Archive pour mars, 2009
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
31 mars, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090331
Commentaire du jour
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Edith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, co-patronne de l’Europe
Méditation pour la fête de l’Exaltation de la Croix, 14/09/1939 (trad. La Crèche et la croix, Ad Solem 1995, p. 63s)
« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
Devant toi, le Sauveur pend à la croix, parce qu’il s’est fait obéissant jusqu’à la mort sur la croix (Ph 2,8)… Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, nu et démuni, parce qu’il a choisi la pauvreté… Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, le coeur ouvert. Il a répandu le sang de son coeur pour gagner ton coeur. Si tu veux le suivre dans la sainte chasteté, ton coeur doit se purifier de tout désir terrestre… Les bras du Crucifié sont étendus pour t’attirer sur son coeur. Il veut ta vie pour te donner la sienne. Ave Crux, spes unica ! Salut, sainte croix, notre unique espérance !
Le monde est en flammes… Mais, au-dessus de toutes les flammes, se dresse la croix que rien ne peut consumer. Elle est le chemin de la terre au ciel. Celui qui l’embrasse avec foi, avec amour et dans l’espérance, elle l’emporte au sein de la Trinité. Le monde est en flammes. Sens-tu l’urgence de les éteindre ? Elève ton regard vers la croix. Du coeur ouvert jaillit le sang du Rédempteur, le sang qui éteint les flammes de l’enfer. Libère ton coeur…et le flot de l’amour divin le remplira jusqu’à le faire déborder et lui fera porter du fruit jusqu’aux confins de la terre.
Entends-tu le gémissement des blessés sur tous les champs de bataille ? Tu n’es ni médecin ni infirmière, et tu ne peux pas panser leurs plaies. Tu es cloîtrée, dans ta cellule, et tu ne peux pas parvenir jusqu’à eux. Entends-tu le cri d’angoisse des mourants ? Tu voudrais être un prêtre et les assister. Es-tu émue de la détresse des veuves et des orphelins ? Tu voudrais être un ange consolateur et te porter à leur secours. Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu es son épouse, dans la fidèle observance de tes voeux, son précieux sang sera aussi le tien. Liée à lui, tu seras présente partout, comme il l’est aussi. Non pas ici ou là, comme le médecin, l’infirmière ou le prêtre, mais sur tous les fronts, en chaque lieu de désolation — présente dans la force de la croix…
Les yeux du Crucifié se posent sur toi : ils t’interrogent, ils te scrutent. Es-tu prête à refaire alliance avec le Crucifié ? Que vas-tu lui répondre ? « Seigneur, à qui irions-nous ? Toi seul as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). Ave Crux, spes unica !
MESSE DU DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR – 2006 (année B)
31 mars, 2009du site:
MESSE DU DIMANCHE DES RAMEAUX ET
DE LA PASSION DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Place Saint-Pierre
XXI Journée Mondiale de la Jeunesse
Dimanche 9 avril 2006
Chers frères et soeurs,
Depuis vingt ans, grâce au Pape Jean-Paul II, le Dimanche des Rameaux est devenu de façon particulière le jour de la jeunesse, le jour où les jeunes du monde entier vont à la rencontre du Christ, désirant l’accompagner dans leurs villes et leurs pays, afin qu’Il soit au milieu de nous et puisse établir sa paix dans le monde. Si nous voulons aller à la rencontre de Jésus et marcher avec Lui sur sa route, nous devons toutefois nous demander: Sur quelle voie désire-t-il nous guider? Qu’attendons-nous de Lui? Qu’attend-il de nous?
Pour comprendre ce qui a eu lieu au cours du Dimanche des Rameaux et savoir ce que cela signifie, non seulement à cette époque, mais aussi en tout temps, un détail se révèle important, qui devint également pour ses disciples la clé pour comprendre l’événement lorsque, après Pâques, ils reparcoururent avec un regard nouveau ces journées tumultueuses. Jésus entra dans la Ville Sainte à dos d’âne, c’est-à-dire l’animal des gens simples et ordinaires de la campagne, et en plus sur un âne qui ne lui appartenait pas, mais qu’II avait emprunté pour l’occasion. Il n’arrive pas sur un magnifique char royal, ni à cheval comme les grands de ce monde, mais sur un âne emprunté. Jean nous raconte que, dans un premier temps, les disciples ne le comprirent pas. Ce n’est qu’après Pâques qu’ils s’aperçurent que Jésus, agissant ainsi, accomplissait l’annonce des prophètes, que son action dérivait de la Parole de Dieu et la menait à bien. Ils se rappelèrent, dit Jean, que dans le prophète Zacharie, on lit: « Sois sans crainte, fille de Sion: voici que ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse » (Jn 12, 15, cf. Zc 9, 9). Pour comprendre la signification de la prophétie et, ainsi, de l’action même de Jésus, nous devons écouter le texte tout entier de Zacharie, qui continue ainsi: « Il retranchera d’Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux; l’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre » (9, 10). A travers ces paroles, le prophète fait trois affirmations sur le roi à venir.
En premier lieu, il dit qu’il sera le roi des pauvres, un pauvre parmi les pauvres et pour les pauvres. La pauvreté doit être comprise dans ce cas dans le sens des anawim d’Israël, ces âmes croyantes et humbles que nous rencontrons autour de Jésus – dans la perspective de la première Béatitude du Discours de la Montagne. Une personne peut être matériellement pauvre, mais avoir le coeur empli de soif de richesse matérielle et du pouvoir qui dérive de la richesse. C’est précisément le fait qu’une personne vit dans l’envie et dans l’avidité qui prouve qu’au plus profond de son coeur, elle appartient au monde des riches. Elle désire renverser la répartition des biens, mais pour arriver à être elle-même dans la situation des riches d’avant. La pauvreté dans le sens où Jésus l’entend – et dans le sens des prophètes – présuppose surtout la liberté intérieure de l’avidité de possession et de la soif de pouvoir. Il s’agit d’une réalité plus grande que la simple répartition différentes des biens, qui resterait toutefois dans le domaine matériel, rendant même les coeurs plus durs. Il s’agit avant tout de la purification du coeur, grâce à laquelle on reconnaît la possession comme responsabilité, comme devoir envers les autres, en se plaçant sous le regard de Dieu et en se laissant guider par le Christ qui, étant riche, est devenu pauvre pour nous (cf. 2 Co 8, 9). La liberté intérieure est le présupposé pour dépasser la corruption et l’avidité qui désormais dévastent le monde; cette liberté ne peut être trouvée que si Dieu devient notre richesse; elle ne peut être trouvée que dans la patience des sacrifices quotidiens, dans lesquels elle se développe comme une véritable liberté. Le Dimanche des Rameaux, c’est Lui, le roi qui nous indique la voie vers cet objectif – Jésus -, que nous acclamons; nous Lui demandons de nous prendre avec lui sur son chemin.
En second lieu, le prophète nous montre que ce roi sera un roi de paix: il fera disparaître les chars de guerre et les chevaux de bataille, il rompra les arcs et annoncera la paix. Dans la figure de Jésus, cela se concrétise à travers le signe de la Croix. Celle-ci représente l’arc brisé et d’une certaine façon le nouveau, véritable arc-en-ciel de Dieu, qui unit le ciel et la terre et jette un pont sur les abîmes et entre les continents. La nouvelle arme que Jésus dépose entre nos mains est la Croix, signe de réconciliation, de pardon, signe de l’amour qui est plus fort que la mort. Chaque fois que nous faisons le signe de la Croix, nous devons nous rappeler de ne pas opposer à l’injustice une autre injustice, à la violence une autre violence; nous rappeler que nous pouvons vaincre le mal uniquement par le bien et jamais en répondant au mal par le mal.
La troisième affirmation du prophète est l’annonce anticipant l’universalité. Zacharie dit que le royaume du roi de la paix s’étend « de la mer à la mer… jusqu’aux extrémités de la terre ». L’antique promesse de la terre, faite à Abraham et aux Pères, est ici remplacée par une nouvelle vision: l’espace du roi messianique n’est plus un pays déterminé qui se séparerait ensuite des autres et qui prendrait donc également inévitablement position contre d’autres pays. Son pays est la terre, le monde entier. En franchissant chaque limite, dans la multiplicité des cultures, Il crée l’unité. En pénétrant du regard les nuées de l’histoire, qui séparaient le prophète de Jésus, nous voyons ici apparaître de loin dans la prophétie le réseau des communautés eucharistiques qui embrasse la terre, le monde entier – un réseau de communautés qui constituent le « Royaume de la paix » de Jésus s’étendant d’une mer à l’autre, jusqu’aux extrémités de la terre. Dans toutes les cultures et dans toutes les parties du monde, partout dans les cabanes misérables et dans les pauvres campagnes, ainsi que dans la splendeur des cathédrales, Il vient. Il est partout le même, l’Unique, et ainsi toutes les personnes rassemblées en prière, dans la communion avec Lui, sont également unies entre elles dans un unique corps. Le Christ domine en se faisant Lui-même notre pain et en se donnant à nous. C’est de cette façon qu’il construit son Royaume.
Cette liaison devient tout à fait claire dans l’autre parole vétérotestamentaire qui caractérise et explique la liturgie du Dimanche des Rameaux et son climat particulier. La foule acclame Jésus: « Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mc 11, 9; Ps 117 [118], 25sq). Ces paroles font partie du rite de la fête des tentes, au cours de laquelle les fidèles marchent autour de l’autel, tenant entre les mains des rameaux composés de branches de palmiers, de myrtes et de saules. Or, les gens élèvent ce cri avec les rameaux dans les mains devant Jésus, en qui ils voient Celui qui vient au nom du Seigneur: cette expression « Celui qui vient au nom du Seigneur », était en effet devenue depuis longtemps la façon de désigner le Messie. En Jésus, ils reconnaissent Celui qui vient vraiment au nom du Seigneur et apporte la présence de Dieu parmi eux. Ce cri d’espérance d’Israël, cette acclamation faite à Jésus lors de son entrée à Jérusalem, est devenue à juste titre dans l’Eglise l’acclamation à Celui qui, dans l’Eucharistie, vient à notre rencontre de manière nouvelle. Nous saluons avec le cri « Hosanna » Celui qui, de chair et de sang, a apporté la gloire de Dieu sur la terre. Nous saluons Celui qui est venu et qui toutefois demeure toujours Celui qui doit venir. Nous saluons Celui qui, dans l’Eucharistie, vient toujours à nouveau à nous, au nom du Seigneur, réunissant ainsi dans la paix de Dieu les extrémités de la terre. Cette expérience de l’universalité fait partie de manière essentielle de l’Eucharistie. En raison de la venue du Seigneur, nous sortons de nos particularismes exclusifs et nous entrons dans la grande communauté de tous ceux qui célèbrent ce saint sacrement. Nous entrons dans son royaume de paix et nous saluons également en Lui, d’une certaine manière, tous nos frères et soeurs, vers lesquels Il vient, pour devenir véritablement un royaume de paix au milieu de ce monde déchiré.
Les trois caractéristiques annoncées par le prophète – pauvreté, paix, universalité – sont résumées dans le signe de la Croix. C’est pourquoi, à juste titre, la Croix est devenue le centre des Journées mondiales de la Jeunesse. Il y a eu un temps – qui n’est pas encore entièrement terminé – où l’on refusait le christianisme précisément à cause de la Croix. La Croix parle de sacrifice, disait-on, la Croix est le signe de la négation de la vie. Nous, en revanche, nous voulons la vie tout entière sans restrictions et sans renoncements. Nous voulons vivre, rien d’autre que vivre. Nous ne nous laissons pas limiter par des préceptes et des interdictions; nous voulons la richesse et la plénitude – ainsi disait-on et dit-on encore. Tout cela nous apparaît convaincant et séduisant; c’est le langage du serpent qui dit: « Ne vous laissez pas intimider! Mangez tranquillement de tous les arbres du jardin! ». Cependant, le Dimanche des Rameaux nous dit que le véritable grand « oui » est précisément la Croix, que la Croix est précisément le véritable arbre de la vie. Nous ne trouvons pas la vie en nous emparant d’elle, mais en la donnant. L’amour, c’est se donner soi-même, et c’est pourquoi le chemin de la vraie vie est symbolisé par la Croix. Aujourd’hui la Croix, qui a dernièrement été au centre de la Journée mondiale de la Jeunesse à Cologne, est remise à une délégation désignée à cet effet pour commencer son chemin vers Sydney, où, en 2008, la jeunesse du monde entend se rassembler à nouveau autour du Christ pour construire avec Lui le royaume de la paix. De Cologne à Sydney – un chemin à travers les continents et les cultures, un chemin à travers un monde déchiré et tourmenté par la violence! Symboliquement, il est le chemin indiqué par le prophète, le chemin d’une mer à l’autre, du fleuve jusqu’aux extrémité de la terre. C’est le chemin de Celui qui, sous le signe de la Croix, nous donne la paix et nous fait devenir des porteurs de la réconciliation et de sa paix. Je remercie les jeunes qui porteront à présent cette Croix sur les routes du monde, dans laquelle nous pouvons presque toucher le mystère de Jésus. Prions-le, afin que, dans le même temps, Il nous touche et ouvre nos coeurs, afin qu’en suivant sa Croix, nous devenions des messagers de son amour et de sa paix. Amen.
Benoît XVI : Le Triduum pascal
30 mars, 2009du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 12 avril 2006
Le Triduum pascal
Chers frères et soeurs,
Demain commence le Triduum pascal, qui est le sommet de toute l’année liturgique. Aidés par les saints rites du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et de la Veillée pascale solennelle, nous revivrons le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur. Il s’agit de journées capables de réveiller en nous un plus vif désir d’adhérer au Christ et de le suivre généreusement, conscients du fait qu’Il nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous. Que sont, en effet, les événements que le saint Triduum nous repropose, sinon la manifestation sublime de cet amour de Dieu pour l’homme? Apprêtons-nous donc à célébrer le Triduum pascal en accueillant l’exhortation de saint Augustin: « A présent, considère avec attention les trois saints jours de la crucifixion, de la sépulture et de la résurrection du Seigneur. De ces trois mystères, nous accomplissons dans la vie présente ce dont la croix est le symbole, alors que nous accomplissons au moyen de la foi et de l’espérance ce dont la sépulture et la résurrection sont le symbole » (Epistola 55, 14, 24: Nuova Biblioteca Agostiniana (NBA), XXI/II, Rome 1969, p. 477).
Le Triduum pascal s’ouvre demain, Jeudi Saint, avec la Messe vespérale « in Cena Domini », même si le matin a lieu normalement une autre célébration liturgique significative, la Messe chrismale, au cours de laquelle, rassemblé autour de l’Evêque, tout le presbyterium de chaque diocèse renouvelle les promesses sacerdotales, et participe à la bénédiction des huiles des catéchumènes, des malades et du Chrême; et ainsi ferons-nous ici aussi, à Saint-Pierre demain matin. Outre l’institution du sacerdoce, en ce jour saint on commémore l’offrande totale que le Christ a faite de Lui-même à l’humanité dans le sacrement de l’Eucharistie. Au cours de cette même nuit où il fut trahi, Il nous a laissé comme le rappelle l’Ecriture Sainte, le commandement nouveau – « mandatum novum » – de l’amour fraternel, en accomplissant le geste touchant du lavement des pieds, qui rappelle l’humble service des esclaves. Cette journée particulière, évocatrice de grands mystères, se termine par l’Adoration eucharistique, en souvenir de l’agonie du Seigneur dans le jardin de Gethsémani. L’Evangile rapporte que, pris d’une grande angoisse, Jésus demanda aux siens de veiller avec Lui en restant en prière: « Demeurez ici et veillez avec moi » (Mt 26, 38), mais les disciples s’endormirent. Aujourd’hui encore, le Seigneur nous dit: « Demeurez ici et veillez avec moi ». Et nous voyons que nous aussi, disciples d’aujourd’hui, nous dormons souvent. Ce fut pour Jésus l’heure de l’abandon et de la solitude, qui fut suivie, dans le coeur de la nuit, par l’arrestation et le début du chemin douloureux vers le Calvaire.
Centré sur le mystère de la Passion, le Vendredi Saint est un jour de jeûne et de pénitence, entièrement orienté vers la contemplation du Christ sur la Croix. Le récit de la passion est proclamé dans les églises et les paroles du prophète Zacharie retentissent: « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37). Et nous aussi, le Vendredi Saint, nous voulons réellement tourner notre regard vers le coeur transpercé du Rédempteur dans lequel – écrit saint Paul – sont « cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2, 3), ou, plus encore, « habite la plénitude de la divinité » (Col 2, 9), c’est pourquoi l’Apôtre peut affirmer de manière décidée ne rien vouloir connaître d’autre « que Jésus Christ, ce Messie crucifié » (1 Co 2, 2). C’est vrai: la croix révèle « la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur » – les dimensions cosmiques, tel est le sens – d’un amour qui dépasse toute connaissance – l’amour va au-delà de ce que l’on connaît – et nous comble de « la plénitude de Dieu » (Ep 3, 18-19). Dans le mystère du Crucifié « s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale » (Deus caritas est, n. 12). La Croix du Christ, écrit au V siècle le Pape saint Léon le Grand, « est source de toutes les bénédictions, et cause de toutes les grâces » (Disc. 8 sur la passion du Seigneur, 6-8; PL 54, 340-342).
Le Samedi Saint, l’Eglise, s’unissant spirituellement à Marie, reste en prière auprès du sépulcre, où le corps du Fils de Dieu gît inerte, comme dans une attitude de repos après l’oeuvre créatrice de la rédemption, accomplie avec sa mort (cf. He 4, 1-13). La nuit venue commencera la Veillée pascale solennelle, au cours de laquelle, dans chaque Eglise, les chants joyeux du Gloria et de l’Alleluia pascal s’élèveront du coeur des nouveaux baptisés et de toute la communauté chrétienne, joyeuse car le Christ est ressuscité et a vaincu la mort.
* * *
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin. Puissiez-vous préparer vos cœurs à célébrer ces jours saints et, dans le sacrement de Pénitence, vous laisser réconcilier avec le Christ, accueillant son pardon, pour goûter plus intensément la joie que sa résurrection vous communique.
La chasteté du couple (suite du post du hier 29 mars 2009)
30 mars, 2009du site:
http://www.jesus1.fr/spip.php?article112
La chasteté du couple (suite du post du hier)
2. Pourquoi la chasteté du couple
He 13,4 Le mariage est honorable en tout, et le lit conjugal exempt de souillure (et Dieu jugera les fornicateurs et les adultères).
Gaudium et Spes 51 exprime que les actes sexuels sont honorables et dignes, s’ils sont vécus dans le don de soi, la vraie confiance mutuelle, ie la chaste intimité.
1Co 14,33 Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix.
Cependant le péché originel a répandu un certain chaos des passions, ces inclinations psychologiques ont pris l’autorité de l’intelligence et de la volonté humaine et les dominent : Rm 7,19s : Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Le seul remède est la grâce du Christ coulant de son cœur ouvert, à laquelle nous devons coopérer (1Co 3,9).
Augustin dit qu’après le péché d’Adam, l’harmonie a été perdue, le cœur de l’homme a perdu son intégrité ; l’homme « n’aime plus Dieu plus que tout » (Ex 20,3), mais son ego et le corps des autres.
La chasteté est la manière de retrouver cette harmonie et de vivre la charité dans cette dimension très belle et bonne, essentielle de toute être, qu’est la sexualité telle que Dieu la voulut lors de la Création.
Jean-Paul II dit (dans Amour et Responsabilité), que la chasteté est l’attitude transparente d’une personne envers l’autre sexe ; et la vertu de modération est ce qui aide [les êtres raisonnables] à atteindre la perfection propre à notre nature.
La chasteté est le moyen de recevoir la grâce divine aussi à travers l’acte conjugal, la jouissance (conforme à la raison) du bien objectif qu’est cette union conjugale.
Elle est l’ intégration intelligente et amoureuse des désirs sexuels et affections dans ton être personnel. Elle est une ordination du cœur humain, la transformation de tes désirs les plus profonds, de l’accomplissement de soi au don de soi, de la satisfaction simplement humaine à l’abandon à Dieu, du plaisir au don, de la puissance à la vraie liberté. Elle n’est certainement pas la suppression de nos désirs mais leur reconnaissance et intégration à une réalité supérieure : notre personne humaine créée selon l’image et la ressemblance de Dieu (Gn 1,26).
Prenons l’exemple de la faim : sa juste satisfaction est intrinsèquement bonne, mais l’obsession de la nourriture est un désir désordonné allant même contre la nature comme le montrent tous les troubles qu’il entraîne. L’être charnel, non-intégré, accorde une importance excessive à sa sexualité, qui prend une importance démesurée dans sa vie.
Ta coopération à la grâce est un des dons de l’Esprit (Ga 2,22s) : la maîtrise de toi. Dans le couple comme dans le célibat, tu es appelé à vivre la chasteté selon le mode propre à ton état de vie, c’est-à-dire à dominer tes passions selon le plan divin originel (avant le péché originel) pour recueillir les fruits de l’harmonie ou unité intérieure voulue par Dieu en toi et dans toute Sa Création. On ne peut se donner véritablement à autrui si on ne se « possède » pas ainsi d’abord soi-même.
L’amour conjugal (qui inclue comme expression par excellence la sexualité conjugale) vécu dans cette chasteté est une image de l’Amour divin absolu et indéfectible, et symbolise la donation complète de soi par Amour dans la Sainte Trinité. Le récit de la Genèse montre que Dieu pouvait très bien créer tout homme sans l’homme, toute personne humaine sans avoir recours à d’autre personne humaine, mais il a choisi d’avoir recours à l’être humain, masculin et féminin comme co-créateurs de toute nouvelle vie humaine, par la sexualité vécue selon son dessein.
Un rabbin dit : « Quand je connais ma femme, j’accomplis un acte sacerdotal », car la femme est le temple de la vie. Elle a porté le salut du monde.
Les offenses à la chasteté conjugale sont tous les actes niant un des 4 biens du mariage (unicité, indissolubilité, fidélité, ouverture à la vie -par exemple le viol, la masturbation réciproque, la pornographie qui est un adultère du cœur avec une autre femme…)
En revanche, la sexualité conjugale chaste renouvelle la communion intime de vie et d’amour des époux.
3. Honore donc la dignité et la vocation du mariage !
Un Chrétien est celui qui s’est décidé et prend les moyens de suivre le Christ, et accepte donc d’être à contre-courant comme Lui. Jésus n’a pas dit que ce serait facile, mais « prends ta croix et suis-moi », et « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Sa recherche par la grâce et notre coopération est ce qui en rendent les fruits si doux.
Cherche les vertus cardinales de Tempérance et de Force (Sg 8,7), la possession de soi pour la donation de soi.
La chasteté est un chemin ; on ne le parcourt ni rapidement, ni facilement, ni une fois pour toutes. Elle est une coopération patiente, continue et exigeante à la grâce reçue en particulier par le moyen de tous les sacrements, elle est le mode concret de vivre la charité avec son conjoint. L’homme spirituel ou chaste n’est pas forcément celui qui ne tombe pas (Pr 24,16 Le juste tombe sept fois par jour mais il se relève) mais celui qui prend sérieusement tous les moyens de suivre le chemin de l’Evangile et de se relever avec pour motivation principale l’Amour de Dieu.
Vatican II, GS 17 : C’est toujours librement que l’homme se tourne vers le bien. Cette liberté, nos contemporains l’estiment grandement et ils la poursuivent avec ardeur. Et ils ont raison. Souvent cependant ils la chérissent d’une manière qui n’est pas droite, comme la licence de faire n’importe quoi, pourvu que cela plaise, même le mal. Mais la vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil (Si 15,14) pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, motivé et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. L’homme parvient a cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité. Ce n’est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessées par le péché, peut s’ordonner à Dieu d’une manière effective et intégrale. Et chacun devra rendre compote de sa propre vie devant le tribunal de Dieu, selon le bien ou le mal accomplis (2Co 5,10).
bonne nuit
30 mars, 2009Saint Ambroise: Le soleil de justice : la nouvelle Loi dans le Temple
30 mars, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090330
Commentaire du jour
Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Lettre 26, 11-20 ; PL 16, 1044-1046 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 349 rev.)
Le soleil de justice : la nouvelle Loi dans le Temple
Une femme coupable d’adultère a été amenée par les scribes et les pharisiens devant le Seigneur Jésus. Et ils ont formulé leur accusation comme des traîtres, de telle sorte que si Jésus l’absolvait, il semblerait enfreindre la Loi, mais que s’il la condamnait, il semblerait avoir changé le motif de sa venue, car il était venu afin de pardonner le péché de tous…
Pendant qu’ils parlaient, Jésus, la tête baissée, écrivait avec son doigt sur le sol. Comme ils attendaient, il a levé la tête et a dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Y a-t-il rien de plus divin que ce verdict : que celui qui est sans péché punisse le péché ? Comment, en effet, pourrait-on tolérer qu’un homme condamne le péché d’un autre quand il excuse son propre péché ? Celui-là ne se condamne-t-il pas davantage en condamnant chez autrui ce qu’il commet lui-même ?
Jésus a parlé ainsi et il écrivait sur le sol. Pourquoi ? C’est comme s’il disait : « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’oeil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton oeil, tu ne la remarques pas ? » (Lc 6,41) Il écrivait sur le sol du doigt dont il avait écrit la Loi (Ex 31,18). Les pécheurs seront inscrits sur la terre et les justes dans le ciel, comme Jésus dit aux disciples : « Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Lc 10,20).
En entendant Jésus, les pharisiens « sortaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés »… L’évangéliste a raison de dire qu’ils sont sortis, ceux qui ne voulaient pas être avec le Christ. Ce qui est à l’extérieur du Temple, c’est la lettre ; ce qui est au-dedans, ce sont les mystères. Car ce qu’ils recherchaient dans les enseignements divins, c’étaient les feuilles et non les fruits des arbres ; ils vivaient dans l’ombre de la Loi et ne pouvaient pas voir le soleil de justice (Ml 3,20).
La chasteté du couple
30 mars, 2009du site:
http://www.jesus1.fr/spip.php?article112
La chasteté du couple
La plupart des gens s’imaginent qu’être chaste signifie n’avoir aucune activité sexuelle, l’abstinence physique (continence). Faux… Elle est le mode de vivre ta sexualité dans la charité selon ton état de vie, la manière concrète de vivre la charité selon ton état de vie dans la pureté de cœur.
La sexualité voulue et créée par Dieu n’est pas un petit sport d’intérieur, un acte purement physique et anodin, mais l’expression ULTIME de l’amour entre un homme et une femme, le don total et réciproque de soi ; elle engage la totalité de la personne : c’est une expérience à la fois physique, émotionnelle (psycho-affective), et spirituelle.
L’intimité sexuelle soude et renforce le lien entre les époux. On peut la comparer à la force d’un ruban adhésif à colle forte : quand on rencontre une personne et couche avec elle, c’est comme si on s’attachait les bras avec ce ruban ; si on se sépare, cela fait bien mal d’arracher le ruban ; et quand on rencontre une nouvelle personne, c’est le même ruban qu’on utilise à nouveau, et chaque fois il sera dans un état un peu moins bon et collera un peu moins bien.
La chasteté est la manière de vivre, de la manière qui manifeste la dignité de l’être humain et reconnaît que la sexualité est un don de Dieu. Si tu uses de ce don en accord avec la Volonté du Créateur, tu Lui rends gloire, et participes au salut du monde en « achevant en ta chair ce qui manque à la Passion du Christ » (Col 1,24).
La chasteté du couple n’est qu’une conséquence de la sacralité de l’Amour conjugal et donc de la sexualité créée par Dieu. La chasteté dans le célibat n’est qu’une conséquence ou préparation de la chasteté du couple.
En conséquence, tout mauvais usage de la sexualité est tragique et se fait au détriment de la sexualité elle-même, de notre vie spirituelle, et de notre vrai bonheur.
1. Les idées reçues du monde embrument notre capacité de jugement. La Foi permet de dire que satan (Luci-fer : porteur de la lumière) commence par détourner la lumière pour essayer d’enténébrer notre intelligence, et manipuler alors notre volonté qui n’est plus éclairée. Voici pour commencer 7 petites mises au point :
- Les addictions ne relèvent pas de la sexualité véritable, mais du mésusage des hormones naturelles endorphines ayant dans le corps la fonction de soulager la douleur… Dieu a créé cette super-glue dans notre « chimie cérébrale » comme « ciment » corporel du mariage. Mal employée, elle produit des liens profonds, des compulsions contraires à la chasteté.
- S’attacher aux seuls symptômes ne peut résoudre le problème.
- La pornographie est toujours désastreuse, physiquement (blessures, MST…), psychologiquement (dépendance, dépression, violence, suicide) et spirituellement (péché intrinsèque).
- La prière ne peut libérer quelqu’un que si la volonté de conversion est profonde et les moyens humains pris (situations fuies, thérapies…), et le combat sera en général présent jusqu’ la mort.
- Dans le mariage, la chasteté de l’un de dépend jamais uniquement de l’autre (disponibilité, attractivité, écoute, douceur…), mais d’abord de la décision continue de fidélité mutuelle.
- Les péchés contre la chasteté sont extrêmement répandus du fait de la pornographie notamment, et nul ne doit penser qu’il n y a personne qui souffre d’une telle addiction autour de lui. Tous ont besoin du secours du Christ par l’Eglise.
- Toute personne pécheresse peut se convertir et être sauvée et tout mariage restauré si les moyens humains et spirituels sont pris au sérieux.
Ga 5,13 Vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres.
a suivre
Communiqué de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins, le 23 mars 2009 : « S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire…
29 mars, 2009du site:
http://chouanbourguignon.over-blog.com/article-29551039.html
Vendredi 27 mars 2009
Communiqué de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins, le 23 mars 2009
« S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire , cela risque d’augmenter le problème. »
Ce sont les mots exacts que le pape a prononcés dans l’avion qui l’emmenait en Afrique et qui ont déclenché une déferlante contre la catholicité. Une de plus.
Quand le sida a été découvert comme une maladie mystérieuse, 400 cas avaient été repérés dans le monde. Quelle fut la solution proposée ? Le préservatif. En 1987, 51.000 personnes infectées (L’Express n° 1722).
Valeurs actuelles écrit : « Deux populations à risque : les homosexuels américains et les Africains de la région subsaharienne » (13 juillet 1986). Cette revue ne voit à l’époque qu’une seule solution : « le retour à la moralité ». Que prône Le Point à cette époque? : le préservatif (23 mars 1987, page 89)! Entre ces deux options laquelle était la bonne ? Les Media ont imposé la seconde. Le sida passera de 400 cas à 4000 cas, puis à 40.000 cas, puis 400.000 cas, puis 4 millions de cas, puis 40 millions de cas avec une seule option toujours: le préservatif assorti d’une incitation à la copulation “sans risques”. Sans doute faudra-t-il arriver à 400 millions de cas pour qu’enfin on se pose cette question ? Le préservatif, comme “outil garanti du sexe pour tous” est-il la seule méthode d’empêcher la propagation du sida ? La réponse du pape est qu’il s’agit d’un pis aller. Pourquoi ? Cela nécessite quelques explications simples:
Tout d’abord parce que le préservatif ne protège que partiellement du sida, comme il évite partiellement les grossesses. Tous les gynécologues obstétriciens le savent (taux d’échec 4 à 12 % année-femme). Tout simplement parce que le virus du sida est 500 fois plus petit qu’un spermatozoïde selon le professeur Lestradet de l’Académie Française. Et qu’un préservatif présente toujours des petits trous de l’ordre de 5 microns (millionième de mètre). En Afrique du Sud, une expérimentation d’une gelée anti-sida a été faite sur 82.000 femmes avec utilisation rigoureuse et absolue du préservatif. Cette gelée s’est révélée inefficace mais en plus 4 % des utilisateurs avaient attrapé le sida (Info Q.d.M. du 8.12.08). Tel est le taux d’échec. Qui dans le monde accepterait de donner à un enfant un jouet qui dans quatre cas sur cent va le tuer au bout d’une année ? Personne.
C’est pourtant ce qui se passe avec la promotion du préservatif chez les adultes.
Ensuite, parce que la promotion du préservatif est toujours assortie d’une incitation à la débauche, laquelle entraîne la multiplicité des partenaires, qui accroît considérablement les risques.
Alors quelle est la solution ? Elle est donnée par l’ONU elle-même dans son programme réactualisé du 19 mars 2009 évoquant le moyen de réduire le nombre des contaminations. « Retarder l’âge du premier rapport sexuel, s’abstenir sexuellement, prendre des risques moindres en étant fidèle à son partenaire, réduire le nombre des partenaires sexuels et…utiliser régulièrement des préservatifs ». Ceci a été rédigé par cet organisme laïc en dehors de toute considération de morale catholique bien évidemment. Or c’est ce que dit le pape, qui ne prétend d’ailleurs nullement imposer aux autres religions ce qu’il demande aux catholiques, auxquels il s’adressait en atterrissant en Afrique.
Par ailleurs, nous constatons que le seul pays au monde qui a vu s’effondrer le nombre des malades atteints du sida est l’Ouganda qui a fait de la fidélité conjugale et de la lutte contre la polygamie son cheval de bataille. Mais aussi, nous voyons les Philippines qui arrivent (avec seulement 9.000 cas connus) au 149 ème taux le plus bas de contagion sur 167 pays recensés (Google : Philippines sida /Comparaison de Pays / VIH/SIDA – taux d’incidence du sida). Par rapport à la population totale, il y a autant de patients atteints de la maladie sur tout l’Archipel que la France en génère chaque année (laquelle a actuellement 120.000 à 140.000 cas recensés). Pourquoi ?
Tout simplement parce que le Gouvernement et l’Eglise des Philippines ont appelé la population à modifier son comportement sexuel. Évitant ainsi au pays la tragédie que connaît l’Afrique.
Il nous est demandé à longueur d’antennes de modifier notre comportement en matière de conduite automobile, d’hygiène alimentaire, dentaire, sportive, d’usage du tabac et de l’alcool, mais non en matière de sexualité, où l’incitation paraît forcenée, quel qu’en soit le prix à payer. Nous le payons d’ailleurs déjà par le coût exorbitant des traitements pour le sida, responsable en partie du trou de la sécurité sociale. En attendant l’arrivée d’un hypothétique vaccin.
C’est cela qu’a voulu nous rappeler le Pape. Il joue en cette matière un rôle véritablement prophétique. Et il n’a cure de se voir accabler par les mauvais bergers médiatiques qui conduisent les peuples au
malheur. Il est là pour défendre la vérité et la morale enseignées par Jésus-Christ. Nous approuvons son courage face à horde féroce qui le harcèle. Benedictus sit. Qu’il soit béni.
Dr Jean-Pierre Dickès
Via (le blog) Chouan Bourguignon
Saint Cyrille d’Alexandrie : « Si le grain de blé meurt, il donne beaucoup de fruit »
29 mars, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090329
Commentaire du jour
Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque, docteur de l’Église
Commentaire sur le Livre des Nombres, 2 ; PG 69, 619 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 193)
« Si le grain de blé meurt, il donne beaucoup de fruit »
Le Christ, prémices de la nouvelle création…, après avoir terrassé la mort, est ressuscité et monté vers le Père comme une offrande magnifique et resplendissante, comme les prémices, en quelque sorte, de la race humaine rénovée, incorruptible… On pourrait le considérer sous le symbole de la gerbe des prémices du blé que le Seigneur a demandé à Israël d’offrir dans le Temple (Lv 23,9). Que représente ce signe?
On peut comparer le genre humain aux épis d’un champ. Ils naissent de la terre, ils attendent d’avoir obtenu toute leur croissance et, au moment voulu, ils sont fauchés par la mort. C’est ainsi que le Christ disait à ses disciples : « Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et ce sera la moisson ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Dès maintenant le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle » (Jn 4,35-36). Or le Christ est né parmi nous, il est né de la Vierge sainte comme les épis sortent de la terre. Parfois d’ailleurs il se nomme lui-même le grain de blé : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. » Ainsi s’est-il offert pour nous à son Père, à la manière d’une gerbe et comme les prémices de la terre.
Car l’épi de blé, comme nous-mêmes d’ailleurs, ne peut être considéré isolément. Nous le voyons dans une gerbe, formée de nombreux épis d’une seule brassée. Le Christ Jésus est unique, mais il nous apparaît et il constitue réellement une sorte de brassée, en ce sens qu’il contient en lui tous les croyants, évidemment dans une union spirituelle. Sans cela, comment saint Paul pourrait-il écrire : « Avec lui il nous a ressuscités, avec lui il nous a fait régner aux cieux » ? (Ep 2,6-7) En effet, puisqu’il s’est fait l’un de nous, nous ne faisons « qu’un seul corps avec lui » (Ep 3,6)… Lui-même adresse d’ailleurs ces paroles à son Père : « Je veux, Père, comme toi et moi nous ne faisons qu’un, qu’eux aussi ne fassent qu’un avec nous » (Jn 17,21). Le Seigneur donc est prémices de l’humanité destinée à être engrangée dans les greniers du ciel.