Archive pour octobre, 2016

HOMÉLIE – TOUSSAINT 2011

31 octobre, 2016

http://www.paroissequiberon.com/homelie/homelietoussaint.html

HOMÉLIE – TOUSSAINT 2011

HOMÉLIE - TOUSSAINT 2011 dans HOMÉLIE SERMON ET..♥♥♥ allsaints-johnaugustswanson-2006

Cette fête de la Toussaint c’est un peu comme une journée porte ouverte. Nous savons comment cela se passe : quand on veut faire connaître une école, une association, une entreprise, oàn organise ce genre d’opération. On présente l’historique avec des panneaux, des photos, on montre les activités réalisées. On expose aussi les projets en cours et ceux qui sont à venir.
Toutes proportions gardées, on pourrait dire que cette fête de tous les saints ressemble à une opération porte ouverte de l’Eglise de Jésus-Christ. Nous sommes invités à visiter son passé, à regarder son présent et à nous projeter vers l’avenir. Cette fête est un rendez-vous avec les hommes et les femmes de tous les temps qui sont à l’honneur de la famille du Christ et de l’humanité.
Aujourd’hui, l’Eglise est heureuse de nous montrer tous ses enfants. Nous les retrouvons tous dans cette foule immense que nous présente la première lecture. Elle est fière d’eux car ils ont vécu au mieux les béatitudes de l’évangile. Nous pensons à tous ceux et celles qui ont marqué l’histoire humaine et chrétienne, les apôtres, les martyrs, saint François, sainte Thérèse, saint Dominique, Jean-Paul 2, Mère Teresa…. C’est une grande foule, impossible à dénombrer.
Cette foule ne se limite pas à ceux qui ont leur nom dans les calendriers ou leur statue dans les églises. Parmi eux, il faut compter aussi ceux de nos familles, de nos paroisses, tous ceux et celles qui ont aimé Dieu et leurs frères de leur mieux. C’étaient des gens comme nous. Ils ont connu la même vie, les mêmes souffrances, les mêmes difficultés et souvent les mêmes péchés que nous. C’est la foi et l’amour qu’ils avaient pour le Christ qui nous ont portés et nous portent encore. Ils nous ont transmis l’évangile et ses valeurs. Ils ne sont pas sur les autels mais ils ont leur place dans le Royaume de Dieu.
Quand l’évangile nous présente les saints qui nous ont précédé, ce n’est pas comme quand on présente de précieuses archives ni une galerie de portraits. Elle nous les propose comme des compagnons de route pour aujourd’hui. Ils nous soutiennent par leur exemple. Nous pouvons compter sur leurs prières pour nous et avec nous. Désormais, ils aiment en plénitude et ils sont intensément présents à Dieu et à l’humanité.
Saint Jean nous parle d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle. C’est, pour lui, une manière de présenter l’avenir du monde et celui de l’Eglise. Il nous guide sur les sentiers du futur vers lequel nous allons. Avec Jésus, nous sommes tous appelés à partager le triomphe des saints.
En ce jour de Toussaint, St Jean nous fait spectateur de la fête éternelle à laquelle nous sommes tous invités. Il annonce la fin du temps des larmes, de la peur, des souffrances et de la mort. L’apocalypse c’est d’abord une bonne nouvelle, un message d’espérance qui nous rejoint tous. Nous sommes appelés au bonheur et à la vie. Dieu veut rassembler tous ses enfants libres et sauvés. Pour le moment, nous sommes en route ; « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. » La vraie dimension de notre existence est entrevue dans la fête de tous les saints. Le but de notre vie ne se limite pas au présent ni au matériel. Notre vocation est d’entrer dans cette lumière pour laquelle nous sommes tous faits.
Cette journée porte ouverte à laquelle nous prenons part est aussi une offre de service proposée par le Seigneur lui-même. La sainteté c’est d’abord un don de Dieu qu’il nous faut accueillir. Le salut que le Christ nous propose est offert à tous. Personne n’en est exclu. Tous, même les plus grands pécheurs peuvent être sauvés.
C’est à nous qu’il revient d’écrire les pages actuelles de la sainteté. Nous sommes là avec nos lourdeurs, nos grandeurs et nos petitesses. Nous sommes également capables de fidélités audacieuses, de réponses généreuses aux défis de notre temps. Marie, la Reine de tous les saints est toujours là pour nous ramener inlassablement à ce chemin de sainteté. C’est avec elle que les saints ont appris à tout recevoir comme un don gratuit du Fils et c’est avec elle qu’ils vivent actuellement cachés dans le secret du Père.
En union avec cette foule immense des saints du ciel, en union avec tous les chrétiens du monde entier, nous chantons notre action de grâce au Seigneur. Nous lui demandons de nous aider à suivre leur exemple, leur fidélité. Si le Christ nous appelle c’est pour rejoindre la foule immense de ceux qui nous ont précédés dans son royaume.
« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse » nous dit Jésus. La raison de cette joie c’est le Royaume des cieux. Si nous donnons la priorité absolue à Dieu dans notre vie, si à cause de lui et de l’évangile nous sommes prêts à renoncer à tout ce qui accapare notre vie, nous trouverons le vrai bonheur.
Quand un visiteur arrive, on l’accueille en lui disant : » Finissez d’entrer ! » C’est exactement ce que le seigneur nous dit en cette journée porte ouverte de la sainteté : » Finissez d’entrer et soyez les bienvenus ! »

Père Bernard PLISSON.

PREMIERE LECTURE – Livre du livre de la Sagesse 11,

29 octobre, 2016

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016

PREMIERE LECTURE – Livre du livre de la Sagesse 11, 22 – 12 , 2

PREMIERE LECTURE – Livre du livre de la Sagesse 11, dans biblique 397dabf4ad5dcb49994845ce3c941d8d

11, 22 Seigneur, le monde entier est devant toi
comme un rien sur la balance,
comme la goutte de rosée matinale
qui descend sur la terre.
23 Pourtant, tu as pitié de tous les hommes,
parce que tu peux tout.
Tu fermes les yeux sur leurs péchés,
pour qu’ils se convertissent.
24 Tu aimes en effet tout ce qui existe,
tu n’as de répulsion envers aucune de tes oeuvres ;
si tu avais haï quoi que ce soit,
tu ne l’aurais pas créé.
25 Comment aurait-il subsisté,
si tu ne l’avais pas voulu ?
Comment serait-il resté vivant,
si tu ne l’avais pas appelé ?
26 En fait, tu épargnes tous les êtres,
parce qu’ils sont à toi,
Maître qui aimes les vivants,
12, 1 toi dont le souffle impérissable les anime tous.
2 Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu,
tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent,
pour qu’ils se détournent du mal,
et croient en toi, Seigneur.

Il est superbe ce texte ! Tout entier rédigé à la deuxième personne, comme une prière : ce n’est pas une méditation sur Dieu, c’est une parole adressée à Dieu, une parole de gratitude ; et ce genre littéraire tout à fait particulier nous donne un texte très émouvant. Plutôt que « gratitude », il faudrait dire « reconnaissance » au double sens du terme ; dans la « reconnaissance », il y a deux choses : il y a d’abord la connaissance et parce qu’il y a la connaissance, il peut y avoir la gratitude ; Israël a reçu ce privilège extraordinaire de la Révélation et donc d’une certaine connaissance et reconnaissance de Dieu. Or le livre de la Sagesse est un texte très tardif (il a été écrit seulement dans les années 50 av.J.C.) ; cela veut dire qu’il vient au terme de l’histoire biblique et qu’il a bénéficié de toute la maturation de la foi d’Israël ; on ne s’étonne donc pas d’y trouver une sorte de synthèse de toutes les découvertes que le peuple élu a faites au long des siècles.
Le texte que nous lisons ici est une hymne adressée au Dieu créateur ; « Le monde entier est devant toi comme le poids infime qui déséquilibre une balance, comme la goutte de rosée matinale qui descend vers le sol ». Images superbes pour dire notre petitesse devant Dieu : l’univers entier et l’humanité comme une minuscule goutte de rosée face à la grandeur de Dieu ! Spontanément, cette conscience de la puissance de Dieu et de notre propre impuissance pourrait nous remplir de peur : historiquement, c’est certainement le premier sens de l’expression « crainte de Dieu ». Mais Dieu s’est révélé progressivement à Israël comme celui dont il ne faut pas avoir peur.
Car la première découverte d’Israël, on le sait bien, ou si l’on préfère, le premier article du credo d’Israël c’est « Dieu libère son peuple », Dieu accompagne son peuple dans son entreprise de libération, et cela gratuitement, sans aucun mérite du peuple, simplement par amour. La foi d’Israël est née de cette expérience vécue de l’Alliance avec ce Dieu qui libère, le Dieu de l’Exode, le « Dieu de tendresse et de fidélité », comme il s’est révélé lui-même à Moïse. Et donc, quand Israël réfléchit sur l’oeuvre de la Création, il l’envisage à partir de son expérience et il en déduit que la Création est elle aussi une oeuvre d’amour. Alors la peur n’est plus de mise : dans la foi, Israël garde une grande conscience de sa petitesse, mais il sait que la puissance de Dieu n’est qu’amour. Et alors, petit à petit, l’expression « crainte de Dieu » a changé de sens. Désormais, au contraire, cette conscience de notre petitesse alimente une grande confiance.
Cette Révélation progressive accordée à Israël tout au long de son expérience d’Alliance avec Dieu affleure à plusieurs reprises dans ce passage d’aujourd’hui. En voici quelques traces : par exemple, nous lisons dans le livre de la Sagesse : « Tu aimes tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes oeuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé. Comment aurait-il subsisté si tu ne l’avais pas voulu ?… Maître qui aimes les vivants »… Il y a là un écho du merveilleux poème de la Création, au premier chapitre de la Genèse avec cette phrase qui revient comme un refrain « Dieu vit que cela était bon ». D’un bout à l’autre, ce poème de la Genèse affirme que Dieu aime ses créatures.
« Maître qui aimes les vivants », cela veut dire aussi que la mort n’aura pas le dernier mot : c’est cette découverte que Dieu aime la vie et les vivants qui a progressivement amené Israël à croire à la résurrection des morts. « Toi, dont le souffle impérissable anime tous les êtres » : là encore il y a une résonance avec la Genèse, mais avec le chapitre 2 cette fois, le deuxième récit de création : « Le SEIGNEUR Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. » Magnifique image pour dire que l’homme vit suspendu au souffle de Dieu.
Mais surtout, ce qui suscite la gratitude du croyant, c’est que l’amour du Créateur résiste à toutes nos infidélités ; sa puissance n’est pas domination : pour nous, elle est soutien et relèvement ! C’est cela la vraie puissance : « Tu as pitié de tous les hommes parce que tu peux tout ». On sait bien que le pardon demande beaucoup plus de force que la vengeance ; un peu plus loin le livre de la Sagesse le dit très clairement : « Celui dont le pouvoir absolu est mis en doute fait montre de sa force… mais toi, Dieu, ta maîtrise sur tous te fait user de clémence envers tous » (Sg 12, 13-18). Si Dieu pardonne, c’est parce qu’il aime la vie et les vivants justement, et c’est pour qu’on vive : « Tu as pitié de tous les hommes parce que tu peux tout… Tu fermes les yeux sur leurs péchés POUR qu’ils se convertissent… Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu, tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent POUR qu’ils se détournent du mal et qu’ils puissent croire en toi. » On entend là un écho du livre d’Ezéchiel : « Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ez 18, 23).
Autre écho : le livre de la Sagesse dit « Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu, tu les avertis » ; le livre du Deutéronome comparait la patiente pédagogie de Dieu envers son peuple à celle d’un père « Le SEIGNEUR ton Dieu faisait ton éducation comme un homme fait celle de son fils » (Dt 8, 5). Force est bien d’admettre que Dieu n’a pas fini de déployer sa patience à notre égard, que sa pédagogie n’est pas terminée, qu’il reste beaucoup à faire pour que nous soyons vraiment détournés du mal… mais il a toute la patience qu’il faut. Comme dit Saint Pierre, « Pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour ».
——————————-
Compléments
– Sg 11, 23 : « Tu as pitié de tous les hommes parce que tu peux tout. » Un peu plus loin, l’auteur développe : « Celui dont le pouvoir absolu est mis en doute fait montre de sa force… mais toi, Dieu, ta maîtrise sur tous te fait user de clémence envers tous. » (Sg 12, 13-18). Dans le film « La liste de Schindler », il y a un moment très intense où le héros du film, Schindler, est en face du chef du camp de concentration : le chef du camp a le pouvoir de vie et de mort sur les prisonniers et, à cet instant précis, il a envie de tuer un jeune garçon. Schindler lui explique qu’il serait beaucoup plus grand en usant de son pouvoir pour faire vivre que pour faire mourir.
– Sg 11, 26 : « Maître qui aimes la vie » : cela veut dire que les solutions de mort sont contraires au projet de Dieu.

HOMÉLIE DU 31E DIMANCHE ORDINAIRE C

28 octobre, 2016

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIE DU 31E DIMANCHE ORDINAIRE C

HOMÉLIE DU 31E DIMANCHE ORDINAIRE C dans HOMÉLIE SERMON ET..♥♥♥ 2'%20Jesus%20zachee%20petit

 

Sg 11, 23 – 12,2 ; 2 Th 1, 11 – 2,2 ; Lc 19, 1-10

Les stratèges en chambre sont légion. Nous aimons volontiers jouer au chef d’état-major et au premier ministre, à l’évêque et au pape. Confortablement installés et le verre à la main, nous livrons des combats d’idées, nous gagnons des batailles de mots sans risque ni danger. Nous refaisons ainsi régulièrement le monde et la nation, la cité et l’Eglise, avec un succès garanti et à peu de frais. Après de telles victoires, on se sent incontestablement meilleur.
Réformateurs intransigeants et juges impitoyables, nous collons volontiers des étiquettes, nous classons par catégorie : bons d’un côté, mauvais de l’autre, gens de gauche et de droite, intelligents et bornés, élite et masse. Il y a aussi les croyants et les athées, ceux qui fréquentent l’église et ceux qui ne pratiquent pas. Tout cela est clair, précis, bien à sa place. Un avantage incontestable : nous sommes toujours situés dans la meilleure des catégories, dignes d’éloges et candidats permanents au prix de vertu.
Sur le parcours que doit emprunter le Christ, nous sommes au premier rang des partisans et des admirateurs, les bras chargés de fleurs, la bouche remplie de louanges. Nous allons pouvoir l’applaudir, croiser son regard, le toucher, hurler son nom. Quel honneur et quelle joie, quel privilège aussi pour ceux qui le recevront à table !
Maintenant, il est là, parole et vie, Dieu fait homme, vérité et sagesse. Jésus s’arrête. La foule retient son souffle et fait silence. Le maître a levé les yeux et des centaines d’yeux se lèvent. « Zachée, descends, il faut que j’aille chez toi ! ». C’est la consternation. « Tous récriminaient ». Comment, en effet, ne pas être profondément scandalisé de voir le prophète s’adresser au chef des collecteurs d’impôts, symbole méprisé de la corruption et de la collaboration avec l’occupant ! Un riche de surcroît, nourri de l’argent des pauvres. Et Jésus s’invite chez lui. Il est allé manger et loger chez un pécheur public ! Où vont donc la religion, la morale et les convenances ?
Ieshoua qui ne manque aucune occasion de rectifier ce qui est tordu a tout simplement choisi le pécheur conscient de l’être et sa capacité d’accueil sincère. Il a refusé par contre les applaudissements superficiels et la prétention de ceux qui se croyaient justes.
Le geste inattendu et bienveillant du prophète a bouleversé le petit homme méprisé. Il reconnaît ses fautes et décide sur le champ de changer de conduite. Ses torts, il les réparera, non pas selon les limites de la loi, mais dans la générosité de l’amour dont il vient lui-même de bénéficier.
Le voici donc libéré des chaînes de l’avarice et de la passion du profit. Désormais, « l’autre » ne sera plus objet de convoitise ou brebis à tondre, mais un frère ou une sœur à respecter.
Contrit et repentant, il produit aussitôt des fruits de pénitence et de conversion. Zachée était mort, et le voici qui renaît à une vie nouvelle. L’exclu, le marginal, que les justes montrent du doigt et méprisent de leur jugement, est déclaré par Jésus authentique fils d’Abraham. Le monde à l’envers !
C’est à nous, les disciples et les fidèles, que la leçon est donnée. Car Dieu, comme l’explique la première lecture, nous reprend peu à peu, nous avertit et nous rappelle en quoi nous péchons, pour que nous puissions nous détourner du mal et vraiment croire en lui.
Nous sommes d’ailleurs invités par Jésus à la rencontre et au repas de l’eucharistie… Mais peut-être ne sommes-nous pas aussi pressés et enthousiastes que Zachée pour nous y rendre ? Au cours du banquet, la Parole de Dieu aussi nous interpelle. Et c’est peut-être avec joie que nous la recevons, devenue pain, dans l’intimité de la communion. Sommes-nous cependant bouleversés comme Zachée, au point d’être transformés et de changer comme lui quelque chose dans notre vie ?

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

REVELATION 22_01-ALPHA AND OMEGA

27 octobre, 2016

REVELATION 22_01-ALPHA AND OMEGA dans images sacrée 12%20FRESCOE%20ENGLISH%20CHRIST%20IN%20MAJESTY%20GLOUCESTER

http://www.artbible.net/2NT/REVELATION%2022_01-ALPHA%20AND%20OMEGA%20…%20APOCALYPSE%2022/slides/12%20FRESCOE%20ENGLISH%20CHRIST%20IN%20MAJESTY%20GLOUCESTER.html

BENOÎT XVI – ESCHATOLOGIE – L’ATTENTE DE LA PAROUSIE DANS L’ENSEIGNEMENT DE SAINT PAUL

27 octobre, 2016

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20081112.html

BENOÎT XVI – ESCHATOLOGIE – L’ATTENTE DE LA PAROUSIE DANS L’ENSEIGNEMENT DE SAINT PAUL

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 12 novembre 2008

Chers frères et sœurs,

Le thème de la résurrection, sur lequel nous nous sommes arrêtés la semaine dernière, ouvre une nouvelle perspective, celle de l’attente du retour du Seigneur, et nous conduit donc à réfléchir sur le rapport entre le temps présent, temps de l’Eglise et du Royaume du Christ, et l’avenir (éschaton) qui nous attend, lorsque le Christ remettra le Royaume au Père (cf. 1 Co 15, 24). Chaque discours chrétien sur les choses ultimes, appelé eschatologie, part toujours de l’événement de la résurrection: dans cet événement les choses ultimes sont déjà commencées et, dans un certain sens, déjà présentes.
C’est probablement en l’an 52 que Paul a écrit la première de ses lettres, la première Lettre aux Thessaloniciens, où il parle de ce retour de Jésus, appelé parousie, avent, présence nouvelle, définitive et manifeste (cf. 4, 13-18). Aux Thessaloniciens, qui ont leurs doutes et leurs problèmes, l’Apôtre écrit ainsi: « Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité; de même, nous le croyons, ceux qui se sont endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils » (4, 14). Et il poursuit: « Les morts unis au Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu’eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur » (4, 16-17). Paul décrit la parousie du Christ avec un ton très vif et avec des images symboliques qui transmettent cependant un message simple et profond: à la fin nous serons toujours avec le Seigneur. Tel est, au-delà des images, le message essentiel: notre avenir est « être avec le Seigneur »; en tant que croyants dans notre vie nous sommes déjà avec le Seigneur; notre avenir, la vie éternelle, est déjà commencé.
Dans la deuxième Lettre aux Thessaloniciens Paul change la perspective; il parle des événements négatifs qui devront précéder l’événement final et conclusif. Il ne faut pas se laisser tromper – dit-il – comme si le jour du Seigneur était vraiment imminent, selon un calcul chronologique: « Frères, nous voulons vous demander une chose, au sujet de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui: si on nous attribue une révélation, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n’allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer. Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière » (2, 1-3). La suite de ce texte annonce qu’avant l’arrivée du Seigneur il y aura l’apostasie et que devra se révéler « l’homme de l’impiété », le « fils de perdition » (2, 3), qui n’est pas mieux défini et que la tradition appellera par la suite l’antéchrist. Mais l’intention de cette lettre de saint Paul est avant tout pratique; il écrit: « Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cette consigne: si quelqu’un ne veut pas travailler qu’il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire. A ceux-la nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel: qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné » (3, 10-12). En d’autres termes, l’attente de la parousie de Jésus ne dispense pas de l’engagement dans ce monde, mais au contraire crée une responsabilité devant le Juge divin à propos de nos actions dans ce monde. C’est justement ainsi que grandit notre responsabilité de travailler dans et pour ce monde. Nous verrons la même chose dimanche prochain dans l’évangile des talents, où le Seigneur nous dit qu’il nous a confié des talents à tous et que le Juge en demandera des comptes en disant: Avez-vous porté du fruit? L’attente du retour implique donc une responsabilité pour ce monde.
La même chose et le même lien entre parousie – retour du Juge/Sauveur – et notre engagement dans notre vie apparaît dans un autre contexte et sous de nouveaux aspects dans la Lettre aux Philippiens. Paul est en prison et attend la sentence qui peut le condamner à mort. Dans cette situation il pense à sa future présence auprès du Seigneur, mais il pense aussi à la communauté de Philippes qui a besoin de son père, de Paul, et écrit: « En effet, pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j’arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux: je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c’est bien cela le meilleur; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. J’en suis fermement convaincu; je sais donc que je resterai, et que je continuerai à être avec vous tous pour votre progrès et votre joie dans la foi. Ainsi, quand je serai de retour parmi vous, vous aurez en moi un nouveau motif d’orgueil dans le Christ Jésus » (1, 21-26). Paul n’a pas peur de la mort, au contraire: elle implique en effet d’être complètement avec le Christ. Mais Paul participe également des sentiments du Christ, qui n’a pas vécu pour lui-même, mais pour nous. Vivre pour les autres devient le programme de sa vie et démontre ainsi sa disponibilité parfaite à la volonté de Dieu, à ce que Dieu décidera. Il est surtout disponible, même à l’avenir, à vivre sur cette terre pour les autres, à vivre pour le Christ, à vivre pour sa présence vivante et ainsi pour le renouveau du monde. Nous voyons que cette présence auprès du Christ crée une grande liberté intérieure: liberté devant la menace de la mort, mais liberté aussi face à tous les engagements et toutes les souffrances de la vie. Il est simplement disponible pour Dieu et réellement libre.
Et interrogeons nous à présent, après avoir examiné les différents aspects de l’attente de la parousie du Christ: quelles sont les attitudes fondamentales du chrétien face aux choses ultimes: la mort, la fin du monde? La première attitude est la certitude que Jésus est ressuscité, est avec le Père et est ainsi justement avec nous, pour toujours. Et personne n’est plus fort que le Christ, parce qu’il est avec le Père, parce qu’il est avec nous. Nous nous sentons ainsi plus sûrs, libérés de la peur. Cela était un effet essentiel de la prédication chrétienne. La peur des esprits, des divinités était répandue dans tout le monde antique. Et aujourd’hui également les missionnaires trouvent la peur des esprits, des puissance négatives qui nous menacent, mêlés à de nombreux éléments positifs des religions naturelles. Le Christ vit, a vaincu la mort et a vaincu tous ces pouvoirs. Nous vivons dans cette certitude, dans cette liberté, dans cette joie. C’est le premier aspect de notre vie concernant l’avenir.
En deuxième lieu la certitude que le Christ est avec moi. Et comme dans le Christ le monde à venir est déjà commencé, cela nous donne aussi la certitude de l’espérance. L’avenir n’est pas un trou noir dans lequel personne ne s’oriente. Il n’en est pas ainsi. Sans le Christ, l’avenir est sombre même pour le monde d’aujourd’hui, il y a une grande crainte de l’avenir. Le chrétien sait que la lumière du Christ est plus forte, aussi vit-il dans une espérance qui n’est pas vague, dans une espérance qui donne de l’assurance et du courage pour affronter l’avenir.
Enfin, la troisième attitude. Le Juge qui revient – il est juge et sauveur en même temps – nous a laissé l’engagement de vivre dans ce monde selon son mode de vie. Il nous a remis ses talents. Aussi notre troisième attitude est-elle: une responsabilité pour le monde, pour nos frères face au Christ, et en même temps également une certitude de sa miséricorde. Les deux choses sont importantes. Nous ne vivons pas comme si le bien et le mal étaient égaux, parce que Dieu seul peut être miséricordieux. Il serait trompeur de dire cela. En réalité, nous vivons dans une grande responsabilité. Nous avons nos talents, nous sommes chargés de travailler pour que ce monde s’ouvre au Christ, soit renouvelé. Mais même en travaillant et en sachant dans notre responsabilité que Dieu est un vrai juge, nous sommes également certains que ce juge est bon, nous connaissons son visage, le visage du Christ ressuscité, du Christ crucifié pour nous. Aussi pouvons-nous être sûrs de sa bonté et aller de l’avant avec un grand courage.
Un autre élément de l’enseignement paulinien concernant l’eschatologie est celui de l’universalité de l’appel à la foi, qui réunit les Juifs et les Gentils, c’est-à-dire les païens, comme signe et anticipation de la réalité future, ce qui nous permet de dire que nous siégeons déjà dans les cieux avec Jésus Christ, mais pour montrer dans les siècles futurs la richesse de la grâce (cf. Ep 2, 6sq): l’après devient un avant pour mettre en évidence l’état de début de réalisation dans lequel nous vivons. Cela rend tolérables les souffrances du moment présent, qui ne sont cependant pas comparables à la gloire future (cf. Rm 8, 18). Nous marchons dans la foi et non dans une vision, et même s’il était préférable de partir en exil du corps et d’habiter auprès du Seigneur, ce qui compte en définitive, que l’on demeure dans le corps ou que l’on en sorte, est qu’on Lui soit agréables (cf. 2 Co 5, 7-9).
Enfin, un dernier point qui peut nous paraître un peu difficile. Saint Paul en conclusion de sa première Lettre aux Corinthiens, répète et fait dire aux Corinthiens une prière née dans les premières communautés chrétiennes de la région palestinienne: Maranà, thà! qui signifie littéralement « Notre Seigneur, viens! » (16, 22). C’était la prière de la première chrétienté et le dernier livre du Nouveau Testament, l’Apocalypse, se termine lui aussi par cette prière: « Seigneur, viens! ». Pouvons-nous nous aussi prier ainsi? Il me semble que pour nous aujourd’hui, dans notre vie, dans notre monde, il est difficile de prier sincèrement pour que périsse ce monde, pour que vienne la nouvelle Jérusalem, pour que vienne le jugement dernier et le juge, le Christ. Je pense que si sincèrement nous n’osons pas prier ainsi pour de nombreux motifs, nous pouvons cependant également dire d’une manière juste et correcte, avec la première chrétienté: « Viens, Seigneur Jésus! ». Bien sûr nous ne voulons pas qu’arrive la fin du monde. Mais d’autre part, nous voulons également que se termine ce monde injuste. Nous voulons également que le monde soit fondamentalement changé, que commence la civilisation de l’amour, qu’arrive un monde de justice, de paix, sans violence, sans faim. Nous voulons tout cela: et comment cela pourrait-il arriver sans la présence du Christ? Sans la présence du Christ, un monde réellement juste et renouvelé n’arrivera jamais. Et même si d’une autre manière, totalement et en profondeur, nous pouvons et nous devons dire nous aussi, avec une grande urgence dans les circonstances de notre époque: Viens, Seigneur! Viens à ta manière, selon les manières que tu connais. Viens où règnent l’injustice et la violence. Viens dans les camps de réfugiés, au Darfour, au Nord-Kivu, dans de nombreuses parties du monde. Viens où règne la drogue. Viens également parmi ces riches qui t’ont oublié, qui vivent seulement pour eux-mêmes. Viens là où tu n’es pas connu. Viens à ta manière et renouvelle le monde d’aujourd’hui. Viens également dans nos cœurs, viens et renouvelle notre vie, viens dans notre cœur pour que nous-mêmes puissions devenir lumière de Dieu, ta présence. Prions en ce sens avec saint Paul: Maranà, thà! « Viens, Seigneur Jésus! ». Et prions pour que le Christ soit réellement présent aujourd’hui dans notre monde et le renouvelle.

Lectio divina

26 octobre, 2016

unnamed>

PAPE FRANÇOIS -33. DAR À MANGER AUX AFFAMÉS. DONNER À BOIRE À LA SOIF (TESTE ITALIEN)

26 octobre, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2016/documents/papa-francesco_20161019_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS -33. DAR À MANGER AUX AFFAMÉS. DONNER À BOIRE À LA SOIF (TESTE ITALIEN)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 19 octobre 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’une des conséquences du soit- disant « bien-être » est celle de pousser les personnes à se refermer sur elles-mêmes, les rendant insensibles aux exigences des autres. On fait tout pour les tromper, leur présentant des modèles de vie éphémères, qui disparaissent après quelques années, comme si notre vie était une mode à suivre et à changer à chaque saison. Il n’en est rien. La réalité doit être accueillie et affrontée pour ce qu’elle est et souvent, elle nous présente des situations de besoin urgent. C’est pour cela que, parmi les œuvres de miséricorde, se trouve le rappel à la faim et à la soif : donner à manger à ceux qui ont faim — ils sont si nombreux aujourd’hui — et à boire à ceux qui ont soif. Combien de fois les médias nous parlent de populations qui souffrent du manque de nourriture et d’eau, avec de graves conséquences en particulier pour les enfants.
Face à certaines nouvelles et en particulier à certaines images, l’opinion publique se sent touchée et à chaque fois, des campagnes d’aide sont lancées pour encourager la solidarité. Les dons sont généreux et de cette façon, on peut contribuer à soulager les souffrances de nombreuses personnes. Cette forme de charité est importante, mais sans doute ne nous touche-t-elle pas directement. En revanche, quand, en marchant dans la rue, nous rencontrons une personne dans le besoin, ou qu’un pauvre vient frapper à notre porte, c’est très différent, parce que je ne me trouve plus devant une image, mais nous sommes touchés en personne. Il n’y a plus aucune distance entre lui ou elle et moi, et je me sens interpellé. La pauvreté abstraite ne nous interpelle pas, mais elle nous fait réfléchir, elle nous fait nous plaindre : mais quand nous voyons la pauvreté dans la chair d’un homme, d’une femme, d’un enfant, cela nous interpelle! D’où cette habitude que nous avons de fuir devant ceux qui sont dans le besoin, de ne pas nous approcher d’eux, en masquant un peu la réalité des personnes dans le besoin avec les habitudes à la mode pour nous éloigner d’elles. Il n’y a plus aucune distance entre le pauvre et moi quand je le rencontre. Dans ces cas, quelle est ma réaction? Est-ce que je détourne le regard et je passe mon chemin? Ou bien est-ce que je m’arrête pour parler et je m’intéresse à sa situation? Et si tu fais cela, il y aura certainement quelqu’un qui dira : « Il est fou celui-là de parler à un pauvre! ». Est-ce que je vois si je peux accueillir d’une façon ou d’une autre cette personne ou est-ce que je cherche à m’en libérer le plus vite possible? Mais peut-être ne demande-t-elle que le nécessaire : quelque chose à manger et à boire. Pensons un instant : combien de fois récitons-nous le « Notre-Père » et pourtant, nous ne faisons pas véritablement attention à ces mots : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».
Dans la Bible, un Psaume dit que Dieu est celui qui « à toute chair [...] donne le pain » (136, 25). L’expérience de la faim est difficile. Ceux qui ont vécu des périodes de guerre et de famine en savent quelque chose. Pourtant, cette expérience se répète chaque jour et coexiste avec l’abondance et le gaspillage. Les paroles de l’apôtre Jacques sont toujours actuelles : « A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : “J’ai la foi”, s’il n’a pas les œuvres? La foi peut-elle le sauver? Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l’un d’entre vous leur dise : “Allez en paix, réchauffez-vous, rassasiez-vous”, sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il? Ainsi en est-il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte » (2, 14-17), parce qu’elle est incapable d’accomplir des œuvres, de faire la charité, d’aimer. Il y a toujours quelqu’un qui a faim et soif et qui a besoin de moi. Je ne peux déléguer personne d’autre. Ce pauvre a besoin de moi, de mon aide, de mon engagement. Nous sommes tous concernés par cela.
C’est également l’enseignement de la page de l’ Évangile dans laquelle Jésus, voyant tant de gens qui le suivaient depuis des heures, demande à ses disciples : « Où achèterons-nous des pains pour que mangent ces gens? » (Jn 6, 5). Et les disciples répondent : « C’est impossible, il vaut mieux que tu les renvoies… ». En revanche, Jésus leur dit : « Non. Donnez-leur vous-mêmes à manger » (cf. Mc 14, 16). Il se fait donner les quelques pains et poissons qu’ils avaient avec eux, les bénit, les rompt et les fait distribuer à tous. C’est une leçon très importante pour nous. Il nous dit que le peu que nous avons, si nous le confions aux mains de Jésus et que nous le partageons avec foi, devient une richesse surabondante.
Le Pape Benoît XVI, dans l’encyclique Caritas in veritate, affirme : « Donner à manger aux affamés est un impératif éthique pour l’ Église universelle. [...] Le droit à l’alimentation, de même que le droit à l’eau, revêtent un rôle important pour l’acquisition d’autres droits. [...] Il est donc nécessaire que se forme une conscience solidaire qui considère l’alimentation et l’accès à l’eau comme des droits universels de tous les êtres humains, sans distinction ni discrimination » (n. 27). N’oublions pas les paroles de Jésus : « Je suis le pain de vie » (Jn 6, 35) et « si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi » (Jn 7, 37). Ces paroles sont pour nous tous croyants une provocation, une provocation à reconnaître que notre relation avec Dieu, un Dieu qui a révélé en Jésus son visage de miséricorde, passe par l’acte de donner à manger à ceux qui ont faim et de donner à boire à ceux qui ont soif.
Frères et sœurs, une des conséquences de ce qu’on appelle le « bien-être » est de conduire les personnes à se replier sur soi, les rendant insensibles aux besoins d’autrui. Parmi les œuvres de miséricorde se trouve le devoir de donner à manger à celui qui a faim et à boire à celui qui a soif. Il est certes important de participer aux campagnes de solidarité qui nous sont proposées. Cependant, cette forme de charité ne nous implique pas directement, comme lorsque nous rencontrons dans la rue une personne dans le besoin ou qu’un pauvre frappe à notre porte. Quelle est alors ma réaction? Est-ce que je détourne le regard ou bien est-ce que je m’intéresse à son état et prend le temps de lui parler? Si elle n’est pas suivie par les œuvres notre foi est morte. Alors que, chaque jour, à côté de l’abondance et du gaspillage se répète l’expérience de ceux qui ont faim, nous ne pouvons pas déléguer à d’autres : ce pauvre que je rencontre a besoin de moi, de mon aide, de ma parole et de mon engagement. Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres du diocèse d’Orléans accompagnés par Mgr Jacques Blaquart, et les autres personnes venus de France, de Suisse et de Belgique.
Chers frères, le peu que nous avons, si nous le remettons dans les mains de Jésus en le partageant avec les autres avec foi, devient une richesse surabondante. Par notre générosité n’ayons pas peur d’être, pour nos frères, la révélation de la miséricorde du Père. Que Dieu vous bénisse !

le visage du Christ sur la croix

25 octobre, 2016

volto di cristo in croce 120

PAPE FRANÇOIS – Les œuvres de miséricorde, corporelle et spirituelle (teste italien)

25 octobre, 2016

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2016/documents/papa-francesco_20161012_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – Les œuvres de miséricorde, corporelle et spirituelle (teste italien)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 12 octobre 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

Au cours des catéchèses précédentes, nous avons pénétré petit à petit le grand mystère de la miséricorde de Dieu. Nous avons médité sur l’action du Père dans l’Ancien Testament puis, à travers les récits évangéliques, nous avons vu que Jésus, dans ses paroles et dans ses gestes, est l’incarnation de la miséricorde. A son tour, il a enseigné à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme le Père » (Lc 6, 36). Il s’agit d’un engagement qui interpelle la conscience et l’action de tout chrétien. En effet, il ne suffit pas de faire l’expérience de la miséricorde de Dieu dans sa propre vie ; il faut également que quiconque la reçoit en devienne également le signe et l’instrument pour les autres. La miséricorde, en outre, n’est pas réservée uniquement à des moments particuliers, mais embrasse toute notre existence quotidienne.
Comment, donc, pouvons-nous être témoins de miséricorde? Ne pensons pas qu’il s’agit d’accomplir de grands efforts ou des gestes surhumains. Non, ce n’est pas cela. Le Seigneur nous indique une voie beaucoup plus simple, faite de petits gestes qui ont toutefois à ses yeux une grande valeur, au point qu’il nous a dit que c’est sur eux que nous serons jugés. En effet, l’une des plus belles pages de l’Évangile de Matthieu nous rapporte l’enseignement que nous pourrions considérer en quelque sorte comme le « testament de Jésus » de la part de l’évangéliste, qui fit directement l’expérience sur lui de l’action de la miséricorde. Jésus dit que chaque fois que nous donnons à manger à ceux qui ont faim et à boire à ceux qui ont soif, que nous vêtons une personne nue et que nous accueillons un étranger, que nous visitons un malade ou un prisonnier, c’est à lui que nous le faisons (cf. Mt 25, 31-46). L’Église a appelé ces gestes « œuvres de miséricorde corporelles » , parce qu’ils portent secours aux personnes dans leurs nécessités matérielles.
Il y a toutefois aussi sept autres œuvres de miséricorde dites « spirituelles » , qui concernent d’autres exigences également importantes, surtout aujourd’hui, parce qu’elles touchent l’intimité des personnes et font souvent davantage souffrir. Nous nous souvenons tous certainement de l’une d’entre elles, qui est entrée dans le langage courant : « Supporter patiemment les personnes ennuyeuses » . Et il y en a ; il y en a des personnes ennuyeuses! Cela pourrait sembler une chose peu importante, qui nous fait sourire, mais elle contient en revanche un sentiment de profonde charité ; et il en est de même pour les six autres, qu’il est bon de rappeler : conseiller ceux qui sont dans le doute ; enseigner les ignorants ; avertir les pécheurs ; consoler les affligés ; pardonner les offenses ; prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Ce sont des choses de tous les jours! « Mais je suis affligé… » — « Mais Dieu t’aidera, je n’ai pas le temps… » . Non! Je m’arrête, je l’écoute, je perds du temps et je le console, cela est un geste de miséricorde et cela n’est pas seulement fait à lui, c’est fait à Jésus!
Au cours des prochaines catéchèses, nous nous arrêterons sur ces œuvres, que l’Église nous présente comme la façon concrète de vivre la miséricorde. Au cours des siècles, tant de personnes simples les ont mises en pratique, apportant ainsi un authentique témoignage de la foi. D’ailleurs, l’Église, fidèle à son Seigneur, nourrit un amour préférentiel pour les plus faibles. Souvent, ce sont les personnes les plus proches de nous qui ont besoin de notre aide. Nous ne devons pas aller à la recherche de je ne sais quelle entreprise à réaliser. Il vaut mieux commencer par celles qui sont plus simples, que le Seigneur nous indique comme les plus urgentes. Dans un monde malheureusement atteint par le virus de l’indifférence, les œuvres de miséricorde sont le meilleur antidote. En effet, elles nous éduquent à l’attention envers les exigences les plus élémentaires de nos « frères plus petits » (Mt 25, 40), dans lesquels est présent Jésus. Jésus est toujours présent là. Là où il existe un besoin, une personne qui a un besoin, qu’il soit matériel ou spirituel, Jésus est là. Reconnaître son visage dans celui qui est dans le besoin est un véritable défi contre l’indifférence. Cela nous permet d’être toujours vigilants, en évitant que le Christ passe à côté de nous sans que nous le reconnaissions. La phrase de saint Augustin nous revient à l’esprit : « Timeo Iesum transeuntem » (Serm. 88, 14, 13), « J’ai peur que le Seigneur passe » et que je ne le reconnaisse pas, que le Seigneur passe devant moi dans l’une de ces personnes petites, dans le besoin, et que je ne m’aperçoive pas que c’est Jésus. J’ai peur que le Seigneur passe et que je ne le reconnaisse pas! Je me suis demandé pourquoi saint Augustin a dit de craindre le passage de Jésus. La réponse, malheureusement, réside dans nos comportements : parce que souvent, nous sommes distraits, indifférents, et quand le Seigneur passe à côté de nous nous perdons l’occasion de le rencontrer.
Les œuvres de miséricorde réveillent en nous l’exigence et la capacité de rendre la foi vivante et active à travers la charité. Je suis convaincu qu’à travers ces simples gestes quotidiens, nous pouvons accomplir une véritable révolution culturelle, comme cela a eu lieu par le passé. Si chacun de nous, chaque jour, en accomplit une, cela sera une révolution dans le monde! Mais tous, chacun de nous. Combien de saints sont rappelés aujourd’hui encore non pas en raison des grandes œuvres qu’ils ont réalisées, mais en raison de la charité qu’ils ont su transmettre! Pensons à mère Teresa, récemment canonisée ; nous ne la rappelons pas en raison des nombreuses maisons qu’elles a ouvertes dans le monde, mais parce qu’elle se penchait sur chaque personne qu’elle trouvait dans la rue pour lui redonner sa dignité. Combien d’enfants abandonnés a-t-elle serrés dans ses bras ; combien de personnes mourantes a-t-elle accompagnées au seuil de l’éternité en les tenant par la main! Ces œuvres de miséricorde sont les traits du Visage de Jésus Christ qui prend soin de ses frères plus petits pour apporter à chacun la tendresse et la proximité de Dieu. Que l’Esprit Saint nous aide, que l’Esprit Saint éveille en nous le désir de vivre avec ce style de vie : en faire au moins une chaque jour, au moins! Apprenons à nouveau par cœur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles et demandons au Seigneur de nous aider à les mettre en pratique chaque jour et au moment où nous voyons Jésus dans une personne qui est dans le besoin.
Frères et sœurs, par sa parole et par ses gestes, Jésus est l’incarnation de la miséricorde du Père envers nous. Mais il ne suffit pas de faire l’expérience de cette miséricorde dans notre vie, nous devons en être les signes et les instruments pour les autres. Il ne s’agit pas d’accomplir des actions difficiles, mais plutôt de petits gestes qui ont une grande valeur aux yeux du Seigneur. Ces œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles dont nous parlerons les prochaines fois, sont des moyens concrets de vivre la miséricorde envers les personnes les plus faibles et qui sont, le plus souvent, toutes proches de nous. Au cours des siècles ces œuvres ont été mises en pratique par beaucoup de personnes simples qui ont donné ainsi un authentique témoignage de leur foi. Véritable remède contre le virus de l’indifférence, les œuvres de miséricorde réveillent en nous l’exigence et la capacité de rendre vive et opérante notre foi par la charité.
Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerinages des diocèses de Quimper, du Havre et de Cahors accompagnés de leurs évêques, le Studium de Notre-Dame de Vie, le lycée Saint Jean Hulst de Versailles, ainsi que les pèlerins venus de Haïti, de la République démocratique du Congo et de Suisse. Chers pèlerins, par la charité qu’ils expriment, de simples gestes de miséricorde peuvent accomplir une véritable révolution culturelle dont notre monde indifférent a besoin. Laissons le Saint-Esprit allumer en nous le désir de porter aux autres la tendresse et la proximité de Dieu. Que Dieu vous bénisse!
Demain 13 octobre est célébrée la journée internationale de la prévention des catastrophes, qui propose cette année comme thème : « Réduction de la mortalité » . En effet, les catastrophes naturelles pourraient être évitées ou tout au moins limitées, car leurs effets sont souvent dus au manque de protection de l’environnement de la part de l’homme. J’encourage donc à unir les efforts de façon clairvoyante dans la protection de notre maison commune, en promouvant une culture de prévention, avec l’aide notamment des nouvelles connaissances, en réduisant les risques pour les populations les plus vulnérables.

Pater noster

24 octobre, 2016

pater_noster pensieri

 

1234