Archive pour la catégorie 'Cardinaux'

HOMÉLIE DU CARDINAL ANDRÉ VINGT-TROIS – MERCREDI DES CENDRES 2013

9 février, 2016

http://www.notredamedeparis.fr/spip.php?article1779

HOMÉLIE DU CARDINAL ANDRÉ VINGT-TROIS – MERCREDI DES CENDRES

(Homélie, les lectures sont les mêmes qui sont lus demain)

PRONONCÉE LORS DE LA MESSE DU MERCREDI DES CENDRES 2013

Jl 2, 12-18 ; Ps 50, 3-6.12-14.17 ; 2 Co 5, 20 – 6, 2 ; Mt 6, 1.16-18

Frères et Sœurs,

Nous sommes invités à vivre ce Carême de l’année 2013 sous le signe de l’Année de la foi que le Saint Père a promulguée pour toute l’Église et à laquelle nous participons de différentes façons dans nos communautés. C’est dire que notre cheminement, à partir de ce jour d’ouverture du Carême jusqu’à Pâques, sera éclairé par cette Année de la foi et sera vécu comme un chemin d’approfondissement, d’épanouissement et de fécondité de notre foi. Si nous sommes invités par l’évangile de saint Matthieu à concentrer nos efforts de conversion sur la prière, le partage et le jeûne, nous n’oublions pas que ces démarches, comme l’évangile nous le rappelle, ne sont pas d’abord destinées à manifester notre sainteté aux yeux des hommes, mais à traduire notre disponibilité intérieure et personnelle devant Dieu qui connaît le secret des cœurs. Augmenter notre temps de prière, en tout cas le vivre de manière plus régulière. Augmenter notre capacité de partager, non seulement notre superflu mais aussi notre nécessaire avec ceux qui sont dans le besoin. Éprouver dans notre chair par le jeûne et la privation que l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Ces trois démarches de la prière, du partage et du jeûne visent à mettre notre cœur en disponibilité pour accueillir l’appel de Dieu et y répondre, et surtout à éprouver dans notre désir, dans l’utilisation des moyens dont nous disposons, dans l’orientation de notre vie, que Dieu est le seul nécessaire et que c’est Lui qui est le fondement de toute chose. Dans cette démarche de foi, la reconnaissance du Dieu Père de Miséricorde, comme nous l’indiquait le prophète Joël, nous fait prendre conscience que l’amour de Dieu, toujours disponible, déborde de toutes manières nos imperfections, nos limites et nos fautes. Celui vers lequel notre foi se tourne, celui que nous essayons de mieux connaître par l’engagement de la foi est en même temps celui qui constitue notre espérance : Dieu riche en miséricorde. C’est pourquoi saint Paul nous invite et nous exhorte à nous laisser réconcilier avec Lui, non pas d’abord parce que nous serions capables de rénover complétement notre manière de vivre, mais parce que Dieu veut nous réconcilier avec Lui, parce qu’il a pris l’initiative d’envoyer son fils en ce monde pour prendre sur lui-même le péché du monde, et ainsi nous délivrer du péché. Au nom du Christ, au nom de celui qui a pris sur lui le péché des hommes, nous sommes invités à nous laisser réconcilier avec Dieu, c’est-à-dire à laisser Dieu exercer sa miséricorde sur notre vie et à le laisser construire en nous une nouvelle manière de vivre. C’est dans la mesure où notre foi en cette puissance miséricordieuse de Dieu qui agit, et notre espérance qui nous tourne vers Lui pour accueillir son pardon, que notre charité peut se trouver renouvelée, développée, et s’exprimer d’une façon plus concrète et plus ample à travers tous les moments de notre existence. Cet appel à la conversion, cet appel à accueillir la miséricorde, cet appel à vivre une vie nouvelle, c’est maintenant qu’il nous est adressé. C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut. Évidemment nous ne sommes pas dupes de cette formulation. Depuis la mort et la résurrection de Jésus tout moment de notre vie est un moment favorable, et tous les jours de notre vie sont des jours du salut. Mais en ce jour où nous nous mettons en marche d’une façon plus délibérée vers un renouvellement de notre vie baptismale, cette exaltation du moment favorable et du jour du salut prennent une dimension particulière : c’est aujourd’hui, frères et sœurs, que nous sommes invités à entrer résolument dans le chemin de la foi, de l’espérance et de la charité. C’est pourquoi tout à l’heure, en vous imposant les cendres, je vous dirai la formule tirée de l’Évangile : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle » (Mc 1, 15), parce que la foi en la Bonne nouvelle du salut, la foi au Christ venu prendre sur lui notre péché, la foi en ce temps favorable et ce jour du salut sont indissociables de notre conversion de vie. C’est parce que nous croyons en Dieu que nous sommes appelés à une vie nouvelle, et nous menons une vie nouvelle pour que notre foi se développe et porte davantage de fruit. La conversion est indissociable de la foi, sinon elle n’est qu’un effort moral pour perfectionner notre existence, elle succombe aux défauts que saint Matthieu soulignait dans son évangile : changer dans nos pratiques pour montrer aux hommes que nous sommes des justes. La conversion selon le Christ consiste au contraire à exprimer notre foi indéfectible en la miséricorde de Dieu, notre espérance inépuisable en l’actualité de sa miséricorde, par le changement qu’il produit en nos cœurs, et de nos cœurs à nos manières de vivre. Ce temps favorable, ce jour du salut, ce temps de la conversion pour croire à la Bonne nouvelle, oui c’est vraiment un temps de joie et c’est un temps d’exultation parce que chaque pas franchi dans la direction de la foi, de l’espérance et de la charité nous engage davantage dans le mystère de Dieu et nous fait éprouver davantage encore l’amour dont il aime chacun d’entre nous. « Sonnez de la trompette dans Jérusalem, prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité, réunissez le peuple » (Jl 2, 15-16), voilà ce que le prophète demandait à Israël, voilà ce que Dieu nous demande aujourd’hui : vivre ce temps de grâce, ce jour du salut, dans la joie de l’espérance. Amen.

† André cardinal VINGT-TROIS Archevêque de Paris

VÊPRES EN CONCLUSION DE LA « SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS 2005″ – WALTER KASPER

27 janvier, 2016

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/card-kasper-docs/rc_pc_chrstuni_doc_20050125_kasper-vespers_it.html  

CÉLÉBRATION DES VÊPRES EN CONCLUSION DE LA « SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS 2005″

HOMÉLIE DU CARD. WALTER KASPER

Mardi 25 janvier 2005 

JÉSUS-CHRIST: NOTRE FONDATION COMMUNE

Chers frères et soeurs,

« De fondement, en effet, nul n’en peut poser d’autre que celui qui s’y trouve, c’est-à-dire Jésus Christ » (1 Co 3, 11). Avec ces paroles fortes, l’Apôtre Paul nous rappelle l’unique fondement sur lequel l’Église est édifiée, et, dans le même temps, il nous explique la raison de notre engagement oecuménique. Car être fondé sur l’unique Seigneur Jésus Christ implique de croire dans l’ »Église, une et sainte » et exclut les divisions. On ne peut pas dire:  « Moi, je suis à Paul », ou « Moi d’Apollos » (1 Co 3, 4). A travers l’unique Baptême, nous sommes tous dans le Christ. L’ »Unitatis redintegratio », c’est-à-dire la recomposition de l’unité, est donc l’un des devoirs prioritaires de Église 1. L’an dernier, nous avons célébré le 40 anniversaire du Décret conciliaire « Unitatis redintegratio », qui parle de l’oecuménisme. La Conférence internationale à Rocca di Papa, au mois de novembre, a été une confirmation supplémentaire de l’actualité de ce document et du besoin urgent d’en faire une réalité concrète. En effet, le Décret exprime clairement l’une des priorités du Concile Vatican II:  l’unité visible de tous les disciples du Christ, pour laquelle notre Seigneur a prié la veille de sa mort (cf. Jn 17, 21). A l’occasion de cet anniversaire, nous avons exprimé notre profonde gratitude pour ce que l’Esprit Saint a réalisé au cours des quarante dernières années. Aujourd’hui, au début de cette nouvelle année, nous ne voulons pas tourner notre regard vers le passé, mais nous désirons regarder vers l’avenir, l’avenir de l’oecuménisme. Depuis ses débuts, au début du XX siècle, le mouvement oecuménique a connu de grands changements dans le monde et dans nos Églises. La situation oecuménique elle-même a beaucoup changé. Parfois, l’élan initial semble courir le risque de glisser vers un état de léthargie et de perdre sa crédibilité. D’un côté apparaissent des signes de réticence et de résistance et, de l’autre, des signes de résignation et de frustration. Alors, nous ne pouvons plus continuer de répéter:  « business as usual », rien n’a changé. Que devons-nous faire, au contraire? Que pouvons-nous faire? 2. Les propositions ne manquent pas pour revoir les méthodes, changer les structures, intégrer de nouveaux membres, examiner les questions urgentes, ou même relancer une réflexion sur nos intentions, sur nos objectifs et sur notre ordre du jour. Ces propositions peuvent être, d’une certaine façon, raisonnables et importantes. Mais dans la lecture que nous venons d’écouter, Paul nous fait une autre proposition. Il se définit comme un architecte qui, en tant que tel, doit projeter la construction de sa maison, c’est-à-dire de la demeure et du temple de Dieu, qui est Église Un bon architecte – nous dit Paul – ne commence pas par le toit ni par la structure intérieure, mais commence par les fondements. Seul un fondement solide, édifié non pas sur le sable, mais sur le roc, selon les paroles de Jésus dans le discours sur la montagne, fait que la maison est solide et ne s’écroule pas sous l’assaut des intempéries (cf. Mt 7, 24-27). C’est pourquoi Paul nous invite à nouveau à réfléchir sur le fondement de notre travail. Sa réponse est très claire:  « De fondement, en effet, nul n’en peut poser d’autre que celui qui s’y trouve, c’est-à-dire Jésus Christ ». La réponse aux nouveaux défis est une réponse de foi et une réponse spirituelle, c’est-à-dire une réponse enracinée dans la vie et dans l’esprit de Jésus. La foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, est le fondement du baptême, qui fait de nous des chrétiens, en nous incorporant dans Église (cf. 1 Co 12, 13; Ga 3, 28). La confession christologique de foi en Jésus Christ comme unique sauveur de toute l’humanité fait partie de la formule de base du Conseil oecuménique des Églises et constitue l’accord fondamental, le dénominateur commun, de tous ceux qui participent au mouvement oecuménique. Et le témoignage missionnaire commun, qui professe que le salut ne se trouve qu’en Jésus Christ (cf. Ac 4, 12), face à un monde qui ne le connaît pas encore, ou qui ne le connaît plus, est précisément le but de l’engagement oecuménique. Ainsi, Jésus Christ n’est pas seulement le fondement, mais l’objectif de notre engagement oecuménique. En Lui, nous ne ferons qu’un. « Tous sous l’unique chef Jésus Christ », ont dit les pères fondateurs luthériens dans leurs écrits confessionnels. Mais cette réalité est-elle encore bien claire pour nous tous? En tenons-nous bien compte dans nos débats et nos réflexions? Ne nous trouvons-nous pas plutôt dans une situation où notre devoir prioritaire, notre plus grand défi, est de rappeler et de renforcer notre fondement commun et d’éviter qu’il ne devienne vain en raison d’interprétations soi-disant libérales, qui se définissent progressistes, mais qui sont en réalité subversives? Précisément aujourd’hui, lorsque tout devient relatif et arbitraire dans la société post-moderne, et que chacun se crée sa propre religion à la carte, nous avons besoin d’un solide fondement et d’un point de référence commun fiable pour notre vie personnelle et pour notre travail oecuménique. Et quel fondement pourrions-nous avoir, sinon Jésus Christ? Qui mieux que Lui peut nous guider? Qui plus que Lui peut nous donner lumière et espérance? Où, sinon en Lui, pouvons-nous trouver des paroles de vie (cf Jn 6, 68)? 3. Que signifie tout cela concrètement? Je ne mentionnerai ici que trois conséquences. En premier lieu, c’est à propos de la Bible que nous nous sommes divisés et ce n’est qu’à travers la lecture, l’étude et la méditation de la Bible que nous pouvons retrouver l’unité. « L’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ » dit le Concile (Dei Verbum, n. 25), nous invitant à renouveler la longue tradition de la Lectio divina (ibid.), c’est-à-dire la lecture orante des Saintes Écritures. Dans cette lecture spirituelle, selon les Pères de Église, il y a la présence réelle et authentique de notre Seigneur Jésus Christ, semblable à celle présente dans la célébration de l’Eucharistie (Sacrosanctum Concilium, n. 7). Notre engagement oecuménique doit se nourrir de la table de la Parole (Dei Verbum, n. 21). Nous nous sommes divisés sur la Bible et c’est sur la Bible que nous devons nous unir à nouveau. Le meilleur oecuménisme consiste à lire et à vivre l’Évangile. En second lieu, à travers le Baptême, nous sommes incorporés à Jésus Christ. Dans notre engagement oecuménique, nous ne partons pas de rien. A travers le Baptême, nous sommes déjà dans une communion fondamentale qui nous unit à Jésus Christ, qui nous unit les uns aux autres. Alors, réfléchissons ensemble:  que signifie être baptisés du point de vue de la foi, mais également du point de vue de la vie? Qu’est-ce que cela signifie pour notre vie de tous les jours et pour les réponses que nous donnons aux questions éthiques urgentes? Saint Paul nous exhorte à ne pas nous conformer à la mentalité du monde (cf. Rm 12, 2), à ne pas nous laisser ballotter par les vagues, à ne pas nous laisser emporter à tout vent par chaque doctrine (cf. Ep 4, 14). Nous courons le risque – et parfois, ce risque est déjà une triste réalité – de nous diviser sur de nouvelles questions éthiques et de creuser des fossés là où nous étions unis depuis des siècles. Par conséquent, nous ne sommes plus en mesure d’apporter un témoignage commun de la nouvelle création à un monde qui aujourd’hui, aurait un besoin urgent précisément de ce témoignage prophétique. En troisième lieu, Jésus Christ est présent dans Église au moyen de sa Parole et de ses sacrements. Il est le chef de Église et Église est son Corps, Église qu’Il a aimée et pour laquelle il s’est donné pour la rendre sainte, la purifiant par l’eau qui lave, et cela à travers la parole (cf. Ep 5, 24-26). Oui, Église en pèlerinage n’est pas encore sans tache ni ride, mais elle est toujours en marche le long du chemin de la purification, de la pénitence et du renouveau (cf. Lumen gentium, n. 8). Et pourtant, le Christ l’aime également et se donne pour elle. Ne devrions-nous pas alors, nous aussi, croître dans l’amour pour Église, mûrir dans le « Sentire ecclesiam », c’est-à-dire « nous sentir Église, nous sentir partie intégrante de Église? ». Nous pouvons et nous devons distinguer le Christ de Église, mais nous ne pouvons pas séparer l’un de l’autre. Saint Augustin nous a enseigné la formule Christus totus, la plénitude du Christ comme Tête et Corps. Et tel est le point de divergence le plus profond entre les Églises et les communautés ecclésiales d’Occident, qui nous empêche d’être pleinement un signe et un instrument du Christ. Le thème de Jésus Christ comme fondement commun nous exhorte à réfléchir ensemble, avec un élan renouvelé, sur la « Nature et l’objectif de Église », selon le titre d’un des plus récents et principaux projets oecuméniques. Chers amis, Église est la demeure et le temple de Dieu, où les fidèles peuvent vivre et prier ensemble. Nous sommes tous collaborateurs de Dieu (1 Co 3, 9). A la fin, chacun devra rendre compte s’il a bâti une maison solide et comment il l’a bâtie:  s’il a bâti sur l’unique fondement, qui est Jésus Christ, avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille. Notre oeuvre se manifestera par le feu, et le feu éprouvera la qualité de l’oeuvre de chacun et si cette oeuvre subsistera (cf. 1 Co 3, 12 sq). En d’autres termes, on nous demandera si nous avons édifié ou détruit le temple de Dieu (cf. 1 Co 3, 17). Notre construction oecuménique de la pleine unité de tous les disciples du Christ ne résistera que si nous construisons sur l’unique fondement, qui est le Seigneur, si nous construisons sur sa Parole et son Sacrement, si nous construisons non pas sur la sagesse du monde (cf. 1 Co 3, 19), mais sur l’unique Esprit de Jésus Christ, que ce monde peut considérer comme folie, mais qui est puissance et sagesse de Dieu (cf. 1 Co, 1, 24). Prions donc le Seigneur pour qu’il fasse de nous de bons architectes et nous accorde la force et la sagesse spirituelle, le courage, la patience et l’espérance. Amen.

 

« LE CHRIST, LE PLUS BEAU DES HOMMES », PAR LE CARDINAL SCHÖNBORN

10 novembre, 2015

http://www.zenit.org/fr/articles/le-christ-le-plus-beau-des-hommes-par-le-cardinal-schonborn

« LE CHRIST, LE PLUS BEAU DES HOMMES », PAR LE CARDINAL SCHÖNBORN

Congrès des Mouvements ecclésiaux et Communautés nouvelles

1 juin 2006

ROME, Jeudi 1er juin 2006 (ZENIT.org) – « Le Christ, le plus beau des hommes » : c’est le thème de cette belle méditation du cardinal archevêque de Vienne, Christoph Schönborn, lors du congrès des Mouvements ecclésiaux et Communautés nouvelles qui se tient à Rocca di Papa en préparation à la célébration des premières vêpres de la Pentecôte autour de Benoît XVI samedi soir.

Frères et sœurs en Jésus Christ ! Nous nous préparons à la Pentecôte. Nous implorons la venue du Saint Esprit, Âme de l’Église et donateur de Vie (cf. CEC ). En plus, c’est aujourd’hui la fête de la Visitation de Marie auprès d’Élisabeth. Avec elle nous sommes invités à “méditer dans notre cœur” tous ces évènements dont le centre est le mystère du Christ (cf. Lc 2, 19-51). Je commence notre méditation avec un regard sur la fête de l’Ascension que nous venons de célébrer il y a six jours. Aux “hommes de Galilée” qui n’arrivent pas à détacher leur regard de la nuée qui cache Jésus en l’emportant, les anges disent : « Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus reviendra comme cela, de la même manière, dont vous l’avez vu partir vers le ciel » (Ac 1, 11). Il y a plus de 30 ans, – que le temps passe vite, et que la vie est brève !- je notais dans mon livre “L’Icône du Christ” au sujet de cette parole des anges : « Cette promesse du retour de ‘ce même Jésus, de la même manière, cette promesse confie à l’Église le soin de garder vivant le souvenir de sa Sainte Face, du visage de Celui qui, depuis, intercède pour nous auprès de son Père et notre Père. Cette promesse l’incite à confesser sa foi en l’avènement ultime du Seigneur. Or, l’icône est cette confession. Elle est le moyen terme, pour ainsi dire, entre l’Incarnation et l’Eschatologie puisqu’elle confesse la vérité des deux. Confessant en un même mouvement l’identité de Jésus de Nazareth, le Verbe incarné, et celle de son Seigneur qui reviendra juger les vivants et les morts, l’icône a sa place au cœur de la confession de foi de l’Église. Elle en est comme le résumé » (L’icône du Christ, Paris 20034, 139). L’icône du Christ : pour beaucoup de Chrétiens, la tradition orientale de l’icône, de sa peinture, de sa spiritualité, est devenue comme un point de ralliement, un point de rencontre pour tous les chrétiens. L’icône est quasi omniprésente dans l’Église, de l’Orient et de l’Occident. Son langage, sa symbolique, son rayonnement semble bien toucher les cœurs de beaucoup de nos contemporains. On s’est souvent interrogé pourquoi, de nos jours, l’art de l’icône a pu acquérir ce statut d’une expression privilégiée de la foi chrétienne. Il peut y avoir un aspect de “mode” (que certains orthodoxes reprochent aux chrétiens d’occident, ayant l’impression que leur tradition orientale soit “utilisée” abusivement par les occidentaux). Je pense qu’il y a quelque chose de plus profond. Le sensus fidei reconnaît dans la tradition iconique de l’Orient une sorte d’expression “canonique” de notre foi, une expression qui dépasse les modes et les fluctuations culturelles du langage artistique chrétien. L’icône n’est pas à-temporelle, elle connaît des variations stylistiques, des écoles, des “colorations culturelles”, elle n’est pas statique et immobile, comme on le lui a souvent reproché. Quel est donc le secret de son attrait, la clef de compréhension de son mystère, et la raison de sa grande stabilité d’expression ? Je pense que la raison ultime en est le Mystère du Christ lui-même, Verbe Incarné, Dieu fait homme, devenu “circonscriptible”, comme l’aime dire les saints défenseurs des images, S. Théodore le Studite et S. Nicéphore de Constantinople. Au-delà de toutes les influences culturelles, des attaches à des traditions iconographiques préchrétiennes, des variations artistiques il y a un fond commun, une source unique de l’art de l’icône : c’est le mystère de la Sainte Face du Christ Jésus. Il y a ce visage unique, il y a ce Jésus que les apôtres ont connu, avec qui ils ont mangé et bu, qu’ils ont vu transfiguré et bafoué, rayonnant de la gloire divine du Tabor, et flagellé et couronné d’épines. C’est ce visage unique, de Jésus, fils de Marie, Fils de Dieu, qui s’est gravé dans la mémoire de Pierre. C’est le regard de Celui que Pierre venait de renier, et qui le regardait d’une façon que rien au monde n’a pu enlever de la mémoire et du cœur de Pierre. Ce Jésus est le fondement de l’Icône, de sa fidélité (que certains caractérisent – plus exactement caricaturent – d’immobilisme), de son attrait inchangé. C’est parce que c’est l’icône du Christ, qu’elle attire. C’est parce que nous voulons voir le Christ que l’icône nous parle. C’est parce que les fidèles (et même souvent les non croyants) peuvent dire, en regardant une icône du Christ : « C’est Jésus ! » que l’icône leur parle. Ce n’est pas tant la qualité artistique, encore qu’elle soit importante et à ne pas négliger puisqu’elle est une vraie médiation pour la rencontre avec le Christ, ce n’est donc pas tant la hauteur de l’œuvre d’art qui compte, mais la force de la présence du Christ lui-même qui importe dans l’art de l’icône. Je n’entre pas ici dans les débats sur l’esthétique des icônes, sur l’aspect proprement artistique. Il y a pour cela de bonnes études savantes. J’attire votre attention sur un fait étonnant qui m’avait frappé quand j’étudiais la littérature du VIIIe et IXe siècle de la controverse iconoclaste, la grande lutte pour ou contre les saintes images en christianisme. En toute cette littérature je n’ai trouvé trace d’un débat esthétique. La question de la beauté des saintes images ne joue pratiquement pas de rôle. Du moins je n’en ai rien trouvé (cf. mon L’icône du Christ. Fondements théologiques, Paris 20034, 235). Comment expliquer cela ? J’en ai donné une première explication dans “L’icône du Christ” : « Cette absence de considérations esthétiques s’explique, nous semble-t-il, par le fait que, de part et d’autre, il n’était à aucun moment question de mettre en doute la légitimité de l’art comme tel. Le débat [de l’iconoclasme] portait uniquement sur l’extension de l’art au-delà du domaine profane, dans le domaine sacré » (loc. cit.). Les iconoclastes admettaient l’art, comme l’islam, mais il devait se limiter strictement au domaine profane. L’iconoclasme était, d’une certaine façon, une sécularisation radicale de l’art, une désacralisation de l’activité artistique, réduite au pur décor, à l’ornement de la vie profane. Mais derrière ce rejet de tout caractère de l’art il y a plus qu’une sécularisation de l’activité artistique. Il y a une certaine conception de ce qui est “chrétien” et donc de ce qu’est le Mystère du Christ. Il est significatif à cet égard de constater que tout le débat pour justifier l’art Chrétien, les images sacrées du Christ et de ses Saints, a tourné autour du Mystère du Christ. J’ai été frappé, en étudiant la controverse sur les images, par la netteté avec laquelle les défenseurs des images ont vu en ce débat non pas une question d’esthétique, mais avant tout christologique. Les pères du IIe Concile de Nicée (787) en étaient bien conscients. Pour eux, l’affirmation de la légitimité de l’icône du Christ était comme le sceau apposé à la confession de sa divinité (Nicée I) et de sa divino-humanité (Chalcédoine). L’Église Orthodoxe célèbre la victoire définitive des défenseurs des images en 843 comme “le triomphe de l’Orthodoxie”, célébré liturgiquement chaque année le premier dimanche de Carême. L’icône du Christ – résumé de la foi chrétienne ! Cela peut paraître exagéré. À regarder de plus près ce n’est nullement le cas. Permettez-moi de dire brièvement pourquoi, et cela en deux étapes. 1) Un nouveau regard À la fin de mon enquête sur les fondements théologiques de l’icône du Christ, je tirais cette conclusion : « Il y a une corrélation entre la vision du mystère divino-humain du Christ et la conception de l’art. En effet, l’Incarnation n’a pas seulement transformé la connaissance de Dieu, elle a également changé le regard de l’homme sur le monde, sur lui-même et sur ses activités dans le monde. Dès lors, l’activité créatrice des artistes ne pouvait pas ne pas être touchée, transformée par l’attrait du mystère de l’Incarnation. Si le Christ est venu pour renouveler l’homme tout entier, le recréer selon cette image dont il est lui-même le modèle, ne fallait-il pas que le regard, la sensibilité, la créativité des artistes soient, eux aussi, recréés à l’image de celui ‘pour qui tout a été créé’ ? Vu sous ce jour, l’effort pour cantonner l’art dans le ‘profane’ doit apparaître comme une crise profonde de la vision théocentrique du monde et de l’homme » (op.cit., 236).  Il y a une possibilité de vérification de cette thèse, qui est d’une actualité croissante : le rapport de l’Islam à l’art sacré. Je ne suis nullement spécialiste en cette matière, mais je fais confiance à des études compétentes. Si l’Islam rejette, en général, l’image anthropomorphique et ne laisse de la place qu’à l’ornement et surtout à l’écriture, cela n’est pas d’abord le résultat d’une théorie artistique et esthétique, mais la conséquence directe de sa vision du Dieu unique qui n’a, en ce monde, aucune similitude, que rien ne peut représenter, figurer, et même, d’une certaine façon, symboliser. J’ai été frappé, lors de mon voyage en Iran (2001), avec quelle insistance on m’a expliqué que je ne devais pas parler de l’homme-image de Dieu. Ce qui, pour la foi judéo-chrétienne, est une évidence, confirmée intensément par le mystère de l’Incarnation, que l’homme soit vraiment ad imaginem et similitudinem de son créateur, l’islam le rejette fermement. Dieu est unique et sans pareille : La Súrat al-Tawhíd (Cor. *CXII) que tout musulman prononce chaque jour, dit ceci : « Dis : il est Dieu, l’Un, Il est Dieu, l’Unique, Il n’a pas engendré, Il n’a pas été engendré. Il n’a nulle pareille » (plus exactement “nulle adéquation”). Il n’y a donc aucune représentation de Dieu dans le monde. L’aniconisme de l’Islam n’est pas d’abord une théorie esthétique. C’est une conséquence de la religion islamique d’un Dieu que rien ne peut représenter. Seule la lumière, dans la mosquée, le nikràb, serait, selon des connaisseurs, une évocation métaphorique du divin. Or la lumière est justement sans aucune forme ni figure (cf. Assadhullah Souren Melikien Chirrani, L’Islam, le Verbe et l’image, dans F. Boes pflug – N. Lossky [ed.] Nicée II. 787-1987. Douze siècles d’images religieuses, Paris 1987, 89-117). Il en est autrement de la foi chrétienne. Parce que le Créateur parle par sa créature, les traces du divin sont “lisibles”, non sans difficulté certes, mais réellement. C’est surtout l’homme, véritable lieu-tenant de Dieu dans sa création, qui est à l’image de Dieu. Son œuvre parle de Lui, surtout l’homme. L’interdiction de l’image dans l’Ancienne Alliance a un sens plus pédagogique qu’ontologique. Parce que le cœur de l’homme est une fabrique d’idoles, il fallait extirper toute tentation d’idolâtrie. Mais fondamentalement, Dieu se fait connaître par ses œuvres. C’est là la porte d’entrée de l’art sacré. Le Mystère divino-humain du Christ approfondit cet ordre de la création, lui donne sa stature définitive. Il y a vraiment un visage humain qui soit “l’icône du Dieu visible” (Col 1, 15). Parce que le Verbe s’est fait chair, parce que le Christ, de condition divine, a pris la condition d’esclave et a fait sienne son humanité concrète, les réalités humaines, les choses de ce monde sont devenues lieux de Sa présence, capables d’être son expression, sa trace, son langage. Pour moi, les tableaux du Carravaggio sont une manifestation exceptionnellement dense de ce fondement “divino-humain” de l’art qui s’est développé sur le sol chrétien. La madonna dei pelegrini de S. Agostino à Rome en est pour moi un exemple saisissant. Les pèlerins à genoux, pieds-nus (et pleins de poussière) devant cette matrone avec un enfant déjà trop grand pour être tenu dans les bras de sa mère : tout cela respire un réalisme “charnel” (dirait Charles Péguy) qui pourrait choquer (et qui a choqué) comme manquant de sens et de dimension sacrés. Or c’est précisément le réalisme de l’incarnation qui permet d’approcher le Saint, le Christ et sa Mère de cette façon si proche de la terre. La foi chrétienne en l’incarnation est à la source d’un art qui se penche avec tant d’attention sur les choses de la terre. J’ose penser que le grand développement de l’art, sacré et profane, en terre de chrétienté s’inspire (sans renier d’autres sources) avant tout de ce oui inouï à la terre qu’est l’Incarnation du Fils de Dieu. Ce Oui au concret, à la matière, au monde visible est à la racine de cette créativité explosive que connaît l’art d’Occident. J’admets bien volontiers que cette thèse mérite des approfondissements que nos groupes de travail pourront ébaucher. 2) Le Christ est la Beauté J’ose aller encore un peu plus loin. Nous connaissons l’enseignement classique sur les “transcendantaux”, le vrai, le bon, le beau. Tous ces attributs ne sont pas extérieurs à Dieu. Ils sont Dieu lui-même. Il est la Vérité et le Bien, il est Amour, il est Beauté. Vérité et Bonté, Amour et Beauté sont, comme disent les scholastiques, convertibles et coïncident avec l’Être même de Dieu. Toute beauté créée et une participation à la beauté infinie de l’être de Dieu. Si cela est vrai, il faut faire un pas de plus et dire que le Verbe, en se faisant chair, a pour ainsi dire “incarné” la bonté et l’amour, la vérité et la beauté infinie de Dieu. Le Christ est “le plus beau des enfants de l’homme” non pas à cause de ses qualités esthétiques particulières, mais parce qu’il est la beauté incarnée de Dieu. Tout son être est amour et vérité, bonté et beauté. S’il est donc vrai que le Christ peut dire de lui-même : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », il peut tout aussi justement dire « Je suis la Beauté ». Le Christ peut dire de lui-même ce que seul Dieu peut dire : « Je suis ». L’Être, le Vrai et le Bien sont, selon le terme scholastique, “convertibles”. Si le Christ est la Vérité et la Bonté, il est aussi ce qui est leur splendeur : la Beauté : Splendor Veritatis, Splendor Boni ! Pour résumer ce deuxième pas de notre petite réflexion je dirai, en variant une parole de S. Irénée qui disait : « Le Christ, en venant, a apporté avec lui-même, toute nouveauté » : « Le Christ, en son Incarnation, a apporté avec lui toute Beauté. C’est Lui la mesure de la Beauté, c’est lui qui apporte, avec sa venue, un nouveau regard sur la beauté. Il est, pour ainsi dire, “le canon de la Beauté”. Il n’a pas seulement rétabli la beauté originelle de la création perdue et profanée par le péché et le mal, il a apporté, en sa propre personne, la source de toute beauté. De lui s’épanchent sur le monde les eaux vives de la beauté. Et toutes les beautés du monde, qu’elles soient beautés de la nature, de la vertu ou de l’art, sont des rayonnements de Sa Beauté. « Tu es le plus beau des hommes », cette parole du psaume royal, lue comme une annonce du Christ, ne veut pas dire que Jésus serait, selon des critères préétablis par une esthétique mondaine, le plus parfait modèle de beauté. « Tu es la source de toute beauté humaine ». En toi nous est révélé ce qu’est la beauté, et de toi nous recevons le regard pour la voir, les critères pour la discerner et la force pour l’imiter et la rayonner. 3) Le Christ nous entraîne sur le Chemin de Sa Beauté  Il nous faut donc regarder, contempler le Christ, source de la Beauté divine, rendue accessible par son Incarnation. J’ose vous proposer une conviction qui est une intuition dont je crois qu’elle se vérifie de mille manières : « Là où est le Christ, là est la beauté ». Là où les cœurs, les esprits, les vies s’ouvrent au Christ, là les vannes de la beauté s’ouvrent et se déversent comme des flots vivifiants sur un monde avili par le péché, défiguré par la laideur du mal. Depuis 2000 ans cela se vérifie, et je pense que tout le sens de notre colloque préparatoire à la rencontre de la Pentecôte a ce sens : regarder comment les semences de beauté que sème le Christ, croissent et portent du fruit. Il faudra d’abord se pencher sur ce qui est le plus beau fruit de la Beauté du Christ : la Sainteté. Il n’y a de plus forte évidence de la Vérité et de la Bonté divino-humaine du Christ que cette voie lactée, cette nuée lumineuse des saints sans nombre que le Christ a entraînée à sa suite. Il n’y a rien de plus beau au monde que la Sainteté. Des saints on peut dire ce que l’épître aux Hébreux dit du Christ : ils sont comme le “resplendissement de sa gloire” (Hebr 1, 3). Je pense qu’il suffit de le dire pour qu’on se rende à l’évidence. À maintes reprises le Cardinal Ratzinger, grand ami et connaisseur de la tradition franciscaine, a attiré l’attention sur ce fait impressionnant : le Poverello d’Assise, en ne cherchant qu’à suivre le Christ pauvre et humilié, a provoqué, non seulement un grand mouvement spirituel dans l’Église. Il a aussi suscité une traînée lumineuse de beauté artistique. Giotto, Cimabue, pour ne mentionner que ces deux-là, figurent pour une véritable explosion de créativité artistique qui constitue, jusqu’à nos jours, le plus grand trésor artistique de l’Europe, et j’ose dire, du monde. Le Christ, en suscitant par son Esprit, tant de sainteté, est aussi la source vive de tant de beauté artistique. Comment peut-on fermer les yeux devant cette évidence ? Dans sa pièce « Fratello del Nostro Dio » sur le Saint Frère Albert, Karol Wojtiła, le vénéré pape Jean-Paul II, parle de « cette autre beauté, celle de la miséricorde ». Comment ne pas voir cette évidence : le Christ a donné au monde “cette autre beauté, celle de la miséricorde”. Que serait notre monde sans la réalité de la miséricorde ? Parce que nous en vivons tous, consciemment ou inconsciemment, nous risquons de ne plus voir à quel point la beauté de la miséricorde rayonne en notre monde de dureté et d’inhumanité, à partir de ce foyer inépuisable d’amour qu’est le cœur de Jésus. Qu’il suffise ici pour la suite de nos travaux d’avoir indiqué ces trois voies lumineuses de la Beauté du Christ : la Sainteté, l’art qui en est inspiré et la miséricorde qui en rayonne. Pour conclure je vous propose d’abord un texte de S. Augustin, commentant le Psaume 44 (45), le verset 3 : « Tu es beau, le plus beau des enfants des hommes ». Il y a d’autres passages que nous pourrions citer, surtout ce texte très fort du commentaire de S. Augustin à la première lettre de S. Jean, parlant des deux textes bibliques apparemment contradictoires, celui du Psaume 45 (44), que nous venons de citer, et celui du 4ème Chant du Serviteur qui était « sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, sans apparence qui nous aurait séduits, objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleurs… » (Is. 53, 2-3). Le Saint-Père les a admirablement commentés, dans un message au Meeting des Peuples à Rimini en 2002. Il y aurait bien d’autres textes des Pères sur le contraste entre ces deux oracles prophétiques, qu’il nous suffise de citer celui des Enarrationes in Ps 44 de S. Augustin : « même là, si tu veux considérer la miséricorde qui l’a fait s’incarner, il est beau ». Est beau ce qui est du Christ : c’est ainsi que nous pouvons résumer ce texte de S. Augustin. C’est beau parce que c’est du Christ. Parce que tout en Lui rayonne la justice, la miséricorde, l’amour. Comment rendre plus évidente cette affirmation ? Le Padre Pio était-il beau ? Sans doute non, selon les critères du monde ; sans doute oui selon la beauté du Christ. Sorin Dumitescu, un artiste exquis (et un éditeur courageux), peintre d’icônes contemporaines, a publié un calendrier avec douze photos en grand plan de Starez roumains orthodoxes. La beauté de ces vieux visages aux rides profondes, est une preuve éclatante de ce qu’est la beauté du Christ. Je pourrais multiplier les exemples, et vous aussi. Je m’arrête là avec deux questions qui m’inquiètent : 1) Pourquoi tant d’art sacré de nos jours est si laid ? Le musée du Vatican pour l’art sacré moderne me laisse perplexe et même interdit. Que s’est-t-il passé pour que l’art sacré soit si loin de ses grandes expressions du passé ? Est-ce la crise générale de l’art, de la culture de notre temps ? Faut-il réapprendre à trouver les expressions du Mystère du Christ chez des artistes qui peuvent sembler loin de la foi ? Y a-t-il des signes d’une reprise authentique de l’art inspiré par le mystère du Christ ? 2) Pourquoi la liturgie a-t-elle tellement perdu du sens de la beauté ? Pourquoi tant de mauvais goût dans tout ce qui entoure la célébration du Mystère de la foi ? Ne devrait-il pas générer la plus belle des beautés ? D’où vient ce “paupérisme”, ce “misérabilisme” dans tant de nos expressions liturgiques ? Est-ce la perte du sens du sacré ? Ou est-ce plus profondément un affaiblissement de la présence, de la perception du Mystère du Christ ? Manquons-nous d’enracinement dans le Christ, source de la Beauté, Beauté-même ? Deux questions qui ne laissent dans la perplexité. Il ne faut pas les esquiver, il ne faut pas non plus s’en laisser emprisonner. Car il se peut que la beauté du Christ soit cachée dans la pauvreté de nos expressions culturelles. Peut-être faut-il creuser plus profondément, pour retrouver la source de la Beauté. Elle ne cesse de couler, mais elle peut être plus cachée, plus obscure en ces temps d’obscurcissement. Laissez-moi terminer avec un souvenir-clef pour moi : [ Dominique Pomeau, lors d’un colloque sur l’art sacré au Mans : “C’est la messe” ]   Oui, le Christ est là, toute sa Beauté est là, cachée sous le voile des pauvres signes de ses sacrements ; enfoui sous le tas de nos misères pécheresses, mais réellement présent. À nous d’aller à sa recherche, de creuser pour trouver la source vive dans les déserts de notre temps. La beauté du Christ est là. J’ose paraphraser une parole du Seigneur : N’allez pas dire : elle est ici, elle est là. Ma beauté est au milieu de vous !                                     

LES CARACTÉRISTIQUES DE LA DOCTRINE DE ST GRÉGOIRE DE NAREK, PAR LE CARD. AMATO

28 mai, 2015

http://www.zenit.org/fr/articles/les-caracteristiques-de-la-doctrine-de-st-gregoire-de-narek-par-le-card-amato

LES CARACTÉRISTIQUES DE LA DOCTRINE DE ST GRÉGOIRE DE NAREK, PAR LE CARD. AMATO

LE SENS DU PÉCHÉ, LA TRINITÉ, LES SACREMENTS ET LA VIERGE MARIE

ROME, 15 AVRIL 2015 (ZENIT.ORG) STAFF REPORTER

La doctrine du saint arménien Grégoire de Narek se distingue dans quatre domaines particuliers : le sens du péché et des limites de l’homme, la réflexion sur le mystère de la Sainte Trinité, la défense de l’efficacité surnaturelle des sacrements et la dévotion à la Vierge Marie, explique le cardinal Amato lors de la messe de proclamation du saint comme docteur de l’Église, dimanche dernier, 12 avril 2015, en la basilique Saint-Pierre.
Au début du rite de la proclamation présidée par le pape François, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a adressé quelques paroles, saluant « l’extraordinaire figure de saint Grégoire de Narek, semeur d’espérance et artisan de paix », dans le contexte du centenaire du génocide arménien.
A.K.

Allocution du cardinal Amato
Très Saint-Père,
Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, l’Esprit Saint a allumé en Orient tant d’étoiles, c’est-à-dire des hommes saints et sages qui, par l’exemple de leur vie et leur enseignement, ont ouvert la voie à la connaissance des mystères de Dieu et à la rencontre avec Jésus Christ.
Environ cent ans après l’attribution du titre de docteur de l’Église universelle à un autre fils de l’Église d’Orient, saint Ephrem le Syrien († 373), aujourd’hui, Très Saint-Père, nous vous demandons d’attribuer le même titre à saint Grégoire de Narek, maître et gloire du peuple arménien.
Ce grand théologien, mystique et poète, transmit son expérience spirituelle et religieuse par sa vie et son enseignement dogmatique, diffusant la théologie par la voie de la beauté.
La profondeur des idées théologiques du saint, la nouveauté de sa pensée et la vigueur de son verbe poétique ont toujours été appréciées au niveau populaire et par les hommes de culture. Il fut comparé de plus en plus à des pères de l’Église comme saint Jean Chrysostome, saint Ephrem le Syrien ou saint Grégoire l’Illuminateur. Son œuvre pénétra peu à peu tous les domaines de la vie religieuse et de la culture arménienne : la poésie, l’enluminure, la musique, l’hagiographie, la liturgie et le folklore. Sa constante popularité est encore aujourd’hui liée à son livre de méditations et de prières, que l’auteur a appelé « Livre des Lamentations », et connu populairement sous le nom de Narek. Après l’Évangile, ce texte est le plus vénéré et le plus répandu en Arménie. Très Saint-Père, la doctrine de saint Grégoire de Narek se distingua dans quatre domaines en particulier :
- le sens du péché et des limites de l’homme, incapable de parler de Dieu et avec Dieu sans la méditation de la Parole incarnée;
- la réflexion dogmatique sur le mystère de la Très Sainte Trinité, où il voyait se refléter l’âme humaine mais surtout une analogie avec les trois vertus théologales;
- la défense de l’efficacité surnaturelle des sacrements et leur rôle de transmission et de médiation dans l’Église, réaffirmant l’importance de la grâce divine et de la vie intérieure, par comparaison avec les tendances hérétiques des Thondrakiens, qui prétendaient remonter aux origines du christianisme reniant la hiérarchie, les sacrements, l’église et la liturgie;
- la dévotion à la Vierge Marie, la Panaghia, « Celle qui n’est que sainteté », la « Toute Sainte », exaltant « l’invulnérabilité absolue de la très Sainte Deipara par rapport au péché », en plus de son rôle de médiatrice, comme « pont entre Dieu et l’homme ».
Pour toutes ces raisons, les saints pasteurs de l’Église arménienne se sont adressés plusieurs fois aux souverains pontifes, leur demandant de proclamer saint Grégoire de Narek Docteur de l’Église universelle. Récemment, la Congrégation pour la doctrine de la foi a donné son avis positif sur l’eminens doctrina du candidat. Les consultants théologiens et, dans un deuxième temps, la séance plénière de la Congrégation pour les causes ont relevé dans le magistère du saint les notes qui étaient demandées pour le proclamer Docteur de l’Église. A l’audience qui m’a été accordée le 21 février 2015, Votre Sainteté a pris acte favorablement de l’avis des cardinaux et évêques.
Très Saint-Père, nous ne saurions négliger, pour finir, une circonstance qui rend notre demande encore plus riche de sens et de valeur: la célébration, cette année, du premier centenaire du massacre, le « grand mal » qui frappa très cruellement le peuple arménien. Dans ce contexte brille encore plus l’extraordinaire figure de saint Grégoire de Narek, semeur d’espérance et artisan de paix.

Traduction de Zenit, Océane Le Gall

PAROLE DE VIE ET DE JOIE: PERSONNE N’A JAMAIS PERDU – Gianfranco Ravasi

17 décembre, 2014

http://www.stpauls.it/vita/0706vp/0706vp93.htm

(traduction de Google de l’italien)

PAROLE DE VIE ET DE JOIE: PERSONNE N’A JAMAIS PERDU

Gianfranco Ravasi

Pastorale vie n. 6 juin 2007

Le sens profond de la fragilité humaine court tout au long de la Bible, de la fragilité structurelle de la créature. À cet égard, la Genèse ne laisse aucun doute: l’homme est poussière et retourne à la poussière; est précaire parce que ce est terminé. Mais il ya aussi l’aspect de la responsabilité personnelle, de la misère humaine. Le pécheur de fragilité, cependant, ne est pas condamné: le Christ cherche ceux qui sont perdus.
Il est presque impossible, en feuilletant tous les dictionnaires bibliques dans différentes langues, à venir sur une page dédiée à la «fragilité». Le mot vient du fragment archaïque racine, qui a donné lieu à une constellation de mots italiens et latins comme « (en) éclater », « naufragé », « fragment », « din », « fruit », « abats », « fraction «  » fracture « et ainsi de suite.
Ainsi, il ya quelque chose de cassé à la base, parce que la réalité est faible, imparfait, faible, faible. Ce est de cette manière, la coupe plus existentielle, il est possible d’isoler dans la Sainte Écriture le sens profond de la fragilité humaine. En effet, vous avez la possibilité d’identifier une vraie racine fondamentale de la même anthropologie biblique. Deux sont les profils de cette labilité:

1 La finitude
Il ya d’abord la fragilité structurelle de la créature, l’insécurité liée à sa finitude. Utilise emploi image saisissante: «L’homme est l’hôte d’une maison de boue, sur la base de la poudre, prêt à céder à la ver » (04h19). Être homme profond, spirituel et intellectuel est déposé, comme le Livre de la Sagesse dit, dans «une tente d’argile » (09h15). Qohelet avec la provocation incessante de ses enquêtes classent l’ensemble étant créé sous le mot hebel impitoyable, ce qui signifie «souffle, de la fumée, vide» et, reprenant la vieille leçon de la Genèse (03:19), conclure amèrement: «Tout est provenaient de la poussière, et tout retourne à la poussière « (Ecclésiaste 3:20).
Un avertissement qui couvrira aussi la prière d’Israël, il est vrai que nous entendons maintes reprises psalmistes présents devant Dieu, «Dans quelques palmiers ont donné mes jours, ma vie en face de vous est un souffle. Un simple souffle, l’homme qui vit, comme l’ombre, l’homme passant, qu’un souffle qui remue. [...] Oui, ils sont un souffle des fils d’Adam; ensemble sur l’échelle, sont moins qu’un souffle. [...] Ils sont la chair, un vent qui passe et ne revient pas. [...] L’homme est comme un souffle, ses jours passent ombre »(Ps 39,6 à 7; 62,10; 78,39; 144,4). Il ya beaucoup d’images qui décrivent cette fragilité radicale de l’être humain. La plante la plus commune et parfumé est: «Ils sont comme l’herbe qui pousse dans la matinée; fleurs, bourgeons aube, elle se dessèche et se fane au soir « , chante encore le Psalmiste (90,5 à 6).
Il fait écho à Isaïe: «Toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire est comme une fleur des champs: l’herbe sèche, la fleur se fane quand le souffle du Seigneur souffle sur eux» (de 40,6 à 7 ). Mais Saint-Pierre dans sa Première Lettre contraste avec la Parole divine, ferme, stable et indestructible, « mortels qui sont comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe: l’herbe sèche, la fleur tombe; seule la parole du Seigneur demeure éternellement « (1,24 à 25).
Il est, par conséquent, une première fragilité qui est lié à la limite de créatures, comme des prisonniers de nos extrémités de temps et l’espace qui nous entoure. Dans cette optique, nous présentons de nombreux chiffres qui révèlent une prise de conscience de leur faiblesse structurelle, d’avoir – d’utiliser une image célèbre Pauline – « un trésor dans des vases d’argile» (2 Co 4,7).
Considérons, par exemple, Moïse et ses tentatives répétées de se échapper de sa mission, avec la certitude d’un manque de préparation et un obstacle au fond, « Mon Seigneur, je ne suis pas un bon orateur, qu’ils ne l’ont jamais été auparavant, sont maladroits bouche et la langue « (Exode 04:10). Jérémie n’a pas hésité à affirmer: «Seigneur Dieu, je ne peux pas parler, parce qu’ils sont jeunes » (1,6). Et même Salomon, dans la nuit avant son intronisation, il confesse à Dieu: «Je suis un gars et je ne sais pas comment faire » (1 Rois 3,7). Après tout, tout le peuple d’Israël dans son histoire séculaire révèle l’immaturité important, par le désir de l’esclavage, afin de ne pas risquer l’aventure de la liberté dans le désert et dans la recherche de la terre promise.
Jésus dans sa prédication a montré vigoureusement l’instabilité en particulier les jeunes. Qui peut oublier la scène des gars qui ne sont pas d’accord sur le jeu à jouer dans les rues, si imiter un enterrement ou un mariage, et ainsi de perdre du divertissement de temps (Mt 11,16 à 17)? Ou, comment ne pas évoquer l’histoire des deux fils de la parabole difficile de Matthieu 21,28 à 31, une tous les mots et aucune action et l’autre grossier et vulgaire mais finalement bien?
Ce est impressionnant, mais seulement sur la base de la vérité de l’Incarnation, le Christ est représenté dans le moment fragile de la mort, quand ils mendient le Père lui éviter le calice empoisonné (Mc 14:36) et la Lettre aux Hébreux ne hésite pas à déclarer que Jésus « vous pouvez simplement ressentir de la compassion pour ceux qui sont ignorants et capricieux, puisque lui-même est en proie à la faiblesse »(5,2). De même saint Paul, qui nous a laissé dans le capuchon. 7 de la Lettre aux Romains une __gVirt_NP_NN_NNPS<__ portrait vigoureuse du rift de l’âme humaine, seront obligés de « se vanter de sa faiblesse, » reconnaissant sa faiblesse (2 Cor 11:30) et la fiche qui le tourmente dans la chair et dans la vie

2 Le péché
À ce stade, il est de laisser de la place pour les autres termes de la finitude de la créature, celle de son péché. Nous ne devons pas, en effet, ignorer que la page de l’anthropologie qui se ouvre la Bible et ce est la capitale de référence (Gn 2-3) comprend seulement la « fracture » des trois relations constitutives d’être adam, ce est à dire les hommes: ce qui existe avec Dieu, de qui il reçoit la vie, à la liberté et de la conscience; la relation avec ses semblables, incarnée par la femme; et enfin la connexion avec la matière, avec la création, avec les animaux.
Ici, en effet, après le péché, l’homme expulsé du jardin de dialogue intime avec Dieu; ici, il tergiverser sur la prochaine, à partir du domaine sur la femme (03:16) pour atteindre le fratricide de Caïn et l’arrogance de Babel; ici, enfin, la dissociation de l’homme avec la terre que les rebelles générer « épines et des chardons» (3:18).
Cette vague boueuse rodage toute l’humanité et l’histoire biblique est une longue histoire de faiblesse, la misère, les échecs, les trahisons, que sera également la constante de la parcelle de l’histoire humaine. Le pécheur de la fragilité affecte aussi les grandes figures: nous pensons de David pour le corps et le charme d’une femme, Bethsabée, se transforme en un adultère et meurtrière (2 Sam 11-12) ou la rébellion tragique de son fils Absalom ou d’une autre son fils et successeur, le grand Salomon, vieillissement laissant corrompre par son harem (1 Rois 11,1-13); ou (pour choisir au hasard un autre exemple) les pauvres chiffre remédié par les deux anciens avides qui menacent la fidélité de Susanna (Daniel 13).
La gamme des défaillances morales humaines est presque entièrement patrouillée par les Saintes Ecritures, à partir d’un Israël systématiquement séduit par l’idolâtrie (lire la page célèbre et véhémente symbolique de Ez 16). Nous aimerions évoquer seulement une section très spécifique de cette fragilité diversifié, qui est le type de trahison et de l’échec relatif. Peut-être qu’il est peu connue histoire de Achitophel, conseiller de David qui décide de passer dans le camp opposé du rebelle Absalom et que, finalement, voyantes à son tour trahi et perdu, « est allé à sa maison dans sa ville natale, réglé ses affaires de famille et se est pendu »(2 Sam 17:23). Et bien sûr, nous voyons la décoloration imminente tragédie de Judas, le traître et suicidaire.
Mais il ya aussi des faiblesses moins sensationnel mais tout aussi humiliantes et honteux Peter ce soir-là, dans la cour du palais sinedrale, ne hésitez pas – pour éviter les risques personnels – se parjurer sans honte: «Je sais de Jésus! Je ne suis pas un de ses disciples! Je ne sais pas ce que vous dites! »(Lc 22,54 à 62).
Vous pourriez longtemps pour sévir sur les misères de fragilité, surtout quand il confine à sa superficialité, incolore tiède, cette attitude qui suscite le «vomi» du Christ, comme il est indiqué dans le célèbre Apocalypse invectives contre l’Église de Laodicée (3 15-16). Cependant, nous ne devons jamais oublier que le dernier mot de Dieu contre la fragilité de l’humanité et de la créature morale ne est jamais la condamnation sévère et implacable. Le Christ va dans les montagnes et des ravins à la recherche de la brebis perdue, debout à côté de pécheurs, collecteurs d’impôts et les prostituées.
Père céleste est toujours sur le seuil d’embrasser le fils prodigue, faible et moralement épuisé pour le ramener à la vie, la joie, l’espoir, la certitude d’être toujours aimé. Personne ne est jamais perdu, aussi longtemps que vous quittez et un ascenseur libre de Celui qui «est venu droit de chercher les perdus, » qui est venu parmi nous de ne pas regarder après la santé, mais les malades, les faibles, les pécheurs.

NOËL : SARTRE INVOQUÉ DANS L’ÉLOGE DE LA TENDRESSE D’UN CARDINAL DU VATICAN

17 novembre, 2014

http://www.cardinalrating.com/cardinal_266__article.htm

NOËL : SARTRE INVOQUÉ DANS L’ÉLOGE DE LA TENDRESSE D’UN CARDINAL DU VATICAN

Jan 01, 2013

voir le site original:
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/12/24/noel-sartre-invoque-dans-l-eloge-de-la-tendresse-d-un-cardinal-du-vatican_1810068_3214.html

Le cardinal Giafranco Ravasi, « ministre » de la culture du Vatican, a cité, à l’occasion de Noël, un écrit de Jean-Paul Sartre sur la naissance de Jésus et plusieurs images féminines de Dieu dans la Bible, dans une tribune de presse originale consacrée à la « tendresse de Dieu ».
Dans ce texte publié ce week-end dans le quotidien italien Il Sole 24 Ore et repris lundi dans plusieurs médias du Vatican, le prélat italien, connu pour son intérêt culturel à 360 degrés et son foisonnement d’idées, rapporte cette fois un écrit du prisonnier de guerre Jean-Paul Sartre au stalag XX-D où il était interné en Allemagne, et qui a été publié dans Baronia ou le fils du tonnerre (1940).
Le cardinal Ravasi cite ces phrases de Sartre, qui décrit l’étonnement de la Vierge Marie devant l’enfant à qui elle vient de donner le jour : « Elle pense : ce Dieu est mon fils, cette chair divine est ma chair (…) Il me ressemble et Dieu me ressemble. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans les bras et couvrir de baisers ». Selon le prélat, ce texte de celui qui allait devenir l’écrivain existentialiste le plus célèbre met en lumière une « valeur en déclin dans nos jours un peu vulgaires : la tendresse, et ses déclinaisons diverses, comme la douceur, la délicatesse, l’affection, la modération ».
Mgr Ravasi relève aussi l’importance dans la Bible de la symbolique nuptiale et reproductrice pour décrire l’action de Dieu. Rappelant que le pape Jean Paul Ier avait déconcerté le monde catholique quand il avait évoqué durant son unique mois de pontificat en 1978 le caractère « maternel » de Dieu, le « ministre de la culture » du pape cite plusieurs passages des livres d’Isaïe. Il mentionne notamment l’un d’eux, qui donne de Yahvé, à côté d’un dieu guerrier tout-puissant, l’image d’un Dieu qui « crie comme une femme qui accouche, respirant et aspirant en même temps ».

KARL RAHNER SERMONS (2 Co 6, 1-10)

10 septembre, 2014

http://peresdeleglise.free.fr/auteurscontemporains/rahner2.htm

KARL RAHNER SERMONS (2 Co 6, 1-10)

Extraits d’un Sermon prononcé le 1er dimanche de Carême, 10 mars 1957, commentant 2 Co 6, 1-10)
Commentaire de l’extrait suivant de la 2e lettre de Paul aux Corinthiens (2 Co 6, 1-10) :

« Puisque nous sommes ses coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. Car il est dit : « Au temps favorable, je t’exauce, au jour de salut, je te viens en aide ». Le voici maintenant le temps favorable, le voici le jour du salut. »

Extrait du Sermon de Karl Rahner :
« Nous le savons tous, la vie humaine n’est vécue qu’une fois et c’est à partir de cette unicité du temps que, tel un fruit, croît l’éternité. Nous autres chrétiens, nous savons que ce temps unique nous est donné par Dieu. Nous sommes appelés dans un temps déterminé et nous avons un temps dont nous ne décrétons pas la longueur : c’est Dieu qui la détermine. Dans ce temps, encore une fois, chaque moment est unique et précieux, car, en définitive, aucun moment ne peut être remplacé par un autre. Et puisque nous autres chrétiens, nous sommes, en tant que chrétiens, appelés dans le temps du Christ, puisqu’on nous prêche la Parole de Dieu révélée, la Parole de sa réconciliation, de son amour, de sa miséricorde, puisque la Parole de Dieu faite chair appartient à notre temps, c’est donc que le jour du salut est vraiment là ainsi que le moment favorable, le moment convenable, le moment opportun, selon la trauction qu’on pourrait peut-être aussi donner à ce mot chez Paul. C’est pourquoi Paul affirme (et l’Eglise le dit avec lui maintenant, au début de ce temps de Carême) : c’est maintenant le temps favorable, le « Kairos » pour vous, c’est maintenant le jour du salut. Ce maintenant n’existe pas toujours, mais il passe ; ce maintenant est un don qui n’est pas en notre pouvoir. Peut-être avons-nous encore une longue vie devant nous, peut-être vivrons-nous encore de nombreux Carêmes, et pourtant chaque moment de notre vie est précieux et chacun est un don de Dieu. Souvent nous aimerions bien avoir d’autres temps, dans l’histoire du mondee et dans notre vie. Peut-être avons-nous un temps de détresse, et nous aimerions avoir un temps de joie. Peut-être aimerions-nous connaître des temps magnifiques et nous avons un temps de travail pauvre, pénible, monotone, ennuyeux, dont – croyons-nous – il ne sort pas grand-chose. Et pourtant, de chacun de nos instants, l’Ecriture peut dire : Le voici maintenant le temps favorable, le voici maintenant le jour du salut : ce jour que tu as maintenant, l’heure qui t’est donnée maintenant. Sans cesse nous devrions, de toute la force de notre coeur, adresser à Dieu cette prière : Donne-moi la lumière et la force pour reconnaître le temps que j’ai maintenant comme tu veux que je le reconnaisse : comme quelque chose qu’il faut peut-être supporter et qui est peut-être ennuyeux et amer, comme l’heure, peut-être, de la mort et de la lente agonie, mais surtout comme ton heure, comme le don que tu me fais, et comme le jour de ton salut.
Si nous commencions ainsi chaque journée, si nous acceptions chaque heure de la main de Dieu, c’est-à-dire de là d’où elle nous vient vfraiment, si nous ne nous plaignions pas, si nous ne nous attaquions pas à la situation dans laquelle nous sommes placés sans pouvoir y échapper, mais si nous disions avec foi et humilité, dans la force de l’Esprit et dans la lumière du Seigneur : c’est maintenant le jour du salut, l’heure du salut, le moment favorable, d’où peut surgir mon éternité, est-ce que notre vie ne serait pas alors mieux vécue ? Est-ce qu’alors nos journées – même si, humainement, elles sont vides et désolées – ne seraient pas plus remplies, plus lumineuses, plus grandes, plus larges et plus heureuses de ce bonheur secret que le chrétien peut connaître même sur la croix et dans la désolation. Redisons une fois encore avec l’Apôtre : Le voici maintenant le temps favorable, le voici maintenant le jour du salut. Ô Dieu, donne-nous dans ta grâce la lumière et la force de reconnaître et de vivre le jour, le moment tel que tu ne cesses de nous le donner : comme le don que tu nous fais, comme ta grâce et comme notre mission, afin que de ce temps, de ce temps favorable du salut germe ton éternité. »
(Sermon cité in Homélies et méditations, Salvator, 2005, pp. 223-225)

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE + Cardinal Francis Arinze, Préfet

1 juillet, 2014

http://tj-tjc-bibliquement.exprimetoi.net/t40-le-nom-de-dieu-dans-la-liturgie-catholique-romaine

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE

+ Cardinal Francis Arinze, Préfet

Le 29 juin 2008, le Cardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, adressait aux conférences épiscopales une lettre sur l’usage du Nom de Dieu (YHWH) dans le culte liturgique catholique romain. Réagissant à la «nouvelle pratique» de prononcer ce nom (ce dont s’abstient la communauté juive), le préfet rappelle qu’il doit plutôt être traduit dans chaque langue, comme l’ont fait autrefois les traductions grecque (la Septante) et latine (la Vulgate). Bien qu’elle ne soit pas adressée directement à la communauté juive, cette directive peut aussi être comprise comme un signe de respect envers elle, d’où l’intérêt de la porter à l’attention des personnes et groupes engagées dans le dialogue entre juifs et chrétiens.1

CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS
Prot. N. 213/08/L
LETTRE AUX CONFÉRENCES ÉPISCOPALES CONCERNANT LE « NOM DE DIEU »
Éminence, Excellence,

En réponse à une directive du Saint Père, en accord avec la Congrégation pour la doctrine de la Foi, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements estime qu’il est pertinent de communiquer aux conférences épiscopales quelques précisions et directives concernant la traduction et la prononciation, dans un cadre liturgique, du Nom divin signifié dans le tétragramme sacré.
I – Exposé
1) Les paroles des Saintes Écritures contenues dans l’Ancien et le Nouveau Testament expriment une vérité qui transcende les limites imposées par le temps et l’espace. Elles sont la Parole de Dieu exprimée en paroles humaines. À travers ces paroles de vie, l’Esprit Saint introduit les fidèles dans la connaissance de la vérité tout entière et ainsi le Verbe du Christ vient habiter chez les fidèles dans toute sa richesse (voir Jean 14,26; 16,12-15). Pour que la Parole de Dieu, inscrite dans les textes sacrés, puisse être conservée et transmise d’une manière intégrale et fidèle, toute traduction moderne des livres de la Bible cherche à être une transposition fidèle et exacte des textes originaux. Un tel effort littéraire exige que le texte original soit traduit de la façon la plus fidèle et la plus exacte possible, sans omission ni ajout eu égard au contenu, et sans introduction de gloses ou de paraphrases explicatives qui n’appartiennent pas au texte sacré lui-même.
En ce qui concerne le Nom sacré de Dieu lui-même, les traducteurs doivent le traiter avec grande fidélité et de manière extrêmement respectueuse. En particulier, comme l’affirme l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» (Liturgicam authenticam, n° 41)2:
[…] en se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans […] la version des Septante, le nom du Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le tétragramme, et traduit en latin par le mot Dominus, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de même signification. [(...) iuxta traditionem ab immemorabili receptam, immo in (…) versione «LXX virorum» iam perspicuam, nomen Dei omnipotentis, sacro tetragrammate hebraice expressum, latine vocabulo «Dominus» in quavis lingua populari vocabulo quodam eiusdem significationis reddatur.]
Une norme aussi claire n’a pas empêché ces dernières années l’introduction d’une pratique nouvelle, la prononciation du nom propre du Dieu d’Israël, connu comme le saint ou divin tétragramme, formé de quatre consonnes de l’alphabet hébraïque,(YHWH). On le vocalise de différentes façons, aussi bien dans la lecture des textes bibliques tirés du Lectionnaire, que dans l’utilisation de prières et d’hymnes, ce qui donne plusieurs variantes écrites ou orales telles que: «Yahweh», «Yahvé», «Jahwè», «Javé», «Jéhovah», etc. La présente lettre vise donc à établir certains faits essentiels, sous-jacents à la norme sus-mentionnée, et à poser certaines directives qui doivent être observées en cette matière.
2) La vénérable tradition des Saintes Écritures, appelée Ancien Testament, emploie une série d’appellations divines, parmi lesquelles le nom sacré de Dieu, révélé comme le tétragramme(YHWH). Tenu pour une expression de la grandeur et de la majesté infinies de Dieu, il était considéré comme imprononçable, et on le remplaçait donc, pendant la lecture des Saintes Écritures, par un nom substitutif, Adonai, qui signifie «Seigneur».
La traduction grecque de l’Ancien Testament, appelée la Septante, qui remonte aux derniers siècles avant l’ère chrétienne, rendait régulièrement le tétragramme hébraïque par le terme grec Kyrios, qui signifie «Seigneur». Comme la Septante constituait la Bible de la première génération de chrétiens parlant le grec, langue dans laquelle ont été rédigés tous les livres du Nouveau Testament, ces chrétiens, depuis le début, n’ont jamais prononcé non plus le tétragramme divin. Un phénomène semblable s’est produit chez les chrétiens de langue latine, dont la littérature a commencé à émerger à partir du deuxième siècle, comme l’attestent d’abord la Vetus Latina, et, plus tard, la Vulgate de saint Jérôme: dans ces traductions également, le tétragramme a été remplacé par le mot latin «Dominus», qui correspondait à la fois à l’Adonai hébreu et au Kyriosgrec. La même démarche prévaut dans la version latine récente, la Néo-Vulgate, que l’Église utilise pour sa liturgie.
Ce fait a eu des incidences importantes pour la christologie même du Nouveau Testament. Lorsque saint Paul écrit, eu égard à la crucifixion, «Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom» (Philippiens 2,9), il ne réfère à aucun autre nom que celui de «Seigneur», puisqu’il poursuit en disant «et que toute langue proclame, de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur» (Philippiens 2,11). L’attribution de ce titre au Christ ressuscité correspond exactement à la proclamation de sa divinité. De fait, ce titre devient interchangeable entre le Dieu d’Israël et le Messie de la foi chrétienne, même si, en fait, il ne s’agit pas de l’un des titres utilisés pour le Messie d’Israël. Au sens strictement théologique, le titre se trouve déjà, par exemple, dans le premier Évangile canonique (voir Matthieu 1,20: «L’ange du Seigneur apparut à Joseph en songe.») et il semble être la règle en usage pour toutes les citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau (voir Actes 2,20: «Le soleil se changera en ténèbres … avant que vienne le Jour du Seigneur» [Joël 3,4]; 1 Pierre 1,25: «La Parole du Seigneur demeure pour l’éternité» [Is 40. 8]). En ce qui a trait au sens proprement christologique, en dehors du texte de Philippiens 2,9-11 déjà cité, nous pouvons encore évoquer Romains 10,9 («si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé»), 1 Corinthiens 2,8 («s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire»), 1 Corinthiens 12,3 («nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’, si ce n’est sous l’action de l’Esprit Saint») et la formule fréquente à propos du chrétien qui vit «dans le Seigneur» (Romains 16,2; 1 Corinthiens 7,22; 1 Thessaloniciens 3,8; etc.).
3) La pratique d’éviter de prononcer le tétragramme du nom de Dieu dans l’Église a donc ses fondements. Elle est motivée non seulement par un argument d’ordre purement philologique, mais aussi par une volonté de demeurer fidèle à la tradition ecclésiale qui, depuis les origines, veut que le tétragramme sacré ne soit jamais prononcé en contexte chrétien ni traduit dans aucune des langues de traduction de la Bible.
II – Directives
À la lumière de ce qui vient d’être exposé, les directives suivantes devront être observées:
Dans les célébrations liturgiques, dans les chants et les prières, le nom de Dieu ne doit être ni employé ni prononcé sous la forme du tétragramme YHWH.
Pour la traduction du texte biblique en langues modernes en vue de leur usage liturgique dans l’Église, ce qui est déjà prescrit par la disposition n° 41 de l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» doit être observé; c’est-à-dire que le tétragramme divin doit être rendu par les équivalents des termes Adonai/Kyrios: «Seigneur», «Lord», «Signore», «Herr», «Señor», etc.
Lorsque l’on traduit, dans un contexte liturgique, des textes où se trouvent, dans cet ordre, le terme hébraïque Adonai ou le tétragramme YHWH, il faut traduire Adonai par «Seigneur» et le tétragramme YHWH par «Dieu», comme cela est le cas dans la traduction grecque des Septante et dans la traduction latine de la Vulgate.
De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 29 juin 2008.

+ Cardinal Francis Arinze, Préfet

+ Albert Malcolm Ranjith, Archevêque secrétaire

2008-10-01

4 NOVEMBRE : SAINT CHARLES BORROMÉE

4 novembre, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/11/04.php

4 NOVEMBRE : SAINT CHARLES BORROMÉE

MORCEAUX CHOISIS

Ayant un grand respect des choses de Dieu et de ses saints, ainsi que de tous les ordres de la sainte Eglise et de votre pasteur, et veillez à les observer intégralement.
Tournez constamment vos regards vers la Providence de Dieu, dans la pensée que rien n’arrive sans sa volonté et que tout doit tourner à bien.
Gardez-vous d’entretenir la curiosité de savoir les actions d’autrui, ou d’être avides de nouveautés, principalement dans les choses de la foi, et ne parlez pas de ce que vous ignorez.
Défendez-vous de croupir dans la paresse, c’est le poison de l’âme : mais efforcez-vous de vos occuper des oeuvres pies, ou tout au moins à des choses utiles.
Evitez de travailler avec l’argent ou les biens d’autrui, à moins que vous n’y soyez contraints par raison de charité. Et ne vous laissez entraîner à aucune action injuste, opposée à la volonté de Dieu, ni pour le gain, ni par amitié, ni par amour des vôtres.
Si la fécondité de la vie conjugale est, certes, chose bonne, meilleure est la chasteté virginale, et par-dessus tout est excellente la fécondité virginale.
On ose dire qu’il faut s’accommoder au temps, comme si l’Esprit de Jésus-Christ et les règles de l’Evangile devaient changer avec le temps, et être asservis aux sentiments et aux affections des hommes. Au lieu que l’on doit travailler au contraire à rendre tous les temps conformes aux ordonnances de l’Eglise, et à réformer tout ce qui s’y trouve défectueux, par la rectitude immuable de l’esprit évangélique et apostolique. Car c’est la chair et le sang et non pas l’Esprit de Dieu qui a fait que notre siècle est devenu incapable de cette vertu si pure et si simple des anciens Pères. C’est l’esprit humain qui, voulant satisfaire ses désirs, trouve toujours mille défenseurs et des raisons apparentes pour se couvrir et se défendre. Mais les paroles de Dieu et les règles des saints demeurent toujours fermes. Elles n’ont pas été établies pour changer avec le temps, mais pour être inviolables et immuables en tous temps, et pour se soumettre et s’assujettir tous les temps.
Pourquoi cette église, qui est la vôtre, demeure-t-elle ainsi sans soins et sans ornements ? Ces murs, ce toit, ce dallage dénoncent votre irréligion. Ils crient (…) Votre église que vous honorez et que vous aimez si peu, vous êtes capable de la négliger à ce point ? O Combien votre indifférence extérieure témoigne de la tiédeur de vos âmes !

Biographie
Charles Borromée, second fils du comte Gibert et de Marguerite de Medici, sœur du futur Pie IV, naquit sur la rocca (roc ou château fort) Borromeo d’Arona, près du lac Majeur, le 2 octobre 1538. Dès 1550 il reçut l’habit clérical et les revenus de l’abbaye locale de San Gratiniano.
Etudiant à l’université de Pavie, il était sérieux et studieux, précis, net et volontaire plus solide que brillant, avide de livres, mais souvent sans argent. A la fin de 1559, il fut reçu docteur en droit canon et en droit civil.
En janvier 1560, ce jeune homme de vingt-deux ans fut appelé à Rome par son oncle qui venait d’être élu pape sous le nom de Pie IV. Cardinal dès le 31 janvier, bien qu’il ait obligation de résider à Rome, il est nommé administrateur du diocèse de Milan, des légations de Bologne et de Romagne, puis des Marches, en même temps qu’il reçoit en commende plusieurs abbayes. Pie IV qui voulait un homme dévoué et actif au sommet de son administration fait de Charles Borromée ce que sera plus tard le secrétaire d’Etat. Au début, on le trouvait trop regardant, par comparaison avec d’autres princes de l’Eglise, qui gaspillaient avec une prodigalité de grands seigneurs. Pour compléter sa culture, le jeune cardinal fonda chez lui une académie des Nuits vaticanes, allusion au Nuits attiques du païen Aulu-Gelle. Chaos – c’était le pseudonyme de Charles Borromée – commenta la quatrième Béatitude, condamna la luxure et loua la charité.
Restait à achever le concile de Trente, ouvert en 1545. Pie IV y réussit en 1562-1563, grâce au dévouement de son neveu, qui assuma l’écrasante besogne de la correspondance avec les agents du Saint-Siège, nonces et légats du concile. Plutôt simple exécutant que conseiller, selon un ambassadeur vénitien, il travaillait même la nuit, rédigeait de brefs rapports sur les nouvelles qui lui arrivaient de partout, répontait à toute la correspondance pontificale et s’occupait des affaires courantes.
En novembre 1562, quand mourut Frédéric, son frère aîné, on se demanda si le Charles quitterait les Ordres pour perpétuer sa race, mais, le 17 juillet 1563 il fut ordonné prêtre et, en décembre, il reçut la consécration épiscopale. Il restreignit son train de maison, augmenta ses veilles, ses jeûnes et ses austérités, se refusa tout divertissement, fût-ce une innocente promenade. Les Nuits vaticanes se muèrent en conférences religieuses. Un bref de Pie IV autorisait le cardinal-neveu à faire sortir, pour ses travaux, livres et manuscrits de la Bibliothèque vaticane et Charles Borromée, malgré une certaine timidité, s’exerça à l’éloquence sacrée.
Après que Charles Borromée avait rendu à Rome les services que l’on attendait de lui, fort du concile de Trente qui imposait la résidence aux évêques, il voulut s’installer à Milan où il entra solennellement 23 septembre 1565, après avoir, comme légat, effectué un voyage au centre et au nord de l’Italie. Il dut revenir à Rome près de son oncle mourant et, le conclave ayant élu Pie V, il rentra à Milan (avril 1566). Saint Pie V lui témoigna d’autant plus d’estime et de confiance qu’il était fort lié à Séraphin Grindelli, chanoine régulier du Latran et son aumônier.
Le cardinal de Milan, passa désormais le reste de sa vie dans son vaste archidiocèse, à l’exception de brefs séjours romains. Charles Borromée, à la tête de quinze suffragants, avec juridiction sur des terres vénitiennes, génoises, novaraises et aussi suisses, puisqu’il avait été nommé, en mars 1560, protecteur de la nation helvétique, avec juridiction spirituelle sur plusieurs cantons ; il n’obtint un nonce que sous Grégoire XIII. Charles Borromée visita la Suisse (notamment les trois vallées ou trois lignes du Tessin en 1567, les cantons allemands en 1570, 1581, 1583), s’enquérant des abus, rédigeant des ordonnances, entretenant une lourde correspondance, se bataillant contre des magistrats et des fonctionnaires civils souvent revêches, tandis qu’il restait courtois, souple et habile. En général, il se montra fin connaisseur et manieur d’hommes, sa vertu perfectionnait ses dons naturels. Il lui arrivait cependant de se raidir, par exemple contre l’usage invétéré de suspendre dans les églises des écussons et trophées en mémoire de hauts faits militaires, allant jusqu’à lancer l’interdit contre des paroisses récalcitrantes, mais un ordre exprès de Rome l’obligea à désarmer. Il réussit à maintenir catholique une partie de la Suisse allemande, il favorisa les capucins (à Altdorf en 1581) et les jésuites, dont les collèges de Lucerne et de Fribourg sont en partie le fruit de son zèle.
Si la richesse avait alors gâté dans la chrétienté une partie du haut clergé, la pauvreté avait avili le bas clergé, victime d’un recrutement inconsidéré, de l’abandon où le laissaient ses supérieurs et de l’ignorance.
L’Eglise avait pâti, et pâtissait encore, en ce temps-là, des empiétements parfois scandaleux du civil sur l’ecclésiastique dans les territoires espagnols, et même dans les Etats pontificaux. Les évêques avaient trop pris l’habitude de vivre hors de leur diocèse, et le clergé volontiers flagornait le pouvoir civil pour en tirer des avantages matériels. En Lombardie administrée par les Espagnols, il souffrit de la morgue des hidalgos et de leurs prétentions. Ses contre-attaques pour sa liberté embarrassèrent parfois la Cour romaine, obligée de ménager le tout-puissant Philippe II. Appuyé par son peuple, Charles Borromée s’opposa net à l’introduction chez lui de l’Inquisition espagnole, au profit de la romaine. Il lutta contre les gouverneurs de Milan : Alburquerque, Requesens, qu’il excommunia en 1573, Ayamonte. Pour se rendre populaire, Ayamonte donna en 1579 un grand éclat aux fêtes du carnaval. Borromée riposta par un édit excommuniant tous ceux qui y assisteraient. L’année suivante, seul un escadron de cavalerie, en service commandé, fit les frais des réjouissances, tandis que la femme du gouverneur interdisait à ses fils d’y participer. Ayamonte mourut en avril 1580 réconcilié avec l’Eglise ; ses furent pacifiques et pleins de déférence pour le redoutable cardinal.
Ce chef austère payait de sa personne. Il suffisait de le voir pour sentir ce qu’était la discipline ecclésiastique. Devant les décadences, il était une résurrection. Il sut consolider dans son diocèse la religion, développer le culte eucharistique et le sens moral. Son peuple, dans l’ensemble, l’admirait et le soutenait, mais ses réformes, exécutées d’une main forte, soulevèrent quelques résistances dans le clergé : en août 1569, les chanoines de Santa Maria della Scala, à Milan, soutenus par Alburquerque, le repoussèrent quand il voulut entrer dans leur basilique. Les Humiliés, congrégation milanaise enrichie par le commerce de la laine, avaient perdu la ferveur. Borromée voulut y ramener l’ordre. Un religieux du couvent de Milan, Jérôme Donato, dit Farina, tira un coup d’arquebuse presque à bout portant sur le cardinal qui priait dans sa chapelle avec le personnel de sa maison (26 octobre 1569). Borromée eut ses vêtements troués sur l’épine dorsale, mais, n’étant pas blessé, il fit achever la prière. Peu après, une bulle supprimait le premier ordre des Humiliés. Par la suite, leur tiers ordre fusionna avec des confréries similaires. Quant aux Humiliés du second ordre, qui étaient restées saines, elles survécurent jusque vers 1807.
L’archevêque voulait des auxiliaires intelligents et dévoués : il les choisit volontiers parmi les nouveaux ordres de clercs réguliers récemment créés. Charles Borromée était très personnel dans son gouvernement ; il essaya d’imposer un général de son choix aux dominicains, et aux jésuites. Il voulait que chez lui les religieux fussent à lui. Il écrivait en décembre 1577 : Eux (les prêtres de l’Oratoire) entendent que cette congrégation de Pères qui s’établira ici existe comme membre de celle de Rome et dépende de là-bas, et moi j’entends qu’elle dépende absolument d’ici, tout en désirant utiliser ces Pères de Rome pour commencer et diriger cette œuvre. Charles Borromée retira aux Jésuites la direction de son grand séminaire, trop indépendants, et créa à son usage les oblats de Saint-Ambroise dont il composa lui-même la règle. Après sa canonisation, en 1611, la congrégation s’intitula des Saints-Ambroise-et-Charles.
Charles Borromée créa des sanctuaires devenus célèbres, des séminaires, des collèges laïcs, un refuge pour repenties, un mont-de-piété. Il avait revu soigneusement les premiers statuts du mont-de-piété de Rome, vers 1565, en qualité de protecteur de l’ordre franciscain. Il fit adopter des sages mesures de contrôle contre la fraude ou les malversations : il fut le bienfaiteur de l’institution. Il organisa des confraternités comme celles du Saint-Sacrement, du Saint-Rosaire. Il mit beaucoup d’ardeur à promouvoir l’œuvre catéchétique du saint prêtre Castellino da Castello. Lui-même commentait volontiers l’Evangile : par les moyens les plus simples, il en tirait des applications très variées pour ses auditeurs et, par son exemple, il sut réveiller chez son clergé le goût de l’éloquence sacrée. Avec un grand dévouement, il visita les peuples de son diocèse et des diocèses suffragants ; comme les vivres étaient chers, il avait stipulé que l’entretien de sa suite ne serait pas à la charge de la mense épiscopale.
Au total, le cardinal vit plus de mille paroisses, convoqua onze synodes diocésains et six conciles provinciaux. Lors de la terrible peste de 1576-1577, compliquée d’une famine, Charles Borromée vendit sa principauté napolitaine d’Oria pour soulager la misère publique.
Il mourut à Milan le samedi 3 novembre 1584 au soir. Dans une lettre d’Arona, datée du 1er novembre, il disait que la fièvre le dévorait et qu’il allait cesser ses visites pastorales pour regagner Milan afin de recevoir son beau-frère le comte Annibal d’Altaemps et lui faire fête quatre ou cinq jours. Il venait d’inaugurer un séminaire (30 octobre) et de consoler les gens de Locarno où la peste avait fait passer la population de 4800 à 700 habitants.
Pour lui, Charles Borromée fut dur : peu de nourriture et peu de sommeil, aucun confort ni aucun luxe personnel. Intelligence claire et administrateur plutôt que de penseur, sa bibliothèque était un instrument de travail. Il priait profondément et largement. Il reste, dans l’Eglise militante, une grande figure de chef. Son blason portait : Humilitas. Au physique, il était de belle taille, avec de vastes yeux bleus, un nez aquilin puissant, le teint pâle sous des cheveux bruns ; jusqu’en 1574, il porta une barbe courte, rousse, négligée ; puis, ayant ordonné au clergé de se raser, il donna l’exemple.
Le 4 novembre 1601, à Milan, au lieu de chanter le service accoutumé pour son anniversaire, on organisa, sur le conseil de Baronius, une grandiose manifestation de vénération publique. En 1602, et les années suivantes, ce témoignage fut de plus en plus éclatant. En 1610, Rome canonisa Charles Borromée qui obtint vite un culte populaire : son origine patricienne, sa dignité cardinalice, son génie réformateur, les œuvres de son zèle pastoral pour le clergé et le peuple, sa charité pour les pauvres, son dévouement lors de la peste le redirent rapidement cher au peuple chrétien, notamment aux Pays-Bas espagnols où l’imagerie anversoise vulgarisa l’homme de prière ou le consolateur des pestiférés. Son influence fut très grande en France.

ILDEFONSO SHUSTER – (m.o. le 30 aout) – MILANO

29 août, 2013

http://www.vatican.va/news_services/or/or_quo/cultura/206q04a1.html

traducteur de Google depuis italien

ILDEFONSO SHUSTER – (m.o. le 30 aout)

QUATRE-VINGT ANS LA ABBÉ DE SAINT- PAUL HORS LES MURS ILDEFONSO SCHUSTER EST DEVENU ARCHEVÊQUE DE MILAN

IL A LAISSÉ UN JARDIN FLEURI D’ALLER FAIRE UN ‘ MESTIERACCIO » ( MESTIERIE DUR, SALE BOULOT)

D’ INOS BIFFI

Le 8 Septembre , 1929 – il ya exactement 80 années – la fête de la Nativité de Marie , la sainte patronne de la cathédrale, fit son entrée dans Milan comme archevêque , l’ abbé de Saint- Paul-hors- les-Murs, Ildefonso Schuster .
Sa figure n’était pas inconnu de l’Eglise ambrosienne qui , de 1926 à 1928 , elle l’avait vu fonctionner, pas une mission facile, comme visiteur apostolique des séminaires , même quand il s’agit de concevoir et de commencer la construction du nouveau séminaire , sur le ville, sur la colline boisée de Venegono Inferiore . C’était un choix judicieux, pour la préparation du silence et de l’étude de ces prêtres ambrosien qu’une fois descendus dans les paroisses peuplées et les conférenciers poussiéreux , les enseignants seraient pasteurs éclairés et zélés d’âmes . C’est pourquoi l’un de ses aliénation ouvrir une blessure profonde dans la mémoire et l’identité de l’Église ambrosienne .
En particulier, les membres du clergé avaient été impressionnés par le Monaco recueillies, rapide, profil doux . Il avait , en particulier, apprécié la culture liturgique – il était le célèbre auteur de plusieurs volumes des sacrements Liber : un commentaire au Missel romain que vous pouvez toujours méditer et profiter – tant Monaco di San Paolo était capable de comprendre et d’expliquer le ‘ âme de la prière chrétienne et l’esprit de ses formules vieilles forêts , et a expliqué qu’il savait que les séminaristes dans un excellent moyen . Bien sûr , le style , distincte et respectueuse, a été accompagnée par une volonté claire et ferme, qui, d’ailleurs , reflète la détermination du péremptoire qui l’a envoyé , et qui , non sans une médiation prudente , la traduction des décisions , celle de Pie XI, qui , après avoir été pendant quelques mois sur le trône de saint Ambroise, toujours tranquillement continué à gouverner.
Envoi Schuster au bureau de Milan a évidemment raison de lui, qui l’avait nommé à l’Eglise 26 Juin 1929, avait imposé le chapeau de cardinal le 18 Juillet et lui avait ordonné évêque le 21 Juillet .
Il est difficile de savoir pour quelles raisons Pie XI , qui n’est pas facilement charmé et était un connaisseur poli des hommes , a envoyé comme archevêque sur le trône de saint Ambroise, l’ abbé de Saint- Paul , qui n’a pas comparu et, en fait , n’était pas un homme de gouvernement . A Rome, a présidé un groupe de moines , Milan aurait trouvé plusieurs centaines de prêtres , son diocèse en Angleterre a été réduite à un peu petite paroisse , l’ ambrosien était sans bornes . Lors de son rendez-vous , sans relâche , le cardinal vicaire Pompiles avait observé :  » Mais comment peut résister à l’archidiocèse de Lombardie, où il ne peut pas gouverner le perchoir de Saint Paul?  » . En fait, c’est un peu aussi à Milan étaient perplexes .
Il serait intéressant – et maintenant vous pouvez avec l’accès aux archives du Vatican de l’époque – à savoir le retour de Pie XI sur diverses initiatives publiques ou «politique» Schuster . Peut-être pas tous les choix de l’archevêque de Milan , qui a montré son indépendance de jugement et la rapidité des décisions , aidé par son tempérament impulsif et têtu, étaient partagées par le pape , avec qui il était en contact fréquent . D’autre part , il y avait des évêques intelligents, son suffragants , comme Bergame, Adriano Bernareggi , ou de Crémone , John Cazzani , ou prêtres milanais influents et pondent réfléchi, qui , au-delà de la bonne foi du cardinal , a jugé prudent de ne pas totalement sûr ses gestes . Mais ici, vient à l’esprit comme l’a dit de Cyrille d’Alexandrie Newman:  » Cyril , je sais, c’est un saint  » , mais cela ne signifie pas , at-il ajouté , qu’il a été à chaque instant de sa vie et que chaque geste a été objectivement sans faille .
Cela ne devrait pas être oublié, si vous ne voulez pas réduire à une biographie de panégyrique Schuster pure et stérile , comme cela a été fait, et vous le faites , généralement . Dans la grande et moyenne éloge , tenue Septembre 2 1954 à la cathédrale de Milan , le « Pontife Cardinal des Vénitiens  » – si Schuster avait appelé le patriarche Roncalli – décrit avec finesse le soin spirituel et pastoral admirable du cardinal, Monaco et pasteur , appartenant aux « cénobites forts de la course  » et la liste des  » grands évêques de l’Eglise « :  » Un prodige coram angelis et Hominibus .  » Et il a dit : «Celui avec une intention droite , avec le coeur généreux, en vue du bien public , parfois mis sa confiance en ceux qui le méritent alors arrêté , mais ne s’arrête pas pour que ce soit l’objet de son amour Tentative de ce point du tout bon. la foi du cardinal Schuster, sa fidélité à la grande et noble , la pureté de sa compassion miséricordieuse , l’action est inconcevable que la voix de la conscience essayez à nouveau , et que l’histoire , à son tour, va nier . « 
Alors il a passé ses derniers jours dans Venegono , la pensée de Schuster revint sur les dernières années à Milan , et – comme il l’écrit dans l’épigraphe de son vingt-cinquième évêque – il a remercié Dieu pour l’avoir traduit  » indemne par les dictatures , attentats et feux de Milan  » je suis allé à travers  » le feu et la tempête « , et d’avoir mené , soutenu par la  » fidélité dévote à la difficulté berger du troupeau », la voie du salut .
Un jour – rappelez-vous Giovanni Colombo dans Novissima verba, qui sont ses plus belles pages – . ». Dans la fenêtre [ Cardinal ] regardé dans son visage au coucher du soleil Un coucher de soleil à la fin Août qui semblait si mélancolique de l’automne Le ciel était tout d’un terne gris cendré : un peu au-dessus de la colline de moraine qui longe le droit Olona, ??le soleil mourant brillé avec une tache de sang , comment un pansement de la plaie sur le bord  » . Il a récemment pris la canonisation de Pie X , qui Schuster personnellement ne s’attendait pas . Commentant l’archevêque a déclaré: « tous les actes de son gouvernement s’avéra plus tard tout à fait adéquate et fructueuse », mais : «Quelle est l’incidence d’autres plus ou moins heureux sur le sol d’un gouvernement d’ église historique , une autre chose est l’ sainteté qui l’âme.  » « Bien sûr, il a aussi pensé à lui-même – observée Colombo – intime et répondu aux questions Mais sur un point le témoignage de sa conscience n’avait aucun doute : . Qu’il avait cherché seulement et toujours dans chaque pensée et chaque acte du Seigneur.  » Et c’est exactement cette recherche incessante de Dieu, dans un détachement total de tous les biens de ce monde , qui a unifié et rendu magnifique et exemplaire vie Schuster .
Il a été libéré de son monastère – meum Monasterium , comme il aimait à le dire en évoquant saint Grégoire le Grand – par pure obéissance volonté impérieuse de Pie XI . «Quand l’honneur de Dieu , au service de l’Eglise et le salut des âmes l’exige ou recommande – Une pensée par jour il écrirait dans une journée sur la Règle de saint Benoît – il faut conserver l’amour du « site native  » ni aucun désir . « 
Le départ du monastère , cependant, avait provoqué en lui une profonde souffrance . Fermeture sa première lettre pastorale , il a avoué à laisser  » avec le coeur transpercé mon vénérable abbaye de Saint- Paul et le jardin fleuri de son petit diocèse », tandis que ceux qui l’accompagnaient dans sa descente du Monte Cassino pour commencer à Milan se souvient que , après avoir embrassé et bénit ses frères , « a obtenu dans la voiture, elle fondit en un flot de larmes qui ne pouvait pas tenir pendant un certain temps .  » Même à Milan jusqu’à la fin de ses jours , le monastère a continué à le fasciner avec nostalgie .
Mais, si «le souffle de sa vie – encore dit Roncalli dans l’oraison funèbre – était la prière dans l’exercice quotidien de la piété religieuse ,  » ce n’est pas seulement le distraire de son dévouement sans sommeil et la vie professionnelle laborieuse qui est nécessaire pour un berger de millions d’âmes des fidèles , mais elle constitue le stimulus et la ressource. L’habitude de dire : «Faire l’archevêque de Milan est un mestieraccio . « 
D’autre part , toujours dans sa première lettre pastorale qu’il a écrit d’être envoyé  » pour reprendre une expression de l’Apôtre :« Pour votre sacrifice moi-même sur le sacrifice et la liturgie (service divin) de votre foi «  »: il ne restait fidèle de la première jusqu’au dernier moment de ses années comme pasteur de l’Église ambrosienne . Les décennies de la vie contemplative , sa passion pour le souvenir de la cellule et en particulier pour l’action liturgique et l’ Opus Dei avec sa priorité non seulement lui dépeints depuis ce « sacrifice », même si une certaine ligne imprimée de la hâte et impatience n’est pas toujours le bienvenu .
Averti son « sacrifice » d’abord les prêtres qui , bien, n’ont pas manqué de faire l’expérience du début de son épiscopat , une sévérité excessive, qui dans certains cas pourrait devenir brève et superficielle : une sévérité qui , après la tragédie de la guerre et de la observation du zèle de l’ ambrosienne presbytère , s’est terminée par la fusion dans une paternité plus indulgent et doux.
Quant au fidèle ambrosien n’ai pas eu , dès le début, seulement de le voir, pas le moindre doute ni la moindre hésitation , car ils ce chiffre délicate, toujours rapide et collection , avec des yeux brillants et léger sourire , était la figure d’un saint .
En particulier, cette sainteté a brillé dans la «dévotion» avec laquelle il célébrait . Cardinal Giacomo Biffi a pris cette perspicacité : «Ce n’était pas un géant, mais sa présidence a été perçu comme quelque chose de décisif et intense gens simples pour contempler cet homme a couru petite et fragile , sous le couvert de l’ .  » Liturgiste  » , est devenu un géant.  » liturgiste » est ici le mot juste, même si bien sûr on ne savait pas simple. Ainsi, un liturgiste éminent, mais plus d’un  » liturgiste  » incomparable .
«Ses gestes étaient toujours lâche et mesurée : . . Il n’y avait rien de théâtral dans son attitude Pourtant, son était vraiment un spectacle à la fois spontanée et charmante intention ensemble et absorbés , il était aux yeux de tous un témoignage éloquent de ‘ invisible. personne n’a été plus rapide que lui , ayant déménagé dans les mystères sacrés avec l’aisance de quelqu’un qui se sent à la maison. Il n’est pas étonnant alors que l’inévitable rendez-vous Dimanche Duomo à Milan accorressero  » .
En outre , il a , des décennies avant Vatican II, était la perception lucide et aiguë de la théologie de la liturgie. Il a écrit: la liturgie est «la prière spéciale qui est par excellence la prière de l’Eglise, « c’est la prière » qui découle directement du cœur de l’Église à prier. « 
Schuster est mort presque subitement 30 Août 1954 à son propre atelier . Nous étions arrivés « , épuisés , amaigris , la souffrance  » , attraper tout le monde par surprise : il n’avait jamais fait un jour férié, et vingt- cinq années de son épiscopat avait maintenant tout consommé . La force indomptable de son esprit a toujours été enfermé dans le corps mince , qui avait souvent apparu dans les plus reculées et inaccessibles du diocèse – « comme une lueur inquiète presque de le cacher à comparaître « , a déclaré le patriarche Roncalli en « Epicedium , mais à cette époque sa figure nous a semblé épuisés outre mesure.
Toujours dans Novissima verba Giovanni Colombo , puis Recteur Majeur des séminaires à Milan , se souvient: «La voiture s’arrêta devant Seminary l’atrium de l’archevêque au 18 , du 14 Août ne pleuvait plus , mais une faible masse de nuages ??a couvert l’ensemble du ciel . et la campagne a été macérée pluie récente  » .
Ce n’était pas facile de le convaincre de quitter l’évêque torride de Milan à grimper cette colline , où le reste et on espérait l’air frais seraient renouveler ses énergies épuisées. Mais il n’avait aucun avantage.
Il est décédé après une agonie – qui avait semblé présenter une liturgie – et après avoir béni son église et de demander pardon pour ce qu’il avait fait et pas fait.
Il était  » encore sombre », comme lorsque Marie de Magdala se rend au tombeau : c’est le moment de le chant du coq ,  » le héraut de la journée », comme il l’appelle Ambrose, quand  » l’étoile de l’obscurité lucifera ciel libre » . A cette époque, dans le monastère de Saint- Paul , où l’abbé Schuster était toujours le premier à apparaître, elle a fondu  » lèvre pieux» et élevé  » prémices des chants sacrés.  » A cette époque, l’archevêque a commencé à prier régulièrement , sa journée de travail. Dans son aube terrestre était plus était «le jour qui éclaire jours » pour une louange perpétuelle maintenant .
Presque immédiatement après cette annonce , il a commencé un pèlerinage ininterrompu de prière et à la colline du séminaire: un flot de gens , comment il était arrivé à un accord tacite de tout le diocèse , étaient montés pour adorer le saint et archevêque , plutôt que de prier pour lui, de confier à son intercession .
Le transport du matin à Milan voie serait , parmi les grandes foules , sa  » voie triomphale  » – comme il l’appelait Cardinal Colombo , qui au siècle dernier était lui-même un archevêque majeur de Milan, avec Ferrari , Schuster et Montini –  » accroché avec des tapisseries , illuminé par l’éclat solaire. « 
Il est important pour une église qui ne s’éteint pas et ne sera pas voiler la mémoire de son histoire, et surtout de ses pasteurs , surtout quand ils peuvent se produire avec la qualité rare et magnifique de sainteté . C’est pourquoi il serait un signe de la prudence pastorale et riaccenderne sensibilité figures spirituelles et universitaires avec des souvenirs difficiles.

( L’Osservatore Romano 7 to 8 Septembre 2009)

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