Archive pour le 2 décembre, 2013
PAUL VI: NOËL EST UNE FÊTE QUI DEMEURE.(1977)
2 décembre, 2013http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1977/documents/hf_p-vi_aud_19771228_fr.html
PAUL VI
AUDIENCE GÉNÉRALE
MERCREDI 28 DÉCEMBRE 1977
Chers Fils et Filles,
NOËL EST UNE FÊTE QUI DEMEURE. Nous le disons en nous référant à l’influence que cette fête liturgique doit exercer sur nos âmes, n’y laissant pas uniquement le souvenir agréable d’un moment distinct du temps qui s’écoule, comme cela se passe pour les événements qui s’insèrent dans notre vie et que des circonstances particulières ont rendus mémorables, gravant leur souvenir dans notre esprit. Noël, comme source toujours vive de pensées et de stimulants pédagogiques, moraux et religieux, reste et doit rester comme un jour sans couchant qui répand sa lumière également sur le temps qui suit sa propre date chronologique.
Il faut repenser Noël. Comme l’ont fait les bergers qui, convoqués par l’Ange pour constater que Jésus était ni, furent les premiers témoins de l’événement. Ils allèrent donc à Bethléem, trouvèrent Jésus avec Marie et Joseph et, au retour, « ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant; et tous ceux qui les entendirent furent émerveillés de ce que leur racontaient les bergers » (Le 2, 18). Et nous pouvons dire que c’est ainsi que l’Evangile a commencé à se faire connaître, à se répandre discrètement et secrètement, et à contribuer à la formation de cette conscience populaire messianique qui fera accueil à la prédication de Jean-Baptiste, le Précurseur, puis à celle du Christ lui-même.
Mais il est une autre circonstance qui nous conseille de méditer le fait de Noël évoqué par la fête liturgique afin d’y découvrir le sens, la signification transcendante qui s’y cache et qu’il manifeste. Noël a un contenu secret que seul peut découvrir celui qui le cherche. Pensons à la Vierge elle-même, à l’extase de son âme d’une extraordinaire limpidité, consciente déjà du mystère de sa divine maternité (cf. Le 1, 28 et sv.), et toute absorbée dans la méditation de ce qui s’accomplissait en elle et autour d’elle. C’est encore l’Evangile de Saint Luc qui nous dit, pour conclure son récit des événements de la nui4 de Noël: « Quant à Marie elle conservait avec soin tous ces événements et les méditait en son cœur (Le 2, 19). Cette attitude de recueillement, de réflexion, de méditation de la Vierge nous est rapportée également dans un autre passage de l’Evangile qui est en quelque sorte une conclusion du récit évangélique au sujet des douze premières années de la vie de l’Enfant Jésus: « Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur » (Le 2, 51). Et ainsi nous est proposé, le premier exemple de vie contemplative dans l’histoire évangélique: l’exemple est merveilleux et riche d’enseignements. La présence du Christ dans le monde est certes une lumière qui l’éclairé, avec le diaphragme du mystère: un mystère qui exige de chacun de nous une attention, une exploration. La révélation n’est pas seulement un fait sensible et extérieur; c’est une révélation enrobée dans la parabole (Cf Mt 13, 13). Voit celui qui veut voir; voit celui qui regarde; voit celui qui veut pénétrer le sens, les fins de la révélation. Celle-ci est sans limites dans son contenu divin et elle justifie ainsi l’effort contemplatif des fidèles auquel le divin Maître dira: « Quant à vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient; heureuses vos oreilles parce qu’elles entendent » (Mt 13, 16).
C’est pourquoi, si nous voulons que Noël ait une influence positive et efficace, nous ne devons pas le ranger parmi les moments passés de notre vie spirituelle, mais il doit rester! Avant tout comme événement déterminant de notre conscience religieuse: Le Verbe de Dieu s’est fait homme! Ceci est un fait qui doit soutenir comme un authentique pivot notre manière de penser et de vivre. D’ailleurs, le fait d’être chrétien, ce n’est pas quelque chose de secondaire, de discutable, d’inconstant; il ne s’agit pas d’une idéologie subjective et adaptable à des courants facultatifs de l’esprit historique ou de la mentalité ambiante. C’est la vérité heureusement contraignante, transfigurante et vivifiante. « La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). La crèche, oui, nous force à nous agenouiller devant le mystère de l’Incarnation, mystère d’humilité infinie, mais mystère de gloire infinie pour le Christ et de salut pour nous (cf. Ph 2, 1-11).
Et puis comme école: l’exemple de la crèche n’épuise pas ses enseignements en une leçon passagère de merveille idyllique et de poésie pastorale: la crèche est un miroir de la vie conçue selon l’Evangile, une vie dans laquelle ne sont pas éteintes les énergies d » l’action, ni les valeurs de l’activité humaine, mais plutôt, énergies et valeurs, engagées dans un effort total de l’humble amour.
Tâchons donc de repenser Noël comme un point de départ, une ligne qui veut être la trajectoire pour la démarche d’une vie chrétienne authentique.
Avec notre bénédiction apostolique.
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Aux pèlerins de l’Association Mariale
Il y a aujourd’hui parmi nous un groupe nombreux de membres de l’Association Mariale qui, à la conclusion du centenaire de la mort de Sainte Catherine Labouré, et en souvenir de cette âme si privilégiée, se sont réunis en congrès pour confirmer leurs intentions de profession chrétienne intégrale.
Bien volontiers, très chers Fils et Filles, et vous, Religieux et Religieuses qui les accompagnez, nous vous adressons un salut tout particulier pour vous féliciter et pour vous encourager dans votre louable intention de rester toujours fidèles au fervent esprit mariai qui distingue l’antique et trè3 méritoire groupement auquel vous appartenez. Que l’admirable événement dont fut la destinataire Sainte Catherine dans la chapelle de la rue du Bac à Paris soit pour vous un stimulant constant pour faire rayonner dans votre milieu familial et vos communautés l’amour que vous portez à l’Immaculée Vierge Marie, Mère de Jésus et Notre Mère.
Nous pensons que la période de Noël que vous avez choisie pour vous rencontrer est une occasion des plus opportunes pour confirmer vos intentions: en méditant les mystères de l’Enfance, du berceau de Bethléem à la maison de Nazareth, vous trouvez réunis la Mère et le Fils et vous pouvez contempler Marie qui vous montre Jésus. Puisse cette indication soutenir toujours votre piété, votre foi, votre vie: oui – nous vous répétons – ad Jésus per Mariam, à Jésus par Marie.
Avec notre bénédiction apostolique.
PRENDRE AU SÉRIEUX L’INCARNATION
2 décembre, 2013PRENDRE AU SÉRIEUX L’INCARNATION
La liturgie de l’Avent nous fait vivre à la fois une préparation à la célébration de Noël, et une entrée dans l’espérance de la seconde venue du Sauveur à la fin des temps. Elle nous situe dans le passé, le présent et l’avenir. En annonçant à la fois la naissance de Jésus, la venue des temps messianiques et le retour du Seigneur, la Parole de Dieu nous oblige à découvrir le sens chrétien du temps : Le Christ vient à nous aujourd’hui et l’histoire de salut s’effectue dans notre propre histoire. Quand l’Eglise reprend à son compte les textes prophétiques ou psalmiques, elle ne les applique pas du dehors aux circonstances présentes; elle reconnaît que ces prophéties, ces psaumes ne trouvent leur totale réalité que dans le Christ et, maintenant, dans son Eglise.
Vivre l’avent implique une conversion Chaque année l’Eglise nous met en situation vitale d’espérance en nous invitant à vivre l’Incarnation comme un « aujourd’hui ». Mais il est impossible d’entrer dans cette attitude, en vérité, sans la reconnaissance sincère de ce que nous sommes et de ce que nous nous sommes appelés à être. L’Église – et chacun de nous en elle – doit avoir le courage d’affronter la réalité de son état, reconnaître les résistances que rencontre l’accueil de l’Evangile, afin d’aviver en soi le dynamisme de l’espérance. De ce point de vue, il est intéressant d’être attentifs aux attitudes des croyants que les textes bibliques nous présentent. Durant l’Avent, en effet, nous relisons l’histoire du Salut en faisant route commune avec
Trois personnages-clés liés à l’avènement de Jésus ¦ Isaïe , avec sa vision grandiose de la venue du Seigneur (cf. les premières lectures des années A. et B des dimanches de l’Avent) ¦ Jean Baptiste, qui rappelle que la venue du Seigneur suppose accueil de notre part ; car le comportement de Jésus peut être déroutant et contredire nos convictions les plus évidentes (cf. les évangiles des 2ème et 3ème dimanches des années A, B, C) ¦ Marie, qui est la première et la figure par excellence des croyants du Nouveau Testament, accueille avec une foi active le don de Dieu et la puissance de l’Esprit (cf. les évangiles du 4ème dimanche des années B et C) Autant de cheminements qui éclairent bien des aspects de nos propres cheminements. Une méditation chrétienne pendant l’Avent pourrait, avec fruits, se centrer sur ces personnages. Ils nous conduisent tous au Christ.
Comme le dit la seconde Préface de l’Avent : Celui que tous les prophètes avaient chanté, celui que la Vierge attendait avec amour, celui dont Jean Baptiste a proclamé la venue et révélé la présence au milieu des hommes. C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël, pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse..