Archive pour la catégorie 'Liturgie: Avent'

PRENDRE AU SÉRIEUX L’INCARNATION

2 décembre, 2013

http://www.dominicains.fr/menu/nav_magazine/Reflexion/Liturgie/L-Avent-Noel-et-l-Epiphanie/Prendre-au-serieux-l-Incarnation

PRENDRE AU SÉRIEUX L’INCARNATION

La liturgie de l’Avent nous fait vivre à la fois une préparation à la célébration de Noël, et une entrée dans l’espérance de la seconde venue du Sauveur à la fin des temps. Elle nous situe dans le passé, le présent et l’avenir. En annonçant à la fois la naissance de Jésus, la venue des temps messianiques et le retour du Seigneur, la Parole de Dieu nous oblige à découvrir le sens chrétien du temps : Le Christ vient à nous aujourd’hui et l’histoire de salut s’effectue dans notre propre histoire. Quand l’Eglise reprend à son compte les textes prophétiques ou psalmiques, elle ne les applique pas du dehors aux circonstances présentes; elle reconnaît que ces prophéties, ces psaumes ne trouvent leur totale réalité que dans le Christ et, maintenant, dans son Eglise.

Vivre l’avent implique une conversion Chaque année l’Eglise nous met en situation vitale d’espérance en nous invitant à vivre l’Incarnation comme un « aujourd’hui ». Mais il est impossible d’entrer dans cette attitude, en vérité, sans la reconnaissance sincère de ce que nous sommes et de ce que nous nous sommes appelés à être. L’Église – et chacun de nous en elle – doit avoir le courage d’affronter la réalité de son état, reconnaître les résistances que rencontre l’accueil de l’Evangile, afin d’aviver en soi le dynamisme de l’espérance. De ce point de vue, il est intéressant d’être attentifs aux attitudes des croyants que les textes bibliques nous présentent. Durant l’Avent, en effet, nous relisons l’histoire du Salut en faisant route commune avec

Trois personnages-clés liés à l’avènement de Jésus ¦ Isaïe , avec sa vision grandiose de la venue du Seigneur (cf. les premières lectures des années A. et B des dimanches de l’Avent) ¦ Jean Baptiste, qui rappelle que la venue du Seigneur suppose accueil de notre part ; car le comportement de Jésus peut être déroutant et contredire nos convictions les plus évidentes (cf. les évangiles des 2ème et 3ème dimanches des années A, B, C) ¦ Marie, qui est la première et la figure par excellence des croyants du Nouveau Testament, accueille avec une foi active le don de Dieu et la puissance de l’Esprit (cf. les évangiles du 4ème dimanche des années B et C) Autant de cheminements qui éclairent bien des aspects de nos propres cheminements. Une méditation chrétienne pendant l’Avent pourrait, avec fruits, se centrer sur ces personnages. Ils nous conduisent tous au Christ.

Comme le dit la seconde Préface de l’Avent : Celui que tous les prophètes avaient chanté, celui que la Vierge attendait avec amour, celui dont Jean Baptiste a proclamé la venue et révélé la présence au milieu des hommes. C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël, pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse..

LE TEMPS DE L’AVENT EST MARQUÉ PAR LA FIGURE DE MARIE QUI ATTEND SON ENFANT… MAIS NOUS, QU’ATTENDONS-NOUS ?

26 novembre, 2013

http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Avent/L-Avent-un-temps-d-attente

AVENT 2013

QU’ATTENDONS-NOUS PENDANT L’AVENT ?

LE TEMPS DE L’AVENT EST MARQUÉ PAR LA FIGURE DE MARIE QUI ATTEND SON ENFANT… MAIS NOUS, QU’ATTENDONS-NOUS ?

 L’AVENT, UN TEMPS D’ATTENTE

L’Avent est un temps d’attente, et c’est pourquoi on peut considérer ce temps liturgique comme un temps de gestation. Mais ce temps est marqué par la figure de Marie, la femme qui attend la naissance de Jésus : or la Tradition voit dans la personne de Marie en attente de la naissance de Jésus, une figure de l’Église qui attend la réalisation des promesses.
C’est ce qui peut nous inviter à considérer l’Église comme un corps en gestation. Qu’est-ce que l’Église attend vraiment ? Ici il faut ajouter aussitôt, qu’en parlant de l’Église, on considère non pas une institution extérieure, sociale et politique, comme on parlerait d’un syndicat, d’un parti politique, ou d’une région, mais l’ensemble des chrétiens, et donc nous-mêmes, chacun comme membres du corps.

L’attente de la naissance du Seigneur
La phrase qui va guider cette réflexion est une parole du Magnificat dont la traduction liturgique (Luc 1, 38) est : Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole ». Alors l’ange la quitta. L’Avent est un temps, où, pour une part, mais pour une part seulement, l’Eglise fait mémoire de l’attente de la naissance du Sauveur dans la chair. En effet, c’est un aspect de l’Avent, d’être un temps de préparation à Noël.
Et en parlant ainsi, je pense que pour beaucoup de chrétiens, Noël est perçu d’abord comme la fête de la naissance de Jésus à Bethléem, même si la date du 25 décembre n’est pas forcément la date anniversaire de l’événement historique de la naissance de Jésus.
Or le cycle Avent-Noël- Épiphanie est moins la mémoire de la naissance de Jésus qu’une grande célébration de la manifestation du Seigneur. Le mot Épiphanie renvoie à celui de manifestation. Mais qu’est-ce qui se manifeste au juste ?

Dieu se rend visible à nos yeux
Dieu l’invisible, l’éternel, celui qui peut dire en toute vérité  » je suis Dieu, et non pas homme » se fait homme parmi les hommes, l’un d’entre nous. Il entre dans notre histoire et fait donc de l’histoire humaine un temps de gestation. C’est pourquoi l’Avent nous rappelle que le temps que nous vivons, depuis la naissance du Christ à Bethléem, mais surtout depuis sa mort et sa résurrection, est un temps de gestation.
Il faut donc avoir présent à l’esprit que dans le plan de Dieu, c’est toute l’histoire du Salut, l’aventure de Dieu avec les hommes, qui est un temps de gestation. En effet, la phrase « Je suis Dieu, et non pas homme » (un texte qui est lu pour la fête du Sacré-Coeur) doit être mise dans son contexte. « Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer » (Osée 11,9). La venue de Dieu parmi les hommes est une histoire de salut. Dieu au milieu de nous est une bonne nouvelle et non le signal d’un danger.
On comprend alors que durant le temps de Noël, plus précisément le 27 décembre, le jour où l’Église fait mémoire de l’apôtre Jean, la liturgie fera résonner le début de la première lettre de saint Jean :
« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Et nous, nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. Et c’est nous qui écrivons cela, afin que nous ayons la plénitude de la joie » (1 Jean 1, 1-4).

Un temps de joie
L’Avent et Noël font donc mémoire de la manifestation de Dieu dans l’histoire des hommes et c’est pourquoi effectivement, il est juste de parler de ce temps comme un temps de joie. Mais la joie ne vient pas tellement de la naissance de l’enfant, que de ce qu’elle signifie : Dieu avec nous, comme on l’entendra le 4e dimanche de l’Avent pendant la lecture de la prophétie d’Isaïe 7. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous) (Isaïe 7,14).
Première conséquence pour notre réflexion : si l’Église est en gestation, c’est d’abord parce que Dieu est venu à la rencontre de l’humanité. Depuis que Dieu est entré dans l’histoire des hommes – et c’est le sens des alliances de l’Ancien Testament, avec Abraham, avec Moïse, et surtout depuis que Dieu, en Jésus de Nazareth, s’est manifesté dans la chair – le monde est en gestation.Et qu’est-ce qui est en train de naître ? La joie d’une rencontre, la joie de Dieu qui découvre en Jésus l’humanité accomplie, la joie de l’homme qui découvre en Jésus la promesse que Dieu lui faite.
Dire que l’Église est en gestation, c’est donc en fait se laisser décentrer en tournant nos regards vers Dieu qui est venu à la rencontre de l’humanité. S’il peut y avoir gestation, c’est parce que Dieu prend l’initiative, que dans sa miséricorde, il a décidé de faire alliance.Mais là encore, il ne faut pas réduire le temps de l’Avent à cet aspect seulement.

La venue du Christ à la fin des temps
En réalité, le temps de l’Avent est moins un temps où l’on fait mémoire de la naissance de Jésus dans la chair, qu’un temps où l’Église oriente nos regards vers la venue du Christ à la fin des temps. Adventus en latin signifie venue, mais une venue dont la naissance à Bethléem était la première réalisation, qui surtout annonçait la venue plénière à la fin des temps.
Dans un texte célèbre – le cinquième sermon pour l’Avent – un texte qui est lu à l’office durant ce temps de l’Avent, saint Bernard explique qu’il n’y a pas une seule venue, celle de Jésus, qui vient au monde après avoir été porté par Marie en son sein durant neuf mois, mais trois venues que l’on décline comme le tiercé dans le désordre : 1, 3 et enfin 2.
La première, c’est donc la naissance de Jésus à Bethléem il y a un peu plus de 2000 ans. Dieu s’est fait homme parmi les hommes. La troisième venue, c’est l’attente du retour du Christ dans la gloire. Nous le chantons au cœur de l’Eucharistie : « nous attendons ta venue dans la gloire ».
La gestation dont nous faisons mémoire durant l’Avent, ce n’est pas seulement celle de Marie, mais celle du Royaume. On sait que dans l’Évangile, Jésus parle du Royaume de Dieu avec des images, la graine de moutarde, la levure qui fait lever la pâte : des images qui disent la gestation du Royaume. Si l’on peut dire que l’Église est en gestation, c’est parce qu’elle attend et prépare le Royaume dont elle est déjà une certain réalisation.
C’est pour cela que la fin de l’année liturgique rejoint le début. Ce que nous avons célébré le premier dimanche de l’Avent et ce que nous avons célébré lors de la fête du Christ Roi de l’univers, se rejoignent intimement : l’Église attend la réalisation du Royaume de justice et de paix inauguré par la Pâque du Christ.

Rester dans la vigilance
Mais entre la première et la troisième venue, il y en a une deuxième. Et ce temps intermédiaire, c’est aujourd’hui. Chaque jour, le Seigneur vient, si nous l’accueillons. Et c’est pourquoi, le premier dimanche de l’Avent est placé sous le signe de la vigilance : la vigilance, c’est la vertu par excellence d’une Église en gestation. Un chant (tropaire) pour la fête du Christ Roi peut nous aider à comprendre ce temps de veille.

« Amour qui nous attends,
au terme de l’histoire,
ton Royaume s’ébauche,
à l’ombre de la croix ;
déjà sa lumière,
traverse nos vies.
Jésus, Seigneur, hâte le temps.
Reviens, achève ton œuvre !

Quand verrons-nous ta gloire transformer l’univers ?
Jusqu’à ce jour, nous le savons,
la création gémit en travail d’enfantement.
Nous attendons les cieux nouveaux
la terre nouvelle,
où régnera la justice.
Nous cheminons dans la foi,
non dans la claire vision,
jusqu’à l’heure de ton retour. »
CFC (s. Marie-Claire)

On peut encore ajouter ici que les biblistes soulignent qu’en hébreu, la racine (ChaQaD) renvoie à la fois au verbe  » veiller » et à un arbre, l’amandier. On trouve notamment ce rapprochement au premier chapitre du livre du prophète Jérémie : « La parole du Seigneur me parvint : Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : je vois une branche d’amandier. Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l’accomplir ». (Jérémie 1, 11-12)
L’amandier est le premier arbre à se mettre à fleurir. Le veilleur, c’est donc celui qui annonce le printemps. C’est celui qui attend, dans la confiance aimante, que la vie refleurisse. C’est aussi celui qui à force d’attente, d’attention, devient capable de discerner les signes de la vie et de la lumière au cœur de l’hiver, du froid et de la nuit.

F. Patrick Prétot, osb, novembre 2011 (mise à jour Octobre 2013)

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI, PREMIÈRES VÊPRES DE L’AVENT 2010

6 décembre, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2010/documents/hf_ben-xvi_hom_20101127_vespri-avvento_fr.html

CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES DE L’AVENT

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique vaticane

Samedi 27 novembre 2010

Chers frères et sœurs,

Avec cette célébration des Vêpres, le Seigneur nous donne la grâce et la joie d’inaugurer la Nouvelle Année liturgique à partir de sa première étape: l’Avent, la période qui fait mémoire de la venue de Dieu parmi nous. Chaque début comporte une grâce particulière, car il est béni par le Seigneur. Au cours de cet Avent, il nous sera donné, une fois de plus, de faire l’expérience de la proximité de Celui qui a créé le monde, qui oriente l’histoire et qui a pris soin de nous jusqu’à arriver au sommet de sa complaisance: en se faisant homme. C’est précisément le grand et fascinant mystère du Dieu avec nous, et même du Dieu qui se fait l’un de nous, que nous célébrerons au cours des prochaines semaines, en nous mettant en marche vers Noël. Au cours du temps de l’Avent, nous sentirons l’Eglise nous prendre par la main et, à l’image de la Très Sainte Vierge Marie, nous exprimer sa maternité en nous faisant faire l’expérience de l’attente joyeuse de la venue du Seigneur, qui nous embrasse tous dans son amour qui sauve et réconforte.
Tandis que nos cœurs tendent vers la célébration annuelle de la naissance du Christ, la liturgie de l’Eglise oriente notre regard vers le but ultime: la rencontre avec le Seigneur, qui viendra dans la splendeur de la gloire. C’est pourquoi, nous qui, dans chaque Eucharistie, «annonçons sa mort, proclamons sa résurrection dans l’attente de sa venue», nous veillons dans la prière. La liturgie ne se lasse jamais de nous encourager et de nous soutenir, en plaçant sur nos lèvres, au cours des jours de l’Avent, le cri par lequel se conclut toute la Sainte Ecriture, dans la dernière page de l’Apocalypse de Jean: «Viens, Seigneur Jésus!» (22, 20).
Chers frères et sœurs, notre rassemblement ce soir en vue de commencer le chemin de l’Avent s’enrichit d’un autre motif important: avec toute l’Eglise, nous voulons célébrer solennellement une veillée de prière pour la vie naissante. Je désire exprimer mes remerciements à tous ceux qui ont répondu à cette invitation et à ceux qui se consacrent de façon spécifique à accueillir et à protéger la vie humaine dans ses diverses situations de fragilité, en particulier à ses débuts et dans ses premiers pas. Le début de l’Année liturgique nous fait vivre précisément à nouveau l’attente de Dieu qui se fait chair dans le sein de la Vierge Marie, de Dieu qui se fait petit, devient enfant; il nous parle de la venue d’un Dieu proche, qui a voulu reparcourir la vie de l’homme, depuis ses débuts, et ce pour la sauver totalement, en plénitude. Et ainsi, le mystère de l’Incarnation du Seigneur et le début de la vie humaine sont intimement et harmonieusement liés entre eux au sein de l’unique dessein salvifique de Dieu, Seigneur de la vie de tous et de chacun. L’Incarnation nous révèle avec une lumière intense et de façon surprenante que chaque vie humaine possède une dignité très élevée, incomparable.
L’homme présente une originalité indéniable par rapport à tous les autres êtres vivants qui peuplent la terre. Il se présente comme sujet unique et singulier, doté d’intelligence et de volonté libre, et composé de réalité matérielle. Il vit de façon simultanée et indissociable dans la dimension spirituelle et dans la dimension corporelle. C’est ce que suggère également le texte de la Première Lettre aux Thessaloniciens, qui a été proclamée: «Que le Dieu de la paix lui-même — écrit saint Paul — vous sanctifie totalement, et que votre être entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit gardé sans reproche à l’Avènement de notre Seigneur Jésus Christ» (5, 23). Nous sommes donc esprit, âme et corps. Nous faisons partie de ce monde, liés aux possibilités et aux limites de la condition matérielle; dans le même temps, nous sommes ouverts à un horizon infini, capables de dialoguer avec Dieu et de l’accueillir en nous. Nous œuvrons dans les réalités terrestres et à travers elles, nous pouvons percevoir la présence de Dieu et tendre vers Lui, vérité, bonté et beauté absolue. Nous goûtons des fragments de vie et de bonheur et nous aspirons à la plénitude totale.
Dieu nous aime de façon profonde, totale, sans distinction; il nous appelle à l’amitié avec Lui; il nous fait participer à une réalité au delà de toute imagination et de toute pensée et parole: sa vie divine elle-même. Avec émotion et gratitude, nous prenons conscience de la valeur, de la dignité incomparable de toute personne humaine et de la responsabilité que nous avons envers tous. «Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation… par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme» (Const. Gaudium et spes, n. 22).
Croire en Jésus Christ exige également de porter un regard nouveau sur l’homme, un regard de confiance, d’espérance. Du reste, l’expérience même et la juste raison attestent que l’être humain est un sujet capable d’entendre et de vouloir, conscient de lui-même et libre, unique et irremplaçable, sommet de toutes les réalités terrestres, qui exige d’être reconnu comme valeur en lui-même et mérite toujours d’être accueilli avec respect et amour. Il a le droit de ne pas être traité comme un objet à posséder ou comme une chose que l’on peut manipuler selon son bon vouloir, de ne pas être réduit à un simple instrument au bénéfice des autres et de leurs intérêts. La personne est un bien en elle-même et il faut toujours rechercher son développement intégral. Ensuite, l’amour envers tous, s’il est sincère, tend spontanément à devenir une attention préférentielle pour les plus pauvres et les plus faibles. C’est dans cette optique que s’inscrit la sollicitude de l’Eglise pour la vie naissante, la plus fragile, la plus menacée par l’égoïsme des adultes et par l’obscurcissement des consciences. L’Eglise réaffirme sans cesse ce qu’a déclaré le Concile Vatican II: «La vie, une fois conçue, doit être protégée avec le plus grand soin» (ibid., n. 51).
Il existe des tendances culturelles qui cherchent à anesthésier les consciences par des motivations qui sont des prétextes. A propos de l’embryon dans le sein maternel, la science elle-même met en évidence son autonomie capable d’interagir avec sa mère, la coordination de processus biologiques, la continuité du développement, la complexité croissante de l’organisme. Il ne s’agit pas d’une accumulation de matériel biologique, mais d’un nouvel être vivant, dynamique et merveilleusement ordonné, un nouvel individu de l’espèce humaine. Il en a été ainsi pour Jésus dans le sein de Marie; il en a été ainsi pour chacun de nous, dans le sein de sa mère. Avec l’antique auteur chrétien Tertullien, nous pouvons affirmer: «Il est déjà un homme celui qui le sera» (Apologétique, IX, 8); il n’y a aucune raison de ne pas le considérer comme une personne dès sa conception.
Malheureusement, après la naissance également, la vie des enfants continue à être exposée à l’abandon, à la faim, à la misère, à la maladie, aux abus, à la violence, à l’exploitation. Les multiples violations de leurs droits qui sont commises dans le monde blessent douloureusement la conscience de chaque homme de bonne volonté. Devant le triste panorama des injustices commises contre la vie de l’homme, avant et après la naissance, je fais mien l’appel passionné du Pape Jean-Paul II à la responsabilité de tous et de chacun: «Respecte, défends, aime et sers la vie, toute la vie humaine! C’est seulement sur cette voie que tu trouveras la justice, le développement, la liberté véritable, la paix et le bonheur!» (Enc. Evangelium vitae, n. 5). J’exhorte les acteurs de la politique, de l’économie et de la communication sociale à faire ce qui est en leur pouvoir, pour promouvoir une culture toujours respectueuse de la vie humaine, pour créer des conditions favorables et des réseaux de soutien à l’accueil et au développement de celle-ci.
Nous confions à la Vierge Marie, qui a accueilli le Fils de Dieu fait homme par sa foi, dans son sein maternel, avec une sollicitude prévenante, en l’accompagnant de façon solidaire et vibrante d’amour, la prière et l’engagement en faveur de la vie naissante. Nous le faisons dans la liturgie — qui est le lieu où nous vivons la vérité et où la vérité vit avec nous — en adorant la divine Eucharistie, dans laquelle nous contemplons le Corps du Christ, ce Corps qui s’incarna en Marie par l’œuvre de l’Esprit Saint, et qui naquit d’elle à Bethléem, pour notre salut. Ave, verum corpus, natum de Maria Virgine!

SERMON EXCEPTIONNEL : « Ô Annonciation miraculeuse » (Saint Augustin)

28 novembre, 2012

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SERMON EXCEPTIONNEL : « Ô Annonciation miraculeuse » (Saint Augustin)

• « Le Verbe éternel se faisant homme, et daignant habiter parmi les hommes, tel est le grand mystère que célèbre aujourd’hui l’Eglise universelle, et dont elle salue chaque année le retour par des transports de joie. Après l’avoir une première fois reçu pour sa propre rédemption, le monde fidèle en a consacré le souvenir de génération en génération, afin de perpétuer l’heureuse substitution de la vie nouvelle à la vie ancienne. Maintenant donc, lorsque le miracle depuis longtemps accompli nous est remis annuellement sous les yeux dans le texte des divines Ecritures, notre dévotion s’enflamme et s’exhale en chants de triomphe et de joie. Le saint Evangile que nous lisions nous rappelait que l’archange Gabriel a été envoyé du ciel par le Seigneur pour annoncer à Marie qu’elle serait la Mère du Sauveur. L’humble Vierge priait, silencieuse et cachée aux regards des mortels; l’ange lui parla en ces termes : « Je vous salue, Marie, » dit-il, « je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous » (Luc 1, 28). O annonciation miraculeuse ! ô salutation céleste, apportant la plénitude de la grâce et illuminant ce cœur virginal ! L’Ange était descendu porté sur ses ailes de feu et inondant de clartés divines la demeure et l’esprit de Marie. Député par le Juge suprême et chargé de préparer à son Maître une demeure digne de lui, l’ange, éblouissant d’une douce clarté, pénètre dans ce sanctuaire de la virginité, rigoureusement fermé aux regards de la terre : « Je vous salue, Marie, » dit-il, « je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous » ; Celui qui vous a créée vous a prédestinée; Celui que vous devez enfanter vous a remplie de ses dons. A l’aspect de l’ange, la Vierge se trouble et se demande quelle peut être cette bénédiction. Dans son silence humble et modeste, elle se rappelle le vœu qu’elle a formé, et, jusque-là, tout à fait étrangère au langage d’un homme, elle se trouble devant un tel salut, elle est saisie de stupeur devant un tel langage, et n’ose d’abord répondre au céleste envoyé. Plongée dans l’étonnement, elle se demandait à elle-même d’où pouvait lui venir une telle bénédiction. Longtemps elle roula ces pensées dans son esprit, oubliant presque la présence de l’ange que lui rappelaient à peine quelques regards fugitifs attirés par l’éclat de l’envoyé céleste. Elle hésitait donc et s’obstinait dans son silence; mais l’ambassadeur de la Sainte Trinité, le messager des secrets célestes, le glorieux archange Gabriel, la contemplant de nouveau, lui dit : « Ne craignez pas, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu; voici que vous concevrez et enfanterez un fils, et vous le nommerez Jésus. Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut, et le Seigneur-Dieu lui donnera le siège de David son père; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, a et son règne n’aura pas de fin » (Luc 1, 30-21). Alors Marie, pesant sérieusement ces paroles de l’ange et les rapprochant de son vœu de virginité perpétuelle, s’écria : « Comment ce que vous me dites pourra-t-il se réaliser, puisque je ne connais point d’homme ? ». Aurai-je un fils, moi qui ne connais point d’homme ? Porterai-je un fruit, moi qui repousse l’enfantement ? Comment pourrai-je engendrer ce que je n’ai point conçu ? De mon sein aride, comment pourrai-je allaiter un fils, puisque jamais l’amour humain n’est entré dans mon cœur et n’a pu me toucher. L’ange répliqua : Il n’en est point ainsi, Marie, il n’en est point ainsi; ne craignez rien ; que l’intégrité de votre vertu ne vous cause aucune alarme ; vous resterez vierge et vous vous réjouirez d’être mère; vous ne connaîtrez point le mariage, et un fils fera votre joie; vous n’aurez aucun contact avec un homme mortel, et vous deviendrez l’épouse du Très-Haut, puisque vous mettrez au monde le Fils de Dieu. Joseph, cet homme chaste et juste, qui est pour vous, non point un mari mais un protecteur, ne vous portera aucune atteinte ; mais « l’Esprit-Saint surviendra en vous », et, sans qu’il s’agisse ici d’un époux et d’affections charnelles, « la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre : voilà pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu ». • O séjour digne de Dieu ! Avant que l’ange ne lui eût fait connaître clairement le Fils qui lui était promis au nom du ciel, Marie ne laissa échapper de ses lèvres pudiques aucune parole d’assentiment. Mais dès qu’elle sut que sa virginité ne subirait aucune atteinte, dès qu’elle en reçut l’attestation solennelle, faisant de son cœur un sanctuaire digne de la Divinité, elle répondit : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ». Comme si elle eût dit : « Mon cœur est prêt, ô Dieu, mon cœur est prêt », puisque mon sein doit rester intact. « Qu’il me soit fait selon votre parole », ô glorieux archange Gabriel; qu’il vienne dans sa demeure, « Celui qui a placé sa tente dans le soleil » (Ps XVIII, 6). Puisque je dois demeurer vierge, « que le Soleil de justice se lève en moi » (Malachie IV, 2) sous ses rayons je conserverai ma blancheur, et la fleur de mon intégrité s’épanouira dans une chasteté perpétuelle. « Que le juste sorte dans toute sa splendeur » (Isaïe LVI, 1), et que le Sauveur brille « comme un flambeau » (Eccli XLVIII, 1). Le flambeau du soleil illumine l’univers; il pénètre ce qui semble vouloir lui faire obstacle, et il n’en jette pas moins ses flots de lumière. Qu’il apparaisse donc aux yeux des hommes « le plus beau des enfants des hommes » ; « qu’il s’avance comme un époux sort du lit nuptial » (Ps XLIV, 3); car maintenant je suis assurée de persévérer dans mon dessein. Quelle parole humaine pourrait raconter cette génération ? Quelle éloquence serait suffisante pour l’expliquer ? Les droits de la virginité et de la nature sont conservés intacts, et un fils se forme dans les entrailles d’une vierge. Lorsque les temps furent accomplis, le ciel et la terre purent contempler cet enfantement sacré auquel toute paternité humaine était restée complètement étrangère. Telle est cette ineffable union nuptiale du Verbe et de la chair, de Dieu et de l’homme. C’est ainsi qu’entre Dieu et l’homme a été formé « le Médiateur de Dieu et des hommes, l’homme Christ Jésus » (I Timothée II, 5). Ce lit nuptial divinement choisi, c’est le sein d’une Vierge. Car le Créateur du monde venant dans le monde, sans aucune coopération du monde, et pour racheter le monde de toutes les iniquités qui le souillaient, devait sortir du sein le plus pur et entourer sa naissance d’un miracle plus grand que le miracle même de la création. Car, comme le dit lui-même le Fils de Dieu et de l’homme, le Fils de l’homme est venu « non point pour juger le monde, mais pour le sauver » (Jean XII, 47).
• O vous, Mère du Saint des Saints, qui avez semé dans le sein de l’Eglise le parfum de la fleur maternelle et la blancheur du lis des vallées, en dehors de toutes les lois de la génération et de toute intervention purement humaine; dites-moi, je vous prie, ô Mère unique, de quelle manière, par quel moyen la Divinité a formé dans votre sein ce Fils dont Dieu seul est le Père. Au nom de ce Dieu qui vous a faite digne de lui donner naissance à votre tour, dites-moi, qu’avez-vous fait de bien ? Quelle grande récompense avez-vous obtenue ? Sur quelles puissances vous êtes-vous appuyée ? Quels protecteurs sont intervenus ? A quels suffrages avez-vous eu recours ? Quel sentiment ou quelle pensée vous a mérité de parvenir à tant de grandeur ? La vertu et la sagesse du Père « qui atteint d’une extrémité à l’autre avec force et qui dispose toutes choses avec suavité » (Sagesse VIII, 1), le Verbe demeurant tout entier partout, et venant dans votre sein sans y subir aucun changement, a regardé votre chasteté dont il s’est fait un pavillon, dans lequel il est entré sans y porter atteinte et d’où il est sorti en y mettant le sceau de la perfection. Dites-moi donc comment vous êtes parvenue à cet heureux état ? Et Marie de répondre : Vous me demandez quel présent m’a mérité de devenir la mère de mon Créateur ? J’ai offert ma virginité, et cette offrande n’était pas de moi, mais de l’Auteur de tout bien; car tout don « excellent et parfait nous vient du Père des lumières » (Jacques I, 17). Toute mon ambition, c’est mon humilité ; voilà pourquoi « mon âme grandit le Seigneur, et mon esprit a tressailli en Dieu mon Sauveur » (Luc I, 47); car il a regardé, non pas ma tunique garnie de noeuds d’or, non pas ma chevelure pompeusement ornée et jetant l’éclat de l’or, non pas les pierres précieuses, les perles et les diamants suspendus à mes oreilles , non pas la beauté de mon visage trompeusement fardé; mais « il a regardé l’humilité de sa servante ». • Le Verbe est venu plein de douceur à son humble servante, selon l’oracle du Prophète : « Gardez-vous de craindre, fille de Sion. Voici venir à vous votre Roi plein de douceur et de bonté, assis sur un léger nuage » (Isaïe LXII, 11). Quel est ce léger nuage ? C’est la Vierge Marie dont il s’est fait une Mère sans égale. Il est donc venu plein de douceur, reposant sur l’esprit maternel, humble, « calme et craignant ses paroles » (Isaïe LXVI, 1). Il est venu plein de douceur, remplissant les cieux, s’abaissant parmi les humbles pour arriver aux superbes, ne quittant pas les cieux et présentant ses propres humiliations pour guérir avec une mansuétude toute divine ceux qu’oppressent les gonflements de l’orgueil. O profonde humilité ! O grandeur infinie des trésors de la sagesse et de la science de Dieu; que les « jugements de Dieu sont incompréhensibles et ses voies impénétrables » (Romains XI, 33). Le pain des Anges est allaité par les mamelles d’une mère; la source d’eau vive jaillissant jusqu’à la vie éternelle demande à boire à la Samaritaine, figure de l’Eglise ; il ne refuse pas de manger avec les publicains et les pécheurs, lui que les Anges au ciel servent dans la crainte et la terreur. Le Roi des rois a rendu à la santé le fils de l’officier, sans employer aucun remède et par la seule efficacité de sa parole. Il guérit le serviteur du centurion et loue la foi de ce dernier, parce qu’il a cru que le Seigneur commande à la maladie et à la mort comme lui-même commandait à ses soldats. Quelque cruelles que fussent les souffrances de la paralysie, il en trouva la guérison infaillible dans la visite miséricordieuse de Jésus-Christ. Une femme affligée depuis de longues années d’une perte de sang qui faisait de ses membres une source de corruption, s’approche avec foi du Sauveur qui sent aussitôt une vertu s’échapper de lui et opérer une guérison parfaite. Mais comment rappeler tant de prodiges ? Le temps nous manque pour énumérer tous ces miracles inspirés à notre Dieu par sa puissance infinie et sa bonté sans limite. Abaissant sa grandeur devant notre petitesse et son humilité devant notre orgueil, il est descendu plein de piété, et, nouveau venu dans le monde, il a semé dans le monde des prodiges nouveaux. C’est lui que les évangélistes nous dépeignent sous différentes figures : l’homme, le lion, le boeuf et l’aigle. Homme, il est né d’une Vierge sans le concours de l’homme ; lion, il s’est précipité courageusement sur la mort et s’est élevé sur la croix par sa propre vertu ; boeuf, il a été volontairement immolé dans sa passion pour les péchés du peuple; et comme un aigle hardi, il a repris son corps, est sorti du tombeau, a fait de l’air le marchepied de sa gloire, « est monté au-dessus des chérubins, prenant son vol sur les ailes des vents », et maintenant il siège au ciel, et c’est à lui qu’appartient l’honneur et la gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».

JEAN-PAUL II: L´AVENT C´EST ESPÉRER CONCRÈTEMENT EN UN DIEU QUI NOUS AIME

30 novembre, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-1832?l=french

JEAN-PAUL II: L´AVENT C´EST ESPÉRER CONCRÈTEMENT EN UN DIEU QUI NOUS AIME

Allocution du pape avant la prière de l´Angélus

CITE DU VATICAN, dimanche 2 décembre 2001 (ZENIT.org) – Alors que l´Eglise entrait ce dimanche dans la période de préparation à Noël, le temps de l´Avent, le pape a rappelé que cette période liturgique « n´est pas l´attente vaine d´un dieu sans visage » mais « la confiance concrète » en un Dieu qui nous aime. Au cours de son allocution aux fidèles réunis place Saint Pierre, Jean-Paul II a invité les chrétiens a approfondir « le mystère du Christ, mystère toujours nouveau », avant de réciter la prière de l´Angélus.

« Le Christ est l´Alfa et l´Oméga, le commencement et la fin », a-t-il expliqué. Grâce à lui, l´histoire de l´humanité avance comme un pèlerinage vers l´accomplissement du Royaume qu´il a Lui-même inauguré par son incarnation et sa victoire sur le péché et la mort ».

« L´Avent est pour cela synonyme d´espérance: non pas attente vaine d´un dieu sans visage, mais confiance concrète et certaine dans le retour de Celui qui est déjà venu nous visiter, « l´Epoux » qui par son sang a scellé avec l´humanité une alliance éternelle », a-t-il poursuivi. « C´est une espérance qui incite à la vigilance, vertu caractéristique de ce temps liturgique. Vigilance dans la prière animée par une attente vécue dans l´amour; vigilance dans le dynamisme de la charité concrète, conscients du fait que le Royaume de Dieu se fait plus proche là où les hommes apprennent à vivre en frères ».

Le pape a ensuite repris les paroles du prophète Isaïe, de la liturgie de ce dimanche, qui résument toute l´attente de l´Avent: « Il arrivera dans l´avenir, dit le Seigneur, que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle, …/ De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. / On ne lèvera plus l´épée nation contre nation, on ne s´entraînera plus pour la guerre (Is 2, 1-5) », des paroles qui contiennent une « promesse de paix plus actuelle que jamais pour l´humanité », a-t-il précisé.

Jean-Paul II a conclu en rappelant que samedi prochain l´Eglise fête l´Immaculée Conception. « Qu´elle nous guide sur ce chemin. Qu´elle aide tout homme et toute nation à tourner les yeux vers la « montagne du Seigneur », image du triomphe définitif du Christ et de l´avent de son Royaume de paix », a-t-il déclaré.

Avent, un temps d’attente et d’espérance

26 novembre, 2011

du site:

http://www.ayaas.net/collaboration/avent08.htm

Avent, un temps d’attente et d’espérance

(Une contribution de Carine Tarla, icm)

La pécheresse pardonnée – Suivant
Cet exposé préparé en vue d’une récollection (noviciat cicm, Mbudi, Kinshasa, 6-7 décembre 2008), s’inscrit dans le cadre du temps liturgique qui nous prépare aux fêtes de fin d’année. Nous avons trouvé bon de centrer notre méditation sur le thème: Avent, un temps d’attente et d’espérance.
L’Avent, ce temps qui ouvre l’année liturgique telle que voulue par l’Eglise Catholique, nous donne une opportunité de préparation intérieure et extérieure pour vivre l’arrivée de Dieu dans notre humanité.

Compréhension
Le mot «avent» vient du latin «advenire», «adventus», ce qui veut dire advenir, advenu, arrivée etc. Ainsi étymologiquement parlant, «Avent» peut signifier: venue, arrivée, avènement, advenir, etc. Il convient ici de souligner plus l’idée que traduit le verbe «advenire». En effet, nous y recueillons le sens d’une venue brusque et quasi inattendue, presque accidentelle. Ce qui suscite le souci de se tenir sur ses gardes, être aux aguets pour ne pas être surpris.
En plus, le même verbe renvoie aussi à des locutions comme «Advienne que pourra». Or, dans pareille locution, il résulte une sorte d’attente conséquente parce qu’il s’agit au juste de ce qui ne nous surprend plus à cause de la situation d’alerte dans laquelle on se trouve. On est prêt à subir, voire assumer toutes les conséquences d’une résolution. Voilà donc de façon synthétique, des réalités de bases autour desquelles nous aurons tant soit peu à enrichir notre méditation sur l’Avent.

Période favorable
Ce temps de préparation est dans la pédagogie de l’Eglise une période favorable pour nous rappeler les dispositions à avoir pour accueillir celui qui vient maintenant et qui viendra à la fin des temps tel que promis. Cette attente nous prépare aussi à notre rencontre avec Dieu car nous devons être conscients que sur la terre, nous y sommes en pèlerins et tout s’achèvera le jour du Fils de l’homme. Pour ce faire, il s’agit de lever les yeux vers celui qui vient raviver l’espérance des hommes.
Loin d’être une réalité passive, cette attente ‘les yeux levés’ doit se faire dans le dévouement à se mettre résolument en action dans la vigne du Seigneur, afin qu’il nous trouve en tenue de service quand il viendra. Il s’agit donc de lever les yeux vers l’avenir en ayant une grande implication dans le présent, comme participation à l’œuvre de Dieu, qui n’est rien d’autre que l’édification de son Royaume.
Cette attente pleine d’espérance est également empreinte de joie parce qu’elle est l’avènement d’un monde nouveau par la naissance du Fils de Dieu et qui ouvre à son retour glorieux. Jean Baptiste nous le rappelle dans ses exhortations en reprenant le prophète Isaïe. Ce temps de l’avent est effectivement un temps d’attente joyeuse et d’espérance.