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LA RÉSURRECTION DU CHRIST : NOTRE ESPOIR DE SALUT

10 mai, 2016

http://www.eudmtl.org/arc-wnews/wn1120007.htm

LA RÉSURRECTION DU CHRIST : NOTRE ESPOIR DE SALUT

« Or, si le Christ n’est pas ressuscité,  » enseigna Paul aux convertis,  » votre foi est une illusion, et vous êtes encore sous le poids de vos péchés  » (1 Corinthiens 15:17). La résurrection de Jésus-Christ est d’une importance capitale pour chaque chrétien, et même pour tout le monde sur cette planète. Parce que Jésus-Christ a conquis la mort, nous aussi avons la chance de revivre — de même que nos amis et notre parenté qui ont déjà succombé à ce qu’il y a de plus inévitable dans la vie : la mort. C’est pourquoi le message le plus vivifiant que l’oreille humaine puisse entendre est celui annoncé à certaines femmes dévouées, mais étonnées, se tenant juste en dehors d’un sépulcre de roc, à Jérusalem, au premier siècle :  » Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité  » (Luc 24:5-6).

Un enseignement fondamental La résurrection du Christ a toujours été considérée comme l’enseignement central des chrétiens.  » Si la résurrection n’est pas un fait historique, alors le pouvoir de la mort demeure intact et, avec lui, l’effet du péché  » (James Hastings, A Dictionary of Christ and the Gospels, Vol. 2, page 514). Michael Green, dans Man Alive (Homme vivant), est positif :  » Sans la foi en la résurrection, il n’y aurait pas du tout de christianisme.  » W. Robertson Nicolls citant un autre écrivain, l’établit clairement :  » Le tombeau vide du Christ a été le berceau de l’église  » (The Church’s One Foundation [Le fondement unique de l’Église], page 150).

Ancré dans l’histoire En mentionnant Jésus-Christ, sa vie, sa mort et sa résurrection, on va à la racine de la foi chrétienne et, ainsi, le christianisme proclame sa base en faits historiques.  » Il existe d’anciens mythes dans la littérature païenne concernant des dieux morts qui arrivèrent à une certaine forme de résurrection,  » écrit Philip Rosembaum,  » mais aucun autre écrit sacré n’entrecoupe l’histoire de l’humanité de la même manière que la Bible.  » C’est donc les faits historiques de la vie, la mort et la résurrection du Christ qui séparent la Parole de Dieu de tous les autres  » (How to Enjoy the Boring Parts of the Bible [Comment jouir des parties ennuyeuses de la Bible], page 116). Mais les récits du Nouveau Testament ont été scrutés et attaqués intensément. Au 18e siècle, le philosophe écossais, David Hume, apporta comme argument que les miracles — incluant la résurrection du Christ — violaient tous les fonctionnements connus de la loi naturelle. Dans notre siècle, le théologien Rudolph Bultmann vient à cette conclusion :  » Un fait historique qui implique une résurrection des morts est entièrement inconcevable.  » À la lumière de pareils arguments rationalistes et critiques, pas étonnant que des théories ont été imaginées pour expliquer les événements de la semaine de la crucifixion : 1) La Théorie de la défaillance : Elle est basée sur l’idée que Jésus ne serait pas réellement décédé, mais qu’il aurait feint de mourir sur la croix, puis aurait persuadé ses disciples qu’il a conquis la mort seulement pour vivre sa vie ailleurs. 2) La Théorie du vol : Cette idée suggère que les disciples, d’autres sympathisants, peut-être des voleurs ou même des ennemis du Christ auraient volé le corps. C’est le plus vieux et le plus répandu des arguments contre la résurrection du Christ. Ce sont des affirmations audacieuses, presque aussi auda-cieuses que la proclamation de la résurrection elle-même. Ce sont des poignards rhétoriques portés contre les points vitaux de la foi chrétienne. Pierre a dit :  » En effet, nous ne nous sommes pas appuyés sur des histoires habilement inventées … mais nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux  » (2 Pierre 1:16).

Qui a raison ? Qu’en est-il de la Théorie de la défaillance ? Cette théorie insinue que Jésus-Christ aurait fomenté — pour quelque raison que ce soit — la plus énorme supercherie de l’histoire. Est-ce que Jésus, par une quelconque stratégie d’une époustouflante ruse, aurait feint la mort sur la croix ? Gardons à l’esprit que les quatre Évangiles sont la première preuve documentée de la mort du Christ, de son ensevelisse-ment et de sa résurrection. Nous avons de bonnes preuves à l’interne pour croire. Ces écrits soulignent avec emphase que l’exécution de Jésus-Christ fut un spectacle public et certifié par l’état (Marc 15:29).  » Car ce n’est pas en secret qu’ils se sont produits,  » dit Paul devant le roi Agrippa, en parlant de ces événements au plus influent des fonctionnaires juifs de son époque (Actes 26:26). Comme il avait raison. Les ennemis mortels de Jésus-Christ — l’élite dirigeante de sa nation — étaient en scène. Vigilants, ils étaient déterminés à enrayer le mouvement de Jésus (Jean 11:46-53). C’est pourquoi ils complotèrent derrière les portes closes pour amener leur plan à exécution en ris-quant leur propre standing face au peuple (Jean 7:25-52). Ce devait être le crime parfait. Ponce Pilate, chef fonctionnaire romain en scène, vérifia deux fois plutôt qu’une si le Christ était mort (Marc 15:44-45). Le témoignage de Jean 19:23 et Marc 15:39 indique qu’au moins quatre soldats romains, incluant un centurion, menè-rent l’exécution. Et vous pouvez croire que les troupes d’occupation romaine du premier siècle savaient ce qu’était un mort. Prenez ceci en considération : est-ce que les adversaires im-placables du Christ — opposants désireux d’écraser le mouve-ment chrétien naissant — auraient laissé le Christ, une fois dans leurs serres, feindre la mort ? Cela manque de logique et de consistance face à leurs motifs et au récit biblique. John Stott démolit la Théorie de la défaillance grâce au gros bon sens. Il nous demande si nous pouvons vraiment croire  » que, après la rigueur et la douleur des épreuves, de la moquerie, de la flagellation et de la crucifixion, il aurait pu vivre … dans un sépulcre de pierre, dans le froid et sans nourriture, ni soins médicaux ?  » Qu’il aurait pu suffisamment récupérer pour accomplir l’exploit surhumain de remuer le bloc de pierre obstruant l’ouverture du sépulcre … sans déranger les gardes romains ? Qu’il aurait pu apparaître aux disciples de manière à donner l’impression qu’il avait vaincu la mort ? … Pareille crédulité est plus incroyable que l’incrédulité de Thomas  » (Basic Christianity [Le christianisme de fond], page 49).

Propagande du premier siècle Le plus vieil argument avancé à l’encontre de la résurrec-tion du Christ est la théorie intrigante voulant que le corps du Christ ait été volé. C’est une proclamation pleine de significa-tion. Le coup fatal pour discréditer la résurrection de Christ eut été de produire son corps en public. Une exposition sensation-nelle de son cadavre aurait mis fin à tout  » mythe  » se développant sur la résurrection prétendue de Jésus. Les exhumations publiques se sont produites plus d’une fois dans l’histoire; pourquoi les dirigeants de la Judée du premier siècle ne l’ont-ils pas fait ? Il y avait une bonne raison à cela : Christ était ressuscité corporellement. C’est le récit évangélique qui a le plus de bon sens. N’oubliez pas que les chefs de Jérusalem  » versèrent aux soldats une forte somme d’argent  » pour faire circuler l’histoire que le corps de Jésus avait été volé par ses disciples (Matthieu 28:11-15). Encore, la Théorie du vol est indéfendable, peu importe qui croyons-nous aurait dérobé le corps. D’abord, si les gardes dormaient, comment auraient-ils pu savoir qui avait volé le corps ? Deuxièmement, la hiérarchie de Jérusalem s’était surpassée elle-même en finesse : elle avait posté une garde pour prévenir que n’arrive ce genre de chose. Comme le demande Paul Little, dans Know Why You Belie-ve (Sachez pourquoi vous croyez) :  » Quel juge vous écoute-rait si vous lui disiez que, pendant que vous dormiez, votre voisin a pénétré dans votre maison et a volé votre poste de télévision ?  » Qui sait ce qui survient quand on dort ? On rirait de ce genre de témoignage dans toutes les cours.  » Dans son livre, The Resurrection and the Life (La résurrection et la vie), George Hanson apporte le point suivant :  » La foi simple des chrétiens qui croient en la Résurrection n’est rien comparée à la crédulité des sceptiques qui sont prêts à accepter les romances les plus étranges et improbables plutôt que d’admettre le témoignage vrai des certitudes historiques.  » Toute explication, pour se montrer crédible, doit coller à tous les faits. La Théorie du vol n’y arrive pas. Le dossier à son encontre est dévastateur. L’existence même de l’église du Nouveau Testament est une preuve qu’il s’est passé quelque chose à Jérusalem, quelque chose qu’aucun adversaire ne peut expliquer. Il n’y a pas de doute que la défense pour la résurrection sonne vraie. Des érudits savant et sincères ont trimé dur pour annuler les énoncés avancés contre la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Question de foi Or, le christianisme est plus qu’une série d’arguments incisifs. C’est davantage qu’une liste de points de débat intellectuel qu’on peut ramener de long en large. C’est pourquoi la validité du témoignage évangélique ne demeure pas à la merci du dernier best-seller de démenti ou de la dernière trouvaille archéologique au Moyen-Orient. À la fin, le christianisme repose sur la foi, la foi fondée sur une relation vivante et continue avec Jésus-Christ, Sauveur vivant ! Thomas désirait la forme de preuve la plus forte :  » Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, si je ne mets pas mon doigt à la place des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas  » (Jean 20:25). Thomas a vu, il a testé, et il a cru (versets 26-28). Cependant, Jésus-Christ poursuivit ce récit dramatique par ces paroles :  » Parce que tu m’as vu, tu crois ! Heureux ceux qui croiront sans avoir vu  » (verset 29). Comme l’écrit Oliver Barclay :  » Le Jésus-Christ historique fut une puissance stupéfiante dans la vie des hommes, bien des années après sa mort. Ce n’est pas tellement le fait qu’un miracle arriva … La raison première pour laquelle les disciples en parlaient autant fut que Jésus était vivant et encore avec eux  » (Reasons for Faith [Raisons de la foi], page 115). Voilà pourquoi les disciples mirent Jérusalem sens dessus dessous et influencèrent autant le monde avec leur message (Actes 17:6). Le Christ vivant a changé leur vie. Il peut faire la même chose avec vous.

LA VISITE À ÉLISABETH – MYSTÈRE DE LA VISITATION

18 décembre, 2015

http://www.interbible.org/carpentier/gloire/visitation.htm

LA VISITE À ÉLISABETH  -  MYSTÈRE DE LA VISITATION

Deux personnages, deux visages qui sont proches, se touchant, mais leur regard est tourné, comme dans l’annonciation, vers un mystère qui les dépasse et qui les inclut, mystère des naissances, de la vie nouvelle incertaine mais promise. Avec une certaine perplexité devant ce qui advient, ce sentiment d’être surpris par la visite du Dieu vivant, d’être ébahi devant ce qui commence et s’annonce.      Mystère de la visitation, celui d’une double rencontre : celle de deux femmes, Marie et Élisabeth, et celle de deux vies à venir, Jésus et Jean Baptiste, car ces deux femmes sont enceintes. Rencontre des entrailles, porteuses de vie, et rencontre de deux enfants, promesses de vie. Ainsi advient une rencontre des deux alliances : l’ancienne, dont Élisabeth et Jean Baptiste sont les témoins ultimes, et la nouvelle, commençant avec Marie et Jésus, accomplissant l’ancienne. Jeunesse et vieillesse s’unissant dans cette rencontre pour que l’histoire de la visite de Dieu se poursuive.      Ce récit commence sur la route, par un voyage : Marie se déplace du nord au sud et en hâte. Son oui l’a mise en marche, vivement. Elle se met en route pour aller vers une autre, porteuse de vie, pour lui être présente, la soutenir; et à la fin, elle va reprendre la route. La rencontre de l’aînée et de la jeune femme a lieu dans la maison, celle de l’hospitalité et de la bénédiction. L’Esprit est présent en cette visite, comme à l’annonciation. Cette fois-ci, c’est Élisabeth qui en est remplie, comme les prophètes de l’alliance, Élisabeth qui parle avec force pour rendre grâce. Elle annonce la présence du Seigneur dans les entrailles de Marie, comme plus tard Jean Baptiste, son fils, lui aussi prophète, annoncera le Messie qui vient. La mère, par sa propre vocation prophétique, inaugure déjà celle de son fils, qui tressaille en son sein.      Marie, par son chant, le Magnificat, exalte le Seigneur à son tour. Elle exprime sa joie d’abord pour des motifs personnels, puis elle élargit sa prière à tout le peuple et rend grâce pour la bonté de Dieu de génération en génération, avec une attention particulière aux humbles, aux affamés, aux pauvres. Marie, femme des béatitudes dans le Magnificat, et Élisabeth qui proclame une béatitude : « Bienheureuse, celle qui a cru en l’accomplissement. »      Élisabeth et Marie ressemblent à d’autres femmes des Écritures, ainsi à Sarah qui tint pour fidèle l’auteur de la promesse (He 11, 11). Sarah, Élisabeth, Marie, trois femmes qui ont en commun d’être fécondes, porteuses de vie, là où l’on croyait que la vie n’était pas possible. Trois femmes qui annoncent, dans leur être même, le Dieu de l’impossible. La visitation est récit de l’espérance: qu’est-ce qui soutient mieux l’espérance qu’une vie nouvelle à venir? Sarah, Élisabeth, Marie, trois femmes qui font mémoire de la bonté de Dieu, dans la suite des temps, du passé jusqu’à l’avenir. De génération en génération, dit Marie. Cette expression évoque le sens d’une transmission de la vie, d’une histoire qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui et dans laquelle nous sommes inclus.      Comment le présent peut-il être porteur d’avenir? Aujourd’hui, nous sommes facilement enfermés dans une vie présente immédiate et dans l’isolement du chacun pour soi. Ce déplacement de Marie, cette rencontre de deux femmes de l’alliance et en alliance, nous invitent à élargir notre regard, à l’ouvrir vers la vie à venir. En témoignant de la bonté de Dieu au cours des âges, en transmettant ce goût de l’avenir pour que d’autres, après nous, soient habités par ce goût et rayonnent cette bonté. Ainsi se bâtit une lignée, depuis la promesse à Abraham et Sarah jusqu’à celle qui nous est chantée en chacune de nos visitations. Vers qui nous hâter pour lui rendre visite? Ou quelle visite s’approche de nous pour laquelle bénir Dieu? Visites porteuses de vie nouvelle.

Daniel Cadrin, OP

LA SAGESSE AUX MILLE VISAGES

12 mars, 2015

http://www.ipastorale.ca/bibliovirtuelle/textes/mars-13.htm

LA SAGESSE AUX MILLE VISAGES

(Cette étude couvre deux pages que je ai mis le premier et ci-dessous le lien du titre à la seconde, donc si vous aimez lire tout
http://www.ipastorale.ca/bibliovirtuelle/textes/mars-13a.htm )

Francine Robert,

Appoint, vol. XLVII, no 246 (fév. 2012), p. 41-48

À la mémoire de Viateur Yelle
On imagine assez spontanément le “vieux sage”, oeil averti et regard profond, rides témoins de la longue expérience, calme tranquille des traits, sourire bienveillant de qui connaît la vie et la nature humaine. On peut même transposer tout ceci sur “la vieille sage”… peut-être avec des traits amérindiens. Que diriez-vous plutôt d’une jeune fille qui danse, dont la grâce éveille la joie de Dieu lui-même ?
La sagesse biblique nous offre mille et un visages. Les visages de la quête humaine du bonheur. Surtout, elle manifeste que la capacité d’adaptation est le ressort fondamental de toute sagesse, et peut-être même la clef du bonheur. Étalées sur plusieurs siècles, les traditions de sagesse de la Bible ne s’érigent jamais en dogmes définitifs, mais témoignent plutôt d’une étonnante diversité, fruit d’une adaptation constante aux défis posés par la vie qui change. Visitons cette galerie de visages. Plusieurs ressemblent à nos contemporains, nos voisins, peut-être nous-mêmes.

Du concret et du quotidien
Voici la tisserande et la fileuse, le tailleur de pierres et le charpentier ; au Moyen-Âge on ajouterait le forgeron, que tous considéraient comme un sage. En effet, la plus ancienne sagesse biblique est le savoir-faire, et les artisans sont appelés des sages, de la racine hébraïque HoKMa (Ex 35,25s ; 36,8 ; 1Ch 22,15). La traduction fréquente “habile” ne leur rend pas justice. Ils et elles savent d’abord s’adapter aux matériaux qu’ils travaillent, ils en connaissent les possibilités et peuvent en tirer le meilleur parti, pour produire “du bel et bon ouvrage”. Cet usage biblique du vocabulaire de la sagesse évoque la capacité d’affronter et de maîtriser les tâches concrètes de la vie quotidienne de manière satisfaisante, source d’un bonheur tranquille.
Dans toutes les sociétés anciennes et modernes, la sagesse populaire prend la forme de proverbes semblables aux nôtres. « Aide-toi et le ciel t’aidera » ; « Rien ne sert de courir, il faut partir à point », etc. Le livre des Proverbes reflète la plus ancienne sagesse populaire biblique. On y voit défiler les pères tâchant de mettre leurs fils sur la bonne voie, les scribes des écoles de sagesse et les conseillers des rois. Voici le visage plutôt conservateur de la sagesse, comme partout. L’expérience des aînés doit guider les plus jeunes : écoute et apprends ! C’est aussi le visage d’hommes attentifs et observateurs, intéressés par les aléas de la vie quotidienne des gens, pauvres et riches, couples et commerçants, enfants et gouvernants. Tout peut leur devenir source d’enseignement :

— As-tu trouvé du miel ? Manges-en à ta faim ;
garde-toi de t’en gorger, tu le vomirais.
— Dans la maison du prochain fais-toi rare, de crainte que,
fatigué de toi, il ne te prenne en grippe.
— Le moral de l’homme surmonte la maladie ;
mais si ce moral est brisé, qui le relèvera ? (Pr 25,16-17 ; 18,14)

Une pensée plurielle et universelle
Comme la vraie vie est remplie de contradictions, le sage consent aux paradoxes :
Ne réponds pas au sot selon sa folie de peur que tu ne lui ressembles toi aussi.
Réponds au sot selon sa folie de peur qu’il ne s’imagine être sage (26,4-5).
Notre sagesse loge à même enseigne : Un ‘je tiens’ vaut mieux que deux ‘tu l’auras’, mais Qui ne risque rien n’a rien. Le truc est de choisir la bonne maxime au bon moment. Dans la sagesse biblique, pas de système dogmatique. Le bon sens, l’intelligence et l’adaptation aux circonstances, voilà qui est sage. Et la confiance : la sagesse traditionnelle est optimiste. Elle a confiance en l’être humain, capable de rationalité et d’une conduite correcte. Il y a des insensés, bien sûr, mais tout le monde peut apprendre à devenir sage ; il suffit de s’y appliquer. Nul besoin d’une révélation particulière de Dieu. C’est le visage du raisonnable, tout ce qui est conseillé est à la portée de tous. Le ton est calme et assuré, sans les envolées lyriques typiques des prophètes.
Le Credo du sage postule avant tout la confiance en Dieu. Le Dieu créateur du monde et de l’humanité. Un monde solide et en ordre, dont Dieu assure la stabilité. Comprendre et respecter cet ordre du monde, y trouver sa place et s’y adapter le mieux possible, voilà le chemin du bonheur. Cela s’appelle “la crainte de Dieu”, i.e. la reconnaissance qu’Il est la source de tout ordre et de tous les bons chemins de vie. C’est la Loi de Moïse, entre autres, mais on la nomme peu dans les livres de sagesse. D’ailleurs on ne parle jamais du Dieu de l’Exode ni de l’Alliance avec Israël. L’intérêt se porte moins sur l’histoire sainte d’un peuple de Dieu, que sur la vie quotidienne, personnelle et sociale. On rencontre donc dans cette galerie de visages curieux et rationnels quelques visages égyptiens et autres étrangers. Car tous les sages de l’Antiquité partagent cette même conviction : l’ordre du monde, fondé par la création divine, est un livre à déchiffrer pour s’y adapter et être heureux.

Deux problèmes
Portrait un peu rose, d’accord. Je signale deux aspects plus problématiques de la sagesse traditionnelle. Le premier : cet ordre du monde intègre évidemment la société. Il y a des pauvres et des riches, des faibles et des puissants, c’est dans l’ordre des choses et la stabilité est une valeur sûre. Donc une tendance que nous qualifierions aujourd’hui d’assez conservatrice : la sagesse n’encourage pas les révolutions ! Mais lisons bien la compassion sur le visage des sages anciens, et leur souci de la justice. Ils appellent très souvent à prendre soin des pauvres et à ne pas exploiter les faibles, car Dieu se soucie d’eux (22,22). Et pour eux la justice est un pilier fondamental pour maintenir l’ordre social. Ils rejoignent ici les prophètes, par les idées sinon par le ton : conseils de générosité et de parole honnête, refus des abus de pouvoir et des privilèges dus à l’argent. Une perle ironique encore d’actualité : Un cadeau ouvre toute les portes et vous mène en présence des puissants (18,16). Qohélet dirait devant nos bulletins de nouvelles : Rien de nouveau sous le soleil !
Le second problème de la sagesse traditionnelle a été perçu plus tard et vivement dénoncé par Job et Qohélet. C’est une dérive logique de la confiance en l’ordre du monde : si je m’y conforme, je serai heureux, ma vie sera longue et sans tragédie. Si je m’en détourne, j’attire mon malheur. Et si la vie ne se charge pas de récompenser ou de punir selon les actes (comme Qui sème le vent récolte la tempête), Dieu lui-même s’en chargera – dans cette vie, car il n’y a pas encore de foi en une vie après la mort. Il faut voir ici quelques visages du genre “bien-pensant”, sévères et figés : la confiance est devenue presqu’un dogme, nul doute que tout se passe comme on le dit depuis toujours et pour toujours. C’est trop beau pour être vrai… et trop rigide pour être encore sagesse biblique.

La sagesse en crise – Job
En 587 av. JC, l’histoire bascule et balaie tous les repères traditionnels. Jérusalem est conquise, le Temple détruit, la dynastie de David abolie, les leaders civils et religieux exilés. On reviendra d’Exil en 538, mais plus rien ne sera comme avant. La Judée et la Galilée, dominées par des étrangers Perses et ensuite Grecs, se découvrent un tout petit territoire dans un vaste monde cosmopolite et polythéiste, aux règles du jeu complexes et déroutantes. Dans tout ce chaos, quel est donc l’ordre du monde ?
Ces épreuves font naître d’autres visages de sages : visages de révolte et de doute. L’auteur du livre de Job manifeste la capacité de la sagesse biblique à suivre sa propre règle : s’adapter – ce qui n’est pas synonyme de “se résigner”. Il campe, non sans ironie, le visage de ces sages bien-pensant qui, refusant de s’adapter, ont fini par inverser leur dogme. On pourrait résumer leurs discours ainsi : s’il est vrai que Le mal poursuit les pécheurs et le bien récompense les justes (Pr 13,21), alors celui dont la vie bascule dans le malheur est sûrement un pécheur et le voilà puni. Traduisons : s’il a des problèmes, c’est sûrement sa faute ! qu’il change et ça ira mieux…
Job a tout perdu : argent, famille, santé. Ses amis prennent la défense d’une sagesse traditionnelle sclérosée. Sur leur visage sensé être sage, pas une ombre de compassion. Pour défendre l’honneur du Dieu qui garantit l’ordre du monde, ils détruisent l’honneur du malheureux : Job est déclaré fautif. Mais plus ils discourent, plus Job résiste à leur logique. Il proclame son innocence et sa certitude d’avoir mené une vie droite, dans les chemins de Dieu. (Voir son “examen de conscience” Job 31,1-11).
Job et ses amis ne s’accordent que sur un point : le malheur, comme le bonheur, est donné par Dieu. Convaincu de son innocence, Job se révolte donc contre Dieu et l’accuse d’agir en bourreau sans raison. En véritable sage, Job prend acte de la réalité de son expérience et tente d’en rendre compte ; même si la réalité contredit ce qu’il croit. Il assume la contradiction de manière originale. Il la place en Dieu lui-même, implorant le Dieu juste de le défendre contre ce même Dieu auquel il reproche de l’accabler : mes yeux pleurent vers Dieu. Lui, qu’il défende l’homme contre Dieu, comme un humain en défend un autre (16,20s). Écrasé de malheurs, Job cherche moins à retrouver le bonheur qu’à comprendre ce qui se passe avec Dieu. Cet aspect de Dieu source de nos malheurs le scandalise : Dans la ville les gens se lamentent, le râle des blessés hurle, et Dieu reste sourd à ces infamies ! (24,12) Bien éloigné du visage calme et serein des sages, ce Job hurlant, pleurant et jetant ses questions désespérées à la face de Dieu ! Pourtant, le livre validera ce visage torturé de la sagesse, et Dieu dira à ses amis : Ma colère flambe contre vous parce que vous n’avez pas parlé de moi avec justesse comme l’a fait mon serviteur Job (42,8).

LA SYMBOLIQUE DE LA MER DANS LA BIBLE

9 décembre, 2014

http://www.portstnicolas.org/le-phare/etudes-specialisees/article/la-symbolique-de-la-mer-dans-la-bible

LA SYMBOLIQUE DE LA MER DANS LA BIBLE

Pour initier à la lecture et la priere biblique, le parcours spirituel des camps Vie en mer, entrée en prière et retraites Prier et naviguer privilégie tout naturellement des textes qui parlent de la mer. Les passages médités, assis sur la plage ou le pont du bateau, face à l’horizon marin, favorisent la composition de lieu proposée dans l’oraison à la manière ignatienne. Ils prennent spontanement beaucoup de relief et font souvent écho à ce qui est en train de se vivre. L’épisode de la tempête apaisée devient, par exemple, facile à imaginer après un fort coup de vent et une navigation de nuit.

Dans l’Ancien Testament
Que dit la Bible de la mer ? Si le peuple d’lsraël n’était pas particulièrement un peuple de navigateurs, il connaissait et se référait à l’expérience de la mer : un certain nombre de textes de l’Ancien Testament l’évoque. Et l’étude de ces passages [1] nous montre combien la mer a un rôle symbolique puissant pour l’homme biblique. Car elle lui permet d’exprimer très profondément ce qu’il découvre de son attitude devant Dieu. Elle lui donne de formuler des vérites importantes du mystère du Dieu de vie qui le conduit hors de l’enfermement dans la mort. Parce que l’élément marin, aujourd’hui comme hier, est d’abord celui de l’effroi. Comme le dit l’adage « Celui qui n’a pas peur en mer n’est pas un marin, celui qui a peur de tout et de rien ne l’est pas non plus ». En effet, celui qui s’avance sur mer est confronté en permanence à l’éventualité de la mort, – en particulier dans l’Antiquité où les conditions de navigation étaient difficiles et précaires. L’élément marin fournit donc à l’homme l’image la plus parlante du péril mortel. Mais, si « les Hébreux ne s’attardent pas à décrire la terreur que leur inspirent les eaux, ils voient dans la mer, à cause de l’effroi qu’elle suscite, le Symbole de la détresse et de la mort à laquelle l’homme ne peut s’arracher lui-meme » [2]. Aussi, ces eaux de la mort et de l’abandon qui, pour les païens évoquent les forces les plus maléfiques sont lieu d’un salut possible pour qui croit que Dieu est créateur, et donc à même de limiter et dominer les éléments de la nature, comme l’affirme le verset 9 du chapitre 1 du livre de la Genèse : « ’Que les eaux qui sont sous le ciel sa’amassent en un seul endroit et qu’apparaisse le continent’ et il en fut ainsi ». Le psaume 103 le rappelle également : « les eaux couvraient même les montagnes, à ta menace, elles prennent la fuite… ». Même dans les plus terribles situations d’angoisse et de naufrage, le psalmiste peut se tourner vers un Autre pour lui crier sa détresse et son engloulissement : « Et ils criaient vers le Seigneur dans la détresse, de leur angoisse, il les a délivrés. Il ramena la bourrasque au silence et les flots se turent. Ils se réjouirent de les voir s’apaiser, il les mena jusqu’au port de leui desir » [3]. C’est en traversant la Mer rouge que les Hebreux ont fait l’expérience, constitutive de leur identité, d’êtres sauvés et liberés par Dieu, capable d’ouvrir un passage dans les eaux de la mort et de maîtriser le vent : « On vit la terre sèche émerger de ce qui était l’eau, la Mer rouge devenir un libre passage, les flots impétueux une plaine verdoyante » [4]’. Du coup, la mer devient le lieu de reconnaissance de la puissance salvifique de Dieu. Maître des éléments, Yahve est, en conséquence, le protecteur de l’homme au sein de la nature, le garant de sa viabilité dans l’univers. Sa création est remise à l’homme en toute liberté et à son bénéfice. Il peut alors l’accueillir comme le fruit heureux d’un dessein créateur. La domination de Dieu sur les éléments, en particulier la mer et le vent, est, en fait, une manifestation de son amour. Ainsi la confrontation à la mer peut-elle devenir moment privilegié du retournement de la plainte à la louange. Après l’évocation de la tempête apaisée, le psaume 106 se poursuit ainsi : « Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les fils d’Adam ! Qu’ils l’exaltent dans l’assemblée du peuple, au conseil des anciens qu’ils le louent ! ». Louange née de cette expérience de fragilité et de vulnérabilité d’une créature marquée par la profusion d’une création immense et majestueuse qui reflète, pour elle, la beauté et la bonté d’un Créateur Sauveur.

Dans l’évangile de Marc
Jésus a lui aussi fréquenté la mer, ou plutôt le lac de Galilée. Et il n’est sans doute pas neutre que ses premiers disciples soient des pêcheurs habitués aux navigations en barque sur le lac de Tibériade. Le Maître les rejoint et les appelle sur le lieu même de leur gagne-pain, de leur labeur quotidien. Leur travail est difficile, marqué par les longues nuits de veille, mais il crée une solidarité très intense entre tous ceux qui exercent ce métier dangereux et aléatoire (car les poissons ne sont pas toujours au rendez-vous et les campagnes de pêche sont souvent éprouvantes [5]. L’évangile de Marc est celui qui donne le plus de place à la mer. Elle y joue même un rôle central dans les chapitres 1 à 14. On relève, en effet, plus de quarante occurrences de ce mot et du vocabulaire marin [6]. On peut ainsi noter que le lac de Galilée est toujours appelé thalassa et non pas limmne (lac), reprenant par là l’hébreu de l’Ancien Testament qui utilise un seul mot yam pour désigner la mer et le lac, et même le fleuve. Et, comme Marc fait un lien explicite avec l’Ancien Testament dès le premier verset de son Évangile en citant Isaïe, on peut considérer que l’emploi du mot thalassa est porteur de toutes les connotations qu’il revêt dans l’Ancien Testament. La mer a une valeur métaphorique claire : eile signifie au plus haut point les forces obscures qui s’opposent au Dieu de la vie. Un lien très visible est établi entre Jesus et la mer : tous les deux portent le même qualificatif « de Galilée ». On peut aussi noter que toutes les scènes d’appel des disciples [7], la majeure partie de son enseignement en paraboles [8], ainsi que de nombreuses guérisons, se passent au bord de la mer.
Enfin, trois récits de traversée relatent ce qui survient sur la mer, lors de ces voyages en barque : 4,37.41 : la tempête apaisée ; 6,47-52 : Jesus marche sur les eaux ; 8,14-21 : le levain des pharisiens et d’Hérode. Ceux-ci se prolongent toujours d’ailleurs par un récit de guérison (celle du démoniaque gérasénien en 5,1-20 ; nombreuses guérisons au pays de Génésaret en 6,53-56 ; guérison d’un aveugle à Bethsaïde en 8,22-26). Ces trois passages d’une rive à l’autre font de la mer un lieu théophanique : s’y dévoile l’identité divine de Jésus en lien avec son enseignement (précédant la traversée) et ses guérisons (suivant la traversée). En 6,50, au milieu de la mer, Jésus réutilise les mots mêmes de la révélation faite par Dieu à Moïse au Buisson ardent « ego eimi » (Ex 3,14). La mer est l’endroit où se manifeste, comme en plein jour, le pouvoir divin de Jésus qui, comme Yahvé, peut dominer les éléments. Vent et vagues se taisent sur sa parole « Silence, tais-toi ! » (4,38). Est déjà symbolisée par là sa victoire pascale sur le chaos et les puissances du mal. C’est donc en ce lieu d’épreuve et d’effroi qu’il est donné aux disciples la possibilité de découvrir qui est vraiment Jésus de Galilée, Fils de Dieu : un sauveur créateur investi de la puissance de Yahvé. Reconnu à ses effets, semblables à ceux qui sont rapportés dans les grandes théophanies de l’Ancien Testament : « Alors ils furent saisis d’une grande crainte » (4,41) ; « Et ils étaient intérieurement au comble de la stupeur » (6,51). Ainsi est figurée l’experience de rencontre déroutante avec un Jésus victorieux sur les forces démoniaques, que Pierre pourra nommer Christ à l’issue du troisième et ultime voyage en barque (8,27-30).
Trois voyages pour entrer dans cette connaissance intérieure de la foi ; comme trois jours pour découvrir le Ressuscité et sortir du tombeau. Le temps de rouler la pierre de la peur et du doute… Le temps d’accueillir le bouleversement opéré, et d’habiter l’attitude même du Christ sur la mer, celle d’une totale confiance. Elle dévoile en négatif la lenteur à croire des disciples, leur enfermement dans l’emprise de la peur. « Pourquoi avez-vous peur ainsi ? Comment n’avez-vous pas la foi ? » (4,40) ; « Ceux-ci le voyant marcher sur la mer, crurent que c’était un fantôme et poussèrent des cris » (6,49) ; « Ne comprenez-vous pas encore ? » (8,20). Aussi, en même temps que se révèle la véritable identité de Jésus, nouveau Moïse, se déploie dans un contraste frappant la distance entre les disciples et lui-même. La foi de ceux qui embarquent sur sa parole est éprouvée au plus haut point, mise à nu de nuit sur la mer. Ébranlée en son extrême par la confrontation avec les elements déchaînés, figurant les mêmes forces d’opposition et de mort que celles représentées par l’armée des Égyptiens à l’assaut des Israéliens. Ces voyages en mer, comme une traversée de noir obscur, transforment l’identité des disciples, plongés ici dans une proximité mystérieuse et déroutante avec Celui qui les fait passer d’une rive à l’autre pour les unir toujours plus étroitement à sa mission.

La barque : lieu de formation pour les disciples
La relation entre Jésus et ses disciples est particulièrement associée à la mer qui apparaît comme le lieu central de leur formation et de leur apprentissage de la mission. Mission jusqu’en territoire païen, au-delà des frontières traditionnelles de la synagogue et des villes juives. L’enseignement en paraboles se fait dehors, au bord de la mer, comme pour signifier qu’il dépasse les limites de l’enseignement traditionnel. Se crée une opposition entre la mer, qui signifie chaos, menace, danger, et la terre, symbole de la promesse qui évoque plutôt l’ordre et la sécurite. Dans cette perspective, les disciples sont ceux qui suivent Jésus jusque sur la mer en montant dans la barque qui lui sert de lieu d’enseignement. Cet endroit leur est réservé, les foules n’y viennent pas. Il se présente comme l’intermédiaire entre la terre et la mer, une rive et l’autre, les juifs et les païens. Jésus y fait accéder uniquement les disciples. Comme si la traversée était constitutive de leur identité. Ces hommes choisis, l’Évangile les montre pourtant faillibles et la tempête symbolise leur résistance. La barque sur la mer prend alors une signification symbolique : elle révèle que Jésus a une identité de médiateur entre Dieu et l’homme, parce qu’il reproduit l’acte créateur et salvateur de Yahvé. Et elle dit en même temps – parce qu’elle est un objet instable sur un lieu mouvant – que cette identité ne peut être saisie et figée. La symbolique de la barque, qui sera plus tard celle de l’Église du Christ, nous dit combien l’identité de Jésus, Fils de Dieu, est une identité d’itinérance, une identité mystérieuse qui ne cesse de se dérober. Elle exprime en une image forte cette christologie du secret souvent mise en évidence par les commentateurs de Marc. Jésus le Christ se découvre en sa dimension de Sauveur, dans l’épreuve de l’affrontement aux forces du mal et de la mort. Quelque chose d’une nouvelle confrontation au chaos originel à partir duquel Dieu crée en séparant, un retour dans la Galilée premiere… La mer qui sépare les deux rives – comme les eaux du baptême qui introduisent à la vie nouvelle – devient alors ce lieu médiateur qui ouvre à une recréation, une libération, une résurrection… de l’ordre d’une nouvelle naissance. La traversée de la mer préfigure et signifie la future et déjà présente traversée pascale… Par l’emploi répété des images de l’eau et de la mer, Marc tente de nous faire saisir symboliquement que la suite du Christ est de l’ordre d’un commencement, d’un recommencement toujours à faire… Les femmes au tombeau à la Résurrection sont renvoyées dans leur Galilée de départ : « Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez comme il vous l’a dit » (16,7). Commencement qui ne peut faire l’économie de la traversée de la nuit de la peur dans l’effondrement de toute certitude et image du Christ. Les disciples mis en scène, aussi proches de Jésus soient-il, ne peuvent s’appuyer sur un savoir stable et sont en permanence désorientés. La mer, en tant qu’espace mouvant par excellence, présente donc un intérêt narratif certain pour contribuer à structurer un évangile dont la logique réside entièrement dans le déplacement. Dans les dix premiers chapitres, on peut relever plus de cinquante changements de lieux ! La mobilité est ici la marque la plus importante du personnage de Jésus. Les disciples, à son appel, passent du statut de sédentaires à celui d’itinérants… D’un rôle social figé, pêcheurs comme leur père, à un style de vie qui s’invente dans le plein vent du monde…

[1] À partir du livre de Chantal Reynier, La Bible et la mer, Cerf, 2004
[2] Ibid. p. 65
[3] Psaume 106,28-30
[4] Sagesse 19,7
[5] « Nulle part ailleurs que sur un bateau de pêcheur, je n’ai expérimenté une telle solidarité dans un équipage. Les conditions d’exercice de la pêche sont tellement difficiles que tu ne peux tenir sans le soutien des autres », remarque Gregory, skipper, qui a longuement navigué sur tous types d’embarcations.
[6] thalassa tes Galilias (mer de Galilée) : 2 fois (1,16a et 7,31) ; thalassa (mer) : 17 fois en tant que lieu reel plus 2 utilisations dans une histoire (10,42 et 11,23) ; ploion (bateau) : 17 fois ; ploiaron (barque) : 8 fois ; embainein (embarquer) : 5 fois ; peran (l’autre rive) : 5 fois ; diaperan (traverser) : 2 fois ; elaunein (ramer) : 1 fois ; prosormizesthai (accoster) : 1 fois.
[7] Mc 1,16-20 ; Mc 2,13-14
[8] Mc 4,1-34

L’AMITIÉ DANS LA BIBLE

21 octobre, 2014

http://www.mabible.net/reflexions-sur-la-foi/amitie-dans-la-bible

L’AMITIÉ DANS LA BIBLE

De manière surprenante, la Bible parle relativement peu de l’amitié, telle que nous la comprenons généralement aujourd’hui, c’est-à-dire comme d’un rapport privilégié entre deux êtres. Néanmoins, même si cette notion est peu développée, elle n’en est pourtant pas absente.
Celle-ci y est développée en étant abordée sous deux angles différents: En premier lieu, elle parle de l’amitié de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu, et en second, bien évidemment du rapport particulier qu’une personne entretient avec un autre de ses congénères.
Alors voyons comment les Ecritures parlent et définissent l’amitié sur ces deux plans particuliers. Qu’est ce que l’amitié, comment se définit-elle et comment s’applique-t-elle dans la relation?
Abordons premièrement l’amitié de Dieu envers les hommes. La première question que nous pourrions nous poser est celle-ci? Est-il possible que Dieu puisse avoir des «chouchous»? Oui et non!
Romains 2.11 et Galates 2.6 nous disent que le Seigneur ne fait pas de favoritisme; devant lui, tous les hommes sont égaux et aimés de Lui de même façon et de la même intensité.
On voit également cela dans 1 Timothée 2.3-4 qui nous dit que «Dieu désire que tous les hommes soient sauvés».
Jean 3.16 nous affirme que « Dieu a tant aimé le monde (les hommes) qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». Dans ce «quiconque» que Dieu aime, est contenue l’humanité dans sa généralité, mais aussi de chacun en particulier, c’est-à-dire: toi, lui et moi.
Mais pourtant, outre le fait de l’amour de Dieu est égal pour chacun d’entre nous, la Parole relève tout de même que Dieu fut l’ami de certains hommes en particulier. Ce fut, entre autres exemples, le cas d’hommes comme Abraham, Moïse et David, sans oublier Jean, le disciple que Jésus aimait! N’oublions les femmes, comme Marthe et Marie…
Si la Parole nous affirme d’un côté que Dieu aime indistinctement tous les êtres humains, mais qu’en même temps, il y a en a tout de même certains qui sont l’objet de son attention particulière, nous pouvons alors naturellement en déduire que la différenciation se trouve du côté de l’homme. En clair, que c’est la réponse du cœur de l’homme à l’amour de Dieu qui scelle un lien d’amitié particulier entre lui et Dieu.
Pourquoi Abraham fut-il appelé l’ami de Dieu selon ce qu’il nous est dit en Jacques 2.23? Tout simplement parce qu’il crut en Dieu! Mais dans cette optique, croire en Dieu ne consiste pas simplement à dire: «Je crois que Dieu existe!» Non! (même si c’est déjà bien) Croire, en prenant l’exemple d’Abraham, c’est mettre sa confiance en Dieu de manière absolue, dans ce qu’il nous dit et dans ce qu’il nous demande. C’est accepter de croire que Dieu sait mieux que nous-mêmes ce qui est bon pour nous et au travers de nous. «Abraham crut» et cela a suffit pour engendrer la naissance d’un peuple (Israël) de qui est sorti Jésus-Christ, le sauveur de l’humanité. La foi n’est pas une attitude béate et statique, la foi se met en mouvement et produit quelque chose. Et chose très importante à comprendre, la foi est liée à l’obéissance.
Pour Moïse, ce sont les mêmes dispositions de son cœur qui lui ont permis à entrer dans une relation intime avec le Seigneur: «L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami.». Moïse était, comme Abraham, un homme qui a accepté de se défaire de la gloire humaine et d’obéir à la voix de Dieu. A cause de cela, il fut défini comme étant la personne la plus humble que la terre est jamais portée (Nombres 12.3). Cette amitié liée à la foi, à l’humilité qui la aussi se traduit par l’obéissance à la Parole de Dieu. Le fruit de cette attitude intérieure a permis à un homme cœur de vivre une dimension de cœur à cœur avec le Dieu Tout-Puissant.
David nous est dépeint comme un homme selon le cœur de Dieu! Cela veut-il dire que David était parfait, qu’il ne commettait jamais d’erreurs? Non, David a commis beaucoup d’erreurs durant sa vie. La grande différence fut qu’il aimait Dieu et qu’il le connaissait comme un Dieu bon, miséricordieux et Saint. Il savait quel en était la grandeur, mais connaissait également sa propre misère. C’est pour cela qu’il pouvait se présenter devant lui pour lui demander grâce, droit et justice; ce que le Seigneur lui accorda sans cesse, sans pour autant passer sous silence ces péchés.
Malgré ces travers, David était un homme qui aimait le droit, l’équité, il était un homme respectueux et tentait constamment de marcher dans l’intégrité demandée par Dieu.
Pourquoi le Nouveau Testament présente-t-il à son tour l’apôtre Jean comme étant l’objet d’une apparente attention amicale de la part de Jésus? En effet, par quatre fois, l’Evangile de jean nous rapporte qu’il était «le disciple que Jésus aimait». Encore un fois, on ne peut pas avancer que Jésus en tant que Dieu avait plus d’amour pour lui que pour les autres.
La solution est encore ici du côté de l’homme. En effet, un simple regard sur le 4ème Evangile et sur les trois épîtres de Jean pour nous faire comprendre que l’appellation d’ «apôtre de l’amour». Si Jésus semble apporter une préférence à Jean, ce n’est certainement pas par préférence personnelle. Non c’est simplement parce que le cœur de Jean répond plus particulièrement au cœur même de Dieu; c’est-à-dire l’amour.
Comme le résume le Seigneur Jésus, toute la Loi et les Prophètes se trouvent résumés dans ces deux commandements: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.»
La parole de 1 Jean 5.3: «En effet, l’amour envers Dieu consiste à respecter ses commandements» donne écho à celle du Seigneur: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.» Jean 15.14
En résumé, l’amitié de Dieu se donne se manière particulière aux personnes de foi sachant demeurer dans l’obéissance et l’humilité dans une relation d’amour. Proverbes 3.32 «Car l’Eternel a horreur de l’homme perverti, mais il est un ami pour les hommes droits.»
L’amitié entre les hommes se base dans une forme de relations. En tant qu’individus ayant été créés avec des sentiments et une sensibilité propres à chacun. Dans ces conditions, bien que le chrétien soit appelé à aimer son prochain comme lui-même, il est naturel pour lui de fonctionner par affinités caractérielles et de sentir plus en phase avec une personne plutôt qu’avec une autre.
La langue grecque, langue originale dans laquelle fut écrit le Nouveau Testament, emploie quatre termes nuancés pour définir l’amour.
L’amour agape : Cet amour est l’amour dont Dieu nous aime. Un amour absolu et inconditionnel.
L’amour storge : Cet amour est celui dont on aime sa propre famille.
L’amour eros : Concerne l’amour spécifiquement sexuel.
Et l’amour phileo : Relatif à l’amour qu’on peut avoir pour un ami.
Si l’Ecriture établit ces nuances linguistiques, c’est donc qu’elle reconnait ces réalités et les reconnait donc comme saines.
La Bible nous donne dans ce domaine de précieux renseignements qui nous aideront à définir sur quels critères nous devons nous baser pour entretenir une relation amicale saine.
Le Psaume 35.14 nous dit: «Comme pour un ami, pour un frère, je marchais lentement, comme pour le deuil d’une mère, j’étais accablé de tristesse.»
Dans ce texte, nous voyons que la vraie amitié est compatissante. La compassion n’est pas de la pitié, la compassion «souffre avec». L’ami vit les douleurs de l’autre comme lui, il pleure avec celui qui pleure, souffre avec celui qui souffre, mais également se réjouit à cause du bonheur de l’autre.
Psaume 119.63 «Je suis l’ami de tous ceux qui te craignent et qui se conforment à tes décrets.»
David, de son côté, sélectionne son amitié selon des critères d’obéissance au Seigneur. Et comme cette amitié est tributaire de la crainte de Dieu, le véritable ami ne se contente pas de choisir ses amis de cette manière mais il s’implique également dans un rôle de directeur de conscience. Comme le souligne le Proverbes 12.26: «Le juste apprend de son prochain, mais la voie qu’empruntent les méchants les égare.»
La véritable amitié se confirme dans toutes les situations, bonnes ou mauvaises. L’amitié n’est pas tributaire des circonstances, pour être vraie, elle doit être désintéressée. Proverbes 17.17 «L’ami aime en toute circonstance, et dans le malheur il se montre un frère.»
Mais la véritable amitié ne se borne pas dans une attitude silencieuse quand l’ami court un danger ou semble agir de mauvaise façon même si parfois, afin de dire la vérité implique de faire du mal à celui qu’on aime . Proverbes 27.6 «Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité.»
Mais l’ami doit être perçu comme quelqu’un qui cherche à être de bon conseil Proverbes 27.9: «La douceur d’un ami vaut mieux que nos propres conseils.»

HUMILITÉ (les mots pour le dire)

10 septembre, 2014

http://www.interbible.org/interBible/ecritures/mots/2002/mots_020531.htm

HUMILITÉ (les mots pour le dire)

Hébreu : ‘anawah
Grec: tapeinophrosunè
Latin: humilitas (cf. humilité)

L’humilité est la vertu qui s’oppose à l’orgueil, à la suffisance ou à l’arrogance. La personne humble est celle qui reconnaît ses limites et ses fragilités, comme en fait foi la prière de ce psalmiste:

Seigneur, je n’ai pas le coeur fier,
ni le regard hautain.
Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs
ni de prodiges qui me dépassent.
Non, je me tiens en paix et en silence;
comme un petit enfant contre sa mère,
comme un petit enfant, telle est mon âme en moi.
(Psaume 131, 1-2)

Au cours de son histoire, le peuple d’Israël a appris l’humilité en faisant l’expérience de la toute-puissance de Dieu qui l’a libéré de la servitude en Égypte et lui a fait don d’une terre. Ce qu’il est et ce qu’il possède, il le doit à la bonté et à la générosité de Dieu. Il est le peuple choisi, non en raison de sa supériorité sur les autres peuples ou de ses mérites, mais uniquement à cause de l’amour que Dieu a eu pour lui. Après avoir connu une période de faste et de confiance en lui-même, l’épreuve de l’exil sera pour Israël une école de pauvreté et d’humilité.

En ce qui concerne l’individu, l’humilité est souvent apprise à partir des épreuves comme la maladie, l’échec, l’expérience du péché comme révélatrice de la fragilité humaine. En prenant conscience de sa pauvreté intérieure et de sa fragilité, l’être humain peut se tourner vers Dieu avec confiance. L’humilité apparaît alors comme une attitude de dépendance et de docilité, d’abandon confiant à Dieu qui seul peut mener l’être humain à son achèvement, à la pleine réalisation de son être. L’humble est quelqu’un qui cherche Dieu, non seulement pour vivre en communion avec lui, mais aussi pour atteindre l’unité et la cohérence de sa personne. L’humble sait qu’il ne peut compter seulement sur ses propres forces pour se réaliser. Il a besoin d’assises, d’un roc solide sur lequel édifier sa vie. Et ce roc ne peut être que le Seigneur. Dans l’Ancien Testament, Moïse est reconnu comme le modèle de l’humilité parce qu’il a mis sa confiance en Dieu et a vécu en étroite communion avec lui: Moïse était un homme très humble, l’homme le plus humble que la terre ait porté (Nombres 12,3).
L’origine latine de notre mot « humilité » peut nous aider à nous débarrasser d’une fausse idée de l’humilité. En effet, le mot « humilité » vient du latin humus qui se traduit par « terre, sol ». Ce mot est passé directement en français pour désigner la couche superficielle du sol, très féconde, qui accueille la semence pour lui faire porter du fruit. On comprend alors que l’humilité chrétienne est cette qualité d’ouverture qui permet au croyant d’accueillir la Parole de Dieu avec joie, comme une semence qui donne à sa vie une dimension nouvelle. Être humble, c’est reconnaître que nous ne détenons pas tous les éléments qui répondent à notre recherche du sens de la vie; c’est accepter que Dieu soit celui qui apporte cette réponse par le don de son Fils. L’humilité assure alors la fécondité de notre vie puisque la Parole de Dieu ne peut y être semée sans la transformer et lui faire porter des fruits de foi, d’espérance et d’amour, de bonté, de paix et de miséricorde. Être humble, c’est reconnaître que ce que nous sommes est l’oeuvre de l’amour de Dieu et de l’accueil de l’Évangile.

Yves Guillemette

 

DE L’ANCIEN AU NOUVEAU TESTAMENT SANS RUPTURE

7 juillet, 2014

http://www.interbible.org/interBible/cithare/celebrer/2013/c_avent_02.html   

(2e dimanche de l’Avent C – 9 décembre 2012)

DE L’ANCIEN AU NOUVEAU TESTAMENT SANS RUPTURE

La prédication de Jean le Baptiste : Luc 3, 1-6 Autres lectures : Baruch 5, 1-9; Psaume 125(126); Philippiens 1, 4-6.8-11

« Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; car tu marcheras par devant sous le regard du Seigneur, pour préparer ses routes, pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon des péchés. » (Lc 1, 76-77)

     Ainsi prophétisait le prêtre Zacharie à la naissance de son fils Jean.      Au troisième chapitre de son évangile, après avoir décrit les circonstances de la naissance de Jésus, l’évangéliste revient à Jean dans la même ligne de la présentation qu’il en a faite pour sa naissance : La parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert (Lc 3, 2b), littéralement, arriva la parole de Dieu sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Ainsi s’accomplit la prophétie du prêtre Zacharie sur son fils. Partant du Temple, la « Parole » passe par l’intermédiaire du prêtre Zacharie pour atterrir en quelque sorte sur Jean qui, lui, la transmettra à ses disciples dont on dit que Jésus en faisait partie. On passe ainsi sans rupture de l’Ancien au Nouveau Testament. Le genre littéraire adopté par Luc en fait foi. Celui-ci présente Jean à la manière des prophètes de l’Ancien Testament. « Luc reprend le flambeau de la littérature prophétique », écrira François Bovon dans son excellent ouvrage intitulé L’évangile selon saint Luc, qu’on ne saurait trop recommander au début de cette nouvelle année liturgique qui prend appui sur Luc. « Luc retravaille la tradition relative au Baptiste pour en faire une scène de vocation comme celles qui inaugurent les livres prophétiques » 1. Il rappelle, entre autres, les présentations des prophètes Osée, Jérémie et Aggée : La parole de Dieu fut adressée à Osée, fils de Beéri, au temps d’Ozias, de Yotam, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël (Os 1, 1); À lui (Jérémie) fut adressée la parole de Yahvé, aux jours de Josias, fils d’Amon, roi de Judas, la treizième année de son règne … (Jr 1, 2); La deuxième année du roi Darius, le sixième mois, le premier jour du mois, la parole de Yahvé fut adressée par le ministère du prophète Aggée à Zorobabel…  (Aggée 1,1).

« Arriva la parole… dans le désert »

     Fils de prêtre et donc prêtre lui-même, Jean a quitté le Temple de Jérusalem pour aller vivre au désert. C’est là qu’il sera rejoint par la « Parole ». Arriva la parole de Dieu sur Jean le fils de Zacharie dans le désert (3, 2).  « Arriva » ouvre la phrase, « désert » la ferme. Les deux termes servent d’encadrement à « Parole de Dieu sur Jean fils de Zacharie ». Avec une certaine soudaineté, le verbe arriver marque le début de quelque chose, le surgissement d’une nouvelle réalité, imprévue voire même imprévisible. Alors que le « désert », on le sait, demeure le lieu des grandes révélations divines. Passage obligé conduisant à la libération, c’est là que Dieu a entraîné, enseigné et nourri le peuple de son choix.

     « Luc ne pense pas, écrit Bovon, que Dieu crée directement des événements historiques relevant par eux-mêmes de l’histoire du salut. Et pourtant sa Parole a des effets dans l’histoire, mais ceux-ci ne sont pas signalés de façon éclatante par la toute-puissance et la splendeur divines. Quand Dieu parle, il faut un médiateur, ici l’homme Jean. […] La Parole de Dieu suscite une histoire du salut quand des humains se laissent saisir par elle, écoutent, aiment, obéissent. » 2

Du désert au Jourdain

     Si le désert aura été le lieu de la vocation de Jean, la « région du Jourdain » devient le lieu de la proclamation de la Parole. Il vint dans toute la région autour du Jourdain (v. 3). Marc et Matthieu situent l’action de Jean au désert, Luc, lui, le fait se déplacer en direction de la région du Jourdain. Sous l’action de la Parole, Jean se met en marche tout comme Israël autrefois se laissait guider par elle. À la différence de Marc et Matthieu qui laissent Jean au désert, Luc le fait bouger en direction de la « région du Jourdain ». La région du Jourdain… porte d’entrée de la Terre promise, oui, mais aussi vieille terre de péché associée à Sodome et Gomorrhe si l’on en croit le chapitre 13 du livre de la Genèse : Loth choisit pour lui toute la région du Jourdain et se déplaça vers l’orient. […] Loth vint camper jusqu’à Sodome dont les gens étaient des scélérats qui péchaient gravement contre le Seigneur (Gn 13, 11-13).

Le message de Jean

     « Proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés ».

     Repris textuellement de Marc, tel est le résumé très dense du message de Jean. Comme en Matthieu et en Marc, le verbe « proclamer » est au participe présent. En grec, encore plus qu’en français, le participe fait d’un verbe un adjectif qualificatif. Jean est qualifié de porteur de la proclamation. La proclamation qu’il diffuse n’est pas la sienne. Il n’en est pas l’auteur. L’initiative ne vient pas de lui, elle vient de cette « Parole » qui est « arrivée » jusqu’à lui. Il porte le ballon, dirions-nous en termes sportifs, ballon qu’il n’a pas confectionné et qu’il a reçu pour le transmettre…

     « Un baptême de conversion pour le pardon des péchés » : quatre noms apparaissent dans cette proclamation. D’abord le baptême qui est un geste conscient, concret, visible manifestant l’acquiescement à la conversion. « Ce n’est pas le rite qui donne le pardon, écrit Bovon, ni l’œuvre de Dieu seul, mais avec elle le mouvement de l’homme et de la femme qui, rentré en lui-même, se tourne vers Dieu à l’appel de la prophétie et du kérygme (proclamation) ». 3 Concernant le mot « conversion », la note en bas de page de la TOB apporte cette précision : « Plutôt que le sens recommandé par l’étymologie grecque (changement de mentalité), il faut y reconnaître le thème, capital dans l’Ancien Testament surtout depuis Jérémie, du changement de direction, du retour inconditionnel au Dieu de l’alliance. »4

     Ce retour inconditionnel au Dieu de l’alliance conduit « au pardon des péchés ». En d’autres termes, comme l’écrit Bovon, « c’est Dieu qui donne le pardon et l’être humain se doit de l’accepter comme une invitation à une décision existentielle ». 5 Luc a déjà lancé ce thème du don lors de la naissance de Jean : « pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon des péchés » (1, 77). Il le reprendra dans son livre des Actes des Apôtres en rapportant la réponse que firent au Sanhédrin Pierre et les apôtres après leur libération miraculeuse : « C’est lui que Dieu a exalté par sa droite comme Prince et Sauveur pour donner à Israël  la conversion et le pardon des péchés » (Ac 5, 31). Quelques chapitres plus loin, Luc constatera que ce don de la conversion pour le pardon des péchés débordera les frontières d’Israël pour rejoindre les nations païennes lorsque après la visite de Pierre et ses compagnons au centurion Corneille, les Judéens s’exclameront en ces termes : Voilà que Dieu a donné aussi aux nations païennes la conversion qui mène à la vie (Ac 11, 18 ), reprenant comme en écho Isaïe cité par Luc : Tous verront le salut de Dieu (Is 40, 5) (Lc 3, 6), le verbe « voir » ayant en langage sémitique le sens de « avoir part ».

__________________

1 François Bovon, L’Évangile selon saint Luc, Labor et Fides, 1991, p. 166 2 Idem, p. 166 3 Idem, p. 108 4 La Bible, traduction œcuménique, Cerf, 2010, p. 2100 5 Idem, p. 108 Claude Julien, F.CH.

Source: Le Feuillet biblique, no 2337. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation du Centre biblique de Montréal.

3 ARBRES PROPHÉTIQUES L’OLIVIER , LE FIGUIER , LA VIGNE

5 juin, 2014

http://bethyeshoua.over-blog.com/pages/Les_3_arbres_prophetiques_lolivier_le_figuier_la_vigne-1650841.html

3 ARBRES PROPHÉTIQUES L’OLIVIER , LE FIGUIER , LA VIGNE

Rabbi Paul Ghennassia samedi 21 et 28 février 1998

(Psaumes 1:1-3)
 » 1 Heureux l’ homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’ arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’ assied pas en compagnie des moqueurs, 2 Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit! 3 Il est comme un arbre planté près d’ un courant d’ eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point: Tout ce qu’ il fait lui réussit. »

(Luc 21:29)
 » Et il leur dit une comparaison: Voyez le figuier, et tous les arbres.. »

3 CATÉGORIES D’UTILISATION DES ARBRES
1) Un arbre se trouve près d’une source et en est alimenté
2) Si un arbre (qui symbolise l’homme) est utile pour la société, il peut être par contre inutile pour Dieu : la charité, l’amitié , l’amour sans l’Esprit Saint sont inutiles : les œuvres quelles qu’elles soient , les actions sociales humaines, les partis politiques…
3) Certains arbres peuvent produire des fruits vénéneux, d’autres portent des fruits malades parcequ’ils sont malades. Les fruits montrent en réalité la valeur de l’arbre.

SYMBOLISME
1) L’arbre symbolise la longévité : l’olivier par exemple est un arbre qui peut être très ancien, en témoignent les oliviers du jardin de Gethsémané qui sont les mêmes qu’a connu Yeshoua.
2) L’arbre apporte la nourriture
3) Il symbolise la solidité (le cèdre du Liban)
4) L’arbre symbolise la bénédiction donnée aux hommes par Dieu
Il est un bien-fait de Dieu puisqu’il attire l’eau, de ce fait empêche la sécheresse, l’érosion de la terre et du sable. Il permet de rétablir le cycle de l’eau.
Le Keren Keimeth Leisraël l’a bien compris il y a une centaine d’années lors du rétablissement du pays d’Israël puisque, inspirés par le Seigneur qui est en train d’accomplir sa Parole sous nos yeux, ils plantent depuis le début du siècle des arbres dans le désert pour faire reverdir le pays .
5) En Eden, le jardin était planté d’arbres
Quand Adam a péché il s’est caché au milieu des arbres
(Genèse 3:8)
 » Alors ils entendirent la voix de l’ Éternel Elohim, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’ homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’ Éternel Elohim, au milieu des arbres du jardin. »
6) TOU-BISHVAT la fête des arbres en Janvier – Février, fête en Israël (Israël a quelques fois adoré de faux dieux  » … sous tout arbre vert … »)
Le mois de février – mois de CHEVAT – correspond à l’abréviation « Puissions – nous entendre des bonnes nouvelles » parmi celles-ci, le nouvel- an des arbres signalé par l’amandier au début de sa floraison, est fixé au 15 Chevat. La fête populaire des arbres représente, par excellence, la fête du KKL. Mentionnée pour la première fois par écrit dans « le livre des Coutumes Ashkénazes  » imprimé en 1590, cette fête marque l’anniversaire de la constitution du Parlement Israélien en 1949 .(note du périodique du KKL – NDLR)

1. L’olivier
L’olivier représente la vie de l’Esprit par
et dans le Messie ou la vie spirituelle d’ISRAEL
L’olivier
L’olivier représente la vie de l’Esprit par le Messie . On en obtient de l’huile . Les olives et l’huile donnent la santé. Elles sont appliquées sur les blessures et sont utilisées comme remèdes contre certaines maladies.
Le chandelier à 7 branches symbolise l’ huile de l’Esprit qui anime le Messie .
L’olivier représente l’huile et la paix. L’olivier fait penser à la colombe « YONA » ( … Jonas , symbolisant le Messie enterré 3 jours dans le sein de la terre )
YONA la paix : l’olivier symbolise la paix que Elohim veut donner.
Olivier symbole de paix :
(Genèse 8:10-12)
« 10 Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l’ arche. 11 La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d’olivier arrachée était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient diminué sur la terre. 12 Il attendit encore sept autres jours; et il lâcha la colombe. Mais elle ne revint plus à lui.
Olivier symbole de la vie de l’Esprit
(Psaumes 52:8-10)
« 8 (52:10) Et moi, je suis dans la maison de Elohim comme un olivier verdoyant, Je me confie dans la bonté de Elohim, éternellement et à jamais. 9 (52:11) Je te louerai toujours, parce que tu as agi; Et je veux espérer en ton nom, parce qu’ il est favorable, En présence de tes fidèles.
Olivier symbole de paix familial n.d.l.r.
(Psaumes 128:3)
 » Ta femme est comme une vigne féconde Dans l’ intérieur de ta maison; Tes fils sont comme des plants d’olivier, Autour de ta table.
Olivier, nom donné par l’Eternel
(Jérémie 11:16)
 » Olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit, Tel est le nom que t’ avait donné l’ Éternel; Au bruit d’ un grand fracas, il l’ embrase par le feu, Et ses rameaux sont brisés.
Olivier sauvage et Olivier franc image de l’Eglise entée sur Israël
(Romains 11:16-24)
 » 16 Or, si les prémices sont saintes, la masse l’ est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. 17 Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui était un olivier sauvage, tu as été enté à leur place [ = " au milieu d'eux " ] , et rendu participant [ = " avec eux " ] de la racine et de la graisse de l’ olivier, 18 ne te glorifie pas aux dépens de ces branches. Si tu te glorifies, sache que ce n’ est pas toi qui portes la racine, mais que c’ est la racine qui te porte. 19 Tu diras donc: Les branches ont été retranchées, afin que moi je fusse enté. 20 Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d’ incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t’abandonne pas à l’ orgueil, mais crains; 21 car si Elohim n’ a pas épargné les branches naturelles, il ne t’ épargnera pas non plus. 22 Considère donc la bonté et la sévérité de Elohim: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Elohim envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement, tu seras aussi retranché. 23 Eux de même, s’ ils ne persistent pas dans l’incrédulité, ils seront entés; car Elohim est puissant pour les enter de nouveau. 24 Si toi, tu as été coupé de l’ olivier naturellement sauvage, et enté contrairement à ta nature sur l’ olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils entés selon leur nature sur leur propre olivier.
Le nom « JUIF » vient du nom YEHOUDA c’est-à-dire LOUANGE A L’ÉTERNEL : un juif , par son existence et par le nom-même qu’il porte, représente cette glorieuse évidence.(YEHOUDA s’écrit en hébreu hdwy c’est-à-dire le nom du tétragramme de Dieu avec une lettre supplémentaire, le « DALET » qui signifie « LA PORTE » )
La graisse de l’olivier
La graisse de l’olivier représente le RUAH HA’ KODESH ( L’Esprit Saint )
Les deux branches de l’olivier
Les 2 branches de l’olivier représentés sur le drapeau national d’Israël représentent donc les juifs et les gentils rassemblés pour former un seul corps
(Zacharie 4:3)
 » et il y a près de lui deux oliviers, l’ un à la droite du vase, et l’ autre à sa gauche. »
(Zacharie 4:11-14)
 » Je pris la parole et je lui dis: Que signifient ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche? … » Les juifs et les gentils seront ( sont ) rassemblés en un seul corps aux côtés du Messie
 » Je pris une seconde fois la parole, et je lui dis: Que signifient les deux rameaux d’ olivier, qui sont près des deux conduits d’or d’où découle l’or? Il me répondit: Ne sais -tu pas ce qu’ ils signifient? Je dis: Non, mon seigneur. Et il dit: Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre. » (  » CHENI BENI AITSAR  » les  » 2 fils de l’huile  » ( BEN = FILS )
(Apocalypse 1:12)
 » Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m’ être retourné, je vis sept chandeliers d’ or,… »
(Apocalypse 1:20)
 » le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.
( les sept KEHILOT )
le chandelier à 7 branches à huile d’olive
- on n’éteignait jamais le chandelier à huile d’olive
- Au bout des 7 branches du chandelier se trouvent 7 flammes ;
ces 7 flammes font partie intégrante du nom de YESHOUA
- Yeshoua sur le mont des oliviers : GAT SAMANI traduit par le  » pressoir à huile  » Le Messie a été pressé comme les olives sont pressés pour en faire ressortir l’huile du Esprit Saint :  »  » Il vous est avantageux que je m’en aille  » disait Yeshoua
où le Messie a pleuré et où Il a été lui-même pressé
- Yeshoua est né de l’Esprit, le RUAH HA KODESH – l’huile sainte

2. le figuier
Le figuier représente la vie nationale
historique du peuple d’ ISRAËL
ISRAËL EST LE FIGUIER PROPHÉTIQUE.
Le figuier
Le figuier représente LA VIE NATIONALE DU PEUPLE D’ISRAËL
ISRAËL EST LE FIGUIER PROPHÉTIQUE.
Cet arbre n’a pas besoin d’être planté – il vient comme ça …sur le bord des chemins.
(Osée 9:10)
 » J’ ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert, J’ ai vu vos pères comme les premiers fruits d’un figuier; Mais ils sont allés vers Baal Peor, Ils se sont consacrés à l’ infâme idole,
Et ils sont devenus abominables comme l’ objet de leur amour. « 
(Osée 9:16)
 » Éphraïm est frappé, sa racine est devenue sèche; Ils ne porteront plus de fruit; Et s’ ils ont des enfants, Je ferai périr les objets de leur tendresse. « 
(Jérémie 24:1-2)
 » 1 L’ Éternel me fit voir deux paniers de figues posés devant le temple de l’ Éternel, après que Nebucadnetsar, roi de Babylone, eut emmené de Jérusalem et conduit à Babylone Jeconia, fils de Jojakim, roi de Juda, les chefs de Juda, les charpentiers et les serruriers. 2 L’ un des paniers contenait de très bonnes figues, comme les figues de la première récolte, et l’ autre panier de très mauvaises figues, qu’ on ne pouvait manger à cause de leur mauvaise qualité »
Les bonnes figues symbolisent la faveur de Dieu
(Jérémie 24:5)
 » Ainsi parle l’ Éternel, le Dieu d’ Israël: Comme tu distingues ces bonnes figues, ainsi je distinguerai, pour leur être favorable, les captifs de Juda, que j’ ai envoyés de ce lieu dans le pays des Chaldéens. « 
Les mauvaises figues sont imagées par Sédécias
(Jérémie 24:8)
 » Et comme les mauvaises figues qui ne peuvent être mangées à cause de leur mauvaise qualité, dit l’ Éternel, ainsi ferai-je devenir Sédécias, roi de Juda, ses chefs, et le reste de Jérusalem, ceux qui sont restés dans ce pays et ceux qui habitent dans le pays d’ Égypte. « 
Sédécias : dernier roi de Juda ( 597-587) du temps du prophète Jérémie et de la déportation à Babylone. Il n’écouta pas Jérémie alors que l’idolâtrie souillait le Temple .L’Eternel ordonna à Jérémie de condamner le projet du roi de faire une coalition contre le joug de Nebuchadnetsar . La révolte de Sédécias conduisit tout Jérusalem à en souffrir : la ville fût assiégée .
Extraits du Dictionnaire biblique
(Jérémie 24:10)
J’enverrai parmi eux l’épée, la famine et la peste, jusqu’à ce qu’ils aient disparu du pays que j’avais donné à eux et à leurs pères.
(Joël 1:7)
« Il a dévasté ma vigne; Il a mis en morceaux mon figuier, Il l’a dépouillé, abattu; Les rameaux de la vigne ont blanchi. »
Le figuier séché : image d’ISRAËL « séché » par le Seigneur pendant 2000 ans
(Matthieu 21:18-19)
« 18 Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. 19 Voyant un figuier sur le chemin, il s’ en approcha; mais il n’ y trouva que des feuilles, et il lui dit: Que jamais fruit ne naisse de toi! Et à l’instant le figuier sécha.
(Matthieu 24:1-…)
« Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit: Voyez-vous tout cela? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. 3 Il s’ assit sur la montagne des oliviers. ( note : quand on vient du temple , on arrive en montant sur le mont des oliviers ) . Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question: Dis -nous, quand cela arrivera -t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde? 4 Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous séduise. 5 Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Messie. Et ils séduiront beaucoup de gens. « (Matthieu 24:23)
« Si quelqu’ un vous dit alors: Le Messie est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas « .
(Matthieu 24:26)
« Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert ( NEGUEV) , n’y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. »
(Matthieu 24:27)
« Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. »
( note : Le retour du Seigneur se fera de l’Orient vers l’Occident c’est-à-dire qu’il vient du Moyen-Orient: Israël vers l’occident : les nations )
Le figuier ( ISRAËL ) a séché pendant 2000 ans ET REÇOIT LA VIE MAINTENANT.
Maintenant le Seigneur redonne la vie au figuier qu’il a lui-même desséché :
(Matthieu 24:32) et (Marc 13:28)
 » Instruisez -vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’ été est proche.
Les branches deviennent tendres , la sève monte : les fruits dont parle Yeshoua sont les JUIFS MESSIANIQUES qui grandissent au travers du monde entier. ( On compte plus de 1,5 millions de juifs dans le monde ayant accepté Yeshoua) Il existe un changement d’attitude vis -à- vis des juifs de la part des nations : entre autres les chrétiens lorsqu’il parle du figuier et des autres arbres

3. la vigne
La vigne représente la vie religieuse et la racine divine
de la communication avec ELOHIM – communion avec le CEP
Yeshoua (que les nations appellent Jésus) a dit : » je suis le cep. »
Jean 15:5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
Par définition la vigne est un arbre puisqu’il porte un tronc – le cep.
(Isaïe 5:1-8)
 » 1 Je chanterai à mon bien-aimé Le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, Sur un coteau fertile. 2 Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux; Il bâtit une tour au milieu d’ elle, Et il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu’ elle produirait de bons raisins, Mais elle en a produit de mauvais. 3 Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, Soyez juges entre moi et ma vigne! 4 Qu’ y avait-il encore à faire à ma vigne, Que je n’ aie pas fait pour elle? Pourquoi, quand j’ ai espéré qu’ elle produirait de bons raisins, En a-t-elle produit de mauvais? 5 Je vous dirai maintenant Ce que je vais faire à ma vigne. J’ en arracherai la haie, pour qu’ elle soit broutée; J’ en abattrai la clôture, pour qu’ elle soit foulée aux pieds. 6 Je la réduirai en ruine; elle ne sera plus taillée, ni cultivée; Les ronces et les épines y croîtront; Et je donnerai mes ordres aux nuées, Afin qu’ elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle. 7 La vigne de l’ Éternel des armées, c’ est la maison d’ Israël, Et les hommes de Juda, c’ est le plant qu’ il chérissait. Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé! De la justice, et voici des cris de détresse! 8 Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ, Jusqu’ à ce qu’ il n’ y ait plus d’ espace, Et qu’ils habitent seuls au milieu du pays! « 
Des arbres peuvent produire des mauvais fruits. ISRAËL a de l’espoir : HATIKVA – mais – Elohim dit qu’il n’y a pas un juste – pas même un seul. Les erreurs , nous les payons tôt ou tard.
(Isaïe 27:2-5)
2 En ce jour -là, Chantez un cantique sur la vigne. 3 Moi l’ Éternel, j’ en suis le gardien, Je l’ arrose à chaque instant; De peur qu’ on ne l’ attaque, Nuit et jour je la garde. 4 Il n’ y a point en moi de colère; Mais si je trouve à combattre des ronces et des épines, Je marcherai contre elles, je les consumerai toutes ensemble, 5 A moins qu’ on ne me prenne pour refuge, Qu’ on ne fasse la paix avec moi, qu’ on ne fasse la paix avec moi.
(Luc 13:6)
Il dit aussi cette parabole: Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n’ en trouva point.
(Jean 15:1-5)
1 Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 2 Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’ émonde, afin qu’ il porte encore plus de fruit. 3 Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 4 Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’ il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. 5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
Si Jésus dit  » Je suis le vrai Cep … » cela signifie qu’il y a donc de faux ceps .
Voyez le figuier et les autres arbres : les nations . Où en sommes-nous par rapport au figuier ?
Le figuier c’est le  » TSEMAH  » ( la  » semence  » ) nous devons l’arroser tout autour de nous.
La vigne Le mot désigne d’habitude la vraie vigne ( vitis vinifera ), originaire de l’Asie occidentale ( S.de la mer Caspienne) Genèse 9:20,21. Les Égyptiens la cultivaient Genèse 40:11 Psaumes 78:47 Des sculptures égyptiennes de l’ancien empire représentent des vignes, des grappes des pressoirs et la manutention du vin.
Le sol et le climat d’Israël convenaient à cette culture, qui fut pratiquée très tôt en Canaan Genèse 14:18 La vigne croissait dans les plaines de la Philistie, de Jizreel, de Génésareth 1 Rois 21:1 et prospérait dans les régions accidentées , près d’Hébron, de Silo, de Sichem Nombres 12:23 Juges 9:27, 21:20 , Jérémie 31:5 d’Eyn -Guédi Cantiques 1:14 d’Hêchbôn , d’Héléalé, de Sibma, à l’est du Jourdain Isaïe 16:8-10 Jérémie 48:32 et dans le Liban Osée 14:8 [ 7] .Il y a une grande différence entre les plants excellents et ceux qui sont sauvages et dégénérés Isaïe 5:2 Jérémie 2:21 .
Israël ressemble à une vigne Psaumes 80: 9 à 16 . Le Seigneur se compare à un cep, ses disciples sont les sarments Jean 15:1 à 8
La vigne se rencontrait souvent ou au sommet ou au flanc des collines, parfois sur des terrasses Isaïe 5:1 Joël 4:[3] 18. une haie ou un mur la protégeait Nombres 22:24 Psaumes 80 :9- 13 Proverbes 24:30,31 Cantiques 2:15, Isaïe 5:5. On avait enlevé les pierres, élevé une cabane ou une tour pour le gardien, taillé une cuve dans le roc Isaïe 1:8, 5: 1à 7 Matthieu 21:33-41
Ces cuves antiques existent encore en grand nombre en Israël. De toutes les plantes cultivées, la vigne est celle qui exige le plus de soins Matthieu 20:1 – 6
Lévitique 25.3 , Proverbes 24.30-31 , Isaïe 5.6, Jean 15.2
On laissait la vigne ramper à terre; on ne surélevait que les sarments portant des fruits Isaïe 16.8 Ezéchiel 17.6 . Parfois on faisait monter la vigne sur des arbres, ou bien sur ,et entre, de hauts échalas 1 Rois 5.5 [4.25] ; Michée 4.4
Il s’agissait surtout de raison rouge Isaïe 63.2 Apocalypse 14.19.
Dans les endroits privilégiés, la maturation était antérieure au mois d’août. On consommait le raisin frais, ou sec Nombres 6.3 Deutéronome 23.25 [24] ;
élément apprécié de la nourriture , on le conservait aussi sous forme de gâteau
1 Samuel 25 .18 1 Chroniques 16.3 Le jus se buvait frais ou fermenté ; les vendanges commençaient au milieu de septembre et se poursuivaient en octobre. Les chants et les rires accompagnaient la cueillette et le foulage. On pressait les grappes en les piétinant Juges 9.27 Isaïe 16.10 Jérémie 25.30, 48.33

ELOHIM A SOIN DES SIENS ET A UN REGARD SUR SON PEUPLE
(Habacuc 3:16)
« J’ai entendu… Et mes entrailles sont émues. A cette voix, mes lèvres frémissent, Mes os se consument, Et mes genoux chancellent: En silence je dois attendre le jour de la détresse, Le jour où l’ oppresseur marchera contre le peuple.

JÉRÉMIE 3:1-23
Il dit: Lorsqu’ un homme répudie sa femme, Qu’ elle le quitte et devient la femme d’ un autre, Cet homme retourne -t-il encore vers elle? Le pays même ne serait-il pas souillé? Et toi, tu t’es prostituée à de nombreux amants, Et tu reviendrais à moi! dit l’ Éternel. 2 Lève tes yeux vers les hauteurs, et regarde! Où ne t’es-tu pas prostituée ! Tu te tenais sur les chemins, comme l’ Arabe dans le désert, Et tu as souillé le pays par tes prostitutions et par ta méchanceté. 3 Aussi les pluies ont-elles été retenues, Et la pluie du printemps a-t-elle manqué; Mais tu as eu le front d’ une femme prostituée, Tu n’as pas voulu avoir honte.
4 Maintenant, n’est-ce pas? tu cries vers moi: Mon père! Tu as été l’ami de ma jeunesse! 5 Gardera-t-il à toujours sa colère? La conservera-t-il à jamais? Et voici, tu as dit, tu as fait des choses criminelles, tu les as consommées. 6 L’Éternel me dit, au temps du roi Josias: As-tu vu ce qu’a fait l’ infidèle Israël? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert, et là elle s’est prostituée.
7 Je disais: Après avoir fait toutes ces choses, elle reviendra à moi. Mais elle n’est pas revenue. Et sa sœur, la perfide Juda, en a été témoin. 8 Quoique j’eusse répudié l’infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et que je lui eusse donné sa lettre de divorce, j’ai vu que la perfide Juda, sa sœur, n’a point eu de crainte, et qu’elle est allée se prostituer pareillement. 9 Par sa criante impudicité Israël a souillé le pays, elle a commis un adultère avec la pierre et le bois. 10 Malgré tout cela, la perfide Juda, sa sœur, n’est pas revenue à moi de tout son cœur; c’est avec fausseté qu’elle l’a fait, dit l’Éternel. 11 L’Éternel me dit: L’infidèle Israël paraît innocente En comparaison de la perfide Juda. 12 Va, crie ces paroles vers le septentrion, et dis: Reviens, infidèle Israël! dit l’ Éternel. Je ne jetterai pas sur vous un regard sévère; Car je suis miséricordieux, dit l’ Éternel, Je ne garde pas ma colère à toujours. 13 Reconnais seulement ton iniquité, Reconnais que tu as été infidèle à l’ Éternel, ton Elohim, Que tu as dirigé çà et là tes pas vers les dieux étrangers, Sous tout arbre vert, Et que tu n’as pas écouté ma voix, dit l’Éternel. 14 Revenez, enfants rebelles, dit l’Éternel; Car je suis votre maître. Je vous prendrai, un d’une ville, deux d’une famille, Et je vous ramènerai dans Sion. 15 Je vous donnerai des bergers selon mon cœur , Et ils vous paîtront avec intelligence et avec sagesse.
16 Lorsque vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, En ces jours -là, dit l’Éternel, On ne parlera plus de l’arche de l’alliance de l’Éternel; Elle ne viendra plus à la pensée; On ne se la rappellera plus, on ne s’apercevra plus de son absence, Et l’on n’en fera point une autre. 17 En ce temps -là, on appellera Jérusalem le trône de l’Éternel; Toutes les nations s’assembleront à Jérusalem, au nom de l’Éternel, Et elles ne suivront plus les penchants de leur mauvais cœur. 18 En ces jours, La maison de Juda marchera avec la maison d’Israël; Elles viendront ensemble du pays du septentrion Au pays dont j’ai donné la possession à vos pères. 19 Je disais: Comment te mettrai -je parmi mes enfants, Et te donnerai-je un pays de délices, Un héritage, le plus bel ornement des nations? Je disais: Tu m’appelleras: Mon père! Et tu ne te détourneras pas de moi. 20 Mais, comme une femme est infidèle à son amant, Ainsi vous m’avez été infidèles, maison d’Israël, Dit l’ Éternel. 21 Une voix se fait entendre sur les lieux élevés; Ce sont les pleurs, les supplications des enfants d’Israël; Car ils ont perverti leur voie, Ils ont oublié l’Éternel, leur Elohim. 22 Revenez, enfants rebelles, Je pardonnerai vos infidélités.- Nous voici, nous allons à toi, Car tu es l’Éternel, notre Elohim. 23 Oui, le bruit qui vient des collines et des montagnes n’est que mensonge; Oui, c’est en l’Éternel, notre Elohim, qu’est le salut d’Israël ».
Une grande partie des prophéties se sont déjà accomplies point par point. ( la venue de Yeshoua, sa vie, sa mort, sa résurrection, destruction du temple, le retour dans le pays promis, l’unité des croyants juifs et gentils et leur greffage sur l’olivier franc sur un seul cep, les événements mondiaux, etc. …)
Avant , le croyant vivait par la foi sans voir ni comprendre la plupart des prophéties annoncées .
Aujourd’hui le croyant vit par la foi mais voit s’accomplir devant ses yeux les prophéties bibliques , les promesses .
Pour Osée et Jérémie , Israël est bien le figuier .
La figue est un fruit plein de vitamines , poussant sur les côtes. Malheureusement il en pousse de bonnes comme de mauvaises .
Comment être une bonne figue : être né d’en haut
Paul disait que les vrais juifs ce sont ceux qui sont nés de nouveau ( les bonnes figues ): JUIF = LOUANGE A DIEU
Quels sont les signes des temps dont parle YESHOUA ?
- l’injustice , le bien est appelé mal , le mal bien ( les criminels ont tous les droits – défense etc. … )
- les événements nationaux qui se passent actuellement
- les événements sociaux
- les événements religieux ( la religion est sensée relier à Dieu )
- les événements moraux
- les événements cosmiques ( ozone , signes dans le ciel …)
- les événements tragiques qui arriveront bientôt ( la guerre risque d’éclater à
nouveau en Israël )
L’ESPRIT de DIEU agit et ne ment pas .
la séduction devient de plus en plus grande avec son pouvoir de fascination comme le serpent qui hypnotise sa proie avant de la dévorer paralysée de terreur .
Une petite souris fascinée devant le serpent et paralysée , ne bouge plus jusqu’à ce que le serpent la dévore . Pour la délivrer du pouvoir du serpent il faut lui lancer un caillou et la faire revenir ainsi de sa torpeur. Certains chrétiens sont ainsi. Séduction des richesses , séduction de la religion, séduction de la prospérité et de la santé coûte que coûte ( N.D.L.R. )
la séduction dans la bible , est le fruit de la tentation . Elle a toujours pour auteur quelqu’un qui nous veut du mal. Elle cherche à nous détourner de l’obéissance due à Dieu. Dt 13:5 Dans l’ancienne alliance le mot séduction s’appliquait surtout à l’incitation à l’idolâtrie mais l’argent,, la convoitise des yeux, celle de la chair et l’orgueil de la vie exercent aussi leur pouvoir de séduction sur nous ( Dictionnaire biblique )

V4 V5 Prenez garde que personne ne vous séduise ( le vrai Messie viendra d’en haut et non d’en bas comme certains affirment qu’il est déjà en France …
V11 V12 faux prophètes , gourous , faux messies …
V23 27 Et pourtant APOCALYPSE dit que TOUT ŒIL LE VERRA .
Tous les hommes sauront quand Il reviendra .
On sait qu’il y a toujours eu des guerres sur le globe mais ISRAËL est le centre du Monde et lorsqu’ ISRAËL éternue , le monde a un rhume ou la grippe .

LES 7 GUERRES PRÉVUES ET LES 5 DEJA ACCOMPLIES
Mois de mai : L’ONU reconnaît Israël la guerre d’Indépendance , où Israël est en guerre contre 7 nations arabes , est vainqueur ( En fait c’est Dieu qui est victorieux contre le diable qui suscite les nations arabes contre Israël )
Octobre 1956 : Les Anglais et les Français provoquent la guerre du SINAÏ suite à quoi Israël devait rendre le mont Sinaï aux égyptiens
Juin 1967 : Israël poussé à la guerre est menacée par les Égyptiens.
Même le général De Gaulle refuse de donner à Israël les avions achetés par Israël et déjà payés. C’est la guerre des 6 jours – reprise de tous les territoires et de Jérusalem Éclatement du mouvement Messianique dans le monde .
Octobre 1973 : Guerre du KIPPOUR où Israël est à deux doigts de disparaître . C’est l’événement de l’encerclement des armées égyptiennes par Tsahal en plein désert et où , assoiffés, les soldats égyptiens sont nourris et abreuvés par l’armée Israélienne elle-même. Ariel Sharon en est le commandant .
Juin 1982 : Guerre du LIBAN où Arafat a fait du pays un étau de gruyère.
Guerre de Gog et Magog ( Les Russes qui attendent le moment pour intervenir ainsi que les Irakiens )
HAR-MEGUIDDO La montagne de Meguiddo depuis le mont Carmel la guerre finale où reviendra le MASSHIAH sur le mont des oliviers .

UN TEMPS D’ANGOISSE
Nous arrivons bientôt dans le temps d’angoisse prophétisé par Jérémie 30 .( famine , tremblement de terre de plus en plus fréquents , désordre dans le monde )
Jérémie 30
La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l’ Éternel, en ces mots: 2 Ainsi parle l’ Éternel, le Dieu d’ Israël: Écris dans un livre toutes les paroles que je t’ ai dites. 3 Voici, les jours viennent, dit l’ Éternel, où je ramènerai les captifs de mon peuple d’ Israël et de Juda, dit l’ Éternel; je les ramènerai dans le pays que j’ ai donné à leurs pères, et ils le posséderont. 4 Ce sont ici les paroles que l’ Éternel a prononcées sur Israël et sur Juda. 5 Ainsi parle l’ Éternel: Nous entendons des cris d’ effroi; C’ est l’ épouvante, ce n’ est pas la paix. 6 Informez -vous, et regardez si un mâle enfante! Pourquoi vois -je tous les hommes les mains sur leurs reins, Comme une femme en travail? pourquoi tous les visages sont-ils devenus pâles? 7 Malheur! car ce jour est grand; Il n’ y en a point eu de semblable. C’ est un temps d’ angoisse pour Jacob; Mais il en sera délivré. 8 En ce jour -là, dit l’ Éternel des armées, Je briserai son joug de dessus ton cou, Je romprai tes liens, Et des étrangers ne t’ assujettiront plus. 9 Ils serviront l’ Éternel, leur Dieu, Et David, leur roi, que je leur susciterai. 10 Et toi, mon serviteur Jacob, ne crains pas, dit l’ Éternel; Ne t’ effraie pas, Israël! Car je te délivrerai de la terre lointaine, Je délivrerai ta postérité du pays où elle est captive; Jacob reviendra, il jouira du repos et de la tranquillité, Et il n’ y aura personne pour le troubler. 11 Car je suis avec toi, dit l’ Éternel, pour te délivrer; J’ anéantirai toutes les nations parmi lesquelles je t’ ai dispersé, Mais toi, je ne t’ anéantirai pas; Je te châtierai avec équité, Je ne puis pas te laisser impuni. 12 Ainsi parle l’ Éternel: Ta blessure est grave, Ta plaie est douloureuse. 13 Nul ne défend ta cause, pour bander ta plaie; Tu n’ as ni remède, ni moyen de guérison.
14 Tous ceux qui t’ aimaient t’ oublient, Aucun ne prend souci de toi; Car je t’ ai frappée comme frappe un ennemi, Je t’ ai châtiée avec violence, A cause de la multitude de tes iniquités, Du grand nombre de tes péchés.15 Pourquoi te plaindre de ta blessure, De la douleur que cause ton mal? C’ est à cause de la multitude de tes iniquités, Du grand nombre de tes péchés, Que je t’ ai fait souffrir ces choses. 16 Cependant, tous ceux qui te dévorent seront dévorés, Et tout tes ennemis, tous, iront en captivité; Ceux qui te dépouillent seront dépouillés, Et j’ abandonnerai au pillage tous ceux qui te pillent. 17 Mais je te guérirai, je panserai tes plaies, Dit l’ Éternel. Car ils t’ appellent la repoussée, Cette Sion dont nul ne prend souci. 18 Ainsi parle l’ Éternel: Voici, je ramène les captifs des tentes de Jacob, J’ ai compassion de ses demeures; La ville sera rebâtie sur ses ruines, Le palais sera rétabli comme il était. 19 Du milieu d’ eux s’ élèveront des actions de grâces Et des cris de réjouissance; Je les multiplierai, et ils ne diminueront pas; Je les honorerai, et ils ne seront pas méprisés. 20 Ses fils seront comme autrefois, Son assemblée subsistera devant moi, Et je châtierai tous ses oppresseurs. 21 Son chef sera tiré de son sein, Son dominateur sortira du milieu de lui; Je le ferai approcher, et il viendra vers moi; Car qui oserait de lui-même s’ approcher de moi? Dit l’ Éternel. 22 Vous serez mon peuple, Et je serai votre Dieu. 23 Voici, la tempête de l’ Éternel, la fureur éclate, L’ orage se précipite, Il fond sur la tête des méchants. 24 La colère ardente de l’ Eternel ne se calmera pas, Jusqu’à ce qu’ il ait accompli, exécuté les desseins de son cœur. Vous le comprendrez dans la suite des temps.  » (Jérémie 30)
(2 Timothée 3)
 » 1 Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. 2 Car les hommes seront égoïstes, amis de l’ argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, 3 insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, 4 traîtres, emportés, enflés d’ orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, 5 ayant l’ apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne -toi de ces hommes -là. 6 Il en est parmi eux qui s’ introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d’ un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, 7 apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité. 8 De même que Jannès et Jambrès s’ opposèrent à Moïse, de même ces hommes s’ opposent à la vérité, étant corrompus d’ entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi. 9 Mais ils ne feront pas de plus grands progrès; car leur folie sera manifeste pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes.
(Romains 1)
 » 21 puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. 22 Se vantant d’ être sages, ils sont devenus fous; 23 et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’ homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. 24 C’ est pourquoi Dieu les a livrés à l’ impureté, selon les convoitises de leurs cœurs; en sorte qu’ ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps; 25 eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! 26 C’ est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes: car leurs femmes ont changé l’ usage naturel en celui qui est contre nature; 27 et de même les hommes, abandonnant l’ usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. 28 Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, 29 étant remplis de toute espèce d’ injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d’ envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité; 30 rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’ intelligence, 31 de loyauté, d’ affection naturelle, de miséricorde. 32 Et, bien qu’ ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font.

TOUS CES ÉVÉNEMENTS DEVRAIENT POUSSER LES ASSEMBLÉES CHRÉTIENNES
A PRIER POUR ISRAËL – LE FIGUIER
le figuier Dicotylédone de la famille des Moracées. Arbre dont le fruit est excellent. Juges 9:10 Nombres 13:23. En hébreu, le même mot, te’enah, désigne à la fois l’arbre et le fruit , tandis qu’en grec, l’arbre se dit sukê et le fruit sukon. Le figuier est originaire de l’Asie occidentale; quand il est jeune, il ne porte du fruit que s’il est dans un sol cultivé Luc 13:6-9 . Devenu vieux, le figuier dégénère rapidement; négligé, il ne produit guère Proverbes 27:18. Au printemps, le figuier pousse ses premiers fruits avant les feuilles, sur des branches qui ont crû l’année précédente : c’est la figue verte Cantiques 2:13 Si l’arbre ne porte point de fruit vert lorsque le feuillage apparaît, il n’y aura pas de figues. La première récolte de fruits mûrs a lieu en juin; dans les endroits privilégiés , la récolte se fait plus tôt Esdras 28:4 . Les figues tardives croissent sur le bois nouveau pendant tout l’été et sont mûres dès le mois d’août. On les sèche pour les conserver ; on les presse pour en faire des gâteaux ; en Orient, la figue constitue l’un des éléments essentiels de la nourriture 1 Samuel 25:18, 30:12 Le figuier était fort apprécié : la Bible le mentionne souvent en même temps que la vigne Dt 8:8; Psaumes 105:33; Jérémie 5:17; Joël 1:12
L’expression  » être assis sous sa vigne ou sous son figuier  » était synonyme de prospérité et de sécurité 1 Rois 5.05 [4.25 ] Michée 4:4 Zacharie 3:10
Les figues s’employaient en médecine. 2 Rois 20:7 parle d’un cataplasme de figues.
La hauteur du figuier cultivé (Ficus carica ) varie de 6 à plus de 9 mètres. Les feuilles, qui apparaissent à la fin du printemps et tombent à l’approche de l’hiver, mesurent souvent 20 à 25 cm, d’une extrémité à l’autre: elles sont cordiformes et présentent 3 ou 4 lobes. Le fruit est très particulier et les botanistes ne l’assimilent pas aux autres fruits. A l’origine, c’est un réceptacle creux dont la partie interne contient de toutes petites fleurs, les unes mâles, les autres femelles ; celles-ci engendrent chacune après la fécondation un petit fruit sec qui est un akène, tandis que le réceptacle va se développer, devenir charnu et constituer la partie comestible de la figue. Le figuier était un emblème d’Israël, et la malédiction du figuier stérile Marc 11:12-17 était une parabole: le peuple n’avait pas répondu à l’attente du Seigneur qui annonce ainsi son jugement. Cet arbre avait les feuilles qui viennent avec les premiers fruits : il aurait au moins dû avoir quelques figues vertes du printemps , car dit Marc,  » ce n’était pas la saison des figues « ( d’été la vraie récolte)
Selon la prophétie, le figuier d’Israël doit reverdir et porter des fruits dans la fin des temps. C’est dans ce sens que beaucoup d’interprètes ont compris Matthieu 24:32-33
Extraits du dictionnaire biblique

D’AUTRES ARBRES BIBLIQUES
7 ARBRES A PLANTER : le cèdre, l’ acacia, Le myrte , l’ olivier, Le cyprès, l’ orme et le buis,
1. Elohim a donné à Israël la liste des 7 arbres à planter :
(Isaïe 41:18-20)
« 18 Je ferai jaillir des fleuves sur les collines, Et des sources au milieu des vallées; Je changerai le désert en étang, Et la terre aride en courants d’ eau; 19 Je mettrai dans le désert le cèdre, l’ acacia, Le myrte et l’ olivier; Je mettrai dans les lieux stériles Le cyprès, l’ orme et le buis, tous ensemble; 20 Afin qu’ ils voient, qu’ ils sachent, Qu’ ils observent et considèrent Que la main de l’ Éternel a fait ces choses, Que le Saint d’ Israël en est l’ auteur. »
Le cèdre pousse droit et est impossible à faire dévier : des colonnes solides plantées dans la maison de Dieu. Plusieurs arbres forment ensemble une oasis dans un désert et donc signalent la présence d’eau.
On peut dénombrer actuellement en Israël 175 millions d’arbres plantés
2. Lorsque la colère de Elohim est sur son peuple , le feu jaillit de nulle part sur des forêts entières (c’est ce qui est arrivé dernièrement à Jérusalem)
(Jérémie 21:14)
 » Je vous châtierai selon le fruit de vos œuvres, dit l’ Éternel; Je mettrai le feu à votre forêt, Et il en dévorera tous les alentours.

LA PANOPLIE DE DIEU – Père J. Leveque

6 mars, 2014

http://j.leveque-ocd.pagesperso-orange.fr/homeliesnouv/pano.htm

LA PANOPLIE DE DIEU - 

Père J. Leveque

(panoplie=Au Moyen Âge, armure complète d’un chevalier. Larusse)

EP 6,10-18

² Le patriarche Albert, dans la Règle qu’il a donnée à l’Ordre du Carmel, insiste longuement sur la panoplie des serviteurs et des servantes de Dieu, telle qu’elle est décrite dans l’Épître aux Éphésiens. N’allons pas croire qu’il était à ce point marqué par l’insécurité des croisés de Jérusalem que les images guerrières lui venaient spontanément à l’esprit, car c’est de combat spirituel qu’il s’agit, pour lui comme pour saint Paul.
² C’est un combat sans ennemi humain repérable, « sans ennemi de chair et de sang », comme dit Paul. C’est un combat contre des forces sans visage qui travaillent le monde, les communautés, et le cœur de chacune. Et ce combat est demandé aussi bien aux femmes qu’aux hommes, car il s’agit de « résister » avec les seules armes de la lumière, et de « tenir » debout, « même aux jours mauvais ».
² Cette lutte, chacune la mène finalement seule, car l’entraide fraternelle ne dispense aucune sœur des réponses libres qu’elle doit donner. Mais Dieu ne nous laisse pas seules, si du moins nous acceptons, comme Paul nous y invite, de « nous dynamiser dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force » (v.10).
Comment faire concrètement ? « En nous revêtant, dit Paul, de la panoplie de Dieu », celle que Dieu lui- même nous offre pour la lutte. Inutile de vous imaginer en soldates de Dieu, pliant sous des armes trop longues et trop lourdes, car tout se passe dans le cœur.
² La vérité est la première nommée, comme le ceinturon avant tout équipement. Car c’est elle qui rassemble les forces spirituelles, qui sangle les muscles de l’âme et unifie la personne dans son effort, quoi qu’il en soit des handicaps et des interrogations qui demeurent.
² La justice, elle aussi, est une arme avant les armes : une cuirasse, dit Paul. Pour lui comme pour les prophètes la justice de l’homme consiste à s’ajuster à Dieu, à son vouloir, à son dessein d’amour. Et c’est bien là, effectivement, ce qui nous cuirasse contre les mauvais coups, contre tout ce qui peut nous atteindre, nous blesser, nous déstabiliser.
Seul, en effet, un regard constant vers le Dieu de l’appel et le souci de rencontrer son propre Regard peuvent nous prémunir
contre les retours paralysants du passé,
contre la crainte de l’inconnu
et, pour le présent, contre les suggestions de notre cœur, qui nous font parfois trouver étranges les voies de Dieu, et irréelle sa présence.
Pour la marche, pour la durée, pour l’endurance, Jésus nous offre l’élan et l’enthousiasme, la joie d’être associée à la course de l’Évangile et de faire, même dans le silence d’un cloître, œuvre de paix aux dimensions du monde.
La foi sera notre bouclier. C’est elle qui nous protègera du soupçon, de tous ces brûlots qui arrivent sur nous à l’improviste et qui pourraient incendier notre confiance en Dieu.
Le salut, donné par Dieu pour toujours en Jésus Christ, sera notre sauvegarde essentielle : Dieu, qui nous a réconciliés avec lui, veillera lui- même sur son œuvre. Ses mains paternelles seront le casque qui déviera tous les coups mortels.
Enfin la Parole de Dieu sera en nous le glaive de l’Esprit, un glaive au service de l’Esprit. »Vivante, en effet, est cette Parole de Dieu, énergique et tranchante comme un glaive, plus qu’un glaive (Hb 4,11). Elle pénètre jusqu’au point de division, en nous, de l’âme et de l’esprit humain, jusqu’à la frontière insaisissable entre les désirs de la femme et les réflexes de la fille de Dieu.
² Oui, tout se passe dans le cœur, et c’est le cœur qui vibre à la victoire de Dieu. Ce sont « les yeux illuminés du cœur » qui s’ouvrent à l’espérance offerte par l’appel du Seigneur (Ep 1,18), et c’est le cœur habité par la force de Dieu qui seul peut veiller dans la prière.
Bienheureux combat, que l’Esprit nous donne de mener sans violence ni envers Dieu ni envers nous-mêmes.
Bienheureuse insistance de l’Esprit, qui veut nous mener à la vérité tout entière.
Heureux travail de lumière, qui libère en nous le meilleur de nous-mêmes, et fait de la vie, jour après jour, en union au Christ Sauveur, une « intercession » pour tous ceux que Dieu aime.

LE MONACHISME COPTE ET LA PAROLE DE DIEU

12 février, 2014

http://www.aimintl.org/index.php?option=com_content&view=article&id=888&Itemid=100159&lang=it

LE MONACHISME COPTE ET LA PAROLE DE DIEU

F. Guido Dotti, moine de Bose (Italie)

“Le monachisme copte nous rappelle avec force que la Parole de Dieu est et reste une lampe pour nos pas à tout moment de notre existence”.

On disait au sujet du Père Sérapion qu’il rencontra une fois à Alexandrie un pauvre transi de froid. Il se dit en lui-même : « Comment moi, qui passe pour être un ascète, suis-je vêtu d’une tunique alors que ce pauvre ou plutôt le Christ se meurt de froid ? Assurément si je le laisse mourir je serai condamné comme homicide au jour du jugement » ; et, se dépouillant comme un valeureux athlète, il donna au pauvre le vêtement qu’il portait. Et il s’assit avec le petit évangile qu’il portait toujours sous son aisselle. Vint à passer un gardien de la paix ; lorsqu’il le vit nu, il lui dit : « Abbé Sérapion, qui t’a dépouillé ? » Et sortant le petit évangile il lui dit : « C’est celui-ci qui m’a dépouillé. » Et se levant de là il rencontra quelqu’un qu’on arrêtait pour une dette et qui n’avait pas de quoi payer. Ayant vendu le petit évangile, cet immortel Sérapion paya la dette de cet homme. Et il rentra dans sa cellule nu. Lors donc que son disciple le vit nu, il lui dit : « Abbé, où est ta petite tunique ? » L’ancien lui dit : « Mon enfant, je l’ai envoyée là où nous en aurons besoin. » Le frère lui dit : « Où est le petit évangile ? » L’ancien répondit : « Pour de bon, mon enfant, celui qui me disait chaque jour : “Vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres” (Mt 19, 21), je l’ai vendu et le lui ai donné pour trouver plus de confiance en lui au jour du jugement. »
litcopte1Une réflexion sur la présence de la Parole de Dieu dans la vie quotidienne des moines du désert égyptien ne peut que partir de l’apophtegme qu’on vient de lire parce que, hier comme aujourd’hui, la Bible est utilisée dans le monachisme copte comme la source primaire de l’action de l’homme, sa référence fondamentale dans la recherche quotidienne d’une vie selon l’Évangile. Et c’est la perspective monastique que je voudrais examiner dans ces pages, car s’il est une tradition chrétienne dans laquelle le monachisme a toujours été un miroir fidèle – aux temps de plus grande splendeur comme dans ceux de décadence – de la vitalité de l’Église tout entière, c’est bien celle du monde copte : sans parcourir dans leur intégralité les mille sept cents ans de l’histoire de la présence chrétienne en Égypte, je chercherai à indiquer quel a été le rapport avec l’Écriture chez les « Pères du désert » lors de leur apparition au début du IVe siècle et quelle est l’importance du texte biblique, et évangélique en particulier, dans la vie et dans le témoignage actuel, telle que j’ai pu la connaître par la fréquentation des monastères coptes et dans l’amitié fraternelle avec certains moines.
Sans aucun doute, parmi les éléments divers qui ont donné vie au phénomène monastique ancien dans la région qui va de l’Égypte à la Syrie et qui ont continué à en modeler la forme – devenue ensuite exemplaire pour le monachisme tout entier, même en Occident – l’Écriture apparaît comme l’un des plus décisifs. Certains textes d’Évangile, en particulier les paroles de Jésus sur le renoncement, la suivance, le fait de porter sa croix, apparaissent, au début du monachisme du désert, comme des sources premières capables d’inspirer tant l’acte ponctuel de l’anachorèse, du retrait à l’écart, que le vécu quotidien dans la prière, dans le travail et dans la recherche de la volonté de Dieu. Ce sont des paroles performatives, qui ont progressivement tissé l’existence des ermites, des anachorètes et des cénobites, en donnant sens et direction à la recherche constante du salut : les Écritures étaient écoutées, lues et méditées de sorte à ce qu’on en connaisse la « lettre » et qu’on parvienne à l’« esprit », en vue de les conserver dans le cœur et afin qu’elles offrent une source de discernement sur les aspects fondamentaux de la vie : aux temps d’obscurité, de difficulté ou de combat, comme lors des moments plus radieux de leur existence, c’était l’Écriture qui fournissait la clé pour pénétrer le sens de l’existence et purifier les rapports avec soi-même, avec les autres et avec Dieu. Les Pères du désert arrivaient à une telle assimilation de la parole de Dieu contenue dans les Écritures que ceux qui les approchaient les considéraient comme des « porteurs de la Parole » dans la vie quotidienne ; ils les écoutaient comme d’authentiques sequentiae sancti evangelii, des passages vivants de l’Évangile de vie.
En lisant les apophtegmes des Pères, on a souvent l’impression que les moines du désert vivaient et « parlaient » la Parole, et ceci parce que l’Écriture était pour eux prière et travail, dialogue avec Dieu et labeur quotidien pour transformer le « c’est écrit » en une « lettre vivante », un témoignage crédible du fait que le pain de la Parole est véritablement un aliment capable non seulement de nourrir pour la vie éternelle, mais également de modeler la vie quotidienne, ici et maintenant. On peut parfois sourire devant certains littéralismes, mais ils sont révélateurs de ce qui a probablement été la réaction immédiate et spontanée des premiers auditeurs de la prédication de Jésus : les paraboles, les gestes, les silences, les attitudes de Jésus étaient saisis par les premiers chrétiens et par les moines comme des exemples concrets, praticables, accessibles pour rendre efficace, réelle, quotidienne la suivance, le cheminement derrière Jésus en un temps où il n’était plus possible de le suivre physiquement sur les routes de la Galilée et de la Judée.
D’Antoine, qui écoute la parole de l’Évangile : « Va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres » (Mt 19,21) et qui vend immédiatement tous ses biens et se retire auprès d’un père spirituel, jusqu’à Sérapion qui vend le livre de l’Évangile pour mettre en pratique ce qui était écrit dans ce livre, les apophtegmes des Pères du désert nous apparaissent comme de simples paraphrases de l’Évangile, des manières différentes d’exprimer dans un langage non verbal ce que l’Écriture annonce comme la volonté du Seigneur. Et, notons bien, la Parole de Dieu est « lampe pour le chemin » non seulement au niveau de l’ascèse personnelle, mais aussi et plus encore dans les rapports fraternels, dans l’accueil de l’autre, dans le service auprès du frère : toute norme aussi autorisée qu’elle soit, toute règle la plus « sainte », toute tradition même ancienne, est soupesée et subordonnée au commandement de l’Évangile : le jeûne peut être rompu pour accueillir un hôte, l’écoute du frère dans l’angoisse peut prendre la place de la récitation des Psaumes, le fruit du travail quotidien doit être partagé avec ceux qui sont dans le besoin, la miséricorde envers le pécheur doit prendre le dessus sur la justice établie par la loi.
À une époque où la majeure partie des personnes, et par conséquent aussi des moines, était analphabète, dans une culture où la tradition orale était le véhicule ordinaire pour la transmission du savoir, dans une économie où les livres étaient un bien extrêmement rare et précieux, il était demandé aux novices qui s’approchaient de la vie monastique qu’ils connaissent par cœur « au moins » l’Évangile et les Psaumes, de sorte à pouvoir nourrir quotidiennement leur vie spirituelle. Du reste, le disciple qui se mettait à l’école d’un « Abba » recevait une « parole » qui, le plus souvent, n’était qu’un verset de l’Évangile, ou de l’Écriture, une parole qu’il devait répéter sans cesse jusqu’à ce qu’il ne l’ait mise en pratique !
Cette pratique est suivie aujourd’hui encore : le Psautier, les Évangiles et les écrits de saint Paul sont le pain quotidien pour des moines souvent bien instruits dans les disciplines les plus diverses ; c’est toujours l’Écriture qui constitue la parole décisive dans la vie monastique. Il est surprenant, parfois, lorsqu’on écoute un dialogue entre deux moines, d’entendre le recours fréquent à des expressions bibliques, à des apophtegmes des Pères qui renvoient à l’Évangile : vraiment, « la bouche parle de la plénitude du cœur » et l’Écriture écoutée, lue, méditée et priée devient le trésor intarissable d’où tirer « des choses anciennes et des choses nouvelles ». La constante répétition silencieuse d’un verset biblique, la prière commune à l’église – durant laquelle chaque moine reçoit à plusieurs reprises, de celui qui en a la charge et lui passe devant, les paroles initiales d’un Psaume afin qu’il le récite intégralement par cœur, et de sorte que tous puissent ainsi accomplir le mandat de réciter le Psautier tout entier en un seul jour –, l’usage habituel des paroles de l’Écriture pour exprimer des sentiments et des mouvements du cœur témoignent aujourd’hui encore du fait que la « centralité de la Parole » dans la vie d’un chrétien ne dépend pas d’un savoir théorique, d’études exégétiques approfondies, de la connaissance des langues dans lesquelles ont été écrits l’Ancien et le Nouveau Testament, mais plutôt de la capacité qu’a la Parole de pénétrer le cœur de celui qui l’écoute et de la réponse que la personne tout entière – âme, esprit et corps – donne à cette parole à travers son propre mode de penser, de parler et d’agir dans l’aujourd’hui de l’histoire.
Je voudrais m’arrêter en particulier sur certains passages bibliques qui reviennent chaque jour dans la prière commune monastique, durant l’office du matin. Avant tout, le Cantique de la mer (Ex 15), ce chant entonné par Myriam, la sœur de Moïse, immédiatement après le passage de la Mer Rouge et la libération de l’esclavage en Égypte ainsi que de l’armée du Pharaon. Il peut surprendre que des chrétiens égyptiens chantent sur des tons d’exultation une hymne où l’on rend grâce à Dieu pour avoir défait l’Égypte, pour avoir jeté à la mer cheval et chevalier ! Mais cette donnée est révélatrice de la capacité de lecture spirituelle de l’Écriture : les adversaires défaits ne sont pas les Égyptiens en tant que peuple – en un certain sens les « ancêtres » de ceux qui aujourd’hui entonnent ce chant – mais bien les forces contraires à Dieu, qui maintiennent les croyants en esclavage, qui les empêchent de rendre un culte au Seigneur, qui font obstacle au chemin vers la libération. Vraiment, la joie pour la liberté retrouvée des enfants de Dieu n’a pas peur de prendre à son compte le langage et les expressions d’un peuple qui a défait, par l’entremise de la main prodigieuse de Dieu, ses propres ancêtres : aujourd’hui les chrétiens égyptiens chantent – comme les juifs, et comme toute autre ethnie sur la terre – leurs louanges au Seigneur qui a réalisé des merveilles et qui a anéantit dans la mer l’armée de l’Égypte !
Plus significatifs encore pour la vie spirituelle du moine sont les trois passages d’Évangile qui sont proclamés chaque matin durant la prière : le passage sur les vierges folles et les vierges sages (Mt 25, 1-13), l’épisode de la femme pécheresse à laquelle beaucoup a été pardonné parce qu’elle a beaucoup aimé (Lc 7, 36-50) et l’invitation à la vigilance dans l’attente du Seigneur (Lc 12, 35-40). L’application à la vie monastique – ou mieux, à la vie chrétienne vécue radicalement – des deux premiers passages apparaît assez bien établie : l’invitation à la vigilance, à ne pas faire manquer l’huile de la charité durant l’attente, le fait de se savoir éveillés et de se trouver prêts dès que retentit la voix qui annonce l’Époux est un topos, une exhortation récurrente dans la spiritualité monastique et dans la catéchèse. De même, la figure de la pécheresse qui demande silencieusement et obtient le pardon de Jésus grâce à la pénitence et aux gestes d’attention pour le corps du Seigneur – les pieds du voyageur lavés avec les larmes, séchés avec les cheveux, baisés et enduits de parfum – devient l’image emblématique de chaque croyant, pécheur pardonné et appelé à aimer intensément en vertu de l’amour donné et reçu. Mais la lecture spirituelle du second passage lucanien est plus prégnante encore, en particulier le verset 37 : « Heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table et, passant de l’un à l’autre, il les servira. » Dans l’interprétation monastique, l’accent n’est pas tant placé sur la vigilance des serviteurs – le passage des dix vierges y exhorte déjà – mais plutôt sur l’attitude déconcertante du Seigneur à son retour : lui, le patron, le maître, se ceindra pour servir les disciples vigilants ! L’attitude du service jusqu’à l’extrême que le Seigneur Jésus a vécue dans sa chair humaine résumée dans l’épisode du lavement des pieds, que l’évangéliste Jean raconte au lieu du partage du pain et du vin du dernier repas – sera celle que le Seigneur aura lorsqu’il reviendra dans la gloire : même le Seigneur glorieux sera au service de l’homme !
Quel enseignement plus chargé d’autorité et plus efficace pourrions-nous recevoir pour notre vie quotidienne, quelle « incarnation » plus concrète et actuelle de la Parole pourrions-nous trouver pour nos vies vécues les uns à côté des autres, dans l’écoute, dans l’accueil et dans le service réciproques ? Vraiment, le monachisme copte nous rappelle avec force que la parole de Dieu est et reste une « lampe pour nos pas » à tout moment de notre existence, jusqu’au don total de notre vie, jusqu’au jour grand et glorieux du retour du Seigneur, un retour dans la gloire, certes, mais une gloire qui porte l’inscription indélébile du sceau du service et de l’amour.

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