Archive pour la catégorie 'LA COUPLE'

Parlez-moi d’amour

8 novembre, 2010

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-2282.php

NOUS DEUX

Janvier 2010  

Parlez-moi d’amour

Caroline Pinet

« Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle? » N’est-ce pas notre tendre moitié en qui nous aimerions retrouver le reflet de notre propre image? Et le miroir a intérêt à bien répondre! L’autre réfléchit en effet notre image. Il nous connaît bien et peut par ce fait nous aider à mieux saisir l’image que nous projetons aux autres. Les jeunes amoureux recherchent dans l’être aimé tout ce qui leur ressemble. Les goûts en commun sont ce qui rassemble d’abord. Mais il est surtout un être distinct et s’il peut nous renvoyer le reflet de notre propre image, il est, derrière la glace, un individu qui ne nous ressemble pas du tout, ou si peu.

Commencer une vie à deux, c’est partir en voyage vers une contrée où l’on ne connaît ni la langue, ni les manières de vivre. C’est grisant, enchantant de voyager, on découvre tout, on se dépayse. Mais quand le visa devient permanent, il nous faut nous ajuster si nous voulons continuer à vivre avec une nouvelle façon de faire, de penser et de ressentir. Le premier pas naturel est d’apprendre la langue du pays.

Comme il est curieux de penser qu’en nous mariant nous ne réalisons pas que nous ne possédons pas le même langage. Nous découvrons un époux bien différent de nous-mêmes, mais pourtant, nous entêtons à lui parler dans notre propre langue, avec notre schéma de penser.

Gary Chapman, dans Les langages de l’amour démontre qu’il y a cinq expressions de l’amour et que chacun des époux a généralement un langage différent de l’autre. Nous pouvons donc exprimer de cinq façons différentes notre amour : avec des paroles affectueuses, qui peuvent être des mots valorisants, encourageants, gentils; avec des cadeaux bien choisis qui sont des symboles visuels de l’amour; par des marques d’affection physiques, comme prendre la main, serrer l’autre dans ses bras, passer son bras autour des épaules; en passant du temps consacré ensemble exclusivement; ou encore en se rendant service afin d’alléger la vie de l’autre.

Chaque personne a son langage d’amour qui lui fait sentir qu’elle est aimée. Il est urgent d’apprendre celui de notre compagnon de route dans le mariage. Combien de personne ne sente pas l’amour de leur époux alors que celui tente bien de leur communiquer. C’est que nous parlons à l’autre avec le langage que nous privilégions pour nous-mêmes, ignorant qu’il peut en exister un autre.

Pour bien démarrer l’année, essayons de découvrir ce qui parle vraiment d’amour à l’autre qui n’est pas notre miroir. Prenons le temps de nous asseoir à deux afin d’établir lequel de ces cinq langages nous rejoint le mieux. Et ensuite, entraînons-nous au quotidien à parler ce langage d’amour nouveau pour nous. Soyons prolifique en ce langage.

Les effets de la révolution sexuelle, par Mgr Jean Laffitte

31 mars, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23936?l=french

Les effets de la révolution sexuelle, par Mgr Jean Laffitte

Secrétaire du Conseil pontifical pour la famille

ROME, Dimanche 28 mars 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la conférence donnée par Mgr Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, lors du Xe Forum international des jeunes qui s’est déroulé à Rocca di Papa, près de Rome (26-28 mars), et qui avait pour thème : « Apprendre à aimer ».

Les effets de la révolution sexuelle


Avant d’expliquer ce que l’on entend par les effets de la révolution sexuelle, et de ses effets thème de la communication qui m’est demandée, je voudrais dire dans quel contexte sont faites les observations qui suivent. Elles se situent dans le cadre d’une table ronde intitulée les dérives de la sexualité aujourd’hui. Il est nécessaire de faire une prémisse: un tel titre semblerait orienter notre réflexion de façon négative, si nous n’avions entendu dans les interventions précédentes les enseignements et les témoignages sur la beauté de l’amour humain, sur l’exercice de la sexualité dans le cadre d’une relation conjugale, c’est-à-dire un don définitif et réciproque qu’un homme et une femme se font de leur personne au service de la communion et au service de la vie. Il convient dès le départ de garder présent à l’esprit tout ce qui nous a été transmis ce matin hier et avant-hier sur la vocation à l’amour, l’appel à grandir dans la communion, et la vocation de tout homme et toute femme à la sainteté. En effet, ce n’est qu’à cette lumière positive sur la personne, ses aspirations, son corps diversement sexué et les actes qui expriment de la façon la plus intime l’amour d’un homme et d’une femme qui se sont véritablement donnés l’un à l’autre, que l’on peut comprendre ce qui s’est passé depuis un demi siècle dans l’histoire de la pensée et des mœurs humaines et que l’on désigne par l’expression révolution sexuelle.

Rappel historique :

On appelle révolution sexuelle l’ensemble des changements intervenus dans les sociétés occidentales de la vision de la sexualité et de l’exercice de la sexualité, ainsi que de l’émancipation des mœurs. Au plan théorique, cette révolution est d’abord de nature philosophique, anthropologique, morale et sociale. Au plan des mœurs il s’agit surtout d’un renversement total de l’éthique sexuelle, des habitudes de vie et des appareils législatifs dans de nombreux pays. Sous un angle juridique il est aussi possible parler d’une véritable révolution. L’expression elle-même de révolution sexuelle a été inventée dans les années 1920 par Wilhelm Reich et Otto Gross qui ont voulu développer dans une perspective sociologique les résultats des travaux de Freud. Ce dernier est à l’origine d’une science nouvelle qu’on appelle la psychanalyse, dont l’un des acquis montre le lien entre tout comportement humain et la libido. Mais ce que Freud développait dans le cadre d’une thérapie personnelle, certains de ses disciples le développeront dans une perspective sociale. Le discours sur le sexe, qui avait été jusque là toujours entouré de réserve et de pudeur, et qui s’était limité à la sphère d’un accompagnement thérapeutique, va devenir peu à peu un sujet de discussion publique, suscitant toute une série d’études, d’écrits de toutes sortes, et de revendications politiques. La révolution consiste en ceci qu’un discours sur la sexualité, limité jusque là à son lien à la procréation, va se concentrer désormais sur la sexualité humaine en tant que pur dynamisme physiquement gratifiant, et d’une façon devenue totalement autonome par rapport à la transmission possible de la vie.

Nous avons là une première clé de compréhension: le discours sur la sexualité humaine ne va pas demeurer longtemps circonscrit à la description des phénomènes psychoaffectifs et génitaux. En effet, les recherches qui vont se développer par la suite vont concerner la pratique sexuelle en tant que telle ou plus exactement les pratiques sexuelles telles qu’on les rencontre concrètement dans la société humaine. A partir du moment où la sexualité se trouve socialement déconnectée de sa finalité essentielle de transmission de la vie dans le cadre d’une relation stable entre un homme et une femme, on comprend que vont cesser d’être tabou toute considération sur les attitudes sexuelles des hommes et des femmes, quel qu’en soit le caractère éventuellement ab norme. Des sujets jamais évoqués publiquement auparavant vont devenir objets de conversations courantes : la pratique de l’homosexualité masculine ou féminine, la recherche du plaisir maximal dans la relation, la revendication d’une sexualité séparée de tout engagement et responsabilité.

Une deuxième clé de compréhension est le fait que ces discours publics banalisent la dimension secrète, pudique et rigoureusement personnelle de l’exercice de la sexualité. En réalité, le passage se fait naturellement du discours « impudique » à la revendication d’une liberté totale dans le comportement sexuel. La révolution culturelle devient une révolution politique. Ce n’est pas un hasard si les grands théoriciens que furent Reich et Marcuse se sont explicitement référés au matérialisme dialectique de Karl Marx.

Troisième clef, la révolution sexuelle ne peut alors être limitée au comportement interpersonnel, elle devient une véritable révolution sociale dont l’ambition de plus en plus ouvertement déclarée a été la remise en question radicale de tout les fondements de la société civile et religieuse. On le comprend facilement, car le caractère de publicité donné à des thèmes réservés jusque là à la stricte intimité des personnes portait en germe la contestation radicale de l’institution familiale, seul cadre civil où se cantonnait globalement l’exercice de la faculté sexuelle, et la contestation des églises, en tant qu’instances morales porteuses d’un discours éthique et spirituel sur la nécessaire dignité selon elles des actes impliquant l’union profonde de l’homme et de la femme. Cette clef nous aide à comprendre qu’un discours qui banalise l’exercice de la sexualité sous ses formes les plus diverses et contradictoires contribue à un renversement radical de toutes les valeurs qui ont cimenté pendant des siècles la société des hommes : exclusivité du rapport amoureux entre les époux, vénération de la vie humaine dont la transmission apparaissait toujours comme une bénédiction, amour des enfants, vision des générations futures, respect des générations précédentes, sens de l’histoire personnel et familial, caractère religieux de l’engagement des époux donnant lieu toujours à une célébration liturgique dans toutes les religions et enfin protection de l’intimité des personnes, en particulier des jeunes.

Quatrième clef, la remise en question de la morale de l’Eglise et de la morale des familles présentée caricaturalement comme une morale « petite bourgeoise » selon l’expression marxiste des théoriciens de l’époque, était nécessairement présentée comme une libération du joug d’une éthique judéo-chrétienne et d’une tradition familiale à dominante patriarcale.

Cinquième clef. De façon cohérente la revendication d’une liberté sexuelle totale ainsi que l’émergence d’une morale permissive totalement impensable quelque dizaine d’années auparavant sera accompagnée par le refus de toute norme d’autorité dans n’importe quel domaine : famille, politique, éducation, religion. Seront donc systématiquement et violemment contesté : la figure paternelle au sein de la famille, la figure du gouvernant au sein de la nation, la figure du maître et du professeur au sein du système éducatif, la figure de l’autorité morale et spirituelle des prêtres, des évêques et du magistère de l’Eglise en général. Cette table rase de toutes les colonnes porteuses de la société caractérise le mouvement décrit par l’expression mai 1968 qui désigne à la fois des événements précis très brefs et très violents et un courant de pensée libertaire dont les questions délicates qui agitent nos sociétés aujourd’hui expriment l’héritage.

Historiquement la période 1930 à 1990 a généré des réformes politiques et sociales qui ont été autant d’étapes symboliques fortes : en 1948 est publié le Rapport Kinsey donnant successivement lieu aux études du comportement sexuel de l’homme puis, quelques années plus tard, au comportement sexuel de la femme. Ces études réalisées dans le cadre de l’Université d’Indiana provoquèrent sans doute des remous finiront par s’imposer : elles seront en effet suivies par le Rapport de Masters et Johnson en 1966 ; fin des années 50, invention de la pilule contraceptive féminine mise sur le marché en 1960 aux Etats-Unis puis en Europe au cours des années suivantes.

L’ensemble des années 60 furent le théâtre de discussions animées sur la contraception. Comme on le sait la position de l’Eglise date de l’encyclique Humanae Vitae publiée le 25 juillet 1968. En 1975, première loi sur la dépénalisation sur l’avortement en France avec la Loi Veil. Au début des années 80 développement des procédés de fécondation in vitro : il devient désormais possible de provoquer l’existence d’une vie humaine en dehors de toute relation sexuelle entre un homme et une femme.

Dans les années 80, suppression de la différence entre les enfants légitimes et les enfants naturels concernant les droits de succession dans plusieurs pays européens.

Dans les mêmes années, débat public sur l’euthanasie et mesures juridiques visant dans plusieurs pays européens à la légaliser.

En 1998, premier statut juridique des unions de fait.

Enfin dans les années 90 et 2000, développement des applications de la génétique dans une perspective non plus exclusivement thérapeutique mais à finalité eugénique.

Au cours des années 50 et 60, il convient de signaler au plan culturel la disparition de progressive de tout critère de censure artistique, en particulier cinématographique. La disparition de toute censure cinématographique n’est que la manifestation la plus spectaculaire de l’abolition de tout filtre dans la culture artistique en général : littérature, peinture et courants musicales de variété.

On sait aujourd’hui qu’à eu lieu une déconstruction systématique de tout les critères qui inspiraient précédemment la mise en place de filtre éthique dans la représentation des scènes de cinéma (abolition en 1966 du code Hays, développement de spectacle érotique puis extension d’une industrie pornographique).

De ce bref résumé des réformes symboliques qui ont marqué nos sociétés occidentales et qui tendent à s’étendre à l’ensemble des législations dans le monde, il est possible de relever d’autres clefs de compréhension.

Sixième clefs : à partir du moment où on sépare dans la sexualité la dimension procréative, on aboutit nécessairement à deux conséquences possibles : le développement d’une sexualité purement hédoniste, totalement privée d’engagement responsable. Les effets deviennent évidents : développement de la sexualité hors mariage (c’est-à-dire hors responsabilité dans le cadre d’une relation stable), disparition de la nécessité de penser la sexualité en lien avec le don de la vie, ce qui entraîne la multiplication des recours à la contraception et la perte progressive du sens de la beauté de la transmission de la vie, une grossesse devient une menace, un rapport devient protégé, ou à risque. Enfin, la possibilité d’une procréation totalement étrangère à une relation sexuelle entraîne la disparition possible du contexte d’amour dans lequel la transmission de la vie s’est fait dans l’histoire des hommes jusqu’à aujourd’hui. En outre, elle ouvre la voie à toute manipulation possible de la vie humaine réduisant aussi l’enfant à la satisfaction d’un désir personnel.

Septième clef. Dans la totalité de ces réformes, à aucun moment n’a été pris en compte comme élément essentiel l’intérêt de l’enfant, de son droit à naître d’une relation stable et aimante de ses parents. La même observation pourrait être faite à l’égard des législations autorisant le divorce. Pour ce cas précis d’ailleurs, il aurait lieu de signaler la disparition du caractère sacré du mariage, caractère qui était d’ailleurs honoré naturellement dans les législations civiles avant l’apparition du divorce légal.

Huitième clef. Dans le domaine médical, plusieurs comportements sexuels spécifiques ont cessé au début des années 80 d’être présentées comme des pathologies (homosexualité masculine et lesbianisme).

Neuvième clef. Dans le domaine de l’éducation, la sexualité humaine présentée dans les manuels de biologie des écoles secondaires se cantonne strictement à la présentation physiologique de la relation sexuelle, sans aucune mention de sa dimension psychologique, affective ou d’engagement morale. Dans les dernières années on assiste à une présentation des comportements minoritaires sous la forme d’attitudes banales et légitimes. Des comportements autrefois considérés unanimement comme déviants sont présentés comme parfaitement normaux. Dans un grand nombre de systèmes éducatifs européens est enseignée une forme de morale nouvelle caractérisée par l’émergence de valeur d’inspiration relativiste telle la tolérance, sous sa forme idéologique. Apparaissent de nouvelles transgressions civiles : homophobie, discrimination sexuelle, intolérance, etc.

Dixième clef. L’étude chronologique de toutes ces réformes révèle une véritable intention d’imposer une morale nouvelle : on assiste à une pression politique très vive des organisations internationales sur les diverses législations nationales pour imposer de nouveaux critères éthiques. Cela se fait au moyen de la création de nouveaux concept, comme celui par exemple de santé reproductive. Le cas de l’avortement est typique à cet égard, dans les années 75 on parlait de dépénalisation de l’avortement ; quelques années plus tard, c’est imposée l’expression libéralisation de l’avortement ; plus tard encore, on a parlé de droit à l’avortement ; enfin ce « droit » a été explicité : droit des femmes à disposer de leur corps. On se rend compte avec cet exemple que les motivations invoquées au début (éviter les avortements clandestins) n’étaient en réalité que des prétextes en vu de s’engager sur la voie de cette réforme révolutionnaire qui consiste à rendre légal le droit des adultes à tuer les enfants dans le sein de leur mère. Observons d’ailleurs que la généralisation du recours à la contraception depuis 40 ans n’a en rien diminué le nombre des avortements.

Onzième clef. Au début des années 80, s’est diffusé le virus du sida. Au départ, cette affection s’est transmise dans des milieux à risque : milieux homosexuels, ou drogués. Pour toute autre maladie sexuellement transmissible (MST) on a toujours recommandé médicalement l’abstention de ces comportement à risque (tuberculose, hépatite C) mais pour le sida, une telle mesure aurait semblée politiquement une condamnation des comportements à risque et par conséquent une remise en question des « acquits » de la révolutions sexuelle. C’est ainsi que s’est développé une action prophylactique exclusivement centrée sur la contraception, avec les résultats que l’on sait. Signalons que les trois pays qui ont tenté une autre stratégie fondée sur l’éducation des adolescents et des jeunes à l’abstinence ou la stricte limitation au partenaire unique ont obtenu des résultats spectaculaires en l’espace de deux ou trois ans à peine (Uganda, Zimbabwe, Tanzanie) ; lorsqu’on leur a imposé le retour à une politique de diffusion systématique de contraceptifs, les nouveaux cas d’infection sont malheureusement repartis à la hausse.

Douzième clef. Il est permis de lire dans cette volonté des Etats d’imposer une nouvelle culture et une nouvelle éthique. Le désir d’arriver à une parfaite maîtrise de la vie humaine, en particulier de sa transmission. L’un des motifs souvent avancé est la soit disante surpopulation mondiale qui serait, dit-on, cause de pauvreté, de misère et de maladie. Il faut noter que la crainte d’une surpopulation est en général invoquée surtout dans les pays occidentaux. Or à quelques exceptions près, ce sont précisément les pays qui souffrent d’un mal contraire, un écroulement démographique, accompagnés d’un notable vieillissement de leur population. Au plan économique cela contraint plusieurs d’entre eux à favoriser des flux migratoires pour compenser le manque de mains d’œuvre. Il y a ainsi un paradoxe que les pays qui prétendent maîtriser la population mondiale dans un sens soit incapables de maîtriser leur propre problème dans un autre. Il est hors de doute que la perte du sens de la beauté de la vie que nous avons déjà évoqué commence à poser la question à échéance de deux ou trois générations de la disparition d’un certains nombre de population. La démonstration statistique de cet état de fait exigerait un développement plus long.

Ce bref panorama vous aura certainement semblé très alarmant. Il l’est en effet au plan social, politique et moral. Toutefois je voudrais pas terminer cette communication sur une note dénuée d’espérance. Je crois au contraire que les circonstances actuelles sont pour tous les hommes de bonne volonté et pour les chrétiens en particulier une invitation providentielle à approfondir le sens de tout ce qui est en jeu dans une conception équilibrée saine et sainte de la vie humaine, et de sa transmission par l’exercice de la faculté sexuelle. La richesse de la sexualité dans le dessein de Dieu est à approfondir sans cesse. L’ensemble des interventions que vous avez pu entendre au cours de ces derniers jours vous a montré la vocation de tout homme et toute femme à la communion et par là, à la sanctification. Quand on se trouve à un âge jeune dans le contexte culturel que nous avons dit, il reste toujours une dimension personnelle qu’aucun relativisme éthique et qu’aucune idéologie culturelle ne peuvent atteindre : la liberté personnelle de celui qui veut répondre à cet appel inscrit dans son corps, dans ses désirs, dans ses aspirations, dans sa volonté de transmettre la vie en union avec la personne dont il désire partager l’existence. En ce sens, il n’y a aucune raison pour être pessimiste si on considère ce qui nous a été donné dans une vision de foi. La connaissance du contexte culturel en question doit nous aider simplement à être lucide, à devenir plus libre en face des sollicitations explicites ou implicites dont est porteuse la société médiatique qui est la notre. En outre cette connaissance nous aide à la prudence, au discernement, à la recherche des amitiés sures. C’est aujourd’hui plus que jamais le courage humain et spirituel et dans la force de son âme qu’un jeune trouvera les moyens de sa propre liberté appelée à s’épanouir dans le don de soi et dans l’amour. L’amour est toujours une victoire, comment ne pas nous souvenir des paroles que le Pape Jean-Paul II adressées aux jeunes à l’aube de ce troisième millénaire au cours du rassemblement de Tor Vergata : « chers jeunes, face à cette noble tâche, vous n’êtes pas seuls. Avec vous, il y a vos familles, vos communautés, vos prêtres et vos éducateurs, il y a aussi tous ceux, et ils sont nombreux, qui, de façon cachée, ne se lassent pas d’aimer le Christ et de croire en lui. Dans la lutte contre le péché, vous n’êtes pas seuls: beaucoup luttent comme vous et triomphent avec la grâce du Seigneur ! ».

La chasteté du couple (suite du post du hier 29 mars 2009)

30 mars, 2009

du site:

http://www.jesus1.fr/spip.php?article112

La chasteté du couple (suite du post du hier)

2. Pourquoi la chasteté du couple

He 13,4 Le mariage est honorable en tout, et le lit conjugal exempt de souillure (et Dieu jugera les fornicateurs et les adultères).
Gaudium et Spes 51 exprime que les actes sexuels sont honorables et dignes, s’ils sont vécus dans le don de soi, la vraie confiance mutuelle, ie la chaste intimité.
1Co 14,33 Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix.
Cependant le péché originel a répandu un certain chaos des passions, ces inclinations psychologiques ont pris l’autorité de l’intelligence et de la volonté humaine et les dominent : Rm 7,19s : Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Le seul remède est la grâce du Christ coulant de son cœur ouvert, à laquelle nous devons coopérer (1Co 3,9).
Augustin dit qu’après le péché d’Adam, l’harmonie a été perdue, le cœur de l’homme a perdu son intégrité ; l’homme « n’aime plus Dieu plus que tout » (Ex 20,3), mais son ego et le corps des autres.
La chasteté est la manière de retrouver cette harmonie et de vivre la charité dans cette dimension très belle et bonne, essentielle de toute être, qu’est la sexualité telle que Dieu la voulut lors de la Création.
Jean-Paul II dit (dans Amour et Responsabilité), que la chasteté est l’attitude transparente d’une personne envers l’autre sexe ; et la vertu de modération est ce qui aide [les êtres raisonnables] à atteindre la perfection propre à notre nature.
La chasteté est le moyen de recevoir la grâce divine aussi à travers l’acte conjugal, la jouissance (conforme à la raison) du bien objectif qu’est cette union conjugale.
Elle est l’ intégration intelligente et amoureuse des désirs sexuels et affections dans ton être personnel. Elle est une ordination du cœur humain, la transformation de tes désirs les plus profonds, de l’accomplissement de soi au don de soi, de la satisfaction simplement humaine à l’abandon à Dieu, du plaisir au don, de la puissance à la vraie liberté. Elle n’est certainement pas la suppression de nos désirs mais leur reconnaissance et intégration à une réalité supérieure : notre personne humaine créée selon l’image et la ressemblance de Dieu (Gn 1,26).
Prenons l’exemple de la faim : sa juste satisfaction est intrinsèquement bonne, mais l’obsession de la nourriture est un désir désordonné allant même contre la nature comme le montrent tous les troubles qu’il entraîne. L’être charnel, non-intégré, accorde une importance excessive à sa sexualité, qui prend une importance démesurée dans sa vie.
Ta coopération à la grâce est un des dons de l’Esprit (Ga 2,22s) : la maîtrise de toi. Dans le couple comme dans le célibat, tu es appelé à vivre la chasteté selon le mode propre à ton état de vie, c’est-à-dire à dominer tes passions selon le plan divin originel (avant le péché originel) pour recueillir les fruits de l’harmonie ou unité intérieure voulue par Dieu en toi et dans toute Sa Création. On ne peut se donner véritablement à autrui si on ne se « possède » pas ainsi d’abord soi-même.
L’amour conjugal (qui inclue comme expression par excellence la sexualité conjugale) vécu dans cette chasteté est une image de l’Amour divin absolu et indéfectible, et symbolise la donation complète de soi par Amour dans la Sainte Trinité. Le récit de la Genèse montre que Dieu pouvait très bien créer tout homme sans l’homme, toute personne humaine sans avoir recours à d’autre personne humaine, mais il a choisi d’avoir recours à l’être humain, masculin et féminin comme co-créateurs de toute nouvelle vie humaine, par la sexualité vécue selon son dessein.
Un rabbin dit : « Quand je connais ma femme, j’accomplis un acte sacerdotal », car la femme est le temple de la vie. Elle a porté le salut du monde.
Les offenses à la chasteté conjugale sont tous les actes niant un des 4 biens du mariage (unicité, indissolubilité, fidélité, ouverture à la vie -par exemple le viol, la masturbation réciproque, la pornographie qui est un adultère du cœur avec une autre femme…)
En revanche, la sexualité conjugale chaste renouvelle la communion intime de vie et d’amour des époux.
 

3. Honore donc la dignité et la vocation du mariage !
Un Chrétien est celui qui s’est décidé et prend les moyens de suivre le Christ, et accepte donc d’être à contre-courant comme Lui. Jésus n’a pas dit que ce serait facile, mais « prends ta croix et suis-moi », et « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Sa recherche par la grâce et notre coopération est ce qui en rendent les fruits si doux.
Cherche les vertus cardinales de Tempérance et de Force (Sg 8,7), la possession de soi pour la donation de soi.
La chasteté est un chemin ; on ne le parcourt ni rapidement, ni facilement, ni une fois pour toutes. Elle est une coopération patiente, continue et exigeante à la grâce reçue en particulier par le moyen de tous les sacrements, elle est le mode concret de vivre la charité avec son conjoint. L’homme spirituel ou chaste n’est pas forcément celui qui ne tombe pas (Pr 24,16 Le juste tombe sept fois par jour mais il se relève) mais celui qui prend sérieusement tous les moyens de suivre le chemin de l’Evangile et de se relever avec pour motivation principale l’Amour de Dieu.

Vatican II, GS 17 : C’est toujours librement que l’homme se tourne vers le bien. Cette liberté, nos contemporains l’estiment grandement et ils la poursuivent avec ardeur. Et ils ont raison. Souvent cependant ils la chérissent d’une manière qui n’est pas droite, comme la licence de faire n’importe quoi, pourvu que cela plaise, même le mal. Mais la vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil (Si 15,14) pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, motivé et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. L’homme parvient a cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité. Ce n’est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessées par le péché, peut s’ordonner à Dieu d’une manière effective et intégrale. Et chacun devra rendre compote de sa propre vie devant le tribunal de Dieu, selon le bien ou le mal accomplis (2Co 5,10).

La chasteté du couple

30 mars, 2009

du site:

http://www.jesus1.fr/spip.php?article112

La chasteté du couple

La plupart des gens s’imaginent qu’être chaste signifie n’avoir aucune activité sexuelle, l’abstinence physique (continence). Faux… Elle est le mode de vivre ta sexualité dans la charité selon ton état de vie, la manière concrète de vivre la charité selon ton état de vie dans la pureté de cœur.
La sexualité voulue et créée par Dieu n’est pas un petit sport d’intérieur, un acte purement physique et anodin, mais l’expression ULTIME de l’amour entre un homme et une femme, le don total et réciproque de soi ; elle engage la totalité de la personne : c’est une expérience à la fois physique, émotionnelle (psycho-affective), et spirituelle.
L’intimité sexuelle soude et renforce le lien entre les époux. On peut la comparer à la force d’un ruban adhésif à colle forte : quand on rencontre une personne et couche avec elle, c’est comme si on s’attachait les bras avec ce ruban ; si on se sépare, cela fait bien mal d’arracher le ruban ; et quand on rencontre une nouvelle personne, c’est le même ruban qu’on utilise à nouveau, et chaque fois il sera dans un état un peu moins bon et collera un peu moins bien.

La chasteté est la manière de vivre, de la manière qui manifeste la dignité de l’être humain et reconnaît que la sexualité est un don de Dieu. Si tu uses de ce don en accord avec la Volonté du Créateur, tu Lui rends gloire, et participes au salut du monde en « achevant en ta chair ce qui manque à la Passion du Christ » (Col 1,24).

La chasteté du couple n’est qu’une conséquence de la sacralité de l’Amour conjugal et donc de la sexualité créée par Dieu. La chasteté dans le célibat n’est qu’une conséquence ou préparation de la chasteté du couple.
En conséquence, tout mauvais usage de la sexualité est tragique et se fait au détriment de la sexualité elle-même, de notre vie spirituelle, et de notre vrai bonheur.

1. Les idées reçues du monde embrument notre capacité de jugement. La Foi permet de dire que satan (Luci-fer : porteur de la lumière) commence par détourner la lumière pour essayer d’enténébrer notre intelligence, et manipuler alors notre volonté qui n’est plus éclairée. Voici pour commencer 7 petites mises au point :
- Les addictions ne relèvent pas de la sexualité véritable, mais du mésusage des hormones naturelles endorphines ayant dans le corps la fonction de soulager la douleur… Dieu a créé cette super-glue dans notre « chimie cérébrale » comme « ciment » corporel du mariage. Mal employée, elle produit des liens profonds, des compulsions contraires à la chasteté.
- S’attacher aux seuls symptômes ne peut résoudre le problème.
- La pornographie est toujours désastreuse, physiquement (blessures, MST…), psychologiquement (dépendance, dépression, violence, suicide) et spirituellement (péché intrinsèque).
- La prière ne peut libérer quelqu’un que si la volonté de conversion est profonde et les moyens humains pris (situations fuies, thérapies…), et le combat sera en général présent jusqu’ la mort.
- Dans le mariage, la chasteté de l’un de dépend jamais uniquement de l’autre (disponibilité, attractivité, écoute, douceur…), mais d’abord de la décision continue de fidélité mutuelle.
- Les péchés contre la chasteté sont extrêmement répandus du fait de la pornographie notamment, et nul ne doit penser qu’il n y a personne qui souffre d’une telle addiction autour de lui. Tous ont besoin du secours du Christ par l’Eglise.
- Toute personne pécheresse peut se convertir et être sauvée et tout mariage restauré si les moyens humains et spirituels sont pris au sérieux.
Ga 5,13 Vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres. 

a suivre