L’Eglise syrienne orthodoxe (syriaque)
14 février, 2012http://www.un-echo-israel.net/L-Eglise-syrienne-orthodoxe
L’Eglise syrienne orthodoxe (syriaque)
mardi 9 novembre 2004
Données historiques générales :
L’Evangile fut prêché à Antioche presque aussitôt après la Pentecôte. C’est là que pour la première fois, les disciples de Jésus, Juifs et païens, reçurent le nom de ‘chrétiens’. Les apôtres Pierre et Paul y séjournèrent, et c’est à Antioche que les premières missions commencèrent vers l’occident et vers l’Asie.
Cette Eglise, sans doute la plus ancienne après celle de Jérusalem, fut rapidement élevée au rang de patriarcat. Mais le vaste territoire qui dépendait de sa juridiction diminua par la suite. Le patriarcat de Constantinople lui ravit dès le 4ème siècle une partie de ses provinces. D’autres se déclarèrent autonomes : la Perse en 410, Chypre en 431, Jérusalem en 451…
Le concile de Chalcédoine (451) provoqua une scission encore plus radicale. Le dogme christologique que des ‘deux natures’ était de fait, très contesté en Orient. Le patriarche Sévère d’Antioche se déclara résolument ‘monophysite’ (une seule nature dans le Christ). On voulut l’évincer, mais ce fut en vain. Une hiérarchie non chalcédonienne fut contestée, notamment grâce aux efforts de l’évêque Jacques Baradée (dont le surnom de Jacobite) au 6ème siècle, face au clergé chalcédonien soutenu par l’empereur.
Les deux partis d’affrontèrent durement. Les non chalcédoniens, hostiles à la domination de Byzance, favorisèrent au 7ème siècle l’entrée victorieuse des arabes musulmans en Syrie. Ceux-ci respectèrent que partiellement les libertés promises aux chrétiens. Mais dans l’ensemble, les jacobites eurent la vie plus facile que les autres.
Au 16ème siècle, le mouvement d’union avec Rome, sous l’action principalement des capucins, pénétra largement l’Eglise syrienne. L’idée d’une Eglise syrienne catholique vit le jour. En 1781, un évêque de cette tendance fut élu patriarche. Il fit profession de foi catholique. Une partie des fidèles et du clergé le suivit. Mais l’autre élut son propre patriarche, et une hiérarchie syrienne orthodoxe persista.
Liées à l’histoire complexe du patriarcat d’Antioche, deux autres communautés de rite syrien mérites d’être signalées. Une fraction importante, en effet, de l’Eglise malabar des Indes se tourna au 17ème siècle vers le patriarcat syrien orthodoxe et se plaça sous sa juridiction. Elle constitue aujourd’hui une Eglise semi – autonome. En 1930, une partie de cette Eglise devint catholique, tout en gardant le rite syrien. Elle fut appelée l’Eglise Malankare.
Quelques caractéristiques du Rite syriaque :
Le rite syrien est pratiqué en langue syriaque (araméen occidental). Les lectures sont faites dans la langue locale.
La principale prière eucharistique est l’anaphore dite de St Jacques. Les catholiques en ont six autres, les orthodoxes un très grand nombre.
La liturgie de la messe comprend trois parties appelées respectivement : « le sacrifice de Melchisédech », « le sacrifice d’Aaron » et « le sacrifice de Jésus-Christ ».
Au dessus des espèces saintes, le prêtre imite d’un geste tremblé le vol de la colombe : le St Esprit.
La « bêma », située au centre de l’église comme dans les synagogues, est l’autel de la Parole. On y lit les Ecritures Saintes.
De nombreuses prières sont issus de la tradition juive et témoignent du fait que l’Eglise syriaque est en partie héritière des communautés judéo-chrétiennes.
L’Eglise syrienne orthodoxe à Jérusalem :
Le patriarche de l’Eglise syrienne réside à Damas. Les évêques orthodoxes syriens sont présents à Jérusalem depuis 793 et, de façon permanente, depuis 1471. Aujourd’hui, l’Eglise locale est dirigée par un évêque qui réside à Jérusalem, au monastère de Saint-Marc. L’actuel archevêque est Mgr Mar Murad. Le siège patriarcal est à Damas. On estime à 1500 fidèles syriens catholiques en Terre Sainte répartis à Jérusalem et à Bethléem. Les syriens orthodoxes ont un droit dans l’Eglise du St Sépulcre et ont une chapelle à leur disposition (chapelle de Joseph d’Arimathie) non loin du tombeau du Christ. Ils y célèbrent la divine liturgie chaque dimanche matin aux aurores.