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Mère Teresa de Calcutta
Une très grande servante de Dieu a quitté ce monde, le 5 septembre dernier. Symbole vivant de charité et de miséricorde, Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, laisse derrière elle 4,000 religieuses qui, comme elle, ont voulu vivre dans la plus stricte pauvreté, au service des plus démunis, ainsi que 550 Frères. Ils oeuvrent dans 517 missions réparties dans 120 pays.
Voici quelques extraits des précieux enseignements de Mère Teresa, cette humble religieuse qui, à notre avis, sera très rapidement mise sur les autels par la sainte Église. La profondeur de cette spiritualité, jointe à une exquise simplicité, touche le coeur, et d’autant plus efficacement que l’on sait à quel point Mère Teresa n’était pas femme à se payer de mots.
Le premier pas vers la sainteté
La sainteté consiste à accomplir d’un coeur joyeux la volonté de Dieu… Le premier pas vers la sainteté est la volonté de devenir saint. A travers une volonté ferme et droite, nous aimons Dieu, nous choisissons Dieu, nous nous hâtons vers Dieu, nous L’atteignons, nous L’avons.
La sainteté n’est pas un luxe
La sainteté n’est pas un luxe réservé au petit nombre, mais simple devoir pour vous et moi; aussi, soyons saints comme notre Père aux cieux, est saint. Saint Thomas disait: «La sainteté n’est rien d’autre qu’une ferme résolution» — l’acte héroïque d’une âme qui s’abandonne à Dieu.
Notre progrès dans la sainteté dépend de Dieu et de nous, de la grâce de Dieu et de notre volonté de devenir saint. Nous devons avoir la vivante et authentique détermination d’atteindre la sainteté. «Je serai un saint» veut dire: je me dépouillerai moi-même de tout ce qui n’est pas Dieu, je viderai mon coeur de toutes les choses créées, je vivrai dans la pauvreté et le détachement, je renoncerai à ma volonté, à mes penchants, à mes caprices et à mes fantaisies, et ferai de moi une esclave volontaire, soumise à la volonté de Dieu.
Fidélité à de petites choses
Rien ne peut nous rendre saints, excepté la présence de Dieu… Et pour moi la présence de Dieu réside dans la fidélité à de petites choses.
Nous pouvons ne pas accomplir de grandes choses — juste des petites, avec grand amour. Les Soeurs font des petites choses: aider les enfants, visiter les personnes solitaires, les malades, les indésirables. Quand quelqu’un me dit que les Soeurs n’ont entrepris aucun grand travail, qu’elles font tranquillement de petites choses, je réponds que même si elles n’aidaient qu’une seule personne, cela suffirait. Jésus serait mort pour une seule personne, pour un seul pécheur.
Afin que le Christ puisse vivre en vous
Nous devons devenir saints, non parce que nous voulons nous sentir saints, mais parce que le Christ doit être capable de vivre pleinement Sa vie en nous. Nous devons être tout amour, toute foi, toute pureté… Je prie que chacun de vous soit saint, et ainsi répande l’amour de Dieu partout où il va. Que Sa lumière de vérité soit dans la vie de chaque personne, de façon à ce que Dieu puisse continuer à aimer le monde à travers vous et moi.
Les pauvres sont l’espoir du monde
Les pauvres sont le cadeau de Dieu; ils sont notre amour. Le Christ ne demandera pas la quantité de travail que nous aurons accomplie mais combien d’amour nous y aurons mis. Il y a beaucoup de gens spirituellement pauvres. La pauvreté spirituelle qui règne en Europe, en Amérique, est un lourd fardeau. Dans ces pays, il est très difficile de conférer un sens à l’amour de Dieu. Les pauvres sont «espoir». Par leur courage, ils représentent vraiment l’espoir du monde. Ils nous ont appris une façon différente d’aimer Dieu, en nous amenant à faire tout notre possible pour les aider.
Que faire de trop d’argent?
Quand on possède de l’argent, on perd le contact avec Dieu… Que peut-on faire de trop d’argent? Le mettre à la banque? Nous ne devons jamais prendre l’habitude de nous préoccuper de l’avenir. Il n’y a aucune raison de s’en préoccuper: Dieu est là. Quand vient le désir d’argent, vient aussi le désir de ce que l’argent peut procurer: des objets superflus, de belles chambres, des mets luxueux sur notre table, plus de vêtements, d’admirateurs, etc. Nos besoins augmenteront et, parce qu’une chose mène à l’autre, la conséquence en sera une interminable insatisfaction.
Étouffés par les biens matériels
Ici en Amérique… il est facile de vous laisser étouffer par les biens matériels. Une fois que vous les avez, vous devez consacrer du temps pour en prendre soin. Alors, vous n’avez pas de temps les uns pour les autres ni pour les pauvres. Il faut donner librement aux pauvres… L’argent n’est utile que s’il sert à répandre l’amour du Christ. L’argent peut servir à nourrir le Christ affamé. Mais il n’a pas seulement faim de pain, mais d’amour, de présence, de contact humain…
Ce n’est pas un péché d’être riche. Si certaines personnes peuvent s’offrir de vivre bien, il doit y avoir une raison… Mais je vous dis que la richesse amène l’avarice, et là vient le péché. Dieu donne la richesse, et c’est notre devoir de la partager avec les moins favorisés.
Les ressources gaspillées
(«Vous arrive-t-il de vous fâcher?», «Êtes-vous parfois frustrée?», demanda un journaliste à Mère Teresa.)
Oui,… je me fâche parfois quand je vois le gaspillage, quand les choses gaspillées sont ce dont les gens ont besoin, des choses qui pourraient les empêcher de mourir. Frustrée? Non, jamais.
Dieu fera-t-Il faillite à New York?
Je ne veux pas travailler pour devenir une entreprise, mais pour rester oeuvre d’amour. Je veux que vous ayez cette entière confiance que Dieu ne nous laissera jamais tomber. Prenez-le au mot: cherchez d’abord le Royaume des Cieux, et tout le reste viendra par surcroît. La joie, la paix, l’unité sont plus importantes que l’argent. Si Dieu veut que je fasse quelque chose, Il me donnera l’argent pour le faire. J’ai refusé une offre du Cardinal Cooke: cinq cents dollars par mois pour chaque Soeur qui travaillerait à Harlem. Je lui ai dit: «Pensez-vous, Éminence, que Dieu fera faillite à New York?» …L’argent… Je n’y pense pas. Il en vient toujours. Le Seigneur l’envoie. Nous accomplissons Son travail. Il fournit les moyens. S’Il ne nous donne pas les moyens, cela prouve qu’Il ne veut pas le travail, alors pourquoi se tracasser?
L’amour se prouve par des actes
L’amour ne vit pas de mots, et les mots ne peuvent pas l’expliquer — particulièrement cet amour qui Le sert, Lui, qui vient de Lui (Jésus)… Nous devons atteindre le coeur et pour atteindre le coeur comme nous le devons — l’amour se prouve par des actes…
Peut-être juste un sourire, une petite visite, ou le simple fait d’allumer un feu pour quelqu’un, d’écrire une lettre pour une personne aveugle, d’apporter quelques briquettes de charbon, de trouver une paire de souliers, de faire la lecture pour quelqu’un; ce n’est pas grand-chose, oui, vraiment très peu de chose, mais ce sera notre amour de Dieu en action.
Pas la quantité mais l’amour
Ne pensez jamais qu’un petit geste pour votre voisin ne vaut pas grand-chose. Ce n’est pas la quantité de ce que nous faisons qui plaît à Dieu, mais la quantité d’amour que nous y mettons. Voilà ce que le bon Dieu recherche — parce qu’Il est amour et Il nous a créés à Son image pour aimer et être aimés.
Des choses ordinaires avec un amour extraordinaire
Enseignez à vos enfants à prier, et priez avec eux. Jésus S’est fait Pain de Vie pour nous donner Sa vie, pour que nous devenions semblables à Lui. Dès lors, devenons saints comme Jésus, pleins de compassion, d’humilité les uns envers les autres; parce qu’en nous aimant les uns les autres, nous L’aimons, Lui. Comment aimons-nous? Pas dans les grandes choses, mais dans de petites choses avec grand amour. Quand la Petite Fleur (sainte Thérèse de Lisieux) été canonisée, le Saint-Père a dit: «Elle faisait des choses ordinaires avec un amour extraordinaire.»
Souhaiter faire autre chose
Si le travail qui vous a été confié est vraiment vôtre, alors vous devez le faire de tout votre coeur. Et vous n’êtes capable d’apporter le salut qu’en étant honnête et en travaillant réellement avec Dieu. La quantité de ce que nous faisons n’importe pas, mais la quantité d’amour, d’honnêteté, de foi que nous y mettons. Ce que nous faisons, ne fait aucune différence. Ce que vous faites je ne peux le faire, et ce que je fais vous ne pouvez le faire. Mais toutes et chacune de nous, nous faisons ce que Dieu nous a donné à faire. Seulement parfois nous oublions, et passons plus de temps à regarder quelqu’un d’autre et à souhaiter faire autre chose.
La vocation de travailler pour les lépreux?
Il y a quelques semaines, un de nos frères est venu me voir, désespéré, et il a dit: «Ma vocation, c’est de travailler pour les lépreux. (Il aime les lépreux.) Je veux donner toute ma vie, tout ce que je possède et tout ce que je suis, à cette vocation.» Je lui ai dit: «Tu commets une erreur, mon frère. Ta vocation est d’appartenir à Jésus. Il t’a choisi pour Lui-même. Ton travail n’est que la concrétisation de ton amour pour Lui. Et c’est pourquoi le travail que tu fais n’importe pas. L’essentiel, c’est que tu Lui appartiennes, que tu sois à Lui et qu’Il te donne les moyens de réaliser cela pour Lui.
Permettez à Dieu de Se servir de vous sans vous consulter…
Permettez à Dieu de Se servir de vous sans vous consulter. Laissez le Seigneur vous capturer… Laissez-vous capturer par Lui et laissez-Le disposer de vous complètement.
Nous ne sommes ni grands ni petits, mais nous sommes ce que nous sommes au regard de Dieu; et dans la mesure où nous nous abandonnons totalement, Dieu peut Se servir de nous sans nous consulter. Nous aimons être consultés, mais Le laisser nous utiliser sans nous consulter, est très bon pour nous. Nous devons accepter le vide, accepter d’être réduites en pièces, accepter la réussite autant que l’échec.
Dieu miséricordieux et la souffrance
(Un journaliste demandait: «Comment un Dieu miséricordieux peut-Il tolérer une telle souffrance, des enfants qui meurent de faim, des gens tués dans des tremblements de terre… Que pouvez-vous répondre à cela?»)
… Toute cette souffrance — où serait le monde sans elle? C’est une souffrance d’innocents, et elle est pareille à la souffrance de Jésus. Il a souffert pour nous et toute la souffrance des innocents se conjugue à la Sienne dans la Rédemption. C’est une co-rédemption. Elle contribue à épargner le monde des calamités plus terribles…
Je me demande souvent ce qui arriverait au monde si des innocents ne souffraient pas tellement. Ce sont eux qui intercèdent tout le temps. Leur innocence plaît tellement à Dieu. En acceptant la souffrance, ils intercèdent pour nous.
Pourquoi les gens doivent-ils mourir de faim?
Si certains de nos pauvres ont dû mourir de faim, ce n’est pas parce que Dieu ne S’est pas soucié d’eux, mais parce que vous et moi n’avons pas donné, n’avons pas été des instruments d’amour entre les mains de Dieu, pour leur donner ce pain, ces vêtements; parce que nous n’avons pas reconnu le Christ, quand Il est venu une fois de plus, sous Son déguisement de détresse — Nous ne L’avons pas reconnu dans l’homme affamé, dans l’homme solitaire, dans l’enfant abandonné, qui cherche une maison… La souffrance de certains hommes peut être attribuée à la cupidité d’autres hommes.
Accepter le don de la souffrance
Aujourd’hui le monde est un «Calvaire à ciel ouvert». La souffrance mentale et physique est omniprésente. La douleur et la souffrance vont entrer dans votre vie, mais souvenez-vous: la douleur, la détresse, la souffrance ne sont que le baiser de Jésus — signes que vous êtes arrivée si près de Lui qu’Il peut vous embrasser. Acceptez-les comme autant de cadeaux — tout pour Jésus. Vous revivez réellement la Passion du Christ, dès lors acceptez Jésus tel qu’Il entre dans votre vie. Meurtri, divisé, plein de douleurs et de blessures.
La plus grande souffrance
Il y a beaucoup de souffrance dans le monde — énormément. Et la souffrance matérielle, c’est souffrir de faim, souffrir d’être sans-abri, souffrir de toutes sortes de maladies, mais je persiste à croire que la plus grande souffrance, c’est d’être seul, de se sentir mal-aimé, de n’avoir simplement personne. J’en suis venue à me rendre de plus en plus compte que la pire souffrance que puisse vivre un être humain, c’est de n’être pas désiré.
La paix commence par un sourire
N’utilisons ni bombes ni fusils pour vaincre le monde. Utilisons l’amour et la compassion. La paix commence par un sourire — souriez cinq fois par jour à quelqu’un à qui vous n’avez vraiment pas envie de sourire — faites-le pour la paix. Ainsi, rayonnons de la paix de Dieu et, ainsi, brillons de Sa lumière et éteignons dans le monde et dans les coeurs de tous les hommes toute haine et tout amour du pouvoir.
Plus de place pour Dieu
… Plus nous nous vidons, plus nous donnons de place à Dieu pour nous remplir… Plus vous vous oubliez, plus Jésus pensera à vous. Plus vous vous détachez de vous, plus Jésus S’y attachera. … Ce n’est pas la quantité de ce que nous «avons» à donner (qui compte) — mais le degré de vide que nous avons atteint — de façon à pouvoir Le recevoir pleinement dans notre vie et à Lui laisser vivre Sa vie en nous.
L’Esprit déverse l’amour, la paix, la joie dans nos vies dans la mesure où nous nous vidons de notre vanité, de nos colères, de nos ambitions, dans la mesure où nous cessons de nous apitoyer sur notre sort, et dans la mesure où nous sommes prêts à porter la Croix du Christ sur nos épaules.
… Les richesses, matérielles ou spirituelles, étouffent parfois quand on ne les utilise pas à bon escient… Restez aussi «vides» que possible, pour que Dieu puisse vous remplir. Même Dieu ne peut combler ce qui est déjà plein. Il ne S’impose pas à nous… Il faut que je me vide de tout égoïsme pour permettre à Dieu de me remplir de Son amour.