Le « Notre Père », l’invocation commune des juifs et des chrétiens
17 janvier, 2008du site:
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17-01-2008
Le « Notre Père », l’invocation commune des juifs et des chrétiens
XIX Journée mondiale pour le dialogue entre juifs et catholiques
ROME, Jeudi 17 janvier 2008 (ZENIT.org) – « Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux » (Exode 20, 7) : tel est le thème de la XIXe Journée mondiale pour l’approfondissement et le développement du dialogue entre catholiques et juifs, célébrée ce jeudi.
Cette journée, née en 1990 à l’initiative de la Conférence épiscopale italienne et coordonnée avec les responsables et les représentants du monde juif, est également célébrée en Europe depuis 1998, l’année de la rencontre œcuménique de Graz (Autriche), en prélude à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier).
L’Eglise catholique entend ainsi répondre à une exigence : avoir une meilleure compréhension de soi à travers la connaissance de ses origines et souligner, par un geste, son souci de dialogue et de fraternité envers le peuple juif.
Depuis 2005, le thème général de cette Journée s’appuie sur un programme de réflexion, étalé sur dix ans, dont l’objectif consiste à méditer sur les « Dix paroles » ou « Décalogue » révélées à Moïse sur le Mont Sinaï.
Pour accompagner cette Journée et illustrer ses enjeux au plan ecclésiologique et œcuménique, un document a été rédigé, signé par Mgr Vincenzo Paglia, président de la Commission épiscopale de la Conférence épiscopale italienne pour l’œcuménisme et le dialogue, et par le rabbin Giuseppe Laras, président du tribunal rabbinique de Milan et du nord de l’Italie.
Le texte rappelle que « les préceptes donnés au Sinaï, et en particulier les dix commandements où tout apparaît comme résumé et unifié, sont donnés à l’homme pour sa sanctification et dans le contexte de l’Alliance de salut ».
« Ceci implique que ‘pour l’homme’ la foi, l’alliance, le culte et l’éthique personnelle et sociale sont radicalement unis devant Dieu », poursuit le texte.
Dans un des commandements, celui que l’on trouve en troisième position, selon l’ordre traditionnel suivi par les juifs, mais aussi par les chrétiens orthodoxes et protestants, il est dit en particulier : « Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux. Car le Seigneur ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux. »
« Ce commandement, explique le texte, interdit tout usage inconvenant du nom de Dieu pour des maisons mauvaises ou futiles », ce Dieu que l’on invoque d’abord sous le nom d’Avinu (Is 63, 16), « Notre Père » (Mt 6, 9), « l’invocation la plus simple et la plus profonde que la Bible révèle au croyant juif et chrétien ».
« Ce saint nom, invoqué et béni sous la forme d’une prière ardente et confiante, s’élève du cœur des fils et des filles, jusqu’au Père de tous les hommes. Elle lui est adressée chaque jour dans la Birkat ha-Torà (‘Bénédiction de la Torà’) juive et dans le Notre Père chrétien ».
En même temps Dieu, par son « nom saint et aimant », exprime la relation qui lie le Christ Rédempteur à ses fils.
« De cette révélation fondamentale que Dieu est le Créateur et notre Père à tous (cf. Ml 2, 10), poursuit le texte, est née la certitude de Son amour éternel qui s’exprime dans une Alliance irrévocable, dont les ‘Dix Paroles’ constituent le sceau éthique pour la conduite du peuple de Dieu, fils et filles du Très Haut ».
« Le respect, la vénération, l’adoration, l’amour envers Dieu, lit-on encore dans le texte, s’expriment sous forme de prière et de louanges, personnelles et communautaires, spécialement dans la liturgie juive familiale et synagogale, à laquelle Jésus lui-même prenait généralement part, et dans laquelle, après lui, l’Eglise puisa pour développer les trésors de sa propre liturgie ».
« Ainsi en proclamant et en écoutant la Parole de Dieu, en récitant et en chantant les Psaumes et les hymnes, les chrétiens peuvent encore aujourd’hui apprendre à bénéficier de ces mêmes trésors spirituels qui constituent et nourrissent la vie de foi et de fidélité des juifs aux dons de la grâce divine » conclut le texte.
Mirko Testa