ISRAËL AU TEMPS DE JÉSUS
20 avril, 2015http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/israel-au-temps-de-jesus
ISRAËL AU TEMPS DE JÉSUS
« Israël » est le nom donné au peuple hébreu qui vivait en Palestine au temps de Jésus. Tout l’Ancien Testament raconte la genèse et la longue histoire du peuple hébreu et surtout son histoire en terre d’Israël.
Situé entre le Liban et la Mer Rouge, comme en position de « nombril du monde » là où Orient et Occident se rencontrent, la terre d’Israël n’est autre que ce « pays de Canaan » selon la Bible, cette terre promise par Dieu à son peuple qui pérégrinait dans le désert et vers lequel Moïse a conduit, après l’exode, les siens sortis d’Egypte.
C’est à près de 1000 km de là, à Ur, en Chaldée (en Irak actuelle) qu’a commencé, il y a quatre mille ans l’histoire du Salut du monde avec le départ d’Abraham, à l’appel de Dieu. C’est là, en terre de Palestine, que l’attente du Messie s’est achevée, avec la naissance, à Bethléem de Judée, du Messie, Jésus, fils de Marie et de Joseph venus de Nazareth jusqu’en Judée, à cause d’un recensement ordonné par Rome.
Au Ier siècle, Israël est sous domination romaine
En effet, au Ier siècle de notre ère la Palestine est sous le contrôle de l’Empire romain. Une partie plus ou moins grande de la Palestine est dirigée par un roi juif, désigné par Rome. Le roi en place à la naissance de Jésus se nomme Hérode ; il a un royaume couvrant la plus grande partie de la Palestine mais qui sera divisé à sa mort entre ses fils, sauf la partie autour de Jérusalem sous la domination directe de Rome.
De nombreux Hébreux sont alors dans l’attente du Messie promis par Dieu à Israël.
Lorsque Jésus est mort sous Ponce Pilate (le procurateur romain chargé d’administrer la Judée dont dépendait la ville de Jérusalem à l’époque), il y avait plus de 90 ans que la Palestine était tombée sous une domination romaine plus ou moins étroite.
Pour autant, on n’y parlait pas latin, car dans la partie orientale de cet immense Empire, la langue administrative la plus commune était le grec.
La langue des habitants était l’araméen depuis la déportation à Babylone, l’hébreu n’étant plus parlé que par les prêtres et les juristes et par quelques personnes, sous forme d’un dialecte populaire très déformé près de Jérusalem.
Si la Palestine avait été absorbée dans les royaumes héllénistiques, le grec aurait laissé une empreinte culturelle, architecturale très superficielle ; dans un milieu culturel sémite, toutes les coutumes, la vie quotidienne, les relations commerciales et la vie religieuse nous sont bien connues par les traditions orientales hébraïques ou mésopotamiennes.
A lire l’Evangile, on voit bien que la Palestine était une sorte d’enclave culturelle aux confins de l’Empire romain, entretenant un particularisme farouche qui défiait les siècles et la civilisation dominante. L’historien Josèphe nous confirme que très peu d’Hébreux connaissaient bien une langue autre que l’Araméen oriental.
Les Romains gouvernaient par des personnes interposées à travers des procurateurs (comme Pilate) ou des tétrarques comme Hérode. Jusqu’à 1’an 6 après J. C., c’est le fils aîné d’Hérode, Archelaüs (aussi sanglant que son père Hérode) qui reçoit de l’empereur le titre d’ethnarque pour gouverner la Judée, la Samarie et l’Idumée (régions de la Palestine). Aussi, la Sainte Famille s’établit-elle à Nazareth au retour d’Egypte.
Il y avait, en fait, deux types de provinces dans l’Empire romain : – celles qui, pacifiées, pouvaient être administrées par un membre choisi par le Sénat – c’était le cas de celles d »Asie. – et celles qui, parce qu’elles présentaient encore des problèmes, étaient administrées directement par l’empereur qui choisissait lui-même le gouverneur, c’était le cas de la Judée et de la Samarie.
Le procurateur romain de l’époque de la vie publique de Jésus est cité plusieurs fois dans l’Evangile (dans les récits de la Passion en particulier) s’appelle Ponce Pilate : c’est lui qui condamnera Jésus à mort. Il était ignoré des historiens. On a eu confirmation directe de son historicité et de son pouvoir par une inscription récemment découverte.
Dans la même période, alors que la Judée est province romaine, la Galilée relève de l’autorité d’un tétrarque. Ce titre, qui signifie étymologiquement » quatre « , revient au frère d’Archelaüs, Antipas, qui fait précéder son nom de celui de son père. Hérode-Antipas administre le « quart « du royaume selon la répartition testamentaire d’Hérode le Grand.
Le procurateur Ponce Pilate dont parle l’évangéliste saint Luc
Le Nouveau Testament qui fait peu de cas des procurateurs de Judée de cette période, à l’exception de Ponce Pilate, accorde une certaine place au tétrarque Hérode Antipas (Mt 14, 1; Lc 3, 1-20; 9, 7; Ac 13,I). Il rappelle que la prédication de Jean Baptiste se déroule sous son gouvernement. Lc 3, 1-2 l’affirme non sans solennité :
“ L’an 15 du gouvernement de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de Judée, Hérode, tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque du pays d’Iturée et de Trachonitide, Lysanias tétrarque d’Abilene, sous le pontificat dAnne et de Caïphe, la Parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. »
Le récit de la Passion selon saint Luc, en mettant en scène Hérode, confirme à quel point celui-ci était une menace pour Jésus, ce que le reste de l’évangile n’avait cessé de suggérer (Lc 13, 31-33).
Plus encore, Hérode Antipas, dans l’Evangile ainsi que dans les écrits de Flavius Josèphe (Antiquités judaïques, XVIII, 116-119), est présenté comme le responsable de l’arrestation et de l’exécution de Jean Baptiste (Mt 14, 1-12; Mc 6, 17-29; Le 3, 19-20).
Jean Baptiste en effet dénonce la vie dissolue de ce ‘ renard « ‘ selon les termes rapportés par Lc 13, 32. Il interpelle le roi à propos de son second mariage. En 27, épousant sa belle-soeur Hérodiade en secondes noces, Hérode répudiait sa première épouse, la fille d’Arétas IV, un roi nabatéen.
L’arrestation et l’exécution de Jean Baptiste ne sont pas étrangères aux complications familiales à peine descriptibles de la famille d’Hérode. D’après les évangiles, c’est Hérodiade qui, à l’occasion d’une des multiples fêtes organisées par son mari pour flatter les autorités romaines, mit à profit le pouvoir de séduction exercé par Salomé sur Hérode et réussit à obtenir la tête du prophète.
Les Romains ont généralement respecté les religions ou les coutumes locales, si diverses fussent-elles, des peuples qu’ils avaient conquis. Le respect des religions était fondé sur la reconnaissance du culte des ancêtres.
En raison de cette conviction, les Romains s’accommodèrent en Judée de la religion juive, qu’ils avaient d’ailleurs rencontrée bien avant sur d’autres territoires de l’Empire, y compris à Rome. Pour certains historiens, cette attitude relève plus du calcul politique que d’une volonté religieuse de tolérance. Mais elle impliquait une reconnaissance de la valeur juridique de la Torah pour les fautes ne mettant pas en cause la supprématie politique romaine.
De 6 à 66, à l’exception de la période 41 à 44, la monnaie juive est remplacée par la monnaie émise par les gouverneurs romains, qui d’ordinaire est frappée à l’effigie de l’empereur. Sans doute, en Judée, les Romains évitent de frapper monnaie à l’effigie de l’empereur pour ne pas choquer les Juifs qui refusaient toute représentation humaine. Pourtant des pièces frappées à l’effigie de l’empereur durent circuler si l’on en croit la discussion entre Jésus et les Juifs en Mt 22, 15-22.
Les juifs se révoltent en 66
Si, en règle générale, les Romains respectaient les coutumes juives, ils ignorèrent souvent ce qui pouvait heurter les juifs, jusque et y compris dans le détail de leur vie quotidienne.
Tout finalement pouvait devenir source de tension et dégénérer facilement en émeute et en répression. Une affaire aussi banale que l’adduction d’eau à Jérusalem finit par un massacre car, pour mettre en route pareil chantier alimentant entre autres les besoins du Temple et des pélerins, Pilate avait puisé dans le trésor du Temple ( Flavius Josèphe (T.Il p.175-177). Il en ira de même lorsque le gouverneur Florus prendra dix-sept talents dans le trésor pour le service de l’empereur.
Ce n’est pas la somme qui scandalise les Juifs mais l’affectation de cette somme. Cet événement déclenchera la révolte juive de 66. Les heurts, les émeutes, les tentatives de révolte se déroulent constamment sur fond de religion. Les Romains semblent respecter la Loi juive mais leurs actes, toujours interprétés par les juifs sous l’angle religieux, sont souvent reçus comme des provocations. Cependant jamais les Romains n’ont cherché à éliminer les Juifs en tant que Juifs.
Aux yeux des juifs, leur terre est une terre qui leur a été promise et qu’ils ne garderont qu’en étant fidèles à l’alliance préparée par Dieu pour le peuple qu’il s’est choisi au milieu des nations. Les Romains qui occupent cet espace sont donc des ennemis dès qu’ils portent atteinte à ce qui lie les Hébreux à leur terre.
La Terre Promise, enjeu constant des convoitises des hommes
Si certains Juifs, comme les Sadducéens -les principaux desservants du Temple- sont prêts à collaborer avec l’occupant et trouvent, au moins jusqu’en 50, leur avantage dans la paix romaine, sa maîtrise des routes entretenues et la libre circulation des pélerins qu’elle permet grâce à la présence des soldats romains, d’autres plus radicaux (sicaires et zélotes) souhaitent la purification de leur territoire soit par l’expulsion de ses occupants indésirables, soit par le massacre pur et simple des ennemis, ou encore en devenant eux-mêmes des conquérants. C’est le sens du mouvement terroriste qui prend de plus en plus d’ampleur dans les années 50 …
Comme on le voit, la terre d’Israël, cette Terre promise à Moïse par Dieu pour son peuple élu, n’a jamais cessé, au cours de sa longue histoire temporelle, de souffrir à cause des passions et des divisions des politiques humaines…
Comme si sur la terre que le Christ a foulée et sur les lieux historiques où s’est déroulé l’Evangile de la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu pour les hommes, nulle tiédeur humaine ne pouvait tenir:
« Que ton oui soit oui , dit le Seigneur »,
lit-on dans l’Evangile, et encore:
« je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive »…
Un tel glaive n’est autre que celui de la Parole de Vérité qui ne souffre pas le mensonge.
Or aujourd’hui encore et toujours, la Terre Sainte est au coeur des violences des hommes, et encore et toujours, le prince du mensonge se sert des passions politiques humaines pour semer la division là même où Jésus, Prince de la paix, est venu acheter de Son propre sang et une fois pour toutes, le salut du monde, sur la Croix du Golgotha.
Ce salut, Dieu le propose à tous les hommes de bonne volonté, depuis que sur le mont des Oliviers, à Jérusalem de Judée, en terre d’Israël et pour l’éternité, l’Amour a vaincu la haine, parce que Dieu est venu racheter le monde, en Son Fils, Jésus-Christ, livré librement sur la Croix, mort et ressuscité le Troisième Jour…
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