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DEUX MONTAGNES DANS LA BIBLE
1- LA MONTAGNE DE MORIJA :
1.1- Lire Genèse 22.
1.2- Lire 2 Chroniques 3
2- LA MONTAGNE DE SION :
1- LA MONTAGNE DE MORIJA :
1.1- Lire Genèse 22
Lorsque Dieu voulut éprouver Abraham, Il lui dit : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et va-t’en va au pays de Morija, et là offre-le en holocauste, sur une des montagnes que je te dirai ». Nous pensons que le pays de Morija était ainsi appelé à cause du nom de la montagne : c’est probablement sur cette colline que le père des croyants leva le couteau sur son fils et donna ainsi un admirable témoignage de sa foi en Dieu qui ressuscite les morts.
Arrivés au pied du mont Morija, Abraham prit le bois de l’holocauste, et le mit sur Isaac, son fils… « Et ils allaient les deux ensemble. » (Gen. 22 : 6, 8). Quelle pénible ascension, surtout pour le coeur du père ! Isaac ne savait pas encore que le bois dont il était chargé devait servir à l’autel sur lequel il devait être égorgé. Dix-neuf siècles plus tard, le Saint et le Juste, après avoir été jugé et condamné par un tribunal de méchants, ayant subi les moqueries, les injures, les coups, les crachats, gravissait aussi péniblement une colline voisine de Morija, chargé du bois sur lequel Il devait mourir. « Jésus sortit, portant sa croix, et s’en alla au lieu appelé lieu du crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent » (Jean 19 : 17-18). Il y a pourtant une différence importante entre les deux cas : Jésus, qui portait nos péchés en son corps sur le bois, mourut réellement pour les expier, tandis qu’Isaac, au dernier moment, fut épargné. En gravissant les pentes de la montagne, Isaac avait adressé à son père cette question bien naturelle : « Mon père !…. Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? ». A quoi le patriarche avait répondu : « Mon fils, Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste ». Cette parole, inspirée par l’Esprit de Dieu, s’accomplit littéralement. Abraham lève le couteau pour égorger son fils : le sacrifice est consenti dans son coeur, l’obéissance a été parfaite. Alors l’Eternel l’arrête. Isaac est épargné. « Et Abraham leva ses yeux, et vit, et voici, il y avait derrière lui un bélier retenu à un buisson par les cornes ; et Abraham alla et prit le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Et Abraham appela le nom de ce lieu-là : Jéhovah-Jiré ».
Après ces paroles du patriarche, l’écrivain sacré ajoute : « comme on dit aujourd’hui : En la montagne de l’Eternel il y sera pourvu ». Ici, dans le sens le plus littéral, c’est à Morija qu’il faut appliquer cette expression. Le proverbe avait encore cours en Israël, alors que, quatre siècles après le sacrifice d’Abraham, Moïse écrivait le livre de la Genèse. Comment donc et à quoi a-t-il été pourvu en cette montagne de l’Eternel ? Nous allons voir que la réponse à cette question se trouve dans le second passage où se rencontre le nom de Morija ?
1.2- Lire 2 Chroniques 3
« Et Salomon commença de bâtir la maison de l’Eternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, où l’Eternel était apparu à David, son père, sur l’emplacement que David avait préparé dans l’aire d’Ornan, le Jébusien » (2 Chr. 3 : 1).
Morija, c’était donc précisément le lieu choisi par David pour en faire le site du temple. Ce roi d’Israël, vainqueur de tous ses ennemis, ayant du repos tout à l’entour, jouissant d’un règne prospère, s’éleva, hélas, par orgueil. Satan en profita pour l’inciter à faire le dénombrement du peuple d’Israël (voir 1 Chr. 21 et 2 Sam. 24). Et cela déplut à l’Eternel ; c’est pourquoi il frappa Israël. Alors David dit à Dieu : « J’ai grandement péché en ce que j’ai fait cette chose ; et maintenant fait passer l’iniquité de ton serviteur, car j’ai agi très-follement » (2 Chr. 21 : 8). Dieu est toujours disposé à pardonner à son enfant qui confesse ses fautes ; cependant il faut que le mal soit jugé et puni. David devra choisir entre les trois propositions faites par Dieu : la famine durant trois ans, ou bien une guerre désastreuse pour lui durant trois mois, ou enfin l’épée de l’Eternel, c’est-à-dire la mort sur le pays durant trois jours (2 Chr. 21 : 10-12). David répond à Gad, le messager du Seigneur : « Que je tombe, je te prie, dans les mains de l’Eternel, car ses compassions sont très-grandes ; et que je ne tombe point dans la main des hommes » (1 Chr. 21 : 13). L’Eternel envoya donc la peste sur Israël ; et il tomba 70 000 hommes d’Israël. C’était un ange de l’Eternel qui exerçait ainsi le jugement, et Dieu l’envoya aussi à Jérusalem. Comme il exécutait ce châtiment, l’Eternel regarda et se repentit de cette plaie dont il frappait son peuple. Il dit à l’ange : « Assez ! Retire maintenant ta main ». Or l’ange de l’Eternel se tenait près de l’aire d’Ornan, le Jébusien, placée sur la montagne de Morija. Et David, élevant ses yeux, vit l’ange de l’Eternel qui était entre la terre et le ciel, ayant dans sa main son épée nue, tournée contre Jérusalem.
« Et David dit à Dieu : N’est-ce pas moi qui ai commandé de dénombrer le peuple ? C’est moi qui ai péché et qui ai mal agi ; mais ces brebis, qu’ont-elles fait ? Eternel, mon Dieu, je te prie, que ta main soit sur moi et sur la maison de mon père, mais qu’elle ne soit pas sur ton peuple, pour le frapper » (1 Chr. 21 : 17).
Alors David reçut de l’ange l’ordre de monter sur le mont Morija, pour ériger un autel à l’Eternel dans l’aire d’Ornan, le Jébusien. Ornan, appelé aussi Arauna, occupé à battre du blé, s’était caché avec ses quatre fils, parce qu’il avait vu l’ange. Le roi d’Israël lui acheta son aire, ses boeufs… Puis David bâtit un autel à l’Eternel, et il offrit des holocaustes et des sacrifices de prospérité, et il invoqua l’Eternel qui lui montra qu’Il l’exauçait en envoyant des cieux le feu qui alluma le bois sur l’autel pour consumer l’holocauste ! Alors, au commandement de l’Eternel, l’ange remit son épée dans son fourreau. La plaie fut arrêtée : ainsi la miséricorde se glorifia vis-à-vis du jugement (Jac. 2 : 13). « Et David dit : c’est ici la maison de l’Eternel Dieu, et c’est ici l’autel pour l’holocauste d’Israël » (1 Chr. 22 : 1). Dès ce moment, il fit préparer les matériaux pour la construction du temple, réservée à Salomon, son fils. Ce temple était réellement la maison de Dieu. Durant le voyage des Israélites à travers le désert, Dieu voulait habiter au milieu de son peuple, dans le tabernacle, qui n’était qu’une tente portative. Maintenant que le peuple était bien établi dans les villes et les villages de Canaan, l’Eternel voulait aussi avoir, au milieu d’eux, sa maison de pierre et de bois, afin d’y fixer sa demeure, d’une manière spéciale et bénie, entre les chérubins qui étaient sur l’arche.
C’est dans ce temple qu’il était pourvu, selon la loi, à tous les besoins spirituels et moraux des enfants d’Israël ; c’est là, et là seulement, qu’ils pouvaient rendre leur culte à Jéhovah, par l’intermédiaire des sacrificateurs ; c’est là que les sacrifices étaient offerts et que les fêtes solennelles se célébraient. Là, les fils d’Aaron, au nom du peuple, s’approchaient de l’Eternel.
Ainsi s’est accompli le proverbe que nous avons rappelé : « En la montagne de l’Eternel il y sera pourvu ».
Rappelons encore que c’est sur une colline voisine, au lieu appelé Crâne (Luc 23 : 33), qu’il a été pourvu pleinement, parfaitement, par le seul sacrifice du Fils de Dieu, à tous les besoins de pardon, de paix, de bonheur et de vie, de pauvres pécheurs. Par la foi au Sauveur, ils sont mis en possession de tous ces privilèges, ils participent dès à présent à la grâce et auront bientôt part à la gloire de Dieu, avec Jésus !
2- LA MONTAGNE DE SION :
Dans l’Ecriture, le nom de Sion est mentionné pour la première fois dans le deuxième livre de Samuel: « David prit la forteresse de Sion : c’est la ville de David » (5 : 7). C’est dans ce chapitre que nous voyons toutes les tribus d’Israël se soumettre à David et le reconnaître roi, choisi et donné par l’Eternel. David était alors fixé à Hébron ; il alla avec ses gens faire le siège de Jérusalem, qui est Jébus où se trouvaient encore les Jébusiens, une peuplade cananéenne que les Israélites auraient dû détruire en prenant possession du pays de promesse. Et David prit la forteresse de Sion, et il y habita ; c’est pourquoi on l’appela la cité de David (1 Chr. 11 : 4-7). Jérusalem, située au Nord-Est et au-dessous de cette colline, est souvent appelée « la fille de Sion ». Ce nom, dans le langage des prophètes, désigne fréquemment la ville sainte tout entière. L’Ecriture dit aussi : « la montagne de Sion » (2 Rois 19 : 31 ; Ps. 133 : 3 ; Es. 10 : 12, 32 ; Abdias 17, 21). Dieu l’appelle « la montagne de ma sainteté » (Ps. 2 : 6). Le Dieu d’Israël y habite, elle est sa demeure (Ps. 9 : 11 ; 74 : 2 ; 76 : 2 ; Es. 8 : 18).
Le nom du mont Morija, sur lequel le temple était construit, disparaît ainsi devant le nom plus solennel de la Sion sainte. C’est là, dans la cité de David, qui est Sion, que l’arche de l’alliance de l’Eternel avait été provisoirement déposée dans un tabernacle, une tente que David avait tendue pour elle (2 Sam. 6 : 17) ; c’est là que, sur l’ordre de Salomon, les sacrificateurs la prirent pour la transporter « en son lieu » dans l’oracle de la maison, dans le lieu très saint, sous les ailes des chérubins. Aux yeux de Dieu, la montagne de Sion s’élève avec beauté, « elle est la joie du toute la terre, aux côtés du nord, la ville du grand Roi » (Ps. 48 : 2). « De Sion, perfection de la beauté, Dieu a fait luire sa splendeur » (Ps. 50 : 2). « L’Eternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob » (Ps. 87 : 2). « L’Eternel a choisi Sion ; il l’a désirée pour être son habitation ; c’est ici mon repos à perpétuité ; ici j’habiterai, car je l’ai désirée » (Ps. 132 : 13-14 ; 78 : 68).
Aussi, les « fils de Sion » (Lam. 4 : 2) ont leurs coeurs attachés à cette sainte montagne. Ecoutons-les : « Auprès des fleuves de Babylone, là nous nous sommes assis, et nous avons pleuré quand nous nous sommes souvenus de Sion. Aux saules qui étaient au milieu d’elle nous avons suspendu nos harpes. Car là, ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient des cantiques, et ceux qui nous faisaient gémir, de la joie : Chantez-nous un des cantiques de Sion. Comment chanterions-nous un cantique de l’Eternel sur un sol étranger ? Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens de toi, si je n’élève Jérusalem au-dessus de la première de mes joies ! » (Ps. 137 : 1-6).
Voici, depuis de longs siècles, la condition présente des fils de la sainte Sion. Plus que jadis, « les chemins de Sion mènent deuil de ce qu’il n’y a personne qui vienne aux fêtes (Lam. 1 : 4). «Et toute la magnificence de la fille de Sion s’est retirée d’elle… Sion étend ses mains, il n’y a personne qui console… Comment, dans sa colère, le Seigneur a-t-il couvert d’un nuage la fille de Sion !… Il a tué tout ce qui était agréable à l’oeil dans la tente de la fille de Sion ; il a versé, comme un feu, sa fureur… L’Eternel a fait oublier dans Sion jour solennel et sabbat ; et, dans l’indignation de sa colère, il a méprisé roi et sacrificateur… Il s’est proposé de détruire la muraille de la fille de Sion ; et il n’a pas retiré sa main pour cesser de détruire ; et il a fait mener deuil au rempart et à la muraille… Les anciens de la fille de Sion sont assis par terre, ils gardent le silence ; ils ont mis de la poussière sur leurs têtes, ils se sont ceints de sacs…Quel témoignage t’apporterai-je ?… Qui est-ce que j’égalerai à toi, afin que je te console, vierge, fille de Sion ? Car ta ruine est grande comme la mer : qui te guérira ?… Muraille de la fille de Sion, laisse couler des larmes jour et nuit, comme un torrent… L’Eternel a accompli sa fureur, il a versé l’ardeur de sa colère et a allumé dans Sion un feu qui en a dévoré les fondements. Notre coeur est abattu… nos yeux sont obscurcis, à cause de la montagne de Sion qui est désolée (Lam. 1 : 6, 17 ; 2 : 1, 4, 6, 8, 10, 13, 18 ; 4 : 11 ; 5 : 17, 18).
Oui, hélas, comme les prophètes l’avaient annoncé, « Sion est un désert, Jérusalem, une désolation ». Les enfants d’Israël ont dit en gémissant : « Notre maison sainte et magnifique, où nos pères te louaient, est brûlée par le feu » (Es. 64 : 10,11). Le Seigneur Jésus leur déclare plus tard les mêmes calamités (voir Luc 13 : 34-35). Michée 3 : 12 avait prédit, comme le rappelle Jérémie 26 : 18, que Sion serait « labourée comme un champ », et Jérusalem réduite en « monceaux de pierres » : c’est ce qui est arrivé. Aussi maintenant la louange est-elle « dans le silence en Sion » (Ps. 65 : 1). Depuis longtemps, Sion répète, en se trompant toutefois : « l’Eternel m’a abandonnée, et le Seigneur m’a oubliée » (Es. 49 : 14). « Une voix de lamentation se fait entendre de Sion : … nous sommes détruits et devenus fort honteux ! Aurais-tu entièrement rejeté Juda ? Ton âme serait-elle dégoûtée de Sion ? » (Jér. 9 : 19 ; 14 : 19). Depuis longtemps, ses ennemis disent : « c’est Sion, que personne ne recherche !» (Jér. 30 : 17). Et d’où viennent ces terribles jugements sur la montagne de l’Eternel, que la colère de l’Eternel a livrée entre les mains des nations ? Du péché de ses habitants, de leurs constantes rébellions contre leur Dieu. « Les filles de Sion sont hautaines » (Es. 3 : 16).
Le malheureux peuple juif en était venu à ce point de perversité, que Dieu envoyait dire aux princes de la maison d’Israël par un prophète : « Vous…. qui abhorrez le jugement et pervertissez toute droiture, bâtissant Sion avec du sang, et Jérusalem avec l’iniquité » (Mich. 3 : 9). Enfin, après avoir épuisé tous les autres moyens de ramener son peuple, Dieu dit : « J’enverrai mon fils le bien-aimé ; peut-être que, quand ils verront celui-ci, ils le respecteront ». Il leur envoya en effet son saint Fils Jésus, leur Messie, leur Rédempteur, leur Roi. Mais, au lieu de l’accueillir avec reconnaissance, ils raisonnèrent entre eux, en disant : « Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage soit à nous » (Luc 20 : 13-14). Et c’est ce qu’ils firent. Cependant, peu auparavant, une foule de Juifs était allée au-devant du Seigneur Jésus, entrant à Jérusalem monté sur un âne, en criant : « Hosanna ! Béni soit le Roi d’Israël, qui vient au nom du Seigneur ». Ceux qui faisaient entendre ces acclamations accomplissaient ainsi, sans s’en douter, une remarquable prophétie de Zacharie 9 : 9 : « Réjouis-toi avec transports, fille de Sion ; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton Roi vient à toi… humble et monté sur un âne… » (voir Matt. 21 : 5 ; Jean 12 : 12-16). Dans cette foule, il y avait plusieurs enfants, (voir Matt. 21 : 15) : sans doute, ceux-ci étaient-ils sincères. Mais, quant aux multitudes, peu de jours après, autour de Pilate qui leur demandait : « Que ferai-je donc de Jésus qui est appelé le Christ », elles criaient plus fort encore : « Qu’il soit crucifié … Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » (Matt. 27 : 22-23, 25). Ainsi, les malheureux Juifs mirent le comble à leurs péchés ; de là vient qu’ils sont maintenant rejetés de Dieu ; de là vient que Sion est désolée et Jérusalem foulée aux pieds par les nations.
Mais ce rejet n’est que temporaire, ces désolations prendront fin : il y a encore des trésors de grâce et de miséricorde dans le coeur du Seigneur pour son peuple et pour la montagne de sa sainteté. Il y a une quantité de promesses de délivrance et de bénédiction qui doivent s’accomplir en faveur de Sion. « Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion ; car c’est le temps d’user de grâce envers elle, car le temps assigné est venu. Car tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres… Quand l’Eternel bâtira Sion, il paraîtra dans sa gloire,… afin qu’on annonce dans Sion le nom de l’Eternel, et sa louange dans Jérusalem, quand les peuples seront rassemblés, et les royaumes, pour servir l’Eternel » (Ps. 102 : 13-14, 16, 21, 22). Alors « tous ceux qui haïssent Sion » seront « couverts de honte et se retireront en arrière » ; mais « la montagne de Sion se réjouira », parce que « l’Eternel ramènera les captifs de Sion » ; « car Dieu délivrera Sion, et bâtira les villes de Juda ; on y habitera, et on la possédera » (Ps. 129 : 5 ; 48 : 11 ; 126 : 1; 69 : 35).
Oui, bientôt peut-être, « l’Eternel consolera encore Sion, et choisira encore Jérusalem » (Zach. 1 : 17) ; « l’Eternel consolera Sion, il consolera tous ses lieux arides, et fera de son désert un Eden, et de son lieu stérile, comme le jardin de l’Eternel. L’allégresse et la joie y seront trouvées, des actions de grâce et une voix de cantiques» (Es. 51 : 3). « L’Eternel des armées descendra pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline » (Es. 31 : 4). « Il y a un jour auquel les gardes crieront sur la montagne d’Ephraïm : Levez-vous, et nous monterons à Sion, vers l’Eternel, notre Dieu » (Jér. 31 : 6). Et Dieu dira : « Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de ta force, Sion ! Revêts-toi de tes vêtements de parure, Jérusalem, ville sainte…Secoue de toi la poussière… ; délivre-toi des chaînes de ton cou, captive, fille de Sion» (Es. 52 : 1,2). « Ceux que l’Eternel a délivrés retourneront et viendront à Sion avec des chants de triomphe ; et une joie éternelle sera sur leur tête » (Es. 35 : 10). Alors, il sera dit à Sion : « Ton Dieu règne ! La voix de tes sentinelles ! – elles élèvent la voix, elles exultent ensemble avec chant de triomphe ; car elles verront face à face, quand l’Eternel restaurera Sion » (Es. 52 : 8). «Le Rédempteur viendra à Sion et vers ceux qui, en Jacob, reviennent de leur rébellion, dit l’Eternel » (Es. 59 : 20 ; Rom. 11 : 26). « Voici, l’Eternel a fait entendre jusqu’au bout de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici, ton salut vient ; voici, son salaire est avec lui, et sa récompense devant lui » (Es. 62 : 11).
Nous voyons que de grandes choses sont dites de Sion dans les Ecritures et ces grandes choses, c’est le millénium qui en verra l’accomplissement. Lisons, par exemple, le Psaume 87 : « La fondation qu’il a posée est dans les montagnes de sainteté. L’Eternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses sont dites de toi, cité de Dieu…. Et de Sion il sera dit : Celui-ci et celui-là sont nés en elle ; et le Très-Haut, lui, l’établira. Quand l’Eternel enregistrera les peuples, il comptera : Celui-ci est né là ». Sion est représentée comme fondée par Dieu lui-même, comme une cité qui a des fondements inébranlables. Les hommes possèdent des villes dont ils sont fiers, mais Dieu a une cité qu’Il a fondée sur les saintes montagnes. Ici, il ne s’agit que des beautés et des richesses de la nature : le plus beau lieu de toute la terre, aux yeux du Seigneur, c’est Sion. La richesse de Sion, c’est Dieu ; son site, les saintes montagnes, c’est ce qui est consacré à Dieu lui-même. Les fidèles n’ont pas à rougir de Sion, en présence de tous les lieux vantés de la terre : ce qui se dit d’elle, ce sont des choses glorieuses… On tient Sion pour le lieu de naissance de l’homme de Dieu, le lieu de naissance des bien-aimés de Jéhovah. Le Souverain avait établi ce lieu et c’est Lui qui l’affermira. Lorsqu’Il enregistrera les peuples soumis à sa domination, sous le sceptre de son règne de justice et de grâce, Il distinguera glorieusement les enfants de Sion, en disant de chacun d’eux : « Celui-ci est né là ! ».
Le temps vient où l’Eternel dira, en jugeant les princes et les rois de la terre soulevés contre Lui et contre son Christ : « Et moi, j’ai oint mon Roi sur Sion, la montagne de ma sainteté » (Ps. 2 : 6). C’est là, en effet, que le Seigneur Jésus règnera sur la maison de Jacob éternellement, car le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père (Luc 1 : 32-33). C’est de là qu’il donnera la délivrance à Israël (Ps. 14 : 7 ; 53 : 6) ; c’est de là qu’il soutiendra les fidèles (22 : 2) ; c’est de là qu’il fera luire sa splendeur (Ps. 50 : 2), lorsqu’il aura exaucé cette prière de ses bien-aimés : « Fais du bien, dans ta faveur, à Sion » (Ps. 51 : 18). « Dieu sauvera Sion, et bâtira les villes de Juda ; et on y habitera, et on la possédera ; (Ps. 69 : 35). Alors il sera dit : « l’Eternel est grand en Sion, et il est haut élevé par-dessus tous les peuples » (99 : 2). C’est de là qu’il bénira son peuple ; c’est de là que son peuple bénira Jéhovah, son Dieu, qui habitera dans Jérusalem (Ps. 128 : 5 ; 134 : 3 ; 135 : 21). Alors ces exhortations et ces promesses auront un accomplissement réel : « Jérusalem, célèbre l’Eternel ! Sion, loue ton Dieu…. Qu’Israël se réjouisse en celui qui l’a fait ; que les fils de Sion s’égayent en leur Roi ! » (147 : 12 ; 149 : 2). « Ils marchent de force en force, ils paraissent devant Dieu en Sion » (Ps. 84 : 7). « Ceux qui se confient en l’Eternel sont comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas, qui demeure à toujours » (Ps.125 : 1). L’Eternel a dit au Seigneur et au Fils de David, à notre Seigneur et Sauveur : « Assieds-toi à ma droite » ; c’est là que, par la foi, nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur, lequel, après avoir fait par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté dans les lieux très hauts (Héb. 1 : 3 ; 2 : 9). Mais le jour viendra, où le Seigneur se lèvera, où l’Eternel transmettra de Sion le sceptre de sa force, en disant : « Domine au milieu de tes ennemis » (Ps. 110 : 1-2). Alors, « quand le Seigneur aura nettoyé la saleté des filles de Sion…. l’Eternel créera sur chaque demeure de la montagne de Sion, et sur ses assemblées, une nuée et une fumée de jour, et la splendeur d’une flamme de feu, la nuit ; car sur toute la gloire il y aura une couverture » (Es. 4 : 4-5). Alors tout sera beau, glorieux et digne de Dieu, car « l’Eternel des armées règnera en la montagne de Sion et à Jérusalem, et devant ses anciens en gloire » (Es. 24 : 23). « Il a rempli Sion de droiture et de justice » (Es. 33 : 5)… Comme il sera beau pour Israël de pouvoir dire alors : « Regarde Sion, la cité de nos assemblées solennelles ! Tes yeux verront Jérusalem, une demeure tranquille, une tente qui ne sera pas transportée… Mais là l’Eternel est pour nous magnifique… car l’Eternel est notre Juge, l’Eternel est notre Législateur, l’Eternel est notre Roi ; lui nous sauvera » (Es. 33 : 20-22).
Ces réjouissants accents ne sortiront pas seulement des lèvres d’Israël. « Et les fils de tes oppresseurs viendront se courber devant toi, et tous ceux qui t’ont méprisée se prosterneront à la plante de tes pieds et t’appelleront la ville de l’Eternel, la Sion du Saint d’Israël » (Es. 60 : 14). Quels beaux jours pour le peuple terrestre de Dieu, quand ces paroles deviendront une réalité : « Voici, l’Eternel a fait entendre jusqu’au bout de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici ton Salut vient ; voici, ton salaire est avec lui, et sa récompense devant lui. Et on les appellera le peuple saint, les rachetés de l’Eternel ; et toi, tu seras appelée la recherchée, la ville non abandonnée » (Es. 62 : 11-12). « Et vous, fils de Sion, égayez-vous, et réjouissez-vous en l’Eternel, votre Dieu… Et il arrivera que, quiconque invoquera le nom de l’Eternel sera sauvé. Car sur la montagne de Sion il y aura délivrance, et à Jérusalem, comme l’Eternel l’a dit, et pour les réchappés que l’Eternel appellera » (Joël 2 : 23, 32).
Voici, d’après les Saintes Ecritures, l’histoire passée, présente et future de la montagne de Sion. Quant au Nouveau Testament, le nom de Sion ne s’y trouve que dans sept passages, dont cinq sont des citations de certains de ceux que nous venons de rappeler. Dans Apocalypse 14 : 1, l’apôtre Jean voit l’Agneau qui se tient sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante- quatre milliers avec son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Enfin, dans Hébreux 12 : 22, s’adressant à des Juifs devenus chrétiens, l’auteur de l’épître leur rappelle que ce n’est plus à la montagne de la loi, à Sinaï où tout était terrible, qu’ils sont venus et qu’ils ont affaire maintenant. Il leur dit : « Vous êtes venus à la montagne de Sion ; et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ». Comme la Jérusalem céleste est ici mise en contraste avec la Jérusalem de la terre, de même Sion ou la montagne de la grâce royale, est en contraste avec Sinaï, la redoutable et effrayante montagne de la loi.
Nous qui croyons de coeur au Seigneur Jésus, nous sommes venus à cette montagne de Sion, étant devenus les objets de la grâce de Dieu. Il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ ! Veuille le Seigneur faire connaître de cette manière à tous nos lecteurs la céleste Sion. Que chacun puisse dire avec l’apôtre : « la Jérusalem d’en haut est la femme libre qui est notre mère» (Gal. 4 : 26).
D’après plusieurs articles parus dans la « Bonne Nouvelle » (1862 et 1872).