Archive pour la catégorie 'fête de Marie'

HOMMAGE DU PAPE BENOÎT À L’IMMACULÉE SUR LA PLACE D’ESPAGNE – 8 décembre 2007

7 décembre, 2020

http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2007/december/documents/hf_ben-xvi_spe_20071208_immacolata.html

HOMMAGE DU PAPE BENOÎT À L’IMMACULÉE SUR LA PLACE D’ESPAGNE – 8 décembre 2007

Solennité de l’Immaculée Conception

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MURILLO

Chers frères et sœurs,

En ce rendez-vous devenu désormais traditionnel, nous nous retrouvons ici, sur la Place d’Espagne, pour offrir notre hommage floréal à la Vierge, le jour où toute l’Eglise célèbre la fête de son Immaculée Conception. Dans le sillage de mes Prédécesseurs, je m’unis moi aussi à vous, chers fidèles de Rome, pour faire halte avec affection et un amour filial aux pieds de Marie, qui veille désormais depuis cent cinquante ans sur notre ville du haut de cette colonne. Le geste d’aujourd’hui est donc un geste de foi et de dévotion que notre communauté chrétienne répète d’année en année, comme pour réaffirmer son engagement de fidélité envers Celle qui, dans toutes les circonstances de la vie quotidienne, nous assure de son aide et de sa protection maternelle.
Cette manifestation religieuse est dans le même temps une occasion pour offrir à ceux qui vivent à Rome, ou qui y passent quelques jours en tant que pèlerins et touristes, l’opportunité de se sentir, malgré la diversité des cultures, une unique famille qui se rassemble autour d’une Mère qui a partagé les fatigues quotidiennes de chaque femme et mère de famille. Une mère cependant tout à fait particulière, choisie par Dieu pour une mission unique et mystérieuse, celle d’engendrer à la vie terrestre le Verbe éternel du Père, venu dans le monde pout le salut de tous les hommes. Et Marie, Immaculée dans sa conception – ainsi la vénérons-nous aujourd’hui avec une pieuse reconnaissance -, a parcouru son pèlerinage terrestre soutenue par une foi intrépide, une espérance inébranlable et un amour humble et sans limites, en suivant les traces de son fils Jésus. Elle a été à ses côtés avec une sollicitude maternelle de sa naissance au Calvaire, où elle assisté à sa crucifixion pétrifiée par la douleur, mais inébranlable dans son espérance. Elle a ensuite fait l’expérience de la joie de la résurrection, à l’aube du troisième jour, du jour nouveau, lorsque le Crucifié a quitté son tombeau remportant pour toujours et de manière définitive la victoire sur le pouvoir du péché et de la mort.
Marie, dans le sein virginal de laquelle Dieu s’est fait homme, est notre Mère! En effet, du haut de la croix Jésus, avant de parvenir à l’accomplissement de son sacrifice, nous l’a donnée comme mère et nous a confiés à Elle comme ses fils. Mystère de miséricorde et d’amour, don qui enrichit l’Eglise d’une maternité spirituelle féconde. Aujourd’hui, chers frères et sœurs, nous tournons en particulier notre regard vers Elle et, en implorant son aide, nous nous disposons à mettre à profit chacun de ses enseignements maternels. Notre Mère céleste ne nous invite-t-elle pas à fuir le mal et à accomplir le bien en suivant docilement la loi divine inscrite dans le cœur de chaque chrétien? Elle qui a conservé l’espérance au plus fort de l’épreuve, ne nous demande-t-elle pas de ne pas perdre courage lorsque la souffrance et la mort frappent à la porte de nos maisons? Ne nous demande-t-elle pas d’envisager notre avenir avec confiance? La Vierge Immaculée ne nous exhorte-t-elle pas à être frères les uns des autres, tous réunis par l’engagement de construire ensemble un monde plus juste, solidaire et pacifique?
Oui, chers amis! Encore une fois, en ce jour solennel, l’Eglise indique Marie au monde comme le signe d’une espérance certaine et d’une victoire définitive du bien sur le mal. Celle que nous invoquons comme « pleine de grâce » nous rappelle que nous sommes tous frères et que Dieu est notre Créateur et notre Père. Sans Lui, ou encore pire contre Lui, nous les hommes, nous ne pourrons jamais trouver la route qui conduit à l’amour, nous ne pourrons jamais vaincre le pouvoir de la haine et de la violence, nous ne pourrons jamais construire une paix stable.
Que les hommes de toutes les nations et les cultures accueillent ce message de lumière et d’espérance: qu’ils l’accueillent comme un don des mains de Marie, Mère de l’humanité tout entière. Si la vie est un chemin, et que ce chemin devient souvent sombre, dur et difficile, quelle étoile pourra l’illuminer? Dans mon Encyclique Spe salvi, rendue publique au début de l’Avent, j’ai écrit que l’Eglise regarde Marie et l’invoque comme « étoile de l’espérance (n. 49). Dans notre voyage commun sur la mer de l’histoire, nous avons besoin de « lumières d’espérance », c’est-à-dire de personnes qui tirent la lumière du Christ « et qui offrent ainsi une orientation pour notre traversée » (ibid.). Et qui peut, mieux que Marie, être pour nous « Etoile d’espérance »? Par son « oui », par le don généreux de la liberté reçue du Créateur, Elle a permis à l’espérance des millénaires de devenir réalité, d’entrer dans ce monde et dans son histoire. A travers Elle, Dieu s’est fait chair, il est devenu l’un d’entre nous, il a dressé sa tente parmi nous.
C’est pourquoi, animés par une confiance filiale, nous lui disons: « Enseigne-nous, Marie, à croire, à espérer et à aimer avec Toi; indique-nous la voie qui conduit à la paix, la voie vers le royaume de Jésus. Toi, Etoile de l’espérance, qui nous attend avec impatience dans la lumière impérissable de la Patrie éternelle, brille sur nous et guide-nous à travers les événements de chaque jour, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen! »

Je m’associe aux pèlerins rassemblés dans les sanctuaires mariaux de Lourdes et de Fourvière pour honorer la Vierge Marie, en cette Année jubilaire du 150 anniversaire des apparitions de Notre-Dame à sainte Bernadette. Grâce à leur confiance en Marie et à son exemple, ils deviendront de véritables disciples du Sauveur. Par les pèlerinages, ils donnent de nombreux visages d’Eglise aux personnes qui sont en recherche et qui viennent visiter les sanctuaires. Dans leur chemin spirituel, ils sont appelés à déployer la grâce de leur Baptême, à se nourrir de l’Eucharistie, à puiser dans la prière la force pour le témoignage et la solidarité avec tous leurs frères en humanité. Puissent les sanctuaires développer leur vocation à la prière et à l’accueil des personnes qui veulent, notamment par le sacrement du Pardon, retrouver le chemin de Dieu. J’adresse aussi mes vœux cordiaux à toutes les personnes, notamment les jeunes, qui célèbrent dans la joie la fête de l’Immaculée Conception, évoquant particulièrement les illuminations de la métropole lyonnaise. Je demande à la Vierge Marie de veiller sur les habitants de Lyon et de Lourdes, et je leur accorde à tous, ainsi qu’aux pèlerins qui s’associent aux cérémonies, une affectueuse Bénédiction apostolique.

 

L’ANNONCIATION DU SEIGNEUR (De l’Evangile selon saint Luc1,26-38)

25 mars, 2019

http://www.umanesimocristiano.org/it/details-articles/l%E2%80%99annunciazione-del-signore/25796458/

fr Annunciazione-Gudo-Reni-696x406

L’ANNONCIATION DU SEIGNEUR (De l’Evangile selon saint Luc1,26-38)

(traduction Google de l’italien)

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En ce momentlà, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. La vierge s’appelait Maria. Entrant en elle, il dit: « Rallégrati, plein de grâce: le Seigneur est avec toi ».
À ces mots, elle était très contrariée et se demandait quel sens avait une telle salutation. L’ange lui dit: « Ne crains pas, Marie, parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et voici, tu concevras un enfant, tu l’accoucheras et tu l’appelleras Jésus. Il sera grand et il sera appelé Fils du Très Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père et régnera à jamais sur la maison de Jacob et son royaume n’aura pas de fin « .
Puis Marie dit à l’ange: « Comment cela se passera-t-il, car je ne connais personne? » L’ange a répondu: « Le Saint-Esprit viendra sur vous et la puissance du Très Haut vous couvrira de son ombre. Celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu, et voici Elisabeth, votre parente, a elle aussi conçu un fils dans sa vieillesse, et c’est le sixième mois pour elle, qui s’appelait stérile: rien n’est impossible à Dieu ».
Alors Marie a dit: « Voici la servante du Seigneur: que cela soit fait pour moi selon ta parole ». Et l’ange se détourna d’elle.

Oujourd’hui les yeux de tout le tour de Nazareth Eglise.
Comment tomber amoureux de la scène de l’Annonciation!
Marie est réunie dans la prière … elle applique toutes ses facultés à la conversation avec Dieu: dans la prière, elle connaît la Volonté divine; et avec la prière il en fait la vie de sa vie.
Aujourd’hui, les yeux de toute l’Église sont tournés vers Nazareth.
L’annonciation, relatée au début de l’évangile de saint Luc, est un événement humble et caché: personne ne l’a vue, personne ne l’a connu, sinon Marie, mais en même temps décisive pour l’histoire de l’humanité.
Saint Augustin a écrit: «Il a choisi la mère qu’il avait créée; il a créé la mère qu’il avait choisie  » (voir Sermo 69, 3, 4).
L’Incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne et Marie y occupe une place de premier ordre. Pour cette raison, en contemplant le Mystère de l’Incarnation, nous ne pouvons pas ne pas tourner nos yeux vers elle, nous émerveiller, nous remercier et aimer pour voir comment, en entrant dans le monde, elle a voulu compter sur le libre consentement d’une de ses créatures. . Ce n’est que lorsque la Vierge a répondu à l’ange: «Je suis ici la servante du Seigneur; fais-le pour moi selon ta parole  » ( Lc 1,38), à partir de ce moment, la Parole éternelle du Père a commencé son existence humaine dans le temps.
Pour comprendre ce qui s’est passé à Nazareth il y a deux mille ans, nous devons revenir à la lecture de la Lettre aux Hébreux. Ce texte nous permet d’écouter une conversation entre le Père et le Fils sur le plan de Dieu de toute éternité. «Vous ne vouliez ni sacrifice ni offre, un corps à la place m’a préparé. Vous n’avez pas aimé les holocaustes ou les sacrifices pour le péché. Alors je dis: Voici, je viens faire ta volonté, ô Dieu  » (10: 5-7). La Lettre aux Hébreux nous dit que, obéissant à la volonté du Père, la Parole éternelle vient parmi nous pour offrir le sacrifice qui dépasse tous les sacrifices offerts dans l’Alliance précédente. C’est le sacrifice éternel et parfait qui rachète le monde.
Quand la Vierge a dit son « oui » à l’ annonce de l’Ange, Jésus a été conçu et avec lui a commencé la nouvelle ère de l’histoire, qui serait alors sanctionnée dans la Pâque comme « une nouvelle et éternelle alliance ». En réalité, le « oui » de Marie est le reflet parfait de celui du Christ lui-même lorsqu’il est entré dans le monde, comme l’écrit la Lettre aux Hébreux interprétant le Psaume 39 : « Voici, je viens – à cause de moi, cela est écrit dans le rouleau du livre – faire ta volonté, ô Dieu  » (He 10: 7).
L’obéissance du Fils se reflète dans l’obéissance de la Mère et ainsi, pour la rencontre de ces deux « oui », Dieu fut capable d’assumer un visage d’homme. C’est pourquoi l’Annonciation est aussi une célébration christologique, car elle célèbre un mystère central du Christ: son incarnation.
« Me voici, je suis la servante du Seigneur, que cela me soit fait selon votre Parole ».
Comment cela se passera-t-il si je ne connais pas d’homme? (Lc 1:34).
Marie est une créature privilégiée dans l’histoire du salut: en elle le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous (Jn 1,14). Il était pourtant un témoin discret, qui savait rester caché; il n’a pas aimé recevoir des éloges, car il n’aspirait pas à sa propre gloire.
Notre-Dame écoute attentivement ce que le Seigneur lui demande, réfléchit sur ce qu’elle ne comprend pas, demande ce qu’elle ne sait pas. Ensuite, il se consacre totalement à l’accomplissement de la volonté divine: « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait ce que tu as dit ». N’est-ce pas merveilleux?
Marie Très Sainte, enseignante de toutes nos actions, nous enseigne ainsi que l’obéissance à Dieu n’est pas une servilité, elle ne soumet pas la conscience: elle nous pousse dans nos profondeurs à découvrir la liberté des enfants de Dieu.
Le pape Benoît XVI dans la basilique de l’Annonciation du 14 mai 2009 a déclaré: « L’histoire de l’Annonciation illustre l’extraordinaire bonté de Dieu . Réfléchir sur ce joyeux mystère nous donne l’espoir, l’espoir certain que Dieu continuera à diriger notre histoire, à agir avec puissance créatrice pour atteindre les objectifs qui semblent impossibles au calcul humain. Cela nous met au défi de nous ouvrir à l’action transformante de l’Esprit Créateur qui nous rend nouveaux, nous unit avec Lui et nous remplit de sa vie. Il nous invite, avec une gentillesse exquise, à lui permettre de vivre en nous, d’accepter la Parole de Dieu dans nos cœurs, nous permettant de lui répondre avec amour et de nous aimer les uns les autres « . Que demandons-nous à la mère de Dieu aujourd’hui?
Quand Paul VI a visité les lieux de l’annonciation à Nazareth, il l’a appelé « L’école de l’Évangile ». Et il a ajouté: « Ici, on apprend à observer, à écouter, à méditer, à pénétrer dans le sens si profond et mystérieux de cette apparition très simple, très humble et magnifique » (5 janvier 1964).
Aujourd’hui, nous louons la Sainte Vierge pour sa foi et, avec Sainte Elisabeth, nous lui disons également: « Heureuse celle qui a cru » ( Lc 1 , 45) . Comme l’a dit saint Augustin, Marie a conçu le Christ d’abord dans son cœur avec la foi, laquelle dans son ventre; Marie a cru et a accompli en elle ce qu’elle croyait (voir Sermo 215, 4: PL 38.1074).
Prions le Seigneur pour augmenter notre foi, pour la rendre active et fructueuse dans l’amour. Demandons-lui de pouvoir, comme Marie, accueillir la Parole de Dieu dans nos cœurs et la pratiquer avec docilité et constance. Demandons à Marie un grand renouveau de foi, un profond renouveau de foi: une profession consciente et courageuse du Credo. Que la Vierge Mère nous obtienne de Celui qui s’est incarné dans son ventre pour son fiat généreux dans l’ Annonciation le chemin de l’obéissance humble et joyeuse à l’Évangile.

PAUL DE TARSE ET MARIE DE NAZARETH DE STEFANO DE FIORES, SMM

11 février, 2019

http://www.stpauls.it/madre/1003md/1003md08.htm

fr en La Vierge et l'enfant

La Vierge et l’Enfant

PAUL DE TARSE ET MARIE DE NAZARETH DE STEFANO DE FIORES, SMM

(traduction Google de l’italien)

Dans ce texte, un vrai sage, la doctrine de l’apôtre pour la mariologie est abordée.
Il est rare de trouver la combinaison de Paul de Tarse et de Marie de Nazareth, deux figures bibliques sans lien évident ou référence nécessaire. Il suffit de consulter le Dictionnaire de Paul et ses lettres (GF Hawthorne, CR Martin et D. Reid, édité par R. Penna, San Paolo 2000, p. 1886, 61,97 €), pour se rendre compte que le nom de Marie est complètement ignorée, même en tant que femme qui a engendré le Fils de Dieu (Gal 4: 4), une étape est même omise dans la Lettre aux Galates.
À première vue, il semble qu’en réalité, il n’ya rien de commun entre les deux personnalités de l’Église primitive. Paul est le missionnaire théologique, l’apôtre des peuples et le représentant d’un christianisme libre de la loi de Moïse et ouvert à l’hellénisme; Marie est une femme très estimée en tant que mère du Christ, mais professant, comme Pierre et Jacques, un judéo-christianisme fidèle aux exigences légales en vigueur dans la communauté de Jérusalem.
Pourtant, le lien entre Paul et Marie existe, puisque nous devons à l’apôtre le premier texte du Nouveau Testament où nous parlons du Christ comme « né d’une femme » (Ga 4: 4). En réfléchissant au plan du salut et en particulier à l’incarnation, Paul ne peut s’empêcher de se référer à cette femme d’Israël qui a généré le Messie.
Le cadre normatif pour l’annonce de Marie dans l’Église. Comme on le sait, les discours kérygmatiques de Pierre (Actes 2: 14-39; 3.12-26; 4.12-12; 5.29-32; 10.34-46) et de Paul (Actes 13: 16- 30; 17,22-31), visent à communiquer le contenu essentiel de l’histoire du salut: le Christ mort et ressuscité. Une seule fois, on fait référence à l’activité de guérison et d’exorcisation de Jésus après le baptême de Jean (Actes 10:38) et une seule fois est mentionnée la descendance davidique de Christ: « D’après sa lignée [David], conformément à la promesse, Dieu a amené un sauveur en Israël « (Actes 13:23).
Dans cette première phase, Maria n’est jamais nommée. La raison de ce silence sur la mère de Jésus est compréhensible: cela fait partie du silence plus général qui entoure toute l’histoire du Christ (qui fera l’objet d’une attention particulière de la part des évangélistes), car le centre d’intérêt des apôtres est: l’annonce du mystère pascal.
Paul brise le silence sur l’offrande de Marie dans Gal 4.4, le plus ancien témoignage marial du Nouveau Testament, qui remonte à 49 ans ou tout au plus à 57 ans après le Christ, soit vingt ans après l’Ascension.
L’occasion de la lettre aux Galates est l’infiltration de chrétiens judaïsants dans les communautés de Galatie, en Asie Mineure (Turquie actuelle), qui ont enseigné la validité de la loi juive qui n’a pas été abolie par le Christ. À ces derniers, il oppose son Évangile, c’est le salut par la foi en Christ. En tant que théologien authentique, Paul pose le dilemme suivant: qui nous sauve, Christ ou la loi?Si le salut vient de la loi, alors « Christ est mort en vain » (Gal 2, 21). Mais si Christ est le sauveur, la loi perd alors sa fonction et sa nécessité, de sorte que le peuple puisse croire et se faire baptiser sans passer de l’obéissance aux prescriptions de la mosaïque. Avec cette solution, qui rassemble l’accord des apôtres et des communautés, le christianisme cesse d’être un simple groupe juif (tout en maintenant sa foi monothéiste et sa profonde spiritualité) pour devenir une communauté universelle.
Dans ce contexte controversé contre les judaïsants, Paul introduit le texte de grand intérêt christologique dans lequel il mentionne « de manière tangentielle et anonyme » de Marie, la « femme » de laquelle est né Jésus: « Quand la plénitude du temps arriva, Dieu envoya son Fils, né d’une femme née sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi, afin que nous puissions recevoir l’adoption en tant que fils « (Ga 4: 4).
Malgré sa brièveté , le texte est considéré comme le plus grand intérêt marial, presque « un mariologie dans l’œuf », comme « noyau germinale » ouvert « à l’acquisition ultérieure du Nouveau Testament. »
L’historien des dogmes mariaux, Georg Söll, vient d’affirmer: « Du point de vue dogmatique, la déclaration de Gal 4,4 est le texte mariologique le plus significatif du NT, même si son importance n’a pas été pleinement ressentie par certains théologiens aujourd’hui. Avec Paolo commence l’engagement de la mariologie avec la christologie, précisément à travers l’attestation de la maternité divine de Marie et la première intuition d’une considération historique-salvifique de son sens ».
L’ importance du texte paulinien est donnée par le fait qu’il a une structure trinitaire et historique-salvifique.
Paul fait clairement référence au système d’envoi . Le sujet de la phrase est le Père, qui détermine la plénitude du temps, c’est-à-dire le moment propice au salut après la période de sujétion et de maturation (Gal 4: 1-2), et décide de l’envoi de son Fils. Ceux – ci, l’ ordre préexistant à envoyer, est dans le temps selon deux méthodes et les objectifs intimement liés et en face: né dans un état fragile ( né de la femme ) l’ esclavage edi ( né sous la loi ) en vue de la libération de l’ esclavage ( pour racheter ceux qui étaient sous la loi ) et du don de filiation divine rendu possible par l’Esprit (pourquoi nous avons reçu l’adoption d’un enfant , Gal 4,6).
Marie est la femme qui insère le Fils de Dieu dans l’histoire dans un état d’abaissement, mais elle se situe dans la plénitude du temps et se trouve impliquée dans le plan historique et salvifique de la transformation des hommes en fils de Dieu.
Dans les deux versets (Gal 4: 4-6), les personnes de la Trinité sont présentes dans un horizon historique salvifique, afin que nous puissions constater à juste titre que la femme dont est né le Christ est incompréhensible en dehors de sa relation avec les trois personnes divines et avec l’histoire du salut.
Le « mystère » de la femme dans Gal 4: 4f est totalement inséré dans un plan christologique-trinitaire-ecclésial et placé comme une garantie de la liberté effective des enfants de Dieu.
La femme, dont le nom n’est pas mentionné, est entièrement au service de l’événement salvifique qui engage toute la Trinité et profite à tous les hommes.
Nous pourrions dire que Marie est impliquée dans le « complot » de Dieu, mieux dans son « dessein » mystérieux et surprenant, pour le salut des êtres humains: « [Marie] est-elle qui porte Jésus-Christ en elle; mais il ne veut pas le garder pour lui-même, car c’est finalement celui qui l’amène au monde: en ce sens, il participe – comme l’Église – à ce qu’on pourrait appeler le « complot » de Dieu pour sauver le monde, et il peut être célébré comme celui qui il a introduit secrètement le Christ parmi les hommes, en qui le royaume de Dieu est présent ».
Le genre paradoxal pour parler de la mère du Christ. Dans la même étape courte de Gal 4.4 Paul utilise le sexe paradoxale, qui lui est cher (1 Co 1,21 à 31; 2 Co 5,21; 8,9; Rm 8,3 à 4), en mettant la réalité ensemble mixte ( paradoxe , du grec pará dóxa = à côté de l’opinion ): esclavage-rédemption, fragilité-filiation divine. Il existe en fait une relation antithétique entre la manière dont le Fils de Dieu se présente au monde et le but de sa venue.
En pratique, Paul applique à l’envoi de la Parole dans la condition humaine la loi historique et salvifique de l’ abaissement de l’exaltation qui lie la première alliance au Testament définitif.
Le renversement du destin est le message du livre d’Esther, où il est intronisé et répudié par Vasti, Mardochée est exalté et Amman assassiné. C’est surtout chez le Serviteur de JHWH que l’antithèse d’ abaissement-exaltation est réalisée : il est humilié par la persécution et la souffrance, mais est ensuite « exalté et grandement élevé » (Is 50: 6, 52, 13).
Lorsque la communauté chrétienne cherche un principe qui rend compréhensible l’histoire de Jésus, elle le trouve dans le schéma du juste souffrant et exalté. Dans cette ligne, il y a le célèbre hymne christologique pré-paulien de Phil 2,6-11, où nous passons de la phase d’humiliation qui atteint son apogée dans la mort de la croix à l’exaltation de Jésus en tant que Seigneur.
En ce qui concerne le texte de Paul, certaines questions se posent spontanément: comment le Christ « soumis à la loi » peut-il libérer ceux qui attendent d’être libérés? Et comment une « femme née », comme tous les êtres humains, peut-elle conférer la dignité d’enfants de Dieu?
Paul ne dissout pas ces énigmes, mais laisse ouvert le discours sur la façon dont le Christ vient au monde (par exemple, virginal et la puissance de l’Esprit , comme spécifié par les évangiles de l’enfance) ou est soumis à la loi (c’est-à-dire volontairement , sans être nécessaire). Le discours reste également ouvert sur le moment où il passera de l’humiliation à l’exaltation; un tel passage se produira sûrement pour Paul dans le mystère pascal, mais dans le passage de Gal 4,4, il reste implicite.
M air est lié à la kénose du Fils , c’est-à-dire à son incarnation dans un état de vide et de faiblesse, dont elle devient un élément indispensable.
Quatre siècles plus tard, Augustin reconnaîtra à Marie la mère de la « faiblesse » du Christ, « pas de sa divinité », l’ayant engendrée dans la condition humaine. De plus, les études bibliques et théologiques du XXe siècle relativisent la Vierge de Nazareth dans l’histoire spirituelle de son petit peuple, méprisé et piétiné par les grandes puissances. Elle fait partie des « pauvres de JHWH », le sommet spirituel d’Israël, en tant que femme à l’écoute de Dieu qui se révèle, à qui elle se donne totalement.
Bien qu’elle ait généré le Seigneur de l’univers, elle mène une vie sans privilèges terrestres, dans des situations de pauvreté et d’absence de pouvoir et d’influence. Sa kénose suprême est atteinte au Calvaire lorsqu’il éprouve l’épée de douleur. Cependant, le principe kénotique « serait incomplet et incomplet s’il n’était pas attribué à la Mère de Jésus, mais aussi à sa conséquence nécessaire qui est l’exaltation ».
L à kénose du Christ, qui participe Maria, n’est pas que le premier panneau d’un diptyque qui prévoit également l’état glorifié des deux. Theologumeno historique-salvifique de l’abaissement-exaltation que la Vierge applique à son affaire dans le Magnificat(Lc 1,47-48), peut aujourd’hui se traduire par marginalisation-promotion, passivité-insertion active dans l’histoire, vide des valeurs-plénitude de sens: Dieu a transformé son insignifiance en un moment de salut messianique. L’image kénotique de Marie contrebalance sa tendance glorifiante, qui l’a privée de sa consistance concrète en tant que femme insérée dans l’histoire du judaïsme, atteignant une certaine déshumanisation de sa silhouette.

Stefano De Fiores, smm

2 FÉVRIER – PRÉSENTATION DU SEIGNEUR

1 février, 2019

https://justmehomely.wordpress.com/2012/03/19/february-2-presentation-of-the-lord/

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Beato Angelico

2 FÉVRIER – PRÉSENTATION DU SEIGNEUR

(traduction Google de l’anglais)

MAL 3: 1-4; HE 2: 14-18; LUC 2: 22-40 (2: 22-32)

La présentation au temple

Nous célébrons chaque année la fête des mères (tous les 2 e dimanche de mai) et la Fête des Pères (tous les 3 e dimanche de Juin). Mais pourquoi n’avons-nous pas la fête des parents où nous célébrons père et mère ensemble en couple?
Nous célébrons aujourd’hui la fête de la présentation du Seigneur dans le temple. Et pour moi, cela peut être une bonne journée pour se concentrer sur les deux parents ensemble. À l’image de Joseph et de Marie présentant Jésus au Temple, nous avons un merveilleux modèle de mari et femme unis pour pratiquer la foi et élever leur enfant dans la foi. Dans l’évangile d’aujourd’hui, les deux parents de Jésus, ensemble, ils font le long voyage jusqu’à Jérusalem pour présenter leur enfant premier-né au Temple, comme le veut la loi de Dieu. La loi de Moïse exige que chaque premier-né du peuple d’Israël soit offert à Dieu, car Dieu avait tué le premier-né des Égyptiens, mais avait épargné ceux des Israélites lorsqu’il avait libéré Israël de l’esclavage. Chaque premier-né des Israélites était donc un mémorial de ce grand événement de l’histoire d’Israël.
Je suis sûr que c’est la première fois que l’enfant Jésus entre dans son temple. Et sa présence dans le temple fait une différence en particulier sur Siméon et Anna. C’est parce que sa présence vaut la peine de mourir. Il suffit de regarder Siméon, il était prêt à mourir non pas à cause de la vieillesse, mais à cause de sa rencontre avec Jésus qui a simplement complété et satisfait toutes ses aspirations. Pour Siméon, seul Jésus satisfait.
J’ai lu l’histoire d’un jeune garçon aussi vilain que possible. Il avait déjà été transféré d’une école à l’autre pour l’aider dans les interventions formatrices offertes par les différentes écoles, mais en vain. Finalement, ses parents l’ont transféré dans une école catholique. Et voilà que le garçon a changé le premier jour. Quand on lui a demandé pourquoi son attitude avait soudainement changé, le garçon a répondu: «Quand j’ai vu cet homme cloué sur la croix sur tous les murs de ma nouvelle école, j’ai compris que c’était vraiment une affaire. C’était comme si on me disait toujours: ‘Sois sage ou autre…’ ‘
Quoi qu’il en soit, la présence du Christ crucifié a changé le garçon, mais pour une mauvaise raison. Mais si Dieu est toujours devant nous ou présent en nous, cela ferait-il une grande différence sur la façon dont nous faisons les choses?
En réalité, nous ne célébrons pas seulement la fête de la présentation du Seigneur. En célébrant cette fête, nous célébrons également deux autres occasions: la purification de la Bienheureuse Vierge Marie et la Candelaria. En cette fête de la présentation, nous célébrons également la purification de la Bienheureuse Vierge Marie. En réalité, elle n’est pas soumise à la loi de purification, mais la dévotion et le zèle d’honorer Dieu par toutes les observances prescrites par Sa loi ont incité Marie à accomplir cet acte de religion. La loi de Moïse stipulait qu’après l’accouchement, une femme devait rester pendant un certain temps, elle était dite impure par la loi, période pendant laquelle elle ne devait pas apparaître en public. Ce terme était de quarante jours après la naissance d’un fils, et le double de ce temps pour une fille. Quand le terme a expiré, la mère devait apporter au Temple un agneau et un jeune pigeon ou tourterelle en guise d’offrande à Dieu. Ceux-ci étant sacrifiés au Dieu Tout-Puissant par le prêtre, elle fut purifiée de l’impureté légale et rétablie dans ses privilèges antérieurs. Une colombe était requise de tous comme offrande pour le péché, riche ou pauvre; mais comme les dépenses d’un agneau étaient peut-être trop élevées pour les pauvres, ceux-ci ont été autorisés à lui substituer une seconde colombe. Les Écritures nous ont dit que tel était le cas de la Sainte Famille (v. 24).
Nous célébrons également la fête de la Candelaria lors de la célébration de la présentation du Seigneur. Les bougies sont bénies en ce jour commémorant les paroles de Saint Siméon concernant Christ. Siméon appelle Jésus la Lumière et chante de joie: «Mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé à la vue de tous les peuples, une lumière pour la révélation des nations et la gloire de ton peuple Israël» (vv. 30-32). . Dans le passé, les bougies étaient bénies et portées en procession, ce qui signifiait l’entrée de Jésus en tant que lumière du monde. La lumière est symbolisée par les bougies que nous utilisons à la messe, en particulier la bougie de Pâques, la bougie de Noël et la bougie de baptême. Toutes ces bougies représentent l’amour, la chaleur et la joie du Christ. Nous sommes aussi appelés à être les bougies du Christ.
Nous commémorons aujourd’hui trois grands événements: la Présentation du Seigneur, la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie et la Candelaria. Soyons plus comme Siméon et Anna. Soyons joyeux et annonçons au monde que Jésus-Christ est la lumière qui éclaire nos vies. Efforçons-nous également d’imiter l’humilité de la Mère de Dieu toujours bénie, en nous rappelant que l’humilité est la voie qui mène à une paix durable et nous rapproche de Dieu, qui donne sa grâce aux humbles.

Notre Dame de Guadalupe, lien vers un site (je ne peux pas faire plus)

12 décembre, 2018

VirgendeGuadalupe.encuentra.com_.int_

 

http://www.spiritualite2000.com/2014/12/notre-dame-de-guadalupe-2/

BENOÎT XVI – SOLENNITÉ DE L’IMMACULÉE CONCEPTION (2w005)

7 décembre, 2018

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2005/documents/hf_ben-xvi_hom_20051208_anniv-vat-council.html

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CHAPELLE PAPALE POUR LE 40 ANNIVERSAIRE DE LA CLÔTURE DU CONCILE VATICAN II

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

SOLENNITÉ DE L’IMMACULÉE CONCEPTION

Jeudi 8 décembre 2005

Chers frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et soeurs,

Il y a quarante ans, le 8 décembre 1965, sur l’esplanade de la Basilique Saint-Pierre, le Pape Paul VI concluait solennellement le Concile Vatican II. Il avait été inauguré, selon la volonté de Jean XXIII, le 11 octobre 1962, qui était alors la fête de la Maternité de Marie, et il fut conclu le jour de l’Immaculée. Un cadre marial entoure le Concile. En réalité, il s’agit de beaucoup plus qu’un cadre: c’est une orientation de tout son chemin. Il nous renvoie, comme il renvoyait alors les Pères du Concile, à l’image de la Vierge à l’écoute, qui vit dans la Parole de Dieu, qui conserve dans son coeur les paroles qui viennent de Dieu et, les rassemblant comme dans une mosaïque, apprend à les comprendre (cf. Lc 2, 19.51); il nous renvoie à la grande Croyante qui, pleine de confiance, se remet entre les mains de Dieu, s’abandonnant à sa volonté; il nous renvoie à l’humble Mère qui, lorsque la mission de son Fils l’exige, s’efface et, dans le même temps, à la femme courageuse qui, alors que les disciples s’enfuient, demeure au pied de la croix. Paul VI, dans son discours à l’occasion de la promulgation de la Constitution, conciliaire sur l’Eglise, avait qualifié Marie de « tutrix huius Concilii » – « protectrice de ce Concile » (cf. Oecumenicum Concilium Vaticanum II, Constitutiones Decreta Declarationes, Cité du Vatican 1966, p. 983) et, à travers une allusion au récit de la Pentecôte rapporté par Luc (Ac 1, 12-14), il avait dit que les Pères s’étaient réunis dans la salle du Concile « cum Maria, Matre Iesu » et que, également en son nom, ils en seraient à présent sortis (p. 985).
Dans ma mémoire demeure inscrit de manière indélébile le moment où, en entendant ses paroles: « Mariam Sanctissimam declaramus Matrem Ecclesiae » – « Nous déclarons la Très Sainte Vierge Marie Mère de l’Eglise », les Pères se levèrent spontanément de leurs chaises et applaudirent debout, rendant hommage à la Mère de Dieu, à notre Mère, à la Mère de l’Eglise. De fait, à travers ce titre, le Pape résumait la doctrine mariale du Concile et donnait la clef pour sa compréhension. Marie n’a pas seulement un rapport singulier avec le Christ, le Fils de Dieu qui, comme homme, a voulu devenir son fils. Etant totalement unie au Christ, elle nous appartient également totalement. Oui, nous pouvons dire que Marie est proche de nous comme aucun autre être humain, car le Christ est homme pour les hommes et tout son être est une « présence pour nous ». Le Christ, disent les Pères, en tant que Tête, est inséparable de son Corps qui est l’Eglise, formant avec celle-ci, pour ainsi dire, un unique sujet vivant. La Mère du Chef est également la Mère de toute l’Eglise; elle est, pour ainsi dire, totalement expropriée d’elle-même; elle s’est entièrement donnée au Christ et, avec Lui, elle nous est donnée en don à tous. En effet, plus la personne humaine se donne, plus elle se trouve elle-même.
Le Concile entendait nous dire cela: Marie est tellement liée au grand mystère de l’Eglise qu’elle et l’Eglise sont inséparables, tout comme sont inséparables le Christ et elle. Marie reflète l’Eglise, elle l’anticipe dans sa personne, et, dans tous les épisodes douloureux qui frappent l’Eglise qui souffre et qui oeuvre, elle reste toujours l’étoile du salut. C’est elle qui est son centre véritable en qui nous avons confiance, même si bien souvent, ce qui est autour pèse sur notre âme. Le Pape Paul VI, dans le contexte de la promulgation de la Constitution sur l’Eglise, a mis tout cela en lumière à travers un nouveau titre profondément enraciné dans la Tradition, précisément dans l’intention d’illuminer la structure intérieure de l’enseignement sur l’Eglise développé au cours du Concile. Le Concile Vatican II devait s’exprimer sur les composantes institutionnelles de l’Eglise: sur les Evêques et sur le Pontife, sur les prêtres, les laïcs et les religieux dans leur communion et dans leurs relations; il devait décrire l’Eglise en chemin, « qui enferme des pécheurs dans son propre sein, et est donc à la fois sainte et appelée à se purifier… » (Lumen gentium, n. 8). Mais cet aspect « pétrinien » de l’Eglise est inclu dans l’aspect « marial ». En Marie, l’Immaculée, nous rencontrons l’essence de l’Eglise d’une manière qui n’est pas déformée. Nous devons apprendre d’elle à devenir nous-mêmes des « âmes ecclésiales », comme s’exprimaient les Pères, pour pouvoir nous aussi, selon la parole de saint Paul, nous présenter « immaculés » devant le Seigneur, tels qu’Il nous a voulus dès le commencement (Col 1, 321; Ep 1, 4).
Mais à présent nous devons nous demander: Qu’est-ce que signifie « Marie l’Immaculée »? Ce titre a-t-il quelque chose à nous dire? La liturgie d’aujourd’hui éclaire pour nous le contenu de cette parole à travers deux grandes images. Il y a tout d’abord le récit merveilleux de l’annonce à Marie, la Vierge de Nazareth, de la venue du Messie. Le salut de l’Ange est tissé de fils de l’Ancien Testament, en particulier du prophète Sophonie. Celui-ci fait voir que Marie, l’humble femme de province qui est issue d’une lignée sacerdotale et qui porte en elle le grand patrimoine sacerdotal d’Israël, est « le saint reste » d’Israël auquel les prophètes, au cours de toutes les périodes de douleurs et de ténèbres, ont fait référence. En elle est présente la véritable Sion, celle qui est pure, la demeure vivante de Dieu. En elle demeure le Seigneur, en elle il trouve le lieu de Son repos. Elle est la maison vivante de Dieu, qui n’habite pas dans des édifices de pierre, mais dans le coeur de l’homme vivant. Elle est le germe qui, dans la sombre nuit d’hiver de l’histoire, jaillit du tronc abattu de David. En elle s’accomplit la parole du Psaume: « La terre a donné son fruit » (67, 7). Elle est le surgeon, duquel dérive l’arbre de la rédemption et des rachetés. Dieu n’a pas essuyé un échec, comme il pouvait sembler au début de l’histoire avec Adam et Eve, ou bien au cours de l’exil à Babylone, et comme il semblait à nouveau à l’époque de Marie, quand Israël était devenu un peuple sans importance dans une région occupée, avec bien peu de signes reconnaissables de sa sainteté. Dieu n’a pas failli. Dans l’humilité de la maison de Nazareth vit l’Israël saint, le reste pur. Dieu a sauvé et sauve son peuple. Du tronc abattu ressurgit à nouveau son histoire, devenant une nouvelle force vive qui oriente et envahit le monde. Marie est l’Israël saint; elle dit « oui » au Seigneur, se met pleinement à sa disposition et devient ainsi le temple vivant de Dieu.
La deuxième image est beaucoup plus difficile et obscure. Cette métaphore, tirée du Livre de la Genèse, nous parle à partir d’une grande distance historique, et ne peut être éclaircie qu’avec beaucoup de peine; ce n’est qu’au cours de l’histoire qu’il a été possible de développer une compréhension plus profonde de ce qui y est référé. Il est prédit qu’au cours de toute l’histoire, la lutte entre l’homme et le serpent se poursuivra, c’est-à-dire entre l’homme et les puissances du mal et de la mort. Cependant, il est également préannoncé que « la lignée » de la femme vaincra un jour et écrasera la tête du serpent, de la mort; il est préannoncé que la lignée de la femme – et en elle la femme et la mère elle-même – vaincra et qu’ainsi, à travers l’homme, Dieu vaincra. Si nous nous mettons à l’écoute de ce texte avec l’Eglise croyante et en prière, alors nous pouvons commencer à comprendre ce qu’est le péché originel, le péché héréditaire, et aussi ce que signifie être sauvergardé de ce péché héréditaire, ce qu’est la rédemption.
Quelle est la situation qui nous est présentée dans cette page? L’homme n’a pas confiance en Dieu. Tenté par les paroles du serpent, il nourrit le soupçon que Dieu, en fin de compte, ôte quelque chose à sa vie, que Dieu est un concurrent qui limite notre liberté et que nous ne serons pleinement des êtres humains que lorsque nous l’aurons mis de côté; en somme, que ce n’est que de cette façon que nous pouvons réaliser en plénitude notre liberté. L’homme vit avec le soupçon que l’amour de Dieu crée une dépendance et qu’il lui est nécessaire de se débarasser de cette dépendance pour être pleinement lui-même. L’homme ne veut pas recevoir de Dieu son existence et la plénitude de sa vie. Il veut puiser lui-même à l’arbre de la connaissance le pouvoir de façonner le monde, de se transformer en un dieu en s’élevant à Son niveau, et de vaincre avec ses propres forces la mort et les ténèbres. Il ne veut pas compter sur l’amour qui ne lui semble pas fiable; il compte uniquement sur la connaissance, dans la mesure où celle-ci confère le pouvoir. Plutôt que sur l’amour, il mise sur le pouvoir, avec lequel il veut prendre en main de manière autonome sa propre vie. Et en agissant ainsi, il se fie au mensonge plutôt qu’à la vérité et cela fait sombrer sa vie dans le vide, dans la mort. L’amour n’est pas une dépendance, mais un don qui nous fait vivre. La liberté d’un être humain est la liberté d’un être limité et elle est donc elle-même limitée. Nous ne pouvons la posséder que comme liberté partagée, dans la communion des libertés: ce n’est que si nous vivons d’une juste manière, l’un avec l’autre et l’un pour l’autre, que la liberté peut se développer. Nous vivons d’une juste manière, si nous vivons selon la vérité de notre être, c’est-à-dire selon la volonté de Dieu. Car la volonté de Dieu ne constitue pas pour l’homme une loi imposée de l’extérieur qui le force, mais la mesure intrinsèque de sa nature, une mesure qui est inscrite en lui et fait de lui l’image de Dieu, et donc une créature libre. Si nous vivons contre l’amour et contre la vérité – contre Dieu -, alors nous nous détruisons réciproquement et nous détruisons le monde. Alors nous ne trouvons pas la vie, mais nous faisons le jeu de la mort. Tout cela est raconté à travers des images immortelles dans l’histoire de la chute originelle et de l’homme chassé du Paradis terrestre.
Chers frères et soeurs! Si nous réfléchissons sincèrement sur nous et sur notre sur histoire, nous constatons qu’à travers ce récit est non seulement décrite l’histoire du début, mais l’histoire de tous les temps, et que nous portons tous en nous une goutte du venin de cette façon de penser illustrée par les images du Livre de la Genèse. Cette goutte de venin, nous l’appelons péché originel. Précisément en la fête de l’Immaculée Conception apparaît en nous le soupçon qu’une personne qui ne pèche pas du tout est au fond ennuyeuse; que quelque chose manque à sa vie: la dimension dramatique du fait d’être autonomes; qu’être véritablement hommes comprenne également la liberté de dire non, de descendre au fond des ténèbres du péché et de vouloir agir tout seuls; que ce n’est qu’alors que l’on peut exploiter totalement toute l’ampleur et la profondeur du fait d’être des hommes, d’être véritablement nous-mêmes; que nous devons mettre cette liberté à l’épreuve, également contre Dieu, pour devenir en réalité pleinement nous-mêmes. En un mot, nous pensons au fond que le mal est bon, que nous avons au moins un peu besoin de celui-ci pour faire l’expérience de la plénitude de l’être. Nous pensons que Méphistophélès – le tentateur – a raison lorsqu’il dit être la force « qui veut toujours le mal et qui accomplit toujours le bien » (J.W. v. Goethe, Faust I, 3). Nous pensons que traiter un peu avec le mal, se réserver un peu de liberté contre Dieu est au fond un bien, et peut-être même nécessaire.
Cependant, en regardant le monde autour de nous, nous pouvons voir qu’il n’en est pas ainsi, c’est-à-dire que le mal empoisonne toujours, il n’élève pas l’homme, mais l’abaisse et l’humilie, il ne le rend pas plus grand, plus pur et plus riche, mais il lui cause du mal et le fait devenir plus petit. C’est plutôt cela que nous devons apprendre le jour de l’Immaculée: l’homme qui s’abandonne totalement entre les mains de Dieu ne devient pas une marionnette de Dieu, une personne consentante ennuyeuse; il ne perd pas sa liberté. Seul l’homme qui se remet totalement à Dieu trouve la liberté véritable, l’ampleur vaste et créative de la liberté du bien. L’homme qui se tourne vers Dieu ne devient pas plus petit, mais plus grand, car grâce à Dieu et avec Lui, il devient grand, il devient divin, il devient vraiment lui-même. L’homme qui se remet entre les mains de Dieu ne s’éloigne pas des autres en se retirant dans sa rédemption en privé; au contraire, ce n’est qu’alors que son coeur s’éveille vraiment et qu’il devient une personne sensible et donc bienveillante et ouverte.
Plus l’homme est proche de Dieu et plus il est proche des hommes. Nous le voyons en Marie. Le fait qu’elle soit totalement auprès de Dieu est la raison pour laquelle elle est également si proche de tous les hommes. C’est pourquoi elle peut être la Mère de toute consolation et de toute aide, une Mère à laquelle devant chaque nécessité quiconque peut oser s’adresser dans sa propre faiblesse et dans son propre péché, car elle comprend tout et elle est pour tous la force ouverte de la bonté créatrice. C’est en Elle que Dieu imprime son image, l’image de Celui qui suit la brebis égarée jusque dans les montagnes et parmi les épines et les ronces des péchés de ce monde, se laissant blesser par la couronne d’épine de ces péchés, pour prendre la brebis sur ses épaules et la ramener à la maison. En tant que Mère compatissante, Marie est la figure anticipée et le portrait permanent de son Fils. Nous voyons ainsi que même l’image de la Vierge des Douleurs, de la Mère qui partage la souffrance et l’amour, est une véritable image de l’Immaculée. Son coeur, grâce au fait d’être et de ressentir avec Dieu, s’est agrandi. En Elle, la bonté de Dieu s’est beaucoup approchée et s’approche beaucoup de nous. Ainsi Marie se trouve devant nous comme signe de réconfort, d’encouragement, d’espérance. Elle s’adresse à nous en disant: « Aie le courage d’oser avec Dieu! Essaye! N’aie pas peur de Lui! Aie le courage de risquer avec la foi! Aie le courage de risquer avec la bonté! Aie le courage de risquer avec le coeur pur! Engage-toi avec Dieu, tu verras alors que c’est précisément grâce à cela que ta vie deviendra vaste et lumineuse, non pas ennuyeuse, mais pleine de surprises infinies, car la bonté infinie de Dieu ne se tarit jamais! »
En ce jour de fête, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour le grand signe de sa bonté qu’il nous a donné en Marie, sa Mère et Mère de l’Eglise. Nous voulons le prier de placer Marie sur notre chemin comme une lumière qui nous aide à devenir nous aussi lumière et à porter cette lumière dans les nuits de l’histoire. Amen.

L’ICÔNE DE LA PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE (m. 21 novembre)

20 novembre, 2018

http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2008/09/24/10697883.html

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L’ICÔNE DE LA PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE

24 SEPTEMBRE 2008

« Par l’ange dans le Temple la Vierge est nourrie. Il re-viendra bientôt pour la salutation lui portant l’allégresse de l’Annonciation. Au Temple, un vingt et un, Marie fait son entrée » (Matines) À l’instar de la fête de la Nativité, cette fête a pour but de transmettre la foi de l’Église sur l’identité de cette femme bénie entre toutes les femmes. Comme pour la Nativité et la Dormition de la Mère de Dieu, l’événement nous est connu par des écrits apocryphes, en particulier le Protoévangile de Jacques. On nous rapporte que, selon la tradition juive et pour accomplir le vœu prononcé par ses parents, Marie est présentée au Temple à l’âge de trois ans. Le chiffre trois étant ici, selon certains Pères, un rappel de la relation privilégiée de cette enfant avec la Trinité. Elle est accueillie au Temple par le Grand-Prêtre Zacharie, père de Jean le Précurseur, et elle y vivra cloîtrée, consacrant tout son temps à la prière et au service du Temple, nourrie par l’ange Gabriel jusqu’à ses épousailles avec Joseph. On dit aussi qu’elle aurait tissé le voile écarlate séparant le « Saint » du « Saint des Saints » dans le Temple de Jérusalem, ce même voile qui sera déchiré en deux à la mort du Seigneur sur la Croix. Comme on le dit dans le psaume : « Écoute ma fille, vois et prête l’oreille; oublie ton peuple et la maison de ton père… » (Ps 44, 11) Dieu prépare Marie à sa vocation particulière dans la solitude et la contemplation. C’est ainsi que Marie consacra sa virginité à Dieu, malgré la tradition juive qui voyait très mal la femme sans enfant. De plus, ici, c’est cette virginité « qui devient source de joie pour l’humanité » (Vêpres). L’icône proposée ici est inspirée d’une icône anonyme du XVe siècle. Elle fait partie de la collection de la cathédrale de l’Annonciation de Sol’vychegodsk, propriété de la famille Stroganov.
Deux scènes y sont représentées. Dans la scène principale, on voit la jeune Marie, sur l’ambon, accueillie par le Grand-Prêtre. De petite taille pour montrer qu’elle est une enfant, elle est adulte dans ses traits pour montrer sa maturité spirituelle dès sa naissance. Les trois étoiles sont déjà sur son maphorion pour signifier sa virginité perpétuelle.
« L’offrande sans tache, la pure colombe fut offerte pour demeurer dans la maison de Dieu : immaculée, elle était destinée à devenir sa mère » (Matines) Le Christ, qui prendra d’elle notre nature, l’a élevée à lui-même. C’est pourquoi, par anticipation, les vêtements de la Mère de Dieu sont des couleurs inversées du Christ Pantocrator. On la représente toujours avec cette robe bleue azur et ce maphorion pourpre. Elle est le premier temple humain de la divinité, celui qui n’est plus construit de main d’homme avec des pierres.
« Aujourd’hui, le Temple vivant du grand Roi, entre dans le Temple pour se préparer à devenir la demeure divine… la Mère de Dieu, le Temple qui contiendra la divinité, est amenée au Temple du Seigneur et Zacharie la reçoit » (Matines). À un disciple qui s’émerveillait de la construction du Temple, Jésus répondit : « Tu vois ces grandes constructions? Il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit » (Mc 13, 2) ; à la femme Samaritaine il dit : « Mais l’heure vient, et nous y sommes, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4, 23) et à Judas, pendant la Dernière Cène, il dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure » (Jn 14, 23) C’est la Mère de Dieu , en ce jour de sa présentation au Temple, qui est le prélude au grand changement de la présence de Dieu au monde.
« Ce jour est le prélude de la bienveillance de Dieu et l’annonce du salut des hommes. Dans le Temple de Dieu, la Vierge se montre à tous et d’avance, elle annonce le Christ. Et nous, nous lui crions à pleine voix : Salut! Accomplissement de l’économie du Créateur » (Tropaire). Zacharie se penche sur elle, la bénit en plaçant la main droite sur son front et l’accueille en lui prenant la main droite. Il est le porte parole de l’allégresse que l’humanité ne peut pas encore nommer. « Dans la chair, elle est offerte à Dieu et Zacharie le Grand-prêtre, plein de joie la reçoit comme demeure de Dieu » (Vêpres).
Le Grand-prêtre est revêtu des ornements sacerdotaux car il s’agit ici d’un acte liturgique, comme les célébrants qui viennent à l’ambon de l’église pour bénir la sainte Entrée dans le rituel byzantin, et il déclare dans son admiration : « Porte du Seigneur, je t’ouvre les portes du Temple; dans l’allégresse tu pourras le parcourir, car je sais et je crois que déjà parmi nous habite la délivrance d’Israël . Le temple très pur du Sauveur est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l’Esprit divin » (Kondakion).
Alors celle qui doit être Temple vivant du Christ entre dans le Temple de pierre : « La Sainte, la toute pure, est introduite par le Saint Esprit dans le Saint des Saints où un Ange la nourrira. Elle est vraiment le Temple très saint de notre Dieu qui a sanctifié l’univers par son habitation en elle et a déifié la nature déchue des mortels » (Vêpres). Derrière la Mère de Dieu, une procession s’est formée. Au premier rang, ses parents, saint Joachim et sainte Anne, qui tendent leur main dans un geste d’offrande. Ce geste, Marie le reprend pour montrer qu’elle assume volontairement le don de ses parents. Anne tient dans sa main le rouleau de son vœu d’offrir son enfant au Seigneur.
« La Vierge toute sainte, le Temple qui contiendra Dieu, est offerte au Temple de Dieu… Joachim et Anne, le couple noble de ses parents, dansent de joie car ils ont mis au monde celle qui doit enfanter le Créateur » (Matines). Le cortège des jeunes vierges accompagne celle qui a été choisie par le Roi. « Dans sa robe brodée, on la mène au dedans, vers le roi, et des vierges la suivent » (Ps 44, 13) Ce cortège n’est pas sans rappeler celui des vierges sages qui attendent l’époux dans la parabole de l’Évangile (Mt 25, 1-13).
« Anne dans l’allégresse conduit au Temple de Dieu l’Innocente, la toujours vierge, comblée de grâce par la grâce divine. Elle a convoqué, pour lui faire cortège, les jeunes filles porteuses de flambeaux : Va, ma fille, lui dit-elle, à celui qui t’a donnée à moi, sois une offrande, un encens au parfum agréable » (Matines). La scène secondaire est incorporée dans les constructions d’arrière plan. On y voit les deux Temples : celui de Jérusalem, à gauche, sur lequel est suspendu le voile du Royaume tissé par le Père. Au centre l’arbre de la « connaissance du bien et du mal » auquel le voile est noué. Le péché d’Adam a voilé notre connaissance de Dieu et le monde attend l’Incarnation pour son salut et pour la Révélation parfaite de Dieu dans son Messie. Certes le peuple juif reconnaît le Dieu unique mais il faut attendre le Christ pour dévoiler le mystère trinitaire.
Le temple de droite, dont la toiture suggère cette foi en la Trinité, c’est l’Église ; il abrite la jeune Marie, nourrie par l’ange Gabriel. Elle est déjà « Signe de l’Église » et elle nous enseigne que le nouveau Temple n’est pas présence de Dieu dans la pierre mais désormais dans le « Corps du Christ ». La nourriture apportée par l’ange préfigure le pain spirituel, l’Eucharistie, qui sera nourriture pour les fidèles et qui nous permettra de faire mémoire du Christ jusqu’à son retour. « Ô Vierge, après avoir été nourrie de pain céleste, dans le Temple du Seigneur, tu as mis au monde le Verbe, le pain céleste de la Vie. Temple choisi sans tache, tu as été élue par l’Esprit pour devenir l’Épouse de Dieu le Père » (Matines).
Marie est assise au sommet de l’escalier comme au sommet de l’échelle spirituelle. Sa vocation de Mère de Dieu la place au dessus même des anges. « Fruit illustre d’une promesse sainte, la Mère de Dieu est montrée au monde vraiment élevée au-dessus de toute la création » (Matines). La Présentation de Marie nous montre la terre maintenant prête à donner naissance au Sauveur. « Le Sans-commencement se donnera un commencement, l’Éternel sera uni au mortel dans la chair pour nous recréer, nous qui étions tombés » (Vêpres).
L’Église, en grande pédagogue, place cette fête pendant le Carême de Noël. Dans l’Église orthodoxe, la période du 15 novembre au 25 décembre constitue un temps de jeûne et d’abstinence, qui place les fidèles dans une situation de conversion pour manifester l’attente de la parousie, comme Marie et tous les ancêtres du Seigneur qui ont attendu la venue du Messie promis. Le thème de la lumière revient souvent aux offices de la fête, comme pour préparer la fête de Noël, fête qui coïncide, rappelons-le, avec le retour de la lumière après le solstice d’hiver : « Dans le Temple saint, tu apparais comme réceptacle de l’inaccessible lumière divine » (Matines). C’est cette acclamation que le prêtre reprend pour entonner le « Magnificat » au lever de chaque jour, à l’office des Matines : « Par nos chants, magnifions la Mère de Dieu et de la lumière »

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

13 août, 2018

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Dormitio Mariae

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

Jour : Ap 11, 19a ; 12, 1-6a. 10ab ; 1 Co 15, 20-27a ; Lc 1, 39-56

Fêter l’Assomption de Marie, c’est célébrer son passage de la mort à la vie, de la terre à la gloire de son Fils… C’est aussi la célébration de l’espérance chrétienne. Une espérance pour l’être humain dans sa totalité, qui attend sa perfection charnelle et spirituelle. Mais les textes bibliques ne parlent pas de cet événement. Ce que la liturgie veut mettre en valeur c’est la foi de Marie : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 11). Ou, comme dans l’évangile de la vigile : « Alors qu’une femme interpellait Jésus : « Heureuse la femme qui t’a porté et t’a nourri », il répondit : « Heureux plutôt ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la gardent ».
Autrement dit, tout croyant doit se laisser féconder par la Parole de Dieu, laisser grandir en lui l’esprit du Christ, pour pouvoir véritablement l’enfanter au monde, en étant porteur de sa Bonne Nouvelle, en témoignant des béatitudes, en accomplissant ce qu’on peut appeler des miracles de charité et de justice, de paix, d’unité.
Le deuxième accent donné par la liturgie, et qu’il nous faut méditer, c’est la victoire de la vie sur la mort. La foi en la résurrection du Christ, qui annonce et garantit notre propre résurrection… C’est ce qui a conduit les premiers chrétiens à conclure : « Si le Christ a été le premier des ressuscités, Marie a dû être la première à bénéficier de la résurrection de son Fils ». Les écrits du Nouveau Testament ne font certes aucune allusion à cette assomption de Marie. Tout, en effet, est parti de ce que l’on appelle le « sensus ecclesiae », c’est-à-dire le bon sens de la foi du peuple de Dieu. Par une certaine logique interne de la foi, l’Eglise primitive s’est demandée : « comment le corps de celle qui a porté l’auteur de la vie aurait-il pu connaître la corruption du tombeau ? »
Pour les premiers chrétiens, la mort de Marie ne pouvait n’être qu’un sommeil, une dormition, mais un sommeil trop court pour que la corruption du tombeau ait pu entamer son corps. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, on retrouve dans la liturgie des allusions qui unissent ces deux mystères de Marie, celui de la maternité et celui de l’assomption, comme on le voit dans l’une des préfaces propres à la fête : « Tu as préservé de la dégradation du tombeau le corps qui a porté ton propre Fils et mis au monde l’auteur de la vie ». C’est ainsi qu’est née à Jérusalem, dès le Ve siècle, la fête de la Dormition de la Mère de Dieu. On l’a appelée aussi la fête du Repos, pour exprimer la douceur de la mort de Marie, ou également « Natale », pour fêter la naissance de la Vierge dans la vie éternelle, ou encore « Transitus », le passage de Marie, corps et âme, du temps à l’éternité.
C’est seulement en 1950 que l’Eglise romaine a davantage explicité sa foi concernant la Dormition de Marie. La prière d’ouverture de la célébration reprend d’ailleurs les termes mêmes de la déclaration dogmatique : « Après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, Marie a été élevée en corps et en âme dans la gloire céleste ». Ce qu’il faut éviter de traduire en termes d’imagination et voir aussitôt des anges emportant Marie à travers le toit de sa maison… Le sens profond c’est que l’achèvement total de Marie, après la fin de sa vie terrestre, comprend dès maintenant sa réalité corporelle accomplie et glorifiée. Autrement dit, celle qui, par la foi, a reçu dans son corps la rédemption parfaite pour elle-même, mais aussi pour nous, l’a reçue dans la réalité totale spirituelle et matérielle.
Mais ce qui importe dans l’immédiat, au-delà des explications théologiques ou des curiosités humaines, c’est de redire et de croire avec S. Augustin que si Marie est glorifiée dans sa maternité, sa vraie grandeur réside dans sa foi qui la fit concevoir d’abord dans son cœur avant même de concevoir dans son sein. C’est la Parole qui l’a fécondée, dit l’évangile de la vigile. L’évangile du jour, lui, est une sorte de célébration des béatitudes. Elles sont réalisées en Marie et, par son assomption, les promesses du Christ lui sont accordées. Ceci nous rappelle à bon escient que les béatitudes obtiennent vraiment le Royaume et que Marie a obtenu ce Royaume.
Invitation qui nous est adressée aujourd’hui pour reconnaître, avec Marie, ce que Dieu a fait pour nous. Le Seigneur fit pour nous des merveilles : merveille de vivre, merveille de pouvoir créer, lutter, partager. Merveille d’être pardonné, appelé, comblé. Merveille de pouvoir à notre tour engendrer Jésus Christ, le mettre au monde, tout simplement en nous efforçant d’être fidèles à la Parole. L’eucharistie annonce une résurrection déjà accomplie en Marie. L’aimer, la prier, c’est se mettre à son école, l’école de la foi.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

 

CÉLÉBRATION POUR LA CLÔTURE DU MOIS DE MARIE – BENOÎT XVI (2008) (Visitation de Marie)

30 mai, 2018

https://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2008/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20080531_mese-mariano.html

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CÉLÉBRATION POUR LA CLÔTURE DU MOIS DE MARIE – BENOÎT XVI (2008)

PAROLES DU PAPE

Place Saint-Pierre

Samedi 31 mai 2008

Chers frères et sœurs,

Nous concluons le mois de mai par cette suggestive rencontre de prière mariale. Je vous salue avec affection et je vous remercie de votre participation. Je salue tout d’abord le cardinal Angelo Comastri; avec lui je salue les autres cardinaux, archevêques, évêques et prêtres, qui ont participé à cette célébration vespérale. J’étends mon salut aux personnes consacrées et à vous tous, chers fidèles laïcs, qui par votre présence avez voulu rendre hommage à la Très Sainte Vierge.
Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Visitation de la Bienheureuse Vierge et la mémoire du Cœur immaculé de Marie. Tout nous invite donc à tourner notre regard avec confiance vers Marie. Ce soir aussi, nous nous sommes adressés à Elle avec l’ancienne et toujours actuelle pieuse pratique du chapelet. Le chapelet, lorsqu’il n’est pas une répétition mécanique de formules traditionnelles, est une méditation biblique qui nous fait reparcourir les événements de la vie du Seigneur en compagnie de la Bienheureuse Vierge, en les conservant, comme Elle, dans notre cœur. Au cours du mois de mai, il existe dans de nombreuses communautés chrétiennes la belle habitude de réciter de manière plus solennelle le chapelet en famille et dans les paroisses. A présent, alors que le mois se termine, que cette bonne habitude ne cesse pas; qu’elle se poursuive même avec un plus grand zèle, afin que, à l’école de Marie, la lampe de la foi brille toujours plus dans le cœur des chrétiens et dans leurs maisons.
Aujourd’hui, en la fête de la Visitation, la liturgie nous fait entendre à nouveau le passage de l’Evangile de Luc, qui raconte le voyage de Marie de Nazareth vers la maison de sa cousine âgée Elisabeth. Imaginons-nous l’état d’âme de la Vierge après l’Annonciation, lorsque l’Ange partit de chez elle. Marie renferme en elle un grand mystère; elle savait que quelque chose d’unique et d’extraordinaire avait eu lieu; elle se rendait compte qu’avait commencé le dernier chapitre de l’histoire du salut du monde. Mais, autour d’Elle, tout était resté comme avant et le village de Nazareth ignorait complètement ce qui lui était arrivé.
Avant de se préoccuper pour elle-même, Marie pense cependant à Elisabeth qui est âgée, après avoir su qu’elle allait bientôt accoucher, et poussée par le mystère d’amour qu’elle vient d’accueillir en elle-même, elle se met en chemin « en hâte » pour aller lui porter son aide. Voilà la grandeur simple et sublime de Marie! Lorsqu’elle arrive chez Elisabeth, il se produit un fait qu’aucun peintre ne pourra jamais rendre dans la beauté et la profondeur de sa réalisation. La lumière intérieure de l’Esprit Saint enveloppe leurs personnes. Et Elisabeth, illuminée d’en-Haut, s’exclame: « Tu es bénie entre toute les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1, 42-45).
Ces paroles pourraient nous apparaître disproportionnées par rapport au contexte réel. Elisabeth est l’une des nombreuses femmes âgées d’Israël et Marie une jeune fille inconnue d’un village perdu de Galilée. Que peuvent-elles être et que peuvent-elles faire dans un monde où comptent d’autres personnes et pèsent d’autres pouvoirs? Mais Marie nous étonne encore une fois; son cœur est transparent, totalement ouvert à la lumière de Dieu; son âme est sans péché, elle n’est pas alourdie par l’orgueil et l’égoïsme. Les paroles d’Elisabeth font naître dans son esprit un cantique de louange, qui est une lecture « théologique » de l’histoire authentique et profonde: une lecture que nous devons sans cesse apprendre de Celle dont la foi est sans ombres ni fissures. « Mon âme magnifie le Seigneur ». Marie reconnaît la grandeur de Dieu. Tel est le premier et indispensable sentiment de foi; le sentiment qui donne sa sécurité à la créature humaine et la libère de la peur, même si elle se trouve au milieu des tempêtes de l’histoire.
Allant au-delà de la surface, Marie « voit » avec les yeux de la foi l’œuvre de de Dieu dans l’histoire. C’est pourquoi elle est bienheureuse, car elle a cru: en effet, c’est à cause de sa foi qu’elle a accueilli la Parole du Seigneur et a conçu le Verbe incarné. Sa foi lui a fait voir que les trônes des puissants de ce monde sont tous provisoires, alors que le trône de Dieu est l’unique roc qui ne change pas et qui ne tombe pas. Et son Magnificat, après plusieurs siècles et plusieurs millénaires, reste l’interprétation la plus véritable et profonde de l’histoire, alors que les lectures faites par de si nombreux sages de ce monde ont été démenties par les faits au cours des siècles.
Chers frères et sœurs! Revenons chez nous avec le Magnificat dans notre cœur. Portons en nous les mêmes sentiments de louange et d’action de grâce de Marie envers le Seigneur, sa foi et son espérance, son abandon docile entre les mains de la divine Providence. Imitons son exemple de disponibilité et de générosité à servir nos frères. En effet, ce n’est qu’en accueillant l’amour de Dieu et en faisant de notre existence un service désintéressé et généreux envers notre prochain, que nous pourrons élever avec joie un chant de louange au Seigneur. Que la Vierge qui nous invite ce soir à trouver refuge dans son Cœur Immaculé nous obtienne cette grâce. Je donne à tous ma Bénédiction.

 

FÊTE DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE (2011) – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

1 février, 2018

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2011/documents/hf_ben-xvi_hom_20110202_vita-consacrata.html

fr e ciottoli

Saint Syméon, Marie e le petit Jesus

CÉLÉBRATION DES VÊPRES DE LA FÊTE DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE (2011)

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Pierre

Mardi 2 février 2011

Chers frères et sœurs!

En la fête d’aujourd’hui, nous contemplons le Seigneur Jésus que Marie et Joseph présentent au temple «pour l’offrir au Seigneur» (Lc 2, 22). Dans cette scène évangélique se révèle le mystère du Fils de la Vierge, le consacré du Père, venu au monde pour accomplir fidèlement sa volonté (He 10, 5-7). Syméon l’indique comme «lumière pour éclairer les nations païennes» (Lc 2, 32) et annonce à travers des paroles prophétiques son offrande suprême à Dieu et sa victoire finale (cf. Lc 2, 32-35). C’est la rencontre des deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. Jésus entre dans l’antique temple, Lui qui est le nouveau Temple de Dieu: il vient visiter son peuple, en portant à son accomplissement l’obéissance à la Loi et en inaugurant les temps ultimes du salut.
Il est intéressant d’observer de près cette entrée de l’Enfant Jésus dans la solennité du temple, dans un grand «va-et-vient» de nombreuses personnes, prises par leurs occupations: les prêtres et les lévites avec leurs tours de service, les nombreux fidèles et pèlerins, désireux de rencontrer le Dieu saint d’Israël. Mais aucun de ceux-ci ne se rend compte de rien. Jésus est un enfant comme les autres, fils premier-né de deux parents très simples. Les prêtres sont eux aussi incapables de saisir les signes de la nouvelle présence particulière du Messie et Sauveur. Seules deux personnes âgées, Syméon et Anne, découvrent la grande nouveauté. Conduits par l’Esprit Saint, ils trouvent dans cet Enfant l’accomplissement de leur longue attente et veillée. Tous les deux contemplent la lumière de Dieu, qui vient illuminer le monde, et leur regard prophétique s’ouvre à l’avenir, comme annonce du Messie: «Lumen ad revelationem gentium!» (Lc 2, 32). Dans l’attitude prophétique des deux vieillards, c’est toute l’Ancienne Alliance qui exprime la joie de la rencontre avec le Rédempteur. A la vue de l’Enfant, Syméon et Anne ont l’intuition que c’est précisément lui qui est l’Attendu.
La présentation de Jésus au temple constitue une icône éloquente du don total de sa propre vie pour ceux qui, hommes et femmes, sont appelés à reproduire dans l’Eglise et dans le monde, à travers les conseils évangéliques, «les traits caractéristiques de Jésus — vierge, pauvre et obéissant» (Exhort. apos. post-syn. Vita consecrata, n. 1). C’est pourquoi la fête d’aujourd’hui a été choisie par le vénérable Jean-Paul II pour célébrer chaque année la Journée de la vie consacrée. Dans ce contexte, j’adresse un salut cordial et reconnaissant à Mgr João Braz de Aviz, que j’ai récemment nommé préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, ainsi qu’au secrétaire et aux collaborateurs. Je salue avec affection les supérieurs généraux présents et toutes les personnes consacrées.
Je voudrais proposer trois brèves pensées pour une réflexion à l’occasion de cette fête.
La première: l’icône évangélique de la Présentation de Jésus au temple contient le symbole fondamental de la lumière; la lumière qui, en partant du Christ, rayonne sur Marie et Joseph, sur Syméon et Anne et, à travers eux, sur tous. Les Pères de l’Eglise ont relié ce rayonnement au chemin spirituel. La vie consacrée exprime ce chemin de manière particulière, comme «filocalia», amour pour la beauté divine, reflet de la bonté de Dieu (cf. ibid., n. 19). Sur le visage du Christ resplendit la lumière de cette beauté. «L’Eglise contemple le visage transfiguré du Christ, pour être fortifiée dans la foi et ne pas risquer d’être désemparée devant son visage défiguré sur la Croix [...] elle est l’Epouse devant l’Epoux, elle participe à son mystère, elle est entourée de sa lumière. Cette lumière éclaire ses fils [...] Les personnes appelées à la vie consacrée font certainement une expérience unique de la lumière qui émane du Verbe incarné. En effet, la profession des conseils évangéliques fait d’eux des signes prophétiques pour la communauté de leurs frères et pour le monde» (ibid., n. 15).
En deuxième lieu, l’icône évangélique manifeste la prophétie, don de l’Esprit Saint. Syméon et Anne, en contemplant l’Enfant Jésus, entrevoient son destin de mort et de résurrection pour le salut de toutes les nations et annoncent ce mystère comme salut universel. La vie consacrée est appelée à ce témoignage prophétique, lié à sa double attitude contemplative et active. Aux personnes consacrées, hommes et femmes, il est en effet donné de manifester le primat de Dieu, la passion pour l’Evangile pratiqué comme forme de vie et annoncé aux pauvres et aux derniers de la terre. «En vertu de ce primat, rien ne peut être préféré à l’amour personnel pour le Christ et pour les pauvres en qui il vit. [...] La véritable prophétie naît de Dieu, de l’amitié avec lui, de l’écoute attentive de sa Parole dans les diverses étapes de l’histoire» (cf. ibid., n. 84). De cette manière, la vie consacrée, dans son vécu quotidien sur les routes de l’humanité, manifeste l’Evangile et le Royaume déjà présent et à l’œuvre.
En troisième lieu, l’icône évangélique de la présentation de Jésus au temple manifeste la sagesse de Syméon et d’Anne, la sagesse d’une vie totalement consacrée à la recherche du visage de Dieu, de ses signes, de sa volonté; une vie consacrée à l’écoute et à l’annonce de sa Parole. «“Faciem tuam, Domine, requiram”: ton visage, Yahvé, je cherche (Ps 26, 8) [...] La vie consacrée est dans le monde et dans l’Eglise le signe visible de cette recherche du visage du Seigneur et des voies qui conduisent à Lui (cf. Jn 14, 8) [...] La personne consacrée témoigne donc de l’engagement, joyeux et en même temps actif, de la recherche assidue et sage de la volonté divine» (cf. Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, Instruct. Le service de l’autorité et l’obéissance. Faciem tuam, Domine, requiram [2008], I).
Chers frères et sœurs, vous êtes des auditeurs assidus de la Parole, car chaque sagesse de vie naît de la Parole du Seigneur! Soyez les scrutateurs de la Parole, à travers la lectio divina, car la vie consacrée «naît de l’écoute de la Parole de Dieu et accueille l’Evangile comme règle de vie. Vivre à la suite du Christ, chaste, pauvre et obéissant, est ainsi une “exégèse” vivante de la Parole de Dieu. L’Esprit Saint, grâce auquel la Bible a été écrite, est le même Esprit qui éclaire d’une lumière nouvelle la Parole de Dieu aux fondateurs et aux fondatrices. D’elle tout charisme est né et d’elle, toute règle veut être l’expression, en donnant vie à des itinéraires de vie chrétienne caractérisés par la radicalité évangélique» (Exhort. apos. post-syn. Verbum Domini, n. 83).
Nous vivons aujourd’hui, en particulier dans les sociétés les plus développées, une situation souvent marquée par une pluralité radicale, par une marginalisation progressive de la religion du domaine public, par un relativisme qui touche les valeurs fondamentales. Cela exige que notre témoignage chrétien soit lumineux et cohérent et que notre effort éducatif soit toujours plus attentif et généreux. Chers frères et sœurs, que votre action apostolique, en particulier, devienne un engagement de vie, qui accède, avec une passion persévérante, à la Sagesse comme vérité et comme beauté, «splendeur de la vérité ». Sachez orienter par la sagesse de votre vie, et avec confiance dans les possibilités inépuisables de la véritable éducation, l’intelligence et le cœur des hommes et des femmes de notre temps vers la «bonne vie de l’Evangile».

En ce moment, ma pensée s’adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées, hommes et femmes, dans chaque partie de la terre, et je les confie à la bienheureuse Vierge Marie:

O Marie, Mère de l’Eglise,
Je te confie toute la vie consacrée,
afin que tu obtiennes pour elle
la plénitude de la lumière divine:
qu’elle vive dans l’écoute
de la Parole de Dieu,
dans l’humilité de la sequela
de Jésus ton Fils et notre Seigneur,
dans l’accueil de la visite
de l’Esprit Saint,
dans la joie quotidienne
du magnificat,
pour que l’Eglise soit édifiée
par la sainteté de vie
de tes fils et de tes filles,
dans le commandement de l’amour.
Amen.

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