Archive pour la catégorie 'SYNODE 2012'

CONCLUSION DU SYNODE : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI, 28 OCT. 2012

29 octobre, 2012

http://www.zenit.org/article-32392?l=french

CONCLUSION DU SYNODE : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI, 28 OCT. 2012

Les nouveaux évangélisateurs ont fait l’expérience dêtre guéris

ROME, dimanche 28 octobre 2012 (ZENIT.org) –  Les nouveaux évangélisateurs sont « des personnes qui ont fait l’expérience d’être guéries par Dieu, par l’intermédiaire de Jésus Christ. Et leur caractéristique est la joie du cœur », fait observer le pape dans son homélie pour le messe de conclusion du synode (7-28 octobre).
Le pape a en effet présidé l’eucharistie en présence des pères synodaux, ce dimanche matin, 28 octobre, en la basilique Saint-Pierre.
Commentant l’Evangile de la guérison de l’aveugle Bartimée, le pape fait observer la condition du chrétien et de tout homme : « Il est essentiel de se reconnaître aveugles, de reconnaître qu’on a besoin de cette lumière, sans quoi on reste aveugle pour toujours ».
Homélie de Benoît XVI :   
Vénérés Frères,
Messieurs et Mesdames,
Chers frères et sœurs,
Le miracle de la guérison de l’aveugle Bartimée a une position remarquable dans la structure de l’Évangile de Marc. En effet, il est placé à la fin de la section qui est appelée « voyage à Jérusalem », c’est-à-dire le dernier pèlerinage de Jésus à la Ville sainte, pour la Pâque au cours de laquelle il sait que l’attendent la passion, la mort et la résurrection. Pour monter à Jérusalem de la vallée du Jourdain, Jésus passe par Jéricho, et la rencontre avec Bartimée a lieu à la sortie de la ville, « tandis que – remarque l’évangéliste – Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse » (10, 46), cette foule qui, d’ici peu, acclamera Jésus comme Messie à son entrée à Jérusalem. Et le long de la route était assis pour mendier Bartimée, dont le nom signifie « fils de Timée », comme dit l’évangéliste lui-même. Tout l’Évangile de Marc est un itinéraire de foi, qui se développe graduellement à l’école de Jésus. Les disciples sont les premiers acteurs de ce parcours de découverte, mais il y a aussi d’autres personnages qui occupent un rôle important, et Bartimée est l’un d’eux. Sa guérison est la dernière guérison miraculeuse que Jésus accomplit avant sa passion, et ce n’est pas par hasard que c’est celle d’un aveugle, c’est-à-dire d’une personne dont les yeux ont perdu la lumière. Nous savons aussi par d’autres textes que la condition de cécité a une signification chargée de sens dans les Évangiles. Elle représente l’homme qui a besoin de la lumière de Dieu, la lumière de la foi, pour connaître vraiment la réalité et marcher sur le chemin de la vie. Il est essentiel de se reconnaître aveugles, de reconnaître qu’on a besoin de cette lumière, sans quoi on reste aveugle pour toujours (cf. Jn 9, 39-41).
À ce point stratégique du récit de Marc, Bartimée est donc présenté comme un modèle. Il n’est pas aveugle de naissance, mais il a perdu la vue : il est l’homme qui a perdu la lumière et en est conscient, mais il n’a pas perdu l’espérance, il sait accueillir la possibilité de la rencontre avec Jésus et se confie à lui pour être guéri. En effet, quand il entend que le Maître passe sur la route, il crie : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » (Mc 10, 47), et il le répète avec force (v. 48). Et quand Jésus l’appelle et lui demande ce qu’il veut de lui, il répond, « Rabbouni, que je voie ! » (v. 51). Bartimée représente l’homme qui reconnaît son mal et crie vers le Seigneur, confiant d’être guéri. Son invocation, simple et sincère, est exemplaire, et en effet – comme celle du publicain au temple : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis » (Lc 18, 13) – elle est entrée dans la tradition de la prière chrétienne. Dans la rencontre avec le Christ, vécue avec foi, Bartimée retrouve la lumière qu’il avait perdue et avec elle la plénitude de sa dignité : il se remet debout et reprend sa marche, qui à partir de ce moment a un guide, Jésus, et une route, la même que Jésus parcourt. L’évangéliste ne nous dira plus rien de Bartimée, mais en lui il nous présente qui est le disciple : celui qui, avec la lumière de la foi, suit Jésus « sur la route » (v. 52).
Dans un de ses écrits, Saint Augustin fait sur la figure de Bartimée une observation très particulière, qui peut être intéressante et significative aussi aujourd’hui pour nous. Le saint Évêque d’Hippone réfléchit sur le fait que, dans ce cas, Marc rapporte non seulement le nom de la personne qui est guérie, mais aussi celui du père, et il aboutit à la conclusion que « Bartimée, fils de Timée, avait été autrefois dans une grande prospérité, et la misère dans laquelle il était tombé avait eu un grand retentissement, non seulement parce qu’il était devenu aveugle, mais parce qu’il était assis demandant l’aumône. Tel est le motif pour lequel saint Marc n’a désigné que lui par son nom. Le miracle qui lui rendait la vue dût avoir d’autant plus d’éclat que son malheur était partout connu » (L’accord entre les Évangiles, 2, 65, 125 : PL 34, 1138). Ainsi parle saint Augustin.
Cette interprétation, que Bartimée soit une personne déchue d’une condition de « grande prospérité », nous fait penser ; elle nous invite à réfléchir sur le fait qu’il y a des richesses précieuses pour notre vie que nous pouvons perdre, et qui ne sont pas matérielles. Dans cette perspective, Bartimée pourrait représenter tous ceux qui vivent dans des régions d’ancienne évangélisation, où la lumière de la foi s’est affaiblie, et qui se sont éloignés de Dieu, ne le retenant plus comme important pour la vie : des personnes qui par conséquent ont perdu une grande richesse, sont « déchues » d’une haute dignité – non de celle qui est économique ou d’un pouvoir terrestre, mais de celle qui est chrétienne –, elles ont perdu l’orientation sûre et solide de la vie et sont devenues, souvent inconsciemment, mendiants du sens de l’existence. Ce sont les nombreuses personnes qui ont besoin d’une nouvelle évangélisation, c’est-à-dire d’une nouvelle rencontre avec Jésus, le Christ, le Fils de Dieu (cf. Mc 1, 1), qui peut ouvrir de nouveau leurs yeux et leur enseigner la route. Il est significatif que, tandis que nous concluons l’Assemblée synodale sur la Nouvelle Évangélisation, la Liturgie nous propose l’évangile de Bartimée. Cette parole de Dieu a quelque chose à nous dire de façon particulière à nous, qui en ces jours avons échangé sur l’urgence d’annoncer de façon nouvelle le Christ là où la lumière de la foi s’est affaiblie, là où le feu de Dieu est comme un feu de braises qui demande à être ravivé, pour qu’il soit la flamme vive qui donne lumière et chaleur à toute la maison.
La Nouvelle Évangélisation concerne toute la vie de l’Église. Elle se réfère, en premier lieu, à la pastorale ordinaire qui doit être toujours plus animée par le feu de l’Esprit, pour embraser les cœurs des fidèles qui fréquentent régulièrement la Communauté et qui se rassemblent le jour du Seigneur pour se nourrir de sa Parole et du Pain de la vie éternelle. Je voudrais ici souligner trois lignes pastorales qui ont émergé du Synode. La première porte sur les Sacrements de l’initiation chrétienne. L’exigence d’accompagner la préparation au Baptême, à la Confirmation et à l’Eucharistie avec une catéchèse appropriée a été réaffirmée. L’importance de la Pénitence, sacrement de la Miséricorde de Dieu a été aussi rappelée. À travers cet itinéraire sacramentel passe l’appel du Seigneur à la sainteté, adressé à tous les chrétiens. En effet, il a été répété plusieurs fois que les vrais protagonistes de la nouvelle évangélisation sont les saints : par l’exemple de leur vie et par leurs œuvres de charité ils parlent un langage compréhensible par tous.
En second lieu, la nouvelle évangélisation est essentiellement liée à la mission ad gentes. L’Église a le devoir d’évangéliser, d’annoncer le message de salut aux hommes qui ne connaissent pas encore Jésus Christ. Au cours des réflexions synodales, il a été aussi souligné qu’il existe beaucoup de milieux en Afrique, en Asie et en Océanie où des habitants attendent ardemment, parfois sans en être pleinement conscients, la première annonce de l’Évangile. Il convient par conséquent de prier l’Esprit Saint afin qu’il suscite dans l’Église un dynamisme missionnaire renouvelé dont les protagonistes soient, de manière spéciale, les agents pastoraux et les fidèles laïcs. La mondialisation a causé un important déplacement de population ; par conséquent, la première annonce s’impose aussi dans les pays d’ancienne évangélisation. Tous les hommes ont le droit de connaître Jésus Christ et son évangile ; et à cela correspond le devoir des chrétiens, de tous les chrétiens –prêtres, religieux et laïcs –, d’annoncer la Bonne Nouvelle.
Un troisième aspect concerne les personnes baptisées qui cependant ne vivent pas les exigences du Baptême. Au cours des travaux synodaux, il a été mis en lumière que ces personnes se trouvent sur tous les continents, spécialement dans les pays plus sécularisés. L’Église leur porte une attention particulière, afin qu’elles rencontrent de nouveau Jésus Christ, redécouvrent la joie de la foi et retournent à la pratique religieuse dans la communauté des fidèles. Au-delà des méthodes pastorales traditionnelles, toujours valables, l’Église cherche à utiliser de nouvelles méthodes, avec aussi le souci de nouveaux langages, appropriés aux différentes cultures du monde, proposant la vérité du Christ par une attitude de dialogue et d’amitié qui a son fondement en Dieu qui est Amour. En différentes parties du monde, l’Église a déjà entrepris ce chemin de créativité pastorale, pour se rendre proche des personnes éloignées ou en recherche du sens de la vie, du bonheur et, en définitive, de Dieu. Rappelons certaines missions citadines importantes, le « Parvis des gentils », la mission continentale, etc. Il n’y a pas de doute que le Seigneur, Bon Pasteur, bénira abondamment de tels efforts qui proviennent du zèle pour sa Personne et pour son Évangile.
Chers frères et sœurs, Bartimée, ayant retrouvé la vue par Jésus, se joignit au groupe des disciples, parmi lesquels se trouvaient certainement d’autres qui, comme lui, avaient été guéris par le Maître. Ainsi sont les nouveaux évangélisateurs : des personnes qui ont fait l’expérience d’être guéries par Dieu, par l’intermédiaire de Jésus Christ. Et leur caractéristique est la joie du cœur, qui dit avec le psalmiste : « Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie ! » (Ps 125, 3). Nous aussi, aujourd’hui, nous nous tournons vers le Seigneur Jésus, Redemptor hominis et Lumen gentium, avec une joyeuse reconnaissance, faisant nôtre une prière de Saint Clément d’Alexandrie : « Jusqu’à maintenant, j’ai erré dans l’espérance de trouver Dieu, mais puisque tu m’illumines, ô Seigneur, je trouve Dieu par toi, et je reçois le Père de toi, je deviens ton cohéritier, puisque tu n’as pas eu honte de m’avoir comme frère. Effaçons donc, effaçons l’oubli de la vérité, l’ignorance : et enlevant les ténèbres qui, comme un brouillard pour les yeux, nous empêchent de voir, contemplons le vrai Dieu… ; car une lumière du ciel a brillé sur nous qui étions plongés dans les ténèbres et prisonniers de l’ombre de la mort, [une lumière] plus pure que le soleil, plus douce que la vie d’ici-bas » (Protreptique, 113, 2-114, 1). Amen.

 [Texte original: Italien]

DISCOURS DE BENOÎT XVI SUR L’AGGIORNAMENTO DU CONCILE, 12 OCTOBRE 2012

17 octobre, 2012

http://www.zenit.org/article-32178?l=french

DISCOURS DE BENOÎT XVI SUR L’AGGIORNAMENTO DU CONCILE, 12 OCTOBRE 2012

L’« aggiornamento » n’est pas « rupture avec la tradition »

ROME, samedi 13 octobre 2012 (ZENIT.org) – L’« aggiornamento » du Concile « ne signifie pas rupture avec la tradition, mais en exprime la vitalité continuelle ; elle ne signifie pas réduire la foi, en l’abaissant à la mode des époques, à l’aune de ce qui nous plaît, de ce qui plaît à l’opinion publique, mais c’est le contraire », affirme Benoît XVI dans un discours qui fera date.
Le pape Benoît XVI a en effet reçu en audience en la salle Clémentine du Vatican, vendredi 12 octobre, les « Pères conciliaires » venus participer à l’ouverture de l’Année de la foi (cf.  Zenit, de ce 13 octobre 2012 pour leurs noms), ainsi que les patriarches et archevêques des Eglises orientales catholiques, et de nombreux présidents des Conférences épiscopales du monde venus à Rome pour l’ouverture de l’Année de la foi, le jour du 50e anniversaire du début des travaux de Vatican II.
Le pape a été accueilli par le cardinal nigérian Francis Arinze, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le plus jeune – bientôt 80 ans – des quelque 70 pères conciliaires encore en vie.
Discours de Benoît XVI :
Chers frères vénérés,
Nous nous retrouvons aujourd’hui ensemble, après la célébration solennelle qui nous a rassemblés hier Place Saint-Pierre. La salutation cordiale et fraternelle que je désire vous adresser  naît de la communion profonde que seule la célébration eucharistique est capable de créer. En elle se rendent visibles, quasi tangibles, les liens qui nous unissent en tant que membres du Collège épiscopal, unis au Successeur de Pierre.
Sur vos visages, chers Patriarches et Archevêques des Eglises orientales catholiques, chers Présidents des Conférences épiscopales du monde, je vois aussi les centaines d’évêques qui, dans toutes les régions de la terre sont engagés dans l’annonce de l’Evangile, et dans le service de l’Eglise et de l’homme, dans l’obéissance au mandat reçu du Christ. Mais c’est à vous aujourd’hui que je voudrais adresser une salutation particulière, chers frères qui avez eu la grâce de participer, en tant que Pères, au Concile œcuménique Vatican II. Je remercie le cardinal Arinze, qui s’est fait l’interprète de vos sentiments, et en ce moment, je garde présent dans la prière et dans l’affection tout le groupe d’évêques encore en vie qui ont pris part aux travaux du Concile – presque soixante-dix –. En répondant à l’invitation pour cette commémoration, à laquelle ils n’ont pas pu être présents en raison de leur âge avancé et de leur santé, beaucoup d’entre eux ont rappelé ces journées, par des paroles émouvantes, en assurant de leur union spirituelle en ce moment, y compris par l’offrande de leur souffrance.
Ils sont tellement nombreux les souvenirs de cette période si vivante, riche et féconde, qu’a été le Concile, qui affleurent à notre esprit et que chacun garde bien imprimé dans le cœur ! Mais je ne veux pas m’étendre trop, pourtant, en reprenant des éléments de mon homélie d’hier, je voudrais seulement rappeler comment un mot, lancé par le bienheureux Jean XXIII, de façon quasi programmatique, s’est retrouvé continuellement dans les travaux conciliaires : le mot «aggiornamento».
Cinquante ans après l’ouverture de ces assises solennelles de l’Eglise, d’aucuns se demanderont si cette expression, peut-être dès le début, a été très heureuse. Je pense que l’on pourrait discuter pendant des heures sur le choix des mots, et l’on trouverait des avis continuellement discordants, mais je suis convaincu que l’intuition du bienheureux Jean XXIII résumée par ce mot a été et est encore exacte. Le christianisme ne doit pas être considéré comme « quelque chose du passé », et il ne doit pas être vécu avec le regard fixé en permanence « en arrière », parce que Jésus Christ est hier, aujourd’hui et pour l’éternité (cf. He 13,8). Le christianisme est marqué par la présence du Dieu éternel qui est entré dans le temps et qui est présent à chaque époque, afin que chaque époque jaillisse de sa puissance créatrice, de son éternel « aujourd’hui ».
C’est pour cela que le christianisme est toujours nouveau. Nous ne devons jamais le voir comme un arbre pleinement développé à partir du grain de moutarde évangélique, qui a grandi, a donné ses fruits, et un beau jour vieillit et dont énergie vitale arrive à son crépuscule. Le christianisme est un arbre qui est, pour ainsi dire, dans une aurore « permanente », est toujours jeune. Et cette actualité, cet « aggiornamento », ne signifie pas rupture avec la tradition, mais en exprime la vitalité continuelle ; elle ne signifie pas réduire la foi, en l’abaissant à la mode des époques, à l’aune de ce qui nous plaît, à ce qui plaît à l’opinion publique, mais c’est le contraire : exactement comme l’ont fait les Pères conciliaires, nous devons amener « l’aujourd’hui » que nous vivons à l’aune de l’événement chrétien, nous devons amener « l’aujourd’hui » de notre temps dans « l’aujourd’hui » de Dieu.
Le Concile a été un temps de grâce pendant lequel l’Esprit Saint nous a enseigné que l’Eglise, pendant sa marche dans l’histoire, doit toujours parler à l’homme contemporain, mais cela ne peut advenir que grâce à la force de ceux qui ont des racines profondes en Dieu, qui se laissent guider par Lui et vivent leur foi avec pureté ; cela ne vient pas de qui se modèle sur le moment qui passe, choisit la voie la plus commode. Le Concile le voyait clairement, lorsque la Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium, a affirmé, au paragraphe 49, que tous dans l’Eglise sont appelés à la sainteté selon les paroles de l’Apôtre Paul : « La volonté de Dieu, c’est votre sanctification » (1 Th 4,3): la sainteté manifeste le vrai visage de l’Eglise, fait entrer « l’aujourd’hui » éternel de Dieu dans « l’aujourd’hui » de notre vie, dans « l’aujourd’hui » de l’homme de notre temps.
Chers frères dans l’épiscopat, la mémoire du passé est précieuse, mais elle n’est jamais une fin en soi. L’Année de la foi que nous avons inaugurée hier nous suggère la meilleure façon de rappeler et de commémorer le Concile : se concentrer sur le cœur de son message, qui du reste n’est rien d’autre que le message de la foi en Jésus-Christ, unique Sauveur du monde, proclamée à l’homme de notre époque. Aujourd’hui encore, ce qui est important et essentiel, c’est d’amener le rayon de l’amour de Dieu dans le cœur et dans la vie de chaque homme et de chaque femme, et d’amener à Dieu les hommes et les femmes de tout lieu et de toute époque.
Je souhaite vivement que toutes les Eglises particulières trouvent, dans la célébration de cette Année, l’occasion du retour toujours nécessaire à la source vive de l’Evangile, à la rencontre transformante avec la personne de Jésus Christ. Merci.

Traduction de Zenit, Anita Bourdin

UN « COEUR À COEUR » SOUS LE SIGNE DE LA MISÉRICORDE DIVINE (L’évangélisation selon le card. Dziwisz)

15 octobre, 2012

http://www.zenit.org/article-32207?l=french

UN « COEUR À COEUR » SOUS LE SIGNE DE LA MISÉRICORDE DIVINE

L’évangélisation selon le card. Dziwisz

Anita Bourdin
ROME, lundi 15 octobre 2012 (ZENIT.org) – Pour le cardinal Dziwisz, l’évangélisation par du dialogue de l’homme avec le cœur miséricordieux de Dieu, c’est un coeur à cœur.
Le cardinal Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie, est en effet intervenu au synode, le mercredi 10 octobre, dans l’après-midi, lors de la 5econgrégation générale.
L’archevêque polonais a offert comem une variation sur le thème de la devise du bienheureux cardinal John Henry Newman, si chère à Benoît XVI, et qui indique à elle seule la méthode l’évangélisation du IIIe millénaire, en cœur à cœur : cœur à cœur avec Dieu, cœur à cœur avec l’autre : « Cor ad cor loquitur. Le coeur de Dieu miséricordieux parle au coeur de l’homme ».
L’ancien secrétaire de Jean-Paul II a repris cette expression du  Document de travail présentant la situation de l’homme contemporain comme celle d’un “prisonnier d’un monde qui a pratiquement supprimé la question de Dieu de son horizon”.
Le même document estime que « la nouvelle évangélisation devrait oser rétablir cette question sur Dieu et aider l’homme à sortir du “désert intérieur” » (cf. § 86).?
Pour le cardinal polonais, « la question est de savoir comment faire sortir l’homme de ce désert ».
Il répond : « Une chose est certaine. La science ne suffit pas. Les documents ne suffisent pas. Nos structures ecclésiastiques ne suffisent pas. En tant que telles, elles n’atteignent pas encore le coeur de l’homme ».?
La miséricorde divine
Il propose une autre voie, celle de la miséricorde, héritage spirituel de Jean-Paul II, et le sanctuaire de Lagiewniki se trouve sur le diocèse de Cracovie, aux portes de la ville : « Un signe caractéristique de notre époque est que l’Église parle aujourd’hui d’une manière plus efficace lorsqu’elle s’exprime à travers le message de la Divine Miséricorde ».
Au terme du deuxième congrès mondial de la Miséricorde divine, en octobre 2011, à Lagiewniki, les évêques présents avaient en effet adressé à Benoît XVI une lettre demandant que la Miséricorde soit indiqué par le synode comme une voie privilégié de l’annonce de l’Evangile aujourd’hui : le cardinal Dziwisz reprend cette requête en quelque sorte.
Il constate : « Il semble que ce discours touche davantage le coeur de l’homme renfermé sur lui-même, empêtré dans le péché et dans une apparente autosuffisance, mais en revanche à la recherche du sens de la vie et de motifs d’espérance ».?
« L’Église de Cracovie, rappelle-t-il, est le lieu et le centre privilégié où, au siècle passé – marqué par la domination de systèmes totalitaires athées et en tant que tels inhumains – se fit entendre l’invocation de la miséricorde. Dieu s’est servi d’une humble religieuse, Sainte Faustine Kowalska, tout comme d’un sage et saint pasteur, le Cardinal Karol Wojtila – Jean Paul II, afin que la vérité éternelle sur Dieu “riche en miséricorde” (Ep 2, 4) résonne de manière plus importante dans le monde agité d’aujourd’hui. “L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma miséricorde”, qui est Jésus (Soeur Faustine, Journal, n°699) ».
Une méthode de formation
« Il semble que l’homme d’aujourd’hui soit parvenu à sauver en lui-même la sensibilité envers une miséricorde désintéressée. C’est justement elle – la miséricorde de Dieu qui se penche sur son sort – qui est en mesure de se faire sentir et de toucher les cordes les plus profondes du coeur humain », ajoute l’archevêque.?
Il souligne l’efficacité de cette voie aussi pour la formation des nouveaux évangélisateurs : « La dévotion à la Divine Miséricorde est devenue une méthode de formation de chrétiens zélés et responsables.?J’en parle et en rend témoignage pour indiquer l’une des voies attestées à notre époque à travers laquelle nous pouvons entreprendre la nouvelle évangélisation ».