Archive pour la catégorie 'Noël 2013'

SUR LES TRACES DES MAGES D’ORIENT

4 janvier, 2014

http://bible.archeologie.free.fr/roismages.html

SUR LES TRACES DES MAGES D’ORIENT

(BIB-ARCH.ORG)

« Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à son lever et nous sommes venus lui rendre hommage » (Mt. 2. 1-2).
Les mages qui avaient suivi l’étoile prophétique rendirent visite au roi de Judée Hérode le Grand. Ils le consultèrent au sujet du nouveau roi, et les prêtres leur indiquèrent la ville de Bethléem. Les mages se rendirent donc à Bethléem, où ils trouvèrent un enfant couché dans une crêche à qui ils offrirent des présents. A leur retour ils ne s’arrêtèrent pas chez Hérode, ce qui déplut fortement au roi. L’impitoyable monarque ordonna en représailles un infanticide général, destiné à éliminer le nouveau-né, mais celui-ci fut mis à l’abri en Egypte par ses parents et y demeura jusqu’à la mort d’Hérode (Mt. 2).
Le terrible forfait commis par le roi de Judée est conforme au caractère impitoyable du personnage tel qu’il apparaît dans l’Histoire. Quant aux mages, quelles motivations avaient poussé ces voyageurs de haut rang à se déplacer depuis un pays lointain pour s’incliner devant un enfant de Bethléem ? D’où venaient-ils ? Quel astre avaient-ils vu ? Aujourd’hui, leur identité et leur histoire se révèlent peu à peu.
L’évangile de Matthieu n’est pas le seul document d’époque à relater la visite de ces mages en Judée. Un témoignage moins connu nous vient de l’historien Flavius Josèphe (37-100), un prêtre juif qui tenta de promouvoir un rapprochement diplomatique entre les peuples juif et romain. Son oeuvre politique fut un échec, mais son travail d’historien constitue une source d’informations de première importance sur son époque. Elle est d’autant plus précieuse qu’il fait plusieurs fois référence au personnage de Jésus de Nazareth, et qu’il est le premier à le citer. Ainsi, dans son ouvrage « La guerre des Juifs », il parle des mages rendant visite à un enfant-roi dont la naissance est annoncé par une étoile, dans une version très proche de celle de Matthieu :
« Des sages venus de Perse visitent Hérode. « Nous venons de Perse, nos ancêtres ont recueilli des Chaldéens l’astronomie qui est notre science et notre art… » L’étoile leur est apparue et signifie la naissance d’un roi qui dominera sur l’Univers. L’étoile les conduit à Jérusalem mais disparaît. Hérode leur recommande de lui indiquer qui est la personne désignée par l’étoile, mais les Perses ne reviennent pas et Hérode fait massacrer 63 000 enfants de moins de trois ans. »
Si Josèphe semble confirmer la terrible réalité du massacre des enfants, avançant même un nombre possible de victimes, il précise également que le pays d’origine des mages était la Perse.
L’empire perse est le berceau d’une autre religion monothéiste, le zoroastrisme, qui avait été prêchée cinq cents ans plus tôt par son fondateur Zarathoustra. Cette croyance demeura la religion officielle de la Perse jusqu’à l’arrivée de l’islam au VIIème siècle. Elle partageait quelques points communs avec le christianisme. Son dieu appelé Ahura Mazda aurait créé l’Univers, et adopté le feu comme symbole. Le zoroastrisme était fondé sur un combat entre le bien et le mal, et annonçait la venue prochaine d’une sorte de messie, le « Saoshyant », qui devait naître d’une vierge et rétablir la justice en régénérant le monde. La démarche des mages de la crèche s’inscrit de manière cohérente dans la pensée zoroastrienne.
D’autres sources documentaires liées à l’Orient semblent se faire l’écho de la mémoire de ces personnages. Au Moyen-âge, le marchand vénitien Marco Polo (1254-1323) se rendit en Chine par la route de la soie. En chemin il dit s’être arrêté dans une ville de Perse appelée Saba (ou Saveh), où étaient vénérées les tombes traditionnelles des trois mages.
Le carnet de voyages de Marco Polo, connu sous le titre de « Livre des merveilles du monde », précise que l’un des trois mages aurait été roi de Saveh, le second de Diaveh et le troisième de Chiz. Saveh aurait été leur point de départ pour la Terre sainte, mais aussi leur lieu de leur sépulture. Marco Polo affirme y avoir visité leurs tombeaux en explorant le pays : « En Perse est la ville de Saba (Saveh), de laquelle les trois rois mages sont partis [...] et dans cette ville ils sont enterrés, dans trois grands et beaux monuments. Et parmi ceux-là existe un bâtiment carré, magnifiquement conservé. Les corps sont toujours entiers, avec leurs cheveux et leurs barbes ».
Saveh est aujourd’hui une ville moderne, implantée à 130 km au sud-ouest de Téhéran. Ce fut dans l’Antiquité un centre urbain important à partir de l’empire mède (env. VIIIème siècle av. J.-C.). Les fouilles les plus récentes de ses ruines furent effectuées en 2009, à l’initiative d’une équipe du centre iranien de recherches archéologiques dirigée par Pouriya Khadish. Entre autres vestiges, on dégagea les ruines de longs aqueducs et de plusieurs forteresses et relais caravaniers datant des dynasties parthe et sassanide (IIIe siècle av. J.-C. – VIIIe s. ap. J.-C.). Saveh posséda en outre l’une des plus importantes bibliothèques de Perse, qui fut détruite par les Mongols au XIIIème siècle. A ce jour, personne n’a retrouvé la trace des sépultures décrites par Marco Polo. Mais nous savons par l’étude du terrain que la cité était prospère au tournant de l’ère chrétienne.
Le voyageur vénitien recueillit sur place une curieuse légende, qui circulait dans le pays et qui évoque inévitablement l’évangile de la Nativité. Trois rois partirent un jour de Saveh pour voir un prophète nouveau-né en Palestine, à qui ils offrirent des présents. Celui-ci leur donna en échange une boîte à ne pas ouvrir. Sur le chemin du retour cependant, les mages ouvrirent le coffre malgré l’interdiction, et trouvèrent à l’intérieur une simple pierre. Déçus, ils la jetèrent dans un puits, mais voilà qu’il en surgit miraculeusement une grande flamme. Ils en prélevèrent une partie qu’ils rapportèrent à Saveh pour la placer dans un sanctuaire appelé le « château des adorateurs du feu », et dès lors les habitants de Saba vénérèrent ce feu qui ne devait jamais s’éteindre.
Ce récit fabuleux qui existe en plusieurs variantes, semble étrangement illustrer certaines données de terrain. A 400 km au nord-ouest de Téhéran, un site étonnant pourrait correspondre à la forteresse que Marco Polo appelle le « château des adorateurs du feu » : le Takht e Suleiman. Au milieu d’une grande plaine fertile, une colline de faible hauteur est entourée par une enceinte fortifiée ayant un vaste lac en son centre. Ce lieu particulier et riche en vestiges fut fouillé dans les années 1970 par Rudolf Naumann et Dietrich Huff, de l’Institut allemand d’archéologie. Les chercheurs dégagèrent un vaste complexe architectural, comprenant plusieurs temples antiques, dont l’un était visiblement dédié à l’eau et l’autre au feu. Une « salle du feu » bâtie en forme de croix présente en son centre un foyer de forme carrée. Tout autour se trouvent d’autres constructions, dont une salle carrée avec un dôme et des salles à colonnes.
Le Takht e Suleiman fut l’un des lieux les plus sacrés de l’ancienne Perse, car il passe pour avoir été le lieu de naissance de Zarathoustra. Il fut occupé dès le Ier millénaire av. J.-C. et jusqu’à sa destruction en 624 par l’empereur byzantin Héraclius. De vieux documents arabes ont permis d’établir que ce site n’était autre que l’ancienne ville de Chiz à laquelle Marco Polo fait référence. Par la suite son histoire s’est enrichie de diverses légendes, mettant en scène des personnages fameux comme Crésus et Salomon, avec des histoires de monstres lacustres et de trésors engloutis.
Si l’on se dirige davantage vers le nord-ouest de l’Iran, on atteint le lac d’Urmia près duquel est implanté un autre lieu associé aux rois mages. Au sein de la ville d’Urmia, l’église byzantine Sainte Marie (Mart Maryam) passe pour être très ancienne, et bâtie sur la tombe de l’un d’eux. Elle date du IVème siècle et serait la seconde plus ancienne église du monde après celle de Bethléem. Certaines sources disent même qu’elle fut érigée « juste après l’Ascension du Christ ». Ce petit bâtiment carré fait de pierres et de briques, détruit et reconstruit plusieurs fois de suite, abrite plusieurs galeries et tombes souterraines. La possibilité qu’elle cache celle de l’un des mages de la crêche n’est pas inconcevable, à moins qu’elle ne commémore plus vraisemblablement qu’une simple étape de leur voyage.
En 1987, le jeune historien britannique William Dalrymple fit un voyage en Asie sur les traces de Marco Polo, excursion qu’il compléta à son retour par une recherche documentaire sur le pays des mages. Dans son livre intitulé « In Xanadu », il relève quelques traits caractéristiques de la Perse que l’on retrouve de manière frappante dans l’évangile de la Nativité. Ainsi, les mages constituaient une classe de prêtres zoroastriens pratiquant l’astronomie et l’interprétation des rêves. Le terme de mage (magos) est d’origine perse, et il apparaît non traduit dans l’évangile en grec de Matthieu. Les trois présents offerts à l’enfant Jésus (or, myrrhe, encens) étaient des matières fréquemment apportées en offrandes dans les rites perses. Quant au site de Saveh, il fut l’un des plus importants observatoires astronomiques de l’Asie.
Les éléments précédents nous éclairent de manière significative sur la civilisation persane d’où les rois mages seraient issus. Cependant, le mystère de leur sépulture dans leur pays d’origine demeure. Pourtant cette absence peut partiellement s’expliquer par l’existence d’une autre piste, digne du plus grand intérêt.
La filière en question nous ramène en Occident, au cœur de la vieille Europe et plus précisément dans la cathédrale de Cologne, où les reliques supposées des trois mages sont conservées. Trois squelettes quasiment complets reposent en effet dans la cathédrale allemande et sont considérés le plus sérieusement du monde comme étant ceux des visiteurs orientaux de la crêche de Bethléem.
Comment ces corps seraient-ils parvenus jusque-là ? Dans son « Histoire des rois mages », le religieux Jean de Hildesheim (env. 1315-1375) a écrit que les corps des trois mages avaient été exhumés en Orient vers l’an 330 par l’impératrice sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin.
« La reine Hélène (…) commença à penser aux corps de ces trois rois. Elle s’équipa elle-même et, accompagnée de quelques gardes, partit pour le pays d’Ind(…). Après avoir trouvé les corps de Melchior, Balthasar et Gaspar, la reine Hélène les plaça dans un coffre, qu’elle décora richement et qu’elle transporta à Constantinople (…), où elle le déposa dans une église appelée Sainte Sophie ».
Les archives historiques occidentales permettent de suivre à la trace le parcours de ces reliques depuis le IVème siècle. Au XIIème siècle, les précieux ossements furent déplacés de Constantinople à Milan, offerts à la ville par le souverain byzantin Manuel Ier Comnène. En 1162 l’empereur germanique Frédéric Barberousse assiégea et prit Milan, où il trouva les reliques des rois mages et les offrit à la ville de Cologne. Dans cette ville d’Allemagne fut alors construite pour les abriter une somptueuse cathédrale gothique, où elles se trouvent encore aujourd’hui.
Une châsse d’or exposée dans le choeur de la cathédrale contient les ossements de trois hommes, enveloppés dans une pièce de tissu. Le reliquaire fut ouvert une première fois en 1863 et révéla un ensemble d’ossements mélangés, qui permirent de reconstituer trois squelettes masculins. L’observation des sutures osseuses de leurs crânes conduisit à distinguer trois âges différents, conformément aux représentations traditionnelles des mages.
Des examens plus approfondis furent menés au siècle suivant, en 1981, lorsque l’évéché de Cologne s’adressa à un spécialiste des tissus antiques, le professeur Daniel de Jonghe, du musée royal d’art et d’histoire de Bruxelles, pour qu’il soit procédé à un examen détaillé de la toile entourant les reliques. Les conclusions des analyses qui furent effectuées s’avérèrent fort instructives.
L’étoffe est composée de fils de soie de Chine croisés avec des fils d’or. Elle est teinte avec de la pourpre, un colorant hautement précieux extrait de coquillages, et en l’occurence cette pourpre provient de la région de Tyr. Par analogie avec un autre tissu rigoureusement identique trouvé à Palmyre dans un édifice occupé entre 103 et 272, on a pu conclure qu’elle fut confectionnée entre le Ier et le IIIème siècles de notre ère.
Des lambeaux de vêtements trouvés sur les ossements furent également analysés. Ce sont des étoffes précieuses qui relèvent de trois fabrications différentes : deux sont en tissu damassé et un en taffetas. Toutes viennent du Proche-Orient et datent aussi de l’Antiquité tardive. Ces résultats sont cohérents avec ce que l’on sait de l’histoire de ces objets, s’il est exact qu’ils remontent à l’époque romaine.
L’histoire des rois mages occupe une grande place dans la tradition chrétienne occidentale. On peut retracer l’évolution des croyances qui leur sont attachées dès les premiers siècles de notre ère, à travers les écrits de plusieurs érudits. L’écrivain carthaginois Tertullien (160-225) leur a donné pour la première fois le titre de rois. Le théologien Origène d’Alexandrie (185-253) estima leur nombre à trois, pour qu’il corresponde aux trois présents offerts à l’Enfant Jésus (Mt. 2, 11). A partir du VIème siècle, apparaissent les noms propres qui leur furent attribués : Gaspar, Balthazar, Melchior.
La manière dont les premiers chrétiens se représentaient physiquement les rois mages se traduit également dans l’iconographie. L’une de leurs plus anciennes représentations se trouve sur la célèbre mosaïque de l’église Saint-Apollinaire de Ravenne (VIème siècle), où l’on peut voir trois hommes avançant à grands pas en apportant des plats à la Vierge et à l’Enfant. Détail révélateur, les vêtements qu’ils portent sont typiques des habits perses de l’époque antique : pantalon, tunique courte avec ceinture et bonnet phrygien caractéristique des prêtres du dieu Mithra.
D’autres images de ce type sont même antérieures à la mosaïque de Ravenne et lui ressemblent beaucoup. La plus ancienne, préservée depuis le IIIème siècle dans la catacombe Sainte Priscille de Rome, est une peinture murale ébauchée en hauteur sur l’arcade d’une voûte. Elle figure trois silhouettes humaines, toujours dans la même position et dans des tons différents. Ces images, sans doute des oeuvres clandestines réalisées au temps des persécutions contre les chrétiens, nous montrent comment la mémoire des rois mages se transmettait deux cents ans seulement après leur venue à Bethléem.

LETTRE DE L’ARCHEVÊQUE DE MONTRÉAL – DÉCEMBRE 2013: DIEU NOUS COMBLE DE SA PRÉSENCE

29 décembre, 2013

http://www.lavictoiredelamour.org/lettre-du-mois#lettre65

LETTRE DE MONSEIGNEUR CHRISTIAN LÉPINE, ARCHEVÊQUE DE MONTRÉAL / DÉCEMBRE 2013

DIEU NOUS COMBLE DE SA PRÉSENCE

Bonjour à vous.

Plus que nous n’osons demander

Est-ce qu’il y a dans votre cœur des demandes que vous n’osez pas faire?? Il peut s’agir de grands-parents qui, par pudeur, parce qu’ils ne veulent pas déranger, n’osent pas dire à leurs enfants qu’ils aimeraient les voir davantage ainsi que leurs petits-enfants. Ce peut être des parents qui, par crainte de se voir refuser, n’osent plus demander un service à leurs adolescents. Ce peut être une famille qui n’arrive plus à prendre le temps d’être ensemble et qui est portée à démissionner devant la multitude d’activités. Ce peut être le jeune qui a l’impression de ne pas être pris au sérieux chaque fois qu’il donne une opinion. Ce peut être le couple qui rêve de communication mais qui n’y arrive pas et qui ne sait plus comment s’y prendre. En cette fête de Noël, alors que nous célébrons la naissance de Jésus, la venue de Dieu en notre monde, nous sommes invités à prendre conscience que Dieu nous comble au-delà de ce que nous osons lui demander, et même imaginer.
Dieu nous recherche
Dieu nous donne déjà beaucoup en créant le ciel et la terre, le monde visible et invisible, en nous posant dans l’existence pour une vie sur la terre et en nous appelant à la vie éternelle. Dans son Amour infini Il veut nous donner davantage, Il veut nous donner sa présence même et faire de nous ses enfants pour toujours. Mais nous oublions facilement Dieu, nous nous éloignons facilement de Lui et nous vivons facilement sans Lui. C’est pourquoi Il est toujours en train de nous rechercher.
Depuis toujours Il est secrètement présent à ceux et celles qui le cherchent à travers une soif d’absolu, de vérité et de bonté. Mais Il veut se révéler, révéler son Amour et nous révéler à nous-mêmes qui nous sommes.
À Noël, par l’Incarnation, le Fils éternel se fait chair, assume une nature humaine et se rend présent. On découvre ainsi que Dieu nous poursuit davantage de son amour que nous le recherchons. Alors que la religion c’est normalement d’aller à la rencontre de Dieu, ici c’est Dieu qui vient à notre rencontre.
Déjà au niveau humain, un amour sincère se manifeste par le désir d’être avec la personne aimée. Ainsi la venue de Dieu dans notre monde et dans notre vie est-elle le signe d’un amour qui aime au point de vouloir se rendre présent, être parmi nous et vivre avec nous.
Dieu se fait proche
L’expérience humaine nous apprend également que plus l’amour est grand, plus on est prêt à prendre le temps d’être ensemble au point d’en faire une priorité décisive et d’être prêts aux efforts et renoncements nécessaires pour y arriver. Or Dieu a fait beaucoup pour pouvoir nous rejoindre. L’éternel est venu dans le temps. Le Tout-Puissant est venu s’exposer dans la fragilité.
Alors qu’il arrive à l’être humain de fuir la réalité, de chercher à s’évader de sa vie lorsqu’elle lui paraît insupportable à cause de la solitude, de l’échec, du rejet, de la maladie et de la souffrance, Dieu lui-même s’est fait humain et est venu vivre cette vie. Il est venu nous rejoindre non seulement dans nos grandeurs, mais aussi dans nos misères.
Cet amour qui veut se rendre présent et qui est prêt à franchir toutes les distances rayonne à travers Jésus et cela dès sa naissance. C’est une naissance unique, car c’est une conception unique. Conçu du Saint-Esprit et né de la Vierge Marie, Jésus révèle l’amour de Dieu et nous apprend à aimer. Il est celui qui vivra en aimant jusqu’au bout.
Nous avons besoin de Jésus
Jésus est celui qui sera blessé et tué, mais qui ne blessera jamais. Chacun et chacune d’entre nous, qui que nous soyons, quel que soit notre désir de faire le bien, nous vivons et nous passons en blessant les autres. Sur notre sillage nous laissons un cortège de blessures, petites ou grandes. C’est peut-être arrivé en voulant faire de l’humour : on est allé trop loin, ou on a été déplacé. On a peut-être fait une remarque désobligeante. En abordant un sujet trop directement on a peut-être rouvert une cicatrice qu’on ignorait. On peut blesser en le voulant, et malheureusement il nous arrive de le vouloir. Mais on peut aussi blesser alors que c’était ce qu’on voulait le plus éviter au monde.
Nous avons besoin d’apprendre à aimer, nous avons besoin de découvrir toujours davantage ce qu’est l’amour véritable, nous avons besoin de recevoir la force d’aimer et le courage de pardonner. Nous avons besoin de Jésus qui vient nous sauver en nous faisant participer à l’amour qui est en Dieu. Nous avons besoin de son enfance qui nous apprend l’humilité, cette humilité qui nous fait dire oui à l’interdépendance dans l’amour, cette humilité qui nous fait dire : ton amour me fait vivre. Nous avons besoin de son enfance qui nous apprend la confiance, cette confiance qui nous fait baser notre vie sur l’amour, cette confiance qui nous fait oser tout demander.
Soyons inventifs dans l’amour
En ce temps de Noël, Jésus nous invite à être inventifs : inventifs dans l’amour, ingénieux dans les paroles qui font plaisir, doués dans les gestes qui rejoignent le cœur. Osons demander à Jésus qu’Il mette un baume sur les cœurs blessés, qu’Il donne sa paix aux cœurs angoissés, qu’Il fasse connaître sa présence aux cœurs esseulés. Entendons-le nous dire son amour de la famille : Lui qui a voulu venir dans notre monde par une famille humaine, par le oui de Marie et la fidélité de Joseph. Laissons-le mettre dans notre cœur une espérance qui nous fait aller de l’avant et qui nous aide à persévérer dans la confiance, quelles que soient nos difficultés.
Dieu s’est fait humain par amour et pour nous faire participer à son amour. En nous apprenant ainsi à aimer Il nous prépare à participer pour l’éternité à la vie qui est en Dieu. Nous ne sommes pas des dieux, mais en accueillant Jésus-Christ nous accueillons en nous la vie de Dieu. Nous ne sommes pas une parcelle du divin, nous sommes des êtres humains, mais en adorant Jésus-Christ et en le reconnaissant comme notre Sauveur, nous nous ouvrons à son amour divin et transformant.
Chères lectrices et chers lecteurs, que Dieu riche en Vie et en Beauté vous attire sans cesse à Lui, qu’en la nuit de Noël Il vous baigne dans lumière de sa tendresse et la fasse rayonner à travers votre douceur, qu’Il vous bénisse + au nom du Père + et du Fils + et du Saint Esprit.

« L’EGLISE EST LA MAISON DE LA JOIE » – ANGÉLUS DU DIMANCHE DE LA JOIE, TEXTE INTÉGRAL

28 décembre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/l-eglise-est-la-maison-de-la-joie

« L’EGLISE EST LA MAISON DE LA JOIE »

ANGÉLUS DU DIMANCHE DE LA JOIE, TEXTE INTÉGRAL

ROME, 15 DÉCEMBRE 2013 (ZENIT.ORG) PAPE FRANÇOIS

« L’Eglise n’est pas un refuge pour personnes tristes, l’Eglise est la maison de la joie ! Ceux qui sont tristes trouvent en elle la vraie joie », déclare le pape François ce 15 décembre 2013.

Pour le dimanche « de la joie », dimanche de « Gaudete », IIIe dimanche de Carême, le pape François a célébré l’angélus place Saint-Pierre, où une foule s’était rassemblée sous la pluie, pour la traditionnelle bénédiction des santons de « l’Enfant Jésus ». La « vraie joie », a-t-il expliqué, « n’est pas une joie quelconque. Elle trouve sa raison dans le fait de se savoir accueillis et aimés de Dieu ». Paroles du pape François avant l’angélus (en italien) (Applaudissements) Merci ! Chers frères et sœurs, bonjour,

Aujourd’hui c’est le troisième dimanche de l’Avent, appelé aussi dimanche du Gaudete, dimanche de la joie. Dans la liturgie résonne plusieurs fois l’invitation à la joie, à se réjouir, car le Seigneur est proche. Pourquoi ? Parce que Noël est proche…. Le message chrétien s’appelle “évangile”, c’est-à-dire “bonne nouvelle”, une annonce de joie pour tout le peuple; l’Eglise n’est pas un refuge pour personnes tristes, l’Eglise est la maison de la joie ! Ceux qui sont tristes trouvent en elle la joie, trouvent en elle la vraie joie. Mais la joie de l’Evangile n’est pas une joie quelconque. Elle trouve sa raison dans le fait de se savoir accueillis et aimés de Dieu. Comme nous le rappelle aujourd’hui le prophète Isaïe (cf. 35,1-6a.8a.10), Dieu est celui qui vient nous sauver, et apporte son secours spécialement aux égarés de coeur. Sa venue parmi nous fortifie, rend fermes, donne courage, fait exulter et fleurir le désert et la steppe, c’est-à-dire notre vie quand elle devient aride… et quand notre vie devient-elle aride ? Quand elle est sans l’eau de la Parole de Dieu et de son Esprit d’amour. Aussi grands que soient nos limites et nos égarements, il ne nous est pas permis d’être faibles et vacillants face aux difficultés et à nos faiblesses. Au contraire, nous sommes invités à fortifier ses mains, à raffermir ses genoux, à avoir courage et à ne pas craindre, car notre Dieu montre toujours la grandeur de sa miséricorde. Il nous donne la force pour avancer, il est toujours avec nous pour nous aider à avancer, c’est un Dieu qui nous aime tant, Il nous aime et pour cela Il est avec nous pour nous aider, pour nous fortifier et pour aller de l’avant… courage, toujours de l’avant ! (applaudissements) Grâce à son aide nous pouvons toujours recommencer depuis le début. Comment ? Recommencer depuis le début ? Quelqu’un peut me dire « je suis un grand pécheur, une grande pécheresse, je ne peux pas recommencer du début… » Faux ! Tu peux recommencer du début ! Pourquoi ? parce qu’Il t’attend, Il est proche de toi, Il t’aime, Il est miséricordieux, Il te pardonne, Il te donne la force de recommencer du début. A tous ! Alors nous sommes capables de rouvrir les yeux, de dépasser la tristesse et les larmes et d’entonner un chant nouveau. Et cette vraie joie demeure encore dans l’épreuve, dans la souffrance, car ce n’est pas une joie superficielle, mais elle descend au plus profonde la personne qui se confie en Dieu. La joie chrétienne, comme l’espérance, a son fondement dans la fidélité de Dieu, dans la certitude qu’Il garde toujours ses promesses. Le prophète Isaïe exhorte ceux qui ont perdu la route et sont dans le découragement à faire confiance à la fidélité du Seigneur, car le salut ne tardera pas à faire irruption dans leur vie. De nombreuses personnes ont rencontré Jésus sur leur chemin, expérimentant dans leur coeur une sérénité et une joie dont rien ni personne ne pourra les priver. Notre joie est le Christ, son amour fidèle et inépuisable ! Par conséquent, quand un chrétien devient triste, cela veut dire qu’il s’est éloigné de Jésus. Mais il ne faut pas le laisser seul ! Nous devons prier pour lui, et lui faire sentir la chaleur de la communauté. Que la Vierge Marie nous aide à presser le pas vers Bethleem, pour rencontrer l’enfant qui est né pour nous, pour le salut et la joie de tous les hommes. L’ange lui dit : « Réjouis-toi, pleine de grâce : le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28). Qu’elle nous obtienne de vivre la joie de l’Evangile en famille, au travail, en paroisse et dans tout environnement. Une joie profonde, faite d’émerveillement et de tendresse. Celle que montre une maman quand elle regarde son enfant qui vient de naître, et qui sent qu’il est un don de Dieu, un miracle dont elle peut seulement remercier !

Paroles du pape François après l’angélus (en italien) Chers frères et soeurs, je suis désolé que vous soyez sous la pluie, mais je suis avec vous, ici… vous êtes courageux, merci ! Aujourd’hui le premier salut est réservé aux enfants de Rome – ou sont-ils ? Bravo ! – venus pour la traditionnelle bénédiction des “Enfants Jésus de la crèche”, organisée par le Centre des patronages de Rome. Chers enfants, quand vous prierez devant votre crèche, souvenez-vous aussi de moi, comme je me souviens de vous. Je vous remercie, et Joyeux Noël Je salue les familles, les groupes paroissiaux, les associations et les pèlerins individuels provenant de Rome, d’Italie et de tant de parties du monde, en particulier Espagne et Etats-Unis d’Amérique. Avec affection je salue les jeunes de la Zambie, et je leur souhaite de devenir “pierres vivantes” pour construire une société plus humaine. J’étends ce souhait à tous les jeunes ici présents, spécialement ceux de Piscopio et Gallipoli, et aux universitaires de la Lucanie d’Action catholique. Je salue les Choeurs de Vicenza, L’Aquila et le Marché San Severino; les fidèles de Silvi Marina et San Lorenzello; ainsi que les sociétés du CRAL Telecom avec leurs familles. A tous je souhaite un bon dimanche et un bon déjeuner, au revoir.

Traduction de Zenit, Anne Kurian

NATIVITÉ DU SEIGNEUR 2006 – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

25 décembre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20061224_christmas_fr.html   MESSE DE MINUIT

SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Vaticane

Dimanche 24 décembre 2006

Chers Frères et Sœurs,

Nous venons d’écouter dans l’Évangile les paroles que les Anges, dans la nuit sainte, ont adressées aux bergers et que maintenant l’Église nous adresse: «Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire» (Lc 2, 11 ss). Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et avec sa pauvreté. C’est seulement avec le cœur que les bergers pourront voir qu’en cet enfant, est devenue réalité la promesse du prophète Isaïe que nous venons d’entendre dans la première lecture: «Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; l’insigne du pouvoir est sur ses épaules» (Is 9, 5). À nous non plus il n’a pas été donné un signe différent. Par le message de l’Évangile, l’ange de Dieu nous invite, nous aussi, à nous mettre en chemin avec le cœur, pour voir l’enfant qui est couché dans la mangeoire. Le signe de Dieu est la simplicité. Le signe de Dieu est l’enfant. Le signe de Dieu est qu’Il se fait petit pour nous. Telle est sa façon de régner. Il ne vient pas avec puissance ni grandeur extérieure. Il vient comme un enfant – sans défense et ayant besoin de notre aide. Il ne veut pas s’imposer par la force. Il nous enlève la peur de sa grandeur. Il demande notre amour: c’est pourquoi il se fait enfant. Il ne veut rien d’autre de nous, si ce n’est notre amour, par lequel nous apprenons spontanément à entrer dans ses sentiments, dans sa pensée et dans sa volonté – nous apprenons à vivre avec lui et à pratiquer aussi avec lui l’humilité du renoncement, qui fait partie de l’essence de l’amour. Dieu s’est fait petit pour que nous puissions le comprendre, l’accueillir, l’aimer. Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église trouvaient une parole du prophète Isaïe, que Paul citait aussi, pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire: «Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée» (cf. Is 10, 23; Rm 9, 28). Les Pères l’interprétaient dans un double sens. Le Fils lui-même est la Parole, le Logos; la Parole éternelle s’est faite petite – si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable. Ainsi, Dieu nous enseigne à aimer les petits. Il nous enseigne de même à aimer les faibles. De cette manière, il nous enseigne le respect face aux enfants. L’enfant de Bethléem oriente notre regard vers tous les enfants qui, dans le monde, souffrent et qui sont soumis à des abus, ceux qui sont nés comme ceux qui ne sont pas nés. Vers les enfants qui, comme soldats, sont conduits dans le monde de la violence; vers les enfants qui doivent mendier; vers les enfants qui souffrent de la misère et de la faim; vers les enfants qui ne font l’expérience d’aucun amour. En chacun d’eux, il y a l’enfant de Bethléem qui nous interpelle; le Dieu qui s’est fait petit nous interpelle. En cette nuit, prions pour que l’éclat de l’amour de Dieu caresse tous ces enfants, et demandons à Dieu de nous aider à faire ce qui est en notre pouvoir pour que soit respectée la dignité des enfants; que pour tous jaillisse la lumière de l’amour, dont l’homme a plus besoin que des choses matérielles nécessaires pour vivre. Nous sommes ainsi arrivés à la deuxième signification que les Pères ont trouvée dans la phrase: «Dieu a abrégé sa Parole». La Parole que Dieu nous communique dans les livres de l’Écriture Sainte était, au fil du temps, devenue longue. Longue et compliquée, non seulement pour les gens simples et analphabètes, mais même encore plus pour les personnes qui connaissaient l’Écriture Sainte, pour les savants qui, clairement, se perdaient dans les détails et dans les problèmes qui en découlaient, ne réussissant presque plus à trouver une vision d’ensemble. Jésus a «rendu brève» la Parole – il nous a fait voir à nouveau sa plus profonde simplicité et sa plus profonde unité. Tout ce que nous enseignent la Loi et les prophètes est résumé – dit-il – dans les paroles: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit… Tu aimeras ton prochain comme toi -même» (Mt 22, 37-39). Tout est là – la foi entière se réduit à cet unique acte d’amour, qui englobe Dieu et les hommes. Mais aussitôt se font jour de nouveau des questions: comment pouvons-nous aimer Dieu de tout notre esprit, si nous avons du mal à le trouver avec notre capacité mentale ? Comment l’aimer de tout notre cœur et de toute notre âme, si ce cœur parvient à l’entrevoir seulement de loin et perçoit tant de choses contradictoires dans le monde qui voilent son visage à nos yeux ? Arrivé à ce point, les deux manières par lesquelles Dieu a «fait brève» sa Parole se rencontrent. Il n’est plus loin. Il n’est plus inconnu. Il n’est plus non inaccessible à notre cœur. Il s’est fait enfant pour nous et il a par là dissipé toute ambiguïté. Il s’est fait notre prochain, restaurant encore de cette manière l’image de l’homme qui, souvent, nous apparaît aussi peu aimable. Dieu pour nous s’est fait don. Il s’est donné lui-même. Il prend du temps pour nous. Lui, l’Éternel qui est au-delà du temps, a assumé le temps, il a tiré vers le haut notre temps, près de lui. Noël est devenu la fête des dons, pour imiter Dieu qui s’est donné lui-même à nous. Faisons en sorte que notre cœur, nos âmes et notre esprit soient touchés par ce fait. Parmi les nombreux dons que nous achetons et que nous recevons, n’oublions pas le vrai don: de nous donner les uns aux autres quelque chose de nous-mêmes. De nous donner les uns aux autres de notre temps. D’ouvrir notre temps pour Dieu. Ainsi s’évanouit l’agitation. Ainsi naît la joie, ainsi se crée la fête. Et rappelons-nous dans les repas festifs de ces jours la parole du Seigneur: «Quand tu donnes un banquet, n’invite pas ceux qui t’inviteront à leur tour, mais invite ceux qui ne sont invités par personne et qui ne sont pas en mesure de t’inviter» (cf. Lc 14, 12-14). Et cela signifie aussi précisément: quand, pour Noël, tu fais des cadeaux, ne fais pas de cadeau seulement à ceux qui, à leur tour, te font des cadeaux, mais donne à ceux qui ne reçoivent de personne et ne peuvent rien te donner en échange. C’est ainsi que Dieu a agi: Il nous invite à son festin de noces, pour lequel nous ne pouvons rien donner en échange, que nous pouvons seulement recevoir avec joie. Imitons-le. Aimons Dieu et, à partir de lui, aussi l’homme, pour redécouvrir ensuite, à partir des hommes, Dieu de manière renouvelée. Ainsi alors, s’ouvre enfin une troisième signification de l’affirmation sur la Parole devenue «brève» et «petite». Aux bergers, il fut dit qu’ils auraient trouvé l’enfant dans une mangeoire pour animaux, qui étaient les vrais habitants de l’étable. Relisant Isaïe (1, 3), les Pères ont déduit que, près de la mangeoire de Bethléem, il y avait un bœuf et un âne. En même temps, ils ont interprété le texte dans le sens où ce serait un symbole des Juifs et des païens – donc de l’humanité entière –, qui ont besoin, les uns les autres et chacun à sa manière, d’un sauveur: de ce Dieu qui s’est fait enfant. L’homme, pour vivre, a besoin de pain, du fruit de la terre et de son travail. Mais il ne vit pas seulement de pain. Il a besoin de nourriture pour son âme: il a besoin d’un sens qui remplit sa vie. Ainsi, pour les Pères, la mangeoire des animaux est devenue le symbole de l’autel, sur lequel est déposé le Pain, qui est le Christ lui-même: la vraie nourriture pour nos cœurs. Et nous voyons encore une fois qu’il s’est fait petit: sous l’humble apparence de l’hostie, d’un petit morceau de pain. Il se donne lui-même à nous. C’est de tout cela que parle le signe qui a été donné aux bergers et qui nous est donné: l’enfant qui nous a été donné; l’enfant en qui Dieu s’est fait petit pour nous. Prions le Seigneur de nous donner la grâce de regarder en cette nuit la crèche avec la simplicité des bergers, pour recevoir ainsi la joie avec laquelle ils repartirent chez eux (cf Lc 2, 20). Prions-le de nous donner l’humilité et la foi avec lesquelles saint Joseph regardait l’enfant que Marie avait conçu du Saint-Esprit. Prions qu’il nous donne de le regarder avec l’amour avec lequel Marie l’a regardé. Et prions qu’ainsi la lumière, que virent les bergers, nous illumine, nous aussi, et que s’accomplisse dans le monde entier ce que les anges chantèrent en cette nuit: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, que Dieu aime». Amen !

HOMÉLIES DE NOËL – MESSE DE LA NUIT – MESSE DU JOUR

24 décembre, 2013

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HOMÉLIES DE NOËL

MESSE DE LA NUIT

Is 9, 1-6 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14

Dieu nous a-t-il menti ? Nous pouvons nous le demander. Il nous a promis la paix il y a plus de deux mille ans et la paix ne règne pas dans l’univers, ni dans nos cœurs. Dieu nous a promis la paix, c’est vrai. Promise et donnée : la paix, c’est Jésus Christ lui-même. Il en est l’incarnation, la condition et la source. Posons-nous cependant cette question : Qu’avons-nous fait de cet enfant, de ce Fils qui nous a été donné ? Merveilleux Conseiller, Prince de la Paix ? Il est né en voyage, en des temps difficiles, dans un petit pays occupé par la plus forte armée du monde. Il s’est révélé un prophète hors série, révolutionnant les interprétations et les pratiques religieuses et morales de son temps. Et il a vaincu la mort. Il y a de cela vingt siècles. Mais il nous a laissé une charte de vie extraordinaire, simple, à taille humaine, et cependant difficile à concrétiser au fil des jours. Aujourd’hui, nous nous déclarons ses disciples, successeurs de sa mission, rassemblés à cause de lui. En cette soirée anniversaire, de bonnes dispositions nous animent. Mais, qu’avons-nous fait de Jésus Christ ? Certains l’ont réduit à une douce légende. Celle qui suscite des fêtes d’abondance et inspire les artistes. Un petit Jésus mignon, dont on parle aux enfants, et qui sert parfois même de menace quand ils ne sont pas sages. Jésus, prophète, a même été inscrit dans la mythologie, un symbole de contestation, le type du meneur s’immolant pour sa cause. Trop idéaliste cependant pour le commun des mortels. Il est certes admiré, mais trop souvent de loin, et sans volonté de le suivre. Comme les superstars, on imprime son beau visage sur les shorts, les chemises et les posters. C’est plus facile que de lui offrir une place dans son cœur et son esprit. Il fait chanter, crier, pleurer, danser. La question est de savoir si on lui laisse pour autant la liberté de nous apprendre à vivre. Pour beaucoup, il est un utopiste que l’on apaise d’un culte, d’une prière. Tout en l’écartant prudemment du quotidien concret de la vie. Aujourd’hui, il nous est à nouveau présenté dans le réalisme de l’Evangile. Un bébé dans une mangeoire d’animaux. Des parents sans influence, sans fric, sans piston, sans réputation. Pas de milieu privilégié, pas de classe sacerdotale. Aujourd’hui, ils auraient trouvé refuge à l’Armée du Salut, ou tout simplement sous un pont, utilisant pour berceau un emballage de boîte à conserves ou de poste de télévision… Et cependant, la bonté et l’amour de Dieu sont entrés dans le monde par ce chemin là. Le plus beau cadeau fait par Dieu à l’humanité n’a pas eu de plus bel emballage. Pour venir parmi les siens, Dieu a choisi la place la plus ordinaire, en pleine masse. Là où les humains sont aisément les victimes des humains, de leur rapacité, de leur racisme, de leur orgueil. Là où la pauvreté est chronique et la liberté entravée. Et pourquoi ? Pour expérimenter les réalités terrestres. Sentir dans l’être humain les conséquences du péché de la créature, afin de mieux en dénoncer les causes et les agents provocateurs. Nos regards et nos espérances ne doivent donc pas d’abord se tourner vers les temples du veau d’or, ni vers le palais de l’ONU à New York, mais d’abord et essentiellement vers cette baraque de paysan, parce que c’est de là qu’est venu celui qui a voulu nous révéler ce qui était le meilleur pour tout être humain et pour le monde. Or, il a dénoncé les hypocrisies, les injustices de tout genre. Il est même monté jusqu’aux marches les plus élevées pour arracher les masques. Il a bousculé les idoles du pouvoir et celles de l’argent. Il a rompu les chaînes et proposé des Béatitudes. Le vrai pouvoir est de servir, la vraie richesse le détachement, et la douceur la véritable force. N’aurions-nous pas enterré ce Jésus-là dans l’oubli ? Ne l’aurions-nous pas enseveli sous nos dévotions ? Ne l’avons-nous pas échangé contre un Jésus fait sur mesure. A nos mesures ? Au risque de nous égarer parmi ses bourreaux, de prendre part plus ou moins inconsciemment au massacre des innocents ou de nous laver les mains, comme Pilate. La crèche vient aujourd’hui nous aider à lui rendre la parole. Il y a plus de 800 ans, François d’Assise confiait la réalisation d’une crèche aux paroissiens d’un petit village. Ce fut la première crèche vivante, non seulement par la présence du bœuf et de l’âne légendaires, mais parce que les chrétiens de l’endroit allaient découvrir brusquement leurs fautes et leurs erreurs, puis oublier leurs divisions. Grâce à cette représentation naïve d’un événement intraduisible, ils ont laissé naître en eux, sur la paille de leur cœur déjà pourrie par l’intérêt, la rancune et l’argent, un enfant désarmé, un Jésus de justice, de réconciliation et de paix. Ce Noël de Greccio peut être le nôtre. Mettre au monde un nouveau « moi », laisser naître et transparaître en nous le Jésus de l’Evangile. Nous laisser séduire, conduire et stimuler, pour suivre ses traces. Afin que, modestement sans doute, mais réellement, nous puissions donner des preuves d’amour de Dieu là où nous sommes. Nous engager à être, à notre taille, des artisans de justice et de paix. Des agents de réconciliation. C’est le véritable enjeu de Noël. Un défi à relever.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

HOMÉLIE DE NOËL (MESSE DU JOUR)

Is 52, 7-10 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18

Noël n’est pas la fête la plus importante, mais c’est la plus populaire. C’est aussi la plus joyeusement célébrée, et de bien des manières. Coûteux caviar ou simple tartine, champagne ou verre de bière, dans l’abondance ou la restriction. On fêtera Noël dans les prisons, les goulags, et même dans une ambiance de terreur et de famine. Ni la crise ni les menaces de guerre n’empêcheront que Noël soit une fête de l’espérance. Il flotte dans l’air comme une nostalgie de paix et de fraternité, un rêve de bonheur pour tous… On invite et on offre des cadeaux luxueux ou modestes, fonctionnels ou symboliques. Mais qui entretiennent l’amitié et font oublier des tensions, invitent à la réconciliation et à la paix. Au niveau des Etats, on voit des frères ennemis s’adresser des vœux pacifiques et même les faucons échangent des messages de paix. Il arrive même que Noël fasse taire des armes quelques heures… Un moment de trêve… Beaucoup d’hommes et de femmes se retrouvent chrétiens, les églises se remplissent. On retrouve la crèche qui provoque le frisson romantique de l’enfance retrouvée pour un soir. Mais il y a plus. La fête liturgique nous permet de retrouver la source profonde, le motif et le sens de la fête. Nous ne pouvons pas nous contenter de réveiller un beau souvenir. C’est Jésus Christ qu’il nous faut accueillir aujourd’hui. Le mettre au monde. Non seulement croire à la Nativité, mais la réaliser. Que devons-nous fêter ? La révélation de l’amour et de la bonté de Dieu, l’accueil d’une bonne nouvelle de quelqu’un qui peut nous libérer, nous sauver, nous apprendre à aimer, nous transformer en un peuple ardent à faire le bien. Mais pour comprendre, pour obtenir, il faut nous laisser déranger. La puissance et la bonté de Dieu éclatent dans ce qu’il y a de plus ordinaire et de plus simple. Une famille d’ouvriers, une naissance au hasard d’un voyage imposé, un enfant pauvre, ce n’est pas de ce côté que nous sommes tentés de chercher Dieu, ni le secret du bonheur. Nous préférons les honneurs, le faste et l’abondance. Et voici que Dieu se présente à nous, pauvre de tout ce que nous convoitons, recherchons, ambitionnons. A Noël, Dieu dérange parce qu’il ne garde pas son rang. Il bouscule nos hiérarchies et nos préséances. Pour le découvrir, pour l’approcher, tout l’attirail de la vanité, de la puissance et de l’astuce, ne servent à rien. Il bouscule nos ambitions et nos théories, nos calculs et nos certitudes. Il nous donne l’impression de tout mettre à l’envers. En réalité, il remet tout à l’endroit. Si nous ne trouvons pas Dieu, c’est parce que nous ne le cherchons pas, ou que nous le cherchons partout, sauf où il se trouve : du côté de ceux qui sont sans parole, sans pouvoir, sans puissance… Et cela nous heurte ou, en tout cas, nous contrarie. La véritable fête de Noël, la plus belle, la plus concrète, le plus efficace pour nous et pour le monde, c’est que Jésus naisse en chacun de nous dans la foi et dans l’amour. Nous devons pour cela nous faire un cœur de pauvres, conscients de notre misère et de nos limites, avides de vérité et de lumière, ouverts aux autres et désireux de leur porter ces mêmes bienfaits en leur révélant le Christ. Il ne s’agit pas pour cela d’être riches et forts, bien portants, majestueux et tout puissants. Il nous suffit d’aimer un peu plus, un peu mieux, de servir davantage, là où nous sommes, sans attendre des visions ou des miracles. Il nous faut, comme le Christ, nous rapprocher des pauvres, lutter pour plus de justice.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

LE MYSTÈRE DE NOËL

23 décembre, 2013

http://www.salve-regina.com/salve/Le_Myst%C3%A8re_de_No%C3%ABl

LE MYSTÈRE DE NOËL

TEXTES DE MÉDITATION

Auteur :  Abbé J.-M. Robinne

Noël, c’est l’Enfant-Dieu. Noël, c’est le Verbe incarné. Noël, c’est le Sauveur. Pour nous il s’est fait pauvre, Lui qui est riche[1]. Au commencement était le Verbe[2], et le Verbe était la lumière des hommes[3]. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique[4]. Pauvreté, Lumière, Amour. Noël, ce sont les Bergers, et, en eux, les Pauvres, et les plus pauvres d’entre les pauvres ; Noël, ce sont les Anges, et, en eux, les Purs, et les plus purs d’entre les purs ; Noël, ce sont les Mages, et, en eux, les Riches, et les plus riches d’entre les riches ; Ceux qui ignorent ne rien avoir ; ceux qui n’ont que la transparence, ceux qui savent ne rien avoir. Pauvreté, Lumière, Amour. Noël c’est Joseph qui en toute humilité[5] de la création monte vers l’humilité qui descend du ciel ; en qui toute lumière est si pure, qu’elle ne soupçonne pas le mal[6] ; en qui l’amour est si délicat qu’il est aise dans les l’effacement[7]. Noël c’est Marie : l’humble servante[8] sur qui se pose la complaisance du Tout-Puissant, la bienheureuse Vierge qui a cru la Parole, la bienheureuse entre toutes les générations[9] que l’Esprit Saint a enveloppée de sa vertu[10]. Noël c’est Marie et Joseph, riches de l’Esprit qui est Père des pauvres[11], saisis par l’Esprit qui est l’Esprit de Vérité[12], mûs par l’Esprit qui est l’Onction.[13] Pauvreté, Lumière, Amour. Noël c’est la manifestation sensible à tous les hommes, du Dieu qui Est, du Dieu qui est Vérité, du Dieu qui est Amour. Manifestation une et trine du Dieu qui est Un et Trine. Etre, Lumière, Amour. Noël c’est la Procession et le Retour du Verbe incarné, venu du Père et allant au Père[14] : image – plus qu’image – , et la plus belle, de la vie intime de Dieu ; source et mesure de la procession à partir de Dieu, et du retour à Dieu, de toute créature. Le «cycle » du Verbe incarné conjoint en son mystère l’Incréé et le créé, l’ordre d’origine et l’achèvement des opérations divines, la création et la glorification de l’humanité, assumée par le Verbe. Dans le Verbe incarné sont réunis l’humanité et la divinité par amour. Etre, Lumière, Amour. Le «cycle » de Marie est l’empreinte créée du cycle du Verbe incarné : conformation parfaite en une créature, de toute la création, au cycle mystérieux du Verbe incarné. Chaque élu est aussi une trace de ce même cycle. La vocation de Marie inclut toute vocation, et est éclairée par chacune. Et, comme Marie révèle fidèlement le mystère du Verbe, chacun des témoins qui l’approchent et se conforment à elle, révèle autour d’elle, le même mystère. Nous devons suivre avec respect les grands témoins de Noël, les priant de nous conduire jusqu’à Marie, jusqu’à Dieu. Toute vocation, à l’image de la Procession et du Retour incréés, est procession et retour. Toute créature a, pour vocation le retour au créateur. Toute créature vient du créateur et y retourne. Toute vocation, est contenue dans cette procession. A l’image de Dieu, Etre-Vérité-Amour, toute vocation, baignée dans la lumière de Noël, rayonne Pauvreté-Lumière-Amour. Les vocations se hiérarchisent par leur participation à Dieu lui-même, par leur reproduction plus ou moins parfaite de la plus parfaite des participations créées : Marie. Plus nous sommes près de Marie, plus nous sommes près de Dieu. Noël associe à la pauvreté, la lumière et l’amour. Cette pauvreté est la véritable richesse. Merveille entre les merveilles cette Pauvreté-Richesse symbolise l’ambivalence de Noël. Toute la contradiction apparente du mystère de Noël est renfermée dans cette Pauvreté-Richesse. Pauvreté physique, Richesse du cœur. Pauvreté qui ouvre l’Esprit aux richesses spirituelles. Les Bergers symbolisent – et réalisent – la Pauvreté ; les Anges, la Lumière ; les Mages, la générosité, l’Amour. Chacun d’eux nous manifeste l’espace qui nous sépare du Dieu qui est Etre-Vérité-Amour. Jésus est venu parmi nous pour nous rendre sensible ce mystère qu’il vit à l’intime de Lui-même. Avant même de parler, Il commence cet enseignement par la façon dont il se présente parmi les hommes, et par l’ensemble des circonstances qui accompagnent sa naissance.

Pauvreté et Amour Les Bergers symbolisent et réalisent auprès de la crèche cette attitude de pauvreté, de dépouillement. Ceux qui ont adoré l’Enfant sont les plus pauvres parmi les pauvres bergers. Ceux-là n’ont même pas de toit pour s’abriter. Ils sont comme l’Enfant dépouillés de toutes richesses extérieures. Ils ne s’inquiètent pas pour autant de leur avenir, le dépouillement total donne une insouciance profonde et même une certaine ignorance de ce que l’on est. Ce qu’ils font ? Ce qu’ils sont ? Questions étrangères à ceux que dépouille tellement la nécessité immédiate. Le privilège d’adorer l’Enfant Jésus, les bergers l’ont dû à cette absence de questions sur eux-mêmes, pour leur avenir. Marie est la première adoratrice. Ce qu’elle possède de meilleur c’est Jésus. Or Noël c’est pour elle donner ce qu’elle a de plus précieux : cette intimité entre Jésus et elle. Jésus était en elle, pour elle seule, et seule avec elle ; c’est en elle que les anges l’adoraient. Cette séparation est le détachement suprême. Abandon total de tout calcul, puisque calculer c’est désirer garder quelque chose d’un trésor. Tout est livré. Oblation silencieuse, perçue par elle seulement. Jésus est donné : donné aux Bergers, livré à l’adoration des Anges, de toute la terre. Ceux qui viennent du dehors ne perçoivent pas le don qui leur est fait, les créatures reçoivent. Et Marie ne perd pas, elle est toute détachée. L’exclusivisme, en amour, est le prolongement subtil du calcul contraire à la pauvreté. Marie est à ce moment la plus pauvre de toute les créatures et en même temps la plus riche. Pauvreté, Lumière, Amour. Ici on retrouve la contradiction de ce mystère : Pauvreté-Richesse. Ce que nous appelons Pauvreté c’est cette absence de référence à tout ce qui n’est pas Dieu. Cette pauvreté est l’enveloppe d’une richesse infinie. La pauvreté de la Sainte Vierge est aussi une pauvreté en paroles. Pour elle, Noël n’est que le prolongement du Fiat. Un prolongement silencieux, pour un mystère où tout se passe en silence. Tout mystère est silencieux, l’incarnation s’est faite dans le silence, la nuit de Noël se passe dans le silence, la Résurrection se déroule dans le silence, la consécration se passe dans le silence. Par son attitude Marie nous enseigne la voie à suivre. Elle s’est tue pour que le fond même de son âme ne soit plus qu’une question. Etre une question n’est pas poser une question. Tout ceci semble paradoxal, et pourtant moins nous posons de questions contingentes plus nous sommes ouverts au Mystère de Dieu. Pour accueillir Dieu, pour accueillir le Mystère du salut, il faut être en silence.

Le Mystère de Lumière A la crèche une même atmosphère enveloppe Marie, Joseph, Jésus – atmosphère d’intimité, d’adoration. Jésus se tait parce qu’il est enfant, Marie et Joseph se taisent parce qu’ils adorent. Ce silence a sa source toute proche en la Personne du Verbe. Ce silence fonde l’unité de ces trois êtres. C’est le Verbe qui donne son être à l’humanité de Jésus, c’est le Verbe qui a suscité Marie comme Mère ; c’est le Verbe qui porte dans sa sagesse ce dessein de la prédestination de Jésus et Marie, incluant aussi celle de Joseph. Le silence de la crèche, qu’enveloppe notre adoration, est un des aspects du rayonnement du Verbe : Joseph y prolonge le silence qui fut l’épreuve et la victoire de sa fidélité à Marie[15] ; Marie épouse et confirme dans son silence celui de toutes les créatures. Jésus demeure dans le silence parce qu’il est Dieu. C’est par le silence que nous pouvons atteindre la lumière de la Foi d’une manière plus parfaite. En gardant le silence nous obligeons Dieu à nous éclairer. En gardant le silence, nous reconnaissons notre incapacité et nous implorons les lumières divines. Par le silence nous dépassons notre condition humaine et nous pouvons ainsi accéder au mode de connaissance angélique. Le silence est pour nous la porte de l’adoration et de la contemplation. Face au mystère il ne reste que le silence et l’adoration. Face au mystère les questions sont de trop, elles demeurent inefficaces et surtout sans réponses. Quand nous renonçons à exercer l’intelligence à la façon qui nous est naturelle, la perfection de notre silence consiste en ce qu’il nous libère de la servitude des créatures pour nous rendre tributaires de Dieu. La perfection propre de notre silence est d’abord une libération, puis une liberté, une indépendance, absolues. Par le silence nous accédons à la lumière, à la parole créatrice. Le silence élève notre nature. Le silence était le fondement de l’unité de la sainte Famille. Le silence est aussi le fondement de l’union de toutes les créatures. Par lui les écarts disparaissent et toutes les créatures deviennent dépendantes d’une manière plus radicales encore de Dieu. Par le silence Dieu devient la lumière de notre intelligence.

Le Mystère d’Amour La marche des Mages vers l’étoile, leur désir de connaître la vérité est l’indice de leur soif de Dieu. Comment découvrir le signe de Dieu, s’il n’y a pas en nous un abîme d’attente ? Si, par contre nous sommes tout désir, la moindre parcelle de lumière, le moindre signe trouvera en nous accueil et intelligence. Le signe est toujours adapté à celui à qui il est adressé, et à ce qu’il doit signifier. Ainsi les mages avaient le signe, encore fallait-il l’interpréter. S’ils n’avaient pas eu le désir, naturel au savant, de rechercher les causes, ils seraient passés à côté du signe. La saine curiosité est donc le fruit d’un amour actif. Bien des images, bien des signes de Dieu sont répandus dans la création, en nous, dans autrui, dans nos rapports avec les autres. Seulement il faut les voir. Cela serait impossible sans l’amour. Cet amour doit être l’amour de Dieu. Le désir de saisir quelque chose de Dieu rend l’esprit actif, aiguise la curiosité, oriente l’intelligence. Mais il faut aussi savoir passer à l’acte, les mages ne se contentent pas de comprendre, ils viennent. Dans notre vie si nous n’agissons point, il ne sert à rien de voir, et d’ailleurs à force de refuser d’agir, nous ne verrons plus. En effet l’amour fait voir, mais s’il est coupé de l’action ce n’est qu’un amour mutilé, il lui manque le deuxième aspect de sa nature ; l’amour appelle bien l’exercice de l’intelligence qui apporte pureté, virginité, transparence de l’esprit ; mais il appelle aussi la réalité. L’amour n’est satisfait que s’il exécute ce qu’il a vu. Noël c’est aussi cela, se laisser reformer par les signes extérieurs et intérieurs qui orientent notre vie vers l’amour. Seul l’amour explique le Mystère de Noël, et pourtant des trois aspects de ce mystère : Pauvreté, Lumière, Amour, c’est le seul qui soit vraiment insaisissable à notre intelligence. Nous en voyons un aspect, mais on ne peut en saisir toute la réalité.

MÉDITATION POUR NOËL – AVEC PADRE PIO

23 décembre, 2013

http://saint.padre.pio.free.fr/meditation-noel.htm

MÉDITATION POUR NOËL – AVEC PADRE PIO

Présentation Cette présentation de Noël pourra sembler au premier abord sombre, à l’encontre de la douceur qui inondait le coeur de Padre Pio et transparaissait sur son visage. Mais sans doute faut-il, au-delà des images et de certains mots, aller jusqu’au bout de ce mystère de l’incarnation : Padre Pio ne s’arrête pas, tant qu’il n’en a pas atteint le coeur ; et ce coeur, c’est l’amour: « Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour ». Ainsi qu’il l’écrit, même si nous ne comprenons pas tout, chacun est capable d’en percevoir, d’en entendre quelque chose. Le reste découle de cela. Le reste, ce n’est pas une vision misérabiliste, moralisatrice ou rigoriste, mais le débordement de l’amour comme humilité : humilité de Jésus et, en réponse, notre humilité. l’accent à plusieurs reprises sur la tendresse doit être noté ; il évite toute dérive hors de ce sublime mystère de Dieu devenu enfant

TEXTE C’est au cœur de la nuit, au cours de la saison la plus rigoureuse, dans la grotte la plus glaciale, habitation des troupeaux plus que d’une créature humaine, que vint à la lumière, à la plénitude des temps, le Messie promis – Jésus – le Sauveur des hommes. Aucun bruit autour de lui ; un bœuf et un âne réchauffent le pauvre Enfant nouveau-né ; une femme humble, un homme pauvre et fatigué en adoration devant lui. Ne se font entendre que les vagissements et les pleurs de Dieu devenu enfant. Et par ces pleurs, par ces vagissements, il offre à la justice divine la première rançon pour notre réconciliation. Depuis plus de quarante siècles il est attendu ; c’est avec des soupirs que les Patriarches en avaient invoqué la venue ; les auteurs sacrés avaient prophétisé clairement et le lieu et l’époque de sa naissance… Pourtant tout est silence et il semble que nul ne sait rien de ce grand avènement. Un peu plus tard seulement, des bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les champs viennent lui rendre visite. Ils ont été avertis par des esprits célestes de cet avènement grandiose, et invités à se rendre à la grotte où il se trouve. Qu’ils sont nombreux et importants, ô chrétiens, les enseignements qui partent de la grotte de Bethléem ! Oh, comme notre cœur doit se sentir brûlant d’amour pour celui qui s’est fait toute tendresse pour nous ! Comme nous devrions avoir au cœur le désir de conduire le monde entier à cette humble grotte, refuge du roi des rois, plus grande que tout palais humain, parce que trône et demeure de Dieu ! Demandons à ce divin Enfant de nous revêtir d’humilité, parce que seule cette vertu nous fera goûter ce mystère rempli de tendresse divine. Les palais de l’Israël orgueilleux scintillent, mais ce n’est pas en eux qu’est venue au monde la Lumière ! Mettant leur assurance dans la grandeur humaine, baignant dans l’or : ainsi sont les notables de la nation juive ; les prêtres du temple sont pleins de vaine gloire et de superbe ; à l’encontre du sens véritable de la révélation divine ils attendent un Sauveur rabougri, venant dans le monde selon la grandeur humaine et la puissance. Mais Dieu, qui a toujours à cœur de confondre la sagesse de ce monde, balaie leurs projets et, à l’encontre de l’attente de ceux qui sont privés de la sagesse divine, descend parmi nous dans la plus grande abjection, renonçant à naître dans l’humble maison de Joseph ou même dans celle d’un parent ou d’une connaissance dans la ville de Juda ; et, en quelque sorte rejeté par les hommes, il demande asile et secours à de vils animaux, choisissant leur demeure comme lieu de sa naissance, leur paille pour réchauffer son petit corps délicat. Il fait en sorte que le premier hommage lui soit rendu par de pauvres et rustres bergers qu’il a lui-même, par l’intermédiaire de ses anges, informés de ce grand mystère. O sagesse et puissance de Dieu ! nous sentions le devoir de nous exclamer – entrés en extase avec ton Apôtre – combien tes jugements sont incompréhensibles et insondables tes voies ! Pauvreté, humilité, abjection et mépris entourent le Verbe fait chair ; nous, cependant, nous comprenons une chose de cette obscurité dans laquelle le Verbe fait chair est enveloppé, nous entendons une parole, nous entrevoyons une vérité sublime : Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour. L’Enfant céleste souffre et gémit dans la crèche, afin que la souffrance nous devienne aimable et méritoire, afin que nous la recherchions : il manque de tout afin que nous apprenions de lui le renoncement aux biens terrestres, il prend plaisir en ces pauvres et humbles adorateurs, pour nous pousser à aimer la pauvreté et à préférer la compagnie des petits et des simples à celle des grands de ce monde. Ce petit Enfant, qui est tout mansuétude et douceur, veut insuffler en nos cœurs, par son exemple, ces vertus sublimes, afin que dans ce monde déchiré et bouleversé surgisse une ère de paix et d’amour. Par sa naissance il nous indique notre mission : mépriser ce que le monde aime et recherche. Oh ! Prosternons-nous devant la crèche, et avec le grand saint Jérôme, le saint enflammé d’amour pour Jésus enfant, offrons-lui tout notre cœur, sans réserve ; et promettons-lui de suivre les enseignements qui viennent à nous depuis la grotte de Bethléem, et peuvent presque se résumer en ceci : Vanité des vanités, tout est vanité. 

MEDITATION DE NOEL DU PAPE BENOIT XVI – 17 décembre 2008 .

18 décembre, 2013

http://paroissedecatus.eklablog.fr/meditation-de-noel-du-pape-benoit-xvi-a27585151

MEDITATION DE NOEL DU PAPE BENOIT XVI

Catéchèse du pape Benoît XVI, mercredi 17 décembre 2008 .

Par Curé de Catus dans Année liturgique le 21 Décembre 2011

  »Même les non croyants perçoivent dans cette fête chrétienne quelque chose d’extraordinaire et transcendant qui parle au coeur. C’est une fête qui chante le don de la vie, car la naissance d’un enfant devrait toujours être une occasion de joie. Normalement, un nouveau-né inspire attention et tendresse. Noël est de fait la découverte d’un nouveau-né qui vagit dans une pauvre grotte. A la vue de la crèche, comment ne pas penser à tous ces enfants qui aujourd’hui encore naissent dans le dénuement de par le monde? Comment ne pas penser aux nouveaux-nés refusés et à ceux qui ne survivent pas au manque de soins ou d’attentions? Et aux familles qui espèrent la joie d’une naissance et dont l’attente n’est pas comblée? ».

« Sous la pression de l’hédonisme et de l’esprit de consommation, Noël risque malheureusement de perdre son sens spirituel et de se réduire à une occasion commerciale, à des échanges de cadeaux matériels. Or, les difficultés de tant de familles et la crise économique qui touche l’humanité entière pourraient aider à redécouvrir la simplicité, l’amitié et la solidarité qui sont les valeurs de Noël. Libéré de ses connotations matérialistes, Noël redeviendrait l’occasion d’accueillir comme un cadeau le message d’espérance contenu dans le mystère de la naissance du Christ. Certes, tout ceci ne suffirait pas à récupérer dans sa totalité la spiritualité d’une fête qui, nous le savons, marque l’évènement central de l’histoire, l’incarnation du Verbe en vue de la rédemption des hommes… Pour nous, à Noël, se renouvelle le mystère majeur du salut, promis et accordé…, appelé à durer sans fin… A Noël, nous ne nous limitons pas à commémorer la naissance d’un grand personnage, un mystère abstrait ou plus généralement le mystère de la vie…mais un fait concret et fondamental pour tout homme, essentiel pour la foi chrétienne, une vérité que Jean résume par son Le Verbe s’est fait chair. Il s’agit d’un évènement historique que Luc place dans un contexte bien précis, au moment du premier recensement ordonné par » Auguste alors que Quirinus était gouverneur en Syrie. « Dans la nuit de Béthléem, une grande lumière s’est allumée. Le Créateur de l’univers s’est incarné en s’unissant pour toujours à la nature humaine, étant vraiment Dieu de Dieu et lumière de la lumière, mais également vrai homme. Celui que Jean appelle…le Verbe, ce qui signifie aussi le sens…, s’est incarné. Loin d’être une idée vague, il s’agit d’une Parole étendue sur le monde et qui s’adresse à nous tous… Ce sens c’est Dieu tout puissant, un dieu bon qu’on ne peut assimiler avec quelqu’être supérieur et lointain, à jamais inaccessible. C’est un Dieu qui s’est fait notre prochain, qui donc nous est proche » et qui se « montre à nous comme un fragile bambin afin de vaincre notre superbe… Il s’est fait petit pour nous libérer de la prétention de grandeur toute humaine qui découle de la superbe. Librement il s’est incarné pour nous libérer, pour nous rendre libre de l’aimer ». Noël, a conclu le Saint-Père, « reste une magnifique occasion de méditer sur le sens et la valeur de nos vies. Puisse l’approche de cette fête solennelle nous aider à réfléchir sur le caractère dramatique de l’histoire où les hommes blessés par le péché sont à la recherche du bonheur, d’un sens du vivre et du mourir. Puisse-t-elle nous encourager sur la miséricordieuse bonté de Dieu, venu à la rencontre de l’homme pour lui offrir personnellement la vérité qui sauve et en fait un ami ».

PAUL VI: NOËL EST UNE FÊTE QUI DEMEURE.(1977)

2 décembre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1977/documents/hf_p-vi_aud_19771228_fr.html

PAUL VI

AUDIENCE GÉNÉRALE

MERCREDI 28 DÉCEMBRE 1977

Chers Fils et Filles,

NOËL EST UNE FÊTE QUI DEMEURE. Nous le disons en nous référant à l’influence que cette fête liturgique doit exercer sur nos âmes, n’y laissant pas uniquement le souvenir agréable d’un moment distinct du temps qui s’écoule, comme cela se passe pour les événements qui s’insèrent dans notre vie et que des circonstances particulières ont rendus mémorables, gravant leur souvenir dans notre esprit. Noël, comme source toujours vive de pensées et de stimulants pédagogiques, moraux et religieux, reste et doit rester comme un jour sans couchant qui répand sa lumière également sur le temps qui suit sa propre date chronologique.

Il faut repenser Noël. Comme l’ont fait les bergers qui, convoqués par l’Ange pour constater que Jésus était ni, furent les premiers témoins de l’événement. Ils allèrent donc à Bethléem, trouvèrent Jésus avec Marie et Joseph et, au retour, « ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant; et tous ceux qui les entendirent furent émerveillés de ce que leur racontaient les bergers » (Le 2, 18). Et nous pouvons dire que c’est ainsi que l’Evangile a commencé à se faire connaître, à se répandre discrètement et secrètement, et à contribuer à la formation de cette conscience populaire messianique qui fera accueil à la prédication de Jean-Baptiste, le Précurseur, puis à celle du Christ lui-même.

Mais il est une autre circonstance qui nous conseille de méditer le fait de Noël évoqué par la fête liturgique afin d’y découvrir le sens, la signification transcendante qui s’y cache et qu’il manifeste. Noël a un contenu secret que seul peut découvrir celui qui le cherche. Pensons à la Vierge elle-même, à l’extase de son âme d’une extraordinaire limpidité, consciente déjà du mystère de sa divine maternité (cf. Le 1, 28 et sv.), et toute absorbée dans la méditation de ce qui s’accomplissait en elle et autour d’elle. C’est encore l’Evangile de Saint Luc qui nous dit, pour conclure son récit des événements de la nui4 de Noël: « Quant à Marie elle conservait avec soin tous ces événements et les méditait en son cœur (Le 2, 19). Cette attitude de recueillement, de réflexion, de méditation de la Vierge nous est rapportée également dans un autre passage de l’Evangile qui est en quelque sorte une conclusion du récit évangélique au sujet des douze premières années de la vie de l’Enfant Jésus: « Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur » (Le 2, 51). Et ainsi nous est proposé, le premier exemple de vie contemplative dans l’histoire évangélique: l’exemple est merveilleux et riche d’enseignements. La présence du Christ dans le monde est certes une lumière qui l’éclairé, avec le diaphragme du mystère: un mystère qui exige de chacun de nous une attention, une exploration. La révélation n’est pas seulement un fait sensible et extérieur; c’est une révélation enrobée dans la parabole (Cf Mt 13, 13). Voit celui qui veut voir; voit celui qui regarde; voit celui qui veut pénétrer le sens, les fins de la révélation. Celle-ci est sans limites dans son contenu divin et elle justifie ainsi l’effort contemplatif des fidèles auquel le divin Maître dira: « Quant à vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient; heureuses vos oreilles parce qu’elles entendent » (Mt 13, 16).

C’est pourquoi, si nous voulons que Noël ait une influence positive et efficace, nous ne devons pas le ranger parmi les moments passés de notre vie spirituelle, mais il doit rester! Avant tout comme événement déterminant de notre conscience religieuse: Le Verbe de Dieu s’est fait homme! Ceci est un fait qui doit soutenir comme un authentique pivot notre manière de penser et de vivre. D’ailleurs, le fait d’être chrétien, ce n’est pas quelque chose de secondaire, de discutable, d’inconstant; il ne s’agit pas d’une idéologie subjective et adaptable à des courants facultatifs de l’esprit historique ou de la mentalité ambiante. C’est la vérité heureusement contraignante, transfigurante et vivifiante. « La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). La crèche, oui, nous force à nous agenouiller devant le mystère de l’Incarnation, mystère d’humilité infinie, mais mystère de gloire infinie pour le Christ et de salut pour nous (cf. Ph 2, 1-11).

Et puis comme école: l’exemple de la crèche n’épuise pas ses enseignements en une leçon passagère de merveille idyllique et de poésie pastorale: la crèche est un miroir de la vie conçue selon l’Evangile, une vie dans laquelle ne sont pas éteintes les énergies d » l’action, ni les valeurs de l’activité humaine, mais plutôt, énergies et valeurs, engagées dans un effort total de l’humble amour.

Tâchons donc de repenser Noël comme un point de départ, une ligne qui veut être la trajectoire pour la démarche d’une vie chrétienne authentique.

Avec notre bénédiction apostolique.

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Aux pèlerins de l’Association Mariale

Il y a aujourd’hui parmi nous un groupe nombreux de membres de l’Association Mariale qui, à la conclusion du centenaire de la mort de Sainte Catherine Labouré, et en souvenir de cette âme si privilégiée, se sont réunis en congrès pour confirmer leurs intentions de profession chrétienne intégrale.

Bien volontiers, très chers Fils et Filles, et vous, Religieux et Religieuses qui les accompagnez, nous vous adressons un salut tout particulier pour vous féliciter et pour vous encourager dans votre louable intention de rester toujours fidèles au fervent esprit mariai qui distingue l’antique et trè3 méritoire groupement auquel vous appartenez. Que l’admirable événement dont fut la destinataire Sainte Catherine dans la chapelle de la rue du Bac à Paris soit pour vous un stimulant constant pour faire rayonner dans votre milieu familial et vos communautés l’amour que vous portez à l’Immaculée Vierge Marie, Mère de Jésus et Notre Mère.

Nous pensons que la période de Noël que vous avez choisie pour vous rencontrer est une occasion des plus opportunes pour confirmer vos intentions: en méditant les mystères de l’Enfance, du berceau de Bethléem à la maison de Nazareth, vous trouvez réunis la Mère et le Fils et vous pouvez contempler Marie qui vous montre Jésus. Puisse cette indication soutenir toujours votre piété, votre foi, votre vie: oui – nous vous répétons – ad Jésus per Mariam, à Jésus par Marie.

Avec notre bénédiction apostolique.