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VENDREDI SAINT : TEXTE DE MÉDITATION PROPOSÉS PAR LE PÈRE JOSÉ

2 avril, 2021

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VENDREDI SAINT : TEXTE DE MÉDITATION PROPOSÉS PAR LE PÈRE JOSÉ

10 avril 2020

Prions et méditons le chemin de Croix et la passion du Christ selon saint Matthieu.

Trois croix du Calvaire

Mes frères et soeurs,

La croix est le symbole de la foi chrétienne. Nous en décorons nos églises, certaines personnes ont un autocollant d’une croix sur leur voiture, beaucoup portent une croix comme bijoux. La croix est si importante dans la vie quotidienne que nous n’y portons même pas d’attention. Et dans de nombreux cas, nous avons oublié ce que cela représente.
Il y a des années, j’ai entendu une chanson à ce sujet: « J’avais une croix dans ma poche comme signe .Une chaîne autour de mon cou pour la montrer aux autres. Mais ensuite j’ai aperçu l’arbre cruel du Calvaire. Et maintenant, cette croix me dit tellement des choses. »
Je crois que parfois, nous ne réalisons pas la douleur, l’agonie et la cruauté de la croix où Jésus est mort. Jésus a été crucifié, non pas dans une cathédrale entre deux bougies, mais sur une croix entre deux voleurs. La croix était un moyen de torture, d’humiliation et de mort. Au Calvaire, il y avait trois croix sur cette colline et trois hommes condamnés à mort. Il y a eu une croix de rachat, il y a eu une croix de rejet et il y a eu une croix de réception. Une croix porte un homme mourant pour le péché (rédemption); une croix porte un homme mourant dans le péché (rejet); sur la 3ème croix un homme mourant au péché (repentance). Les actions des deux hommes qui étaient de chaque côté de Jésus représentent les actions et l’état d’esprit de chaque personne d’aujourd’hui. Avez-vous rejeté la rédemption venue par Jésus ? Ou avez-vous reçu la rédemption venue par Jésus? Frères, chaque croix sur le calvaire porte un message.
D’abord, la croix du rejet. Nous lisons dans l’évangile: “L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! “ Pareillement, en ce moment de pandémie certains disent de même: “Si tu es le Christ, sauve-nous.” Ce malfaiteur n’était pas désolé ou repenti de ses péchés, il était concentré sur ses propres problèmes. Cet homme était concentré sur les choses temporaires ou terrestres au lieu de penser à l’éternité . Cet homme ne s’intéressait à rien d’autre qu’à lui-même, à ses propres problèmes et à sa propre douleur. Il ne méritait pas le salut mais l’occasion était là. C’est une photo de quelqu’un qui meurt sans espérance! Il n’a pas bien compris la parole de Jésus:“le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.” Au contraire, il dit quelque chose de très intéressant à Jésus: “Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi “ De toute évidence, nous voyons le doute dans la phrase « Si tu es le Christ”. Le voleur sur la croix du rejet a écouté la foule. Il a entendu les dirigeants crier: “Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu” Peut-être que cet homme sur la croix du rejet a écouté les soldats. Nous lisons dans l’évangile: “Les soldats aussi se moquaient de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même”. Cet homme a bien entendu ces paroles et les a répétées. “Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi “
Deuxièmement, la croix de réception. Nous lisons dans l’évangile:” L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! Mais l’autre lui fit de vifs reproches : Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. Et il disait : Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. Jésus lui répondit : Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.” C’est l’une des plus belles histoires de la Bible et elle illustre la simplicité du salut. Cet homme n’avait pas de diplôme en théologie. Il a simplement fait confiance à Jésus et il a crié pour lui au Sauveur. Et, c’est ainsi que ses paroles : “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne », sont devenues une vraie prière d’intercession. Il semble qu’il y a un changement apparent dans le coeur de cet homme, qu’est-ce qui l’a conduit à ce changement? À mon avis, la réponse se trouve dans les paroles de Jésus: “Père, pardonne-leur; car ils ne savent pas ce qu’ils font”. Je ne peux pas le prouver, mais je crois fermement que quelque chose, à propos de cette déclaration, a parlé à ce pécheur et cela l’a aidé à voir Jésus, le sauveur. En vérité qu’il avait une perspective éternelle.
Troisièmement, la croix de rédemption: “Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus cria : Eli, Eli, lema sabachthani ? c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là l’entendirent ; ils disaient : En voilà un qui appelle Elie. Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de vinaigre ; il la fixa à un roseau pour lui donner à boire. Mais les autres dirent : Laisse, voyons si Elie va venir le sauver.” “Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit.” Qu’est-ce qui a été accompli? Nous lisons st Marc 1:14-15, “Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.” « Tout est accompli » redira Jésus élevé sur le bois de la croix. L’oeuvre de Jésus à la croix est parfaite et achevée. » Il n’y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher » (Ecc. 3. 14). « Tout est accompli », cela signifie aussi qu’il n’y a plus rien à ajouter. « Il n’y a pas à rajouter de souffrances sur la souffrance, ni de paroles après les paroles ». Pour nous, tout est là, tout reste à vivre. Tout a été dit et fait. Reste à y entrer, à le vivre dans sa chair, à le transmettre. C’est la rédemption, par l’expiation du Christ, pour le péché humain. Nous avons été délivrés de nos péchés par le précieux sang de Jésus. Éphésiens 1: 7 dit que “ par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes.” C’est pour cela que nous disons:”Nous t’adorons au Christ et nous te bénissons Parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.” Jésus fit tout cela pour que nous puissions être rachetés! Jésus a payé le prix de nos péchés! Il est venu mourir pour que nous puissions vivre! Mais nous avons un choix à faire… Sommes-nous comme le mauvais larron sur la croix et nous détournons-nous du Rédempteur? Ou sommes-nous comme le bon larron sur la croix de la réception?
Frères, dans ses dernières paroles “Je remets mon esprit entre tes mains”, Jésus nous révèle que l’âme est immortelle et que l’âme remonte vers Dieu après sa mort. La première des deux paroles d’Étienne lapidé rappelle d’une façon frappante la dernière des sept paroles du Seigneur sur la croix: « Et ils lapidaient Étienne qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Actes 7:59). En rappelant ses paroles, disons ou chantons la prière datant du XIV° siècle qui a été largement répandue par sa mention dans les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola.

Âme du Christ, sanctifie-moi !
Corps du Christ, sauve-moi !
Sang du Christ, enivre-moi !
Eau du côté du Christ, lave-moi !

Passion du Christ, fortifie-moi !
O bon Jésus, exauce-moi !
Dans tes blessures, cache-moi !
Ne permets pas que je sois séparé de toi !

De l’ennemi, défends-moi !
A ma mort, appelle-moi !
Ordonne-moi de venir à toi
pour qu’avec les saints, je te loue
dans les siècles des siècles !
Ainsi soit-il !

MÉDITATION DU VENDREDI SAINT (2014)

29 mars, 2018

http://www.chemindamourverslepere.com/archive/2014/04/18/meditation-du-vendredi-saint-5349629.html

fr -santo-sepolcro-golgota-greco-ortodosso-gerusalemme

Église orthodoxe-grecque du Saint-Sépulcre, Jérusalem

MÉDITATION DU VENDREDI SAINT (2014)

« L’âme de Jésus avait une soif aussi ardente des âmes, que son corps de l’eau du puits. Sa pensée s’étendait sur tous les siècles à venir, et il désirait avec ardeur multiplier la multitude des âmes rachetées. Hélas ! nous pouvons mesurer approximativement le tourment de la soif physique ; mais nous n’avons pas même une ombre qui puisse nous donner une idée de la réalité du tourment qu’endurait son âme. Si l’amour du Créateur pour les créatures qu’il a tirées du néant ne ressemble à aucun amour des anges ni des hommes, si l’espèce en est unique, si le degré en dépasse la portée de notre intelligence, ainsi en est-il de l’amour spirituel pour les âmes que renferme l’âme du Sauveur du monde. L’amour sauveur reste sans terme de comparaison, comme l’amour créateur. [...] Le tourment de cette soif était incomparablement bien plus cruel que celui de l’autre soif. Marie le vit, et cette vue même la transporta aussitôt, pour ainsi dire, dans un monde nouveau et inconnu de douleurs. Elle vit que cette seconde soif serait presque aussi peu satisfaite que l’autre. Elle vit comment, à ce moment, Jésus contemplait dans son âme la procession sans fin des hommes qui s’avançaient chaque jour, sans interruption, d’une aurore à l’autre, en portant avec eux dans l’enfer le caractère du baptême et le sceau du précieux sang de leur Rédempteur. Voyez ! maintenant même, alors que le Sauveur est mourant de soif, le larron impénitent ne veut pas lui donner à boire son âme souillée ! Ainsi allait-il en être à jamais. Marie voyait tout cela. [...] Comme lui elle avait soif des âmes, et son cœur défaillait en voyant que la soif de Jésus ne serait pas étanchée. Ô malheureux enfants que nous sommes ! Combien de nos âmes n’avons-nous pas tenues éloignées, qui ce jour-là auraient consolé la Mère et le Fils ! »

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Tableau de Pierre Paul Rubens (Source)

« Il ne faut pas que nous quittions la croix. Nous ne devons pas descendre du Calvaire avant d’être crucifiés, et que la croix et nous soyons devenus inséparables. Mais le Calvaire est le grand théâtre de l’impatience humaine. Beaucoup ont le courage de gravir la colline, portant bravement leur croix sur leurs épaules. Mais, quand ils arrivent au sommet, ils posent leur croix à terre et descendent dans la cité pour prendre part au reste de la fête avec le peuple. Quelques-uns se laissent dépouiller, mais ils se retirent alors, refusant de se laisser attacher à la croix. D’autres y sont cloués, mais se détachent avant l’élévation de la croix. Quelques-uns supportent le choc de l’élévation, puis descendent de la croix avant que les trois heures soient passées ; ceux-ci dès la première heure, ceux-là dans la seconde, d’autres, hélas ! au moment même où la troisième heure est près de sa fin. Hélas ! le monde est plein des déserteurs du Calvaire, et il en est tellement plein que la grâce prudente ou dédaigneuse semble peu s’inquiéter de les arrêter. Car la grâce ne crucifie nul homme malgré lui ; elle laisse ce travail au monde et il le fait traîtreusement ou tyranniquement. [...] Nous voulons bien que notre sanctification ressemble à une opération douloureuse, mais nous désirons que cette opération soit de courte durée ; nous ne pouvons attendre, si elle vient sous la forme d’une guérison graduelle… [...]

C’est seulement à l’aide de la grâce du silence que les saints portent de si lourdes croix. Une croix pour laquelle nous avons reçu de la sympathie, est bien plus lourde qu’elle ne l’était auparavant, ou il peut arriver que la sympathie nous ait énervés de telle sorte que le poids semble plus grand et la plaie plus douloureuse sur nos épaules. Le silence est l’atmosphère propre de la croix, comme le secret natal. Les meilleures croix sont secrètes, et nous pouvons être silencieux sous celles qui ne sont pas secrètes. Le silence crée réellement pour nous une sorte de secret, même en public. Car du moins nous pouvons cacher combien nous souffrons, si nous ne pouvons cacher tout à fait que nous souffrons. [...] D’une manière ou d’une autre, la sympathie humaine profane les opérations de la grâce. Elle mêle un élément avilissant à ce qui est divin : le Saint-Esprit s’en éloigne parce que c’est une chose qui « venant de la terre, est tout terrestre. » Le consolateur ne donne ses meilleures consolations qu’aux cœurs inconsolables… »

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« Mais il y a une vraie consolation, profondément cachée, il est vrai, et cependant à notre portée, dans ce renoncement à toute consolation humaine. C’est dans les ténèbres de la nature que nous trouvons réellement le voisinage de Jésus. C’est lorsque les créatures sont absentes que nous sommes soutenus dans l’embrassement sensible du Créateur. Les créatures apportent l’obscurité avec elles, partout où elles s’introduisent. Elles nous gênent toujours, interceptent les grâces, cachent Dieu, nous privent des consolations spirituelles, nous rendent languissants et irritables. Elles remplissent tellement nos sens extérieurs, que les sens intérieurs de nos âmes sont incapables d’agir. Nous désirons souvent que notre vie soit plus divine. Mais elle l’est en réalité plus que nous ne le croyons. C’est la douleur qui nous révèle cela… [...] Nous sommes avec Dieu, notre Créateur, notre Sauveur. il est tout à nous ; il est tel que nous l’a fait l’éloignement des créatures. Il était toujours là, toujours le même dans nos âmes ; seulement il était éclipsé par le faux éclat des créatures. Il paraît enfin dans la nuit comme les étoiles. La lune blanche du midi ne nous séduit pas par sa beauté, c’est seulement dans la nuit qu’elle nous charme. De même c’est l’obscurité d’un Calvaire spirituel qui répand sur nos âmes la douce clarté de notre admirable Sauveur. »

R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie (ch. VI), Quatrième édition, Paris, Ambroise Bray, 1862.