Archive pour octobre, 2019

HOMÉLIE POUR LE 31E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C «AUJOURD’HUI, LE SALUT EST ARRIVÉ POUR CETTE MAISON »

31 octobre, 2019

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HOMÉLIE POUR LE 31E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C «AUJOURD’HUI, LE SALUT EST ARRIVÉ POUR CETTE MAISON »

Textes: Sagesse 11, 22 – 12, 2, 2 Timothée 1, 11 – 2, 2 et Luc 19, 1-10 Zachée

Dans les évangiles nous avons beaucoup d’histoires ou paraboles comme celles du bon samaritain ou encore celle du pharisien et du publicain que nous avons entendue dimanche dernier. Ce matin ce qui nous est présenté c’est plutôt un événement retenu par les disciples qui étaient avec Jésus. Ceux-ci l’ont raconté aux premiers convertis à la foi chrétienne. Saint Luc l’a consigné dans son évangile avec plein de détails dans le but de montrer comment accueillir le salut de Dieu dans leurs vies.
C’est très instructif et actuel pour nous car nous sommes dans la même situation que ces premiers chrétiens : nous désirons accueillir le salut de Dieu qu’apporte Jésus au monde. Notre démarche d’accueil du salut, donc, peut s’inspirer avec profit de celle de Zachée qu’on pourrait résumer par trois verbes : voir, entendre et répondre.

I – Voir
Zachée monte sur un arbre parce qu’il est poussé par un fort désir de voir Jésus. En effet, il paraît très attiré par ce personnage qui passe dans sa ville de Jéricho. Il en a sûrement entendu parler car les actions et les miracles de Jésus ne passent pas inaperçus. Le lépreux guéri auparavant en Samarie s’est fait le communicateur de ce qu’il a vécu. La nouvelle a probablement précédé Jésus à Jéricho.
Les détails donnés par saint Luc manifestent que Zachée, malgré son métier de collecteur d’impôt qui l’amène à exploiter les gens autour de lui, a dans le cœur une petite flamme qui le porte à aller vers celui qui se présente comme l’Envoyé de Dieu et qui annonce que le salut est arrivé pour toutes les personnes qui l’accueillent.
C’est dans cette perspective qu’on peut regarder Zachée sur son arbre. Il s’est mis en marche. « Il cherchait à voir qui était Jésus, écrit saint Luc, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là ».
Zachée cherche à voir Jésus, il court en avant, il grimpe sur un sycomore qui est un grand arbre en Palestine. Il s’active et se donne les moyens de voir Jésus. Et il le voit.
Ce qui se passe à ce moment va changer sa vie.

II – Entendre
Contre toute attente, lorsqu’il voit Jésus approcher, celui-ci qui l’a repéré dans son arbre s’arrête. Il le regarde.
Zachée est estomaqué. Il est comme figé sur la branche de l’arbre où il se tient. Et alors se produit l’impensable pour lui. Jésus l’appelle par son nom. Quelqu’un a-t-il soufflé son nom à Jésus ? Peu importe, Zachée se sent reconnu comme une personne qui compte pour Jésus qui lui dit en levant les yeux vers lui : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ».
Zachée est complètement abasourdi par cette invitation. Il attendait pour voir Jésus, mais l’entendre s’adresser à lui de cette façon dépasse toutes ses attentes. Son cœur est profondément touché par ce qu’il entend. Il n’hésite pas, car cette invitation rejoint le désir qui avait commencé à se faire une place dans son cœur, celui d’accueillir d’un cœur pur le salut de Dieu qui veut faire de lui une créature nouvelle.

III – Répondre
Après avoir entendu Jésus, Zachée saute de son arbre en face de Jésus et il se met à l’œuvre pour répondre à l’invitation de Jésus. « Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.». L’invitation de Jésus ne tombe pas dans une terre sèche et aride. Zachée inconsciemment attendait cette invitation. C’est pourquoi, il y répond promptement.
La réponse qu’il donne est toute inspirée du regard et de l’invitation de Jésus. Zachée est complétement retourné. Il se décide sur le champ de répondre en changeant de vie. C’est ce qu’on appelle une « conversion ». Cette conversion de Zachée est admirablement décrite par saint Luc qui nous le montre sous un jour nouveau.
Lui, qui exploitait ses congénères, décide de réparer ses gestes malheureux. Il le fait de manière éclatante : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Son action est à l’image de celle de Dieu qui surpasse toujours ce qu’on attend de Lui, comme le décrit si bien l’auteur du Livre de la Sagesse dont nous avons lu un extrait dans la première lecture. Écoutez ces paroles de nouveau car elles s’appliquent admirablement à notre propos : « Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent ».
Jésus confirme sur le champ que le salut est arrivé dans cette maison dans un « aujourd’hui » qui est au-delà du temps. « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison » dit-il à ceux et celles qui l’entourent. « En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».
« Aujourd’hui » encore le salut est offert à l’humanité. Ce n’est pas une invitation passée que celle de Jésus à Zachée. C’est une invitation toujours actuelle qui est adressée à chacune et chacun de nous. « Aujourd’hui, nous dit Jésus, – ce matin – je veux demeurer chez toi ».

Conclusion
Les évangiles pour nous sont les lieux où nous rencontrons Jésus. Ils sont la Parole de Dieu qui continue de se proclamer aux diverses nations et dans le monde entier. À travers de petites histoires comme le sont les paraboles et des événements de la vie de Jésus comme la rencontre avec Zachée, nous sommes entraînés à sa suite.
Demandons ce matin que notre réponse aux invitations de Jésus que l’Esprit fait surgir en nous soit aussi prompte et aussi totale que celle de Zachée. Voir, entendre et répondre, voici ce que nous sommes invités à vivre comme disciples de Jésus et ainsi Jésus nous dira à nous aussi « Aujourd’hui, le salut est arrivé dans ta maison ». C’est ce que je nous souhaite à toutes et à tous.

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LE 30E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « À L’ADRESSE DE CERTAINS QUI ÉTAIENT CONVAINCUS D’ÊTRE JUSTES

25 octobre, 2019

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« du pharisien et du publicain »

HOMÉLIE POUR LE 30E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « À L’ADRESSE DE CERTAINS QUI ÉTAIENT CONVAINCUS D’ÊTRE JUSTES »

Textes: Siracide 35, 15b-17.20-22a, 2 Timothée 4, 6-8.16-18 et Luc 18, 9-14 le pharisien et le publicain

Le but de cette histoire ou parabole bien connue du pharisien et du publicain en prière racontée par Jésus nous est donné d’entrée de jeu par les premières phrases qui la situe bien : « À l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres » Jésus r aconte la parabole que voici.
Je commencerai donc par essayer de voir avec vous ce que signifie pour Jésus être juste, puis je ferai ma lecture de la parabole dans cette lumière,

I – Qui est « juste »?
Comme moi, vous vous demandez sûrement qui est une personne « juste »? Les Saintes Écritures utilisent ce terme très souvent. Les « justes » sont ceux et celles dont les pensées, les paroles, les actions sont entièrement conformes à la volonté de Dieu. Ce sont, en un mot, des personnes qui sont « ajustées » à Dieu.
Le « Juste parfait » c’est Jésus. Dans sa vie et ses actions il montre comment on peut devenir « juste » nous aussi. Et comment le devenir me demanderez-vous ? Saint Paul s’est posé la question bien avant nous. Sa réponse tient en un mot : la grâce de Dieu : « Lui, gratuitement, les fait devenir justes par sa grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus » (Romains 3, 24) . C’est Dieu lui-même qui nous « ajuste » à Lui, qui change notre cœur de pierre en un cœur de chair. Il prend ainsi toute la place dans nos vies qui ne sont plus à nous-mêmes, mais à Lui en union avec le Christ ressuscité (cf. Romains 3, 21-26).
On pourrait dire que ce terme de « juste » est souvent mal compris. On l’entend plutôt dans son sens premier qui est de respecter la vertu de justice et ainsi de rendre à chacun ce qui lui revient. La justice règle les rapports sociaux et les rapports aux biens matériels. Dans l’Alliance avec Dieu, la justice va plus loin. La personne « juste » est celle qui observe la loi de Dieu, qui reçoit et garde les commandements de Dieu.
Vous le voyez, le terme « juste » est très riche. Il exprime un idéal de vie élevé, un idéal de proximité même avec Dieu. Dans nos mots d’aujourd’hui, on pourrait le remplacer souvent par le terme « saint » car la sainteté est l’idéal vers lequel chemine tout disciple de Jésus : « À l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, lit-on dans la première Lettre attribuée à saint Pierre, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Vous serez saints, car moi, je suis saint ». ( 1 Pierre 1 15-16).

II – L’histoire ou parabole de Jésus
Avec cette perspective en tête, l’histoire de Jésus est des plus parlantes pour nous encore aujourd’hui. Elle met en scène deux personnes qui donnent des images opposées de ce qu’est être « juste ».
Le premier, le pharisien, rempli de lui-même se fait une gloire d’être « juste » selon ce qu’il pense. Il se voit au-dessus des autres, dans une classe à part. Il fait partie de ceux que Jésus présente comme « convaincus d’être justes et qui méprisent les autres ». Il se drape dans sa fidélité à observer la Loi : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. »
On ne peut faire mieux comme suffisance et orgueil. Pour ce pharisien, être « juste » n’est plus un chemin d’écoute de la Parole de Dieu, mais un privilège dont il se glorifie et qui lui fait mépriser les autres. S’agit-il bien de ce que Dieu désire des personnes « justes », qui s’ « ajustent à sa volonté » ?
La réponse nous est donnée dans la suite de l’histoire de Jésus où il décrit une autre attitude qui est celle d’un collecteur d’impôt, un publicain, qui était méprisé de ses contemporains. Dans son histoire Jésus le présente comme quelqu’un d’humble, pas du tout rempli de lui-même, conscient de ses limites qu’il exprime ainsi dans sa prière en se frappant la poitrine et en disant : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » Le sage, Siracide, de l’Ancien Testament dans la première lecture, le constatait et l’exprimait ainsi : « La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui, ni prononcé la sentence en faveur des justes et rendu justice ».
Ce publicain conclut Jésus, quand il redescendit dans sa maison, « c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. »

III- Application
En écoutant cette histoire, cette parabole, qui est facile à comprendre, on peut se demander de qui sommes-nous le plus près dans nos vies de disciples de Jésus? Du pharisien ou du publicain?
On peut se poser la question parce que le pharisien et le publicain sont des images qui nous invitent à nous interroger sur notre façon de nous ajuster à Dieu dans nos vies. Et nous sommes bien obligés de constater, quand nous nous regardons sérieusement, que le pharisien et le publicain coexistent dans nos vies. Il arrive que nous soyons parfois dans une attitude semblable à celle du pharisien remplis de nous-même et regardant les autres avec condescendance.
Nous sommes, je l’espère, le plus souvent comme le publicain, conscients de nos limites et de nos faiblesses, capables de dire comme lui je suis pécheur, j’ai besoin de la grâce de Dieu. Je ne puis pas être pleinement moi-même sans l’aide de Dieu. C’est cela que nous fait dire la foi en la puissance créatrice de Dieu qui refait toutes chose nouvelles et qui rend « justes » ceux et celles qui s’en remettent à lui. « Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé » avons-nous entendu dans la première lecture.

Conclusion
Comme je le disais en commençant, J’ai été frappé par la première phrase de cet évangile qui m’a semblé donner une clé pour méditer cette année cette fameuse histoire du pharisien et du publicain. D’autres pistes peuvent se dégager d’une telle histoire, bien sûr, mais je vous ai partagé celle-ci pour nous aider dans notre célébration où nous sommes invités comme à chaque Eucharistie à nous laisser remplir de la vie de Dieu, de sa présence pour la faire rayonner autour de nous en reconnaissant que nous sommes pécheurs nous aussi.
En partageant le Corps du Christ, nous devenons de plus en plus « justes », « ajustés à la volonté de Dieu » comme Lui l’a été jusqu’à la fin. C’est pourquoi, Dieu l’a ressuscité et nous l’a donné comme Seigneur et Sauveur.

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 8. Judith: le courage d’une femme donne de l’espoir au peuple: Judith (2017)

23 octobre, 2019

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2017/documents/papa-francesco_20170125_udienza-generale.html

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Judith et Holopherne,

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 8. Judith: le courage d’une femme donne de l’espoir au peuple: Judith (2017)

Mercredi, 25 janvier 2017

Chers frères et sœurs, bonjour!

Parmi les figures de femmes que l’Ancien Testament nous présente, émerge celle d’une grande héroïne du peuple: Judith. Le livre biblique qui porte son nom raconte l’imposante campagne militaire du roi Nabuchodonosor qui, régnant à Ninive, élargit les frontières de l’empire en conquérant et en asservissant tous les peuples environnants. Le lecteur comprend qu’il se trouve devant un homme fort, un ennemi invincible qui sème la mort et la destruction et qui arrive jusqu’à la terre promise, en mettant en danger la vie des fils d’Israël.
En effet, l’armée de Nabuchodonosor, sous la direction du général Holopherne, assiège une ville de Judée, Béthulie, coupant son approvisionnement en eau et affaiblissant ainsi la résistance de la population.
La situation devient dramatique, au point que les habitants de la ville s’adressent aux anciens en leur demandant de se rendre aux ennemis. Leurs paroles sont désespérées: «Maintenant, il n’y a plus personne qui puisse nous secourir, Dieu nous a livrés entre leurs mains pour être terrassés par la soif en face d’eux et périr totalement [Ils sont arrivés à dire cela: “Dieu nous a livrés entre leurs mains”; le désespoir était grand parmi ces gens]. Appelez-les donc tout de suite. Livrez entièrement la ville au pillage des gens d’Holopherne et de toute son armée» (Jdt 7, 25-26). La fin semble désormais inéluctable, la capacité d’avoir confiance en Dieu s’est épuisée. La capacité d’avoir confiance en Dieu s’est épuisée. Et combien de fois arrivons-nous à des situations limites où nous ne sentons même plus la capacité d’avoir confiance dans le Seigneur. C’est une mauvaise tentation! Et paradoxalement, il semble que, pour échapper à la mort, il ne reste plus qu’à se remettre entre les mains de celui qui tue. Ils savent que ces soldats viendront piller la ville, prendre les femmes comme esclaves et ensuite tuer tous les autres. C’est précisément «la limite».
Et devant tant de désespoir, le chef du peuple tente de proposer un motif d’espérance: résister encore cinq jours, en attendant l’intervention salvifique de Dieu. Mais c’est une faible espérance, qui lui fait conclure: «Si, ce délai écoulé, aucun secours ne nous est parvenu, alors je suivrai votre avis» (7, 31). Pauvre homme: c’était une situation sans issue. Cinq jours sont accordés à Dieu — et là se trouve le péché —; cinq jours sont accordés à Dieu pour intervenir; cinq jours d’attente, mais déjà avec la perspective de la fin. Ils accordent cinq jours à Dieu pour les sauver, mais ils savent qu’ils n’ont pas confiance, ils attendent le pire. En réalité, personne dans le peuple n’est encore capable d’espérer. Ils étaient désespérés.
C’est dans cette situation que Judith apparaît sur la scène. Veuve, femme d’une grande beauté et sagesse, elle parle au peuple avec le langage de la foi. Courageuse, elle réprimande le peuple en face (en disant): «Et maintenant vous mettez le Seigneur Tout-Puissant à l’épreuve! […]. Non, frères, gardez-vous d’irriter le Seigneur notre Dieu! S’il n’est pas dans ses intentions de nous sauver avant cette échéance de cinq jours, il peut nous protéger dans le délai qu’il voudra, comme il peut nous détruire à la face de nos ennemis. […] Dans l’attente patiente de son salut, appelons-le plutôt à notre secours. Il écoutera notre voix si tel est son bon plaisir» (8, 13.14 – 15.17). C’est le langage de l’espérance. Frappons à la porte du cœur de Dieu, il est le Père, il peut nous sauver. Cette femme, veuve, risque également de faire une piètre figure devant les autres! Mais elle est courageuse! Elle va de l’avant! Voilà mon opinion personnelle: les femmes sont plus courageuses que les hommes. (Applaudissements dans la salle).
Et avec la force d’un prophète, Judith admoneste les hommes de son peuple pour les reconduire à l’espérance en Dieu; avec le regard d’un prophète, elle voit au-delà de l’horizon étroit proposé par les chefs et que la peur rend encore plus limité. Dieu agira certainement — affirme-t-elle —, alors que la proposition des cinq jours d’attente est une manière pour le tenter et pour se soustraire à sa volonté. Le Seigneur est le Dieu du salut — et elle y croit —, quelle que soit la forme que celui-ci prend. Le salut de les libérer des ennemis et de les faire vivre, mais, dans ses plans impénétrables, cela peut également être le salut que de les conduire à la mort. Femme de foi, elle le sait. Ensuite nous connaissons la fin, comment l’histoire a fini: Dieu les sauve.
Chers frères et sœurs, ne posons jamais de conditions à Dieu et laissons en revanche l’espérance vaincre nos craintes. Avoir confiance en Dieu veut dire entrer dans ses desseins sans rien prétendre, également en acceptant que son salut et son aide nous parviennent d’une manière différente de nos attentes. Nous demandons au Seigneur la vie, la santé, les liens d’affection, le bonheur; et il est juste de le faire, mais c’est dans la conscience que Dieu sait tirer la vie également de la mort, que l’on peut faire l’expérience de la paix également dans la maladie, et qu’il peut y avoir de la sérénité également dans la solitude et de la béatitude également dans les larmes. Ce n’est pas nous qui pouvons enseigner à Dieu ce qu’il doit faire, ce dont nous avons besoin. Il le sait mieux que nous, et nous devons avoir confiance, parce que ses voies et ses pensées sont différentes des nôtres.
Le chemin que Judith nous indique est celui de la confiance, dans l’attente de la paix, de la prière et de l’obéissance. C’est le chemin de l’espérance. Sans résignation facile, en faisant tout ce qui est en notre pouvoir, mais toujours en restant dans le sillage de la volonté du Seigneur, parce que — nous le savons — elle a beaucoup prié, elle a beaucoup parlé au peuple et ensuite, courageusement, elle est partie, elle a cherché la façon de s’approcher du chef de l’armée et a réussi à lui couper la tête, à l’égorger. Elle est courageuse dans la foi et dans les œuvres. Et elle cherche toujours le Seigneur! De fait, Judith a un plan, elle le met en œuvre avec succès et conduit le peuple à la victoire, mais toujours avec l’attitude de foi de celui qui accepte tout de la main de Dieu, sûre de sa bonté.
Ainsi, une femme pleine de foi et de courage redonne de la force à son peuple en danger mortel et le conduit sur les routes de l’espérance, en nous les indiquant également. Et nous, si nous nous rappelons un peu, combien de fois avons-nous entendu des paroles sages, courageuses, de personnes humbles, de femmes humbles que nous pensions être — sans les mépriser — ignorantes?… Mais ce sont des paroles de la sagesse de Dieu! Les paroles des grands-mères… Combien de fois les grands-mères savent-elles dire le mot juste, un mot d’espérance, parce qu’elles ont l’expérience de la vie, elles ont beaucoup souffert, elles se sont confiées à Dieu et le Seigneur fait ce don de nous donner un conseil d’espérance. Et en allant sur ces routes, ce sera une joie et une lumière pascale de nous confier au Seigneur avec les paroles de Jésus: «Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse!» (Lc 22, 42). C’est la prière de la sagesse, de la confiance et de l’espérance.

 

TEXTES BIBLIQUES COMMENTÉS – ÉSAÏE 41, 17-20 : HABITER LE JARDIN DE DIEU

21 octobre, 2019

https://www.taize.fr/fr_article170.html?date=2012-08-01

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Adam nomme les animaux

TEXTES BIBLIQUES COMMENTÉS – ÉSAÏE 41, 17-20 : HABITER LE JARDIN DE DIEU

Les pauvres et les malheureux cherchent de l’eau, mais rien. La soif leur dessèche la langue. Moi, le Seigneur, je vais leur répondre, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonne pas. Je vais faire jaillir des fleuves sur les hauteurs dénudées, et des sources au fond des vallées, changeant le désert en étang et la terre aride en oasis. Je planterai au désert cèdres et acacias, myrtes et oliviers. Dans les régions sans eau je mettrai des cyprès, des pins et des buis. Ainsi tout le monde verra, tout le monde saura, tous constateront et comprendront que c’est l’œuvre du Seigneur, ce qu’a créé le Saint d’Israël. (Ésaïe 41, 17-20)
Les pauvres et les malheureux qui cherchent de l’eau sont les Israélites déportés à Babylone. Pour rentrer dans leur pays, un chemin redoutable à travers le désert les attend. Dieu les assure de sa présence : « Je ne les abandonne pas ».
Mais comment leur vient-il en aide ? Dans le chapitre précédent, il est dit que Dieu fait préparer un chemin dans le désert et qu’il donne des forces aux faibles. Ici, le prophète annonce une chose plus étonnante : Dieu changera le désert en oasis afin que les déportés reviennent joyeusement, sans peine.
Faire jaillir des fleuves et planter des arbres, c’est ce que Dieu aime faire depuis qu’il a planté un jardin en Éden, le paradis aux quatre fleuves (Genèse 2). Cette fois-ci, il ouvre des sources et plante sept sortes d’arbres, dont l’olivier, l’arbre noble, en quatrième position, au centre de l’énumération.
Il est dans l’intention de Dieu que tout le monde voie ce nouveau paradis. Mais qu’est-ce qui a réellement pu être vu, et par qui ? Si tant de sources avaient jailli miraculeusement et si les arbres avaient poussé au bord du chemin des Israélites – si même ils avaient « battu des mains » à leur passage, comme il est dit plus loin (Ésaïe 55, 12) – on devrait en trouver quelques traces dans les livres d’histoire.
La poésie de ces versets demande une interprétation moins rigide, plus fine. La pointe est dans la conclusion qui dit que tout cela, Dieu le « crée ». Dieu sauve son peuple en créant. Et alors, l’inverse aussi est vrai : Dieu crée en vue du salut. « Les créatures du monde sont salutaires. » (Sagesse 1, 14)
Le désert que Dieu change en oasis n’est pas seulement le désert entre Babylone et Jérusalem, mais toute la terre des humains. Tous sont invités à comprendre que la beauté bienfaisante de notre terre est bien plus qu’un décor, qu’elle est bienveillance de Dieu. Le salut n’est pas de s’évader, de sortir du monde. Il est d’habiter, comme des pauvres comblés, le jardin de Dieu.
- Où est-ce que je vois ou reconnais Dieu à l’œuvre pour nous venir en aide ? Est-ce surtout au-dedans de moi et des autres, ou aussi dans la création qui nous entoure : les sources, les arbres…?
- Si Dieu sauve en créant et que la création est porteuse de salut, à quelle attitude vis-à-vis des créatures sommes-nous appelés ?

 

HOMÉLIE POUR LE 29E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « LE FILS DE L’HOMME, QUAND IL VIENDRA, TROUVERA-T-IL LA FOI SUR LA TERRE ? »

18 octobre, 2019

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Mains jointes dans la prière

HOMÉLIE POUR LE 29E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « LE FILS DE L’HOMME, QUAND IL VIENDRA, TROUVERA-T-IL LA FOI SUR LA TERRE ? »

Textes: Exode 17, 8-13, 2 Timothée 3, 14 – 4, 2 et Luc 18, 1-8 le juge et la veuve

Encore une histoire surprenante de Jésus qui compare Dieu à un juge inique et corrompu. Mais encore ici, comme ailleurs, cette image est là pour nous donner un message. Ce message concerne notre façon de prier. Regardons-y de plus près
I – Une veuve dans le besoin et les bras étendus de Moïse
Regardons la scène que propose Jésus. Une vieille dame veuve est dans le besoin. Elle se doit de demander l’aumône. Elle compte sur le soutien d’autrui. Elle s’adresse au juge parce que dans le peuple juif, les juges ne faisaient pas que rendre la justice, ils étaient aussi comme des répartiteurs de bienfaits. Ils jouaient un rôle social important. Ils pouvaient mettre des gens à l’écart et en privilégier d’autres. La veuve sait cela. C’est pourquoi, elle se fait si insistante. Sa persévérance aura raison du juge qui lui accorde ce qu’elle demande.
Dans la première lecture, la scène théâtrale de Moïse dont on soutient les bras les bras nous donne aussi un exemple de persévérance dans la prière.
II- La leçon de ces scènes
Jésus a raconté cette histoire pour donner une leçon, un enseignement à ses disciples et donc à nous tous ici présents. Ce message de Jésus c’est celui de la persévérance dans notre rencontre de Dieu dans la prière. La prière chrétienne ne se réduit pas aux invocations, aux prières apprises par cœur, au chapelet etc. Elle vient du fond du cœur et cherche les mots pour se dire. Ce qui est important c’est que dans notre rencontre de Dieu, nous n’ayons pas peur d’être nous-mêmes comme cette veuve démunie.
En effet, être soi-même devant Dieu – comme la veuve devant le juge – c’est revenir souvent à la charge, répéter les mêmes mots, rappeler les mêmes intentions, présenter avec simplicité ses besoins ainsi que ceux des gens qu’on aime.
On dit que la prière est avant tout une conversation avec Dieu. Oui! une conversation qui n’a pas peur de se renouveler, de dire ce qu’on a dans le cœur et de présenter à Dieu ses demandes avec confiance et persévérance. Jésus nous l’a dit « Demandez et recevrez, frappez et l’on vous ouvrira ». (Luc 11, 9)
III – La foi
Cette histoire du juge et de la veuve ne se limite pas à vanter la persévérance de la veuve devant le juge inique. Jésus lui donne une conclusion qui nous surprend. « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Cette phrase m’a interrogé. Mon interprétation c’est que Jésus ainsi, selon moi, ne désire pas seulement vanter la persévérance de la veuve, il veut faire ressortir la foi à toute épreuve qui l’animait et où elle a trouvé la force de persévérer. Sa foi l’a soutenue et elle n’en a pas démordu.
Jésus fait une transposition. Il met cette image de la veuve et du juge sur le registre de la fin des temps. La foi de la veuve est l’image de la foi en la Parole de Dieu, qui est Jésus lui-même, le Verbe de Dieu incarné qu’on appelle ici le Fils de l’homme.
Cette foi que Jésus souhaite trouver à son retour, c’est la foi que nous portons en nous déjà. C’est pourquoi, nous nous devons de la cultiver dans une prière confiante et dans une rencontre de Dieu toujours nouvelle. Sa proximité s’est révélée tout au cours de l’histoire du Salut. Ce qu’il attend de nous c’est de ne jamais nous lasser devant lui, même lorsqu’il nous paraît absent ou sourd à nos demandes. Il y répond de la meilleure façon qui soit pour nous et pour l’Église.

Conclusion
À chaque Eucharistie, nous sommes comme la veuve devant le juge, mais notre juge est d’un autre modèle, il écoute ce qu’on a dans le cœur, il répond à nos demandes et il les prévient même.
Demandons au Seigneur d’augmenter notre foi pour que celle-ci nous permette de le rencontrer maintenant et aujourd’hui en préparation de la rencontre éternelle qui sera la nôtre avec lui un jour.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

JEAN PAUL II – AUDIENCE GÉNÉRALE – Hymne au Dieu créateur (2002)

17 octobre, 2019

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2002/documents/hf_jp-ii_aud_20020130.html

ciottoli e fra re davide mentre comppone un salmo

Le roi David en composant un psaume

JEAN PAUL II – AUDIENCE GÉNÉRALE – Hymne au Dieu créateur (2002)

Mercredi 30 janvier 2002

Lecture: Ps 18, 2-7

1. Le soleil, qui brille progressivement dans le ciel, la splendeur de sa lumière, la chaleur bénéfique de ses rayons, ont conquis l’humanité dès ses origines. Les êtres humains ont manifesté de nombreuses façons leur gratitude pour cette source de vie et de bien-être, avec un enthousiasme qui s’élève souvent jusqu’aux sommets de la véritable poésie. Le splendide Psaume 18, dont la première partie a été proclamée, n’est pas seulement une prière sous forme d’hymne d’une extraordinaire intensité; mais il est également un chant poétique élevé au soleil et à son rayonnement sur la face de la terre. En cela, le Psalmiste rejoint la longue série de poètes de l’antique Proche Orient, qui exaltent l’astre du jour qui brille dans les cieux et qui, dans leurs régions, fait longuement sentir sa chaleur ardente. Il suffit de penser au célèbre hymne d’Aton, composé par le pharaon Akhénaton au XIVème siècle av. J.-C. et consacré au disque solaire considéré comme une divinité.
Mais pour l’homme de la Bible, il y a une différence radicale par rapport à ces hymnes solaires: le soleil n’est pas un dieu, mais une créature au service de l’unique Dieu et créateur. Il suffit de repenser aux paroles de la Genèse: « Dieu dit: « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années… Dieu fit les deux luminaires majeurs: le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit… et Dieu vit que cela était bon » ( Gn 1, 14.16.18).
2. Avant de parcourir les versets du Psaume choisis par la Liturgie, regardons-le dans son ensemble. Le Psaume 18 est semblable à un dyptique. Dans la première partie (vv. 2-7) – celle qui est à présent devenue notre prière – nous trouvons une hymne au Créateur, dont la grandeur mystérieuse se manifeste dans le soleil et dans la lune. Dans la deuxième partie du Psaume (vv. 8-15), nous rencontrons en revanche une hymne sapientielle à la Torah, c’est-à-dire à la Loi de Dieu.
Les deux parties sont traversées par un fil conducteur commun: Dieu éclaire l’univers par la luminosité du soleil et il illumine l’humanité par la splendeur de sa Parole contenue dans la Révélation biblique. Il s’agit presque d’un double soleil: le premier est une épiphanie cosmique du Créateur, le deuxième est une manifestation historique et gratuite de Dieu Sauveur. Ce n’est pas pour rien que la Torah, la Parole divine, est décrite avec des caractéristiques « solaires »: « Le commandement de Yahvé est limpide, lumière des yeux » (v. 9).
3. Mais tournons-nous à présent vers la première partie du Psaume. Celle-ci s’ouvre par une admirable personnification des cieux, qui apparaissent à l’Auteur saint comme des témoins éloquents de l’oeuvre créatrice de Dieu (vv. 2-5). En effet, ils « racontent », « annoncent », les merveilles de l’oeuvre divine (cf. v. 2). Le jour et la nuit sont eux aussi représentés comme des messagers qui transmettent la grande nouvelle de la création. Il s’agit d’un témoignage silencieux, qui se fait toutefois entendre avec force, comme une voix qui parcourt tout le cosmos.
En utilisant le regard intérieur de l’âme, lorsque l’intuition religieuse n’est pas distraite par la superficialité, l’homme et la femme peuvent découvrir que le monde n’est pas muet, mais parle du Créateur. Comme le dit l’ancien sage, « la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur » (Sg 13, 5). Saint Paul rappelle lui aussi aux Romains que « ce qu’il [Dieu] a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses oeuvres » (Rm 1, 20).
4. L’hymne laisse ensuite la place au soleil. Le globe lumineux est dépeint par le poète inspiré comme un héros guerrier qui sort de la chambre nuptiale où il a passé la nuit, c’est-à-dire qu’il sort du sein des ténèbres et qu’il commence sa course inlassable dans le ciel (vv. 6-7). Il est semblable à un athlète qui ne s’arrête pas et qui ne connaît pas la fatigue, alors que toute notre planète est enveloppée par sa chaleur irrésistible.
Le soleil est donc comparé à un époux, à un héros, à un champion qui, par ordre divin, doit accomplir chaque jour un travail, une conquête et une course dans les espaces intersidéraux. Le Psalmiste indique à présent le soleil flamboyant en plein ciel, alors que toute la terre est enveloppée de sa chaleur, l’air est immobile, aucun lieu de l’horizon ne peut échapper à sa lumière.5. L’image solaire du Psaume est reprise par la liturgie pascale chrétienne pour décrire l’exode triomphant du Christ des ténèbres du sépulcre et son entrée dans la plénitude de la vie nouvelle de la résurrection. La liturgie byzantine chante dans les Matines du Samedi saint: « Comme le soleil se lève après la nuit tout radieux dans sa luminosité retrouvée, Toi aussi, ô Verbe, tu resplendiras d’une nouvelle clarté quand, après la mort, tu quitteras ton lit nuptial ». Une Ode (la première) des Matines de Pâques relie la révélation cosmique avec l’événement pascal du Christ: « Que le Ciel se réjouisse et que la terre exulte aussi avec lui, car l’univers tout entier, visible et invisible, prend part à cette fête: le Christ notre joie éternelle est ressuscité ». Une autre Ode (la troisième) ajoute: « Aujourd’hui l’univers tout entier, ciel, terre et abîme, est comblé de lumière et toute la création chante désormais la résurrection du Christ notre force et notre allégresse ». Une autre (la quatrième), conclut enfin: « Le Christ notre Pâques s’est levé de la tombe comme un soleil de justice en faisant rayonner sur nous tous la splendeur de sa charité ».
La liturgie romaine n’est pas explicite comme la liturgie orientale en comparant le Christ au soleil. Toutefois, elle décrit les répercussions cosmiques de sa résurrection, lorqu’elle ouvre son chant de Laudes au matin de Pâques avec son hymne célèbre: « Aurora lucis rutilat, caelum resultat laudibus, mundus exultans iubilat, gemens infernus ululat » – « L’aurore éblouit de lumière, le ciel exulte de chants, le monde se réjouit en dansant, l’enfer gémit dans les hurlements ».6. L’interprétation chrétienne du Psaume n’efface cependant pas son message de base, qui est une invitation à découvrir la parole divine présente dans la création. Certes, comme on le dira dans la deuxième partie du Psaume, il existe une autre Parole plus élevée, plus précieuse que la lumière elle-même, celle de la Révélation biblique.
Toutefois, pour ceux qui ont des oreilles attentives et dont les yeux ne sont pas voilés, la création constitue comme une première révélation, qui possède un langage éloquent: elle est comme un autre livre sacré dont les lettres sont constituées par la multitude de créatures présentes dans l’univers. Saint Jean Chrysostome affirme: « Le silence des cieux est une voix plus retentissante que celle d’une trompette: cette voix crie à nos yeux et non à nos oreilles la grandeur de celui qui les a faits » (PG 49, 105). Et saint Athanase affirme: « Le firmament, à travers sa magnificence, sa beauté, son ordre, est un prédicateur prestigieux de Celui qui l’a fait, et dont l’éloquence remplit l’univers » (PG 27, 124).

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – (Catéchèse sur les Actes des apôtres – 11. « L’instrument que j’ai choisi pour moi » (Actes 9:15). Saul, de persécuteur à évangélisateur.) Mercredi 9 octobre 2019

16 octobre, 2019

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Une mission destinée à tous (San Paolo)

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – (Catéchèse sur les Actes des apôtres – 11. « L’instrument que j’ai choisi pour moi » (Actes 9:15). Saul, de persécuteur à évangélisateur.)

Mercredi 9 octobre 2019

Chers frères et sœurs, bonjour!

A partir de l’épisode de la lapidation d’Etienne, apparaît une figure qui, à côté de celle de Pierre, est la plus présente et incisive dans les Actes des apôtres: celle d’un «jeune homme appelé Saul» (Ac 7, 58). Il est décrit au début comme quelqu’un qui approuve la mort d’Etienne et qui «veut détruire l’Eglise» (cf. Ac 8, 3); mais il deviendra ensuite l’instrument choisi par Dieu pour annoncer l’Evangile aux nations (cf. Ac 9, 15; 22, 21; 26, 17).
Avec l’autorisation du prêtre suprême, Saul pourchasse les chrétiens et les capture. Vous, qui provenez de certains peuples qui ont été persécutés par les dictatures, vous comprenez bien ce que signifie donner la chasse aux gens et les capturer. C’est ce que faisait Saul. Et il le fait en pensant servir la Loi du Seigneur. Luc dit que Saul «respirait» «menaces et carnage à l’égard des disciples du Seigneur» (Ac 9, 1): il y avait en lui un souffle de mort, pas de vie
Le jeune Saul est représenté comme étant intransigeant, c’est-à-dire quelqu’un qui fait preuve d’intolérance à l’égard de ceux qui n’ont pas la même opinion que lui, il absolutise son identité politique ou religieuse et réduit l’autre à un ennemi potentiel à combattre. Un idéologue. Chez Saul, la religion s’était transformée en idéologie: une idéologie religieuse, une idéologie sociale, une idéologie politique. Ce n’est qu’après avoir été transformé par le Christ, qu’il enseignera que le véritable combat «n’est pas contre des adversaires de sang et de chair, mais contre [...] les régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal» (Eph 6, 12). Il enseignera qu’il ne faut pas combattre les personnes, mais le mal qui inspire leurs actions.
La condition de colère — parce que Saul était coléreux — et conflictuelle de Saul invite chacun à s’interroger: comment est-ce que je vis ma vie de foi? Est-ce que je vais à la rencontre des autres, ou bien est-ce que je suis contre les autres? Est-ce que j’appartiens à l’Eglise universelle (bons et méchants, tous) ou bien est-ce que j’ai une idéologie sélective? Est-ce que j’adore Dieu ou est-ce que j’adore les formules dogmatiques? Comment est ma vie religieuse? La foi en Dieu que je professe me rend-elle amical ou hostile envers celui qui est différent de moi?
Luc rapporte que, tandis que Saul est absorbé par la tâche de déraciner la communauté chrétienne, le Seigneur est sur ses traces pour toucher son cœur et le convertir à lui. C’est la méthode du Seigneur: il touche le cœur. Le Ressuscité prend l’initiative et se manifeste à Saul sur le chemin de Damas, un événement qui est rapporté pas moins de trois fois dans le Livre des Actes (cf. Ac 9, 3-19; 22, 3-21; 26, 4-23). A travers le binôme «lumière» et «voix», typique des théophanies, le Ressuscité apparaît à Saul et lui demande des comptes de sa furie fratricide: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» (Ac 9, 4). Ici, le Ressucité montre qu’il est une seule chose avec ceux qui croient en Lui: frapper un membre de l’Eglise signifie frapper le Christ lui-même! Même ceux qui sont idéologues parce qu’ils veulent la «pureté» — entre guillemets — de l’Eglise, frappent le Christ.
La voix de Jésus dit à Saul: «Relève-toi, entre dans la ville, et l’on te dira ce que tu dois faire» (Ac 9, 6). Mais une fois debout, Saul ne voit plus rien, il est devenu aveugle et, d’homme fort, faisant autorité et indépendant, il devient faible, nécessiteux et dépendant des autres, parce qu’il ne voit pas. La lumière du Christ l’a ébloui et l’a rendu aveugle: «Il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l’égard de la vérité, de la lumière qu’est le Christ» (Benoît XVI, Audience générale, 3 septembre 2008).
Ce «corps à corps» entre Saul et le Ressuscité donne naissance à une transformation qui montre la «pâque personnelle» de Saul, son passage de la mort à la vie: ce qui auparavant était gloire devient «déchet» à jeter pour acquérir le vrai gain qu’est le Christ et la vie en Lui (cf. Ph 3, 7-8).
Paul reçoit le baptême. Le baptême marque ainsi pour Saul, comme pour chacun de nous, le début d’une vie nouvelle, et il est accompagné d’un regard nouveau sur Dieu, sur soi-même et sur les autres qui, d’ennemis, deviennent désormais frères dans le Christ.
Demandons au Père qu’à nous aussi, comme à Saul, il fasse faire l’expérience de l’impact avec son amour qui seul peut faire d’un cœur de pierre un cœur de chair (cf. Ez 11, 15), capable d’accueillir en lui «les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus» (Ph 2, 5).

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues de Haïti, du Burkina Faso, de Suisse et de France. Demandons au Père, à la suite de Paul, de nous apprendre à ne plus combattre les personnes mais le mal qui les inspire, à ne plus aller contre les autres mais à leur rencontre. Que Dieu vous bénisse !

HOMÉLIE POUR LE 28E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « VOYANT QU’IL ÉTAIT GUÉRI… »

12 octobre, 2019

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HOMÉLIE POUR LE 28E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « VOYANT QU’IL ÉTAIT GUÉRI… »

Textes: 2 Rois 5, 14-17, 2 Timothée 2, 8-13 et Luc 17, 11-19.

Au Québec, ce dimanche tombe la veille de la fête de l’Action de grâces inspirée de celle du Thanksgiving américain fêté le 4e jeudi de novembre. Chez nous, on a placé cette fête le 2e lundi d’octobre car les récoltes ont lieu plus tôt qu’aux États-Unis qui sont plus au sud. Cette coïncidence nous permet de vivre cette année le congé de la fête de l’Action de grâces en nous laissant inspirer par l’évangile d’aujourd’hui

I – La scène des lépreux
Cette scène de la guérison de dix lépreux est bien connue. On retient qu’un seul des dix prend la peine de revenir sur ses pas pour remercier Jésus. Cette image a marqué des générations de chrétiens et de chrétiennes. Elle a servi pour inculquer aux jeunes et moins jeunes une mentalité de reconnaissance bien placée. Elle a ouvert les personnes à une attitude essentielle dans la vie : dire merci. En effet, les parents ne se gênent pas, bien souvent, pour le rappeler à leurs enfants qui sont l’objet d’un cadeau ou d’un service : « Dis merci » rappellent-ils à leurs enfants en bas âge.
Ceci étant dit, la scène racontée par saint Luc, révèle bien plus que l’importance de dire merci dans la vie. Pour le comprendre, revenons sur les lectures que nous avons entendues

II – Les lectures
Le récit de la guérison des 10 lépreux par Jésus est accompagné de celui de la guérison de Naaman, le syrien, repris du deuxième livre des Rois. Les deux récits se répondent et nous livrent trois enseignements importants.
Le premier est celui de l’amour de Dieu qui s’adresse à toute personne quelle qu’elle soit, un amour universel qui, ici dans nos lectures, donne le salut à des étrangers au peuple choisi d’Israël : le général qui vient d’un pays païen et le 10e lépreux qui est samaritain, une région rivale de Jérusalem. Le message est transparent : Dieu ne fait pas de distinction. Le salut est offert à toutes et à tous.
Ce salut se réalisera à une condition cependant.
C’est le deuxième enseignement à retenir. La condition pour l’accès au salut, à la guérison dans le cas du général et des lépreux, c’est qu’ils fassent eux-mêmes une démarche personnelle de foi en Dieu. Pour Naaman, cette démarche se réalise dans la confiance en la parole de son représentant le prophète Élisée. « Le général syrien Naaman, qui était lépreux, descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole d’Élisée, l’homme de Dieu ». Pour les lépreux, elle se fait en se présentant à Jésus, l’Envoyé de Dieu, le reconnaissant comme tel. « Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : ‘‘Jésus, maître, prends pitié de nous’’. »
Dans les deux cas, le message à retenir est le même. Dieu désire que les personnes qui veulent s’approcher de Lui fassent elles-mêmes quelques pas. Il est capable de les guérir sans cela, mais le récit de saint Luc et celui de l’Ancien Testament nous montrent qu’en général Dieu agit lorsqu’on prend la peine de le lui demander dans la foi.
Troisième enseignement à retenir de ces deux guérisons : l’importance de l’action de grâces. Naaman désire combler de dons le prophète Élisée. « Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur ». Devant le refus d’Élisée, il fait monter son action de grâce vers Dieu lui-même « car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël ». Et le 10e lépreux, lui, fait demi-tour pour venir remercier Jésus. « [Il] revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. »
Souvent dans la vie nous passons vite sur les grâces reçues en nous les appropriant comme les 9 lépreux sans en voir ou en reconnaître la source. Ce à quoi nous invite ces deux textes c’est qu’à l’exemple de Naaman et du 10e lépreux nous sachions louer Dieu pour ses bienfaits, en particulier pour la vie qu’il nous donne et pour la création qui nous entoure. Nous pourrions faire souvent cette belle prière : « Seigneur Dieu et Maître du Monde, accepte la vie et la création que j’ai reçues de toi. Tu me les as données sur la terre ici-bas pour qu’elles deviennent porteuses de vie éternelle. Sois-en béni et remercié ».

III – Application
En terminant, pourquoi, dans la perspective de la fête de l’Action de grâces de demain et dans le sillage de ces lectures, ne pas nous rappeler que notre célébration eucharistique à chaque dimanche est une action de grâces, ce que veut dire le mot « eucharistie » qui est la transposition en français du mot grec « eucharistia » signifiant « remerciement, action de grâces » ?
Il est heureux qu’à chaque dimanche nous vivions nos célébrations eucharistiques dans un climat d’action de grâces. C’est l’essentiel de ce qu’est la messe dominicale. Nous y apportons, bien sûr, nos demandes et nos intentions de prière personnelles, mais nous entrons surtout dans ce mouvement d’action de grâces universel qui nous fait reconnaitre le don que Dieu nous fait dans le Corps et le Sang de son Fils que nous partageons. Sans cet horizon, nos messes dominicales resteront au mieux des pratiques méritoires, mais elles manqueront l’essentiel.

Conclusion
Que notre célébration d’aujourd’hui nous trouve ouverts et ouvertes aux surprises de Dieu qui, non seulement guérit nos blessures, notre lèpre, mais nous accompagne sur la route de notre vie comme un père ou une mère le fait pour ses enfants.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

PAPE FRANÇOIS – « Il lui annonça Jésus » (Actes 8:35). Filippo et la « course » de l’Evangile sur de nouvelles routes.

9 octobre, 2019

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Saint Pierre guérit un infirme

PAPE FRANÇOIS – « Il lui annonça Jésus » (Actes 8:35). Filippo et la « course » de l’Evangile sur de nouvelles routes.

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 2 octobre 2019

Chers frères et sœurs!

Après le martyre de saint Etienne, la «course» de la Parole de Dieu semble subir un temps d’arrêt, à cause du déchaînement d’«une violente persécution [...] contre l’Eglise de Jérusalem» (Ac 8, 1). A la suite de cela, les apôtres restent à Jérusalem, alors que de nombreux chrétiens se dispersent dans d’autres lieux de la Judée et de la Samarie.
Dans le livre des Actes, la persécution apparaît comme l’état permanent de la vie des disciples, en accord avec ce qu’a dit Jésus: «S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront» (Jn 15, 20). Mais la persécution, au lieu d’éteindre le feu de l’évangélisation, le nourrit encore davantage.
Nous avons entendu ce qu’a fait le diacre Philippe qui commence à évangéliser les villes de Samarie, et les signes de libération et de guérison qui accompagnent l’annonce de la Parole sont nombreux. Dès lors, l’Esprit Saint marque une nouvelle étape du voyage de l’Evangile: il pousse Philippe à aller à la rencontre d’un étranger au cœur ouvert à Dieu. Philippe se lève et part avec ardeur et, sur une route déserte et dangereuse, il rencontre un haut fonctionnaire de la reine d’Ethiopie, administrateur de ses trésors. Cet homme, un eunuque, après avoir été à Jérusalem pour le culte, est en train de revenir dans son pays. C’était un prosélyte juif de l’Ethiopie. Assis sur son char, il lit le rouleau du prophète Isaïe, en particulier le quatrième chant du «serviteur du Seigneur».
Philippe s’approche du char et lui demande: «Comprends-tu donc ce que tu lis?» (Ac 8, 30). L’Ethiopien répond: «Et comment le pourrais-je si personne ne me guide?» (Ac 8, 31). Cet homme puissant reconnaît avoir besoin d’être guidé pour comprendre la Parole de Dieu. C’était un grand banquier, il était ministre de l’économie, il avait tout le pouvoir de l’argent, mais il savait que sans l’explication il ne pouvait pas comprendre, il était humble.
Et ce dialogue entre Philippe et l’Ethiopien fait réfléchir également sur le fait qu’il ne suffit pas de lire l’Ecriture, il faut en comprendre le sens, trouver le «suc» en allant au-delà de l’«écorce», puiser l’Esprit qui anime la lettre. Comme le dit le Pape Benoît au début du synode sur la Parole de Dieu, «l’exégèse, la vraie lecture de l’Ecriture Sainte, n’est pas seulement un phénomène littéraire […]. Elle est le mouvement de mon existence» (Méditation, 6 octobre 2008). Entrer dans la Parole de Dieu, c’est être disposé à sortir de ses propres limites pour rencontrer Dieu et se configurer au Christ qui est la Parole vivante du Père.
Qui est donc le protagoniste de ce que lisait l’Ethiopien? Philippe offre la clé de lecture à son interlocuteur: ce serviteur doux qui souffre, qui ne réagit pas au mal par le mal et qui, bien que considéré comme un perdant stérile qu’on élimine à la fin, libère le peuple de l’iniquité et porte du fruit pour Dieu, est précisément ce Christ que Philippe et toute l’Eglise annoncent! Qui avec la Pâque nous a tous rachetés. Finalement, l’Ethiopien reconnaît le Christ et demande le baptême et professe la foi dans le Seigneur Jésus. Ce récit est beau, mais qui a poussé Philippe à aller dans le désert pour rencontrer cet homme? Qui a poussé Philippe à s’approcher du char? C’est l’Esprit Saint. L’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation. «Père, je vais évangéliser» — «Oui, que fais-tu?» — «Ah, j’annonce l’Evangile et je cherche à convaincre les gens que Jésus est Dieu». Mon cher, cela n’est pas de l’évangélisation; s’il n’y a pas l’Esprit Saint, il n’y a pas d’évangélisation. Cela peut être du prosélytisme, de la publicité… Mais l’évangélisation, c’est te laisser guider par l’Esprit Saint, que ce soit Lui qui te pousse à l’annonce, à l’annonce par le témoignage, également par le martyre, également par la parole.
Après avoir fait rencontrer l’Ethiopien et le Ressuscité — l’Ethiopien rencontre Jésus ressuscité parce qu’il comprend cette prophétie —, Philippe disparaît, l’Esprit le prend et l’envoie faire une autre chose. J’ai dit que le protagoniste de l’évangélisation est l’Esprit Saint et quel est le signe que toi chrétienne, chrétien, tu es un évangélisateur? La joie. Même dans le martyre. Et Philippe, plein de joie, alla ailleurs prêcher l’Evangile.
Que l’Esprit fasse des baptisés, des hommes et des femmes qui annoncent l’Evangile pour attirer les autres non pas à eux, mais au Christ, qui savent faire place à l’action de Dieu, qui savent rendre les autres libres et responsables face au Seigneur.
Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins de la paroisse de Villeneuve, le Collège Maitrise de Massabielle de Pointe-à-Pitre, le Collège Saint-Joseph de Oyonnax et le groupe de pèlerins du Diocèse de Québec. La rencontre de Philippe avec l’Ethiopien nous révèle l’importance de la compréhension de la Parole de Dieu et des sacrements pour une vie nouvelle en Dieu. Et la joie est la caractéristique de tout chrétien disciple du Christ mort et ressuscité. Que l’Esprit Saint fasse de nous des hommes et des femmes amoureux du Christ et joyeux dans l’annonce de son message d’espérance. Que Dieu vous bénisse !

 

LE CANTIQUE DE FRÈRE SOLEIL PAR SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

4 octobre, 2019

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LE CANTIQUE DE FRÈRE SOLEIL PAR SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

Publié le 17 juin 2015

Très Haut, tout puissant et bon Seigneur,Saint Francois d’Assise

à toi louange, gloire, honneur,
et toute bénédiction ;
à toi seul ils conviennent, O Très-Haut,
et nul homme n’est digne de te nommer.

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère Soleil,
par qui tu nous donnes le jour, la lumière ;
il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,
et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles :
dans le ciel tu les as formées,
claires, précieuses et belles.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l’air et pour les nuages,
pour l’azur calme et tous les temps :
grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur Eau,
qui est très utile et très humble,
précieuse et chaste.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu,
par qui tu éclaires la nuit :
il est beau et joyeux,
indomptable et fort.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre,
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits,
avec les fleurs diaprées et les herbes.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux
qui pardonnent par amour pour toi ;
qui supportent épreuves et maladies :
heureux s’ils conservent la paix,
car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés.

Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre sœur la Mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui meurent en péché mortel ;
heureux ceux qu’elle surprendra faisant ta volonté,
car la seconde mort ne pourra leur nuire.

Louez et bénissez mon Seigneur,
rendez-lui grâce et servez-le
en toute humilité.

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