une simple créature, et cela donnerait raison à Spinoza et Einstein de dire qu’il ne peut pas être une Personne, et à la religion de s’offusquer de voir rabaisser Dieu ainsi. Mais toute une autre histoire avec l’Univers TOTAL, l’Univers Fractal, l’Univers-Dieu !

LECTURE : « SCIENCES : OBSTACLES OU CHEMINS VERS DIEU? – PETIT RÉSUMÉ DE LECTURE DU LIVRE

3 décembre, 2013

http://www.foicatholique.com/2013/05/lecture-sciences-obstacles-ou-chemins.html#more

LECTURE : « SCIENCES : OBSTACLES OU CHEMINS VERS DIEU?

Voici un PETIT RÉSUMÉ DE LECTURE DU LIVRE « Sciences : obstacles ou chemins vers Dieu? » qui, je l’espère, vous donnera envie de le lire vous aussi.

Dans les deux premiers chapitres, l’auteur nous présente le fonctionnement du discours scientifique et du discours de la foi chrétienne en consacrant un chapitre à chacun d’eux. Il définit la vérité comme étant la conformité au réel et il perçoit le discours scientifique comme un modèle du réel (dans le sens d’un « faux » qui ramène à une réalité). Je crois donc que l’on peut dire que l’auteur se place dans le courant de la philosophie réaliste comme saint Thomas d’Aquin. Il démontre aussi que les présupposés du chercheur peuvent l’influencer dans ses choix de recherches scientifiques. Comme quoi les deux domaines ne sont pas complètement étanches puisqu’elle se retrouve dans la même personne. Il donne un exemple de cela, en montrant que les découvertes de Descartes sur l’optique proviennent du fait qu’il voulait mieux comprendre la doctrine de la transsubstantiation et à ses approfondissements sur ce que c’est que « voir ». Ce qui l’a amené à découvrir la science de l’optique. L’auteur dit aussi que science et religion répondent à des questions différentes et que la science peut difficilement répondre aux questions touchant le « pourquoi » des choses, leur but et leur finalité. Les deux approches sont brillamment résumées à la toute fin du chapitre 2, que je ne peux m’empêcher de vous citer : […] les discours de foi et de sciences présentent des différences radicales :- L’un construit une parole quand l’autre reçoit une parole- L’un chercher à réfuter le sens d’une parole reconnue d’avance comme inexacte quand l’autre cherche à exprimer le sens d’une parole considérée comme juteuse, débordante de signification- L’un a pour référence un donné objectif externe quand l’autre se fonde sur une présence au plus intime de son cœur- L’un répond à la question du comment et du combien quand l’autre répond à celle du pourquoi- L’un, par sa méthode, refuse tout jugement d’autorité, quand l’autre accueille avec reconnaissance le service d’une autorité magistérielle Le chapitre 3 traite des genèses. L’auteur présente les différentes découvertes du discours scientifiques et aussi la genèse telle qu’elle est présentée dans la Bible. Du point de vue scientifique, il présente les découvertes de la science au sujet de la genèse du cosmos (cosmogénèse) et de l’homme (anthropogenèse), tout en présentant aussi les problèmes et les défis de ces deux champs d’études (comme par exemple celle touchant les différentes théories de l’évolution). Il termine par une présentation de la genèse biblique. Le chapitre 4 traite de la création. Ce dernier chapitre est un peu plus court et il est de nature davantage théologique. L’auteur fait tout d’abord un survol du thème de la création dans la Bible et il y a ensuite une présentation théologique intéressante sur le problème de la création et du temps. Le chapitre 5 est « le nerf de la guerre ». C’est celui qui veut répondre à la question si les deux discours convergent ou s’ils se contredisent. Le chapitre commence par prendre le temps de poser les conditions qu’il faut respecter pour rendre tout dialogue possible. L’auteur présente ensuite l’approche concordiste et discordiste et parle un peu de l’affaire Galilée. Le point central de ce chapitre est dans la section « Évolution : sciences, idéologie et foi chrétienne » où il présente une façon de permettre une lecture de la Bible sans avoir à laisser ses convictions chrétiennes ou scientifiques à la porte. La clé est de faire la distinction entre le discours scientifique, l’idéologie qui peut être véhiculée parfois avec lui (souvent malgré lui) et la révélation chrétienne. Ce chapitre rappelle aussi la nécessité de renouveler la doctrine du péché originel. Je le cite : « La doctrine du péché originel est clairement un point de départ obligé de toute vision chrétienne de la Rédemption. Aussi doit-elle entraîner, de par son caractère incontournable, une reprise théologique très sérieuse à toute époque, la nôtre en particulier. » Pour le reste de la solution, lisez le livre, ça en vaut la peine. Le chapitre se termine ensuite sur le problème de l’intelligibilité de l’univers. Le chapitre 6 est un chapitre sur le bon usage de la science. L’auteur présente le bon usage en présentant 4 bons usages : évangéliser, servir l’homme, adorer et louer. C’est une approche originale. Je vois ce chapitre un peu comme un bonus. La conclusion du livre est, comme vous vous doutez probablement, que les sciences ne sont pas des obstacles, mais des chemins vers Dieu. Voici maintenant mon petit commentaire sur le livre. Le livre est très intéressant et il est accessible. D’ailleurs, n’étant pas un expert en physique des particules, je n’ai probablement pas su profiter au maximum des notes de bas de page qui étaient de nature scientifique assez poussée, mais la lecture du texte se fait bien. C’est un livre intéressant qui vous donnera probablement le goût d’approfondir davantage certains aspects du débat science/foi.

Bonne lecture