Archive pour juillet, 2011

Saint Ignace de Loyola,

30 juillet, 2011

Saint Ignace de Loyola, dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

31 juillet: Saint Ignace de Loyola,

30 juillet, 2011

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/31.php

31 juillet Saint Ignace de Loyola,

fondateur des Jésuites

Autobiographie de saint Ignace de Loyola
recueillie par Louis Consalvo.

Ignace s’adonnait volontiers à la lecture de ces livres mondains et menteurs qu’on appelle romans de chevalerie. Se sentant dispos, il en demanda quelques-uns pour passer le temps. Mais dans toute la maison, on n’en trouva pas un seul de ceux qu’il avait coutume de lire ; on lui apporta donc une Vie du Christ et un livre sur la vie des saints en espagnol. Il y faisait de fréquentes lectures et éprouvait un certain attrait pour ce qu’on y racontait. Quand il s’interrompait, il réfléchissait tantôt à ce qu’il avait lu, tantôt aux choses du monde qui, auparavant, retenaient habituellement sa pensée.
Notre Seigneur cependant venait à son secours et, à ces pensées, en faisait succéder d’autres, nées de ses lectures. En effet, en lisant la vie de Notre Seigneur et des saints, il se prenait à penser et à se dire en lui-même: « Et si je faisais ce que fit saint François et ce que fit saint Dominique ? »  Il songeait aussi à bien des choses qui lui paraissaient bonnes, et il envisageait toujours des entreprises difficiles et pénibles. A se les proposer, il avait le sentiment qu’il lui serait facile de les réaliser. Toutes ces réflexions revenaient à se dire : « Saint Dominique a fait ceci, donc je dois le faire; saint François a fait cela, donc je dois le faire.»
Ces considérations elles aussi duraient tout un temps, puis d’autres occupations les interrompaient et les pensées mondaines évoquées plus haut lui revenaient à l’esprit ; à elles aussi il s’arrêtait longuement. Ces pensées si diverses se succédèrent longtemps en lui.
Il y avait pourtant entre elles cette différence : à penser aux choses du monde, il prenait grand plaisir, mais lorsque, par lassitude, il les laissait, il restait sec et mécontent ; au contraire, à la pensée de se rendre nu-pieds à Jérusalem, de ne manger que des herbes et de se livrer à toutes les autres austérités qu’il voyait pratiquées par les saints, non seulement il trouvait de la consolation sur le moment, mais il restait content et joyeux après l’avoir abandonnée. Il n’y faisait pourtant pas attention et ne s’arrêtait pas à peser cette différence, jusqu’au jour où ses yeux s’ouvrirent quelque peu et où il commença à s’étonner de cette diversité et se mit à y réfléchir. Son expérience l’amena à voir que certaines pensées le laissaient triste, d’autres joyeux, et peu à peu il en vint a se rendre compte de la diversité des esprits dont il était agité l’esprit du démon et l’esprit de Dieu. Telle fut sa première réflexion sur les choses de Dieu et plus tard, quand il fit les Exercices, c’est de là qu’il tira ses premières lumières sur diversité des esprits.

Prière d’un coeur pauvre

30 juillet, 2011

du site:

http://viechretienne.catholique.org/prieres/louange/2018-priere-d-un-coeur-pauvre

Prière d’un coeur pauvre

Je ne vois pas comment je pourrais vivre
sans te rendre grâce !
Comment vivre sans te mettre au centre de ma vie !
Comment vivre sans Te louer !
Comment ne pas t’aimer, ô Dieu créateur
Comment vivre Ton Amour
sans revenir sans cesse à La Source
Mon coeur est pauvre et tout petit…
il contient peu de place et a besoin de toi à chaque instant.

Vivre sans toi serait mourir car Tu es ma Source
Tu combles chaque jour ma petitesse…
plus je suis petite et plus tu es grand
alors, Seigneur, rends moi petite…

Je découvre chaque jour une nouvelle face de ton Visage
et cela me permet de te contempler
toujours plus amoureusement !
Est ce l’Amour que ce bien-être intérieur
quand je pense à mon bien aimé ?
Cet instant de vol limpide où l’on ne sent plus le vent
qui claque nos ailes mais l’air devenant une caresse
sur tout notre être ?
Ce souffle chaud qui nous donne envie de crier ?
Ce repos de l’âme qui nous pousse à louer ?
Cette Parole laissée au bord du chemin
prête à bondir au moment où elle pourra être reçue
comme une fleur et comprise
par le coeur pauvre de l’homme !

Amen

31 juillet 2011 – 18e dimanche du Temps Ordinaire (Homélie)

30 juillet, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,,3229.html

31 juillet 2011 – 18e dimanche du Temps Ordinaire

Famille de Saint Joseph

Homélie-Messe  

L’amour de Dieu est gratuit. Nous le savons, mais cela est sans doute une des choses les plus difficiles à concevoir pour nos esprits qui ne connaissent que les lois de nos commerces. La gratuité attire spontanément la méfiance. « Venez acheter et consommer » est un langage qui nous parle ; « sans argent et sans rien payer », là c’est une autre histoire. Cela paraît louche. Ou bien la qualité de la marchandise est mauvaise, ou bien il y a une contrepartie cachée. Nous restons sur nos gardes !
Cette gratuité est pourtant des plus douces, parce qu’elle exprime la solidarité de Dieu avec nous et parce qu’elle illustre la profusion de son amour pour nous. Notre Dieu scelle une Alliance éternelle, par laquelle il se rend présent et solidaire de nous. Si bien que saint Paul peut déclarer avec assurance : « qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse ? La persécution ? La faim ? (…) rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu ». Désormais le Christ habite chacune de nos expériences humaines. Il est, pour toujours, l’Emmanuel, Dieu avec nous. Le Christ habite notre faim et, dans sa compassion, la partage.
La multiplication a lieu « dans un lieu désert », c’est-à-dire dans un lieu inhabitable. Jésus est au désert, mais cette fois, il n’y est plus seul, il est avec la foule et sa faim. La multiplication a lieu alors qu’« il se fait tard », c’est-à-dire à l’heure où la vie décline. C’est l’heure de la prière des disciples d’Emmaüs, le moment de la fraction du pain. Dans cette multiplication des pains, la plénitude du symbole eucharistique est ainsi convoquée. Elle rappelle la Pâque, le pain de vie et le sacrifice de l’Agneau pascal. Avec la première lecture, nous comprenons qu’elle rappelle aussi le Création, la libéralité divine et sa bonté inépuisable. Dieu crée en abondance, il donne la vie en abondance, et nous montre ainsi qu’il ne connaît qu’une arithmétique : celle de la multiplication qui naît de la fraction : « rompant les pains, il les donna à ses disciples ». La générosité créatrice s’opère dans la fraction pascale, la générosité de Dieu nait de sa pauvreté.
Le signe des pains partagés ne peut donc pas être lu comme une manifestation de la puissance de Dieu, sollicitée pour produire une quantité de nourriture démesurée. Il montre au contraire la manière humble et pauvre d’utiliser des ressources infimes et très insuffisantes. Tel est l’enseignement pour les disciples, invités à renoncer au reflexe commercial pour offrir ce que Dieu seul peut donner. Notre Dieu est ainsi : il donne, tout simplement. Il n’y a rien à acheter chez lui, surtout pas son amour et sa grâce. Il n’y a rien à gagner non plus. On ne gagne pas son ciel comme un ouvrier gagne son salaire. On ne gagne pas non plus son salut comme on gagne le lot d’une tombola. Dieu donne, gratuitement, sans mérite de notre part, sans arbitraire de sa part, en partageant pauvrement le peu que nous avons à lui offrir.
Une épreuve reste encore à franchir. Quand on a entendu cette nouvelle extraordinaire de la gratuité de l’amour de Dieu, il est encore possible de le mépriser. Aussi Isaïe nous éloigne-t-il de ces débats en mettant en lumière le manque qui nous habite, la soif que nous éprouvons, et que Dieu vient combler : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! ». Nous avons soif de l’amour de Dieu, nous avons faim de sa miséricorde. Voilà pourquoi nous sommes irrésistiblement attirés par lui. Aussi devons-nous être attentifs à sa parole : « Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez ». Voilà où est notre erreur ! L’organe qui assure notre survie n’est pas l’estomac, mais l’oreille. Nous ouvrons tout grands nos yeux pour ne pas perdre une miette du pain circulant parmi 5 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants, mais l’évangéliste préfère que nous ouvrions nos oreilles. Elles ouvrent la voie de l’obéissance et de la filiation, elles nous rapprochent de Dieu et nous donnent d’accueillir le Verbe.
Du coup, voici notre oreille débarrassée des considérations tout humaines, de nos dividendes et des calculs à court terme, qui nous faisaient lire l’évangile comme celui de la « multiplication des pains ». Il nous apparaît alors que ce mot de « multiplication » n’est jamais prononcé. Nous assistons seulement à une bénédiction et un partage.
La lenteur de l’action montre l’importance de la préparation. Il faut prendre le temps de s’asseoir. De prendre les cinq pains et les deux poissons. Ce n’est pas grand-chose, certes, au vu de la quantité qui serait nécessaire. Mais c’est tout ce que nous avons. L’essentiel est là. Ne rien retenir. Donner sans compter et sans faire de réserve. Au risque de tout perdre. Au risque de se perdre. Lever les yeux au ciel, rendre grâce car ce que nous donnons vient de Dieu. Bénir le ciel qui fait de nous des pauvres et nous donne toujours assez. Cinq pains et deux poissons, c’est bien assez pour qui utilise le don de Dieu au service du Royaume. Dans le rythme lent de l’été, pensons à chacun des petits actes de nos quotidiens, accompagnés d’une parole. La parole de notre prière. La parole de Dieu sur nos lèvres. C’est elle qui nourrit. C’est elle qui opère le miracle.
Elle, et nous. Le Seigneur désigne en effet le chaînon manquant : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Nous avons à rompre le pain et à partager. Le repas extraordinaire, en lui-même, occupe peu l’attention de saint Matthieu. « Tous mangèrent à leur faim ». L’évangile oriente plutôt nos regards sur Jésus, faisant avec nous chacun des préparatifs méticuleux de notre piété. Il les féconde de sa Parole. Mais s’ils portent du fruit, s’il se passe quelque chose, c’est parce que, dans la foi, nous agissons conformément à cette parole. C’est le pas que Jésus demande aujourd’hui à ses disciples : quand on a tout donné, ne pas attendre la multiplication des pains, mais oser partager encore, comme si le panier n’allait jamais se vider.
Frère Dominique

Jesus Prayer

29 juillet, 2011

Jesus Prayer dans images sacrée JesusTheTeacher

http://www.tkinter.smig.net/PrincessIleana/JesusPrayer/index.htm

Qu’est-ce que le Chabbat ?

29 juillet, 2011

du site:

http://www.cisonline.org/index.php?option=com_content&task=view&id=47&Itemid=107#biblique

Qu’est-ce que le Chabbat ?

Le Chabbat (samedi) est la solennité la plus importante du calendrier juif (première des convocations de sainteté). Il rappelle à la fois la création du monde et la sortie d’Egypte.
En proclamant que l’Eternel est le Créateur du monde et qu’Il cessa le septième jour, le juif affirme que :
- le monde n’est pas le fruit du hasard.
- Dieu ne s’identifie pas à sa création.
- l’homme est le partenaire de Dieu. A l’image du Créateur, il aménage le monde matériel durant six jours et cesse son activité le septième pour se consacrer à une vie plus spirituelle.
Quant à la référence à la sortie d’Egypte, elle signifie qu’aucun homme ne peut assujettir l’homme, car l’Eternel proclame la libération de l’humain.
Le Chabbat est une alliance (bérith), entre l’Eternel et Israël, un jour de rencontre des cieux et de la terre pour que le juif, séparé pendant tout un jour des préoccupations matérielles (39 travaux interdits), puisse prendre conscience du sens de son existence en tant que témoin du mesage divin.

Quelques sources bibliques
« Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu’Il avait faite : et Il cessa au septième jour toute son oeuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, parce qu’en ce jour Il cessa toute son oeuvre qu’il avait créée en la faisant. »
(Genèse II)
« Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour de cessation pour l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et Il a cessé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du Chabbat et l’a sanctifié. »
(Exode XX)
« Observe le jour du Chabbat, pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour de cessation de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton boeuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour de cessation. »
(Deutéronome V)
« Si tu retiens ton pied pendant le Chabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du Chabat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vaines paroles, alors tu mettras ton plaisir en l’Éternel, et Je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père. Car la bouche de l’Éternel a parlé. »
(Isaïe LVIII)

Quelques références rabbiniques 
« Quiconque se réjouit du Chabbat percevra le monde comme une source de bien infini et verra se réaliser ses aspirations spirituelles. Rabbi Shimon bar Yohaï enseigne : si Israël gardait deux Chabbat de site il serait immédiatement sauvé. »
(Traité Chabbat 118a)
« Quiconque accueille le Chabbat par la prière du soir, deux anges l’accompagnent jusqu’à sa demeure et en posant leurs mains sur sa tête lui et disent : ta faute est éliminée et ton péché pardonné. »
(Traité Chabbat 119b)
« Rabbi enseigne : Quiconque garde convenablement le Chabbat, le verset le considère comme s’il avait gardé tous les Chabat depuis la création du monde jusqu’à la résurrection des morts, ainsi qu’il est dit : Et les enfants d’Israël garderont le Chabbat dans leur génération. »
(Méhkilta sur Ki Tissa)

Les temps forts du Chabbat 
La préparation :
Elle consiste à arranger la maison, ses vêtements, à organiser les repas avant l’entrée du Chabbat. Le Chabbat est comparé à une reine (Chabbat hamalka) que l’on accueille avec joie. Chaque membre de la famille a ici sa responsabilité dans la mise en ordre générale.
L’office du vendredi soir :
Il est marqué par quelques prières particulières comme les psaumes, le Chéma Israël ou la amida, et surtout le lekha dodi de rabbi Salomon Halévy Elkabetz maître kabbaliste de Safed (XVIe siècle) qui rappelle dans ce chant la rencontre entre Dieu et Israël comme le fiancé et la fiancée le jour du Chabbat.
Le Kiddouch :
A la maison les bougies ont été allumées par l’épouse, et la table est dressée. Deux beaux pains recouverts d’un napperon et une coupe de vin sont accompagnés de différents mets raffinés. Le père entouré de sa famille récite le kiddouch, sanctification du jour, avant de partager le vin. Puis un morceau de pain est offert à chaque convive et le repas commence, accompagné des chants du Chabbat et des commentaires de la Torah.

Les trois repas :
Le Chabbat est marqué par trois repas. « Si le repas de la semaine est un accident, celui du Chabbat est un évènement  » (Grand Rabbin Emmanuel Chouchana). La tradition associe ces trois repas aux trois patriarches comme pour signifier le lien entre le Chabbat et les pères fondateurs.

La lecture de la Torah et des Prophètes :
Le point culminant de la liturgie du Chabbat est atteint par la lecture publique du passage hebdomadaire de la Torah (paracha ou sidra). Cette section lue dans le parchemin est suivie de la lecture d’un passage des Prophètes Néviim. Ces quelques chapitres sont en général l’occasion du commentaire rabbinique ou de l’étude de l’après-midi.

L’aspect communautaire :
A côté de l’aspect familial, c’est l’aspect communautaire qui apparaît le jour du Chabbat : la prière, l’étude, le kiddouch à la synagogue. Cette ambiance conviviale contribue à faire du Chabbat un jour de ressourcement spirituel important.

L’oneg Chabbat :
Le délice du Chabbat s’exprime par le bien être physique et psychologique : le repas, le sommeil, l’unité familiale, l’étude, la discussion.

La sortie du Chabbat :
Le Chabbat doit être honoré à son entrée et à sa sortie. La cérémonie de la havdala (séparation) est suivie du quatrième repas en l’honneur du prophète Elie et du roi David, ancêtre du Messie. Ainsi, le juif affirme sa foi dans la venue d’une époque qui sera un Chabbat éternel, annoncé par le prophète Elie.

L’éternité, une certitude ! : «Qu’y a-t-il de plus incompréhensible que l’Eternité, et qu’y a-t-il en même temps de plus certain ?»

29 juillet, 2011

du site:

http://bouquetphilosophique.pagesperso-orange.fr/newpage5.html

L’éternité, une certitude !
 
«Qu’y a-t-il de plus incompréhensible que l’Eternité, et qu’y a-t-il en même temps de plus certain ?»

(Pierre Nicole)
 
Dans les années 80, un vieil homme plein de sagesse interrogeait ainsi son petit-fils, jeune lycéen : «Que comptes-tu faire après tes études secondaires ?» Le garçon, sûr de lui : «De hautes études de commerce ! – Dans quelle intention ?» Réponse immédiate du futur étudiant : «Je veux créer ma propre entreprise en Australie où je compte vivre avec ma famille. – Et ensuite ? – Après avoir gagné beaucoup d’argent, je pourrai alors couler une retraite heureuse dans une petite île paradisiaque du Pacifique sud. – Et après ?» Le futur décideur qui n’avait pas fait de projets au-delà de sa retraite pas plus d’ailleurs qu’il n’avait prévu cette question pertinente, ne sut hélas, que répondre à son grand-père ! Comme ce garçon, notre pensée bornée est-elle incapable de dépasser ces projets humains à “court terme” ? Bien que le sens profond du mot éternité nous échappe, il existe néanmoins en nous une soif d’immortalité, de vie éternelle. La croyance en une “survie de l’individu” après la mort semble remonter aux origines de l’espèce humaine et de tout temps, dans toutes les civilisations, ce qui peut paraître étonnant, une grande majorité s’est ralliée à l’idée que l’homme est immortel par nature. Dans l’un de ses livres, le scientifique et ministre Claude Allègre a pu affirmer : «Ce qui est commun aux religions, depuis celles des Sumériens ou des Égyptiens en passant par celles des Perses, des Babyloniens, des Assyriens, des Indiens ou des Chinois jusqu’à celles qui inspirent les Sepik de Nouvelle-Guinée ou les Indiens d’Amazonie, c’est qu’elles ont toutes développé le concept de dieu, de transcendance et d’au-delà, faisant toutes espérer aux meilleurs, l’immortalité.» (1). Ainsi, il y a plus de 4000 ans, l’Egypte pharaonique, pour ne retenir que cette civilisation, s’édifiait dans la perspective de l’éternité. Les Egyptiens en effet, tout en reconnaissant la brièveté du temps terrestre, croyaient en une autre forme d’existence. Osiris, mort et ressuscité, devenu Dieu de l’au-delà, leur apportait à tous l’assurance d’une survie éternelle. Une vision d’éternité qui marqua la philosophie grecque avant qu’elle-même, par l’intermédiaire des Pères de l’Eglise, n’influence considérablement le christianisme (2).
On conçoit aisément que l’idée que les hommes se font de l’au-delà, dépend beaucoup de la culture à laquelle ils adhèrent. Aussi, l’important en la matière n’est-il pas d’abord d’identifier les sources auxquelles on s’alimente. C’est ce que nous nous efforcerons de faire dans cet article avant de tenter de répondre succinctement à une double question : pouvons nous concevoir l’éternité et, si oui, comment y accéder ?

Une perspective réconfortante
Rien que par son caractère illimité (par rapport à notre courte vie terrestre), l’éternité à de quoi nous intriguer. Un sage oriental l’a comparée symboliquement à un énorme diamant de la taille du poing sur lequel, chaque matin, une colombe viendrait donner un coup de bec. Une fois que cette pierre précieuse, progressivement usée par les assauts répétés – rappelons que le diamant est le plus dur des minéraux naturels – ait complètement disparu, il se serait écoulé “une seconde de l’éternité” ! Et si nous considérons maintenant le fait, qu’à celle-ci, les différentes religions ont en général associé (avec quelques nuances) la notion de bonheur, alors vraiment il n’est pas anormal d’en rêver sérieusement un jour ou l’autre ici-bas… à moins d’y avoir déjà trouvé le paradis !
Mais dans notre compréhension de l’éternité, encore faut-il discerner ce qui n’est que fable, fantaisie ou débat philosophique hypothétique ! Les avis à ce sujet sont divers et contradictoires. Par contre un point est sûr, pour tous les descendants d’Abraham (Juifs, Chrétiens et Musulmans), l’éternité est le premier attribut de Dieu, d’où son nom : “l’Eternel”. Puisque nous vivons dans une civilisation dite “judéo-chrétienne”, pourquoi ne pas revenir tout naturellement au fondement de cette dernière en choisissant la conception de la Bible qui apporte sur l’au-delà, une réponse saine et juste tout en nous amenant à vivre pleinement dans le présent ?
Certes, aujourd’hui, curieusement, les prédicateurs semblent plutôt réticents à parler du ciel du haut de la chaire (sauf aux enterrements) ! Et pourtant, la pensée du ciel fait partie intégrante – avec le retour du Christ et la résurrection des morts – de l’authentique espérance chrétienne ! D’autre part, aimerions nous peut-être trouver dans les Ecritures plus de précisions sur l’éternité ? Un ironiste n’a-t-il pas dit que nous ne sommes pas plus au clair sur le mobilier du ciel que sur la température de l’enfer ! Rappelons que bien avant lui, Galilée avait témoigné que “la Bible ne nous enseigne pas comment est fait le ciel mais comment y aller !
Cependant, l’aperçu que nous y découvrons suffit déjà pour nous donner une petite idée sur cette vie perpétuelle auprès de Dieu, en fait une qualité de vie incomparable en grande partie indescriptible car au-delà de toute imagination humaine. «Il s’agit de ce que l’œil n’a pas vu et que l’oreille n’a pas entendu, de ce que l’esprit humain n’a jamais soupçonné, mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l’aiment.» (1 Corinthiens 2.9). Même si l’on touche ici l’insondable, le fait de savoir seulement que dans l’éternité, il n’y aura plus de souffrances ni de mort (Apocalypse 21.3-4), que nous profiterons à jamais de la justice de Dieu (2 Pierre 3.13) et surtout que nous serons parfaitement semblables au Fils de Dieu (1 Jean 3.2), a de quoi nous inciter à prêter encore plus attention à cette apothéose promise au terme de notre vie terrestre (3). Qui plus est, ce diamant inestimable, nous est offert gracieusement (Apocalypse 21.6)… toutefois, à une condition.

Une seule condition
En nous référant à la Bible, beaucoup moins étonnante est la quête humaine d’éternité manifestée à toutes les époques car on peut y lire notamment que «Dieu a implanté au tréfonds de l’être humain le sens de l’éternité.» (Ecclésiaste 3.11). Ainsi, observe Charles Gerber : «Quoiqu’il prétende, l’homme possède au fond de lui-même un sentiment religieux extrêmement puissant [...] A toutes les époques, sous toutes les latitudes et à quelque race qu’il appartienne, il manifeste en effet une soif, une aspiration, un vrai tourment de quelque chose ou de quelqu’un, une inquiétude de Dieu. [...] Partout et toujours, même dans les conditions les plus défavorables, il adore une force supérieure.» (4). Toutefois, Dieu ne se contente pas d’inculquer un sentiment religieux aux hommes, il désire tout simplement partager son éternité avec eux, du moins avec tous ceux qui acceptent ce dessein inouï.
Car en plus, Dieu gratifie ses créatures du libre arbitre (Genèse 2.16-17). Celles-ci sont donc mises dans l’alternative de choisir entre l’obéissance et la désobéissance, entre le bien et le mal : «Voyez, je place aujourd’hui devant vous, d’un côté, la vie et le bonheur, de l’autre, la mort et le malheur.» (Deutéronome 30.15). A ce propos, J. H. Kurtz fait une observation très juste : «Image de Dieu, l’homme est destiné et préparé à être et à devenir comme Dieu, semblable à lui en sainteté, en félicité, en sagesse, en puissance, en majesté, dans la mesure où le permettent les limitations nécessaires d’un être créé et autant que l’exige sa position de représentant de Dieu sur la terre. Mais la création n’a pas porté l’homme de prime abord au degré de développement dont il est susceptible et auquel il est appelé. Tout ce qu’il devait devenir, il le possédait à l’état de germe et de virtualité. Car placé, comme être spirituel semblable à Dieu, au-dessus de la nature privée de liberté, son développement ne lui était pas imposé comme à la plante par exemple. Il avait à se déterminer et à s’épanouir pour réaliser la destinée à laquelle l’appelait son Créateur, par sa libre décision, sa libre activité. Il est clair dans ces conditions, qu’un autre choix, qu’une détermination contraire à la volonté divine, deviennent possibles.» (5). Respectant notre liberté, Dieu ne nous contraint pas d’accepter son éternité mais nous invite par contre, à choisir le bon chemin pour y avoir accès : «Choisissez donc la vie, afin que vous viviez, vous et vos descendants.» (Deutéronome 30.19).
Hélas, on peut constater que l’homme a toujours fait un triste usage de sa liberté, à commencer par nos premiers ancêtres ! Dès que ceux-ci tournent le dos à leur Seigneur, l’accès à l’arbre de vie (Genèse 2.9), leur est interdit. «L’Eternel Dieu dit : évitons que l’homme tende la main pour prendre aussi de l’arbre de vie, en manger et vivre éternellement.» (Genèse 3.22). Ainsi, dans le jardin d’Eden, l’éternité offerte à l’homme est conditionnelle, pour bénéficier de la vie éternelle, il doit cueillir et manger le fruit de l’arbre de vie, expression de la communication avec Dieu (6).
Dans la Bible, Dieu apparaît comme un Père compatissant et miséricordieux, aimant ses créatures d’un amour absolu. Certes, en leur donnant la liberté, il prend des risques mais ne veut pas d’esclaves ni de robots programmés pour faire le bien ! Il souffre de ce choix de l’homme qu’il a créé candidat à l’éternité et dès la chute du premier couple, fait la promesse de le délivrer de la mort éternelle (Genèse 3.15) (7). Mystère insondable exprimant son éternelle bonté, ce plan de rachat de l’humanité, déjà conçu avant la fondation du monde, est admirablement bien résumé par l’apôtre Jean : «Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui mettent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle.» (Jean 3.16). L’éternité – qui devient effective à la résurrection – est donc acquise par la rédemption (8) et le chrétien s’en empare par la foi en Jésus-Christ, c’est la seule condition (Romains 10.13 ; Jean 3.36 ; Jean 6.47 ; 1 Jean 5.13) pareillement à l’arbre de vie (9) du jardin d’Eden, lien indispensable à nos premiers parents pour recevoir la vie éternelle.
Croire (ou avoir la foi) au sens biblique implique la personne du Christ, c’est consentir à un contact permanent avec lui afin qu’il manifeste en nous sa vie (éternelle). Là encore, l’accès à l’éternité exige une communication avec la source de la vie éternelle. Le libre arbitre subsistant et la foi se définissant entre autres (10) comme un acte de volonté, notons que l’homme a toujours la liberté de croire ou de ne pas croire (11). En croyant, il ne fait pas un acte méritoire mais accepte tout simplement un don extraordinaire immérité (le salut éternel), cette acceptation étant comme nous l’avons déjà dit la condition du salut.
Ainsi, la vie éternelle est véritablement un don de Dieu (Romains 6.23), un diamant inestimable offert gracieusement. Nul ne peut l’acquérir par ses œuvres si belles soient-elles ! Saint Paul écrit aux chrétiens d’Ephèse que : «C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.» (Ephésiens 2.8-9) (12). A cet égard, quelqu’un a dit aussi pertinemment que Dieu est trop riche pour vendre le salut et l’homme bien trop pauvre pour l’acheter !
Cela dit, que penser de l’enseignement de l’apôtre Jacques lorsqu’il dit «que la foi sans les actes ne sert à rien» (Jacques 2.20) ? Son exhortation ne s’oppose-t-elle pas au message de Saint Paul ? Non, au contraire, l’action du croyant est la démonstration de sa foi, son prolongement, sa forme (Galates 5.6 ; 1 Jean 2.6). On pourrait dire qu’il fait des œuvres non pour être sauvé mais parce qu’il est sauvé ! Et ces actions là ne s’apparentent plus à des mérites. D’ailleurs, toujours selon Saint Paul, même les œuvres effectuées par le chrétien ne viennent pas de lui mais constituent encore un “don” de Dieu : «Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu, car par notre union avec le Christ, Dieu nous a créé pour une vie riche d’œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions.» (Ephésiens 2.10) !
Pourtant, même si le croyant dès le premier pas de la foi, vit déjà virtuellement dans l’éternité (1 Jean 5.11-13), il ne peut se soustraire à la condition humaine, douloureuse pour lui aussi. On peut même affirmer que la souffrance est inévitable pour celui qui marche avec Dieu mais par contre, elle apprend à compter sur lui et sur le chemin étroit jonché d’épreuves conduisant au seuil de l’éternité, les auteurs bibliques attestent que le Christ soutient tous ceux qui se confient en lui (Matthieu 11.28 ; 1 Pierre 5.7). «Si tu ne marches que pendant les jours de beau temps, [disait à ce sujet un sage chinois] tu n’atteindras jamais ta destination.» !
Cette réflexion sur l’éternité sous l’éclairage de la Bible est loin d’être achevée. Nous avons conscience que traiter ainsi en quelques pages un sujet si élevé, si profond et à priori tellement inaccessible aux facultés humaines, ne peut qu’en appauvrir le contenu. Toutefois, le côté insatisfaisant ou incomplet des réponses avancées incitera peut-être le lecteur à examiner plus à fond cette pensée commune à tout un chacun. En tout cas, nous espérons avoir démontré la simplicité avec laquelle la Bible met les hommes de toute condition à même de comprendre le chemin de l’éternité.

Claude Bouchot


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(1) Allègre Claude, Dieu face à la science, Fayard, 1997, p. 223 (LP).
(2) Citons à ce propos la doctrine de l’immortalité de l’âme partagée par beaucoup de chrétiens et de croyants d’autres religions. Celle-ci, affirmée par Platon (dans son œuvre le Phédon) a été reprise par la plupart des Pères de l’Eglise, de Saint Augustin à Saint Thomas d’Aquin, avant d’être proclamée comme dogme par le concile de Latran V en 1513.
(3) «L’idée de la vie éternelle déplaît à certains, parce que leurs vies sont misérables. Mais ce n’est pas un simple prolongement de cette vie mortelle. C’est la vie de Dieu manifestée en Christ, qui donne dès à présent l’assurance de l’éternité à tous les croyants. La vie éternelle ne connaît pas la mort, la maladie, l’ennemi, le mal ou le péché. Ceux qui ne connaissent pas Christ agissent comme s’il n’existait rien au-delà de leur vie sur terre. En réalité, cette vie est une introduction à l’éternité.» (Extrait d’une note de la Bible d’étude Vie Nouvelle, Version Segond 21, Copyright © Société Biblique de Genève, CH-1204 Genève, 2004, Reproduit avec aimable autorisation – Tous droits réservés).
(4) Gerber Charles, Les sentiers de la foi, SDT, 1981, p. 35.
(5) Kurtz Johann-Heinrich, La révélation salutaire de Dieu, trad. Paul Chapuis, Lausanne, 1886, p. 21.
(6) Les écrivains bibliques utilisent souvent la symbolique des plantes pour révéler les mystères de Dieu. Dans cet arbre de vie, pourquoi ne pas reconnaître tout simplement l’éternité proprement dite ? Arbre de vie d’un jardin perdu anticipant celui de la Jérusalem céleste qui fructifiera chaque mois (Apocalypse 22.2) et dont pourront disposer éternellement tous ceux qui auront choisi la vie. Quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il exprime la différence entre la créature qui reçoit la vie et le créateur qui donne la vie, inévitable frontière que l’homme doit respecter sous peine de déchéance.
(7) Dans cette image initiale, se profile la victoire du Christ sur le mal.
(8) La Bible est tout simplement l’histoire de cette rédemption de l’homme perdu, par un Dieu Sauveur. «L’histoire du salut dans la Bible [écrit Suzanne de Dietrich] s’encadre entre deux visions qui constituent le prologue et l’épilogue du drame humain : la vision du paradis perdu et la vision de la Cité de Dieu. Ce sont comme deux fenêtres ouvertes sur l’éternité : la révélation de ce qui eût pu être si l’homme ne s’était séparé de Dieu ; la révélation de ce qui sera lorsque l’œuvre rédemptrice du Seigneur sera achevée et que l’humanité réconciliée s’épanouira dans la joie de Dieu.» (Le Dessein de Dieu, 4e éd., Neuchâtel, 1951, p. 11).
(9) Certains reconnaissent aussi dans cet arbre un symbole du Christ.
(10) Etant donné que pour croire, il faut savoir que croire, la foi suppose donc également la connaissance de Dieu qui résulte en particulier de la lecture et de la méditation de sa Parole. A cet égard, Saint Paul écrit que «la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ.» (Romains 10.17).
(11) En d’autres termes et en simplifiant à l’extrême, on peut dire que l’existence terrestre a pour but d’amener l’être humain devant l’alternative suivante : vivre pour le moment ou vivre pour l’éternité. Il n’est pas de choix plus crucial ici-bas ! D’autant plus que jamais la Parole ne laisse entendre qu’une seconde occasion soit offerte après la mort pour revoir cette décision. Aussi, il paraît risqué de compter sur un hypothétique purgatoire, doctrine liée à celle de l’immortalité de l’âme qui remporte de moins en moins d’adhésion parmi les croyants et qui ne figure pas dans la Bible comme le reconnaît Mgr Bartmann dans son fameux Précis de Théologie Dogmatique (1951, II.525) : «Si l’on compare notre doctrine actuelle du purgatoire, à la lumière de la pratique de l’Eglise, avec celle de l’Eglise primitive, on reconnaîtra que ce dogme, comme tous les autres dogmes, a connu un développement. L’Ecriture n’en a pas parlé d’une manière formelle et précise».
(12) Malgré ce passage fort de l’Ecriture, bon nombre de chrétiens (certes, profondément sincères et respectables) pensent qu’ils doivent coopérer à l’œuvre du salut en faisant des œuvres méritoires mais comme nous le lisons, ce n’est pas ce qui ressort des écrits de Saint Paul. Cette tentative bien humaine est totalement inutile. Pire, elle annule “l’efficacité” du sacrifice du Christ, autrement dit, c’est une insulte à la grâce de Dieu ! On peut aussi se référer au texte de Galates 5.4, particulièrement explicite : «Mais, si c’est à la Loi que vous demandez de vous conduire à la vraie vie, vous n’avez plus rien de commun avec Christ ; si vous voulez gagner l’approbation divine par vos efforts et vos œuvres, vous vous coupez de la communion avec Christ, vous quittez le domaine de la grâce de Dieu.» (Parole vivante, la Bible transcrite par A. Kuen). Le merveilleux diamant ne serait-il plus gratuit et la foi ne serait-elle plus la seule condition pour l’acquérir ?

Santi Nazario e Celso martiri

28 juillet, 2011

Santi Nazario e Celso martiri dans images sacrée Santi_Nazario_e_Celso

http://vangelodelgiorno.org/main.php?language=IT&module=saintfeast&localdate=20100728&id=428&fd=0

28 JUILLET – SAINT NAZAIRE et SAINT CELSE – MARTYR

28 juillet, 2011

du site:

http://www.magnificat.ca/cal/fran/07-28.htm

28 JUILLET – SAINT NAZAIRE et SAINT CELSE

Martyrs

(Ier siècle)

Nazaire naquit à Rome, d’un père païen, nommé Africanus, et d’une pieuse mère nommée Perpétue, qui avait été baptisée par saint Pierre. L’enfant répondit admirablement aux leçons maternelles et brilla par ses vertus précoces et son innocence.
Parvenu à sa neuvième année, Nazaire fut sollicité par son père d’abandonner le christianisme; mais il préféra la vérité au mensonge, fut baptisé par saint Lin et devint un des plus fervents chrétiens de Rome. Son père, irrité, employa la violence pour vaincre sa fermeté; mais, enfin, plein d’admiration pour ce fils, il lui fournit lui-même les moyens d’accomplir le projet hardi qu’il avait formé d’aller prêcher la foi.
Nazaire parcourut l’Italie, semant l’Évangile parmi les populations païennes et les édifiant par ses vertus. A Milan, son premier soin fut d’aller visiter les martyrs Gervais et Protais dans leur prison et de les fortifier dans la lutte par ses paroles. Saisi lui-même comme chrétien, il est cruellement flagellé et chassé de la ville. Près de Nice, il s’attache comme disciple un enfant nommé Celse, après l’avoir instruit et baptisé. Nazaire et Celse ne se séparent plus. Les conversions se multiplient d’une manière étonnante; Nazaire est de nouveau soumis à de cruelles tortures, puis rendu à la liberté, à la condition de ne plus reparaître dans ce pays.
Les deux saints jeunes gens remontent alors les Alpes, traversant sans se décourager d’immenses et solitaires forêts, des rochers inaccessibles, de rares villages où vivaient de pauvres idolâtres, et arrivent à Embrun, où leur zèle opère des prodiges de conversions. Vienne, Genève, Trèves entendent tour à tour leur voix, rendue éloquente par l’amour de Jésus-Christ. Les contradictions et la persécution donnent à leur prédication une fécondité nouvelle.
Condamnés à être noyés, ils marchent sur les ondes comme sur une terre ferme. Après cet éclatant miracle, Nazaire et Celse reprennent la route de Milan, où ils sont bientôt arrêtés comme chrétiens et zélateurs de la foi. A la lecture de la sentence de mort, ils se jettent, joyeux, dans les bras l’un de l’autre: « Quel bonheur pour nous, s’écrie Nazaire, de recevoir aujourd’hui la palme du martyre! ? Je Vous rends grâces, ô mon Dieu, dit Celse, de ce que Vous voulez bien me recevoir, si jeune encore, dans Votre gloire. » Ils sont alors conduits sur une place publique de Rome, où ils ont la tête tranchée, vers l’an 56 de l’ère chrétienne.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

IRAK : « QUAND JE SORS DU COUVENT, JE NE SAIS PAS SI JE VAIS RENTRER »

28 juillet, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28564?l=french

IRAK : « QUAND JE SORS DU COUVENT, JE NE SAIS PAS SI JE VAIS RENTRER »

Témoignage du nouveau supérieur des Dominicains de Bagdad

ROME, Vendredi 22 juillet 2011 (ZENIT.org) – L’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) publie ce témoignage dupère Amir Jaje, 42 ans, nouveau supérieur des Dominicains de Bagdad et vicaire provincial du monde arabe (deux couvents en Irak, un au Caire, un autre à Alger, ainsi qu’un frère au Liban). Il perpétue la présence des Dominicains initiée en Irak il y a 260 ans.
Entré au petit séminaire de Bagdad à l’âge de 17 ans, il est ordonné prêtre le 14 juillet 1995. Après trois ans en tant que prêtre diocésain, il entre chez les Dominicains, sous l’autorité de la Province de France où il vient passer sa maîtrise puis son DEA.
Il revient à Bagdad en septembre 2003, quatre mois après la chute de Saddam Hussein, et y reste jusqu’en 2008. « Un vrai cauchemar », explique-t-il. Après deux nouvelles années en France pour une thèse de doctorat, il est de retour à Bagdad le 22 octobre 2010, une semaine avant les attentats qui ensanglantent Notre-Dame du Perpétuel Secours. Le 31 octobre, il devait célébrer la messe dans la cathédrale. Fatigué, il est remplacé au dernier moment.
AED : Que s’est-il passé à Bagdad le 31 octobre 2010 ? Quelle a été votre réaction ?
Père Amir Jaje: Au moment de la prise d’otage, j’étais au nord du pays. Ils m’ont appelé depuis l’église pour me dire que des terroristes étaient à l’intérieur. Quand j’ai appris que 58 personnes étaient mortes, j’étais effondré. Je me suis dit qu’il n’y avait plus d’espérance en Irak, que nous devions partir. Je n’en pouvais plus.
 Une fois sur place, je suis entré dans l’église, jonchée de cadavres. C’était horrible. J’étais très ami avec les deux prêtres qui sont morts. Wasim, le plus jeune, était mon cousin, il avait 27 ans. Nous avons passé les jours suivants à aider les blessés, à rendre visite aux familles dans les hôpitaux. Il fallait être présent. Quand j’ai vu les besoins, j’ai compris que je n’avais pas le droit de désespérer, que les gens avaient besoin de mon espérance pour être soutenus dans la leur. C’est ce qui m’a sauvé de l’enfermement et du désespoir.
AED : Vous auriez dû mourir ce jour là…
Je me suis dit que si je n’étais pas mort, si je ne faisais pas partie de ces martyrs, c’est que Dieu voulait faire de ma vie quelque chose, qu’il avait besoin de moi et que je n’avais pas le droit de tomber dans la désespérance. J’avais l’impression d’être à bord d’un avion qui chute mais qui remonte à la dernière minute, parce qu’il a une mission.
Ma mission est d’être aux côtés des chrétiens qui ne peuvent pas quitter Bagdad. Aujourd’hui, ceux qui restent sont ceux qui n’ont pas les moyens de partir. Notre présence est leur seul bien, ils nous le disent.
AED : A quoi ressemble votre quotidien ?
On nous demande d’enseigner et de prêcher des retraites. Les besoins sont immenses. On comptait plus de trente prêtres chaldéens il y a 6 ou 7 ans. Aujourd’hui, ils sont seulement 8. Tous les jours quand je sors du couvent, je ne sais pas si je vais rentrer ou non. Mais je sors quand même et je fais mon devoir. Il ne faut pas que la peur nous immobilise. Malgré la peur, il faut vivre, il faut croire en l’avenir.
AED : « Le sang des martyrs est semence de chrétiens », disait Tertullien. Ce que vivent les chrétiens d’Irak aujourd’hui peut-il présager d’une fécondité à venir ?
Cette phrase est une réalité que nous vivons aujourd’hui. Les terroristes veulent nous faire fuir. Mais je pense que les gens sont de plus en plus solides dans leur foi. Ils font une rencontre personnelle avec Dieu. J’ai prêché Vendredi Saint dernier à la cathédrale Notre Dame du Perpétuel Secours. J’ai parlé de la souffrance : « Où est Dieu quand je souffre ?». Je pensais qu’il y aurait peu de monde. J’ai été surpris de voir l’église bondée. Ce sont des témoignages très forts pour nous, les prêtres. Aucune force ne peut supprimer la Parole de Dieu, la semence, de cette terre. C’est une terre évangélique. L’épreuve est négative, c’est évident, mais elle est purificatrice. L’or qui passe par le feu devient plus pur. L’épreuve purifie la matière. Ils peuvent tuer des gens, mais ils ne peuvent pas enlever notre trésor qu’est la foi.
AED : Comment se passent les relations interreligieuses ?
Nous parlons trop de dialogue, mais je pense qu’il faut commencer par la cohabitation. Le dialogue vient dans un second temps. Si on respecte l’autre, on peut, demain, parler de dialogue. Avec l’islam, il faut chercher la cohabitation. Le dialogue est abstrait, la cohabitation est le vécu. J’ai autant d’amis musulmans que chrétiens ! Nous sommes frères et sœurs, nous avons été créés par le même Dieu. Il faut avoir cette base d’humanité. La guerre nous a fait perdre beaucoup de valeurs humaines. Il faut reconstruire l’Irak par ces valeurs.
AED : Pourquoi les chrétiens sont-ils pris pour cible ?
Des petites minorités veulent supprimer les chrétiens. Et d’autres groupes profitent de cette violence pour s’enrichir. Al-Qaïda veut éradiquer tout ce qui n’est pas l’islam. Pas seulement les chrétiens, mais aussi les sabbéens, les yézidis… Comme toutes les petites minorités en Irak, les chrétiens sont victimes des conflits entre les grands groupes. Les chrétiens sont une monnaie d’échange entre les sunnites et les chiites ou entre les sunnites et les kurdes au nord de l’Irak. Les kurdes considèrent les chrétiens comme une ceinture de sécurité pour eux. Traditionnellement, les terrains où ils se trouvent sont pour les sunnites (entre le Kurdistan et Mossoul : la vallée de Ninive). Aujourd’hui les kurdes veulent s’y installer en disant qu’ils protègent les chrétiens, gagnant ainsi du territoire sur les sunnites. S’il y a un jour un conflit ouvert entre eux, ce sont les chrétiens qui paieront le prix fort. Rassembler les chrétiens dans une zone particulière est une très mauvaise idée. On risquerait un jour d’être totalement effacé. Je suis pour que les chrétiens soient partout, non pas dans un endroit précis. Sinon c’est une perte de richesse pour le pays.
AED : Quand vous priez, que dites vous ?
Je demande que nous puissions vivre en paix. Quand je prie, je demande que la force du Seigneur accompagne tous ces gens qui vivent des difficultés, qui vivent leur foi dans l’épreuve. Que soit soutenu leur courage pour qu’ils restent enracinés dans la foi. Et que Dieu me donne ce courage et cette force de croire toujours en l’avenir.
Propos recueillis par R. Autric pour l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED)

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