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MÈRE TERESA ET SAINT PAUL

24 janvier, 2017

http://www.motherteresa.org/st_paul/fr/MT_paulfr.html

MÈRE TERESA ET SAINT PAUL

« En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ, pour son Corps, qui est l’Église. »
« En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ, pour son Corps, qui est l’Église.» (Cf. Colossiens 1, 24. )

Mère Teresa avait atteint le point où elle pouvait se réjouir de sa souffrance et reprendre les paroles de saint Paul : « En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ, pour son Corps, qui est l’Église. » ( Cf. Colossiens 1, 24.) Sa compréhension toute neuve de son épreuve cachée comme participation à la mission rédemptrice de Jésus et partie intégrante de sa propre mission au service des pauvres s’exprime clairement dans le conseil qu’elle donna à ses sœurs dans la lettre générale de juillet 1961 :

Essayez [...] d’accroître votre connaissance de ce Mystère de la Rédemption. – Cette connaissance vous conduira à l’amour – et par vos sacrifices l’amour vous fera prendre part à la Passion du Christ.
Mes chères enfants – sans notre souffrance, notre œuvre ne serait qu’une action sociale, très bonne et très utile, mais elle ne serait pas l’œuvre de Jésus-Christ, ni part de la rédemption. – Jésus a voulu nous aider en partageant notre vie, notre solitude, notre agonie et notre mort. Tout cela, Il l’a pris sur Lui, et Il l’a porté dans la nuit la plus noire. Ce n’est qu’en étant un avec nous qu’Il nous a rachetés. Nous avons la possibilité de faire de même : toute la désolation des pauvres, non seulement leur pauvreté matérielle, mais leur misère spirituelle doit être rachetée, et nous devons y prendre notre part. – Priez ainsi quand vous trouvez cela difficile – « Je souhaite vivre dans ce monde qui est si éloigné de Dieu, qui s’est tant détourné de la lumière de Jésus, pour les aider – pour prendre sur moi quelque chose de leur souffrance. » – Oui, mes chères enfants – partageons les souffrances – de nos pauvres – car ce n’est qu’en étant unes avec eux – que nous pouvons les racheter, c’est-à-dire, amener Dieu dans leur vie et les amener à Dieu. (pris du livre « Viens sois ma lumière »)
Le jour où je vous ai écrit – j’avais l’impression de ne plus pouvoir souffrir davantage. – Mais saint Paul m’a donné la réponse dans son épître du dim. de la Sexagésime (*)et votre lettre aussi – donc je suis heureuse de souffrir encore plus et aussi avec un grand sourire. – Si jamais je deviens sainte – je serai certainement une sainte des « ténèbres ». Je serai continuellement absente du Ciel – pour allumer la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres sur terre. –
Lors d’une journée particulièrement difficile, Mère Teresa avait été éclairée par la lecture extraite de la deuxième épître aux Corinthiens 11, 19-23, et 12, 1-9. Elle aurait aimé que ses ténèbres – l’écharde en sa vie – lui soient enlevées, mais comme saint Paul, elle comprit qu’elle pouvait les accepter en s’appuyant sur la promesse du Seigneur : « Ma grâce te suffit. (Cf. 2 Corinthiens 12, 9.) . (pris du livre « Viens sois ma lumière ») 2 Corinthiens 12, 1 Il faut se glorifier? (cela ne vaut rien pourtant) eh bien! j’en viendrai aux visions et révélations du Seigneur.

Dans l’ancien calendrier liturgique de l’Église catholique, antérieur à Vatican II, le deuxième dimanche avant le Carême, ou huitième dimanche avant Pâques, était appelé dimanche de la Sexagésime.

2 CORINTHIENS 11, 19-23 ; 12, 2-9
Vous supportez si volontiers les insensés, vous qui êtes sensés! Oui, vous supportez qu’on vous asservisse, qu’on vous dévore, qu’on vous pille, qu’on vous traite avec arrogance, qu’on vous frappe au visage. Je le dis à votre honte; c’est à croire que nous nous sommes montré faible… Mais ce dont on se prévaut – c’est en insensé que je parle –, je puis m’en prévaloir, moi aussi. Ils sont Hébreux? Moi aussi. Ils sont Israélites? Moi aussi. Ils sont postérité d’Abraham? Moi aussi. Ils sont ministres du Christ? (Je vais dire une folie!) Moi, plus qu’eux. Bien plus par les travaux, bien plus par les emprisonnements, infiniment plus par les coups. Souvent j’ai été à la mort.
Je connais un homme dans le Christ qui, voici quatorze ans – était-ce en son corps? Je ne sais; était-ce hors de son corps? Je ne sais; Dieu le sait – cet homme-là fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et cet homme-là – était-ce en son corps? Était-ce sans son corps? Je ne sais, Dieu le sait –, je sais qu’il fut ravi jusqu’au paradis et qu’il entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas permis à un homme de redire. Pour cet homme-là je me glorifierai; mais pour moi, je ne me glorifierai que de mes faiblesses Oh! si je voulais me glorifier, je ne serais pas insensé; je dirais la vérité. Mais je m’abstiens, de peur qu’on ne se fasse de moi une idée supérieure à ce qu’on voit en moi ou ce
«Ce n’est pas moi qui vis mais le Christ qui vit en moi»
¤ Merci pour votre amour compréhensif. – Je pense que c’est votre visite qui m’a fait ce don. Merci de m’avoir rendue vivante la pauvreté de Jésus – le mystère de l’amour de Dieu. Oui, je veux être pauvre comme Jésus – qui étant riche S’est fait pauvre par amour pour nous (Cf. 2 Corinthiens 8, 9.). Merci de l’avoir expliqué si simplement – Ce n’est pas moi qui vis mais le Christ qui vit en moi.(Cf. Galates 2, 20.)
Merci d’avoir prié pour moi. – J’ai besoin de prier – je veux prier – j’essaie de prier. L’amour de Dieu pour la Congrégation a été si merveilleux. – Cette année nous avons fait 11 nouvelles fondations. – Comme elle est grande Son humilité pour qu’Il Se laisse utiliser ainsi. Tant de nouveaux tabernacles – tant d’heures d’Adoration quotidiennes.
« Je suis crucifié avec le Christ ; et ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi » (Cf. Galates 2, 20.), expliquait saint Paul. Ces mots décrivent bien la réalité de l’union de Mère Teresa avec Dieu : Le Christ vivait et agissait véritablement à travers elle, propageant Son amour dans le monde. Elle déclarait souvent : « Dieu aime toujours le monde à travers vous et à travers moi aujourd’hui » ; et elle Le laissait faire.

MÈRE TERESA, SI CONNUE, SI MÉCONNUE

1 octobre, 2016

https://combonianum.org/2016/09/02/mere-teresa-si-connue-si-meconnue/

MÈRE TERESA, SI CONNUE, SI MÉCONNUE

Par sa bonté ardente et son courage infatigable, Mère Teresa (1910-1997) a lutté contre l’effroyable misère de Calcutta et contre le désespoir du monde.

« Elle était une sainte », affirment ceux qui l’ont connue, à Calcutta et ailleurs. Canonisée de son vivant par le peuple, Mère Teresa continue d’attirer des milliers de chrétiens, d’hindous et de musulmans qui viennent sur sa tombe à la Mother House, la maison-mère des Missionnaires de la Charité à Calcutta.
Pourtant, si elle est une icône universelle de l’amour et de la compassion, sa vie reste mal connue. Et bon nombre de fidèles ont été décontenancés en apprenant, par la publication posthume de son journal (1), qu’elle avait connu une longue nuit spirituelle. Ce pan ignoré de sa vie a créé un doute?: mais qui était donc « la sainte de Calcutta »??
Agnès Gonxha Bojaxhiu – son nom civil – est née en 1910 à Skopje (alors dans l’Albanie de l’Empire ottoman, aujourd’hui capitale de la République de Macédoine). Son père, un entrepreneur prospère, décède lorsqu’elle a 9 ans. Sa mère élève ses trois enfants dans une foi catholique aimante et fervente. À 18 ans, la jeune fille entre chez les Sœurs de Notre-Dame-de-Lorette, à ­Rathfarnham, en Irlande. Elle ne reviendra en Albanie que près de soixante ans plus tard, en 1989.

Un nom choisi par admiration pour Thérèse de Lisieux
Après six semaines d’apprentissage de l’anglais, la postulante est envoyée en Inde pour son noviciat. Puis, pendant presque vingt ans, Sœur Mary Teresa – comme elle a choisi de s’appeler, par admiration pour Thérèse de Lisieux – enseigne la géographie à Loreto Entally, une école pour filles de castes supérieures.
Avec ses centaines de milliers d’habitants qui naissent, vivent et meurent sur les trottoirs, ses inondations fréquentes et dévastatrices, sa saleté endémique, Calcutta est l’un des lieux les plus misérables au monde. Mais derrière les hauts murs de son collège, Sœur Mary Teresa reste à l’abri. Elle n’a rien vu, semble-t-il, de l’effroyable famine du Bengale, en 1943, au cours de laquelle près de 2 millions de personnes décèdent.
Tout bascule le 10 septembre 1946?: date fondatrice qu’elle nomme son « appel dans l’appel ». Dans le train vers Darjeeling, elle entend le Christ. « Je devais sortir du couvent et aider les plus pauvres d’entre les pauvres en vivant avec eux. C’était un ordre, un devoir, une certitude », écrira-t-elle en 1993. Et elle ajoutera?: « Tant que vous ne savez pas au plus profond de vous que Jésus a soif de vous, vous ne pouvez pas savoir qui il veut être pour vous. Ou qui il veut que vous soyez pour lui. »
Mère Teresa, suivie par une dizaine de ses anciennes élèves
Sœur Mary Teresa demande à l’archevêque Mgr Ferdinand ­Périer la permission de quitter sa congrégation. Il lui obtient de Rome une autorisation d’exclaustration… qui arrivera le 8 août 1948. Huit jours plus tard, celle que l’on appellera désormais Mère Teresa quitte les Sœurs de Lorette. Elle a cinq roupies en poche et un sari qu’elle s’est confectionné pour marquer son inculturation. Un sari blanc à liseré bleu qui n’est pas sans évoquer les traditionnelles représentations de la Vierge.

> Lire aussi?: Mère Teresa sera canonisée le 4 septembre
Après quatre mois de formation d’infirmière à Patna, elle ouvre, en décembre 1948, sa première école dans un espace public de Calcutta, pour des dizaines d’enfants abandonnés à qui elle enseigne l’alphabet et distribue des savons. Une de ses anciennes élèves de Loreto demande à la suivre. Puis deux. Puis une dizaine. Si bien qu’au printemps 1950 Mère Teresa rédige, en une nuit, la règle d’une nouvelle congrégation, les Missionnaires de la Charité, dont la vocation est de « répandre l’amour qui vient de Dieu ».

Chaque vie est sacrée
Aux trois vœux – pauvreté, chasteté, obéissance –, elle en ajoute un quatrième?: consacrer toute sa vie aux pauvres de manière exclusive, et sans jamais accepter aucune récompense matérielle.
Pour elle, chaque vie est sacrée?: moribonds, orphelins, lépreux, handicapés… Aucun drame humain ne lui est étranger. « Même l’enfant non encore né a la vie de Dieu en lui. Nous n’avons pas le droit de détruire cette vie pour quelque raison que ce soit », répète-t-elle à propos de l’avortement, ce qui lui vaudra bien des critiques en Occident.
Mère Teresa n’en a cure?: sans relâche, elle fonde, recrute, secoue les indifférences, frappe aux portes et aux cœurs des puissants. Devenue célèbre à partir de 1970 en dépit de son humilité, elle se sert de sa renommée pour élargir ses réseaux de donateurs et rappeler que « les pauvres n’ont pas besoin de pitié, mais de respect ».

Les dates clés
1910. Naissance d’Agnès Gonxha Bojaxhiu le 26 août à Skopje, en Macédoine.
1928. Rejoint les Sœurs de Notre-Dame-de-Lorette, près de Dublin (Irlande).
1929.?Arrivée à Calcutta.
1946. « Appel dans l’appel », dans un train vers Darjeeling.
1948. Autorisation du pape Pie XII de vivre hors de sa communauté religieuse?; formation d’infirmière à Patna.
1950. Fondation des Missionnaires de la Charité.
1960. Fondation des coopérateurs (laïcs) des Missionnaires de la Charité.
1979. Prix Nobel de la paix.
1997. Décès le 5 septembre.
1999. Ouverture du procès de canonisation.
2002. Reconnaissance d’un premier miracle, la guérison (en 1998) d’une Indienne de 30 ans, atteinte d’une tumeur à l’estomac.
2003. Béatification le 19 octobre par Jean-Paul II.
2015. Reconnaissance d’un second miracle, la guérison (en 2008) d’un Brésilien de 35 ans, atteint de multiples tumeurs au cerveau.
2016. Canonisation le 4 septembre par le pape François.
En fraternité spirituelle avec Jean-Paul II
Mère Teresa et Jean-Paul II.
Ces deux géants de la foi se sont porté une profonde estime. Cette photographie a été prise le 3 février 1986 en Inde. C’est alors, au mouroir de Kalighat à Calcutta, que le pape Jean-Paul II rend grâce pour Mère Teresa au « Dieu de tendresse et de compassion ». La religieuse l’interpelle?: « Très Saint-Père, vous savez ce qui serait gentil?? Ce serait de donner aux pauvres, à mon peuple, la moitié seulement des richesses du Vatican?! »
« Mère Teresa a incarné la dimension féminine du pontificat de Jean-Paul II », estime Mgr Francesco Follo, observateur du Saint-Siège auprès de l’Unesco (2). Il est « significatif », selon lui, que la fondatrice des Missionnaires de la Charité soit canonisée un peu plus d’un an après le pape polonais.

Claire Lesegretain<!––>, le 02/09/2016

(1) « Viens, sois ma lumière », présenté par le P. Brian Kolodiejchuk
(2) Auteur de Prier quinze jours avec Mère Teresa, Éd. Nouvelle Cité, 2003, 122 p