Archive pour la catégorie 'Pape Benoî démission'

Départ de Benoît XVI pour Castelgandolfo – Le 28 février 2013…

2 mars, 2015
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Le 28 février 2013, Benoît XVI quitte le Vatican pour se rendre à Castelgandolfo, résidence d’été des Papes. Il a en effet annoncé le 11 février sa renonciation à sa charge apostolique. KTO vous propose de revoir le départ de Benoît XVI dans cette vidéo tournée en direct depuis le Vatican.

PAPE BENOÎT XVI: L’ANNÉE DE LA FOI. LES CHEMINS QUI CONDUISENT À LA CONNAISSANCE DE DIEU – j’ai choisi une catéchèse…

28 février, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20121114_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

SALLE PAUL VI

MERCREDI 14 NOVEMBRE 2012

L’ANNÉE DE LA FOI. LES CHEMINS QUI CONDUISENT À LA CONNAISSANCE DE DIEU

(j’ai choisi une catéchèse du Pape à être proche de celui qui se prépare à affronter un chemin différent dans le silence et la prière )

Chers frères et sœurs,

Mercredi dernier, nous avons réfléchi sur le désir de Dieu que l’être humain porte au plus profond de lui-même. Aujourd’hui, je voudrais continuer à approfondir cet aspect en méditant brièvement avec vous sur certaines voies pour arriver à la connaissance de Dieu. Je voudrais rappeler, toutefois, que l’initiative de Dieu précède toujours toute initiative de l’homme, et, même en chemin vers Lui, c’est Lui le premier qui nous éclaire, nous oriente et nous guide, en respectant toujours notre liberté. Et c’est toujours Lui qui nous fait entrer dans son intimité, en se révélant et en nous donnant la grâce pour pouvoir accueillir cette révélation dans la foi. N’oublions jamais l’expérience de saint Augustin : ce n’est pas nous qui possédons la Vérité après l’avoir cherchée, mais c’est la Vérité qui nous cherche et nous possède.
Toutefois, il existe des voies qui peuvent ouvrir le cœur de l’homme à la connaissance de Dieu, il existe des signes qui conduisent vers Dieu. Certes, nous risquons souvent d’être aveuglés par les miroitements de la vie du monde, qui nous rendent moins capables de parcourir ces voies ou de lire ces signes. Mais Dieu ne se lasse jamais de nous chercher, il est fidèle à l’homme qu’il a créé et racheté, il reste proche de notre vie parce qu’il nous aime. Voilà une certitude qui doit nous accompagner chaque jour, même si certaines mentalités diffuses rendent plus difficiles à l’Eglise et au chrétien de transmettre la joie de l’Évangile à chaque créature et de conduire chacun à la rencontre avec Jésus, unique Sauveur du monde. Telle est, toutefois, notre mission, c’est la mission de l’Église et tout croyant doit la vivre joyeusement, en la ressentant comme sienne, à travers une existence vraiment animée par la foi, marquée par la charité, par le service à Dieu et aux autres, et capable de faire rayonner l’espérance. Cette mission resplendit surtout dans la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés.
Aujourd’hui — nous le savons — les difficultés ne manquent pas ni les épreuves pour la foi, souvent peu comprise, contestée, refusée. Saint Pierre disait à ses chrétiens : «Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 Pt 3, 15). Par le passé, en Occident, dans une société considérée comme chrétienne, la foi était le milieu dans lequel elle évoluait; la référence et l’adhésion à Dieu étaient, pour la plupart des personnes, une partie de la vie quotidienne. C’était plutôt celui qui ne croyait pas qui devait justifier son incrédulité. Dans notre monde, la situation a changé et le croyant doit toujours davantage être capable de rendre raison de sa foi. Le bienheureux Jean-Paul II, dans l’encyclique Fides et ratio, soulignait combien la foi est encore mise à l’épreuve à l’époque contemporaine à travers des formes subtiles et captieuses d’athéisme théorique et pratique (cf. nn. 46-47). A partir du siècle des Lumières, la critique contre la religion s’est intensifiée ; l’histoire a été marquée par la présence de systèmes athées dans lesquels Dieu était considéré comme une pure projection de l’esprit humain, une illusion et le produit d’une société déjà faussée par tant d’aliénations. Le siècle dernier a ensuite connu un fort processus de sécularisme à l’enseigne de l’autonomie absolue de l’homme, considéré comme la mesure et l’artisan de la réalité, mais appauvri dans son identité de créature « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». De nos jours s’est vérifié un phénomène particulièrement dangereux pour la foi: il y a en effet une forme d’athéisme que nous définissons, justement, « pratique », dans lequel les vérités de la foi ou les rites religieux ne sont pas niés, mais simplement ils sont jugés sans importance pour l’existence quotidienne, détachés de la vie, inutiles. Souvent, alors, on croit en Dieu de manière superficielle, et on vit « comme si Dieu n’existait pas » (etsi Deus non daretur). Mais à la fin, cette manière de vivre se révèle encore plus destructrice, parce qu’elle porte à l’indifférence envers la foi et envers la question de Dieu.
En réalité, l’homme, séparé de Dieu, est réduit à une seule dimension, celle horizontale, et ce réductionnisme est précisément l’une des causes fondamentales des totalitarismes qui ont eu des conséquences tragiques au siècle dernier, ainsi que de la crise de valeurs que nous voyons dans la réalité actuelle. En affaiblissant la référence à Dieu, on a également affaibli l’horizon éthique, pour laisser place au relativisme et à une conception ambiguë de la liberté, qui au lieu d’être libératrice, finit par lier l’homme à des idoles. Les tentations que Jésus a affrontées dans le désert avant sa mission publique, représentent bien ces « idoles » qui fascinent l’homme, lorsqu’il ne va pas au-delà de lui-même. Si Dieu perd son caractère central, l’homme perd sa juste place, il ne trouve plus sa place dans la création, dans les relations avec les autres. Ce que la sagesse antique évoque avec le mythe de Promothée n’a pas disparu : l’homme pense pouvoir devenir lui-même « dieu », patron de la vie et de la mort.
Face à cette situation, l’Église, fidèle au mandat du Christ, ne cesse d’affirmer la vérité sur l’homme et sur son destin. Le Concile Vatican ii affirme ainsi de façon synthétique : « L’aspect le plus sublime de la dignité humaine se trouve dans cette vocation de l’homme à communier avec Dieu. Cette invitation que Dieu adresse à l’homme de dialoguer avec Lui commence avec l’existence humaine. Car, si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créé par amour et, par amour, ne cesse de lui donner l’être ; et l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur » (Const. Gaudium et spes, n. 19).
Quelles réponses la foi est-elle alors appelée à donner, « avec douceur et respect» à l’athéisme, au scepticisme, à l’indifférence envers la dimension verticale, afin que l’homme de notre temps puisse continuer à s’interroger sur l’existence de Dieu et à parcourir les voies qui conduisent à Lui ? Je voudrais évoquer certaines voies, qui dérivent tant de la réflexion naturelle, que de la force même de la foi. Je voudrais les résumer de façon très synthétique en trois mots : le monde, l’homme, la foi.
Le premier mot : le monde. Saint Augustin, qui dans sa vie a longuement cherché la Vérité et a été saisi par la Vérité, a écrit une très belle et célèbre page, dans laquelle il affirme ceci : « Interroge la beauté de la terre, la beauté de la mer, la beauté de cette vaste et immense atmosphère, la beauté du ciel… interroge tout cela. Tout ne répond-il pas : Regarde, admire notre beauté ? Leur beauté même est une réponse. Or, qui a fait ces beautés muables, sinon l’immuable Beauté ? » (Sermon, 241, 2 : pl 38, 1134). Je pense que nous devons récupérer et faire récupérer à l’homme d’aujourd’hui la capacité de contempler la création, sa beauté, sa structure. Le monde n’est pas un magma informe, mais plus nous le connaissons, plus nous en découvrons les merveilleux mécanismes, plus nous voyons un dessein, nous voyons qu’il y a une intelligence créatrice. Albert Einstein disait que dans les lois de la nature « se révèle une raison si supérieure que toutes les pensées ingénieuses des hommes et leur agencement ne sont, en comparaison, qu’un reflet tout à fait futile » (Comment je vois le monde). Une première voie, donc, qui conduit à la découverte de Dieu consiste à contempler la création avec un regard attentif.
Le deuxième mot : l’homme. Saint Augustin, toujours lui, est l’auteur ensuite d’une phrase célèbre dans laquelle il dit que Dieu est davantage en moi que je ne le suis moi-même (cf. Confessions III, 6, 11). C’est pourquoi il formule l’invitation : « Ne va pas au dehors, cherche en toi-même ; la vérité réside dans l’homme intérieur » (De vera religione, 39, 72). Cela est un autre aspect que nous risquons de perdre de vue dans le monde bruyant et désordonné dans lequel nous vivons : la capacité de nous arrêter et de regarder en profondeur en nous-mêmes et de lire cette soif d’infini que nous portons à l’intérieur, qui nous pousse à aller au-delà et renvoie à Quelqu’un qui puisse la combler. Le Catéchisme de l’Église catholique affirme : « Avec son ouverture à la vérité et à la beauté, son sens du bien moral, sa liberté et la voix de sa conscience, son aspiration à l’infini et au bonheur, l’homme s’interroge sur l’existence de Dieu » (n. 33).
Le troisième mot: la foi. En particulier dans la réalité de notre temps, nous ne devons pas oublier qu’une voie qui conduit à la connaissance et à la rencontre avec Dieu est la vie de la foi. Celui qui croit est uni à Dieu, il est ouvert à sa grâce, à la force de la charité. Ainsi, son existence devient le témoignage non de lui-même, mais du Ressuscité, et sa foi n’a pas crainte de se montrer dans la vie quotidienne, elle est ouverte au dialogue qui exprime une amitié profonde pour le chemin de chaque homme, et sait allumer des lumières d’espérance au besoin de rachat, de bonheur, d’avenir. En effet, la foi est une rencontre avec Dieu qui parle et œuvre dans l’histoire et qui convertit notre vie quotidienne, en transformant en nous la mentalité, les jugements de valeur, les choix et les actions concrètes. Ce n’est pas une illusion, une fuite de la réalité, un refuge confortable, du sentimentalisme, mais une participation de toute la vie et l’annonce de l’Evangile, Bonne Nouvelle capable de libérer chaque homme. Un chrétien, une communauté qui sont actifs et fidèles au projet de Dieu qui nous a aimés le premier, constituent une voie privilégiée pour ceux qui sont dans l’indifférence ou dans le doute à propos de son existence et de son action. Mais cela demande à chacun de rendre toujours plus transparent son propre témoignage de foi, en purifiant sa vie afin qu’elle soit conforme au Christ. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont une conception limitée de la foi chrétienne, car ils l’identifient avec un simple système de croyances et de valeurs et pas tant avec la vérité de Dieu qui s’est révélé dans l’histoire, désireux de communiquer avec l’homme de manière personnelle, dans une relation d’amour avec lui. En réalité, comme fondement de chaque doctrine ou valeur, il y a l’événement de la rencontre entre l’homme et Dieu en Jésus Christ. Le christianisme, avant d’être une morale ou une éthique, est l’avènement de l’amour, est l’accueil de la personne de Jésus. C’est pourquoi le chrétien et les communautés chrétiennes doivent tout d’abord regarder et faire voir le Christ, véritable chemin qui conduit à Dieu.

PAPE BENOÎT XVI: L’EGLISE VIT, ELLE GRANDIT ET SE RÉVEILLE DANS LES ÂMES »

28 février, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/l-eglise-vit-elle-grandit-et-se-reveille-dans-les-ames

« L’EGLISE VIT, ELLE GRANDIT ET SE RÉVEILLE DANS LES ÂMES »

ENSEIGNEMENT DE BENOÎT XVI SUR L’EGLISE

ROME, 28 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG) BENOÎT XVI

« Nous avons cherché à servir le Christ et son Eglise d’un amour profond et total, qui est l’âme de notre ministère », déclare Benoît XVI qui transmets aux cardinaux son enseignement sur l’Eglise : « L’Eglise vit, elle grandit et se réveille dans les âmes ».
Le pape Benoît XVI a rencontré les cardinaux présents à Rome, pour la cérémonie de congé, ce 28 février, à 11h, dernier jour de son pontificat, dans la Salle Clémentine du palais apostolique du Vatican.
Au cours de l’audience, le cardinal Angelo Sodano, doyen  du Collège des cardinaux, a adressé au pape un discours d’hommage au nom de tous les cardinaux présents. Benoît XVI a ensuite prononcé les paroles suivantes, avant de saluer personnellement chacun des cardinaux. La devise du bienheureux cardinal Newman a fait le lien entre tous.

PAROLES DE BENOÎT XVI :

Bien chers et vénérés frères,
Je vous accueille avec une grande joie et j’adresse à chacun de vous mes salutations les plus cordiales. Je remercie le cardinal Angelo Sodano qui, comme toujours, a su se faire l’interprète des sentiments du Collège tout entier : Cor ad cor loquitur. Merci de tout cœur, Eminence. Et je voudrais dire, en reprenant l’allusion à l’expérience des disciples d’Emmaüs, que, pour moi aussi, cela a été une joie de cheminer avec vous pendant ces années, dans la lumière de la présence du Seigneur ressuscité.
Comme je l’ai dit hier, devant les milliers de fidèles qui remplissaient la place Saint-Pierre, votre proximité et vos conseils m’ont été d’une grande aide dans mon ministère. Pendant ces huit années, nous avons vécu dans la foi de très beaux moments d’une lumière radieuse sur le chemin de l’Eglise, et des moments où quelques nuages se sont amoncelés dans le ciel. Nous avons cherché à servir le Christ et son Eglise d’un amour profond et total, qui est l’âme de notre ministère. Nous avons donné l’espérance, espérance qui nous vient du Christ qui, seul, peut éclairer le chemin.
Ensemble, nous pouvons remercier le Seigneur qui nous a fait grandir dans la communion et ensemble nous pouvons le prier de vous aider à grandir encore dans cette unité profonde, en sorte que le Collège des cardinaux soit comme un orchestre où les diversités, expression de l’Eglise universelle, concourent toujours à une concorde et à une harmonie supérieures.
Je voudrais vous laisser simplement une pensée, qui me tient beaucoup à cœur : une pensée sur l’Eglise, sur son mystère, qui constitue pour nous tous, pourrions-nous dire, la raison et la passion de notre vie. Je m’appuie sur une expression de Romano Guardini écrite précisément l’année où les Pères du concile Vatican II ont approuvé la Constitution Lumen gentium, dans son dernier livre, avec une dédicace personnelle à mon intention ; c’est pourquoi les paroles de ce livre me sont particulièrement chères.
Guardini dit ceci : l’Eglise « n’est pas une institution imaginée et construite sur le papier…, mais une réalité vivante… Elle vit dans le cours du temps, en devenir, comme tout être vivant, en se transformant… Et pourtant dans sa nature, elle demeure toujours la même, et son cœur est le Christ ».
C’est l’expérience que nous avons faite hier, me semble-t-il, sur la Place : voir que l’Eglise est un corps vivant, animé par l’Esprit-Saint et qu’elle vit réellement de la force de Dieu. Elle est dans le monde, mais elle n’est pas du monde : elle est à Dieu, au Christ, à l’Esprit. Nous l’avons vu hier. En ce sens, une autre expression connue de Guardini est aussi vraie et éloquente : « L’Eglise se réveille dans les âmes ».
L’Eglise vit, elle grandit et se réveille dans les âmes qui, comme la Vierge Marie, accueillent la Parole de Dieu et la conçoivent par l’opération du Saint Esprit ; elles offrent à Dieu leur propre chair et c’est justement dans leur pauvreté et leur humilité qu’elles deviennent capables d’engendrer le Christ aujourd’hui dans le monde. Dans l’Eglise, le mystère de l’Incarnation demeure présent à jamais. Le Christ continue de cheminer à travers les temps et à travers tous les lieux.
Chers frères, restons unis dans ce mystère, dans la prière, en particulier dans l’Eucharistie quotidienne, et servons ainsi l’Eglise et l’humanité tout entière. C’est notre joie que personne ne peut nous enlever. Avant de vous saluer personnellement, je désire vous dire que je continuerai de vous être proche par la prière, spécialement dans les prochains jours, afin que vous soyez pleinement dociles à l’action de l’Esprit-Saint lors de l’élection du nouveau pape. Que le Seigneur vous montre celui qui est voulu par lui. Et parmi vous, au sein du Collège cardinalice, se trouve aussi le futur pape auquel dès aujourd’hui je promets un respect et une obéissance inconditionnels.  Dans cette intention, avec affection et reconnaissance, je vous donne de tout cœur la bénédiction apostolique.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

« NOUS AVONS APPRIS DE BENOÎT XVI LE SILENCE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR » – HOMMAGE DE L’UNIVERSITÉ PONTIFICALE GRÉGORIENNE

27 février, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/nous-avons-appris-de-benoit-xvi-le-silence-interieur-et-exterieur

« NOUS AVONS APPRIS DE BENOÎT XVI LE SILENCE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR »

HOMMAGE DE L’UNIVERSITÉ PONTIFICALE GRÉGORIENNE

ROME, 26 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG) ANNE KURIAN

« Nous avons appris du Saint-Père l’importance du silence intérieur et extérieur », déclare le P. Dumortier, recteur de l’Université pontificale grégorienne.

« Apprenons de Benoît XVI, la foi dans la vérité, vivante et libératrice » : c’était le thème de l’homélie du P. François-Xavier Dumortier, lors d’une messe d’action de grâce pour le pontificat de Benoît, hier soir, 25 février 2013, en l’Eglise du « Gesù » à Rome. 
« Nous sommes ici comme une famille qui désire exprimer sa proximité et son affection, son admiration et sa gratitude envers le pape Benoît XVI. Nous sommes réunis avec des sentiments de grande émotion et de profond respect », a déclaré le P. Dumortier en préambule, invitant au recueillement devant le départ de Benoît XVI : « Ce sont des moments qui ne laissent pas beaucoup de place à la parole, mais nous portent avant tout et surtout à la prière. »
LE SILENCE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR
Le P. Dumortier a invité à méditer sur la personne et le style de communication de Benoît XVI: « Nous avons appris du Saint-Père l’importance du silence intérieur et extérieur, parce que “c’est seulement dans le silence que la Parole peut trouver demeure en nous”, car dans le silence les yeux du cœur peuvent se réorienter vers Dieu ».
Le recteur a rendu hommage au pape : « Comme toujours, sans beaucoup de paroles, [Benoît XVI] nous a rappelé ce qui est au cœur de la foi. Il l’a fait à sa façon, sobre et paternelle, qui signifiait respect et confiance. Respect de l’autre et confiance dans l’Esprit qui habite en chacun. »
« Nous avons vu – et même contemplé – tant de fois cette simplicité d’un homme peu enclin au sensationnel, cette présence humble et souriante », a-t-il ajouté.
DANS UNE ÉCOUTE ATTENTIVE DE DIEU
Pour le P. Dumortier, les caractéristiques de son pontificat ont été « la sequela Christi, la rencontre avec le ressuscité, le service de l’Eglise, le courage de la vérité, l’intelligence de la foi ».
Durant ces huit ans en effet, le pape « nous a encouragé inlassablement à suivre et à aimer le Seigneur sur le chemin de la miséricorde et de l’amour, un chemin qui va du passé vers l’avenir, qui traverse le monde comme une flèche de feu, et qui implique autant le cœur que l’intelligence », a-t-il souligné.
Benoît XVI a donné l’exemple d’un pape « toujours au service du Seigneur et de l’Eglise », y compris « à travers les difficultés, les obstacles et les épreuves », et il restait « ferme » parce que « profondément enraciné dans une écoute attentive à ce Dieu qui nous a parlé et continue à nous parler », a ajouté le recteur.
LA FORCE DE LA VÉRITÉ EST LIBÉRATRICE
Le P. Dumortier a rendu un hommage appuyé au travail de Benoît XVI au service de la vérité : « il a voulu et osé affronter les réalités les défis du mal dans leur diversité et jusqu’à l’intérieur de l’Eglise ; nous ne pourrons pas oublier sa liberté et sa détermination impressionnante en refusant tout ce qui oppose de la résistance à la vérité ou la nie. »
Un travail incontournable dans l’Eglise car « la force de la vérité est libératrice et il est important d’avoir le courage de regarder la réalité en face, pour obéir au Seigneur ».
Ainsi, « le courage de la vérité et la lutte spirituelle pour la vérité » dont a fait preuve Benoît XVI « ouvrent le chemin d’une foi toujours plus profonde, toujours plus vraie ».
Dans cette optique, « l’Eglise chemine avec la grâce de Dieu sur les chemins de l’histoire, dans la conscience que ce n’est pas le pouvoir du monde qui peut sauver, mais le pouvoir de la Croix, de l’humilité et de l’amour », a poursuivi le P. Dumortier.
LE SERVICE DE L’INTELLIGENCE DE LA FOI
Il a rappelé enfin à l’attention des membres de l’Université pontificale que « le Saint-Père nous a appelés à nous dédier à l’intelligence de la foi avec tout l’engagement et le dévouement de ceux qui savent que de nombreux défis de notre temps ont besoin des ressources de la raison, de la connaissance de notre tradition et de la conscience des problématiques d’aujourd’hui. »
Il s’agit donc, a-t-il encouragé, « de nous engager sans peur dans ce service de l’intelligence pour faire parvenir à l’homme d’aujourd’hui le message de la foi, Parole qui fait vivre et espérer ».
Demain, mercredi 27 février, les cours seront suspendus à l’Université, pour permettre à tous de participer à la dernière audience générale de Benoît XVI, place Saint-Pierre.

L’ANNEAU DU PAPE: QUELQU’UN VOUDRAIT ÉVITER SA DESTRUCTION

26 février, 2013
http://www.zenit.org/fr/articles/l-anneau-du-pape-quelqu-un-voudrait-eviter-sa-destruction
L’ANNEAU DU PAPE: QUELQU’UN VOUDRAIT ÉVITER SA DESTRUCTION
LA DÉCISION SERA CELLE DU CARDINAL CAMERLINGUE
ROME, 26 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG) ANITA BOURDIN
L’anneau du pape Benoît XVI et son sceau pontifical doivent être confiés, au moment d ela « sede vacante » au cardinal camerlingue, actuellement le cardinal Tarcisio Bertone, pour être, selon la coutume, détruits, de façon à ce que l’on ne s’en serve pas pour « usurper » l’autorité pontificale pendant la vacance du Siège apostolique. Le camerlingue doit y pourvoir.
Mais l’anneau du pêcheur, qui n’est plus le sceau, justement, pourrait-il ne pas être détruit ? Le porte-parole du Saint-Siège, le Père Lombardi a renvoyé à la décision du camerlingue.
Mais il est une voix qui s’est élevée pour que l’anneau porté par Benoît XVI depuis 2005 ne soit pas détruit. C’est celle de l’artiste – le joailler – qui l’a réalisé.
C’est un anneau de 35 g d’or, dont la forme rappelle l’ellipse de la colonnade du Bernin, place Saint-Pierre, et qui représente la scène de la pêche miraculeuse. Il porte le nom latin du pape : Benedictus XVI.
L’anneau a été réalisé par le joailler romain Claudio Franchi. L’artiste a confié à l’AFP qu’il aimerait que l’anneau ne soit pas détruit. Mais le seul anneau qui n’ait pas été détruit est celui d’un antipape Clément VII. Pourtant, si l’autorité est représentée par le sceau, l’anneau pourrait ne pas être détruit, mais conservé, qui sait, dans un musée accessible au public…
Avec le pallium – remis en 2009 – auprès du tombeau de Célestin V à L’Aquila, l’anneau est le deuxième « signe » du pontificat que Benoît XVI a commenté, dans son homélie du dimanche 24 avril 2005. Il a commenté justement l’Evangile de la Pêche miraculeuse: « Le deuxième signe par lequel la liturgie d’aujourd’hui nous présente le commencement du ministère pétrinien est la remise de l’anneau du pêcheur. L’appel de Pierre à devenir pasteur, que nous avons entendu dans l’Évangile, fait suite au récit d’une pêche abondante: après une nuit au cours de laquelle ils avaient jeté les filets sans succès, les disciples voient sur le rivage le Seigneur ressuscité. Il leur enjoint de retourner pêcher une nouvelle fois et voici que le filet devient si plein qu’ils ne réussirent plus à le ramener. 153 gros poissons: «Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré» (Jn 21,11). Cet événement, qui a lieu au terme du parcours terrestre de Jésus avec ses disciples, correspond à un récit des commencements: les disciples n’avaient alors rien pêché durant toute la nuit; Jésus avait alors invité Simon à avancer une nouvelle fois au large. Et Simon, qui ne s’appelait pas encore Pierre, donna cette réponse admirable: Maître, sur ton ordre, je vais jeter les filets ! Et voici la confirmation de la mission: «Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras» (Lc 5,1-11) ».
Le pape a actualisé le sens de cet anneau en commentant ce que signifie aujourd’hui pour l’Eglise cette « pêche miraculeuse »: « Aujourd’hui encore, l’Église et les successeurs des Apôtres sont invités à prendre le large sur l’océan de l’histoire et à jeter les filets, pour conquérir les hommes au Christ – à Dieu, au Christ, à la vraie vie. Les Pères ont aussi dédié un commentaire très particulier à cette tâche singulière. Ils disent ceci: pour le poisson, créé pour l’eau, être sorti de l’eau entraîne la mort. Il est soustrait à son élément vital pour servir de nourriture à l’homme. Mais dans la mission du pêcheur d’hommes, c’est le contraire qui survient. Nous, les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort; dans un océan d’obscurité, sans lumière. Le filet de l’Évangile nous tire hors des eaux de la mort et nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie ».
Voilà donc l’image de la Nouvelle évangélisation décrite par Benoît XVI: « Il en va ainsi – dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi: nous existons pour montrer Dieu aux hommes. Seulement là où on voit Dieu commence véritablement la vie. Seulement lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, nous connaissons ce qu’est la vie. Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. Il n’y a rien de plus beau que d’être rejoints, surpris par l’Évangile, par le Christ. Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde ».
Enfin, le pape a rapproché l’image du pasteur et du pêcheur dans le sens du travail pour l’unité du Corps du Christ: « Je voudrais encore souligner une chose: de l’image du pasteur et de celle du pêcheur émerge de manière très explicite l’appel à l’unité.«J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix: il y aura un seul troupeau et un seul pasteur» (Jn 10,16), dit Jésus à la fin du discours du bon pasteur. Le récit des 153 gros poissons se conclut avec la constatation joyeuse: «Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré» (Jn 21,11). Hélas, Seigneur bien-aimé, aujourd’hui le filet s’est déchiré, aurions-nous envie de dire avec tristesse! Mais non – nous ne devons pas être tristes! Réjouissons-nous de ta promesse, qui ne déçoit pas, et faisons tout ce qui est possible pour parcourir la route vers l’unité que tu as promise. Faisons mémoire d’elle comme des mendiants dans notre prière au Seigneur: oui Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne soyons qu’un seul Pasteur et qu’un seul troupeau! Ne permets pas que ton filet se déchire et aide-nous à être des serviteurs de l’unité! »

« BENOÎT XVI NE NOUS ABANDONNE PAS AU MOMENT DES DIFFICULTÉS » – EDITORIAL DU P. LOMBARDI

18 février, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/benoit-xvi-ne-nous-abandonne-pas-au-moment-des-difficultes

« BENOÎT XVI NE NOUS ABANDONNE PAS AU MOMENT DES DIFFICULTÉS »

EDITORIAL DU P. LOMBARDI

ROME, 18 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG).

« Benoît XVI ne nous abandonne pas au moment des difficultés ; avec foi, il invite l’Eglise à se confier à l’Esprit-Saint et à un nouveau Successeur de Pierre », écrit le P. Lombardi.
Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, revient sur l’annonce de la renonciation de Benoît XVI – annoncée le 11 février dernier – dans son éditorial pour Radio Vatican, publié le 16 février 2013.
Il estime que cette renonciation, qui est « un grand acte de gouvernement de l’Eglise », ouvre des perspectives « pour un engagement et une espérance renouvelés ».
En outre, Benoît XVI sera toujours présent : « nous sentirons l’intensité unique de sa prière et de son affection pour son Successeur et pour nous. Ce rapport spirituel sera probablement  encore plus profond  et plus fort qu’avant. Une communion intense dans une liberté absolue. »
EDITORIAL DU P. LOMBARDI
 « Le pape n’a pas exercé un pouvoir mais accompli une mission
La déclaration de renonciation au pontificat de la part de Benoît XVI, lundi dernier, a secoué le monde tant elle était inattendue et extraordinaire pour la plupart, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise et du Vatican. Nous avons tous été profondément touchés et nous cherchons encore à comprendre la portée et la signification de cet acte.
Mais, pour être sincère, c’est une décision qui a davantage surpris ceux qui ne le connaissaient pas que ceux qui le connaissaient bien et qui le suivaient avec attention. Le pape avait parlé clairement de cette éventualité, à une époque où l’on n’y pensait, pas dans son livre-entretien « Lumière du monde » ; il avait une manière toujours discrète et prudente de parler des engagements futurs de son pontificat ; il était absolument clair qu’il s’agissait pour lui d’accomplir une mission reçue plutôt que d’exercer un pouvoir en sa possession. Vraiment, ce n’était pas de la fausse humilité lorsqu’il s’était présenté, au tout début de son pontificat, comme « un humble travailleur dans la vigne du Seigneur » ; il était toujours attentif à employer avec sagesse ses forces physiques, qui n’étaient pas exceptionnelles, pour pouvoir accomplir au mieux l’immense tâche qui lui avait été confiée à un âge plutôt avancé, alors qu’il ne s’y attendait pas.
Admirable sagesse humaine et chrétienne de celui qui vit en présence du Seigneur dans la foi et en toute liberté d’esprit, qui connaît ses responsabilités et ses forces, et qui, par sa renonciation, ouvre des perspectives pour un engagement et une espérance renouvelés. Un grand acte de gouvernement de l’Eglise, non pas tant, comme le pensent certains, parce que le pape Benoît XVI n’aurait plus la force de guider la Curie romaine, mais parce qu’affronter aujourd’hui les grands problèmes de l’Eglise et du monde – il en est tellement conscient – exige une grande vigueur et nécessite d’avoir du temps devant soi pour mener des entreprises pastorales d’envergure et de longue durée.
Benoît XVI ne nous abandonne pas au moment des difficultés ; avec foi, il invite l’Eglise à se confier à l’Esprit-Saint et à un nouveau Successeur de Pierre. Durant ces jours, il a dit qu’il avait senti presque physiquement l’intensité de la prière et de l’affection qui l’accompagnent. A notre tour, nous sentirons l’intensité unique de sa prière et de son affection pour son Successeur et pour nous. Ce rapport spirituel sera probablement  encore plus profond  et plus fort qu’avant. Une communion intense dans une liberté absolue. »

Traduction d’Hélène Ginabat

BENOÎT XVI, UN SIMPLE TRAVAILLEUR QUI A RÉALISÉ LE PLUS IMPORTANT

14 février, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/benoit-xvi-un-simple-travailleur-qui-a-realise-le-plus-important

BENOÎT XVI, UN SIMPLE TRAVAILLEUR QUI A RÉALISÉ LE PLUS IMPORTANT

HOMMAGE DU CARD. BERTONE

ROME, 14 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG).

Par toute sa vie, y compris avec sa « décision soufferte » de mettre fin à son pontificat, Benoît XVI a donné « l’exemple lumineux d’un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur, mais un travailleur qui a su à chaque instant réaliser ce qui est le plus important : porter Dieu aux hommes et porter les hommes à Dieu. » : par ces mots, le cardinal Bertone concluait la dernière messe publique du pontificat de Benoît XVI, soulignant la cohérence de celui qui avait déclaré, le jour de son élection : « les Cardinaux m’ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur. »
Au terme de la messe des Cendres, hier, 13 février 2013, en la basilique Saint-Pierre, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican, a rendu hommage au pape, traduisant les sentiments de l’assemblée.

HOMMAGE DU CARDINAL BERTONE

Très Saint-Père,
Avec des sentiments de grande émotion et de profond respect, non seulement l’Eglise, mais le monde entier, a appris la nouvelle de votre décision de renoncer au ministère d’évêque de Rome, Successeur de l’Apôtre Pierre.
Nous ne serions pas sincères, Sainteté, si nous ne vous disions pas que ce soir, pèse un voile de tristesse sur nos cœurs. Durant ces années, votre Magistère a été une fenêtre ouverte sur l’Eglise et sur le monde, une fenêtre qui a laissé filtrer les rayons de la vérité et de l’amour de Dieu, pour donner lumière et chaleur à notre chemin, y compris et surtout dans les moments où les nuages s’amoncellent dans le ciel.
Nous avons tous compris que c’est justement l’amour profond que Votre Sainteté voue à Dieu et à l’Eglise qui vous a porté à cet acte, révélant cette pureté d’âme, cette foi solide et exigeante, cette force de l’humilité et de la douceur, associés à un grand courage, qui ont distingué chaque pas de votre vie et de votre ministère, et qui peuvent venir seulement de la vie avec Dieu, du fait de se tenir à la lumière de la parole de Dieu, de monter continuellement la montagne de la rencontre avec Lui pour ensuite redescendre dans la Cité des hommes.
Saint Père, il y a quelques jours, avec les séminaristes de votre diocèse de Rome, vous nous avez donné une leçon spéciale, vous avez dit qu’en tant que chrétien nous savons que l’avenir est à nous, que l’avenir est de Dieu, et que l’arbre de l’Eglise croît toujours de nouveau. L’Eglise se renouvelle toujours, elle renaît toujours. Servir l’Eglise dans la ferme conscience qu’elle n’est pas à nous, mais de Dieu, que ce n’est pas nous qui la construisons, mais c’est Lui; pouvoir dire en vérité la parole évangélique: « Nous sommes des serviteurs inutiles. Nous avons fait ce que nous devions faire » (Lc 17,10), en se confiant totalement dans le Seigneur, c’est un grand enseignement que, même avec votre décision soufferte, vous nous donnez non seulement à nous, Pasteurs de l’Eglise, mais au Peuple de Dieu dans son entier.
L’Eucharistie est une action de grâce à Dieu. Ce soir, nous voulons remercier le Seigneur pour le chemin que toute l’Eglise a fait sous la conduite de Votre Sainteté et nous voulons vous dire du plus profond de notre coeur, avec grande affection, émotion et admiration : merci de nous avoir donné l’exemple lumineux d’un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur, mais un travailleur qui a su à chaque instant réaliser ce qui est le plus important : porter Dieu aux hommes et porter les hommes à Dieu. Merci !

Traduction de Zenit, Anne Kurian

AVANT-DERNIÈRE « AUDIENCE GÉNÉRALE » DE BENOÎT XVI, 13.01.2013 – CATÉCHÈSE SUR LE CARÊME : « LAISSER DIEU NOUS TRANSFORMER

13 février, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/catechese-sur-le-careme-laisser-dieu-nous-transformer

CATÉCHÈSE SUR LE CARÊME : « LAISSER DIEU NOUS TRANSFORMER »

AVANT-DERNIÈRE « AUDIENCE GÉNÉRALE » DE BENOÎT XVI, 13.01.2013

ROME, 13 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG). BENOÎT XVI

« Se convertir », c’est « laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence », explique Benoît XVI qui cite Pavel Florensky, Etty Hillesum, Dorothy Day.
Le pape a en effet consacré son avant dernière catéchèse du mercredi à cette introduction à la spiritualité du carême.
« « Se convertir », a dit Benoît XVI, en italien, une invitation que nous écouterons souvent pendant le carême, signifie suivre Jésus en sorte que son Evangile soit le guide concret de notre vie ; cela signifie laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence ; cela signifie reconnaître que nous sommes des créatures, que nous dépendons de Dieu, de son amour, et que c’est seulement en « perdant » notre vie en lui que nous pouvons la gagner ».

Catéchèse de Benoît XVI en italien, traduction intégrale

Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, mercredi des cendres, nous commençons le temps liturgique du carême, quarante jours qui nous préparent à la célébration de Pâques : c’est un temps d’engagement particulier dans notre cheminement spirituel. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans l’Ecriture sainte. Il nous rappelle en particulier, comme nous le savons, les quarante années pendant lesquelles le peuple d’Israël a cheminé dans le désert : une longue période de formation pour devenir le peuple de Dieu, mais aussi une longue période où la tentation d’être infidèles à l’alliance avec le Seigneur était toujours présente. Quarante est aussi le nombre de jours de marche du prophète Elie pour rejoindre le Mont de Dieu, l’Horeb ; tout comme la période que Jésus passa dans le désert avant de commencer sa vie publique et où il fut tenté par le diable. Dans la catéchèse de ce jour, je voudrais m’arrêter précisément sur ce moment de la vie terrestre du Fils de Dieu, que nous lirons dans l’évangile de dimanche prochain.
Avant tout, le désert, où Jésus se retire, est le lieu du silence, de la pauvreté, où l’homme est privé des soutiens matériels et se trouve face aux demandes fondamentales de l’existence, le lieu où il est poussé à aller à l’essentiel et c’est justement pour cela qu’il lui est plus facile de rencontrer Dieu. Mais le désert est aussi le lieu de la mort, parce que là où il n’y a pas d’eau, il n’y a pas non plus de vie, et c’est le lieu de la solitude, où la tentation se fait sentir à l’homme plus intensément. Jésus va dans le désert, et là, il subit la tentation de laisser le chemin indiqué par le Père pour suivre d’autres routes plus faciles et mondaines (cf. Lc 4,1-13). Ainsi, il se charge de nos tentations, il prend sur lui notre misère, pour vaincre le Malin et nous ouvrir le chemin vers Dieu, le chemin de la conversion.
Réfléchir sur les tentations auxquelles est soumis Jésus dans le désert est une invitation, pour chacun de nous, à répondre à une question fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Dans la première tentation, le diable propose à Jésus de changer une pierre en pain pour calmer sa faim. Jésus réplique que l’homme vit aussi de pain, mais pas seulement de pain : sans une réponse à sa faim de vérité, à sa faim de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver (cf. vv. 3-4). Dans la seconde tentation, le diable propose à Jésus la voie du pouvoir : il le mène plus haut et lui offre la domination du monde ; mais ce n’est pas cela, la route de Dieu : il est bien clair pour Jésus que ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité, de l’amour (cf. vv. 5-8). Dans la troisième tentation, le diable propose à Jésus de se jeter du pinacle du Temple de Jérusalem et de se faire sauver par Dieu, à travers ses anges, c’est-à-dire d’accomplir quelque chose de sensationnel pour mettre Dieu lui-même à l’épreuve ; mais la réponse est que Dieu n’est pas un objet à qui l’on impose ses conditions : il est le Seigneur de tout (vv. 9-12). Quel est le cœur des trois tentations que subit Jésus ? C’est la proposition d’instrumentaliser Dieu, de l’utiliser pour ses propres intérêts, pour sa propre gloire et son propre succès. Et donc, en substance, de se mettre à la place de Dieu, en l’éliminant de son existence et en faisant comme s’il était superflu. Chacun devrait alors se demander : quelle place Dieu a-t-il dans ma vie ? Est-ce lui, le Seigneur, ou est-ce moi ?
Surmonter la tentation de soumettre Dieu à soi-même et à ses propres intérêts ou de le reléguer dans un coin et se convertir à une juste hiérarchie des priorités, donner à Dieu la première place, est un chemin que tout chrétien doit toujours se remettre à parcourir. « Se convertir », une invitation que nous écouterons souvent pendant le carême, signifie suivre Jésus en sorte que son Evangile soit le guide concret de notre vie ; cela signifie laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence ; cela signifie reconnaître que nous sommes des créatures, que nous dépendons de Dieu, de son amour, et que c’est seulement en « perdant » notre vie en lui que nous pouvons la gagner. Cela exige d’opérer nos choix à la lumière de la Parole de Dieu. Aujourd’hui, on ne peut plus être chrétien comme si c’était simplement la conséquence du fait de vivre dans une société qui a des racines chrétiennes : même celui qui naît dans une famille chrétienne et qui reçoit une éducation religieuse doit, chaque jour, renouveler son choix d’être chrétien, c’est-à-dire donner à Dieu la première place, face aux tentations qu’une culture sécularisée lui propose continuellement, face au jugement critique de beaucoup de contemporains.
En effet, les épreuves auxquelles la société actuelle soumet le chrétien sont nombreuses, et elles touchent la vie personnelle et sociale. Il n’est pas facile d’être fidèle au mariage chrétien, de pratiquer la miséricorde dans la vie quotidienne, de laisser de l’espace à la prière et au silence intérieur ; il n’est pas facile de s’opposer publiquement à des choix que beaucoup considèrent comme évidents, comme l’avortement en cas de grossesse non désirée, l’euthanasie en cas de maladie grave, ou la sélection d’embryons pour empêcher certaines maladies héréditaires. La tentation de mettre sa foi de côté est toujours présente et la conversion devient une réponse donnée à Dieu, qui doit être confirmée plusieurs fois dans la vie.
Nous avons des exemples et un stimulant dans les grandes conversions comme celle de saint Paul sur le chemin de Damas, ou celle de saint Augustin, mais même à notre époque qui éclipse le sens du sacré, la grâce de Dieu est à l’œuvre et opère des merveilles dans la vie de tant de personnes. Le Seigneur ne se lasse pas de frapper à la porte de l’homme dans des contextes sociaux et culturels qui semblent engloutis par la sécularisation, comme c’est arrivé pour le Russe orthodoxe Pavel Florensky. Après une éducation complètement agnostique, au point qu’il en éprouvait une véritable hostilité contre les enseignements religieux dispensés à l’école, le savant Florensky en est arrivé à s’exclamer : « Non, on ne peut pas vivre sans Dieu !» et à changer complètement de vie, au point de se faire moine.
Je pense aussi à la figure d’Etty Hillesum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourra à Auschwitz. Au départ loin de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur au-dedans d’elle-même et écrit : « Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois, je parviens à le rejoindre, mais plus souvent de la pierre et du sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau que je le déterre » (Journal, 97). Dans sa vie dispersée et inquiète, elle retrouve Dieu précisément au milieu de la grande tragédie du vingtième siècle, la Shoah. Cette jeune fille fragile et insatisfaite, transfigurée par la foi, se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure, capable d’affirmer : « Je vis constamment dans l’intimité de Dieu ».
Une autre femme de notre époque, Dorothy Day, a témoigné de sa capacité à s’opposer aux idéologies flatteuses de son temps pour choisir la recherche de la vérité et s’ouvrir à la découverte de la foi. Dans son autobiographie, elle confesse ouvertement être tombée dans la tentation de tout résoudre par la politique, en adhérant à la proposition marxiste : « Je voulais aller avec les manifestants, aller en prison, écrire, influencer les autres et laisser mon rêve au monde. Que d’ambition et que de recherche de moi-même il y avait dans tout cela ! ». Son chemin vers la foi, dans un environnement aussi sécularisé, fut particulièrement difficile, mais la grâce agit tout autant, comme elle le souligne elle-même : « Il est certain que j’ai senti plus souvent le besoin d’aller à l’église, de m’agenouiller, de prier en inclinant la tête. Un instinct aveugle, pourrait-on dire, parce que je n’étais pas consciente que je priais. Mais j’y allais, je m’insérais dans cette atmosphère de prière… ». Dieu l’a amenée à une adhésion consciente à l’Eglise, dans une vie consacrée aux personnes déshéritées.
A notre époque, nombreuses sont les conversions comprises comme le retour de quelqu’un qui, après une éducation chrétienne peut-être superficielle, s’était éloigné de la foi et qui redécouvre ensuite le Christ est son évangile. Dans le Livre de l’Apocalypse, on lit ceci : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (3,20). Notre homme intérieur doit se préparer à être visité par Dieu, et c’est précisément pour cela qu’il ne doit pas se laisser envahir par les illusions, les apparences, les choses matérielles.
En ce temps de carême, dans l’Année de la foi, renouvelons notre engagement sur ce chemin de conversion, pour surmonter notre tendance à nous renfermer sur nous-mêmes et pour, au contraire, faire de l’espace à Dieu, en regardant avec ses yeux la réalité quotidienne. L’alternative entre la fermeture de notre égoïsme et l’ouverture à l’amour de Dieu et des autres correspond, pourrions-nous dire, à l’alternative des tentations de Jésus : c’est-à-dire l’alternative entre le pouvoir humain et l’amour de la Croix, entre une rédemption vue uniquement dans le bien-être matériel et une rédemption qui est l’œuvre de Dieu, à qui nous donnons la primauté dans notre existence. Se convertir signifie ne pas se renfermer dans la recherche de son propre succès, de son propre prestige, de sa propre situation, mais faire en sorte que, chaque jour, dans les petites choses, la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent ce qu’il y a de plus important. Merci !

Traduction de Zenit: Hélène Ginabat

BENOÎT XVI, L’AVAIT DIT, IL LE FAIT: « NE RIEN PRÉFÉRER À L’AMOUR DU CHRIST »

12 février, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/benoit-xvi-l-avait-dit-il-le-fait-ne-rien-preferer-a-l-amour-du-christ

BENOÎT XVI, L’AVAIT DIT, IL LE FAIT: « NE RIEN PRÉFÉRER À L’AMOUR DU CHRIST »

LE SECRET DE LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION

ROME, 12 FÉVRIER 2013 (ZENIT.ORG). ANITA BOURDIN

L’Anneau du pêcheur sera brisé pour une pêche plus féconde encore. Le geste du pape éclaire d’une lumière nouvelle le service du Successeur de Pierre, appelé, comme tout baptisé, à « ne rien préférer à l’amour du Christ ».
Benoît a évoqué, dans le livre d’entretien avec Peter Seewald « Lumière du monde » (2010), le droit et le devoir de se retirer de cette charge (p.51). On peut voir dans la décision du pape un geste proprement « eucharistique » et donc au service de la Nouvelle évangélisation, comme il le disait de Célestin V: « le premier impératif est toujours celui de prier le Seigneur de la moisson ».
Seewald demande : « On peut imaginer une situation dans laquelle vous jugiez opportun un retrait du pape ? »  La réponse est « Oui, quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement, et spirituellement i ne peut plus assumer la charge de son ministère, alors il a le droit, et, selon les circonstances, le devoir, de se retirer ».
Le 11 février, avec cohérence, le pape fait ce qu’il avait « envisagé » à l’époque, a souligné le cardinal Vingt-Trois. Mais ce n’est certainement pas « abdiquer ». Là-dessus aussi, dans sa réponse dans la question précédente, Benoît XVI ne laisse aucun doute.
Seewald demande (p. 50), en faisant allusion au poids du pontificat : « Avez-vous pensé à vous retirer ? » Réponse : Quand le danger est grand, il ne faut pas s’enfuir. »  On se souvient, par exemple, du voyage qualifié « à risque » au Liban en septembre 2013: le pape n’a pas renoncé.
Le pape ajoute à sa réponse : « Le moment n’est donc sûrement pas venu de se retirer. C’est justement dans ce genre de moments qu’il faut tenir bon et dominer la situation difficile. C’est ma conception. On peut se retirer dans un moment calme, ou quand, tout simplement on ne peut plus ; Mais on ne doit pas s’enfuir au milieu du danger et dire : « Qu’un autre s’en occupe ». »
Benoît XVI a attendu un « moment calme » : la dernière turbulence datant du procès « vatileaks », mené tambour battant, en octobre dernier.
Un autre te ceindra
Le pape manifeste par ce geste un sens aigu de sa responsabilité, une docilité spirituelle à l’Esprit Saint, un détachement du pouvoir, un grand réalisme spirituel. Comme le dit Thérèse de Lisieux: « L’humilité, c’est la vérité sur soi ». La vérité sur des forces qui diminuent c’est aussi une parole du Christ à son Serviteur.
En Jean (21, 18) le Christ ressuscité dit à Pierre: « En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas ».
Même sur un chemin que (presque) personne n’a jamais pris. Le Chemin d’un Célestin V. Il prend ce faisant le risque d’être incompris, humilié par les incompréhensions, car suivre le Christ, « l’amitié avec le Christ », selon sa belle expression, c’est cela la valeur suprême. Pas l’exercice du pouvoir. Quel enseignement pour toute l’Eglise et pour les grands de ce monde… Un enseignement différent mais certainement aussi fort que l’enseignement de la « Passion » douloureuse de Jean-Paul II. Ce geste enseigne davantage que tous les discours du pape à ses séminaristes sur le « carriérisme ».
Benoît XVI donne l’enseignement suprême qui anticipe en quelque sorte la mort: il va librement et seul vers sa « Passion ». On a l’impresson que celui qui a longuement médité sur l’alliance dans l’Eglise du « principe pétrinien » et du « principe marial » fait un geste « marial » après avoir affronté les tempêtes de façon « pétrinienne ». La vie cachée de Marie après la résurrection du Christ.
Il y a une existence encore plus féconde pour l’Eglise que l’exercice de la charge suprême, il y a une offrande qui fait plus de bien à cette humanité, et il choisit cette voie du « davantage »: humilité, sacrifice, prière, vie cachée.

UN GESTE MARIAL ET EUCHARISTIQUE
Mais surtout, comme Marie, à la suite du Christ. Dans l’Incarnation, la divinité prend un visage humain et en quelque sorte se cache sous ce voile; dans la Passion, le Verbe incarné défiguré, n’a plus de « vaisage humain », comme le dit Isaïe dans sa vision du Serviteur souffrant; enfin, dans l’Eucharistie, la divinité, sous l’apparence du pain et du vin, et le « plus beau des enfants des hommes », se fait pain de vie pour l’humanité. Pour être avec l’humanité jusqu’à la fin des temps. Cette retraite de Benoît XVI est comme « eucharistique », et un mode nouveau que lui a inspiré l’Esprit Saint de servir encore « davantage ».
De Célestin V, le pape moine qui a lui aussi décidé de finir sa vie de façon cachée, en moine, en 1294 (cf. Zenit du 11 février 2013) et que Benoît XVI est allé honorer deux fois en 2009 et 2010, le pape a souligné tout d’abord combien il a marqué l’histoire, par sa sainteté: « Huit cents ans se sont écoulés depuis la naissance de saint Pierre Célestin V, mais il reste présent dans l’histoire en raison des célèbres événements de son époque et de son pontificat et, surtout, de sa sainteté. En effet, la sainteté ne perd jamais sa force d’attraction, elle ne tombe pas dans l’oubli, elle ne passe jamais de mode, au contraire, avec le passage du temps elle resplendit d’une luminosité toujours plus grande, exprimant la tension éternelle de l’homme vers Dieu ».
Plus encore, le pape a voulu tirer « plusieurs enseignements de la vie » du saint pape  qui sont «  valables également à notre époque ».
Tout d’abord, il voit en lui un  «chercheur de Dieu», « un homme souhaitant trouver des réponses aux grandes interrogations de notre existence: qui suis-je, d’où est-ce que je viens, pourquoi est-ce que je vis, pour qui est-ce que je vis? Il se met en route à la recherche de la vérité et du bonheur, il se met à la recherche de Dieu et, pour écouter sa voix, il décide de se séparer du monde et de vivre en ermite. Le silence devient ainsi l’élément qui caractérise sa vie quotidienne. Et c’est précisément dans le silence extérieur, mais surtout dans celui intérieur, qu’il réussit à percevoir la voix de Dieu, capable d’orienter sa vie ».
Le pape en tire ce premier enseignement pour aujourd’hui, l’appel à la sainteté, et au silence, en disant: « N’ayons pas peur de faire le silence en nous et à l’extérieur de nous, si nous voulons être capables non seulement de percevoir la voix de Dieu, mais également la voix de ceux qui sont à nos côtés, la voix des autres ».
Deuxième enseignement: la découverte du Seigneur « n’est pas le résultat d’un effort, mais elle est rendue possible par la grâce de Dieu lui-même, qui le prévient ».
Le pape actualise cet enseignement en soulignant que tout est don à recevoir, avant d’être action à accomplir: « Tout l’essentiel de notre existence nous a été donné sans notre contribution. Le fait que je vive ne dépend pas de moi; le fait que des personnes m’aient introduit dans la vie, m’aient enseigné ce que signifie aimer et être aimé, m’aient transmis la foi et m’aient ouvert les yeux à Dieu: tout cela est une grâce et n’est pas «fait par moi». Seuls nous n’aurions rien pu faire si cela ne nous avait pas été donné: Dieu nous précède toujours et dans chaque vie il existe du beau et du bon que nous pouvons reconnaître facilement comme sa grâce, comme un rayon de lumière de sa bonté ».

L’IMPÉRATIF DE PRIER POUR LA MOISSON
A une société du « faire », de « l’efficacité », de la recherche du pouvoir et de la domination, la décision de Benoît XVi indique qu’il y a une voie plus essentielle encore: « Si nous apprenons à connaître Dieu dans sa bonté infinie, alors nous serons également capables de voir, avec étonnement, dans notre vie — comme les saints — les signes de ce Dieu qui est toujours proche de nous, qui est toujours bon avec nous, qui nous dit: «Aie foi en moi!». »
Et c’est un chemin de croix: « La Croix constitua véritablement le centre de sa vie, elle lui donna la force pour affronter les dures pénitences et les moments les plus difficiles, de sa jeunesse à sa dernière heure: il fut toujours conscient que le salut vient de celle-ci. La Croix donna également à saint Pierre-Célestin une claire conscience du péché, toujours accompagnée par une tout aussi claire conscience de l’infinie miséricorde de Dieu envers sa créature. En voyant les bras grands ouverts de son Dieu crucifié, il s’est senti conduit dans l’océan infini de l’amour de Dieu ».
Voilà la fécondité du sacerdoce de Célestin V, au service de la miséricorde : « En tant que prêtre, il a fait l’expérience de la beauté d’être l’administrateur de cette miséricorde, en donnant l’absolution des péchés aux pénitents, et, lorsqu’il fut élu sur le Siège de l’Apôtre Pierre, il voulut accorder une indulgence particulière, appelée «Le Pardon». Je désire exhorter les prêtres à devenir des témoins clairs et crédibles de la bonne nouvelle de la réconciliation avec Dieu, en aidant l’homme d’aujourd’hui à retrouver le sens du péché et du pardon de Dieu ».
Troisième élément souligné par Benoît XVI, et c’est certainement décisif pour son choix de se retirer, c’est la « fécondité pastorale » du pape démissionnaire : « Saint Pierre-Célestin, bien que conduisant une vie d’ermite, n’était pas «fermé sur lui-même», mais il était pris par la passion d’apporter la bonne nouvelle de l’Evangile à ses frères. Et le secret de sa fécondité pastorale se trouvait précisément dans le fait de «demeurer» avec le Seigneur, dans la prière (…): le premier impératif est toujours celui de prier le Seigneur de la moisson».
Voilà en quelque sorte le nouveau programme du pape: « Et c’est seulement après cette invitation que Jésus définit certains engagements essentiels des disciples: l’annonce sereine, claire et courageuse du message évangélique — même dans les moments de persécution — sans céder ni à l’attrait des modes, ni à celui de la violence ou de l’imposition; le détachement des préoccupations pour les biens matériels — l’argent et les vêtements — en se confiant à la Providence du Père; l’attention et le soin particulier à l’égard des maladies du corps et de l’esprit ».
Il y voit les caractéristiques d’un pontificat « missionnaire » qui ressemble au sien : « Ce furent également les caractéristiques du pontificat, bref et tourmenté, de Célestin V, et telles sont les caractéristiques de l’activité missionnaire de l’Eglise à chaque époque ». La retraite ne veut donc pas dire la fin de la mission, au contraire. Saint Augustin indique ce chemin spirituel, « de l’extérieur à l’intérieur, de l’inférieur au supérieur » (ab exterioribus ad interiora, ab infèrioribus ad superiora).
Le pape se retire pour répondre à sa mission, il pose cet acte de foi, en l’Année de la foi, fait ce saut dans le vide – aucun modèle proche, un chemin à inventer, en se déprenant de tout -, pour s’engager davantage encore dans la Nouvelle évangélisation.
Comme les apôtres qui n’ont pas achevé leur pêche, mais posent leurs filets pour suivre le Maître qui les appelle à être des « pêcheurs d’hommes », il laisse à un autre l’Anneau du pêcheur pour une pêche plus féconde encore. En affirmant cette règle de vie du chrétien formulée par saint Benoît: « Ne rien préférer à l’amour du Christ ». C’est cela la Nouvelle évangélisation réussie: qu’en tout chrétien, rien ne soit préféré à son amour. Pas même la plus haute charge dans l’Eglise. Ou bien encore: « Quoi de plus doux, mes frères, que la voix du Seigneur qui appelle ».
Un dernier mot. Le geste inouï de Benoît XVI – le coup de tonnerre du 11 février 2013 restera dans l’histoire – évoque surtout une autre figure, évangélique: celle de Jean Baptiste qui déclare « Il faut qu’Il grandisse et que je diminue ». Mais il dit aussi sa joie: « Qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux qui se tient là et qui l’entend, est ravi de joie à la voix de l’époux. Telle est ma joie, et elle est complète » (Jean 3, 29-30). Ce qui est en jeu, c’est le mystère de l’Eglise. Il nous faudra du temps pour y entrer, pour se laisser éclairer par cette lumière si nouvelle – et aveuglante aujourd’hui -  sur la mission de Pierre et son service de la communion.

L’ HUMBLE. IL ESSAIE DÉCISION D’UN PAPE COURAGEUX (by me Gabriella)

11 février, 2013

L’ HUMBLE. IL ESSAIE DÉCISION D’UN PAPE COURAGEUX

« Annonce » historique, inattendue et humble titola le Journal Avvenire
Il est difficile de tout de suite écrire quelque chose, à chaud, sur les démissions du Pape, mais je voudrais offrir quelque pensée, qu’il vient encore du coeur avant que de logique.
je trouve écrit aussi celui-ci: « Je suis certain qu’elle a été inspiré par la volonté de servir l’Église au point d’au bout et de faire oui qu’aussi pour l’avenir elle puisse avoir un guide solide. » L’Esprit Saint suggère, dans le coeur des croyants, la vérité de Dieu, l’espoir, l’amour, ce même Esprit Saint, qu’il a inspiré les cardinaux à l’élection de Pape Ratzinger il a indiqué au Pape la rue parcourir; homme doux, théologien profond et aigu laisse non seulement à un successeur l’Église de Christ, mais à la même Église une nouveauté
, « la » nouveauté, cet être successeurs de Pietro, pas une place en bureau, pas sur le trône jusqu’à les 100 ans mais un être Père, jusqu’à que la paternité existe humainement, également père Pape Benedetto sera celui qui, dans les familles anciennes, c’était l’essai, celui qui prie, celui qui indique, et physiquement exposition, l’image de Dieu dans la pauvreté, dans l’humilité et dans l’obéissance, pas plus en bataille, mais dans le secret d’un « endroit » où il peut vivre le dernier apte du croyant, du père, du berger: la vie et la mort en Dieu. « Benedetto XVI sait bien que le service papal, « pour son essence spirituelle », il peut être accompli en « souffrant aussi et en priant » laisse aux fils son « habit », son histoire, son amour, et il donne vers l’avenir.

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