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Conclusion de l’Année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI

13 juin, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24721?l=french

Conclusion de l’Année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI

Texte intégral

ROME, Vendredi 11 juin 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée ce jeudi matin, au cours de la messe qu’il a présidée, place Saint-Pierre, pour la clôture de l’année sacerdotale, en la solennité du coeur de Jésus.

* * *

Chers confrères dans le ministère sacerdotal,

Chers frères et sœurs,

L’Année sacerdotale que nous avons célébrée, 150 ans après la mort du saint Curé d’Ars, modèle du ministère sacerdotal dans notre monde, arrive à son terme. Par le Curé d’Ars, nous nous sommes laissé guider, pour saisir à nouveau la grandeur et la beauté du ministère sacerdotal. Le prêtre n’est pas simplement le détenteur d’une charge, comme celles dont toute société a besoin afin qu’en son sein certaines fonctions puissent être remplies. Il fait en revanche quelque chose qu’aucun être humain ne peut faire de lui-même : il prononce au nom du Christ la parole de l’absolution de nos péchés et il transforme ainsi, à partir de Dieu, la situation de notre existence. Il prononce sur les offrandes du pain et du vin les paroles d’action de grâce du Christ qui sont paroles de transsubstantiation – des paroles qui le rendent présent, Lui, le Ressuscité, son Corps et son Sang, et transforment ainsi les éléments du monde : des paroles qui ouvrent le monde à Dieu et l’unissent à Lui. Le sacerdoce n’est donc pas seulement une « charge », mais un sacrement : Dieu se sert d’un pauvre homme pour être, à travers lui, présent pour les hommes et agir en leur faveur. Cette audace de Dieu qui se confie à des êtres humains et qui, tout en connaissant nos faiblesses, considère les hommes capables d’agir et d’être présents à sa place – cette audace de Dieu est la réalité vraiment grande qui se cache dans le mot « sacerdoce ». Que Dieu nous considère capables de cela, que de cette manière il appelle les hommes à son service et qu’ainsi de l’intérieur il se lie à eux : c’est ce que, en cette année, nous voulions considérer et comprendre à nouveau. Nous voulions réveiller la joie que Dieu nous soit si proche, et la gratitude pour le fait qu’il se confie à notre faiblesse ; qu’il nous conduise et nous soutienne jour après jour. Nous voulions aussi ainsi montrer à nouveau aux jeunes que cette vocation, cette communion de service pour Dieu et avec Dieu, existe – et plus encore, que Dieu est en attente de notre « oui ». Avec l’Église, nous voulions à nouveau faire noter que cette vocation nous devons la demander à Dieu. Nous demandons des ouvriers pour la moisson de Dieu, et cette requête faite à Dieu c’est, en même temps, Dieu qui frappe à la porte du cœur des jeunes qui se considèrent capables de ce dont Dieu les considère capables. On pouvait s’attendre à ce que cette nouvelle mise en lumière du sacerdoce déplaise « l’ennemi » ; il aurait préféré le voir disparaître, pour qu’en fin de compte Dieu soit repoussé hors du monde. Et il est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres – en particulier l’abus à l’égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l’égard de l’homme se trouve retourné en son contraire. Nous aussi nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir ; promettre que dans l’admission au ministère sacerdotal et dans la formation délivrée au cours du parcours qui y prépare, nous ferons tout ce qui est possible pour examiner attentivement l’authenticité de la vocation et que nous voulons mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie. Si l’Année sacerdotale avait du être une glorification de notre prestation humaine personnelle, elle aurait été détruite par ces événements. Mais il s’agissait pour nous exactement du contraire : devenir reconnaissant pour le don de Dieu, un don qui se cache « dans des vases d’argile » et qui toujours de nouveau, à travers toute la faiblesse humaine, rend concret son amour en ce monde. Nous considérons ainsi que ce qui est arrivé est un devoir de purification, un devoir qui nous porte vers l’avenir et qui, d’autant plus, nous fait reconnaître et aimer le grand don de Dieu. De cette façon, le don devient l’engagement de répondre au courage et à l’humilité de Dieu par notre courage et notre humilité. La parole du Christ, que nous avons chanté comme chant d’entrée dans la liturgie de ce jour, peut nous suggérer en cette heure ce que signifie devenir et être prêtre : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).

Nous célébrons la fête du Sacré Cœur de Jésus et nous jetons avec la liturgie, pour ainsi dire, un regard dans le cœur de Jésus qui, dans la mort, fut ouvert par la lance du soldat romain. Oui, son cœur est ouvert pour nous et devant nous – et ainsi, le cœur de Dieu lui-même nous est ouvert. La liturgie interprète pour nous le langage du cœur de Jésus, qui parle surtout de Dieu en tant que pasteur des hommes et nous présente de cette façon le sacerdoce de Jésus, qui est enraciné dans les profondeurs de son cœur ; elle nous indique ainsi le fondement durable, tout autant que le critère valable, de tout ministère sacerdotal, qui doit être ancré dans le cœur de Jésus et être vécu à partir de lui. Je voudrais aujourd’hui méditer surtout sur les textes avec lesquels l’Église qui prie répond à la Parole de Dieu donnée dans les lectures. Dans ces chants, la parole et la réponse se compénètrent. D’une part, eux-mêmes sont tirés de la Parole de Dieu, mais d’autre part, ils sont en même temps déjà la réponse de l’homme à une telle Parole, une réponse dans laquelle la Parole elle-même se communique et entre dans notre vie. Le plus important de ces textes dans la liturgie de ce jour est le Psaume 23 (22) – « Le Seigneur est mon berger » -, à travers lequel l’Israël priant a accueilli l’autorévélation de Dieu comme pasteur, et en a fait l’orientation pour sa vie. « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien » : dans ce premier verset, la joie et la gratitude s’expriment pour le fait que Dieu est présent et qu’il s’occupe de l’homme. La lecture tirée du Livre d’Ézéchiel débute par le même thème : « J’irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles » (Ez 34, 11). Dieu prend personnellement soin de moi, de nous, de l’humanité. Je ne suis pas laissé seul, perdu dans l’univers et dans une société devant laquelle on demeure toujours plus désorientés. Il prend soin de moi. Il n’est pas un Dieu lointain, pour lequel ma vie compterait très peu. Les religions du monde, d’après ce que l’on peut voir, ont toujours su que, en dernière analyse, il y a un seul Dieu. Mais un tel Dieu demeurait lointain. Apparemment celui-ci abandonnait le monde à d’autres puissances et à d’autres forces, à d’autres divinités. De cela, il fallait s’accommoder. Le Dieu unique était bon, mais lointain cependant. Il ne constituait pas un danger, mais il n’offrait pas davantage une aide. Il n’était donc pas nécessaire de se préoccuper de lui. Il ne dominait pas. Étrangement, cette pensée est réapparue avec les Lumières. On comprenait encore que le monde supposait un Créateur. Cependant, ce Dieu avait construit le monde et s’en était ensuite évidemment retiré. À présent, le monde avait un ensemble de lois suivant lesquelles il se développait et sur lequel Dieu n’intervenait pas, ni ne pouvait intervenir. Dieu ne constituait qu’une origine lointaine. Beaucoup peut-être ne désiraient pas non plus que Dieu prenne soin d’eux. Ils ne voulaient pas être dérangés par Dieu. Mais là où la tendresse et l’amour de Dieu sont perçus comme une gêne, là l’être humain est faussé. Il est beau et consolant de savoir qu’il y a une personne qui m’aime et qui prend soin de moi. Mais il est encore plus décisif qu’existe ce Dieu qui me connaît, qui m’aime et se préoccupe de moi. « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent » (Jn 10, 14), dit l’Église avant l’Évangile (de ce jour) avec une parole du Seigneur. Dieu me connaît, il se préoccupe de moi. Cette pensée devrait nous rendre véritablement joyeux. Laissons cela pénétrer profondément en nous. Alors nous comprendrons aussi ce qu’elle signifie : Dieu veut que nous, en tant que prêtres, en un petit point de l’histoire, nous partagions ses préoccupations pour les hommes. En tant que prêtres, nous voulons être des personnes qui, en communion avec sa tendresse pour les hommes, prenons soin d’eux, leur permettons d’expérimenter concrètement cette tendresse de Dieu. Et, à l’égard du milieu qui lui est confié, le prêtre, avec le Seigneur, devrait pouvoir dire : « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ». « Connaître », au sens des Saintes Écritures, n’est jamais seulement un savoir extérieur, comme on connaît le numéro de téléphone d’une personne. « Connaître » signifie être intérieurement proche de l’autre. L’aimer. Nous devrions chercher à « connaître » les hommes de la part de Dieu et en vue de Dieu ; nous devrions chercher à cheminer avec eux sur la voie de l’amitié avec Dieu.

Revenons à notre Psaume. Il y est dit : « Il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure » (23 (22), 3-4). Le pasteur indique le juste chemin à ceux qui lui sont confiés. Il les précède et il les guide. Disons-le autrement : le Seigneur nous dévoile comment l’être humain s’accomplit de façon juste. Il nous enseigne l’art d’être une personne. Que dois-je faire pour ne pas précipiter, pour ne pas gaspiller ma vie dans l’absence de sens ? C’est précisément la question que tout homme doit se poser et qui vaut pour tout âge de la vie. Et quelle obscurité existe autour de cette question en notre temps ! Toujours de nouveau, nous vient à l’esprit la parole de Jésus, lequel avait compassion des hommes, parce qu’ils étaient comme des brebis sans pasteur. Seigneur, aie pitié aussi de nous ! Indique-nous le chemin ! De l’Évangile, nous savons cela : Il est lui-même la vie. Vivre avec le Christ, le suivre – cela signifie découvrir le juste chemin, afin que notre vie acquiert du sens et afin que nous puissions dire : « Oui, vivre a été une bonne chose ». Le peuple d’Israël était et est reconnaissant à Dieu, parce qu’à travers les Commandements il a indiqué la route de la vie. Le grand Psaume 119 (118) est une seule expression de joie pour ce fait : nous n’avançons pas à tâtons dans l’obscurité. Dieu nous a montré quel est le chemin, comment nous pouvons cheminer de façon juste. Ce que les Commandements disent a été synthétisé dans la vie de Jésus et est devenu un modèle vivant. Nous comprenons ainsi que ces directives de Dieu ne sont pas des chaînes, mais sont la voie qu’Il nous indique. Nous pouvons en être heureux et nous réjouir parce que dans le Christ elles sont devant nous comme une réalité vécue. Lui-même nous a rendus heureux. Dans notre cheminement avec le Christ, nous faisons l’expérience de la joie de la Révélation, et comme prêtres nous devons communiquer aux gens la joie liée au fait que nous a été indiquée la voie juste.

Il y a ensuite la parole concernant « le ravin de la mort » à travers lequel le Seigneur guide l’homme. La route de chacun de nous nous conduira un jour dans le ravin obscur de la mort dans lequel personne ne peut nous accompagner. Et il sera là. Le Christ lui-même est descendu dans la nuit obscure de la mort. Là aussi, il ne nous abandonne pas. Là aussi, il nous guide. Si « je descends chez les morts : te voici » dit le Psaume 139 (138). Oui, tu es aussi présent dans l’ultime labeur, et ainsi, notre Psaume responsorial peut-il dire : là aussi, dans le ravin de la mort, je ne crains aucun mal. En parlant du ravin obscur nous pouvons, cependant, penser aussi aux vallées obscures de la tentation, du découragement, de l’épreuve, que tout être humain doit traverser. Dans ces vallées ténébreuses de la vie, il est là aussi. Oui, Seigneur, dans les obscurités de la tentation ; dans les heures sombres où toutes les lumières semblent s’éteindre, montre-moi que tu es là. Aide-nous, prêtres, afin que nous puissions être auprès des personnes qui nous sont confiés et qui sont dans ces nuits obscures. Afin que nous puissions leur montrer ta lumière.

« Ton bâton me guide et me rassure » : le pasteur a besoin du bâton contre les bêtes sauvages qui veulent faire irruption dans le troupeau ; contre les brigands qui cherchent leur butin. À côté du bâton, il y a la houlette qui offre un appui et une aide pour traverser les passages difficiles. Les deux réalités appartiennent aussi au ministère de l’Église, au ministère du prêtre. L’Église aussi doit utiliser le bâton du pasteur, le bâton avec lequel elle protège la foi contre les falsificateurs, contre les orientations qui sont, en réalité, des désorientations. L’usage même du bâton peut être un service d’amour. Nous voyons aujourd’hui qu’il ne s’agit pas d’amour, quand on tolère des comportements indignes de la vie sacerdotale. De même il ne s’agit pas non plus d’amour quand on laisse proliférer l’hérésie, la déformation et la décomposition de la foi, comme si nous inventions la foi de façon autonome. Comme si elle n’était plus le don de Dieu, la perle précieuse que nous ne nous laissons pas dérober. Toutefois, en même temps, le bâton doit toujours redevenir la houlette du pasteur – la houlette qui aide les hommes à pouvoir marcher sur les sentiers difficiles et à suivre le Seigneur.

À la fin du Psaume, on évoque le banquet préparé, l’huile dont la tête est ointe, le calice débordant, la possibilité d’habiter avec le Seigneur. Dans le Psaume, ceci exprime avant tout la perspective de la joie festive qui accompagne le fait d’être avec Dieu dans le temple, d’être accueilli et servi par Lui, de pouvoir habiter auprès de Lui. Pour nous qui prions ce Psaume avec le Christ et avec son Corps qui est l’Église, cette perspective d’espérance a acquis une amplitude et une profondeur encore plus grandes. Nous voyons dans ces paroles, pour ainsi dire, une anticipation prophétique du mystère de l’Eucharistie dans lequel Dieu en personne nous accueille en s’offrant lui-même à nous comme nourriture – comme ce pain et ce vin excellents qui, seuls, peuvent constituer la réponse ultime à la faim et à la soif intimes de l’homme. Comment ne pas être heureux de pouvoir chaque jour être les hôtes de la table même de Dieu, d’habiter près de Lui ? Comment ne pas être heureux du fait qu’il nous a laissé ce commandement : « Faites cela en mémoire de moi » ? Heureux parce qu’Il nous a donné de préparer la table de Dieu pour les hommes, de leur donner son Corps et son Sang, de leur offrir le don précieux de sa présence même. Oui, nous pouvons de tout notre cœur prier ensemble les paroles du Psaume : « Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie » (23 (22), 6).

Pour finir, jetons encore un bref regard sur les deux chants de communion qui nous sont proposés aujourd’hui par l’Église dans sa liturgie. Il y a tout d’abord la parole avec laquelle saint Jean conclut le récit de la crucifixion de Jésus : « Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19, 34). Le cœur de Jésus est transpercé par la lance. Il est ouvert, et il devient une source : l’eau et le sang qui en sortent renvoient aux deux Sacrements fondamentaux dont l’Église vit : le Baptême et l’Eucharistie. Du côté percé du Seigneur, de son cœur ouvert jaillit la source vive qui court à travers les siècles et qui fait l’Église. Le cœur ouvert est source d’un nouveau fleuve de vie ; dans ce contexte, Jean a certainement pensé aussi à la prophétie d’Ézéchiel qui voit jaillir du nouveau temple un fleuve qui donne fécondité et vie (Ez 47) : Jésus lui-même est le nouveau temple, et son cœur ouvert est la source d’où sort un fleuve de vie nouvelle, qui se communique à nous dans le Baptême et l’Eucharistie.

La liturgie de la Solennité du Sacré Cœur de Jésus prévoit, cependant aussi, comme chant à la communion une autre parole, proche de celle-là, tirée de l’Évangile de Jean : Qui a soif, qu’il vienne à moi. Qu’il boive, celui qui croit en moi. L’Écriture dit : « Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur » (cf. Jn 7, 37ss). Dans la foi, nous buvons, pour ainsi dire, de l’eau vive de la Parole de Dieu. Ainsi, le croyant devient lui-même une source, et offre à la terre desséchée de l’histoire l’eau vive. Nous le voyons chez les saints. Nous le voyons avec Marie qui, femme grande en foi et en amour, est devenue au long des siècles source de foi, d’amour et de vie. Chaque chrétien et chaque prêtre devrait, à partir du Christ, devenir une source qui communique la vie aux autres. Nous devrions donner l’eau de la vie à un monde assoiffé. Seigneur, nous te remercions parce que tu as ouvert ton cœur pour nous ; parce que dans ta mort et dans ta résurrection tu es devenu source de vie. Fais que nous soyons des personnes vivantes, vivantes de ta source, et donne-nous de pouvoir être nous aussi des sources, en mesure de donner à notre temps l’eau de la vie. Nous te remercions pour la grâce du ministère sacerdotal. Seigneur bénis-nous et bénis tous les hommes de ce temps qui sont assoiffés et en recherche. Amen.

Le Sacerdoce est essentiellement un don mercredi 17 février 2010

15 mars, 2010

du site:

http://www.anneedusacerdoce.org/?Le-Sacerdoce-est-essentiellement

Le Sacerdoce est essentiellement un don mercredi 17 février 2010

 Da, quaesumus, omnípotens Pater, in hos famulos tuos presbyterii dignitatem ; innova in visceribus eórum Spiritum sanctitatis ; acceptum a te, Deus, secundi meriti munus obtineant,censuramque morum exemplo suae conversationis insínuent. « Nous t’en prions Père tout-puissant, donne à tes serviteurs que voici d’entrer dans l’ordre des prêtres ; répands une nouvelle fois au plus profond d’eux-mêmes l’Esprit de sainteté ; qu’ils reçoivent de toi, Seigneur, la charge de seconder l’ordre épiscopal ; qu’ils incitent à la pureté des mœurs par l’exemple de leur conduite » (Pontificale Romanum. De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum, editio typica altera , Typis Polyglottis Vaticanis 1990)

Du Vatican, le 15 janvier 2010

Très chers Confrères dans le Sacerdoce,

la partie essentielle de la prière d’ordination nous rappelle que le Sacerdoce est essentiellement un don et, précisément dans l’optique du « don surnaturel », qu’il comporte une « dignité » que tous, fidèles laïcs et clergé, sont toujours appelés à reconnaître. Il s’agit d’une dignité qui ne vient pas des hommes, mais qui est un pur don de la grâce, un don auquel on est appelé et que personne ne peut revendiquer comme droit. La dignité du presbytérat, offerte par le « Père Tout-puissant », doit transparaître dans la vie des prêtres : dans leur sainteté, leur humanité accueillante, pleine d’humilité et de charité pastorale, dans la luminosité de la fidélité à l’Évangile et à la doctrine de l’Église, dans la sobriété et la solennité de la célébration des divins mystères, dans l’habit ecclésiastique ! Tout, dans le Prêtre, doit rappeler, à lui-même et au monde, qu’il est devenu l’objet d’un don immérité et non méritable, qui fait de lui une présence efficace de l’Absolu dans le monde, pour le salut des hommes.

L’Esprit de sainteté, dont on implore que soit renouvelée l’effusion, garantit qu’il est possible de vivre « en sainteté » la vocation reçue et, en même temps, Il conditionne la possibilité même de s’acquitter fidèlement de ce ministère, « la charge de seconder ». La fidélité est la rencontre splendide entre la liberté fidèle de Dieu et la liberté crée et blessée de l’homme, qui toutefois, par la puissance de l’Esprit, devient capable sacramentellement « d’inciter à la pureté des mœurs ». Loin de réduire le ministère presbytéral à des catégories moralisatrices, cette exhortation indique la « plénitude » de la vie : une vie qui soit réellement telle, et qui soit intégralement chrétienne. Le Prêtre, investi par l’Esprit du Père tout-puissant, est appelé à « guider », à « inciter » par l’enseignement, la célébration des sacrements et, surtout, par sa propre vie, le chemin de sanctification du peuple qui lui est confié, dans la certitude que telle est l’unique fin pour laquelle le presbytérat lui-même existe : le Paradis !

Le don du Père fait de ses « fils-prêtres » des bien-aimés ; une portio electa populi Dei, qui est appelée à « être élue » et à briller aussi en sainteté de vie et en témoignage de foi. Puisse la mémoire du don reçu et toujours renouvelé de l’Esprit, et la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, Servante du Seigneur et Tabernacle du Saint Esprit, permettre à chaque prêtre de s’acquitter fidèlement de cette « charge », sa mission dans le monde, en attendant la récompense éternelle réservée aux fils élus, qui sont aussi héritiers !

+ Mauro Piacenza Archev. tit. de Vittoriana Secrétaire

Le prêtre n’est pas un fonctionnaire, affirme le cardinal Hummes

23 septembre, 2009

du site:

http://www.cardinalrating.com/cardinal_42__article_9160.htm

Cláudio Cardinal Hummes, O.F.M.

Le prêtre n’est pas un fonctionnaire, affirme le cardinal Hummes
Sept 20, 2009
Au 6e symposium du clergé du Portugal

ROME, Jeudi 10 Septembre 2009 (ZENIT.org) – Au cours du 6e symposium du clergé du Portugal consacré au thème « Ravive le don qui est en toi », le cardinal Cláudio Hummes, préfet de la Congrégation pour le clergé, a mis les prêtres en garde contre une tendance à transformer leur ministère sacerdotal en « une espèce de profession ecclésiastique qu’ils exécutent comme des fonctionnaires ». Cette tendance vient, selon le cardinal, d’une rencontre « insuffisante et superficielle » avec le Christ.

Le cardinal Hummes a invité les quelque 800 prêtres présents pour ces 4 jours de symposium à être missionnaires et à nourrir leur spiritualité quotidiennement, en maintenant « un contact assidu avec la Parole de Dieu, à vivre une vie de prière qui inclut la liturgie des heures et la dévotion mariale, à célébrer quotidiennement l’Eucharistie (…), à recourir régulièrement au sacrement de la confession », a rapporté L’Osservatore Romano le 10 septembre.

Le prêtre doit « vivre en communion ecclésiale avec le pape, l’évêque et les prêtres, se consacrer totalement et infatigablement à son ministère pastoral à la mission et l’évangélisation, être un homme charitable, fraternel, bon et miséricordieux avec tous, solidaire avec les pauvres… », a-t-il ajouté.

Le haut prélat a par ailleurs dénoncé la culture actuelle qui «  encourage une déchristianisation, visible dans la majeure partie des pays chrétiens, particulièrement en Occident ». Dans ce contexte, a affirmé le cardinal Hummes, le nombre des vocations et des prêtres « s’est réduit de manière drastique », notamment à cause de « l’influence de l’environnement culturel ».

« Nous ne devons pas nous décourager ni avoir peur de la société actuelle », a-t-il ajouté en condamnant un « nouveau paganisme ».
Enfin, la déclaration finale du Symposium invite à créer « une culture de la formation permanente dans l’Eglise ». Ou la vie du prêtre est une « formation permanente », ou elle est une « frustration permanente, répétitive, négligence générale, inertie, apathie, perte de crédibilité, inefficacité apostolique », souligne le document.

Un test d’ « évaluation sacerdotale »

20 septembre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-22029?l=french

Un test d’ « évaluation sacerdotale »

Proposé par l’évêque de Palencia, Mgr José Ignacio Munilla

ROME, Vendredi 17 septembre 2009 (ZENIT.org) – A l’occasion de l’année sacerdotale convoquée par Benoît XVI, Mgr José Ignacio Munilla, évêque de Palencia (Espagne), a proposé un test d’ « évaluation sacerdotale » destiné à évaluer notre appréciation des prêtres.

« Certains ont pu penser à tort qu’une année jubilaire sacerdotale est une question interne au milieu clérical. Loin de là ! », reconnaît l’évêque.

« En réalité – ajoute-t-il -, lorsque quelqu’un s’approche d’un prêtre avec un authentique désir de rencontrer Dieu, il contribue à son insu à la fidélité de ce prêtre et à la promotion des vocations sacerdotales ».

« Estimons-nous le sacerdoce et aimons-nous nos prêtres ? », s’interroge le prélat. Pour répondre à cette question, « avec une pointe d’humour », n’excluant pas une certaine profondeur, l’évêque propose cette auto-évaluation

1. As-tu prié récemment pour ton curé, pour ton évêque ou pour le pape ?

a. J’ignore jusqu’à leur nom.

b. A la messe on demande généralement de prier pour eux, et je m’associe à cette demande

c. Je le fais tous les jours pendant ma prière personnelle.

2. T’es-tu déjà confessé à un prêtre, confiant qu’il peut t’aider dans tes problèmes ?

a. Chacun doit régler ses problèmes.

b. « Deux avis valent mieux qu’un ». Il est toujours bon d’écouter et de recevoir les conseils de quelqu’un qui peut nous aider.

c. La meilleure aide que j’ai reçue d’un prêtre a été quand ses conseils étaient associés au pardon de Dieu dans le sacrement de Pénitence.

3. Lorsque tu as entendu tes amis faire des commentaires anticléricaux…

a. J’ai suivi le mouvement, pour ne pas me trouver dans une position incommode.

b. J’ai fait le sourd, comme si mon esprit était ailleurs.

c. J’ai dit ce que je pensais, en témoignant de ma foi

4. Dans un prêtre je vois…

a. Une « relique » du passé.

b. Un « professionnel » de la religion.

c. Un ministre de Dieu ; « un autre Christ » parmi nous.

5. Combien de fois as-tu invité le curé chez toi ?

a. Le curé, on ne l’appelle que quand quelqu’un est décédé.

b. Quand ma grand-mère est avec nous, il lui apporte habituellement la communion.

c. Plusieurs fois… J’étais aux anges quand il a raconté à table l’histoire de sa vocation.

6. Quand tu entends un prêtre prêcher…

a. Je l’écoute en fonction de son talent oratoire.

b. Je l’écoute si le sujet de son homélie est intéressant.

c. Je vois en lui un instrument par lequel Dieu me parle.

7. Quand une quête est faite en faveur des séminaires…

a. « Les curés » sont toujours en train de vous solliciter.

b. Nous sommes sollicités pour tellement de choses ! Une de plus!

c. Je collabore volontiers, parce que je pense qu’aucune vocation ne devrait être contrariée par manque de moyens financiers.

8. Quand je vois un vieux prêtre dans l’Eglise ou dans la rue…

a. Il me vient à l’esprit que l’Eglise périclite.

b. L’important est qu’il expédie la messe rapidement.

c. Je rends grâces à Dieu pour sa fidélité et pour tout le bien qu’il a pu faire.

9. Quand je vois un prêtre jeune à l’autel…

a. Je me méfie de son inexpérience. Que va-t-il bien pouvoir me dire ?

b. Je l’observe pour voir comment il va faire, et je le « note ».

c. Je rends gloire à Dieu pour sa vocation et le recommande intensément.

10. Quelle serait ta réaction si ton fils t’annonçait qu’il veut être prêtre ?

a. Je lui demanderais s’il n’est pas devenu fou, et lui rappellerais que nous avons un nom à maintenir.

b. Je lui demanderais de bien y réfléchir et de commencer par faire une carrière universitaire.

c. J’éprouverais l’une des plus grandes joies de ma vie, et je le soutiendrais pleinement.

11. Est-ce que tu as déjà fait envisager à un enfant, adolescent ou jeune la possibilité d’être prêtre plus tard ?

a. Je ne veux pas avoir d’histoires. A chacun sa vie.

b. Je suis d’avis que toutes les vocations sont estimables, même différentes de la nôtre.

c. Oui j’ai en tête quelqu’un de concret, et je prie pour lui… Un de ces jours, « je le lui glisserai ».

12.- Que penses-tu de l’expression du Saint curé d’Ars : « Le prêtre est l’amour du Cœur de Jésus » ?

a. Cela me paraît un spiritualisme désincarné.

b. Je pense que l’expression ne peut s’appliquer qu’à un saint curé.

c. je crois que l’expression est exacte, même s’ils « portent ce trésor en des vases d’argile » (2 Co 4, 7).

Evaluons tes réponses:

      Si la lettre « a » figure dans la majorité de tes réponses…, que ce test soit parvenu entre tes mains me surprend ; mais je remercie Dieu qu’il en ait été ainsi, pour pouvoir te dire en tant que prêtre, que Dieu t’aime à la folie et qu’il attend de toi une réponse d’amour.

     Si à la majorité des questions tu as répondu par la lettre « b », j’aimerais te dire que tu ne profites pas des trésors que Dieu t’offre par l’intermédiaire du sacerdoce.

     Mais si la lettre « c » est la tienne… alors je te dis de ne pas cesser de prier Dieu pour la sanctification des prêtres et pour l’augmentation des vocations sacerdotales, car je suis absolument sûr que, toi, Dieu va t’écouter.

Traduit de l’espagnol par E. de Lavigne

Inauguration de l´année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI

23 juin, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-21332?l=french

Inauguration de l´année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI

Texte intégral

ROME, Vendredi 19 juin 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie prononcée ce vendredi par Benoît XVI lors des Vêpres de la solennité du Sacré Cœur de Jésus, à l’occasion de l’ouverture de l’année sacerdotale, et du 150e anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars.

* * *

Chers frères et sœurs,

Dans l’antienne du Magnificat, nous chanterons d’ici peu : «Le Seigneur nous a accueillis dans son cœur – Susceptit nos Dominus in sinum et cor suum». Dans l’Ancien Testament, il est question 26 fois du cœur de Dieu, considéré comme l’organe de sa volonté : c’est par rapport au cœur de Dieu que l’homme est jugé. A cause de la douleur que son cœur éprouve pour les péchés de l’homme, Dieu décide le déluge, mais s’émeut ensuite face à la faiblesse humaine et pardonne. Il y a ensuite un passage vétérotestamentaire dans lequel le thème du cœur de Dieu est exprimé de façon absolument claire : c’est dans le chapitre 11 du livre du prophète Osée, où les premiers versets décrivent la dimension de l’amour avec lequel le Seigneur s’est adressé à Israël à l’aube de son histoire : «Quand Israël était jeune, je l’aimais, et d’Egypte j’appelai mon fils» (v. 1). En vérité, à l’inlassable prédilection divine, Israël répond avec indifférence et même ingratitude. «Mais plus je les appelais – est obligé de constater le Seigneur – plus ils s’écartaient de moi» (v. 2). Toutefois, Il n’abandonne jamais Israël aux mains des ennemis, lit-on au verset 8 car «mon cœur – observe le Créateur de l’univers – en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent».
Le cœur de Dieu frémit de compassion ! Aujourd’hui, en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, l’Eglise offre à notre contemplation ce mystère, le mystère du cœur d’un Dieu qui s’émeut et reverse tout son amour sur l’humanité. Un amour mystérieux, qui dans les textes du Nouveau Testament, nous est révélé comme une passion incommensurable de Dieu pour l’homme. Il ne se rend pas face à l’ingratitude et pas même devant le refus du peuple qu’il a choisi ; au contraire, avec une infinie miséricorde, il envoie dans le monde son Fils unique afin qu’il prenne sur lui le destin de l’amour détruit ; afin que, vainquant le pouvoir du mal et de la mort, il puisse rendre la dignité de fils aux êtres humains devenus esclaves par le péché. Tout cela a un prix élevé : le Fils unique du Père s’immole sur la croix : «Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin» (cf. Jn 13, 1). Le symbole de cet amour qui va au-delà de la mort est son côté transpercé par une lance. A cet égard, le témoin oculaire, l’apôtre Jean, affirme : «L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau» (cf. Jn 19, 34).

Chers frères et sœurs, merci car, répondant à mon invitation, vous êtes venus nombreux à cette célébration par laquelle nous entrons dans l’Année sacerdotale. Je salue Messieurs les cardinaux et les évêques, en particulier le cardinal-préfet et le secrétaire de la Congrégation pour le clergé avec ses collaborateurs, et l’évêque d’Ars. Je salue les prêtres et les séminaristes des divers séminaires et collèges de Rome ; les religieux et les religieuses, ainsi que tous les fidèles. J’adresse un salut spécial à Sa Béatitude Ignace Youssef Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, venu à Rome pour me rencontrer et signifier publiquement l’«ecclesiastica communio» que je lui ai accordée.

Chers frères et sœurs, arrêtons-nous ensemble pour contempler le Cœur transpercé du Crucifié. Nous avons écouté à nouveau tout à l’heure, dans la brève lecture tirée de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens, que «Dieu, riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ [...] avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus» (Ep 2, 4-6). Etre en Jésus Christ c’est déjà être assis dans les Cieux. Dans le cœur de Jésus est exprimé le noyau essentiel du christianisme ; dans le Christ nous a été révélée et donnée toute la nouveauté révolutionnaire de l’Evangile : l’Amour qui nous sauve et nous fait vivre déjà dans l’éternité de Dieu. L’évangéliste Jean écrit : «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (3, 16). Son cœur divin appelle alors notre cœur ; il nous invite à sortir de nous-mêmes, à abandonner nos certitudes humaines pour placer notre confiance en Lui, et, suivant son exemple, à faire de nous-mêmes un don d’amour sans réserve.

S’il est vrai que l’invitation de Jésus à «demeurer dans son amour» (cf. 15, 9) s’adresse à chaque baptisé, dans la fête du Sacré-Cœur de Jésus, Journée de sanctification sacerdotale, cette invitation retentit avec une plus grande force pour nous, prêtres, en particulier ce soir, début solennel de l’Année sacerdotale, que j’ai voulu proclamer à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du saint curé d’Ars. Il me vient immédiatement à l’esprit une belle et émouvante affirmation, reportée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, où il dit : «Le sacerdoce est l’amour du Cœur de Jésus» (n. 1589). Comment ne pas rappeler avec émotion que c’est directement de ce Cœur qu’a jailli le don de notre ministère sacerdotal ? Comment oublier que nous, prêtres, sommes consacrés pour servir, humblement et avec autorité, le sacerdoce commun des fidèles ? Notre mission est une mission indispensable pour l’Eglise et pour le monde et elle demande une pleine fidélité au Christ et une union incessante avec Lui ; c’est-à-dire qu’il exige que nous tendions constamment à la sainteté, comme l’a fait saint Jean Marie Vianney. Dans la Lettre qui vous a été adressée à l’occasion de cette année jubilaire particulière, chers frères prêtres, j’ai voulu mettre en lumière certains aspects caractéristiques de notre ministère, en faisant référence à l’exemple et à l’enseignement du saint curé d’Ars, modèle et protecteur de tous les prêtres, et en particulier des curés. Que ma lettre soit pour vous une aide et un encouragement à faire de cette année une occasion propice pour croître dans l’intimité avec Jésus, qui compte sur nous, ses ministres, pour diffuser et consolider son Royaume, pour diffuser son amour, sa vérité. C’est pourquoi, «à l’exemple du saint curé d’Ars, – ainsi ai-je conclu ma Lettre – laissez-vous conquérir par Lui et vous serez vous aussi, dans le monde d’aujourd’hui, des messagers d’espérance, de réconciliation et de paix !».

Se laisser conquérir pleinement par le Christ ! Tel a été le but de toute la vie de saint Paul, vers qui nous avons tourné notre attention au cours de l’Année paulinienne qui touche désormais à son terme ; cela a été l’objectif de tout le ministère du saint curé d’Ars, que nous invoquerons particulièrement durant l’Année sacerdotale ; que cela soit aussi l’objectif principal de chacun de vous. Pour être des ministres au service de l’Evangile, l’étude et une formation pastorale soignée et permanente est certainement utile et nécessaire, mais cette «science de l’amour» que l’on n’apprend que dans le «cœur à cœur» avec le Christ est encore plus nécessaire. En effet, c’est Lui qui nous appelle pour rompre le pain de son amour, pour remettre les péchés et pour guider le troupeau en son nom. C’est précisément pour cela que nous ne devons jamais nous éloigner de la source de l’Amour qui est son Cœur transpercé sur la croix.

Ce n’est qu’ainsi que nous serons en mesure de coopérer avec efficacité au mystérieux «dessein du Père» qui consiste à «faire du Christ le cœur du monde» ! Un dessein qui se réalise dans l’histoire, à mesure que Jésus devient le Cœur des cœurs humains, en commençant par ceux qui sont appelés à être les plus proches de lui, précisément les prêtres. Les «promesses sacerdotales», que nous avons prononcées le jour de notre ordination et que nous renouvelons chaque année, le Jeudi saint, lors de la Messe chrismale, nous rappellent à cet engagement constant. Même nos carences, nos limites et nos faiblesses doivent nous reconduire au Cœur de Jésus. En effet, s’il est vrai que les pécheurs, en le contemplant, doivent apprendre de Lui la nécessaire «douleur des péchés» qui les reconduit au Père, cela vaut encore davantage pour les saints ministres. Comment oublier, à ce propos, que rien ne fait davantage souffrir l’Eglise, Corps du Christ, que les péchés de ses pasteurs, en particulier ceux qui se transforment en «voleurs de brebis» (Jn 10, 1sq), ou parce qu’ils les égarent avec leurs doctrines privées, ou encore parce qu’ils les enserrent dans le filet du péché et de la mort ? Pour nous aussi, chers prêtres, le rappel à la conversion et le recours à la Divine Miséricorde est valable, et nous devons également adresser avec humilité au Cœur de Jésus la demande pressante et incessante pour qu’il nous préserve du risque terrible de faire du mal à ceux que nous sommes tenus de sauver.

Il y a quelques instants, j’ai pu vénérer, dans la Chapelle du Chœur, la relique du saint Curé d’Ars : son cœur. Un cœur enflammé par l’amour divin, qui s’émouvait à la pensée de la dignité du prêtre et qui parlait aux fidèles avec des accents touchants et sublimes, affirmant que «après Dieu, le prêtre est tout ! … Lui-même ne se comprendra bien qu’au ciel» (cf. Lettre pour l’Année sacerdotale, p. 2). Chers frères, cultivons cette même émotion, que ce soit pour exercer notre ministère avec générosité et dévouement, ou pour conserver dans notre âme une véritable «crainte de Dieu» : la crainte de pouvoir priver de tant de bien, par notre négligence ou notre faute, les âmes qui nous sont confiées, ou de pouvoir – que Dieu nous en garde ! – leur faire du mal. L’Eglise a besoin de prêtres saints ; de ministres qui aident les fidèles à faire l’expérience de l’amour miséricordieux du Seigneur et qui en soient des témoins convaincus. Dans l’adoration eucharistique, qui suivra la célébration des vêpres, nous demanderons au Seigneur qu’il enflamme le cœur de chaque prêtre de cette «charité pastorale» capable d’assimiler son «moi» personnel à celui de Jésus Prêtre, de manière à pouvoir l’imiter dans l’auto-donation la plus complète. Que la Vierge Mère nous obtienne cette grâce ; Elle dont nous contemplerons demain avec une foi vive le Cœur Immaculé. Le saint curé d’Ars nourrissait à son égard une dévotion filiale, si bien qu’en 1836, en avance sur la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, il avait déjà consacré sa paroisse à Marie «conçue sans péché». Et il garda l’habitude de renouveler souvent cette offrande de la paroisse à la Sainte Vierge, en enseignant aux fidèles qu’«il suffit de s’adresser à elle pour être exaucés», pour la simple raison qu’elle «désire surtout nous voir heureux». Que la Vierge Sainte, notre Mère, nous accompagne en l’Année sacerdotale que nous commençons aujourd’hui, afin que nous puissions être des guides solides et éclairés pour les fidèles que le Seigneur confie à nos soins pastoraux. Amen !

Jean Marie Vienney, via du saint Curé

17 juin, 2009

du site:

http://www.arsnet.org/111.php

SANCTUAIRE D’ARS

SAINT JEAN-MARIE VIANNEY [1786-1859]
- Une vie sous le regard de Dieu –

Vie du Saint Curé

Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs, Jean-Marie Vianney connaît une enfance marquée par la ferveur et l’amour de ses parents. Le contexte de la Révolution française va cependant fortement influencer sa jeunesse : il fera sa première confession au pied de la grande horloge, dans la salle commune de la maison natale, et non pas dans l’église du village, et il recevra l’absolution d’un prêtre clandestin.

Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange, lors d’une messe clandestine, célébrée par un prêtre réfractaire. A 17 ans, il choisit de répondre à l’appel de Dieu : « Je voudrais gagner des âmes au Bon Dieu », dira-t-il à sa mère, Marie Béluze. Mais son père s’oppose pendant deux ans à ce projet, car les bras manquent à la maison paternelle.

Il commence à 20 ans à se préparer au sacerdoce auprès de l’abbé Balley, Curé d’Écully. Les difficultés vont le grandir : il navigue de découragement en espérance, va en pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint François Régis. Il est obligé de devenir déserteur lorsqu’il est appelé à entrer dans l’armée pour aller combattre pendant la guerre en Espagne. Mais l’Abbé Balley saura l’aider pendant ces années d’épreuves. Ordonné prêtre en 1815, il est d’abord vicaire à Écully.

En 1818, il est envoyé à Ars. Là, il réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications mais surtout par sa prière et sa manière de vivre. Il se sent pauvre devant la mission à accomplir, mais il se laisse saisir par la miséricorde de Dieu. Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : « La Providence » et prend soin des plus pauvres.

Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur. Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l’amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Prêtre se consumant d’amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout de l’Amour. Sa pauvreté n’était pas feinte. Il savait qu’il mourrait un jour comme « prisonnier du confessionnal ». Il avait par trois fois tenté de s’enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu’il était plus un écran à la bonté de Dieu qu’un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « j’ai fait l’enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l’évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modèle.

Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré la même année, “patron des prêtres de France”. Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus), il sera proclamé en 1929 “patron de tous les Curés de l’univers”. Le Pape Jean-Paul II est venu à Ars en 1986.
Aujourd’hui Ars accueille 450000 pèlerins par an et le Sanctuaire propose différentes activités. Un séminaire a été ouvert en 1986, qui forme les futurs prêtres à l’école de « Monsieur Vianney ». Car, Là où les saints passent, Dieu passe avec eux !

ANNÉE SACERDOTAL 2009-2010 – INDICTION

17 juin, 2009

ANNÉE SACERDOTAL 2009-2010 – INDICTION 

 Le pape Benoît XVI ouvrira l’année sacerdotale le vendredi 19 Juin 2009, en la fête du Sacré-Cœur, journée annuelle de prière pour la sanctification des prêtres.
Commencée par les vêpres en la basilique Saint-Pierre de Rome, en présence des reliques du curé d’Ars apportées par Mgr Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars, elle s’achèvera le 19 juin 2010 par une rencontre sacerdotale mondiale, Place Saint Pierre.
« Fidélité du Christ, fidélité du prêtre », tel est le thème de cette année, durant laquelle Benoît XVI proclamera saint Jean-Marie Vianney patron de tous les prêtres, et non plus des seuls curés.

(Source Sainte Siège)