Archive pour septembre, 2010

bonne nuit

30 septembre, 2010

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Garden Grape-hyacinth

http://www.floralimages.co.uk/index_1.htm

1 Octobre – Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

30 septembre, 2010

1 Octobre - Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

1 Octobre – Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus: A mon Ange Gardien (prière)

30 septembre, 2010

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/poesie01.html

1 Octobre – Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Carmélite déchaussée, docteur de l’Eglise
Née le 2 janvier 1873 à Alençon (Normandie)
Morte le 30 septembre 1897 à Lisieux (Normandie)

A MON ANGE GARDIEN

Glorieux gardien de mon âme,
Toi qui brille dans le beau ciel
Comme une douce et pure flamme
Près du trône de l’Eternel
Tu descends pour moi sur la terre
Et m’éclairant de ta splendeur
Bel ange, tu deviens mon frère,
Mon ami, mon consolateur !…

Connaissant ma grande faiblesse
Tu me diriges par la main
Et je te vois avec tendresse
Oter la pierre du chemin
Toujours ta douce voix m’invite
A ne regarder que les cieux
Plus tu me vois humble et petite
Et plus ton front est radieux.

O toi ! qui traverses l’espace
Plus promptement que les éclairs
Je t’en supplie, vole à ma place
Auprès de ceux qui me sont chers
De ton aile sèche leurs larmes
Chante combien Jésus est bon
Chante que souffrir a des charmes
Et tout bas, murmure mon nom …

Je veux pendant ma courte vie
Sauver mes frères les pécheurs
O bel ange de la patrie
Donne-moi tes saintes ardeurs
Je n’ai rien que mes sacrifices
Et mon austère pauvreté
Avec tes célestes délices
Offre-les à la Trinité.

A toi le royaume et la gloire,
Les richesses du Roi des rois.
A moi l’humble Hostie du ciboire,
A moi le trésor de la Croix.
Avec la Croix, avec l’Hostie
Avec ton céleste secours
J’attends en paix de l’autre vie
Les joies qui dureront toujours.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Poésies, Paris, le Cerf, Desclée de Brouwer, 1979.

Testament de saint François (1226)

30 septembre, 2010

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Fdassise/testament.html

Testament de saint François (1226)

1 Voici comment le Seigneur me donna, à moi frère François, la grâce de commencer à faire pénitence. Au temps où j’étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m’était insupportable.
2 Mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux; je les soignai de tout mon coeur;
3 et au retour, ce qui m’avait semblé si amer s’était changé pour moi en douceur pour l’esprit et pour le corps. Ensuite j’attendis peu, et je dis adieu au monde.
4 Et le Seigneur me donna une grande foi aux églises, foi que j’exprimais par la formule de prière toute simple:
5 Nous t’adorons, Seigneur Jésus-Christ, dans toutes tes églises du monde entier, et nous te bénissons d’avoir racheté le monde par ta sainte Croix.
6 Ensuite, le Seigneur m’a donné et me donne encore, à cause de leur caractère sacerdotal, une si grande foi aux prêtres qui vivent selon la règle de la sainte église romaine, que, même s’ils me persécutaient, c’est à eux malgré tout que je veux avoir recours.
7 Si j’avais autant de sagesse que Salomon, et s’il m’arrivait de rencontrer de pauvres petits prêtres vivant dans le péché, je ne veux pas prêcher dans leurs paroisses s’ils m’en refusent l’autorisation.
8 Eux et tous les autres, je veux les respecter, les aimer et les honorer comme mes seigneurs.
9 Je ne veux pas considérer en eux le péché; car c’est le Fils de Dieu que je discerne en eux, et ils sont réellement mes seigneurs.
10 Si je fais cela, c’est parce que, du très haut Fils de Dieu, je ne vois rien de sensible en ce monde, si ce n’est son Corps et son Sang très saints, que les prêtres reçoivent et dont ils sont les seuls ministres.
11 Je veux que ce très saint sacrement soit par-dessus tout honoré, vénéré, et conservé en des endroits précieusement ornés.
12 Et les très saints noms du Seigneur, et les manuscrits contenant ses paroles, chaque fois que je les trouverai abandonnés où ils ne doivent pas être, je veux les recueillir, et je prie qu’on les recueille, pour les placer en un lieu plus digne.
13 Tous les théologiens, et ceux qui nous communiquent les très saintes paroles de Dieu, nous devons les honorer et les vénérer comme étant ceux qui nous communiquent l’Esprit et la Vie.
14 Après que le Seigneur m’eut donné des frères, personne ne me montra ce que je devais faire, mais le Très-Haut lui-même me révéla que je devais vivre selon le saint Evangile.
15 Alors je fis rédiger un texte en peu de mots bien simples, et le seigneur Pape me l’approuva.
16 Ceux qui venaient à nous pour partager cette vie distribuaient aux pauvres tout ce qu’ils pouvaient avoir; pour vêtement ils se contentaient d’une seule tunique, doublée de pièces à volonté au dedans et au dehors, plus une corde et des braies.
17 Et nous ne voulions rien de plus.
18 Nous célébrions l’office: les clercs, comme les autres clercs, les laïcs en récitant le Notre Père. Et nous passions très volontiers de longs moments dans les églises.
19 Nous étions des gens simples, et nous nous mettions à la disposition de tout le monde.
20 Moi, je travaillais de mes mains, et je veux travailler; et tous les frères, je veux fermement qu’ils s’emploient à un travail honnête.
21 Ceux qui ne savent point travailler, qu’ils apprennent, non pour le cupide désir d’en recevoir salaire, mais pour le bon exemple et pour chasser l’oisiveté.
22 Lorsqu’on ne nous aura pas donné le prix de notre travail, recourons à la table du Seigneur en quêtant notre nourriture de porte en porte.
23 Pour saluer, le Seigneur m’a révélé que nous devions dire: Que le Seigneur vous donne sa paix!
24 Les frères se garderont bien de recevoir, sous aucun prétexte, ni églises, ni masures, ni tout ce qu’on pourrait construire à leur intention, sauf s’ils ne font qu’y séjourner comme des hôtes de passage, des pèlerins et des étrangers, conformément à la sainte pauvreté que nous avons promise dans la Règle.
25 Je défends formellement, au nom de l’obéissance, à tous les frères, où qu’ils soient, d’oser jamais solliciter de la cour de Rome, ni par eux-mêmes ni par personne interposée, aucun privilège sous aucun prétexte; pour une église ou pour une résidence, pour assurer une prédication ou pour se protéger contre une persécution.
26 Si dans une contrée on ne les reçoit pas, eh bien! qu’ils fuient dans une autre pour y faire pénitence avec la bénédiction de Dieu.
27 Je veux fermement obéir au ministre général de cette fraternité et à tout gardien qu’il lui plaira de me donner.
28 Je veux être tellement lié entre ses mains, que je ne puisse faire un pas ni la moindre action en marge de ses ordres et de sa volonté, car il est mon seigneur.
29 Bien que je sois un homme simple et un malade, je veux cependant avoir toujours un clerc qui me célèbre l’office, comme il est marqué dans la Règle.
30 Que tous les autres frères soient tenus d’obéir ainsi à leur gardien et de célébrer l’office selon la Règle.
31 S’il s’en trouvait qui ne célèbrent pas l’office selon la Règle et veuillent y opérer des changements, ou qui ne soient pas catholiques, alors tous les frères, où qu’ils soient, seront tenus par obéissance, partout où ils rencontreront l’un de ceux-là, de l’adresser au custode le plus proche du lieu où ils l’auront rencontré.
32 Le custode sera rigoureusement tenu, en vertu de l’obéissance, de le garder comme un prisonnier, jour et nuit, sans le laisser échapper de ses mains jusqu’au moment où il pourra le présenter en personne à son ministre.
33 Le ministre, à son tour, sera rigoureusement obligé, en vertu de l’obéissance, de le faire accompagner par des frères comme un prisonnier, jour et nuit, jusqu’au moment où on le déférera au cardinal d’Ostie, qui est maître, protecteur et correcteur de toute la fraternité.
34 Que les frères n’aillent point dire: Voilà une nouvelle Règle! Non: c’est un retour sur notre passé, une admonition, une exhortation, et c’est le testament que moi, votre petit frère François, je vous adresse, à vous mes frères bénis, afin que nous observions plus catholiquement la Règle que nous avons promis au Seigneur de garder.
35 Le ministre général, les autres ministres et les custodes sont tenus, par obéissance, de ne rien ajouter ni retrancher à ces paroles.
36 Qu’ils aient toujours avec eux ce texte joint à la Règle.
37 Dans tous les chapitres qu’ils tiennent, qu’ils fassent lire aussi ce texte après la lecture de la Règle.
38 A tous mes frères clercs et laïcs je prescris fermement, en vertu de l’obéissance, de ne faire de gloses ni sur la Règle ni sur ces paroles en disant: Voici comment il faut les comprendre!
39 Non: de même que le Seigneur m’a donné de dire et d’écrire la Règle et ces paroles purement et simplement, de même vous aussi, simplement et sans glose, vous devez jusqu’à votre dernier jour les comprendre et les mettre en pratique par de saintes actions.
40 Quiconque observera ces choses, qu’il soit béni dans le ciel de la bénédiction de Père très haut, qu’il soit rempli sur la terre de la bénédiction de son Fils bien-aimé, avec celle du très saint Esprit Paraclet, de toutes les Vertus des cieux et de tous les saints.
41 Et moi, frère François, votre petit pauvre et serviteur, dans toute la mesure dont j’en suis capable, je vous confirme, au dedans et au dehors, cette très sainte bénédiction.

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 29 SEPTEMBRE : SAINTE MATHILDE DE HACKEBORN

30 septembre, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-25544?l=french

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 29 SEPTEMBRE : SAINTE MATHILDE DE HACKEBORN

Texte intégral

ROME, Mercredi 29 septembre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.
* * *
Chers frères et sœurs,
Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Mathilde de Hackeborn, l’une des grandes figures du monastère de Helfta, ayant vécu au XIIIe siècle. Dans le VIème livre de l’œuvre Liber specialis gratiae (le livre de la grâce spéciale), dans lequel sont relatées les grâces spéciales que Dieu a données à sainte Mathilde, sa consœur, sainte Gertrude la Grande affirme : « Ce que nous avons écrit est bien peu au regard de ce que nous avons omis. Nous publions ces choses uniquement pour la gloire de Dieu et au bénéfice de notre prochain, car il nous semblerait injuste de garder le silence sur les si nombreuses grâces que Mathilde reçut de Dieu, moins pour elle-même, à notre avis, que pour nous et pour ceux qui viendront après nous » (Mathilde de Hackeborn, Liber specialis gratiae, VI, 1).
Cette œuvre a été rédigée par sainte Gertrude et par une autre consœur de Helfta et possède une histoire singulière. A l’âge de cinquante ans, Mathilde traversait une grave crise spirituelle unie à des souffrances physiques. C’est dans cette situation qu’elle confia à deux consœurs amies les grâces spéciales à travers lesquelles Dieu l’avait guidée depuis son enfance, mais elle ne savait pas que celles-ci notaient tout. Lorsqu’elle l’apprit, elle en fut profondément angoissée et troublée. Toutefois, le Seigneur la rassura en lui faisant comprendre que ce qui était écrit était pour la gloire de Dieu et le bénéfice de son prochain (cf. ibid., II, 25, v. 20). Ainsi, cette œuvre est la source principale à laquelle nous pouvons puiser les informations sur la vie et la spiritualité de notre sainte.
A travers elle, nous sommes introduits dans la famille du baron de Hackeborn, l’une des plus nobles, riches et puissantes de Thuringe, apparentée à l’empereur Frédéric II, et nous entrons dans le monastère de Helfta à l’époque la plus glorieuse de son histoire. Le baron avait déjà donné au monastère une fille, Gertrude de Hackeborn (1231/1232-1291/1292), dotée d’une forte personnalité, abbesse pendant quarante ans, capable de conférer une empreinte particulière à la spiritualité du monastère, le conduisant à une floraison extraordinaire comme centre de mystique et de culture, école de formation scientifique et théologique. Gertrude offrit aux moniales une instruction intellectuelle de haut niveau, qui leur permettait de cultiver une spiritualité fondée sur l’Ecriture Sainte, sur la liturgie, sur la tradition patristique, sur la Règle et la spiritualité cistercienne, avec une prédilection particulière pour saint Bernard de Clairvaux et Guillaume de Saint-Thierry. Elle fut une véritable maîtresse, exemplaire en tout, dans la radicalité évangélique et dans le zèle apostolique. Dès son enfance, Mathilde accueillit et goûta le climat spirituel et culturel créé par sa sœur, en apportant ensuite sa marque personnelle.
Mathilde naquit en 1241 ou 1242 dans le château de Helfta ; elle était la troisième fille du baron. A l’âge de sept ans, avec sa mère, elle rendit visite à sa sœur Gertrude dans le monastère de Rodersdorf. Elle fut si fascinée par ce milieu qu’elle désira ardemment en faire partie. Elle y entra comme écolière, et en 1258, devint religieuse dans le couvent, se transférant entre temps à Helfta, dans le domaine des Hackeborn. Elle se distinguait par son humilité, sa ferveur, son amabilité, la transparence et l’innocence de sa vie, la familiarité et l’intensité avec lesquelles elle vivait la relation avec Dieu, la Vierge et les saints. Dotée de qualités naturelles et spirituelles élevées, comme « la science, l’intelligence, la connaissance des lettres humaines, la voix d’une merveilleuse douceur : tout la rendait apte à être pour le monastère un véritable trésor sous tous les aspects » (ibid., préambule). Aussi, « le rossignol de Dieu » – comme elle était appelée – encore très jeune, devint directrice de l’école du monastère, directrice du chœur, et maître des novices, fonctions qu’elle accomplit avec talent et un zèle inlassable, non seulement au bénéfice des moniales, mais de quiconque désirait puiser à sa sagesse et sa bonté.
Illuminée par le don divin de la contemplation mystique, Mathilde composa de nombreuses prières. C’est une maîtresse de doctrine fidèle et de grande humilité, conseillère, consolatrice, guide dans le discernement : « Elle distribuait – lit-on – la doctrine avec une abondance telle que l’on n’avait jamais vue dans le monastère, et nous avons hélas! la grande crainte que l’on ne verra plus jamais rien de semblable. Les sœurs se réunissaient autour d’elle pour entendre la parole de Dieu, comme autour d’un prédicateur. Elle était le refuge et le réconfort de tous, et elle avait, par un don singulier de Dieu, la grâce de révéler librement les secrets du cœur de chacun. De nombreuses personnes, pas seulement dans le monastère, mais aussi des étrangers, des religieux et des séculiers, venus de loin, attestaient que cette sainte vierge les avait libérés de leur peine et qu’ils n’avaient jamais éprouvé autant de réconfort qu’auprès d’elle. En outre, elle composa et elle enseigna de nombreuses prières qui, si elles étaient réunies, dépasseraient le volume d’un psautier » (ibid., VI, 1).
En 1261, une petite fille de cinq ans du nom de Gertrude arrive au couvent : elle est confiée aux soins de Mathilde, qui a à peine vingt ans, qui l’éduque et la guide dans la vie spirituelle jusqu’à en faire non seulement une excellente disciple, mais sa confidente. En 1271 ou 1272, Mathilde de Megdeburg entre elle aussi au monastère. Le lieu accueille ainsi quatre grandes femmes – deux Gertrude et deux Mathilde -, gloire du monachisme germanique. Au cours de sa longue vie passée au monastère, Mathilde est frappée par d’incessantes et intenses souffrances auxquelles elle ajoute les très dures pénitences choisies pour la conversion des pécheurs. De cette manière, elle participe à la passion du Seigneur jusqu’à la fin de sa vie (cf. ibid., VI, 2). La prière et la contemplation sont l’humus vital de son existence : les révélations, ses enseignements, son service au prochain, son chemin dans la foi et dans l’amour ont ici leur racine et leur contexte. Dans le premier livre de l’œuvre Liber specialis gratiae, les rédactrices recueillent les confidences de Mathilde effectuées lors des fêtes du Seigneur, des saints et, de manière particulière, de la Bienheureuse Vierge Marie. La capacité que cette sainte possède de vivre la liturgie dans ses différents éléments, même les plus simples, en la portant dans la vie quotidienne monastique, est impressionnante. Certaines images, expressions, actions sont parfois éloignées de notre sensibilité, mais, si l’on considère la vie monastique et sa tâche de maîtresse et de directrice de chœur, on saisit sa capacité particulière d’éducatrice et de formatrice, qui aide ses consœurs à vivre intensément, en partant de la liturgie, chaque moment de la vie monastique.
Dans la prière liturgique, Mathilde accorde une importance particulière aux heures canoniques, à la célébration de la messe, en particulier à la communion. Là, elle est souvent ravie en extase dans une profonde intimité avec le Seigneur dans son cœur très ardent et très doux, dans un dialogue merveilleux, où elle demande des lumières intérieures, alors qu’elle intercède de manière particulière pour sa communauté et ses consœurs. Au centre, se trouvent les mystères du Christ vers lesquels la Vierge Marie renvoie constamment pour marcher sur la voie de la sainteté : « Si tu désires la véritable sainteté, reste près de mon Fils ; Il est la sainteté même qui sanctifie toute chose » (ibid., I, 40). Dans son intimité avec Dieu est présent le monde entier, l’Eglise, les bienfaiteurs, les pécheurs. Pour elle, le ciel et la terre s’unissent.
Ses visions, ses enseignements, les épisodes de son existence sont décrits avec des expressions qui évoquent le langage liturgique et biblique. On saisit ainsi sa profonde connaissance des Saintes Ecritures, qui étaient son pain quotidien. Elle y a constamment recours, que ce soit pour mettre en valeur les textes bibliques lus pendant la liturgie, ou en y puisant des symboles, des termes, des paysages, des images, des personnages. Sa préférence va à l’Evangile : « Les paroles de l’Evangile étaient pour elle une nourriture merveilleuse et suscitaient dans son cœur des sentiments d’une telle douceur que souvent, prise par son enthousiasme, elle ne pouvait en terminer la lecture… La manière dont elle lisait ces mots étaient si fervente qu’elle suscitait chez tous la dévotion. De même lorsqu’elle chantait dans le chœur, elle était tout absorbée en Dieu, transportée par une telle ardeur qu’elle manifestait parfois ses sentiments avec des gestes… D’autres fois, comme saisie en extase, elle n’entendait pas ceux qui l’appelaient ou la secouaient et elle avait beaucoup de difficultés à reprendre conscience des choses extérieures » (ibid., VI, 1). Dans l’une de ses visions, c’est Jésus lui-même qui lui recommande l’Evangile ; en lui ouvrant la plaie de son cœur très doux, il lui dit : « Vois combien mon amour est grand : si tu veux bien le connaître, tu ne le trouveras nulle part ailleurs mieux exprimé que dans l’Evangile. Personne n’a jamais entendu exprimer des sentiments plus forts et plus tendres que ceux-ci : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés (Jean 15, 9) » (Ibid., I, 22).
Chers amis, la prière personnelle et liturgique, notamment la liturgie des heures et la messe, sont à la racine de l’expérience spirituelle de sainte Mathilde de Hackeborn. En se laissant guider par les Saintes Ecritures et nourrir du Pain eucharistique, elle a parcouru un chemin d’intime union avec le Seigneur, toujours dans la pleine fidélité à l’Eglise. Cela est également pour nous une puissante invitation à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et la participation attentive, fidèle et active à la messe. La liturgie est une grande école de spiritualité.
La disciple Gertrude décrit avec des expressions intenses les derniers moments de la vie de sainte Mathilde de Hackeborn, très difficiles, mais éclairés par la présence de la Bienheureuse Trinité, du Seigneur, de la Vierge Marie, de tous les saints, ainsi que de sa sœur de sang Gertrude. Lorsque arriva l’heure où le Seigneur voulut l’attirer à Lui, elle lui demanda de pouvoir encore vivre dans la souffrance pour le salut des âmes et Jésus se complut de cette marque d’amour supplémentaire.
Mathilde avait 58 ans. Elle parcourut la fin de sa route marquée par huit ans de graves maladies. Son œuvre et sa renommée de sainteté se répandirent rapidement. Lorsque son heure vint, « le Dieu de Majesté… unique douceur de l’âme qui l’aime.., lui chanta : Venite vos, benedicti Patris mei… Venez, ô vous qui êtes bénis par mon Père, venez recevoir le royaume… et il l’associa à sa gloire » (ibid., VI, 8).
Sainte Mathilde de Hackeborn nous confie au Sacré Cœur de Jésus et à la Vierge. Elle invite à louer le Fils avec le Cœur de la Mère et à louer Marie avec le Cœur du Fils : « Je vous salue, ô Vierge très vénérée, dans cette douce rosée qui, du Cœur de la Très sainte Trinité, se répand en vous ; je vous salue dans la gloire et dans la joie avec laquelle vous vous réjouissez à présent dans l’éternité, vous qui la première d’entre toutes les créatures de la terre et du ciel, fûtes élue avant même la création du monde ! Amen » (Ibid., I, 45).
A l’issue de l’audience générale, le pape s’est adressé aux pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs,
aujourd’hui je voudrais vous parler de sainte Mathilde (ou Mechtilde) de Hackeborn, religieuse cistercienne, qui a vécu, au XIIIe siècle, en Allemagne. Attirée par la vie monastique, elle entrera jeune dans le monastère de Rodersdorf, et puis, en 1258, elle deviendra moniale à Helfta, en Saxe. Mathilde se distinguera par son humilité, sa ferveur, sa simplicité, sa pureté et par l’intensité de son union avec Dieu. Son don naturel pour le chant, lui vaudra le surnom de « rossignol de Dieu ». Elle sera l’auteur de nombreuses prières. Le livre de la grâce spéciale, rédigé par Gertrude la Grande, recueille les fruits de sa contemplation nourrie de la Liturgie, école de spiritualité. On y trouve l’une des plus anciennes références à la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus, symbole de l’amour divin. En se laissant guider par la Sainte Écriture et nourrir par le Pain eucharistique, et s’appuyant sur la Liturgie, Mathilde vécut chaque moment de la vie monastique, dans la pleine fidélité à l’Église. Elle connut également d’intenses et continuelles souffrances auxquelles elle ajoutait de dures pénitences pour la conversion des pécheurs, participant ainsi à la passion du Seigneur jusqu’à la fin de sa vie, en 1299. Par son existence, Mathilde de Hackeborn nous invite à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et la participation attentive, fidèle et active à l’Eucharistie !
Je suis heureux d’accueillir ce matin les francophones présents, en particulier ceux venus d’Haïti. Je continue à porter les Haïtiens dans ma prière suppliant Dieu de soulager leur misère. Que votre pèlerinage à Rome, chers pèlerins, soit pour vous tous l’occasion d’approfondir votre relation personnelle avec le Christ. Que Dieu vous bénisse !
APPEL
A l’issue de l’audience, le pape a évoqué la situation au Nigeria
Mes pensées vont à présent à la grave crise humanitaire qui a récemment frappé le Nord du Nigeria, où près de deux millions de personnes ont été contraintes de quitter leurs maisons à cause de violentes inondations. A toutes les personnes concernées, j’exprime ma proximité spirituelle et je les assure de mes prières.
Traduction : Zenit

Archangel Gabriel flying (c’est mon onomastique!)

30 septembre, 2010

Archangel Gabriel flying (c'est mon onomastique!) dans image bon nuit, jour, dimanche etc. archangel_gabriel_flying_2000_w_m

http://angelgabriel.blogspot.com/

30 septembre : Saint Jérôme

29 septembre, 2010

30 septembre : Saint Jérôme  dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

30 septembre Saint Jérôme – Pape Benoît : audience n. 2

29 septembre, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071114_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 novembre 2007

Saint Jérôme   II

Chers frères et sœurs,

Nous poursuivons aujourd’hui la présentation de la figure de saint Jérôme. Comme nous l’avons dit mercredi dernier, il consacra sa vie à l’étude de la Bible, au point d’être reconnu par l’un de mes prédécesseurs, le Pape Benoît XV, comme « docteur éminent dans l’interprétation des Saintes Ecritures ». Jérôme soulignait la joie et l’importance de se familiariser avec les textes bibliques:  « Ne te semble-t-il pas habiter – déjà ici, sur terre – dans le royaume des cieux, lorsqu’on vit parmi ces textes, lorsqu’on les médite, lorsqu’on ne connaît ni ne recherche rien d’autre? » (Ep 53, 10). En réalité, dialoguer avec Dieu, avec sa Parole, est dans un certain sens une présence du Ciel, c’est-à-dire une présence de Dieu. S’approcher des textes bibliques, surtout du Nouveau Testament, est essentiel pour le croyant, car « ignorer l’Ecriture, c’est ignorer le Christ ». C’est à lui qu’appartient cette phrase célèbre, également citée par le Concile Vatican II dans la Constitution Dei Verbum (n. 25).

Réellement « amoureux » de la Parole de Dieu, il se demandait:  « Comment pourrait-on vivre sans la science des Ecritures, à travers lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants » (Ep 30, 7). La Bible, instrument « avec lequel Dieu parle chaque jour aux fidèles » (Ep 133, 13), devient ainsi un encouragement et la source de la vie chrétienne pour toutes les situations et pour chaque personne. Lire l’Ecriture signifie converser avec Dieu:  « Si tu pries – écrit-il à une noble jeune fille de Rome -, tu parles avec l’Epoux; si tu lis, c’est Lui qui te parle » (Ep 22, 25). L’étude et la méditation de l’Ecriture rendent l’homme sage et serein (cf. In Eph., prol.). Assurément, pour pénétrer toujours plus profondément la Parole de Dieu, une application constante et progressive est nécessaire. Jérôme recommandait ainsi au prêtre Népotien:  « Lis avec une grande fréquence les divines Ecritures; ou mieux, que le Livre Saint reste toujours entre tes mains. Apprends-là ce que tu dois enseigner » (Ep 52, 7). Il donnait les conseils suivants à la matrone romaine Leta pour l’éducation chrétienne de sa fille:  « Assure-toi qu’elle étudie chaque jour un passage de l’Ecriture… Qu’à la prière elle fasse suivre la lecture, et à la lecture la prière… Au lieu des bijoux et des vêtements de soie, qu’elle aime les Livres divins » (Ep 107, 9.12). Avec la méditation et la science des Ecritures se « conserve l’équilibre de l’âme » (Ad Eph., prol.). Seul un profond esprit de prière et l’assistance de l’Esprit Saint peuvent  nous  introduire à la compréhension de la Bible:  « Dans l’interprétation des Saintes Ecritures, nous avons toujours besoin de l’assistance de l’Esprit Saint » (In Mich. 1, 1, 10, 15).

Un amour passionné pour les Ecritures imprégna donc toute la vie de Jérôme, un amour qu’il chercha toujours à susciter également chez les fidèles. Il recommandait à l’une de ses filles spirituelles:  « Aime l’Ecriture Sainte et la sagesse t’aimera; aime-la tendrement, et celle-ci te préservera; honore-la et tu recevras ses caresses. Qu’elle soit pour toi comme tes colliers et tes boucles d’oreille » (Ep 130, 20). Et encore:  « Aime la science de l’Ecriture, et tu n’aimeras pas les vices de la chair » (Ep 125, 11).

Pour Jérôme, un critère de méthode fondamental dans l’interprétation des Ecritures était l’harmonie avec le magistère de l’Eglise. Nous ne pouvons jamais lire l’Ecriture seuls. Nous trouvons trop de portes fermées et nous glissons facilement dans l’erreur. La Bible a été écrite par le Peuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu, sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Ce n’est que dans cette communion avec le Peuple de Dieu que nous pouvons réellement entrer avec le « nous » au centre de la vérité que Dieu lui-même veut nous dire. Pour lui, une interprétation authentique de la Bible devait toujours être en harmonieuse concordance avec la foi de l’Eglise catholique. Il ne s’agit pas d’une exigence imposée à ce Livre de l’extérieur; le Livre est précisément la voix du Peuple de Dieu en pèlerinage et ce n’est que dans la foi de ce Peuple que nous sommes, pour ainsi dire, dans la juste tonalité pour comprendre l’Ecriture Sainte. Il admonestait donc:  « Reste fermement attaché à la doctrine traditionnelle qui t’a été enseignée, afin que tu puisses exhorter selon la saine doctrine et réfuter ceux qui la contredisent » (Ep 52, 7). En particulier, étant donné que Jésus Christ a fondé son Eglise sur Pierre, chaque chrétien – concluait-il – doit être en communion « avec la Chaire de saint Pierre. Je sais que sur cette pierre l’Eglise est édifiée » (Ep 15, 2). Par conséquent, et de façon directe, il déclarait:  « Je suis avec quiconque est uni à la Chaire de saint Pierre » (Ep 16).

Jérôme ne néglige pas, bien sûr, l’aspect éthique. Il rappelle au contraire souvent le devoir d’accorder sa propre vie avec la Parole divine et ce n’est qu’en la vivant que nous trouvons également la capacité de la comprendre. Cette cohérence est indispensable pour chaque chrétien, et en particulier pour le prédicateur, afin que ses actions, si elles étaient discordantes par rapport au discours, ne le mettent pas dans l’embarras. Ainsi exhorte-t-il le prêtre Népotien:  « Que tes actions ne démentent pas tes paroles, afin que, lorsque tu prêches à l’église, il n’arrive pas que quelqu’un commente en son for intérieur:  « Pourquoi n’agis-tu pas précisément ainsi? » Cela est vraiment plaisant de voir ce maître qui, le ventre plein, disserte sur le jeûne; même un voleur peut blâmer l’avarice; mais chez le prêtre du Christ, l’esprit et la parole doivent s’accorder » (Ep 52, 7). Dans une autre lettre, Jérôme réaffirme:  « Même si elle possède une doctrine splendide, la personne qui se sent condamnée par sa propre conscience se sent honteuse » (Ep 127, 4). Toujours sur le thème de la cohérence, il observe:  l’Evangile doit se traduire par des attitudes de charité véritable, car en chaque être humain, la Personne même du Christ est présente. En s’adressant, par exemple, au prêtre Paulin (qui devint ensuite Evêque de Nola et saint), Jérôme le conseillait ainsi:  « Le véritable temple du Christ est l’âme du fidèle:  orne-le, ce sanctuaire, embellis-le, dépose en lui tes offrandes et reçois le Christ. Dans quel but revêtir les murs de pierres précieuses, si le Christ meurt de faim dans la personne d’un pauvre? » (Ep 58, 7). Jérôme concrétise:  il faut « vêtir le Christ chez les pauvres, lui rendre visite chez les personnes qui souffrent, le nourrir chez les affamés, le loger chez les sans-abris » (Ep 130, 14). L’amour pour le Christ, nourri par l’étude et la méditation, nous fait surmonter chaque difficulté:  « Aimons nous aussi Jésus Christ, recherchons toujours l’union avec lui:  alors, même ce qui est difficile nous semblera facile » (Ep 22, 40).

Jérôme, défini par Prospère d’Aquitaine comme un « modèle de conduite et maître du genre humain » (Carmen de ingratis, 57), nous a également laissé un enseignement riche et varié sur l’ascétisme chrétien. Il rappelle qu’un courageux engagement vers la perfection demande une vigilance constante, de fréquentes mortifications, toutefois avec modération et prudence, un travail intellectuel ou manuel assidu pour éviter l’oisiveté (cf. Epp 125, 11 et 130, 15), et surtout l’obéissance à Dieu:  « Rien… ne plaît autant à Dieu que l’obéissance…, qui est la plus excellente et l’unique vertu » (Hom. de oboedientia:  CCL 78,552). La pratique des pèlerinages peut également appartenir au chemin ascétique. Jérôme donna en particulier une impulsion à ceux en Terre Sainte, où les pèlerins étaient accueillis et logés dans des édifices élevés à côté du monastère de Bethléem, grâce à la générosité de la noble dame Paule, fille spirituelle de Jérôme (cf. Ep 108, 14).

Enfin, on ne peut pas oublier la contribution apportée par Jérôme dans le domaine de la pédagogie chrétienne (cf. Epp 107 et 128). Il se propose de former « une âme qui doit devenir le temple du Seigneur » (Ep 107, 4), une « pierre très précieuse » aux yeux de Dieu (Ep 107, 13). Avec une profonde intuition, il conseille de la préserver du mal et des occasions de pécher, d’exclure les amitiés équivoques ou débauchées (cf. Ep 107, 4 et 8-9; cf. également Ep 128, 3-4). Il exhorte surtout les parents pour qu’ils créent  un  environnement  serein   et joyeux autour des enfants, pour qu’ils les incitent à l’étude et au travail, également par la louange et l’émulation (cf. Epp 107, 4 et 128, 1), qu’ils les encouragent à surmonter les difficultés, qu’ils favorisent entre eux les bonnes habitudes et qu’ils les préservent d’en prendre de mauvaises car – et il cite là une phrase de Publilius Syrus entendue à l’école – « difficilement tu réussiras à te corriger de ces choses dont tu prends tranquillement l’habitude » (Ep 107, 8). Les parents sont les principaux éducateurs des enfants, les premiers maîtres de vie. Avec une grande clarté, Jérôme, s’adressant à la mère d’une jeune fille et mentionnant ensuite le père, admoneste, comme exprimant une exigence fondamentale de chaque créature humaine qui commence son existence:  « Qu’elle trouve en toi sa maîtresse, et que sa jeunesse inexpérimentée regarde vers toi avec émerveillement. Que ni en toi, ni en son père elle ne voie jamais d’attitudes qui la conduisent au péché, si elles devaient être imitées. Rappelez-vous que… vous pouvez davantage l’éduquer par l’exemple que par la parole » (Ep 107, 9). Parmi les principales intuitions de Jérôme comme pédagogue, on doit souligner l’importance attribuée à une éducation saine et complète dès la prime enfance, la responsabilité particulière reconnue aux parents, l’urgence d’une sérieuse formation morale et religieuse, l’exigence de l’étude pour une formation humaine plus complète. En outre, un aspect assez négligé à l’époque antique, mais considéré comme vital par notre auteur, est la promotion de la femme, à laquelle il reconnaît le droit à une formation complète:  humaine, scolaire, religieuse, professionnelle. Et nous voyons précisément aujourd’hui que l’éducation de la personnalité dans son intégralité, l’éducation à la responsabilité devant Dieu et devant l’homme, est la véritable condition de tout progrès, de toute paix, de toute réconciliation et d’exclusion de la violence. L’éducation devant Dieu et devant l’homme:  c’est l’Ecriture Sainte qui nous indique la direction de l’éducation et ainsi, du véritable humanisme.

Nous ne pouvons pas conclure ces rapides annotations sur cet éminent Père de l’Eglise sans mentionner la contribution efficace qu’il apporta à la préservation d’éléments positifs et valables des antiques cultures juive, grecque et romaine au sein de la civilisation chrétienne naissante. Jérôme a reconnu et assimilé les valeurs artistiques, la richesse des sentiments et l’harmonie des images présentes chez les classiques, qui éduquent le cœur et l’imagination à de nobles sentiments. Il a en particulier placé au centre de sa vie et de son activité la Parole de Dieu, qui indique à l’homme les chemins de la vie, et lui révèle les secrets de la sainteté. Nous ne pouvons que lui être profondément reconnaissants pour tout cela, précisément dans le monde d’aujourd’hui.

30 septembre : Saint Jérôme audience n. 1

29 septembre, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071107_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 7 novembre 2007

Saint Jérôme n. 1

Chers frères et soeurs!

Nous porterons aujourd’hui notre attention sur saint Jérôme, un Père de l’Eglise qui a placé la Bible au centre de sa vie:  il l’a traduite en langue latine, il l’a commentée dans ses œuvres, et il s’est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux qu’il avait reçu de la nature.

Jérôme naquit à Stridon vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l’envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l’attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l’intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s’orienta vers la vie ascétique et, s’étant rendu à Aquilée, il s’inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu’il définit comme un « chœur de bienheureux » (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l’Evêque Valérien. Il partit ensuite pour l’Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d’Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l’étude de l’hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l’opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne:  une opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car  « cicéronien  et non chrétien » (cf. Ep 22, 30).

En 382, il partit s’installer à Rome:  là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d’ascète et sa compétence d’érudit, l’engagea comme secrétaire et conseiller; il l’encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l’aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d’autres, souhaitant s’engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l’approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l’hébreu.

Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d’abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre d’élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s’arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n’avaient pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu’à sa mort, en continuant à exercer une intense activité:  il commenta la Parole de Dieu; défendit la foi, s’opposant avec vigueur à différentes hérésies; il exhorta les moines à la perfection; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s’éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.

Sa grande culture littéraire et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de nombreux textes bibliques:  un travail précieux pour l’Eglise latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d’une grande partie de l’Ancien Testament. En tenant compte de l’original hébreu et grec, des Septante et de la version grecque classique de l’Ancien Testament remontant à l’époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines, Jérôme, ensuite assisté par d’autres collaborateurs, put offrir  une  meilleure  traduction:  elle constitue ce qu’on appelle la « Vulgate », le texte « officiel » de l’Eglise latine, qui a été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, demeure le texte « officiel » de l’Eglise de langue latine. Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s’est tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme respecter jusqu’à l’ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans celles-ci, dit-il, « l’ordre des mots est aussi un mystère » (Ep 57, 5), c’est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la nécessité d’avoir recours aux textes originaux:  « S’il devait surgir une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons discordantes des manuscrits, ayons recours à l’original, c’est-à-dire au texte grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière pour l’Ancien Testament, s’il existe des divergences entre les textes grecs et latins, nous devons faire appel au texte original, l’hébreu; de manière à ce que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux » (Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques. Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions, « de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes explications et après avoir connu de nombreuses opinions – à accepter ou à refuser -, juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en monnaies, refuse la fausse monnaie » (Contra Rufinum 1, 16).

Il réfuta avec énergie et vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l’Eglise. Il démontra également l’importance et la validité de la littérature chrétienne, devenue une véritable culture désormais digne d’être comparée avec la littérature classique:  il le fit en composant le De viris illustribus, une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d’une centaine d’auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant à côté d’autres itinéraires spirituels également l’idéal monastique; en outre, il traduisit diverses œuvres d’auteurs grecs. Enfin, dans le fameux Epistolario, un chef-d’œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses caractéristiques d’homme cultivé, d’ascète et de guide des âmes.

Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme? Je pense en particulier ceci:  aimer la Parole de Dieu dans l’Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit:  « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ». C’est pourquoi, il est très important que chaque chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui nous a été donnée dans l’Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit toujours revêtir deux dimensions:  d’une part, il doit être un dialogue réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l’Ecriture Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l’Ecriture Sainte non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s’adresse également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire. Mais pour ne pas tomber dans l’individualisme, nous devons tenir compte du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C’est pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole qui construit une communauté, qui construit l’Eglise. Nous devons donc la lire en communion avec l’Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l’écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne devons jamais  oublier  que  la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd’hui sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie éternelle, elle porte en elle l’éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l’éternel, la vie éternelle.

Et ainsi, je conclus par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola. Dans celle-ci, le grand exégète exprime précisément cette réalité, c’est-à-dire que dans la Parole de Dieu, nous recevons l’éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme dit:  « Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel » (Ep 53, 10).

Prier dans le secret

29 septembre, 2010

du site:

http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/prier-dans-la-ville/prier-dans-le-secret

Prier dans le secret

La cinquième clef de la prière consiste à prier dans le secret. Cela, Jésus nous l’enseigne également en toute clarté. Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre ; ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est dans le secret. Ton Père voit dans le secret et il te le rendra (Mt 6,6). Mais qu’est-ce que prier dans le secret ? Il importe de bien le comprendre si nous voulons ici encore saisir la bonne clef.

Prier dans le secret ne consiste pas à prier dans le camouflage ou dans le noir, pour fuir le regard des hommes en évitant d’avoir à témoigner (Mt 10,33). Il faut savoir parler et manifester sa foi sans fausse crainte et sans honte (Mc 8,38). La prière fervente n’appelle pas plus à se couper des autres qu’à se retirer de son devoir d’état. La vraie solitude du priant n’est pas dans la fuite des hommes mais dans la présence à Dieu. Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du mal (Jn 17,15).

Prier dans le secret, c’est d’abord prier dans l’authenticité, c’est-à-dire dans la vérité de celui qui cherche à être avant que de paraître. À faire, plus qu’à dire. À vivre en profondeur, plus qu’à se pavaner en superficialité. À devenir au plus profond de son être ce que l’on est — «Homme, deviens ce que tu es !» selon la belle expression du poète Pindare — plutôt qu’à briller en quête de vaine gloire. De cela aussi Jésus nous a clairement avertis en nous demandant de nous garder de préférer la gloriole qui vient des hommes à la gloire qui vient de Dieu (Jn 12,43). Ainsi, prier dans le secret consiste-t-il d’abord à être vrai.

C’est ensuite prier dans la profondeur du cœur le plus intérieur, à la jointure de l’âme et de l’esprit où descend la parole de Dieu, vivante, efficace et incisive comme un glaive à deux tranchants (He 4,12). Car il est un lieu, plus intime à nous que nous-mêmes où l’on ne peut soi-même entrer qu’avec la permission de Celui qui l’habite déjà et que la Bible appelle le doux hôte de notre âme. L’homme dépasse l’homme. Avant d’apparaître, j’étais. Avant de paraître, je suis. Il m’a élu en lui dès avant la création du monde (Ep 1,4), et sa présence inscrite en moi est déjà une promesse d’éternité puisqu’elle me rend déjà participant de sa divinité (2 P 1,4). Voilà le grand secret, à nous révélé, cette sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée, celle, que dès avant les siècles, Dieu a par avance destinée pour notre gloire (1 Co 2,7). Voilà ce que sait et ne veut plus jamais oublier, et goûte dans une joie intime, souveraine, celui qui prie dans le secret.

Prier ainsi, c’est enfin et surtout prier dans l’intimité de l’amour qui se fait alors non seulement filial ou amical, mais littéralement nuptial. Ôte tes sandales car le lieu que tu foules est une terre sainte ! (Ex 3,5). Alors Moïse peut avancer vers Dieu en espérance et lui parler bouche à bouche (Ex 33,11). Comme l’amante du Cantique à l’approche du Bien-aimé (Ct 1,2 ; 5,3 ; 7,2). On ôte ses sandales. On entre dans le secret du roi. Comme celle dont Dieu désire la beauté, on écoute et tend l’oreille pour se prosterner devant lui (Ps 45,11,12). Chacun sait que le plus beau de l’amour se vit en cœur à cœur, en seul à seul, et ne se partage avec nul autre, et ne tolère aucun témoin, pour la bonne raison qu’au cœur de cette union, se vit comme une communion universelle et que, dans le passage de cet instant, se révèle comme une plénitude d’éternité. Que dire dès lors quand cette intimité, au plus secret, se vit avec Celui qui était, qui demeure et qui vient et que l’apôtre Paul appelle la Plénitude de Celui qui est rempli, tout en tout (Ep 1,23) ? Que souhaiter d’autre, n’ayant plus rien, quand on est seul avec le Tout ? «Car tout est rien et rien est tout», disait Thérèse d’Avila. Quel beau secret pour cette prière au plus secret !

Comme Marie conservant et méditant tout cela en son cœur (Lc 2,19.51), on goûte à la joie de l’indicible. On s’établit dans la demeure de la meilleure part (Lc 10,42). La présence de l’Époux nous illumine, nous transforme, nous divinise, étant alors fiancés à un Époux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ (2 Co 11,2). Nous sommes incorporés à Lui puisque l’Esprit de Dieu habite en nous et que le Christ est en nous (Rm 8,9-11). Il prend en nous sa joie (Is 62,5) et notre joie demeure en lui (Jn 16,24 ; 17,11-13). Devant sa face plénitude de joie et à sa droite délices éternelles (Ps 16,11). Nous voyons alors ce que l’œil n’a pas vu, nous entendons ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. Nous prions dans le secret ! Et qui donc chez l’homme connaît les secrets de l’homme sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ?… De même, nul ne connaît les secrets de Dieu, sinon l’Esprit de Dieu (1 Co 2,9-11).

La prière nous introduit au plus profond de cette intimité divine. Et en nous faisant entrer dans le mystère de ce secret d’un ciel anticipé, elle nous en donne la clef.

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