Archive pour décembre, 2010
1 janvier, Saint Léon le Grand : Marie, Mère de Dieu, Mère du Prince de la Paix (Cf. Is 11,5)
31 décembre, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20101231
1 janvier 2011 -Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu : Lc 2,16-21
Commentaire du jour
Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
6ème sermon pour Noël, 2, 3, 5 (trad. bréviaire ; cf SC 22 bis, p. 139s)
Marie, Mère de Dieu, Mère du Prince de la Paix (Cf. Is 11,5)
La fête de Noël renouvelle pour nous les premiers instants de Jésus, né de la Vierge Marie. Et lorsque nous adorons la naissance de notre Sauveur, il se trouve que nous célébrons notre propre origine. En effet, lorsque le Christ vient au monde, le peuple chrétien commence : l’anniversaire de la tête, c’est l’anniversaire du corps.
Or, dans les trésors de la générosité divine, que pouvons-nous trouver qui soit aussi bien accordé à la dignité de la fête de Noël que cette paix proclamée par le cantique des anges lors de la nativité du Seigneur ? (Lc 2,14) Car c’est la paix qui engendre des fils de Dieu, qui favorise l’amour, qui enfante l’amitié, qui est le repos des bienheureux, la demeure de l’éternité. Son ouvrage propre, son bienfait particulier, c’est d’unir à Dieu ceux qu’elle sépare de ce monde-ci… Donc, ceux qui « ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme », mais qui « sont nés de Dieu » (Jn 1,13) doivent offrir au Père la volonté unanime de fils artisans de paix. Tous ceux qui sont devenus par adoption les membres du Christ, doivent accourir pour rejoindre ensemble le premier-né de la nouvelle création, celui qui est venu faire « non pas sa propre volonté, mais la volonté de celui qui l’envoie » (Jn 6,38). Les héritiers que la grâce du Père adopte ne sont pas des héritiers divisés ou disparates ; ils ont les mêmes sentiments et le même amour. Ceux qui sont recréés selon l’Image unique (cf He 1,3; Gn 1,27) doivent avoir une âme qui lui ressemble. La naissance du Seigneur Jésus, c’est la naissance de la paix. Comme le dit Saint Paul : « C’est lui, le Christ, qui est notre paix » (Ep 2,14).
Saint Maxime de Turin: « Né du Père avant tous les siècles…, il a pris chair de la Vierge Marie » (Credo)
31 décembre, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20101231
7e jour dans l’Octave de Noël : Jn 1,1-18 – 31 décembre
Commentaire du jour
Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
Sermon 10, sur la Nativité du Seigneur, PL 57,24 (trad. Année en fêtes, Migne 2000, p. 78 rev.)
« Né du Père avant tous les siècles…, il a pris chair de la Vierge Marie » (Credo)
Nous lisons, très chers frères, qu’il y a deux naissances dans le Christ ; l’une comme l’autre sont l’expression d’une puissance divine qui nous dépasse absolument. D’un côté, Dieu engendre son Fils à partir de lui-même ; de l’autre, une vierge l’a conçu par l’intervention de Dieu… D’un côté, il naît pour créer la vie ; de l’autre, pour enlever la mort. Là, il naît de son Père ; ici, il est mis au monde par les hommes. Par son engendrement du Père, il est à l’origine de l’homme ; par sa naissance humaine, il libère l’homme. L’une et l’autre formes de naissance sont proprement inexprimables et en même temps inséparables…
Lorsque nous enseignons qu’il y a deux naissances dans le Christ, nous ne voulons pas dire que le Fils de Dieu naît deux fois, mais nous affirmons la dualité de nature en un seul et même Fils de Dieu. D’une part, est né ce qui existait déjà ; d’autre part, a été produit ce qui n’existait pas encore. Le bienheureux évangéliste Jean l’affirme par ces paroles : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu » et encore : « Et le Verbe s’est fait chair. »
Ainsi donc, Dieu qui était auprès de Dieu est sorti de lui et la chair de Dieu qui n’était pas en lui est issue d’une femme. Ainsi le Verbe est devenu chair, non de telle sorte que Dieu soit dilué dans l’homme, mais pour que l’homme soit glorieusement élevé en Dieu. C’est pourquoi Dieu n’est pas né deux fois, mais, par ces deux genres de naissances -– à savoir celle de Dieu et celle de l’homme -– le Fils unique du Père a voulu être lui-même à la fois Dieu et homme en une seule personne : « Qui donc pourrait raconter sa naissance ? » (Is 53,8 Vulg)
Pochaev icon of the Mother of God
30 décembre, 2010PAPA SILVESTRO I, (Basilica dei Santi Quattro Coronati, Roma)
30 décembre, 20101 JANVIER – MARIE MÈRE DE DIEU
30 décembre, 2010du site:
1 JANVIER – MARIE MÈRE DE DIEU
(Quatrième dimanche d’Avent – B
Homélie du Frère Jean-Philippe REVEL))
Ou centre de la vie de Marie il y a sa maternité divine, au centre du mystère de Marie, au centre de notre foi, il y a la maternité divine de Marie. Et la liturgie syrienne dans un texte que nous lisions hier soir aux Vigiles de ce quatrième dimanche de l’Avent, s’exprime ainsi : « Entre le ciel et la terre qui étaient dans la joie, une Vierge et un Ange ont fait la paix. Gabriel a reçu un message de son Maître, et il est venu saluer Marie, disant : « Paix à toi, ô bienheureuse Marie, car ton Fils a ouvert une porte entre le Père et le monde. Par la maternité divine de Marie, la porte du Paradis qui avait été fermée par le péché de l’homme a été à nouveau ouverte. Le ciel et la terre, dans la joie, se sont réunis dans le sein de Marie, dont la liturgie nous dit : « ce sein qui était rempli du ciel », Dieu se fait homme : le Père donne son Fils au monde, le monde, par Marie, donne une chair humaine au Fils de Dieu. ».
Ce mystère de la maternité de Marie est un mystère de grâce, car si Marie donne vie, naissance à Jésus, sa maternité est une maternité virginale, c’est-à-dire : Marie, mère en toute vérité de Jésus est mère d’une ma mère unique, d’une manière qui est en dehors des lois normales de la nature. Marie qui vient de dire à l’ange : « Je ne connais point d’homme » a reçu cette réponse : « c’est l’Esprit Saint qui viendra sur toi, c’est Lui qui te couvrira de son ombre. » La maternité de Marie est une oeuvre de Dieu, ce n’est pas une oeuvre humaine. Le Christ n’est pas né de la volonté de l’homme, Il n’est pas né de la chair et du sang, mais de Dieu comme nous le proclamons dans le prologue de l’évangile de saint Jean, au matin de Noël : « Lui qui est né non de la chair et du sang, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ». C’est l’Esprit Saint qui a façonné l’Enfant dans le sein de Marie. Ce mystère est lourd de signification, non seulement pour Marie, mais pour l’Église, mais pour le monde, pour tous les temps. L’Enfant né dans le sein de Marie est l’œuvre de la grâce, c’est-à-dire l’œuvre gratuite de la bienveillance de Dieu, c’est Dieu Lui-même, personnellement, qui rend Marie féconde, qui fait de Marie une mère, qui accomplit en elle cette plénitude de sa vocation de femme, de femme par excellence en en faisant non seulement la mère de son enfant, mais la mère de l’Enfant de Dieu, du Fils de Dieu. Œuvre de la grâce qui a tout mené du début jusqu’à la fin, car rien, dans la maternité de Marie, ne peut s’expliquer à simples vues humaines ni à un niveau et à un raisonnement d’homme. La maternité de Marie est divine à la fois parce que le fruit de cette maternité est Dieu le Fils, et aussi parce que l’œuvre de cette maternité est réalisée par Dieu, l’Esprit Saint. Le Père envoie l’Esprit pour susciter, dans le sein de Marie, son propre Fils en chair d’homme.
Maternité divine de Marie, maternité de grâce. Mais cette oeuvre de la grâce, Dieu ne l’a pas faite à côté de Marie, à côté de notre nature humaine, en dehors du sein de Marie, en dehors de sa volonté propre. Marie a été appelée à participer pleinement, librement, totalement à cette oeuvre de grâce qui s’accomplit en elle, Marie est mère non seulement parce que Dieu façonne son Fils dans son sein, mais elle est mère parce qu’elle a voulu être mère parce qu’elle a dit : « qu’il me soit fait selon ta parole. Je suis la servante du Seigneur », humble servante certes, incapable par moi-même d’une oeuvre aussi extraordinaire, mais participant pleinement à cette oeuvre qui s’accomplit en moi et par moi. Dieu, par sa grâce, ne violente pas la liberté humaine, Dieu, par sa grâce, n’ajoute pas quelque chose qui viendrait de l’extérieur de notre liberté humaine. Il vient au cœur de la liberté de Marie, Il vient au cœur de la chair de Marie pour susciter en elle, avec elle, par elle, l’œuvre qu’Il accomplit par pure grâce Et c’est là que nous voyons comment en Marie se réalise d’une façon unique, mais en même temps d’une façon qui est typique, c’est-à-dire qui est normative, qui est comme une lumière pour notre propre vie comment se réalise l’union de la grâce toute puissante de Dieu avec l’humble, mais forte liberté de l’être humain. Dieu n’a pas pris Marie par surprise, Il ne l’a pas, en quelque sorte forcée, mais Il s’est offert à la liberté de Marie pour la vivifier, la transformer et l’amener au-delà de ce dont elle est capable par elle-même.
Et non seulement cette œuvre de grâce s’accomplit avec la pleine liberté de Marie, mais encore cette grâce de Dieu avait préalablement restauré radicalement cette liberté de Marie pour que son « Oui » soit plus total et plus parfait. Et c’est cela le sens de notre foi en l’Immaculée Conception de Marie. Quand l’ange salue Marie, Il vient lui annoncer cette grâce suprême que va être l’œuvre vivificatrice de l’Esprit Saint en son sein pour façonner en chair humaine le Fils de Dieu. Il vient Lui annoncer cette grâce, cette grâce des grâces, et Il la salue en Lui disant : « Toi qui est comblée de grâce », c’est-à-dire que la liberté humaine, la nature humaine de Marie, à laquelle s’adresse l’ange est déjà remplie de la grâce de Dieu. Et cette grâce de Dieu qui comble la nature humaine de Marie dès sa naissance n’est pas pour se substituer à cette nature humaine, à cette liberté, pour la conduire par force. Elle est au contraire, pour lui donner la plénitude de sa spontanéité, de sa capacité d’acquiescer, de coopérer à l’œuvre de Dieu. C’est parce que Marie est radicalement graciée qu’elle est totalement libre. Et le péché en nous n’est pas comme nous le croyons quelquefois la revendication de notre liberté contre une quelconque tyrannie que les commandements de Dieu exerceraient sur les capacités qui sont les nôtres de faire n’importe quoi. Le péché n’est donc pas en nous revendication d’une liberté frustrée, il est au contraire, aliénation de notre liberté, soumission de notre liberté à l’esclavage, il est destruction en nous de cette spontanéité de vivre, choix d’une force de pesanteur, de mort et d’usure. C’est la ruse du tentateur de nous faire croire que nous serons libres en faisant ce que bon nous semble. En réalité nous aliénons notre liberté parce que nous nous faisons les esclaves de ce qui n’est même pas nous, de ce qui n’est en tout cas pas la vérité profonde de nous-mêmes ce don libre, gratuit, glorieux et joyeux de nous -mêmes à l’appel qui nous est adressé.
Car être libre, c’est s’élancer sur le chemin de la vie, c’est sentir en soi le jaillissement profond de cette force de vie qui nous conduit vers la vraie vie, c’est-à-dire vers l’appel que Dieu nous adresse. C’est cela être libre, et non pas la possibilité de s’égarer à droite à gauche pour s’embourber dans je ne sais quel marécage qui va nous retenir, nous alourdir, nous paralyser progressivement. La liberté, c’est la liberté de l’oiseau qui vole dans le ciel, c’est la liberté d’une course éperdue vers le but. En préservant Marie dès sa conception, de toute attache au péché, de toute lourdeur et de tout endurcissement du péché, Dieu l’a rendue libre, Dieu l’a rendue plus légère, plus agile, plus capable de spontanéité et de réponse et de coopération à cette œuvre de grâce qui est œuvre de vie, et non pas œuvre de mutilation, non pas un carcan qui s’imposerait à nous. Marie, pleinement libre et libre par grâce, peut librement répondre à cet appel de l’ultime grâce qui Lui est donnée de devenir la mère du Fils de Dieu. Et ainsi, de bout en bout, toute la vie, tout le mystère de Marie est un mystère de grâce, c’est-à-dire de cette intention gratuite de Dieu qui n’est pas mesurée par nos mérites mais qui est le geste spontané du cœur de Dieu œuvre de grâce et en même temps oeuvre de la réponse aussi spontanée et aussi jaillissante du cœur de Marie libre parce que totalement sous la mouvance de la grâce de Dieu.
C’est parce que Marie dans sa nature, est ainsi rendue totalement transparente à la puissance vivifiante de Dieu, parce qu’elle est totalement offerte, librement offerte à cette grâce de Dieu, c’est pour cela qu’elle est le paradis nouveau. En elle est restaurée l’humanité telle que Dieu l’avait créée, telle que Dieu avait voulu, de ses mains, la façonner pour sa gloire et pour notre bonheur. Cette humanité qui s’est détournée de Dieu, qui s’est enfermée dans les limites de son péché, Dieu l’avait voulue pleine de joie, pleine de grâce. Et en Marie, le paradis nouveau est restauré. Et ce paradis, c’est précisément celui auquel nous sommes, nous aussi, appelés, celui vers lequel le Fils de Marie doit nous conduire en restaurant en nous ce qui a été abîmé, détruit. Et la fécondité de grâce qui s’est réalisé dans le sein de Marie doit se réaliser en chacun de nous. Si Marie a mis au monde le Fils de Dieu, c’est pour que le Fils de Dieu, à travers Marie, nous mette nous-mêmes de nouveau au monde, au monde nouveau, au monde éternel, dans le paradis nouveau. Nous sommes des êtres incomplets, mutilés, enchaînés, nous sommes des êtres qui ne sont pas complètement eux-mêmes, pas pleinement capables de l’exercice de leur liberté. Il faut que, par la grâce de Dieu, notre liberté . soit restaurée pour que nous puissions à nouveau, comme l’oiseau, voler à travers le ciel, courir vers le but qui nous est proposé, nous élancer vers cet appel de Dieu. Et pour cela, il faut que le Christ, vrai Dieu et vrai homme, Fils du Père et notre frère vienne par sa grâce fraternellement communicative, opérer la restauration de notre humanité. Et de même que Marie a donné le Fils de Dieu au monde, de même elle va donner chacun de nous au Père par l’œuvre de son Fils qui vient nous vivifier et nous restructurer.
C’est pourquoi le but de toute Révélation, le but de l’Incarnation rédemptrice du Christ, le but de toute notre vie chrétienne sous la mouvance du Christ, c’est de revenir davantage nous-mêmes, de redevenir pleinement ce que Dieu veut que nous soyons, c’est-à-dire pleinement libres par pure grâce afin de pouvoir, comme Marie, répondre, avec une spontanéité semblable à la sienne, à cet appel de la grâce de Dieu. Et cela s’opère chaque jour, car depuis notre baptême, jour après jour, la grâce de Dieu travaille en nous à cette restauration.
Frères et sœurs, en méditant ce mystère de la maternité de Marie, de cette coopération entre la créature libre et la grâce première du Créateur, nous méditons aussi sur l’appel qui nous est adressé, sur la vocation qui est la nôtre et dont Marie est non seulement l’exemplaire, mais dont elle est aussi la mère, car elle doit nous initier à ce jeu de la grâce et de la liberté, de l’acquiescement à la spontanéité de Dieu qui éveille notre propre spontanéité.
Que cette fête de Noël où Marie est ainsi au cœur du mystère, soit la fête de notre renouvellement, la fête pour chacun d’entre nous, d’une nouveauté réelle, d’une nouveauté de vie, d’une plus grande liberté dans la proximité de Dieu et la réponse à son appel.
AMEN
1er janvier – Sainte Marie, Mère de Dieu
30 décembre, 2010du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/01/01.php#historique
1er janvier – Sainte Marie, Mère de Dieu
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Prières
Vierge très sainte et immaculée, ma Mère, ô Marie, à vous qui êtes la Mère de mon Seigneur, le refuge des pécheurs, j’ai recours à vous aujourd’hui, moi, le plus misérable de tous. Je vous vénère, ô grande Reine, et je vous remercie de toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici, spécialement de m’avoir délivré de l’enfer, que j’ai si souvent mérité. Je vous aime, ô ma Souveraine très aimable, et pour votre amour, je m’engage à vous servir toujours, et à faire tous mes efforts pour que vous soyez aussi aimée par les autres. Je place en vous toutes mes espérances, tout mon salut. Agréez moi pour votre serviteur, et recevez-moi sous votre protection, ô Mère des miséricordes. Et puisque vous êtes si puissante auprès de Dieu, délivrez-moi de toutes les tentations ou obtenez-moi la force de les vaincre jusqu’à la mort. O ma Mère, par l’amour que vous portez à Dieu, je vous prie de m’assister toujours, mais surtout au dernier moment de ma vie. Ne m’abandonnez point que vous ne me voyez en sûreté au ciel, occupé à vous bénir et à chanter vos miséricordes pendant toute l’éternité. Ainsi je l’espère.
Saint Alphonse-Marie de Ligori
O Jésus, vivant en Marie, venez et vivez en votre serviteur,
dans votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance,
dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus,
dans la communion de vos divins mystères ;
dominez toute puissance ennemie dans votre Esprit,
à la gloire du Père.
Jean-Jacques Olier
Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre secours, ait été abandonné. Animé d’une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j’accours vers vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.
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Historique
Alors que de nombreux hérésiarques, dès les premiers siècles de l’Eglise, avaient mis en doute la divinité du Christ, il fallut, au siècle qui suivit celui d’Arius, que d’autres missent en doute son humanité. Ainsi, Apollinaire, un des plus farouches adversaire de l’arianisme, s’écria-t-il : A quoi bon une âme d’homme entre le Verbe de Dieu et la chair qu’il daigne revêtir et vivifier pour notre salut ? Il peut bien directement mouvoir cette chair et par elle accomplir la rédemption du monde. N’est-ce pas en ce sens que saint Jean dit nettement que le Verbe s’est fait chair (Evangile selon saint Jean I 14) ?
Or, si le Seigneur n’avait comme nous une âme vivante, intelligente et libre, il ne serait réellement un homme, son corps ne serait qu’un mécanisme incapable de mérite, impuissant à opérer notre rédemption. Assurément, l’Eglise professe depuis toujours que Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme, mais il reste que le mode de cette union de la divinité à l’humanité resta longtemps obscur et que, jusqu’au milieu du V° siècle, les formules pour l’exprimer furent trop souvent vagues, voire inexactes et qu’il fallut que surgît une nouvelle hérésie pour que l’on précisât mieux le dogme en définissant mieux le mystère de l’Incarnation.
On se souvient de ce jour de 428 où un prêtre d’Antioche, Anastase, prêchant à Constantinople devant le patriarche Nestorius dont il était le syncelle, c’est-à-dire l’officier de l’Eglise de Constantinople qui demeurait continuellement près du patriarche pour rendre témoignage de toutes ses actions, affirma : Que personne n’appelle Marie Mère de Dieu, car Marie appartenait à la race humaine, et il est impossible que d’une créature humaine ait pu naître un Dieu.
On imagine sans peine que l’émoi fut grand parmi les auditeurs et l’on pressait le patriarche qui ne disait mot de désapprouver le prédicateur. Les conversations firent si grand bruit que le patriarche promit une explication catégorique pour le jour de Noël : lusieurs d’entre vous, dit-il alors, souhaitent apprendre de moi-même s’il faut donner à la Vierge Marie le titre de Mère de Dieu ou celui de Mère de l’homme. Qu’ils écoutent ma réponse : Dire que le Verbe divin, seconde personne de la sainte Trinité, a une mère, n’est-ce pas justifier la folie des païens qui donnent des mères à leurs dieux ? Dieu, pur esprit, ne peut avoir été engendré par une femme ; la créature n’a pu engendrer le Créateur. Non, Marie n’a point engendré le Dieu par qui est venue la rédemption des hommes ; elle a enfanté l’homme dans lequel le Verbe s’est incarné, car le Verbe a pris chair dans un homme mortel ; lui-même n’est pas mort, il a ressuscité celui dans lequel le Verbe s’est incarné. Jésus est cependant un Dieu pour moi, car il renferme Dieu. J’adore le vase en raison de son contenu, le vêtement en raison de ce qu’il recouvre ; j’adore ce qui m’apparaît extérieurement, à cause du Dieu caché que je n’en sépare pas. C’était-là une hérésie formelle : si le Verbe est dans l’homme, si l’homme ne fait que renfermer le Verbe, Jésus-Christ n’est donc pas vrai Dieu et vrai homme. Nestorius dit qu’il y a en Jésus-Christ deux personnes : le Verbe, Fils éternel de Dieu, avec tous les attributs divins, et l’homme, le fils de Marie, avec toutes les facultés humaines. Marie ne peut avoir engendré que la personne humaine et l’on peut l’appeler Mère du Christ, mais, en aucune façon, Mère de Dieu.
Le rhéteur Eusèbe qui devait plus tard devenir évêque de Dorylée, interrompit un jour la prédication du patriarche puis, fort de l’appui populaire, afficha sur les portes de Sainte-Sophie, la contestatio avant que saint patriarche Cyrille d’Alexandrie, sage, énergique, impérieux et véhément n’allât dénoncer au pape la théologie de Nestorius. Un synode romain prononce la sentence de déposition et confie à l’autorité de saint Cyrille le soin de l’exécuter. Après avoir été condamné par un synode alexandrin, Nestorius demande à l’Empereur Théodose II de convoquer un concile général qui se réunit à la Pentecôte 431, à Ephèse où la tradition voulait que Marie s’endormît avant d’être transportée aux cieux en assomption.
Sous la présidence de saint Cyrille d’Alexandrie, près de deux cents évêques citèrent à comparaître Nestorius qui refusa et l’hérésiarque fut condamné : forcés par les saints canons et par les lettres de notre très saint Père et collègue Célestin, évêque de Rome, nous avons dû, avec des larmes, en venir à cette triste sentence. Le Seigneur Jésus-Christ que l’impie Nestorius a blasphémé, décide par le saint concile que Nestorius est privé de la dignité épiscopale et de la communion sacerdotale.
Les évêques Arcadius et Projectus, accompagnés du prêtre Philippe, qui représentaient le Pape, arrivèrent deux jours après la sentence et, à l’ouverture de la deuxième session (10 juillet) y lurent une lettre de Célestin qui corroborait la décision du concile. Au printemps de 433, sous l’autorité de Théodose II, tous se réunirent sous une même confession de foi rédigée par le patriarche Jean d’Antioche et, plus tard, approuvée par Sixte III : Nous confessons donc notre Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, engendré du Père avant les siècle selon la divinité, né en ces derniers jours, pour nous et pour notre salut, de la Vierge Marie selon l’humanité, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité. Car de deux natures l’union s’est faite. C’est pourquoi nous affirmons un Christ, un Fils, un Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous confessons la sainte Vierge Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe s’est incarné et s’est fait homme, et que, dès l’instant de sa conception, il s’est uni le temple qu’il avait pris d’elle. Les paroles des évangiles et des apôtres sur le Seigneur, nous savons que les théologiens les ont tantôt connues pour communes comme dites d’une seule personne, tantôt séparées comme dites de deux natures, les unes convenant à Dieu selon la divinité du Christ, les autres, humbles, selon l’humanité.
Puisqu’il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule personne, Marie est la mère cette personne, et puisque cette personne est la personne du Fils de Dieu, Marie est véritablement Mère de Dieu. A l’instant même où elle acquiesça à la parole de l’archange, le Saint-Esprit forma de sa chair virginale une chair capable de recevoir une âme humaine et, à ce même instant, cette chair, vivifiée par cette âme raisonnable, fut unie substantiellement au Verbe divin. Puisque la nature humaine du Seigneur entra ainsi, dès que formée au sein de Marie, dans la personne du Verbe, cette personne est née de Marie. Certes, Marie n’a pas enfanté la nature divine, mais Dieu le Père n’a pas davantage engendré la nature humaine du Verbe Incarné, ce qui n’empêche pas, qu’à cause de l’unité de la personne de Jésus-Christ, le Père a pu dire de l’homme que Jean-Baptiste baptisait dans les eaux du Jourdain : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma faveur (Saint Matthieu III 17 ; saint Marc I 11 ; saint Luc III 22.).
Alors que de nombreux hérésiarques, dès les premiers siècles de l’Eglise, avaient mis en doute la divinité du Christ, il fallut, au siècle qui suivit celui d’Arius, que d’autres missent en doute son humanité. Ainsi, Apollinaire1, un des plus farouches adversaire de l’arianisme, s’écria-t-il : A quoi bon une âme d’homme entre le Verbe de Dieu et la chair qu’il daigne revêtir et vivifier pour notre salut ? Il peut bien directement mouvoir cette chair et par elle accomplir la rédemption du monde. N’est-ce pas en ce sens que saint Jean dit nettement que le Verbe s’est fait chair 2 ? Or, si le Seigneur n’avait comme nous une âme vivante, intelligente et libre, il ne serait réellement un homme, son corps ne serait qu’un mécanisme incapable de mérite, impuissant à opérer notre rédemption. Assurément, l’Eglise professe depuis toujours que Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme, mais il reste que le mode de cette union de la divinité à l’humanité resta longtemps obscur et que, jusqu’au milieu du V° siècle, les formules pour l’exprimer furent trop souvent vagues, voire inexactes et qu’il fallut que surgît une nouvelle hérésie pour que l’on précisât mieux le dogme en définissant mieux le mystère de l’Incarnation.
On se souvient de ce jour de 428 où un prêtre d’Antioche, Anastase, prêchant à Constantinople devant le patriarche Nestorius3 dont l était le syncelle4, affirma : Que personne n’appelle Marie Mère de Dieu, car Marie appartenait à la race humaine, et il est impossible que d’une créature humaine ait pu naître un Dieu. On imagine sans peine que l’émoi fut grand parmi les auditeurs et l’on pressait le patriarche qui ne disait mot de désapprouver le prédicateur. Les conversations firent si grand bruit que le patriarche promit une explication catégorique pour le jour de Noël : Plusieurs d’entre vous, dit-il alors, souhaitent apprendre de moi-même s’il faut donner à la Vierge Marie le titre de Mère de Dieu ou celui de Mère de l’homme. Qu’ils écoutent ma réponse : Dire que le Verbe divin, seconde personne de la sainte Trinité, a une mère, n’est-ce pas justifier la folie des païens qui donnent des mères à leurs dieux ? Dieu, pur esprit, ne peut avoir été engendré par une femme ; la créature n’a pu engendrer le Créateur. Non, Marie n’a point engendré le Dieu par qui est venue la rédemption des hommes ; elle a enfanté l’homme dans lequel le Verbe s’est incarné, car le Verbe a pris chair dans un homme mortel ; lui-même n’est pas mort, il a ressuscité celui dans lequel le Verbe s’est incarné. Jésus est cependant un Dieu pour moi, car il renferme Dieu. J’adore le vase en raison de son contenu, le vêtement en raison de ce qu’il recouvre ; j’adore ce qui m’apparaît extérieurement, à cause du Dieu caché que je n’en sépare pas. C’était-là une hérésie formelle : si le Verbe est dans l’homme, si l’homme ne fait que renfermer le Verbe, Jésus-Christ n’est donc pas vrai Dieu et vrai homme. Nestorius dit qu’il y a en Jésus-Christ deux personnes : le Verbe, Fils éternel de Dieu, avec tous les attributs divins, et l’homme, le fils de Marie, avec toutes les facultés humaines. Marie ne peut avoir engendré que la personne humaine et l’on peut l’appeler Mère du Christ, mais, en aucune façon, Mère de Dieu.
Le rhéteur Eusèbe qui devait plus tard devenir évêque de Dorylée, interrompit un jour la prédication du patriarche puis, fort de l’appui populaire, afficha sur les portes de Sainte-Sophie, la contestatio avant que saint patriarche Cyrille d’Alexandrie, sage, énergique, impérieux et véhément n’allât dénoncer au pape la théologie de Nestorius. Un synode romain5 prononce la sentence de déposition et confie à l’autorité de saint Cyrille le soin de l’exécuter. Après avoir été condamné par un synode alexandrin, Nestorius demande à l’Empereur6 de réunir un concile général qui se réunit à la Pentecôte 431, à Ephèse où la tradition voulait que Marie s’endormît avant d’être transportée aux cieux en assomption. Sous la présidence de saint Cyrille d’Alexandrie, près de deux cents évêques citèrent à comparaître Nestorius qui refusa et l’hérésiarque fut condamné : forcés par les saints canons et par les lettres de notre très saint Père et collègue Célestin, évêque de Rome, nous avons dû, avec des larmes, en venir à cette triste sentence. Le Seigneur Jésus-Christ que l’impie Nestorius a blasphémé, décide par le saint concile que Nestorius est privé de la dignité épiscopale et de la communion sacerdotale. Les évêques Arcadius et Projectus, accompagnés du prêtre Philippe, qui représentaient le Pape, arrivèrent deux jours après la sentence et, à l’ouverture de la deuxième session (10 juillet) y lurent une lettre de Célestin qui corroborait la décision du concile. Au printemps de 433, sous l’autorité de Théodose II, tous se réunirent sous une même confession de foi rédigée par le patriarche Jean d’Antioche et, plus tard, approuvée par Sixte III : Nous confessons donc notre Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, engendré du Père avant les siècle selon la divinité, né en ces derniers jours, pour nous et pour notre salut, de la Vierge Marie selon l’humanité, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité. Car de deux natures l’union s’est faite. C’est pourquoi nous affirmons un Christ, un Fils, un Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous confessons la sainte Vierge Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe s’est incarné et s’est fait homme, et que, dès l’instant de sa conception, il s’est uni le temple qu’il avait pris d’elle. Les paroles des évangiles et des apôtres sur le Seigneur, nous savons que les théologiens les ont tantôt connues pour communes comme dites d’une seule personne, tantôt séparées comme dites de deux natures, les unes convenant à Dieu selon la divinité du Christ, les autres, humbles, selon l’humanité.
Puisqu’il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule personne, Marie est la mère cette personne, et puisque cette personne est la personne du Fils de Dieu, Marie est véritablement Mère de Dieu. A l’instant même où elle acquiesça à la parole de l’archange, le Saint-Esprit forma de sa chair virginale une chair capable de recevoir une âme humaine et, à ce même instant, cette chair, vivifiée par cette âme raisonnable, fut unie substantiellement au Verbe divin. Puisque la nature humaine du Seigneur entra ainsi, dès que formée au sein de Marie, dans la personne du Verbe, cette personne est née de Marie. Certes, Marie n’a pas enfanté la nature divine, mais Dieu le Père n’a pas davantage engendré la nature humaine du Verbe Incarné, ce qui n’empêche pas, qu’à cause de l’unité de la personne de Jésus-Christ, le Père a pu dire de l’homme que Jean-Baptiste baptisait dans les eaux du Jourdain : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma faveur7.
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1 Apollinaire, né dans les dix premières années du IV° siècle,à Laodicée de Syrie y enseignait, ordonné lecteur, la rhétorique. Si saint Epiphane souligne sa grande culture hellénique et son art de la dialectique, saint Basile y ajoute ses grandes capacités en philosophie, en théologie et en hébreux ; son renom intellectuel fut assez grand pour que Philostorge le mît au-dessus de saint Basile et de saint Grégoire de Nazianze alors que saint Vincent de Lérins le regardait comme un esprit supérieur. Malgré sa grande amitié pour saint Athanase, Apollinaire, se mit à répandre des idées si hétérodoxes sur l’Incarnation qu’elles furent évoquée au concile d’Alexandrie (362) ; il était alors (361) évêque de Laodicée et un des apologistes les plus connus et les plus efficaces contre l’arianisme. En 374, saint Basile et ses disciples demandèrent sa condamnation au pape Damase qui la fulmina trois ans plus tard. Apollinaire mourut avant 393.
2 Saint Jean I 14.
3 Né vers 380 à Germanicie, Nestorius se fit moine à Antioche où il reçut l’ordination sacerdotale. Il fut choisi par l’empereur Théodose II comme patriarche de Constantinople et fut sacré le 10 avril 428. Condamné per un synode romain (août 430) et un synode Alexandrin, il refuse de se présenter au concile d’Ephèse où il est condamné et déposé le 22 juin 431. Relégué puis exilé, il meurt après 451.
4 Syncelle : officier de l’Eglise de Constantinople qui demeure continuellement près du patriarche pour rendre témoignage de toutes ses actions.
5 Nous anathémisons ceux qui affirment deux Fils, existant l’un avant les siècles, l’autre après l’assomption de la chair, né de la Vierge. Nous anathémisons ceux qui disent que le Verbe de Dieu a habité dans une chair humaine à la place d’une â me raisonnable spirituelle, parce que le Fils et Verbe de Dieu n’a pas été en son corps à la place d’une âme raisonnable et spirituelle, mais c’est notre âme (raisonnable et spirituelle) que, sans péché, il a prise et sauvée. Si quelqu’un dit que dans la souffrance de la Croix, c’est Dieu qui ressentait la douleur, et non la chair et l’âme dont le Christ, Fils de Dieu, s’était revêtu – la forme d’esclave qu’il avait prise, comme dit l’Ecriture – il est dans l’erreur.
6 Théodose II, empereur d’Orient de 408 à 450, succéda à l’âge de huit ans à son père Arcadius sous la régence de sa soeur Pulchérie qui lui fit épouser la belle Eudoxie (ou Athanaïs), fille du philosophe Léontius. Trompé par son chambellan (Chrysaphe) et ses eunuques, il eut un règne peu glorieux. Il eut peu de succès contre les Perses et n’arriva guère à réduire les Vandales de Genséric ; il n’arrêta Attila qui ravageait la Thrace qu’en versant un tribut. Cependant il fit rédiger et publia le code théodosien. Il n’eut qu’une fille qu’il maria à Valentinien III.
7 Saint Matthieu III 17 ; saint Marc I 11 ; saint Luc III 22.
31 décembre – Saint Sylvestre, pape
30 décembre, 2010du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/12/31.php
31 décembre – Saint Sylvestre, pape
Biographie
Sylvestre, fils du prêtre Rufin, était un romain, mais ses origines sont obscurcies par toutes sortes de légendes. Sa mère, Justa, confia son éducation au prêtre Cyrinus. Il n’est pas douteux qu’il s’est bien conduit pendant la persécution de Dioclétien (284-305), ce qui lui a valu le titre de « très glorieux. » Il pratiqua l’hospitalité avec le plus grand courage en hébergeant un chrétien d’Antioche, Timothée, qui après avoir fait beaucoup de conversions fut décapité sur l’ordre du préfet de la ville, Tarquinius ; Sylvestre emporta le corps du martyre et, avec le pape Miltiade, il l’ensevelit près du tombeau de saint Paul, dans le jardin d’une pieuse dame, Théona. Tarquinius fit alors arrêter Sylvestre, le somma de livrer les biens de Timothée et d’apostasier. Sylvestre refusa et fut envoyé en prison d’où il fut libéré après que Tarquinius se fut étranglé avec une arête de poisson. Le pape Miltiade l’ordonna prêtre.
Elu à la succession de Miltiade, Sylvestre fut pape pendant près de vingt-deux ans (du 31 janvier 314 au 31 décembre 335) sous le règne de Constantin le Grand (306-337), gouvernant l’Eglise à l’époque où elle passait de la persécution au pouvoir ; cependant, il semble n’avoir joué qu’un rôle insignifiant dans les grands événernents en cours. Il eut la satisfaction de voir l’Eglise de Rome enrichie et embellie par les largesses impériales auxquelles on doit de grands édifices comme la Basilique Constantinienne (plus tard Saint-Jean-du-Latran) avec son baptistère, et les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul.
Le pape Sylvestre organisa parfaitement le service des pauvres. Un évêque de Pamphilie, Luphronius ou Euphrosynus, vint à Rome ; ses discours et ses gestes donnèrent à Sylvestre l’occasion de divers règlements : il prescrivit aux prêtres et aux diacres de porter le colobium, tunique flottante et sans manches ; il ordonna de remplacer le nom des dieux que portaient les jours par les numéros des féries, il fit des dimanches et des jeudis des jours de fête, des mercredis, vendredis et samedis des jours de jeûne. Aux Grecs qui s’étonnaient de cette ordonnance, il rétorqua que le jeudi était le jour de l’Ascension et de l’institution de l’Eucharistie et que, puisque chaque dimanche commémorait la Résurrection, chaque samedi devait rappeler le séjour du Christ au tombeau.
Saint Sylvestre mourut à un âge avancé et fut enterré dans le cimetière de Sainte-Priscille sur la Via Salaria (31 décembre 335).
bonne nuit
30 décembre, 2010Siesta di jean pierre Turpault
http://www.publicdomainpictures.net/browse-category.php?page=90&c=animali&s=10
Saint Bernard : « Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem »
30 décembre, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20101230
6e jour dans l’Octave de Noël : Lc 2,36-40
Commentaire du jour
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
2ème homélie sur le Cantique des Cantiques, §8 (trad. Seuil 1953, p. 98)
« Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem »
O Rameau de Jessé, toi qui es un signe pour tous les peuples, « combien de rois et de prophètes ont désiré te voir et ne t’ont pas vu ». Heureux celui qui dans sa vieillesse a été comblé du don divin de ta vue ! Il a tremblé du désir de voir le signe ; « il l’a vu et il a été dans la joie ». Ayant reçu le baiser de paix, il a quitté ce monde la paix au cœur, mais non sans avoir proclamé que Jésus était né pour être un signe de contradiction. Et cela s’est accompli : à peine apparu, le signe de paix a été contredit — mais par ceux qui ont la paix en haine. Car il est « la paix pour les hommes de bonne volonté », mais pour les mal intentionnés « une pierre d’achoppement ». Hérode, lui, « se troubla et tout Jérusalem avec lui ». Le Seigneur est venu chez lui, « mais les siens ne l’ont pas reçu ». Heureux les pauvres bergers qui, veillant dans la nuit, ont été jugés dignes de voir ce signe !
En ce temps-là déjà, il se cachait aux prétendus sages et prudents, mais il se révélait aux humbles. Aux bergers l’ange a dit : « Voici pour vous un signe ». Il est pour vous, les humbles et les obéissants, pour vous qui ne vous targuez pas de science orgueilleuse mais qui veillez « jour et nuit, méditant la loi de Dieu ». Voici votre signe ! Celui que promettaient les anges, celui que réclamaient les peuples, celui qu’avaient prédit les prophètes ; maintenant Dieu l’a fait et il vous le montre…
Voici donc votre signe, mais signe de quoi ? De pardon, de grâce, de paix, d’une « paix qui n’aura plus de fin ». « Voici votre signe : un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Mais Dieu est en lui, se réconciliant le monde… C’est le baiser de Dieu, le médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus homme et Christ, vivant et régnant pour les siècles.
(Références bibliques : Is 11,10; Lc 10,24; Lc 2,30; Jn 8,56; Lc 2,14; Lc 2,34; Jn 1,11; Mt 11,25; Lc 2,12; Ps 1,2; Is 9,6; 1Tm 2,5)