Archive pour août, 2008

31 août: Saint Raymond Nonnat (est seulement une mémoire facultative, cependant me semble particulièrement intéressant et beau)

31 août, 2008

31 août: Saint Raymond Nonnat (est seulement une mémoire facultative, cependant me semble particulièrement intéressant et beau) dans images sacrée

http://santiebeati.it/

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http://missel.free.fr/calendrier.php?mois=8&annee=2008

31 août

Saint Raymond Nonnat

Biographie

Raymond, né à Portel, au diocèse d’Urgel, en Catalogne, en 1204, fut surnommé « Nonnat » (non natus) parce que sa mère mourut avant de lui donner le jour, ce qui lui vaut d’être le patron des femmes enceintes et de l’enfant qu’elles portent. Sa mère était morte d’une grave maladie dont elle se vit attaquée au septième mois de sa grossesse ; les médecins assuraient que l’enfant était mort aussi, et que c’était même sa mort qui avait provoqué celle de sa mère ; le père, néanmoins, ne put jamais se résoudre à la voir conduire en terre sans avoir la connaissance de ce qu’elle portait dans ses entrailles ; un de ses parents, qui le vit dans cette perplexité, eut la hardiesse de tirer un poignard de son sein pour en fendre le côté gauche de la défunte, et l’on vit paraître aussitôt un bel enfant plein de vie, contre toute espérance humaine et au grand étonnement de tous ceux qui étaient présents. Son père était de la noble famille des Sarrois, depuis appelée Segers, alliée aux maisons de Foix et de Cardone. Enfant pieux et studieux, fort dévôt à Vierge Marie, il était bouleversé par la misère physique et morale.

Entré dans l’Ordre des Mercédaires[1], récemment fondé par Pierre Nolasque[2] pour venir en aide aux chrétiens tombés aux mains des musulmans, Raymond Nonnat fut chargé d’aller à Alger pour racheter ceux que les barbaresques avaient réduits à l’esclavage. Quand il n’eut plus d’argent, il se livra lui-même contre quelques captifs. D’abord traité durement, il obtint ensuite la permission de circuler pour encourager ses compagnons d’infortune et, comme il avait profité de cette relative liberté pour enseigner quelques musulmans qui se convertirent et qu’il baptisa, il aurait été condamné à être empalé si ceux qui lui servaient de caution n’étaient intervenu ; il fut fouetté dans les rues, puis on lui perça les lèvres avec un fer rouge pour y placer un cadenas dont le gouverneur avait la clef.Saint Pierre Nolasque finit par rassembler la rançon de Raymond qui, bien qu’il eût voulu rester pour soulager les esclaves chrétiens, obéit à l’ordre de rentrer en Espagne. Peu après, le pape Grégoire IX qui l’appela auprès de lui, le créa cardinal, au titre de Saint-Eustache, sans lui imposer de quitter l’habit de son Ordre. Raymond Nonnat mourut près de Barcelone, avant que d’avoir rejoint le Souverain Pontife. Dès que Raymond Nonnat fut entré dans la maison du comte de Cardone qui était à deux journées de Barcelone, il fut saisi d’une fièvre très-violente, accompagnée de convulsions et de tous les symptômes qui pouvaient être les marques d’une mort prochaine. Il voulut s’y disposer par les moyens ordinaires que l’Eglise présente à tous les fidèles. Mais les religieux de la Merci dépendaient du curé du lieu qui était absent ; il fallut l’attendre pour lui administrer les derniers Sacrements. Alors Raymond, qui craignait de mourir sans être muni du saint Viatique, éleva les yeux au ciel et pria Dieu de ne pas permettre qu’il fût privé de ce bien qu’il désirait avec tant d’ardeur, quoiqu’il s’en reconnût indigne ; et aussitôt il entra, par la porte de la salle où il était couché, en présence du comte, des religieux et de plusieurs autres personnes qui l’assistaient, une belle procession d’hommes inconnus, revêtus d’habits blancs, comme les religieux de la Merci, et tenant chacun un flambeau allumé à la main. Notre-Seigneur les suivait ayant un saint ciboire entre ses mains ; mais la lumière qu’il répandait était si grande, que tous ceux de l’assemblée en furent éblouis : de sorte que personne ne put voir ce qui se passa dans la suite d’une action si miraculeuse qui dura une bonne demi-heure ; après quoi la procession s’en retourna dans le même ordre qu’elle était venue, avec cette différence seulement, qu’en venant, les religieux n’avaient paru que depuis la porte de la chambre jusqu’autour du lit, et, au retour, ils prirent le chemin de la rivière qui arrose le pied du village, et la passèrent à pied sec, marchant sur les eaux comme sur la terre ferme, et disparurent ensuite. Le comte et tous les assistants, qui étaient sortis pour voir la fin de cette merveille, trouvèrent à leur retour le saint cardinal, les genoux en terre, les yeux baignés de larmes, le visage et les mains levés vers le ciel, et comme sortant d’un profond ravissement ; on lui demanda ce qui s’était passé ; mais il ne dit que ce mot de David : « Que le Dieu d’Israël est bon à ceux qui ont le cour droit et innocent[3] ! » Enfin, il avoua qu’il avait reçu le très-auguste Sacrement de nos autels. Ainsi, tous ses désirs étant accomplis, peu de temps après il rendit son esprit à son Créaleur, en prononçant ces paroles du Sauveur expirant sur la croix : « Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains. »

Son visage, après sa mort, devint beau et éclatant comme celui de Moïse, quand il descendit de la montagne où il venait de parler avec Dieu ; et, bien que la chaleur de la saison fùt extrême, et qu’elle fût encore augmentée par le grand concours du peuple qui venait de tous côtés, pour honorer ses précieuses dépouilles, son corps néanmoins ne donna jamais aucune marque de corruption ; il répandait au contraire, par toute la salle, une odeur plus suave que le baume et que les parfums les plus précieux, et il se fit même beaucoup de guérisons surnaturelles, en faveur de ceux que la piété y avait amenés et qui avaient le bonheur de le toucher. Cependant il fallut penser au lieu où l’on mettrait en dépôt un si précieux trésor, et il s’éleva à ce sujet un nouveau ditférend entre le comte de Cardonne qui le voulait retenir, et les religieux de la Merci, qui le voulaient emmener dans leur couvent. Pour apaiser leur contestation, on convint que le saint corps serait mis dans une châsse et ensuite chargé sur une mule aveugle qui ne serait guidée que par son propre instinct, et que le lieu où elle s’arrêterait serait choisi pour cette sépulture. Cet accord fut fidèlement exécuté : car la mule, ayant marché quelque temps, alla s’arrêter enfin proche de l’ermitage de Saint-Nicolas où le serviteur de Dieu avait vu naître sa dévotion envers la sainte Vierge et où cette bonne Mère lui avait fait goûter ses faveurs. Jamais il ne fut possible de faire aller plus avant cette bête : elle fit trois fois le tour de l’ermitage, et ensuite elle tomba morte à la porte de la chapelle.

[1] Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la Rédemption des captifs.

[2] Issu de la noble famille des Nolasco, apparenté par sa mère aux comtes de Toulouse et aux rois d’Aragon, Pierre Nolasque, né vers 1189 au mas des Saintes-Puelles, dans l’ancien diocèse de Saint-Papoul, après avoir renoncé au mariage pour se consacrer à Dieu, rejoint les armées de Simon de Montfort. A la bataille de Muret où le roi Pierre d’Aragon est tué, son fils, Jacques, âgé de six ans, est fait prisonnier ; Simon de Monfort le met sous la garde de Pierre Nolasque puis les envoie tous deux en Espagne. Loin de la cour, Pierre Nolasque enseigne son royal élève et lui montre l’exemple de sa piété et de sa charité.

[3] Psaume LXI 1.

Martyre de Jean-Baptiste : rendre témoignage à la vérité sans compromis

31 août, 2008

 du site:

http://www.zenit.org/article-18676?l=french

Martyre de Jean-Baptiste : rendre témoignage à la vérité sans compromis

Le témoignage du Précurseur, selon Benoît XVI

ROME, Vendredi 29 août 2008 (ZENIT.org) – En ce jour de la fête liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste, rappelons que le pape Benoît XVI a évoqué son témoignage rendu à la vérité « sans compromis », notamment lors de l’angélus du 24 juin 2007.

Benoît XVI a mis en lumière cette mission de Jean-Baptiste au service de la vérité : « En tant que prophète authentique, Jean rendit témoignage à la vérité sans compromis. Il dénonça les transgressions des commandements de Dieu, même lorsque leurs auteurs en étaient les puissants. Ainsi, lorsqu’il accusa Hérode et Hérodiade d’adultère, il le paya de sa vie, scellant par le martyre son service au Christ qui est la Vérité en personne. Invoquons son intercession, ainsi que celle de la très sainte Vierge Marie, afin que de nos jours également, l’Eglise sache demeurer toujours fidèle au Christ et témoigner avec courage de sa vérité et de son amour pour tous ».

Benoît XVI soulignait que la vie de Jean-Baptiste a été « entièrement orientée vers le Christ, comme celle de Marie, sa mère ».

« Jean Baptiste, a souligné le pape, a été le précurseur, la voix’ envoyée pour annoncer le Verbe incarné. Par conséquent, commémorer sa naissance signifie en réalité célébrer le Christ, accomplissement de la promesse de tous les prophètes dont Jean Baptiste a été le plus grand, appelé à préparer le chemin’ devant le Messie (cf. Mt 11, 9-10) ».

Benoît XVI citait son livre « Jésus de Nazareth » qui « part également du baptême de Jésus dans le Jourdain, un événement qui eut un retentissement énorme à l’époque ».

Benoît XVI a souligné comment Jean-Baptiste a reçu la révélation de la divinité du Christ: « Les gens accouraient de Jérusalem et de toutes les régions de Judée pour écouter Jean Baptiste et se faire baptiser par lui dans le fleuve, après avoir confessé leurs péchés (cf. Mc 1, 5). La réputation du prophète qui baptisait grandit au point que de nombreuses personnes se demandaient si c’était lui le Messie. Mais l’évangéliste précise qu’il nia de manière catégorique : Je ne suis pas le Christ’ (Jn 1, 20). Il reste de toute façon le premier témoin’ de Jésus, ayant reçu une indication du Ciel à son sujet : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint’ (Jn 1, 33). Ceci se produisit précisément lorsque Jésus, ayant reçu le baptême, sortit de l’eau : Jean vit l’Esprit descendre sur Lui comme une colombe. Ce fut alors qu’il connut’ la réalité tout entière de Jésus de Nazareth, et commença à le manifester à Israël’ (Jn 1, 31), en le désignant comme Fils de Dieu et rédempteur de l’homme : Voici l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde’ (Jn 1, 29) ».

Anita Sanchez Bourdin

La symbolique du « Chemin de Lumière » de Notre-Dame aux Invalides

31 août, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-18670?l=french

La symbolique du « Chemin de Lumière » de Notre-Dame aux Invalides 

par Mgr Michel Aupetit

 ROME, Jeudi 28 août 2008 (ZENIT.org) – Le « Chemin de Lumière » de Notre-Dame aux Invalides, organisé à l’occasion de la visite de Benoît XVI à Paris, commémore le sacrifice du Christ et rappelle la retraite mariale aux flambeaux à Lourdes. 

Un « Chemin de Lumière » partira de la cathédrale Notre-Dame de Paris, vendredi 12 septembre à minuit, pour aller vers l’esplanade des Invalides où le pape célèbrera une messe solennelle le lendemain, samedi 13 septembre : Mgr Michel Aupetit, vicaire général du diocèse de Paris, explique ce symbolisme sur le site internet de la conférence des évêques de France (CEF). 

« À sa naissance, le Christ fut désigné par le vieillard Syméon comme la Lumière qui éclaire les nations. Plus tard, à ses apôtres, il dit : ‘Je suis la lumière du Monde’ (Jean 8, 12). Reprenant l’opposition antique entre lumière et ténèbre, Il accomplit la promesse biblique de la victoire de la Lumière sur les Ténèbres, symboles du conflit entre la vie et la mort : ‘Qui me suit ne marche pas dans les ténèbres mais il aura la lumière de la Vie’ (Jean 8, 12) », explique Mgr Aupetit. 

Mgr Aupetit rappelle notamment la symbolique pascale ce « Chemin de Lumière » : « Les chrétiens, lors de la Vigile pascale, alors que règnent encore les ténèbres de la mort en croix, allument le Cierge de Pâques, signe de la Lumière triomphante qui jaillit de la Vie du Christ ressuscité dans cette nuit très sainte où la mort est vaincue ». 

C’est une démarche fondée dans l’espérance, souligne encore Mgr Aupetit : « C’est le sens premier des processions aux flambeaux ou des chemins de lumière qui éclairent la nuit des hommes. Cette marche signifie le chemin de nos existences qu’accompagne la Lumière du Christ présent dans nos vies. Lui-même est le Chemin qui nous conduit à l’illumination où ‘il n’y aura plus de nuit ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s’éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles’ (Apocalypse 22, 5) ».

bonne nuit

31 août, 2008

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http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

Renoncer à soi-même, prendre sa croix et suivre le Christ

31 août, 2008

 du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=08/31/2008#

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 96 (§1-4.9, trad. Brésard, 2000 ans B, p.248 rev)

Renoncer à soi-même, prendre sa croix et suivre le Christ

Ce que le Seigneur a commandé : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » semble dur et pénible. Mais ce n’est ni dur ni pénible, parce que celui qui commande est celui qui aide à réaliser ce qu’il commande. Car si la parole du psaume « à cause des paroles de tes lèvres, j’ai suivi des chemins difficiles » (Ps 16,4) est vraie, elle est vraie aussi, la parole que Jésus a dite : « Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger » (Mt 11,30). Car tout ce qui est dur dans le commandement, l’amour fait en sorte qu’il soit doux. Nous savons de quels prodiges l’amour est capable. Parfois l’amour est de mauvais aloi et dissolu ; mais que de difficultés endurent les hommes, que de traitements indignes et insupportables souffrent-ils pour parvenir à ce qu’ils aiment !… Comme la grande affaire de la vie doit être de bien choisir ce que l’on doit aimer, est-il surprenant que celui qui aime Jésus Christ et qui veut le suivre se renonce à lui-même pour l’aimer ?…

Que signifie ce qui suit : « Qu’il prenne sa croix » ? Qu’il supporte ce qui est pénible et qu’ainsi il me suive. Car lorsqu’un homme commencera à me suivre en se conduisant selon mes préceptes, il aura beaucoup de gens pour le contredire, beaucoup pour s’opposer à lui, beaucoup pour le décourager. Et cela de la part de ceux qui se prétendent compagnons du Christ. Ils marchaient avec le Christ, ceux qui empêchaient les aveugles de crier (Mt 20,31). Qu’il s’agisse de menaces, de flatteries ou d’interdictions, si tu veux suivre le Christ, change tout cela en croix ; endure, supporte, ne te laisse pas accabler…

Vous aimez le monde ; mais il faut lui préférer celui qui a fait le monde… Nous sommes dans un monde qui est saint, qui est bon, réconcilié, sauvé, ou plutôt qui doit être sauvé, mais qui est sauvé dès maintenant en espérance. « Car nous sommes sauvés, mais c’est en espérance » (Rm 8,24). Dans ce monde donc, c’est-à-dire dans l’Église, qui tout entière suit le Christ, celui-ci dit à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même ».

Martirio di San Giovanni Battista

29 août, 2008

Martirio di San Giovanni Battista dans images sacrée

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Saint Bède le Vénérable: Homélie sur l’Evangile, II 23

29 août, 2008

29 AOÙT 2008

MARTYRE DE SAINT JEAN BAPTISTE

http://missel.free.fr/Sanctoral/08/29.php

Homélie sur l’Evangile, II 23

Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (dans sa mort) un courage digne d’attirer les regards de Dieu. Comme dit l’Ecriture, « Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l’immortalité. » Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui, par sa passion, a rendu lui-même ce jour solennel en l’illustrant par la pourpre de son sang. Nous vénérons dans la joie la mémoire de celui qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu’il rendait au Seigneur.

n’y a en effet aucun doute que Jean Baptiste a subi la prison pour le Rédempteur qu’il précédait par son témoignage, et qu’il a donné sa vie pour lui. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c’est cependant pour le Christ qu’il est mort. Le Christ a dit en effet : « Je suis la vérité. » Puisque c’est pour la vérité qu’il a répandu son sang, c’est bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître, en prêchant que le Christ allait prêcher, en baptisant qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir.

Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l’effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l’obscurité d’un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d’être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ. Par son propre sang est baptisé celui à qui fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d’entendre la voix du Père s’adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n’était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d’endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l’accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L’Apôtre l’a bien dit : « Il nous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. » Et s’il dit que souffrir pour le Christ est un.don de celui-ci à ses élus, c’est parce que, comme il le dit ailleurs : « Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler ennous. »

Saint Bède le Vénérable

par Sandro Magister : Le fondateur de Taizé était-il protestant ou catholique?

29 août, 2008

du site: 

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/206302?fr=y

Le fondateur de Taizé était-il protestant ou catholique?

Un cardinal résout l’énigmeLe frère Roger Schutz a été l’un et l’autre. Il a adhéré à l’Eglise de Rome tout en restant un pasteur calviniste. Jean-Paul II et Benoît XVI lui ont donné la communion. Le cardinal Kasper explique comment et pourquoi

par Sandro Magister

ROMA, le 25 août 2008 – Dans une interview publiée le jour de l’Assomption dans « L’Osservatore Romano », le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a résolu une énigme concernant le fondateur de la communauté ścuménique multiconfessionnelle de Taizé, le frère Roger Schutz (photo).

L’énigme concernait le rapport de Schutz avec l’Eglise catholique. Schutz était un pasteur protestant, de tradition réformée et de matrice calviniste. Après sa mort – il fut assassiné le 16 août 2005 par une déséquilibrée pendant la prière du soir, en présence de 2 500 fidèles – la communauté de Taizé a démenti que Schutz se soit converti en secret au catholicisme. Mais plusieurs faits ont fait penser à une conversion: Schutz avait reçu à plusieurs reprises la communion des mains de Jean-Paul II; il communiait chaque matin dans l’église de Taizé, au cours de la messe célébrée selon le rite catholique; enfin, le cardinal Joseph Ratzinger lui-même lui avait donné la communion, au cours de la messe des funérailles de Jean-Paul II, place Saint-Pierre.

Le 19 août 2005, à Cologne, lors d’une rencontre avec des représentants des Eglises et des communautés chrétiennes non catholiques, Joseph Ratzinger, devenu pape sous le nom de Benoît XVI, a commenté avec des mots touchants la mort de Schutz, survenue trois jours avant à Taizé, le présentant comme un exemple lumineux d’ »ścuménisme intérieur et spirituel », fait surtout de prière. Il a rappelé qu’il avait eu avec lui « un rapport d’amitié cordiale » et d’avoir reçu, le jour même de sa mort, une lettre où Schutz lui manifestait son soutien en tant que pape.

Benoît XVI entretient aussi d’excellents rapports avec le successeur de Schutz, le frère Aloïs Leser, 54 ans, Allemand et catholique. Il le reçoit en audience privée au moins une fois par an. La signature du frère Aloïs apparaît fréquemment dans « L’Osservatore Romano », dont le directeur, Giovanni Maria Vian, a lui aussi beaucoup d’estime pour la communauté de Taizé depuis de nombreuses années.

Mais comment Kasper a-t-il résolu l’énigme? Il nie le fait que Schutz ait « formellement » adhéré à l’Eglise catholique et qu’il ait abandonné le protestantisme dans lequel il était né. Il affirme en revanche que Schutz a progressivement « enrichi » sa foi avec les fondements de la foi catholique, en particulier le rôle de Marie dans l’histoire du salut, la présence réelle du Christ dans l’eucharistie et le « ministère d’unité qu’exerce l’évêque de Rome ». En réponse, l’Eglise catholique a accepté qu’il reçoive l’eucharistie.

D’après ce que dit Kasper, c’est comme s’il y avait eu entre Schutz et l’Eglise de Rome un accord non écrit, « dépassant certaines frontières confessionnelles » et canoniques.

Mais laissons au cardinal le soin d’expliquer avec précision l’ścuménisme « spirituel » que représente le frère Schutz. Qui, un jour, a dit de lui-même: « J’ai trouvé mon identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec qui que ce soit ».

Voici le texte intégral de l’interview parue dans « L’Osservatore Romano » du 15 août 2008:

Roger Schutz, le moine symbole de l’oecuménisme spirituel

Interview avec Walter Kasper

Q. – Trois ans se sont écoulés depuis le tragique décès de frère Roger, le fondateur de Taizé. Vous êtes allé vous-même présider ses obsèques. Qui était-il pour vous ?

R. – Sa mort m’a beaucoup ému. J’étais à Cologne pour la Journée Mondiale de la Jeunesse, quand nous avons appris le décès du prieur de Taizé, victime d’un acte de violence. Sa mort me rappelait les paroles du prophète Isaïe sur le Serviteur du Seigneur : « Brutalisé, il s’humilie ; il n’ouvre pas la bouche, comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent » (Is. 53,7). Pendant toute sa vie, frère Roger a suivi la voie de l’Agneau : par sa douceur et son humilité, par son refus de tout acte de grandeur, par sa décision de ne dire du mal de personne, par son désir de porter dans son propre cśur les douleurs et les espérances de l’humanité. Peu de personnes de notre génération ont incarné avec une telle transparence le visage doux et humble de Jésus Christ. En une époque turbulente pour l’Eglise et pour la foi chrétienne, frère Roger était une source d’espérance reconnue par beaucoup, y compris moi-même. Comme professeur de théologie puis comme Evêque de Rottenburg-Stuttgart, j’ai toujours encouragé des jeunes à faire pendant l’été un bref séjour à Taizé. Je voyais combien ce séjour proche de frère Roger et de la communauté les aidait à mieux connaître et à vivre la Parole de Dieu, dans la joie et la simplicité. Tout cela, je l’ai senti davantage au moment de présider la liturgie de ses obsèques dans la grande église de la Réconciliation à Taizé.

Q. – Quelle est à vos yeux la contribution propre de frère Roger et de la communauté de Taizé à l’ścuménisme ?

R. – L’unité des chrétiens était certainement l’un des plus profonds désirs du prieur de Taizé, tout comme la division des chrétiens a été pour lui une véritable source de douleur et de regret. Frère Roger était un homme de communion, qui supportait mal toute forme d’antagonisme ou de rivalité entre personnes ou communautés. Quand il parlait de l’unité des chrétiens et de ses rencontres avec des représentants de différentes traditions chrétiennes, son regard et sa voix faisaient comprendre avec quelle intensité de charité et d’espérance il désirait que « tous soient un ». La recherche de l’unité était pour lui comme un fil conducteur jusque dans les décisions les plus concrètes de chaque jour : accueillir joyeusement toute action qui puisse rapprocher des chrétiens de différentes traditions, éviter toute parole ou tout geste qui puisse retarder leur réconciliation. Ce discernement, il le pratiquait avec une attention qui confinait à la méticulosité. Dans cette recherche de l’unité, toutefois, frère Roger n’était pas pressé ou nerveux. Il connaissait la patience de Dieu dans l’histoire du salut et l’histoire de l’Eglise. Jamais il ne serait passé à des actes inacceptables pour les Eglises, jamais il n’aurait invité des jeunes à se dissocier de leurs pasteurs. Plutôt qu’à la rapidité de développement du mouvement ścuménique, c’est à sa profondeur qu’il visait. Il était convaincu que seul un ścuménisme nourri de la Parole de Dieu et de la célébration de l’Eucharistie, de la prière et de la contemplation serait capable de rassembler les chrétiens dans l’unité voulue par Jésus. C’est dans ce domaine de l’ścuménisme spirituel que je voudrais situer l’importante contribution de frère Roger et de la communauté de Taizé.

Q. – Frère Roger a souvent décrit son cheminement ścuménique comme une « réconciliation intérieure de la foi de ses origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque ». Ce parcours n’appartient pas aux catégories habituelles. Après sa mort, la communauté de Taizé a démenti les rumeurs d’une conversion secrète au catholicisme. Ces rumeurs étaient nées, entre autres, parce qu’on avait vu frère Roger communier des mains du Cardinal Ratzinger lors des obsèques du Pape Jean-Paul II. Que penser de l’expression selon laquelle frère Roger serait devenu « formellement » catholique ?

R. – Issu d’une famille réformée, frère Roger avait fait des études de théologie et était devenu pasteur dans cette même tradition réformée. Quand il parlait de « la foi de ses origines », c’était à ce bel ensemble de catéchèse, de dévotion, de formation théologique et de témoignage chrétien reçus dans la tradition réformée, qu’il se référait. Il partageait ce patrimoine avec tous ses frères et sśurs d’appartenance protestante, avec qui il s’est toujours senti profondément lié. Depuis ses jeunes années de pasteur, toutefois, frère Roger a également cherché à nourrir sa foi et sa vie spirituelle aux sources d’autres traditions chrétiennes, en franchissant de ce fait certaines limites confessionnelles. Son désir de suivre une vocation monastique et de fonder à cette intention une nouvelle communauté monastique avec des chrétiens de la réforme, en disait déjà long sur cette recherche.

Au fil des années, la foi du prieur de Taizé s’est progressivement enrichie du patrimoine de foi de l’Eglise catholique. Selon son propre témoignage, c’est bien en référence au mystère de la foi catholique qu’il comprenait certaines données de la foi, comme le rôle de la Vierge Marie dans l’histoire du salut, la présence réelle du Christ dans les dons eucharistiques et le ministère apostolique dans l’Eglise, y compris le ministère d’unité exercé par l’Evêque de Rome. En réponse, l’Eglise catholique avait accepté qu’il communie à l’eucharistie, comme il le faisait chaque matin dans la grande église de Taizé. Frère Roger a reçu également la communion à plusieurs reprises des mains du Pape Jean-Paul II, qui s’était lié d’amitié avec lui depuis le temps du Concile Vatican II et qui connaissait bien son cheminement dans la foi catholique. En ce sens, il n’y avait rien de secret ou de caché dans l’attitude de l’Eglise catholique, ni à Taizé ni à Rome. Au moment des funérailles du Pape Jean-Paul II, le Cardinal Ratzinger n’a fait que répéter ce qui se faisait déjà avant lui dans la Basilique Saint-Pierre, du temps du défunt Pape. Il n’y avait rien de nouveau ou de prémédité dans le geste du Cardinal.

Dans une allocution au Pape Jean-Paul II, dans la Basilique Saint-Pierre, lors de la rencontre européenne de jeunes à Rome en 1980, le prieur de Taizé décrivit son propre cheminement et son identité de chrétien par ces mots : « J’ai trouvé ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque ». En effet, frère Roger n’avait jamais voulu rompre « avec quiconque », pour des motifs qui étaient essentiellement liés à son propre désir d’union et à la vocation ścuménique de la communauté de Taizé. Pour cette raison, il préférait ne pas employer certains termes comme « conversion » ou adhésion « formelle » pour qualifier sa communion avec l’Eglise catholique. Dans sa conscience, il était entré dans le mystère de la foi catholique comme quelqu’un qui grandit, sans devoir « abandonner» ou « rompre » avec ce qu’il avait reçu et vécu avant. On pourrait discuter longuement du sens de certains termes théologiques ou canoniques. Par respect du cheminement dans la foi de frère Roger, toutefois, il serait préférable de ne pas appliquer à son sujet des catégories qu’il jugeait lui-même inappropriées à son expérience et que d’ailleurs l’Eglise catholique n’a jamais voulu lui imposer. Là encore, les paroles de frère Roger lui-même devraient nous suffire.

Q. – Voyez-vous des liens entre la vocation ścuménique de Taizé et le pèlerinage de dizaines de milliers de jeunes dans ce petit village bourguignon ? A votre avis, les jeunes sont-ils sensibles à l’unité visible des chrétiens ?

R. – Selon moi, le fait que chaque année des milliers de jeunes trouvent encore le chemin vers la petite colline de Taizé est vraiment un don du Saint-Esprit à l’Eglise d’aujourd’hui. Pour beaucoup d’entre eux, Taizé représente le premier et principal lieu où ils peuvent rencontrer des jeunes d’autres Eglises et Communautés ecclésiales. Je suis heureux de voir que les jeunes qui remplissent chaque été les tentes et chapiteaux de Taizé viennent de divers pays d’Europe occidentale et orientale, certains d’autres continents, qu’ils appartiennent à différentes communautés de tradition protestante, catholique et orthodoxe, qu’ils sont souvent accompagnés par leurs propres prêtres ou pasteurs. Nombre de jeunes qui arrivent à Taizé viennent de pays qui ont connu la guerre civile ou de violents conflits internes, souvent dans un passé encore récent. D’autres viennent de régions qui ont souffert pendant plusieurs décennies sous le joug d’une idéologie matérialiste. D’autres encore, qui forment peut-être la majorité, vivent dans des sociétés profondément marquées par la sécularisation et l’indifférence religieuse. A Taizé, dans les moments de prière et de partage biblique, ils redécouvrent le don de communion et d’amitié que seul l’Evangile de Jésus Christ peut offrir. En écoutant la Parole de Dieu, ils redécouvrent également la richesse unique qui leur a été donnée par le sacrement du baptême. Oui, je crois que beaucoup de jeunes se rendent compte du véritable enjeu de l’unité des chrétiens. Ils savent combien le fardeau des divisions peut peser encore sur le témoignage des chrétiens et sur la construction d’une nouvelle société. A Taizé ils trouvent comme une « parabole de communauté » qui aide à dépasser les fractures du passé et à regarder un avenir de communion et d’amitié. De retour à la maison, cette expérience les aide à créer des groupes de prière et de partage dans leur propre contexte de vie, pour nourrir ce désir de l’unité.

Q. – Avant de présider le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens, vous avez été évêque de Rottenburg-Stuttgart et, à ce titre, vous avez accueilli en 1996 une rencontre européenne de jeunes animée par la communauté de Taizé. Qu’apportent ces rencontres de jeunes à la vie des Eglises ?

R. – Cette rencontre a été en effet un moment de très grande joie et de profonde intensité spirituelle pour le diocèse et surtout pour les paroisses qui ont accueilli les jeunes provenant de différents pays. Ces rencontres me semblent extrêmement importantes pour la vie de l’Eglise. Beaucoup de jeunes, comme je le disais, vivent dans des sociétés sécularisées. Ils trouvent difficilement des compagnons de route dans la foi et dans la vie chrétienne. Les espaces où approfondir et célébrer la foi, dans la joie et la sérénité, sont rares. Les Eglises locales ont quelquefois du mal à bien accompagner les jeunes dans leur cheminement spirituel. C’est là que les grandes rencontres comme celles organisées par la communauté de Taizé répondent à un véritable besoin pastoral. La vie chrétienne a certes besoin de silence et de solitude, comme le disait Jésus : « Ferme ta porte et adresse ta prière à ton Père, qui est là dans le secret » (Mt 6,6). Mais elle a également besoin de partage, de rencontre et d’échange. La vie chrétienne ne se vit pas dans l’isolement, au contraire. Par le baptême, nous appartenons au même et unique corps du Christ ressuscité. L’Esprit est l’âme et le souffle qui anime ce corps, qui le fait grandir en sainteté. D’ailleurs, les évangiles parlent régulièrement d’une grande foule de personnes qui étaient venues, souvent de très loin, pour voir et écouter Jésus, et pour être guéries par lui. Les grandes rencontres d’aujourd’hui s’inscrivent dans cette même dynamique. Elles permettent aux jeunes de mieux saisir le mystère de l’Eglise comme communion, d’écouter ensemble la parole de Jésus et de lui faire confiance.

Q. – Le pape Jean XXIII a qualifié Taizé de « petit printemps ». De son côté, frère Roger disait que le Pape Jean XXIII était l’homme qui l’avait le plus marqué. Selon vous, pourquoi le Pape qui a eu l’intuition du Concile Vatican II et le fondateur de Taizé s’appréciaient-ils autant ?

R. – Chaque fois que je rencontrais frère Roger, il me parlait beaucoup de son amitié avec le Pape Jean XXIII d’abord, puis avec le Pape Paul VI et le Pape Jean-Paul II. C’était toujours avec gratitude et avec une grande joie qu’il me racontait les nombreuses rencontres et conversations qu’il avait eues avec eux, au fil des années. D’une part, le prieur de Taizé se sentait très proche des Evêques de Rome dans leur souci de conduire l’Eglise du Christ sur les voies du renouveau spirituel, de l’unité des chrétiens, du service aux pauvres, du témoignage de l’Evangile. D’autre part, il se savait profondément compris et appuyé par eux dans son propre cheminement spirituel et dans l’orientation que prenait la jeune communauté de Taizé. La conscience d’agir en harmonie avec la pensée de l’Evêque de Rome était pour lui comme une boussole dans toutes ses actions. Jamais il n’aurait entrepris une initiative qu’il savait être contre l’avis ou la volonté de l’Évêque de Rome. Une même relation de confiance se poursuit d’ailleurs aujourd’hui avec le Pape Benoît XVI qui a prononcé des paroles très touchantes à la mort du fondateur de Taizé, et qui reçoit chaque année frère Alois en audience privée. D’où venait cette estime réciproque entre frère Roger et les Evêques successifs de Rome ? Elle s’enracinait certainement dans l’humain, dans les riches personnalités des hommes concernés. En définitive, je dirais qu’elle venait de l’Esprit-Saint qui est cohérent dans ce qu’il inspire au même moment à différentes personnes, pour le bien de l’unique Église du Christ. Quand parle l’Esprit, tous comprennent le même message, chacun dans sa propre langue. Le véritable artisan de la compréhension et de la fraternité entre disciples du Christ, c’est lui, l’Esprit de communion.

Q. – Vous connaissez bien frère Alois, le successeur de frère Roger. Comment voyez-vous l’avenir de la communauté de Taizé ?

R. – Bien que je l’aie déjà rencontré précédemment, c’est surtout depuis la mort de frère Roger que j’ai appris à mieux connaître frère Alois. Quelques années avant, frère Roger m’avait confié que tout était prévu pour sa succession, le jour où cela s’avèrerait nécessaire. Il était heureux à la perspective que frère Alois allait prendre la relève. Qui aurait pu imaginer que cette succession allait devoir s’effectuer en une seule nuit, après un acte de violence inouïe ? Ce qui m’étonne depuis lors, c’est la grande continuité dans la vie de la communauté de Taizé et dans l’accueil des jeunes. La liturgie, la prière et l’hospitalité se poursuivent dans le même esprit, comme un chant qui n’a jamais été interrompu. Cela en dit long, non seulement sur la personne du nouveau prieur, mais aussi et surtout sur la maturité humaine et spirituelle de toute la communauté de Taizé. C’est la communauté dans son ensemble qui a hérité du charisme de frère Roger qu’elle continue à vivre et à rayonner. Connaissant les personnes, j’ai pleinement confiance dans l’avenir de la communauté de Taizé et dans son engagement pour l’unité des chrétiens. Cette confiance me vient également du Saint-Esprit, qui ne suscite pas des charismes pour les abandonner à la première occasion. L’Esprit de Dieu, qui est toujours nouveau, śuvre dans la continuité d’une vocation et d’une mission. C’est lui qui va aider la communauté à vivre et à développer sa vocation, dans la fidélité à l’exemple que frère Roger lui a laissé. Les générations passent, le charisme reste, puisque qu’il est don et śuvre de l’Esprit. Je voudrais terminer en redisant à frère Alois et à toute la communauté de Taizé ma grande estime pour leur amitié, leur vie de prière et leur désir d’unité. Grâce à eux, le doux visage de frère Roger nous reste familier.

Église du Saint’Augustin a Rome, statue e relique…

28 août, 2008

dans deux jours je mettrai les autres images que j’ai fait à l’Église de Sant’Agostino sur le Blog: « Immagini di speranza »; bonne nuit à touts

Église du Saint'Augustin a Rome, statue e relique... dans image bon nuit, jour, dimanche etc.

Par la prière, veiller dans l’attente de Dieu

28 août, 2008

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&ordo=&localTime=08/28/2008#

Saint Macaire (? – 405), moine en Égypte
Homélies spirituelles, n° 33 (trad. Quéré-Jaulmes, coll. Icthus, vol. 11, p. 155 rev)

Par la prière, veiller dans l’attente de Dieu

Il ne faut pour prier ni gestes, ni cris, ni silence, ni agenouillements. Notre prière, à la fois sage et fervente, doit être attente de Dieu, jusqu’à ce que Dieu vienne et visite notre âme par toutes ses voies d’accès, tous ses sentiers, tous ses sens. Trêve de nos silences, de nos gémissements et de nos sanglots : ne cherchons dans la prière que l’étreinte de Dieu.

Dans le travail, n’employons-nous pas tout notre corps à l’effort ? Tous nos membres n’y collaborent-ils pas ? Que notre âme elle aussi se consacre tout entière à sa prière et à l’amour du Seigneur ; qu’elle ne se laisse pas distraire ni tirailler par ses pensées ; qu’elle se fasse pleine attente du Christ. Alors le Christ l’illuminera, il lui enseignera la prière véritable, il lui donnera la supplique pure et spirituelle qui est selon Dieu, l’adoration « en esprit et en vérité » (Jn 4,24).

Celui qui exerce un commerce ne cherche pas simplement à réaliser un gain. Il s’efforce aussi par tous les moyens de le grossir et de l’accroître. Il entreprend de nouveaux voyages et renonce à ceux qui lui semblent sans profit ; il ne part qu’avec l’espérance d’une affaire. Comme lui, sachons conduire notre âme sur les voies les plus diverses et les plus opportunes, et nous acquerrons, ô gain suprême et véritable, ce Dieu qui nous apprend à prier dans la vérité.

Le Seigneur se pose dans une âme fervente, il en fait son trône de gloire, il s’y assied et y demeure.

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