Archive pour la catégorie 'images sacrée'
Saint Paul Apotre
13 septembre, 2021CELUI QUI PERDRA SA VIE À CAUSE DE MOI ET DE L’ÉVANGILE LA SAUVERA
10 septembre, 2021Lettre aux Galates
8 septembre, 2021Seigneur, à qui irons-nous?
20 août, 2021Le Christ est ressuscité! Meilleurs voeux à tous
11 avril, 2020PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – (Catéchèse sur les Actes des apôtres – 11. « L’instrument que j’ai choisi pour moi » (Actes 9:15). Saul, de persécuteur à évangélisateur.) Mercredi 9 octobre 2019
16 octobre, 2019Une mission destinée à tous (San Paolo)
PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – (Catéchèse sur les Actes des apôtres – 11. « L’instrument que j’ai choisi pour moi » (Actes 9:15). Saul, de persécuteur à évangélisateur.)
Mercredi 9 octobre 2019
Chers frères et sœurs, bonjour!
A partir de l’épisode de la lapidation d’Etienne, apparaît une figure qui, à côté de celle de Pierre, est la plus présente et incisive dans les Actes des apôtres: celle d’un «jeune homme appelé Saul» (Ac 7, 58). Il est décrit au début comme quelqu’un qui approuve la mort d’Etienne et qui «veut détruire l’Eglise» (cf. Ac 8, 3); mais il deviendra ensuite l’instrument choisi par Dieu pour annoncer l’Evangile aux nations (cf. Ac 9, 15; 22, 21; 26, 17).
Avec l’autorisation du prêtre suprême, Saul pourchasse les chrétiens et les capture. Vous, qui provenez de certains peuples qui ont été persécutés par les dictatures, vous comprenez bien ce que signifie donner la chasse aux gens et les capturer. C’est ce que faisait Saul. Et il le fait en pensant servir la Loi du Seigneur. Luc dit que Saul «respirait» «menaces et carnage à l’égard des disciples du Seigneur» (Ac 9, 1): il y avait en lui un souffle de mort, pas de vie
Le jeune Saul est représenté comme étant intransigeant, c’est-à-dire quelqu’un qui fait preuve d’intolérance à l’égard de ceux qui n’ont pas la même opinion que lui, il absolutise son identité politique ou religieuse et réduit l’autre à un ennemi potentiel à combattre. Un idéologue. Chez Saul, la religion s’était transformée en idéologie: une idéologie religieuse, une idéologie sociale, une idéologie politique. Ce n’est qu’après avoir été transformé par le Christ, qu’il enseignera que le véritable combat «n’est pas contre des adversaires de sang et de chair, mais contre [...] les régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal» (Eph 6, 12). Il enseignera qu’il ne faut pas combattre les personnes, mais le mal qui inspire leurs actions.
La condition de colère — parce que Saul était coléreux — et conflictuelle de Saul invite chacun à s’interroger: comment est-ce que je vis ma vie de foi? Est-ce que je vais à la rencontre des autres, ou bien est-ce que je suis contre les autres? Est-ce que j’appartiens à l’Eglise universelle (bons et méchants, tous) ou bien est-ce que j’ai une idéologie sélective? Est-ce que j’adore Dieu ou est-ce que j’adore les formules dogmatiques? Comment est ma vie religieuse? La foi en Dieu que je professe me rend-elle amical ou hostile envers celui qui est différent de moi?
Luc rapporte que, tandis que Saul est absorbé par la tâche de déraciner la communauté chrétienne, le Seigneur est sur ses traces pour toucher son cœur et le convertir à lui. C’est la méthode du Seigneur: il touche le cœur. Le Ressuscité prend l’initiative et se manifeste à Saul sur le chemin de Damas, un événement qui est rapporté pas moins de trois fois dans le Livre des Actes (cf. Ac 9, 3-19; 22, 3-21; 26, 4-23). A travers le binôme «lumière» et «voix», typique des théophanies, le Ressuscité apparaît à Saul et lui demande des comptes de sa furie fratricide: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» (Ac 9, 4). Ici, le Ressucité montre qu’il est une seule chose avec ceux qui croient en Lui: frapper un membre de l’Eglise signifie frapper le Christ lui-même! Même ceux qui sont idéologues parce qu’ils veulent la «pureté» — entre guillemets — de l’Eglise, frappent le Christ.
La voix de Jésus dit à Saul: «Relève-toi, entre dans la ville, et l’on te dira ce que tu dois faire» (Ac 9, 6). Mais une fois debout, Saul ne voit plus rien, il est devenu aveugle et, d’homme fort, faisant autorité et indépendant, il devient faible, nécessiteux et dépendant des autres, parce qu’il ne voit pas. La lumière du Christ l’a ébloui et l’a rendu aveugle: «Il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l’égard de la vérité, de la lumière qu’est le Christ» (Benoît XVI, Audience générale, 3 septembre 2008).
Ce «corps à corps» entre Saul et le Ressuscité donne naissance à une transformation qui montre la «pâque personnelle» de Saul, son passage de la mort à la vie: ce qui auparavant était gloire devient «déchet» à jeter pour acquérir le vrai gain qu’est le Christ et la vie en Lui (cf. Ph 3, 7-8).
Paul reçoit le baptême. Le baptême marque ainsi pour Saul, comme pour chacun de nous, le début d’une vie nouvelle, et il est accompagné d’un regard nouveau sur Dieu, sur soi-même et sur les autres qui, d’ennemis, deviennent désormais frères dans le Christ.
Demandons au Père qu’à nous aussi, comme à Saul, il fasse faire l’expérience de l’impact avec son amour qui seul peut faire d’un cœur de pierre un cœur de chair (cf. Ez 11, 15), capable d’accueillir en lui «les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus» (Ph 2, 5).
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues de Haïti, du Burkina Faso, de Suisse et de France. Demandons au Père, à la suite de Paul, de nous apprendre à ne plus combattre les personnes mais le mal qui les inspire, à ne plus aller contre les autres mais à leur rencontre. Que Dieu vous bénisse !
PAPE FRANÇOIS – «Tu ne commettras pas d’adultère»
7 novembre, 2018The Unction of Christ
PAPE FRANÇOIS – «Tu ne commettras pas d’adultère»
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 31 octobre 2018
Chers frères et sœurs, bonjour!
Je voudrais aujourd’hui compléter la catéchèse sur la sixième parole du Décalogue — «Tu ne commettras pas d’adultère» —, en soulignant que l’amour fidèle du Christ est la lumière pour vivre la beauté de l’affectivité humaine. En effet, notre dimension affective est un appel à l’amour, qui se manifeste dans la fidélité, dans l’accueil et dans la miséricorde. Cela est très important. Comment se manifeste l’amour? Dans la fidélité, dans l’accueil et dans la miséricorde.
Il ne faut cependant pas oublier que ce commandement se réfère explicitement à la fidélité matrimoniale, et il est donc bon de réfléchir plus en profondeur sur sa signification sponsale. Ce passage des Ecritures, ce passage de la lettre de saint Paul, est révolutionnaire! Penser, avec l’anthropologie de cette époque, et dire que le mari doit aimer sa femme comme le Christ aime l’Eglise: mais c’est une révolution! Peut-être, à cette époque, est-ce la chose la plus révolutionnaire qui a été dite sur le mariage. Toujours sur la route de l’amour. Nous pouvons nous demander: ce commandement de fidélité, à qui est-il destiné? Seulement aux époux? En réalité, ce commandement est pour tous, c’est une Parole paternelle de Dieu adressée à chaque homme et à chaque femme.
Rappelons-nous que le chemin de la maturation humaine est le parcours même de l’amour qui va de recevoir des soins à la capacité d’offrir des soins, de recevoir la vie à la capacité de donner la vie. Devenir des hommes et des femmes adultes veut dire arriver à vivre l’attitude sponsale et parentale, qui se manifeste dans les diverses situations de la vie comme la capacité de prendre sur soi le poids de quelqu’un d’autre et de l’aimer sans ambiguïté. C’est donc une attitude globale de la personne qui sait assumer la réalité et qui sait entrer dans une relation profonde avec les autres.
Qui est donc l’adultère, le luxurieux, l’infidèle? C’est une personne immature, qui garde pour elle sa propre vie et qui interprète les situations sur la base de son propre bien-être et de sa propre satisfaction. Pour se marier, il ne suffit donc pas de célébrer le mariage! Il faut faire un chemin du moi au nous, de penser tout seul à penser à deux, de vivre seul à vivre à deux: c’est un beau chemin, c’est un chemin beau. Quand nous arrivons à nous décentrer, alors chaque acte est sponsal: nous travaillons, nous parlons, nous décidons, nous rencontrons les autres avec une attitude accueillante et oblative.
Dans ce sens, chaque vocation chrétienne — à présent nous pouvons élargir un peu la perspective, et dire que chaque vocation chrétienne, dans ce sens, est sponsale. Le sacerdoce l’est parce que c’est l’appel, dans le Christ et dans l’Eglise, à servir la communauté avec toute l’affection, le soin concret et la sagesse que donne le Seigneur. L’Eglise n’a pas besoin d’aspirants au rôle de prêtre — non, elle n’en a pas besoin, il vaut mieux qu’ils restent chez eux —, mais elle a besoin d’hommes à qui l’Esprit Saint touche le cœur par un amour sans réserves pour l’épouse du Christ. Dans le sacerdoce on aime le peuple de Dieu avec toute la paternité, la tendresse et la force d’un époux et d’un père. Il en est de même pour la virginité consacrée dans le Christ, que l’on vit avec fidélité et avec joie comme relation sponsale et féconde de maternité et de paternité.
Je répète: chaque vocation chrétienne est sponsale, parce qu’elle est le fruit du lien de l’amour dans lequel nous sommes tous régénérés, le lien d’amour avec le Christ, comme nous l’a rappelé le passage de Paul lu au début. A partir de sa fidélité, de sa tendresse, de sa générosité nous considérons avec foi le mariage et chaque vocation, et nous comprenons le sens plénier de la sexualité.
La créature humaine, dans son inséparable unité d’esprit et de corps, et dans sa polarité masculine et féminine, est une très bonne réalité, destinée à aimer et à être aimée. Le corps humain n’est pas un instrument de plaisir, mais le lieu de notre appel à l’amour, et dans l’amour authentique il n’y a pas de place pour la luxure et pour sa superficialité. Les hommes et les femmes méritent plus que cela!
La Parole «Tu ne commettras pas d’adultère», bien que sous une forme négative, nous oriente donc vers notre appel originel, c’est-à-dire l’amour sponsal total et fidèle, que Jésus Christ nous a révélé et donné (cf. Rm 12, 1).
Je salue cordialement les pèlerins francophones, venus de France, de Suisse, en particulier les diocésains d’Evry, avec l’évêque, Mgr Michel Pansard, la Communauté de l’Arche de Montpellier ainsi que les jeunes de Metz, du Mans et de Lille. Chers amis, à la veille de la fête de la Toussaint, je vous invite à laisser grandir en vous le désir de marcher sur les chemins de la sainteté, pour la plus grande gloire de Dieu. Que Dieu vous bénisse !
HOMÉLIE DU 3E DIMANCHE ORDINAIRE B
19 janvier, 2018http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
Marc 1,14-20
HOMÉLIE DU 3E DIMANCHE ORDINAIRE B
Jon 3, 1-5, 10 ; 1 Co 7, 29-31 ; Mc 1, 14-20
Savez-vous que l’Irak correspond grosso modo à la Mésopotamie des temps bibliques. Au nord, à une centaine de kilomètres de la frontière turque, la grande ville de Mossoul est bâtie sur la rive droite du Tigre. De l’autre côté du fleuve, se trouve la ville de Ninive, qui a gardé très longtemps le titre de capitale des païens, que lui avait donné le peuple d’Israël.
C’est d’elle dont parle le livre de Jonas, qui nous raconte, non pas un combat du genre « tempête du désert », mais un combat missionnaire et spirituel, dont l’enseignement est d’une étonnante actualité. Il peut illustrer non seulement l’évangile d’aujourd’hui, mais aussi s’inscrire dans le cadre de la Semaine de prière pour l’Unité, en y ajoutant le dialogue interreligieux.
Le message de la liturgie de ce jour peut se résumer dans les trois invitations de Jésus : Convertissez-vous… Croyez à la Bonne Nouvelle… Venez derrière moi. Autrement dit : La Parole de Dieu annonce, mobilise et envoie. Elle nous fait changer de conduite. Elle nous réoriente constamment vers les seuls biens véritables et essentiels. Elle guérit aussi, et même ressuscite.
Malheureusement, on considère encore très souvent que l’appel des premiers disciples ne concerne que l’appel à la vocation sacerdotale ou religieuse. Dès lors, on pousse un soupir de soulagement… Ce n’est pas à nous que ce discours s’adresse. Or, c’est oublier que nous avons tous et chacun à être et constamment à devenir vraiment des disciples, des apôtres. Tout chrétien est appelé, non pas à applaudir le Christ, mais à l’écouter, le suivre et l’imiter. Non pas seulement à proclamer ou chanter sa foi en lui, son credo, mais devenir comme lui annonceur et témoin de l’Evangile. La simple appartenance n’est donc qu’une fausse assurance. Une fausse sécurité. Une illusion.
La première lecture nous a précisément montré à la fois le danger pour les croyants de sombrer dans la torpeur et la sécurité des certitudes et de l’efficacité des rites. Et par le fait même, la nécessité de se laisser constamment réveiller par l’appel à la conversion. Non pas seulement la conversion des mœurs, mais la conversion des idées, des croyances, des jugements.
L’histoire de Jonas est comparable à une fable de La Fontaine ou à une parabole du Nouveau Testament. Il ne s’agit pas d’une histoire vraie, mais d’un récit didactique sous une forme humoristique. Ce qui permet d’offrir un enseignement très important sans heurter les auditeurs directement concernés.
Jonas représente le peuple des croyants. Mais des croyants qui se prennent un peu pour des enfants uniques. Leur Dieu est à eux seuls. Ils sont donc fiers de leur privilège, rassurés d’être du bon côté de la barrière. Intimement persuadés d’être possesseurs de la vérité tout entière sur Dieu et sur toute chose. Comme si Dieu était prisonnier des idées que l’on se fait de lui !
C’est donc un Dieu qui est bien de leur côté, sur lequel ils peuvent toujours compter. Un Dieu qui pardonne. Par contre, il punit sévèrement et impitoyablement les païens quand il s’agit de rendre justice au peuple des croyants.
… C’est ainsi que Jonas est envoyé à Ninive, capitale de l’empire assyrien, c’est-à-dire des païens. Sa mission ? Annoncer aux habitants la malédiction de Dieu et leur prochain châtiment. Jonas se sent donc investi d’une mission de jugement et de condamnation contre tous ceux et celles qui ne pensent pas comme lui. Il est parfaitement sûr de sa théologie.
Or, dit la parabole, tout se déroule à l’envers. Les Ninivites vont se convertir, proclamer leur foi en Dieu qui lui, au lieu d’anéantir les ennemis d’Israël, va leur pardonner. Ce qui n’était pas prévu. D’où le dépit de Jonas : » Il fut très contrarié et se mit en colère « , jusqu’à vouloir souhaiter la mort.
Le Dieu auquel il avait cru jusqu’ici était nationaliste et revanchard. En fait, il l’avait définitivement enfermé dans une définition à la mesure étroite de sa petite intelligence. Or, voici que Dieu se présente à lui comme tout autre. Non pas comme protecteur et vengeur de son peuple, un peuple élu, mais bien comme un père appelant tous ses enfants à la conversion et au repentir. Il met son pardon à la disposition de tous, sans exception. C’est la fin des privilèges. Et voilà que ces païens maudits se convertissent au premier appel, puis donnés en exemple aux croyants qui, eux, sont prisonniers de leur bonne conscience et particulièrement lents à vouloir se convertir.
Je vous conseille vivement de lire cette histoire en entier. Il n’y a que deux ou trois pages. Vous y verrez que tous les mécréants sont sympathiques : les marins païens du naufrage, le roi et les habitants de Ninive, et même les animaux, du ver de terre à la baleine.
Par contre, le seul croyant qui est mis en scène, et qui, de surcroît, est un prophète, est accablé de reproches, mais non sans humour. Ainsi, Yahwé-Dieu va jouer quelques bons tours à ce prédicateur désobéissant et rebelle, pour lui faire adopter une théologie plus ouverte. Il faudra également qu’il cesse de croire que les meilleurs disciples du Seigneur sont nécessairement ceux qui pensent comme lui.
Mine de rien, cette fable constitue un sommet de l’enseignement biblique. Jusque-là, en effet, la communauté des croyants était tentée de s’enfermer sur elle-même. Ce tout petit livre l’invite, au contraire, à un « œcuménisme », ou plutôt à un universalisme extraordinairement ouvert. Et qui appelle à une rude conversion.
Que ceux et celles qui ont des oreilles pour entendre, entendent, ajouterait Jésus. Moralité : c’est magnifique de servir Dieu à condition de ne pas le réduire à l’idée que l’on se fait de lui.
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
1925 – 2008