Archive pour janvier, 2014
PRÉSENTATION DU SEIGNEUR – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
31 janvier, 2014MESSE POUR LES RELIGIEUX ET LES RELIGIEUSES EN LA FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR
JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Basilique Vaticane
Jeudi 2 février 2006
Chers frères et soeurs!
La fête de la Présentation de Jésus au Temple, célébrée aujourd’hui, quarante jours après sa naissance, nous présente un moment particulier de la vie de la Sainte Famille: conformément à la loi de Moïse, le petit Jésus est amené par Marie et Joseph au temple de Jérusalem pour être offert au Seigneur (cf. Lc 2, 22). Syméon et Anne, inspirés par Dieu, reconnaissent dans cet Enfant le Messie tant attendu et ils prophétisent à son sujet. Nous sommes en présence d’un mystère, à la fois simple et solennel, dans lequel la sainte Eglise célèbre le Christ, le Consacré du Père, premier-né de la nouvelle humanité. La suggestive procession des cierges au début de notre célébration nous a fait revivre la majestueuse entrée, chantée dans le Psaume responsorial, de Celui qui est « le roi de gloire », « le vaillant des combats » (Ps 23, 7.8). Mais qui est le Dieu vaillant qui entre dans le temple? C’est un Enfant; c’est l’Enfant Jésus, dans les bras de sa mère, la Vierge Marie. La Sainte Famille accomplit ce que prescrivait la Loi: la purification de la mère, l’offrande du premier-né à Dieu et son rachat à travers un sacrifice. Dans la première Lecture, la Liturgie parle de l’oracle du prophète Malachie: « Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur » (Ml 3, 1). Ces paroles transmettent toute l’intensité du désir qui a animé l’attente du peuple juif au cours des siècles. Enfin, l’ »Ange de l’alliance » entre dans sa maison et se soumet à la Loi: il vient à Jérusalem pour entrer avec une attitude d’obéissance dans la maison de Dieu. La signification de ce geste acquiert une dimension plus grande dans le passage de l’Epître aux Hébreux, proclamé aujourd’hui comme seconde Lecture. Ici nous est présenté le Christ, le médiateur qui unit Dieu et l’homme en abolissant les distances, en éliminant toute division et en abattant tous les murs de séparation. Le Christ vient en tant que « grand prêtre miséricordieux et fidèle pour expier les péchés du peuple » (He 2, 17). Nous remarquons ainsi que la médiation avec Dieu ne se réalise plus dans la sainteté-séparation de l’ancien sacerdoce, mais dans la solidarité libératrice avec les hommes. Il commence, encore Enfant, à marcher sur le chemin de l’obéissance, qu’il parcourra jusqu’au bout. L’Epître aux Hébreux met bien cela en lumière quand il dit: « C’est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté… des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort… tout Fils qu’il était, apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel » (cf. He 5, 7-9). La première personne qui s’associe au Christ sur le chemin de l’obéissance, de la foi éprouvée et de la douleur partagée, est sa mère Marie. Le texte évangélique nous la montre dans l’acte d’offrir son Fils: une offrande inconditionnelle qui l’implique à titre personnel: Marie est la Mère de Celui qui est « gloire de son peuple Israël » et « lumière pour éclairer les nations », mais aussi « signe en butte à la contradiction » (cf. Lc 2, 32.34). Et elle-même, dans son âme immaculée, devra être transpercée par l’épée de la douleur, démontrant ainsi que son rôle dans l’histoire du salut ne se limite pas au mystère de l’Incarnation, mais se complète dans la participation pleine d’amour et de douleur à la mort et à la résurrection de son Fils. En amenant son Fils à Jérusalem, la Vierge Marie l’offre à Dieu en tant qu’Agneau véritable qui ôte les péchés du monde; elle le tend à Syméon et à Anne comme annonce de rédemption; elle le présente à tous comme lumière pour une marche assurée sur le chemin de la vérité et de l’amour.
Les paroles qui, au cours de cette rencontre, viennent aux lèvres du vieux Syméon – « mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 30) – trouve un écho dans l’âme de la prophétesse Anne. Ces personnes justes et pieuses, baignées par la lumière du Christ, peuvent contempler dans l’Enfant Jésus « la consolation d’Israël » (Lc 2, 25). Leur attente se transforme ainsi en lumière qui éclaire l’histoire. Syméon est porteur d’une antique espérance et l’Esprit du Seigneur parle à son coeur: c’est pourquoi il peut contempler celui que de nombreux prophètes et rois avaient désiré voir, le Christ, la lumière qui illumine les nations. Dans cet Enfant, il reconnaît le Sauveur, mais il pressent dans l’Esprit qu’autour de Lui se jouera le destin de l’humanité, et qu’il devra souffrir beaucoup à cause de ceux qui le rejetteront; il proclame son identité et sa mission de Messie avec les paroles qui forment l’un des hymnes de l’Eglise naissante, d’où se dégage toute la joie communautaire et eschatologique de l’attente salvifique réalisée. L’enthousiasme est si grand que vivre et mourir sont la même chose, et la « lumière » et la « gloire » deviennent une révélation universelle. Anne est une « prophétesse », une femme sage et pieuse qui interprète le sens profond des événements historiques et du message de Dieu qu’ils recèlent. C’est pourquoi elle peut « louer Dieu » et parler « de l’Enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » (Lc 2, 38). Le long veuvage consacré au culte dans le temple, la fidélité aux jeûnes hebdomadaires, la participation à l’attente de ceux qui aspiraient au salut d’Israël se concluent dans la rencontre avec l’Enfant Jésus. Chers frères et soeurs, en cette fête de la Présentation du Seigneur, l’Eglise célèbre la Journée de la Vie consacrée. Il s’agit d’une occasion opportune pour louer le Seigneur et lui rendre grâce pour le don inestimable que représente la vie consacrée, sous ses différentes formes; c’est dans le même temps un encouragement à promouvoir dans tout le peuple de Dieu la connaissance et l’estime envers les personnes qui sont totalement consacrées à Dieu. De même que, en effet, la vie de Jésus, dans son obéissance et son dévouement au Père, est la parabole vivante du « Dieu avec nous », ainsi, le dévouement concret des personnes consacrées à Dieu et aux frères devient un signe éloquent de la présence du Royaume de Dieu pour le monde d’aujourd’hui. Votre façon de vivre et d’oeuvrer est en mesure de manifester sans amoindrissements la pleine appartenance à l’unique Seigneur; votre manière de vous remettre complètement entre les mains du Christ et de l’Eglise constitue une annonce forte et claire de la présence de Dieu dans un langage compréhensible à nos contemporains. Tel est le premier service que la vie consacrée rend à l’Eglise et au monde. Au sein du Peuple de Dieu, les personnes consacrées sont comme des sentinelles qui aperçoivent et annoncent la vie nouvelle déjà présente dans notre histoire. Chers frères et soeurs qui avez embrassé la vocation d’une consécration particulière, je m’adresse à présent plus précisément à vous, pour vous saluer avec affection et vous remercier de tout coeur pour votre présence. J’adresse un salut particulier à Mgr Franc Rodé, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, et à ses collaborateurs, qui concélèbrent avec moi cette Messe. Que le Seigneur renouvelle chaque jour en vous et en chaque personne consacrée la réponse joyeuse à son amour gratuit et fidèle. Chers frères et soeurs, comme des cierges allumés, faites rayonner toujours et en tout lieu l’amour du Christ, lumière du monde. Que la Très Sainte Vierge Marie, la Femme consacrée, vous aide à vivre pleinement votre vocation et mission spéciales dans l’Eglise pour le salut du monde.
Amen!
LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR
31 janvier, 2014http://www.jeunes-cathos.fr/questions-de-foi/catecheses-et-reflexions/la-presentation-du-seigneur-2
LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR
Célébrée dès le IIIe siècle à Jérusalem, la fête de la Présentation du Seigneur est fixée au 2 février (quarante jours après le 25 décembre) par le calendrier Justinien vers l’an 430. Une catéchèse de Mgr Christian Kratz
Cette fête s’appela d’abord « la fête de la Rencontre », puis « la saint Syméon ». Plus tard, elle devint la fête de la Purification avant que le pape Paul VI en 1970 n’en fit une fête du Seigneur en invitant les fidèles à célébrer « la Présentation de Jésus au temple ». Au-delà des différents accents qui ont marqué cette fête dans l’histoire, il est utile de nous demander ce que l’Eglise souhaite nous dire à travers l’événement de la Présentation que nous rapporte l’évangéliste Luc. 1) Il y a d’abord le rappel qu’en Jésus, Dieu est entré « physiquement » dans l’aventure humaine. A Noël, l’incroyable s’est produit : le Créateur de l’univers, le Maître des temps et de l’histoire, s’est fait petit enfant, s’est compromis avec l’homme au point d’avoir pris chair, acceptant librement, par amour, de connaître les joies, les peines, les combats de toute existence. Lorsque Marie présente Jésus au temple, elle accomplit l’obligation qui incombe à toute famille juive de rendre grâce et d’offrir le fils premier-né à l’Auteur de la vie. Jésus est bien d’une famille, d’une époque, d’une religion; il s’est fait notre compagnon de route pour toujours … 2) Il y a ensuite l’affirmation, par la bouche du vieillard Syméon, que Jésus est « la lumière des nations ». Né dans un pays situé, membre d’un peuple concret, il n’en est pas moins celui qui doit combler l’espérance de tous les hommes et apporter au monde une Bonne nouvelle qui dépasse tout ce que l’être humain peut imaginer. A travers le destin singulier de Jésus de Nazareth, Dieu met en oeuvre son projet : chercher et sauver ceux qui étaient perdus, donner à tous ceux qui y consentent de devenir ses fils et ses filles , ouvrir chacune et chacun à la vérité d’un amour sans frontière et sans limite. 3) Il y a enfin l’annonce que la mission de Jésus passera par le rejet et la mort. Le mystère pascal est inséparable de celui de l’Incarnation. Si Dieu est venu chez nous, s’il a visité son peuple et scellé en Jésus les épousailles avec l’humanité, c’est pour nous libérer de nous-mêmes, de notre orgueil et de notre désespoir, de notre prétention à nous faire le centre de toute chose, et finalement de la fatalité du mal et de la mort. Dieu s’est invité chez nous pour nous inviter chez Lui ! Dieu a partagé notre vie pour nous faire partager la sienne ! En nous manifestant une proximité inouïe et en triomphant du tombeau, Jésus trace pour l’homme un chemin de lumière et d’espérance. Désormais nous savons et nous croyons que la vie n’est pas une cruelle absurdité, que l’amour n’est pas un rêve impossible, que la vie a vaincu la mort … Nous sommes formidablement aimés, désirés, attendus. Rien ni personne ne pourra jamais éteindre l’espérance qui s’est levée en Jésus; malgré tous les obstacles, toutes les difficultés, l’homme a un avenir : Dieu s’est manifesté pour que, du plus profond de sa liberté humaine, il choisisse de répondre à l’Amour et de désirer la Vie.
La fête de la Présentation de Jésus au temple appelle de notre part une triple attitude : 1) Une attitude d’émerveillement. Pour apprécier à sa juste valeur le don que Dieu nous fait en Jésus, il faut à nouveau nous laisser surprendre par l’incroyable et retrouver cette capacité d’émerveillement que nos richesses, le matérialisme ambiant et la frénésie de consommation ont tendance à émousser. Nous n’aurons jamais fini de comprendre à quel point nous sommes aimés et jusqu’où Dieu est allé pour nous libérer. Le pire réside peut-être dans l’habitude, nous « savons » depuis longtemps, cela ne nous touche plus beaucoup, nous ne consentons plus à laisser vivre notre coeur d’enfant, un coeur aimant, pauvre et disponible qui sait accueillir et se réjouir du cadeau de la vie et de la présence de Dieu donnant sens, profondeur et cohérence à l’existence humaine. 2) Une attitude d’offrande. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, nous l’avons reçu ! Nous n’en sommes pas propriétaires, mais gestionnaires ! Il nous faut le « rendre » à Dieu dans l’action de grâce et la louange, aux autres dans la solidarité et le partage. Le baptême chrétien nous a fait « prêtres », c’est-à-dire hommes et femmes désireux « d’offrir leur vie en sacrifice saint capable de plaire à Dieu. » Parce que Dieu nous a tout donné, il attend une réponse radicale de notre part, il n’attend pas « quelque chose », il nous attend, il nous veut tout entiers au service de l’amour et de la vie. 3) Une attitude d’espérance. Malgré toutes les incertitudes et toutes les épreuves qui affectent notre existence humaine, nous savons que notre vie a un sens, une signification et une direction. Nous venons de l’Amour, nous marchons vers un formidable rendez-vous d’amour et nous sommes sur terre pour apprendre à aimer. Cette espérance-là, nous en vivons et nous en témoignons en paroles et en actes car déjà nous voyons apparaître dans la grisaille des jours « les cieux nouveaux et la terre nouvelle » où l’Amour sera définitivement vainqueur.
LE SENS DU TEMPS CHEZ SAINT AUGUSTIN
31 janvier, 2014LE SENS DU TEMPS CHEZ SAINT AUGUSTIN
« Qu’est-ce que en effet que le temps ? Qui saurait en donner avec aisance et brièveté une explication ? … Si personne ne me pose la question, je le sais ; si quelqu’un pose la question et que je veuille expliquer, je ne sais plus. » Saint Augustin, Confessions, XI, 14, 17
Il est impossible d’honorer la réflexion d’Augustin sur le temps, telle qu’il l’a développée au livre XI des Confessions, en faisant l’impasse sur les questions spirituelles qui l’ont habité. Merleau-Ponty, philosophe contemporain, l’a bien compris. « La notion du temps, écrit-il, n’est pas un objet de notre savoir, mais une dimension de notre être[1]. » Quand on traite du temps chez Augustin, il faut donc élargir la question au sens même de l’existence temporelle. D’où les deux remarques préalables qui voudraient cadrer notre réflexion. D’abord, il y a une question de perspective. Deux lignes de fond sous-tendent le livre XI des Confessions : l’une oriente la réflexion sur la condition humaine et notamment sur sa dépendance vis-à-vis de Dieu (XI, 3, 5 à 13, 16), l’autre, toujours sous le prisme de la condition de l’homme, met en évidence sa temporalité (XI, 14, 17 à 28, 38) et pointe vers le Christ comme unique Médiateur capable de rendre à l’existence humaine « consistance et solidité » (XI, 30, 40)[2] . Ensuite, il y a une question de méthode. Le livre XI ne peut pas être séparé de celui qui le précède où Augustin développe le thème de la mémoire, ni même de l’ensemble de sa pensée sur la condition temporelle de l’existence humaine. La recherche d’Augustin, tout au long des Confessions, oriente vers ce qui ne change pas car, en l’homme, existe une soif de ce qui ne passe pas et que seul Dieu, l’éternel, peut combler. C’est ce souvenir, ce goût d’éternité, cette réminiscence enfouie dans la mémoire, que dévoile le livre X des Confessions. Il faudra donc montrer comment ces deux livres, XI et X, se répondent, puisque l’un et l’autre parlent de la mémoire. En premier lieu, nous allons donc aborder la problématique du temps. Quel est l’être du temps ? Comment le mesurer ? Telles sont les deux questions qu’Augustin aborde au livre XI. Nous verrons ensuite comment il conçoit le rapport entre le temps des créatures et l’éternité de Dieu, un rapport qui se traduit dans l’existence de l’homme sous la forme du désir d’être heureux. Enfin, nous focaliserons notre attention sur ce Dieu qui prend visage d’homme, en Jésus-Christ, le Verbe incarné, l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes, qui s’est fait temporel pour que l’homme devienne éternel. I. Qu’est-ce que le temps ? Que savons-nous du temps ? Comment le mesurer ? Augustin s’engage dans une réflexion qui peut paraître labyrinthique, mais dont le but est d’éclairer la condition de la créature temporelle et son rapport à Dieu. Avant d’en venir à sa propre conception du temps, il passe en revue les positions de ses prédécesseurs, notamment celle d’Aristote, qui essaie de comprendre le temps à partir du mouvement. Deux questions vont guider sa réflexion : la première tend à élucider l’être du temps, et la seconde à déterminer la mesure qui permet de l’appréhender. 1. L’être du temps. En abordant le temps par le biais de « l’être du temps », Augustin n’est pas guidé par une question abstraite. Sa réflexion est centrée sur la créature, affectée par un déficit d’être. A la différence de Dieu, qui est permanent, l’homme est éphémère. Le fil de son argumentation est donc la comparaison entre la créature et Dieu : « Tes années ni ne vont ni ne viennent ; les nôtres vont et viennent… » (XI, 13, 16). D’un côté, il y a un « aujourd’hui permanent », de l’autre un écoulement perpétuel. Quel rapport entre ces deux manières d’être ? Augustin va justement montrer que l’abîme qui les sépare, insurmontable pour l’homme, dont l’existence s’écoule dans le temps, ne l’est pas pour Dieu. Mais procédons par étapes. Cherchant d’abord à cerner la nature du temps, Augustin part de la position d’Aristote qui réduit le temps au mouvement, mesuré selon l’avant et l’après. Passé, présent et futur s’étirent pour ainsi dire le long d’un trait continu sur lequel on aurait d’un côté le passé (ce qui a été) et de l’autre l’avenir (ce qui n’est pas encore), les deux étant séparés par le présent. Tous les moments du temps, à mesure qu’ils passent, se disposeraient sur cette ligne. Cette conception confond le temps avec l’espace. Or, tel n’est pas l’être du temps, qui est pur passage, ce qui fait dire à Augustin : l’être du temps « c’est de tendre au non-être » . « Ces deux temps-là donc, le passé et le futur, comment “sont”-ils, puisque s’il s’agit du passé il n’est plus, s’il s’agit du futur il n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent, et ne s’en allait pas dans le passé, il ne serait plus le temps mais l’éternité… Nous ne pouvons dire en toute vérité que le temps est, sinon parce qu’il tend à ne pas être. » (XI, 14, 17) La réflexion d’Augustin aboutit à un premier résultat. Le temps n’a pas d’être réel. On ne le mesure qu’en percevant le moment où il s’écoule. Et cette perception, contrairement à l’idée première qui serait de le situer dans l’espace, s’opère au niveau du sujet humain. On s’aperçoit du coup de l’erreur à parler de trois temps. Pour le sujet humain, tous les temps sont au présent : il y a le présent du passé (praesens de praeterito), le présent du présent (praesens de praesentibus) et le présent de l’avenir (praesens de futuris). C’est l’esprit qui introduit la dimension du passé, du présent et de l’avenir. Le temps n’a donc pas d’être en lui-même, mais il n’existe que dans l’esprit (XI, 20, 26). 2. La mesure du temps. Nous venons de dire qu’il fallait dissocier le temps du mouvement lui-même car il s’agit de ne pas confondre le temps et ce qui en est le signe. La mesure du temps d’un mouvement est liée à la perception de l’espace et suppose la saisie du lieu où ce mouvement commence et du lieu où il finit. Mais alors, ce n’est pas le temps qui est mesuré par le mouvement ; c’est au contraire, le mouvement qui est mesuré par le temps, puisque l’avant et l’après relèvent de la perception, donc de la conscience et de l’activité qu’elle déploie. L’esprit est sans cesse tendu, à la fois vers le passé, vers le présent et vers l’avenir (XI, 28, 37). La solution, on le devine, ne réside nulle part ailleurs qu’au niveau de l’esprit humain. Ce qui dure, c’est l’attention par laquelle l’esprit réalise la synthèse vécue de la memoria, du contuitus et de l’expectatio (XI, 20, 26, et XI, 28, 37). C’est cette « extension » qui donne à comprendre la mesure du temps. On peut figurer les éléments de sa réflexion dans le schéma suivant, qui sera explicité plus loin : Dieu Pour Augustin la question de l’être du temps se résume ainsi. Tout d’abord, en opposition à l’éternité divine, le temps apparaît comme le mode d’être propre à la créature : il est le signe de sa contingence. Ensuite, l’être propre du temps se décline sur le mode de la négativité : il est une tendance au non-être. Mais Augustin vient de le souligner : cette négativité est dominée par l’esprit grâce à la memoria, le contuitus et l’expectatio . Mémoire, attention, attente : ce sont là trois directions de l’esprit — des intentionnalités, disent les philosophes contemporains — qui lui permettent de différencier les événements en situant les uns dans le passé, d’autres dans le présent, d’autres encore dans l’avenir. L’esprit se saisit donc comme capable de dépasser le temps dans l’acte même de le percevoir. Dès lors, nous avons la réponse à la question : comment mesurer le temps ? C’est l’esprit qui mesure, parce qu’il contient en lui-même la mesure, bien qu’il soit lui-même soumis à la durée et au changement. Ce qui importe à Augustin dans cette réflexion sur le temps, ce n’est pas la solution spéculative concernant son être et sa mesure, mais l’expérience spirituelle qui s’y joue. L’existence est à la fois non-être et être, devenir perpétuel et capacité de rétention du temps. Elle est traversée par deux mouvements opposés, l’un d’intention (intentio), qui l’oriente vers Dieu, l’autre de distension (distensio), ou de détente, qui la tire vers les choses qui s’écoulent dans le temps (XI, 29, 39). La détente est son mouvement naturel. En cédant à ce mouvement, la vie se dilue, elle s’éparpille dans le sensible avec une étrange avidité, cherchant l’éternité là où elle n’est pas. A ces états de dissipation, Augustin oppose la concentration où l’âme se fixe sur Dieu. Il faut citer l’intégralité de ce texte où tout est dit : « Voici que ma vie est une “distension”, et que ta droite m’a recueilli dans mon Seigneur, le Fils de l’homme, Médiateur entre toi, qui es un, et nous qui vivons multiples dans le multiple à travers le multiple, afin que par Lui je saisisse le prix, lui en qui j’ai été saisi, et que, abandonnant les jours du vieil homme, je me rassemble en suivant l’Un. Ainsi, oubliant le passé, tourné non pas vers les choses futures et transitoires mais vers celles qui sont en avant et vers lesquelles je suis non pas distendu mais tendu, je poursuis, dans un effort non pas de distension, mais d’intention, mon chemin vers la palme à laquelle je suis appelé là-haut pour y entendre la voix de la louange et contempler tes délices, qui ne viennent ni ne passent. Mais maintenant mes années se passent dans les gémissements, et toi, tu es ma consolation, Seigneur ; tu es mon Père éternel ; moi au contraire, je me suis éparpillé dans les temps dont j’ignore l’ordonnance et les variations tumultueuses mettent en lambeaux mes pensées, les entrailles intimes de mon âme, jusqu’au jour où je m’écoulerai en toi, purifié, liquéfié au feu de ton amour. » (XI, 29, 39)
II. Le temps des créatures et l’éternité de Dieu Dans ses notes critiques sur le temps chez Augustin, Goulven Madec écrit : « Si Augustin s’est attardé sur la complexité de l’énigme du temps et de sa mesure, c’est pour se mettre en état de comprendre que la transcendance de Dieu par rapport à la création est très différente de la maîtrise, toute relative, que l’esprit créé s’assure sur le temps qui passe, par sa triple intentionnalité : le souvenir du passé, l’observation du présent, l’attente de l’avenir[3]. » C’est cette réflexion qui va nous guider. Il nous faut regarder d’abord au schéma anthropologique d’Augustin qui distingue trois niveaux de réalités : le monde, où le temps est pur écoulement, l’âme qui en opère une unification intérieure, et Dieu, dont Augustin dit : « Ton aujourd’hui, c’est l’éternité » (XI, 13, 16). Il s’agit pour Augustin, à partir de cette structure fondamentale, d’explorer l’itinéraire de l’âme vers Dieu, autrement dit du non-être temporel à l’Etre éternel. 1. Les choses crient leur non-être. Rappelons l’expérience d’Augustin. Il a découvert, au terme d’une première expérience de retour à soi, qu’il était situé dans la « région de la dissemblance » (VII, 10, 16). Le chemin qu’il a parcouru commence par une prise de conscience : sa vie dans le monde est marquée par une triple déficience : l’échec, l’erreur, la faute. Mais en même temps qu’il éprouve ces manques, il ressent plus vivement le désir vers l’unité de l’être, la vérité, le bien. Le chemin de conversion qui va d’un état à l’autre s’opère par étapes. Ces étapes, il les décrit au livre X des Confessions. Il commence par le monde, dont il obtient toujours la même réponse : « Nous ne sommes pas ton Dieu. » (X, 6, 9). S’attacher aux choses du monde ne peut qu’engendrer la déception, car elles sont pur écoulement vers le néant. « Elles naissent et elles meurent, et en naissant, elles commencent pour ainsi dire d’être, et elles croissent pour se parfaire, et parfaites, elles vieilissent et périssent. Lors donc qu’elles naissent et tendent à être, plus vite elles croissent pour être, plus elles se hâtent pour n’être pas. Telle est leur limite… Que ton âme te loue de ces choses, mais qu’elle ne se fixe pas en elles par la glu de l’amour, à travers les sens corporels ! Car elles vont où elles allaient pour ne pas être, et elles la déchirent de désirs pestilentiels, puisqu’elle veut être (ipsa vult esse), et qu’elle aime se reposer dans ces choses qu’elle aime. Or, en elles, il n’y a pas où se reposer, parce qu’elles ne s’arrêtent pas : elles fuient, et qui peut les suivre avec les sens de la chair ? Ou qui peut les saisir, même quand elles sont sous la main ? » (IV, 10, 15) Ainsi, les choses du monde sont éphémères, temporelles et changeantes (XII, 11, 11). Elles n’ont qu’un temps, et elles s’acheminent vers le néant. Ce n’est donc pas en elles qu’il convient de se fixer. C’est pourquoi, Augustin invite à les délaisser pour revenir à soi : « L’âme se rappelle de l’extérieur vers l’intérieur, de l’inférieur au supérieur. » (In Ps 145, 5). Qui dit conversion dit retour à soi, mais non pas pour se fixer en soi : le mouvement d’intériorisation est le passage obligé vers ce qui est au sommet de l’âme, Dieu. « En suivant le sens de la chair, c’est toi que je cherchais ! Mais toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même et plus élevé que les cimes de moi-même. » (III, 6, 11). Le passage du “dehors” (foris) au “dedans” (intus)[4] passe par l’âme, mais celle-ci n’a pas en elle-même son centre de gravité. Située entre le monde et Dieu, elle vit une tension qui peut devenir « distensio », détente, éparpillement dans les biens inférieurs, ou au contraire « intentio », concentration sur les biens supérieurs. 2. « Le meilleur est l’élément intérieur » Qu’en est-il de l’âme ? Augustin partage sur l’homme la conception dualiste des platoniciens, en distinguant l’âme et le corps. L’homme, ce n’est ni le corps ni l’âme seuls, mais le composé des deux : « C’est l’un et l’autre réunis qui méritent le nom d’homme »[5]. Si l’âme n’est pas l’homme tout entier, elle en est pourtant sa partie la meilleure : « Alors, je me suis tourné vers moi, et j’ai dit à moi-même : “Et toi, qui es-tu ?” J’ai répondu : “Je suis homme”. Et voici un corps et une âme qui sont en moi, à ma disposition, l’un à l’extérieur et l’autre à l’intérieur… Mais le meilleur est l’élément intérieur… » (X, 6, 9). Augustin accorde très nettement la primauté à l’âme, qui est en l’homme à l’image de Dieu : « C’est que Dieu l’a fait à son image en lui donnant une âme spirituelle et une intelligence qui le placent au-dessus des bêtes[6]. » Comment connaître l’âme ? Méditant sur la puissance de l’esprit, la partie la plus haute de l’âme, qu’il identifie avec la mémoire, Augustin est pris d’effroi. « Grande est la puissance de la mémoire ! C’est je ne sais quel mystère effroyable, mon Dieu, que sa profonde et infinie multiplicité ! Et cela, c’est l’esprit, et cela c’est moi-même ! Que suis-je donc, ô mon Dieu ? Quelle nature suis-je ? Une vie variée, multiforme, et d’une immensité puissante !… Aucune limite nulle part ! » (X, 17, 26). Pourtant, l’âme elle-même, prise dans le flux temporel, est soumise au changement[7] : elle se heurte à ses propres limites, dont l’oubli est le signe le plus évident. Mais ce qui la caractérise, c’est le pouvoir qu’elle a de se tourner soit vers le monde, soit vers Dieu. Dans son traité De la quantité de l’âme, distinguant les différents degrés de réalités : le « corps terreux et mortel »[8], le pouvoir de « l’âme dans les sens », sa capacité à se souvenir, à imaginer et à raisonner, Augustin découvrait déjà qu’elle a aussi le pouvoir de s’abstraire de tout ce qui l’attache au monde, et de s’élever jusqu’à Dieu. C’est ce pouvoir qu’il évoque dans les Confessions : « Que dois-je donc faire, ô toi, ma vraie vie, ô mon Dieu ? Je dépasserai même cette puissance en moi qui s’appelle la mémoire ; je la dépasserai pour tendre jusqu’à toi, douce lumière ! Que me dis-tu ? Me voici montant à travers mon esprit jusqu’à toi qui demeures au-dessus de moi ; ainsi je dépasserai même cette puissance en moi qui s’appelle la mémoire, avec la volonté de t’atteindre par où on peut t’atteindre, et de m’attacher à toi par où on peut s’attacher à toi… Comment dès lors te trouverai-je, si je n’ai pas mémoire de toi ? » (X, 17, 26). 3. La mémoire de Dieu. Au livre X des Confessions, Augustin touche du doigt un point central en abordant la question du lien entre la mémoire et la présence de Dieu. Sa ligne directrice sera l’aspiration des hommes à la vie heureuse, celle-ci étant présente à l’âme sous la figure de la joie éprouvée (X, 21, 30), mais faut-il encore ne pas se tromper dans sa recherche (X, 21, 31). La vraie vie heureuse, c’est celle dont la joie a Dieu pour objet (X, 22, 32) et cet objet authentifie la joie elle-même et lui confère valeur de vérité (X, 23, 33). Là où il a trouvé la vérité, Augustin a donc aussi trouvé Dieu, puisque Dieu est la vérité même ; et après l’avoir trouvée, il ne l’a plus oubliée (X, 24, 35). La présence de Dieu a laissé sa trace dans la mémoire, et en explorant celle-ci, on ne peut pas ne pas la retrouver. Il faut distinguer ici deux formes de mémoire. Il y a la mémoire qui retient ce qu’elle a vu à l’extérieur et la mémoire intérieure, qui est sous l’emprise des notions telles que le vrai, le bien, le beau. Ces notions, et d’autres sont régulatrices de ses jugements, et procurent à l’esprit une certaine précompréhension de Dieu. La première forme de mémoire est au cœur du livre XI, où elle apparaît comme notre capacité à appréhender le passé, donc ce qui est de l’ordre du sensible, tandis que la seconde forme renvoie à une réalité permanente, donc qui est constitutive du monde intelligible. Tel est le goût inextinguible du bonheur. Comment ce goût a-t-il pénétré dans notre mémoire ? « Est-ce à la manière dont se souvient de Carthage celui qui l’a vue ? Non, répond Augustin : la vie heureuse ne se voit pas avec les yeux, parce qu’elle n’est pas un corps… » (X, 21, 30). C’est de cette manière que Dieu est présent dans la mémoire. Il est inutile cependant de chercher où Dieu se loge dans la mémoire, car sa présence n’est pas d’ordre spatial. Elle se fait selon un mode spirituel, qui échappe à toute localisation (X, 25, 36). Dieu est saisi comme tel au moment où l’esprit prend conscience de sa transcendance. La façon dont Augustin exprime le mode de présence de Dieu à l’esprit se ressent de l’influence platonicienne, mais il y apporte sa note originale, spécifiquement chrétienne. A la différence des platoniciens qui, dans l’ascension vers Dieu, font appel au seul processus d’intériorisation et de réminiscence, Augustin fait intervenir autre chose : la grâce. L’homme porte en effet sur lui « sa mortalité » , et le « témoignage de son péché » (I, 1, 1), si bien qu’il ne peut espérer surmonter l’abîme qui le sépare de Dieu que si Dieu lui en donne le pouvoir. « Je l’ai pu, parce que tu t’es fait mon soutien » (VII, 10, 16)[9].
III. L’Eternel dans le temps C’est à ce stade qu’il faut souligner un autre aspect : le rôle du Médiateur, sans lequel il est impossible à l’homme d’achever sa vocation dont il pressent pourtant qu’elle est dans la vie partagée avec Dieu : « Tu nous as faits orientés vers toi… » (I, 1, 1). Mais, nous venons de le voir, le retour vers Dieu n’est pas au pouvoir de l’homme : il dépend entièrement de la grâce. Elle est un don, non un dû. Il faudrait évoquer ici toute sa théologie de la grâce. On peut la résumer dans sa fameuse prière : « Donne ce que tu commandes, et commande ce que tu veux » (X, 29, 40). Dans un commentaire de Psaumes, Augustin reprend le thème de la nécessité du Médiateur, mais en le mettant en relation avec le thème de l’égarement : « De peur qu’on ne pensât à un voyage corporel, le Prophète dit que son âme a été longtemps errante (Ps 119, 8). Le corps voyage en changeant de lieux ; l’âme voyage en changeant de sentiments (corpus peregrinatur locis, cor peregrinatur affectibus). Si vous aimez la terre, vous voyagez loin de Dieu ; si vous aimez Dieu, vous montez vers Dieu. Exerçons-nous à pratiquer l’amour de Dieu et du prochain, afin de revenir à la charité. Si nous tombons sur la terre, nous y sèchons et nous y pourrissons. Mais le Christ est descendu avec celui qui était tombé, pour le faire remonter… » (En in Ps 119, 8). 1. A la recherche de la voie Grâce aux philosophes, Augustin connaît le but du pèlerinage terrestre, mais il ignore le chemin. Ce but est inscrit dans son cœur sous la figure du bonheur. «Voyant où il faut aller, les philosophes ne voient pas par où est la Voie qui mène à la patrie bienheureuse, non seulement pour la contempler, mais pour l’habiter. » (VII, 20, 26). Leurs efforts ont échoué, un échec dont il a fait lui-même l’expérience. « Moi, loin de toi, je suis allé à la dérive…, je me suis fait pour moi région d’indigence » (II, 10, 18). « Où étais-tu donc alors pour moi ? Bien loin ! Et bien loin, j’errais en terre étrangère (longe peregrinabar abs te), séparé de toi… » (III, 6, 11). Augustin a tenté de sortir de cette impasse en se mettant à l’école des philosophes, mais il a compris que, s’il y avait de « l’Etre à voir », il n’était « pas encore être à le voir », parce qu’il « était dans la region de la dissemblance » (VII, 10, 16). Le prêtre Simplicianus oriente alors ses lectures vers le prologue de Jean et les Lettres de Paul où il découvre ce qui lui manque : la foi au Médiateur. Alors que les philosophes prétendent à une vision immédiate de Dieu, grâce à l’élan mystique, Augustin découvre que le seul accès est indirect, médiatisé par le Christ, l’unique voie. Il faudrait ici relire le livre VII des Confessions et notamment les paragraphes 9, 13, où Augustin souligne l’abîme qui existe entre les promesses des philosophes et la vérité chrétienne. Le point de divergence se situe autour du même thème : le Verbe venu dans la chair, que les philosophes refusent. Augustin rapproche ici le prologue de Jean (le Verbe venu dans la chair) et l’hymne aux Philippiens sur la condition de serviteur (Ph 2, 6-11). Ces textes lui font découvrir l’initiative inouïe de Dieu envers l’homme en la personne de celui qui est devenu le Médiateur. Le voyage vers la patrie, qui était auparavant impossible, devient désormais une possibilité, grâce au Médiateur. « Que, en effet, avant tous les temps et au-dessus de tous les temps, existe de façon permanente et immuable ton Fils unique co-éternel à toi, et que les âmes reçoivent de sa plénitude pour être heureuses, et que, en participant à la sagesse permanente en soi, elles se renouvellent pour être sages, cela s’y trouve (chez les philosophes). Mais que, au temps marqué, il est mort pour les impies, et que tu n’as épargné ton Fils unique mais pour nous tous tu l’as livré, non, cela ne s’y trouve pas… » (VII, 9, 14). 2. « C’est à lui que nous allons, par lui que nous allons ! » A l’axe vertical où l’âme a sa fine pointe en Dieu fait désormais pendant, chez Augustin, l’axe horizontal sur lequel s’inscrit l’histoire du salut, grâce à l’entrée de Dieu dans le temps, pour devenir le Médiateur entre l’homme et Dieu. Englué dans le monde, l’homme était incapable d’aller à Dieu vers lequel tend pourtant son âme. Au terme du livre VII, Augustin avait fait ce constat : « Je cherchais la voie, pour acquérir la vigueur qui me rendrait capable de jouir de toi ; et je ne trouvais pas, tant que je n’avais pas embrassé le Médiateur entre Dieu et les hommes, l’Homme Jésus-Christ… » (VII, 18, 24). Augustin revient avec insistance sur cette nécessité du Médiateur (X, 42, 67, et XI, 29, 39) pour constater que la vie est une « distension » tant qu’elle n’a pas été recueillie par « le Médiateur entre toi, qui es un, et nous qui vivons multiples dans le multiple à travers le multiple… » (XI, 29, 39). Sa pensée peut se ramener à la formule synthétique suivante : « Le Christ Dieu est la patrie vers laquelle nous allons ; le Christ homme la voie par laquelle nous allons. C’est à lui que nous allons, par lui que nous allons. » : Deus Christus patria est quo imus, homo Christus via est qua imus )[10]. C’est sa nature spécifique, humaine et divine, qui lui permet justement de remplir cette fonction de liaison entre l’homme et Dieu. « En tout semblable aux hommes, il eût été trop loin de Dieu ; en tout que semblable à Dieu, il eût été trop loin des hommes, et ainsi, il n’eût pas été médiateur… » (X, 42, 67). Sa venue dans notre condition temporelle autorise dès lors tous les espoirs : « Nous aurions pu croire que ton Verbe était bien loin de s’unir à l’homme, et désespérer de nous s’il ne s’était fait chair et n’eût habité parmi nous » (X, 43, 69). Ce thème est récurrent dans la pensée d’Augustin. Qu’il suffise de citer ce passage du De Trinitate : « Ainsi donc, incapables comme nous l’étions d’étreindre l’éternel, sous le poids des souillures des péchés, contractées avec l’amour des choses temporelles et presque naturellement enracinées avec la propagation de la nature mortelle, il nous fallait une purification. Mais nous ne pourrions être purifiés pour nous adapter à l’éternel, qu’au moyen du temporel dans lequel nous étions déjà fixés. Evidemment, il y a loin de la santé à la maladie ; pourtant, entre les deux, le remède ne rend la santé qu’à la condition de convenir à la maladie. Inutile, le temporel frustre les malades ; utile, le temporel les aide à guérir et, guéris, les fait passer à l’éternel. Eh bien, l’âme raisonnable qui, une fois purifiée, est tenue à la contemplation à l’égard de l’éternel, est, pour se purifier, tenue à la foi à l’égard du temporel… » (De Trinitate IV, 18, 24).
Conclusion Le Christ s’est fait temporel, afin que tu deviennes éternel. Chez Augustin, le temps revêt une double valeur : une valeur existentiale (au sens heideggerien du mot), ce qui veut dire qu’il est une structure de l’esprit humain : c’est ce que nous avons montré en réfléchissant avec Augustin sur l’être et la mesure du temps. Mais le temps a aussi une valeur eschatologique car déjà la vie présente, quand elle est vécue en « tension » vers Dieu, peut surmonter le temps et anticiper l’éternel, non pas en s’appuyant sur le seul effort de l’esprit, mais en accueillant dans la foi le Médiateur. Là est l’essentiel de ce qu’Augustin voulait nous dire sur le temps. L’avènement du Christ a donc modifié la compréhension que nous pouvions avoir du temps. Verbe éternel, le Christ est aussi Verbe fait chair, assumant la condition temporelle jusqu’à la mort et faisant du temps le chemin vers la vie éternelle. « Il est où tu vas, il est par où tu vas : le chemin n’est pas différent du but, tu ne viens pas au Christ par autre chose que lui ; c’est par le Christ que tu viens au Christ… C’est par le Christ homme que tu viens au Christ Dieu, par le Verbe qui s’est fait chair au Verbe qui était au commencement Dieu auprès de Dieu[11]. » Si l’Incarnation redouble le mystère de Dieu, elle donne ainsi consistance à l’existence humaine, appelée à une vie partagée avec Dieu. Telle est l’espérance introduite par le Christ dans le temps des hommes. Tel est « l’admirable échange » auquel tout être humain est convié : « Le fleuve des choses temporelles nous entraîne ; mais, comme un arbre au bord du fleuve, est né Notre Seigneur Jésus-Christ… Il a voulu en quelque sorte se planter au bord du fleuve des choses temporelles. Tu es emporté par le courant ? tiens-toi à l’arbre. L’amour du monde te roule dans son tourbillon ? Tiens-toi au Christ. Pour toi il s’est fait temporel, afin que tu deviennes éternel ; car, si lui aussi s’est fait temporel, c’est en demeurant éternel. Il a emprunté quelque chose au temps, il ne s’est pas éloigné de l’éternité. Toi par contre tu es né temporel et par le péché tu es devenu temporel : toi tu es devenu temporel par le péché, lui est devenu temporel par miséricorde pour te délivrer du péché[12] … » Marie-Paulette ALAUX Oblate de l’Assomption Etudiante en théologie Institut catholique de Paris
SAINT JEAN BOSCO
30 janvier, 201431 JANVIER – SAINT JEAN BOSCO
30 janvier, 2014http://missel.free.fr/Sanctoral/01/31.php
31 JANVIER – SAINT JEAN BOSCO
Sommaire :
De l’éducation des enfants
Manière facile d’apprendre l’Histoire Sainte
Brochure sur le centenaire de saint Pierre
Lettre à ses confrères
De l’éducation des enfants
Je consacrerai ma vie aux enfants. Je les aimerai et m’en ferai aimer. Quand ils tournent mal, c’est que personne ne s’est occupé d’eux. Je me dépenserai sans mesure pour eux.
Si vous voulez vraiment faire du bien à l’âme de vos enfants et les plier au devoir, il faut vous rappeler, sans cesse, que vous tenez la place de leurs parents. Si vous vous regardez comme les pères de cette jeunesse, vous en prendrez le cœur… Un cœur, c’est une citadelle inexpugnable, dit saint Grégoire ; seules l’affection et la douceur la peuvent forcer : fermeté à vouloir le bien et empêcher le mal, mais douceur et prudence pour atteindre cette double fin.
Les maîtres qui ne pardonnent rien aux enfants sont ceux qui se pardonnent tout à eux-mêmes. Pour apprendre à commander, commençons par apprendre à obéir, et cherchons à nous faire aimer avant de nous faire craindre.
Avant toute chose, voici ce qui importe : attendez pour punir d’être maître de vous-même.
Second principe aussi important que le premier : ne punissez jamais un enfant à l’instant de sa faute.
Oublier et faire oublier l’heure de la faute est l’art suprême du bon éducateur. Où lisons-nous que Notre Seigneur ait rappelé ses écarts à Marie-Madeleine ? Et avec quelle paternelle délicatesse le Sauveur fit confesser et expier sa faute à Pierre ! Après son pardon, l’enfant veut se persuader que son maître nourrit l’espoir de son retournement : rien ne l’aide autant à reprendre la route du devoir.
Rappelons-nous toujours que la force punit la faute, mais ne guérit pas le coupable. La culture d’une plante ne doit jamais être violente, et l’on n’éduque pas la volonté en l’écrasant sous un joug excessif.
Rappelez-vous que l’éducation est une affaire de cœur : Dieu seul est le maître de cette place forte ; s’il ne nous enseigne l’art de la forcer, s’il ne nous en livre les clefs, nous perdons notre temps.
Saint Jean Bosco>
Manière facile d’apprendre l’Histoire Sainte (1850)
Les adultes qui vivent et meurent séparés de l’Eglise catholique ne peuvent pas se sauver, parce que celui qui n’est pas avec l’Eglise catholique n’est pas avec Jésus-Christ ; et qui n’est pas avec lui est contre lui, dit l’Evangile
Saint Jean Bosco
Brochure sur le centenaire de saint Pierre (1867)
Heureux les peuples qui sont unis à Pierre dans la personne des papes ses successeurs. Ils marchent sur la route du salut. tandis que tous ceux qui se trouvent hors de cette route et n’appartiennent pas à l’union de Pierre n’ont aucun espoir de salut. Car Jésus-Christ nous assure que la sainteté et le salut ne se peuvent trouver que dans l’union avec Pierre, sur qui repose le fondement inamovible de son Eglise.
Saint Jean Bosco
Lettre à ses confrères
Avant tout, si nous voulons nous montrer les amis du vrai bien de nos élèves et les amener à faire leur devoir, nous ne devons jamais oublier que nous représentons les parents de cette chère jeunesse qui fut toujours le tendre sujet de mes occupations, de mes études, de mon ministère sacerdotal, et de notre congrégation salésienne.
Que de fois, mes chers fils, dans ma longue carrière, j’ai dû me persuader de cette grande vérité ! Il est toujours plus facile de s’irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader. Je dirai même qu’il est plus facile, pour notre impatience et pour notre orgueil, de châtier les récalcitrants que de les corriger, en les supportant avec fermeté et douceur.
Je vous recommande la charité que saint Paul employait envers les nouveaux convertis à la religion du Seigneur, et qui le faisait souvent pleurer et supplier quand il les voyait peu dociles et répondant mal à son zèle.
Ecartez tout ce qui pourrait faire croire qu’on agit sous l’effet de la passion. Il est difficile, quand on punit, de conserver le calme nécessaire pour qu’on ne s’imagine pas que nous agissons pour montrer notre autorité ou pour décharger notre emportement.
Considérons comme nos enfants ceux sur lesquels nous avons un pouvoir à exercer. Mettons-nous à leur service, comme Jésus qui est venu pour obéir, non pour commander. Redoutons ce qui pourrait nous donner l’air de vouloir dominer, et ne les dominons que pour mieux les servir.
C’est ainsi que Jésus se comportait avec ses apôtres, supportant leur ignorance, leur rudesse et même leur manque de foi. Il traitait les pécheurs avec gentillesse et familiarité, au point de susciter chez les uns l’étonnement, chez d’autres le scandale, et chez beaucoup l’espoir d’obtenir le pardon de Dieu. C’est pourquoi il nous a dit d’apprendre de lui à être doux et humbles de cœur.
Puisqu’ils sont nos enfants, éloignons toute colère, quand nous devons corriger leurs manquements, ou du moins modérons-la pour qu’elle semble tout à fait étouffée.
Pas d’agitation dans notre cœur, pas de mépris dans nos regards, pas d’injures sur nos lèvres. Ayons de la compassion pour le présent, de l’espérance pour l’avenir : alors vous serez de vrais pères, et vous accomplirez un véritable amendement.
Dans les cas très graves, il vaut mieux vous recommander à Dieu, lui adresser un acte d’humilité, que de vous laisser aller à un ouragan de paroles qui ne font que du mal à ceux qui les entendent, et d’autre part ne procurent aucun profit à ceux qui les méritent.
PRIÈRES POUR LA PAIX -
30 janvier, 2014http://maisondelapaix-normandie.org/paix-de-quoi-sagit-il/prieres-pour-la-paix/
(nombreuses et belles)
Maison de la Paix, Communauté de Notre Dame de la Paix, Sainte Mère Église, Normandie
PRIÈRES POUR LA PAIX -
Notre Père
Notre Père, qui es aux Cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles de siècles.
Amen
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.
Symbole des Apôtres
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli ; est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit-Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.
Prière à Notre Dame de la Paix
Prière de la Paroisse Notre Dame de la Paix à Sainte Mère Église
Notre Dame de la Paix,
en ce lieu où tant d’hommes ont payé de leur vie pour la liberté et la dignité humaine,
en ce lieu où tant d’hommes viennent marcher sur les traces de l’histoire,
nous vous choisissons comme Sainte Patronne.
Nous vous confions le monde
afin que tous les hommes se reconnaissent différents, mais frères.
Qu’ils sachent vivre dans le respect les uns des autres.
O Notre Dame ici et là vous intervenez pour rappeler la Paix.
Que l’Esprit Saint transforme les cœurs enflammés de haine en force d’amour
et les hommes en serviteurs les uns des autres.
Notre Dame depuis que Jésus vous a choisie pour être notre mère,
nous vous demandons de nous guider dans la paix
en église, en paroisse, en famille et dans chaque lieu où nous vivons.
Notre Dame de la Paix, soutenez nous. Priez pour nous.
Prière de St François d’Assise
Seigneur,
Faites de moi un instrument de votre paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
Faites que je ne cherche pas tant à être consolé
que de consoler,
D’être compris que de comprendre.
D’être aimé que d’aimer.
Parce que
C’est en donnant que l’on reçoit,
C’est en s’oubliant soi-même qu’on se retrouve
C’est en pardonnant qu’on obtient le pardon.
C’est en mourant que l’on ressuscite à l’éternelle vie.
Apprends-nous Seigneur…
Père Luc Lesage, Pax Christi Lille
Apprends-nous, Seigneur,
à regarder avec tes yeux, tous les peuples de la Terre.
Aide-nous à y reconnaître chaque jour Ta présence,
afin d’y souligner l’espérance.
Apprends-nous, Seigneur,
à nous réjouir avec ceux qui connaissent la joie,
et à soutenir ceux qui sont dans l’épreuve.
Avec Toi, pour compagnon, notre cœur inondera
le monde de Ta paix.
Le sourire de Ta paix
Acat-Luxembourg
Seigneur Jésus,
aux jours de ta vie terrestre,
Tu as été le visage de la Paix de Dieu parmi les hommes.
Maintenant que Tu t’es rendu invisible,
c’est à nous, tes disciples
qu’il incombe de montrer
ton visage de lumière, d’espérance et de Paix.
A l’heure où Tu m’envoies prier
pour tous ceux qui vivent la folie de la violence
je t’adresse cette prière :
Habite-moi, Seigneur Jésus,
efface-moi en Toi,
rends moi transparent à ta présence.
Inspire-moi constamment
l’attitude à prendre,
les paroles à dire,
les silences à observer.
Apprends-moi à être le sourire de ta Paix.
Alors ma prière deviendra
pour les torturés, les tués, les disparus,
leurs familles ainsi que les bourreaux
un chemin qui les conduit vers Toi.
Amen
Prière pour la Paix
(Initiative « Religieux allemands pour la Paix »)
Dieu, Tu es le Dieu de la Vie, et tu veux que nous ayons la vie en abondance dans ta création.
Nous venons à toi, plein de peur, embarrassés et impuissants face à la violence autour de nous et en nous.
Convertis nos cœurs pour que nous soyons des hommes qui portent ta paix en monde.
Bénis, avec ton Esprit d’imagination créative et de patience, tous ceux qui marchent avec nous sur le chemin, vers ton royaume de Paix.
Envoie ton Esprit dans les cœurs de ceux qui sont pris dans la toile de la violence – en tant qu’auteurs ou victimes – et ne nous laisses jamais abandonner la recherche de dialogue avec eux.
Tu es notre Père et tu nous as montré en notre Frère Jésus Christ, comment nous pouvons vaincre la violence et instaurer la paix.
Les béatitudes de la paix
(Jean Debruynne)
Paix à toi, le pauvre à bout de souffle,
C’est l’Amour qui parle en toi.
Paix à toi, le cœur amoureux,
C’est l’Avenir qui frappe en toi.
Paix à toi qui cries,
C’est l’Espérance qui crie en toi.
Paix à toi qui as mal au ventre de Justice,
C’est le désir qui t’affame et t’assoiffe.
Paix à toi, le cœur battant,
C’est la tendresse qui tisse en toi.
Paix à toi, le veilleur,
C’est le jour qui se lève en toi.
Paix à toi, l’ingénieur de paix,
C’est Dieu qui emprunte ton visage.
Paix à toi, le torturé de Justice.
Tu es libre.
Prière pour gagner la paix
(Cardinal Etchegaray)
Qu’il est difficile de gagner la paix !
Plus difficile que de gagner une guerre. Qu’il est difficile d’être prophète de la paix ! Si je lève le doigt vers un avenir gonflé d’espoirs, les réalistes me traitent d’idéaliste : et si je le baisse sur le présent écrasé d’échecs, les utopistes me taxent de défaitiste.
Seigneur, donne-moi le courage de n’accepter que de Toi la rude vocation de prophète et d’être à tous coups perdant parmi les hommes !
Qu’il est difficile d’être pédagogue de la paix !
Au milieu de sourds qui croisent le fer des menaces, comment faire entendre la voix qui les éloigne tous de cette bordure du gouffre où à tout instant risque de s’engloutir l’humanité ?
Seigneur donne-moi l’adresse de bien expliquer que la paix n’est pas si simple que le cœur ne l’imagine, mais plus simple que la raison ne l’établit !
Qu’il est difficile de croire que la paix est entre mes mains !
Et pas seulement entre les mains des stratèges et des super-grands. Chaque jour, par ma façon de vivre avec les autres plus que par un défilé ou un manifeste, je choisis pour ou contre la paix.
Seigneur, donne-moi la lumière pour découvrir les vraies racines de la paix, celles qui plongent jusqu’au cœur de l’homme réconcilié avec Dieu !
Qu’il est difficile d’accueillir l’Évangile de la Paix !
De quelque côté que l’on se trouve, à l’Ouest comme à l’Est. Dans une jungle de fauves aux dents de fusées, comment faire comprendre que perdre son âme est encore plus dangereux que de laisser sa peau ?
Seigneur, donne-moi la force d’aider ceux qui puisent la sève des Béatitudes à briser la logique absurde et la spirale infernale de la violence !
Seigneur, tous ces crépitements autour de la paix me révèlent que le moindre accroc à la tunique de la paix fait crier l’homme. Toucher à la paix, c’est plus que toucher à un problème, c’est même plus que toucher à l’homme, c’est toucher à Dieu, à Celui que saint Paul nous présente comme étant lui-même la Paix (Ep 2, 14).
Seigneur, apprends-moi à gagner la Paix !
Amen.
Supplique dans ce temps de violence
(Christian Rogez, Pax Christi Paris / Ile de France)
Dieu tout puissant et miséricordieux, notre Père, nous t’en supplions, ne détourne pas ta face, vois : le monde que tu as créé pour la paix est en proie à la guerre, l’homme que tu as façonné à ton image est défiguré ; là où tu as voulu la vie, triomphe la mort, là où tu as voulu l’amour, triomphe la haine. L’homme qui est un loup pour l’homme peut-il te rendre grâce, chanter l’hymne de ta création ? Pour la gloire de ton Nom, Seigneur, délivre nous de ce mal et donne nous la paix.
Dieu tout puissant et miséricordieux, notre Père, en ton Fils envoyé parmi nous ton Amour veut nous réconcilier. Par sa passion et par sa mort il a brûlé nos péchés, par la puissance de sa résurrection il a vaincu le mal. Ainsi, parce qu’il est avec nous pour ce temps de violence, tournons-nous vers lui, crions lui notre détresse, qu’il nous en délivre dans l’espérance d’accomplir avec lui la rédemption, qui mène à la vie éternelle.
Dieu tout puissant et miséricordieux, notre Père, que ton Esprit qui est « Accueil absolu de tout don et don de soi en désirant n’être qu’Accueil »*, accorde à toutes les communautés, notamment en Palestine, au Liban, en Irak, en Afrique, en Colombie …, la capacité et le courage de construire contre les forces de la haine, sans cesse à l’œuvre, un mieux vivre en commun permettant au cœur de chacun de s’élargir jusqu’à aimer et à accepter l’autre dans sa différence.
Nous te le demandons par Jésus-Christ Ton Fils Notre Seigneur qui vit et règne avec Toi pour les siècles des siècles. Amen
*Richard de Saint Victor
Si tu veux la paix….
(Grand Rabbin René-Samuel SIRAT)
Si tu veux la paix, prepare…
… Surtout, ne prépare pas la guerre.
Bien au contraire, si tu veux la paix, prépare d´abord la fraternité.
Mais aussi, si tu veux la paix, prépare l´enseignement de l´amour du prochain.
Car, en effet, si tu veux la paix, donne la priorité des priorités à l´éducation.
Mais n´oublie pas : si tu veux la paix, prépare la justice et respecte la dignité de l´adversaire.
Mais aussi, si tu veux la paix, purifie les mémoires.
Si tu veux la paix, prépare la vérité.
Surtout, si tu veux la paix, prépare la solidarité.
Enfin, si tu veux la paix, prépare la miséricorde.
Alors, si tu prépares tout cela, la paix te sera donnée par surcroît.
Prière pour l’Europe
(Cardinal Carlo-Maria Martini)
Père de l’Humanité
Seigneur de l’Histoire,
Regarde ce continent auquel Tu as envoyé des philosophes,
Des législateurs et des sages,
Précurseurs de la foi en ton Fils mort et ressuscité.
Regarde ces peuples évangélisés par Pierre et Paul,
Par les prophètes, les moines et les saints,
Regarde ces régions baignées par le sang des martyrs et touchées
Par la voix des réformateurs.
Regarde les peuples unis par de multiples liens et divisés par la haine et la guerre.
Donne-nous de nous engager pour une Europe de l’esprit,
Fondée non seulement sur les accords économiques,
Mais aussi sur les valeurs humaines et éternelles ;
Une Europe capable de réconciliations ethniques et œcuméniques,
Prompte à accueillir l’étranger, respectueuse de toute dignité.
Donne-nous de regarder avec confiance notre devoir,
De susciter et promouvoir une entente entre les peuples qui assure, pour tous les continents,
La justice et le pain, la liberté et la paix.
Il faut arriver à se désarmer
(Patriarche Athénagoras)
Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même.
Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible.
Mais je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison,
de me justifier en disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs,
ou plutôt non, pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède,
si l’on s’ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles,
alors, Lui, efface le mauvais passé
et nous rend un temps neuf où tout est possible.
Ma paix soit avec vous
(D’après le chant d’offertoire de la messe chaldéenne
pour la fête de la Circoncision du Seigneur)
Ma paix soit avec vous. Gloire à Dieu. Paix et sécurité sur la terre, joie et espérance pour toute l’humanité sans distinction. Telle est la bonne nouvelle de la naissance et de la mission du Christ, hier, aujourd’hui et éternellement.
Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui apportent la bonne nouvelle de la paix ! Le Christ nous appelle à vivre dans l’amour, à nous éloigner des querelles : à ne pas exercer d’oppression, ni à être jaloux, à humilier, à juger. Il nous appelle à agir avec bienveillance, à effacer la discorde. Et le Seigneur récompensera nos efforts. Heureux ceux qui font œuvre de paix !Tel est l’enseignement de Jésus Christ. Il ne peut y avoir de paix sans amitié, sans un dialogue sincère. L’amour, la justice, la vérité et l’égalité sont les garants d’une paix durable.
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Seigneur de paix, puissions-nous vivre en nous respectant les uns les autres, dans un esprit de vérité et d’engagement, rejetant toute jalousie, en surmontant le mal par la patience, en l’effaçant par le pardon et en instaurant le règne de la paix par la bonté.
O Dieu notre Père, Tu es source de tout don
(Mgr Joseph Rozier, évêque de Poitiers (1973-1994)
O Dieu notre Père
Tu es source de tout don.
De Toi vient la lumière, la vie, l’amour,
De Toi vient la Paix.
La Paix est notre désir, notre rêve.
Elle manque tellement à notre monde.
Elle manque à nos cœurs qui se ferment et se révoltent.
Elle manque entre les peuples qui s’opposent et se déchirent.
Elle manque entre les Eglises qui s’ignorent et qui se blessent.
Elle manque dans les familles qui se brisent.
O Père, donne-nous ta Paix.
O Christ, c’est en Toi que la Paix a pris nom et visage.
Tu es notre Paix.
Tu as, dans ta chair, tué la haine et donné le pardon.
Tu as, dans ton message,
brisé l’indifférence et appelé au dialogue.
Tu as, dans ta vie, banni la violence et instauré la tendresse.
Ta croix victorieuse est le signe de cette communion
Toujours offerte à la multitude de tes frères.
Ta naissance et ta résurrection ont fait
resplendir sur le monde la promesse de la Paix.
«Paix sur la terre aux hommes qu’il aime».
«La Paix soit avec vous».
O Christ, donne-nous la Paix.
Esprit Saint, c’est Toi qui inscrits en nous
le Mystère de la Paix.
Tu répands dans nos cœurs
la Paix comme tu y répands l’amour.
Cette communion de vie et d’amour du Père et du Fils,
Tu en es l’expression dans le mystère divin
Tu en es l’effusion dans l’histoire du monde.
De Toi jaillit la source de la Paix
Et son ruissellement dans le monde.
Cette Paix se fait souffle pour renverser les barrières.
Elle se fait feu pour briser les indifférences.
Elle se fait don pour délivrer de la suffisance.
Elle se fait pardon pour éteindre la vengeance.
Elle se fait abandon pour désarmer l’orgueil.
Elle se fait justice pour abolir le mépris.
Cette Paix se fait silence pour nous tourner vers le Père.
Elle se fait amour pour nous donner
le goût et la passion du prochain.
Tu es l’Esprit qui change la face de la terre
Et qui, depuis l’origine, à travers les tourments de l’histoire,
Ne cesse de reconstruire le monde,
Un monde de Paix.
O Saint-Esprit de Dieu donne-nous la Paix.
Prière pour la paix
Entends ma voix, Seigneur
(Prière du pape Jean-Paul II)
Entends ma voix, Seigneur, car c’est celle des victimes de toutes les guerres et de toutes les violences entre les individus et les peuples…
Entends ma voix, car c’est celle de tous les enfants qui souffrent et qui souffriront tant que les gens mettront leur confiance dans les armes et la guerre…
Entends ma voix, quand je te prie d’insuffler dans le coeur de tous les humains la sagesse de la paix, la force de la justice et la joie de l’amitié…
Entends ma voix, car je te parle pour les multitudes qui, dans tous les pays et en tous les temps, ne veulent pas la guerre et sont prêtes à parcourir la route de la paix…
Entends ma voix et donne-nous la force de savoir répondre toujours à la haine par l’amour, à l’injustice par un total engagement pour la justice, à la misère par le partage…
Entends ma voix, ô Dieu, et accorde au monde (spécialement au Moyen-Orient) ta paix éternelle.
Amen.
Marie, Reine de la paix
(Prière du Cardinal Renato R. Martino)
Que tous les fidèles adressent avec instance
des prières à la Mère de Dieu et à la Mère des hommes, elle qui entoura de ses prières les débuts de l’Eglise,
et qui, maintenant, est exaltée
au-dessus de tous les bienheureux et de tous les anges, oui, qu’ils la prient d’intercéder,
en union avec tout les saints, auprès de son Fils,
jusqu’à ce que toutes les familles des peuples,
qu’elles soient marquées du nom chrétien
ou qu’elles ignorent encore leur Sauveur,
soient réunies heureusement dans la paix
et la concorde en un seul Peuple de Dieu
pour la gloire de la très sainte et indivisible Trinité ! -
(Lumen Gentium n°69)
Pour l’Europe de l’Esprit
(Carlo Maria Cardinal MARTINI, ancien Archevêque de Milan)
Père de l’Humanité,
Seigneur de l’Histoire,
Regarde ce continent auquel tu as envoyé des philosophes,
des législateurs et des sages, précurseurs de la foi
en ton Fils mort et ressuscité ;
Regarde ces peuples évangélisés par Pierre et Paul,
par les prophètes, les moines et les saints ;
Regarde ces régions baignées par le sang des martyrs
et touchées par la voix des réformateurs ;
Regarde les peuples unis par de multiples liens
et divisés par la haine et la guerre.
Donne-nous de nous engager pour une Europe de l’Esprit,
fondée non seulement sur les accords économiques
mais aussi sur les valeurs humaines et éternelles,
pour une Europe capable de réconciliations
ethniques et oecuméniques,
prompte à accueillir l’étranger,
respectueuse de toute dignité.
Donne-nous de regarder avec confiance
notre devoir de susciter
et de promouvoir une entente entre les peuples qui assure,
pour tous les continents, la justice et le pain, la liberté et la paix.
Apprends-nous Seigneur…
(Père Luc Lesage, Pax Christi Lille )
Apprends-nous, Seigneur,
à regarder avec tes yeux, tous les peuples de la Terre.
Aide-nous à y reconnaître chaque jour Ta présence,
afin d’y souligner l’espérance.
Apprends-nous, Seigneur,
à nous réjouir avec ceux qui connaissent la joie,
et à soutenir ceux qui sont dans l’épreuve.
Avec Toi, pour compagnon, notre cœur inondera le monde de Ta paix.
Nous te demandons la Paix
(Gertrud von Lefort (1876-1971)
Prions pour la paix de notre terre
car la paix de la terre est malade à mourir.
Aide-la, douce Vierge Marie,
aide-nous à dire qu’à notre pauvre monde soit la paix.
Qu’à notre pauvre monde soit la paix.
Toi qui fus saluée par l’Esprit de la Paix,
obtiens-nous la paix.
Toi qui reçus en toi le Verbe de la Paix,
obtiens-nous la paix.
Toi qui donnas enfin le Saint Enfant de Paix,
obtiens-nous la paix.
Pour l’angoisse des humains,
nous te demandons la paix.
Pour les petits-enfants dormant dans leur berceau,
nous te demandons la paix.
Pour les vieillards qui veulent tant mourir chez eux,
nous te demandons la paix.
Toi la mère des sans appui,
Toi, l’ennemie des coeurs de pierre,
brillante Etoile dans les nuits du désarroi,
nous te demandons la paix.
Prière pour la Paix
(Pape Paul VI)
Seigneur, Dieu de paix,
toi qui as créé les personnes humaines,
objet de ta bienveillance,
pour être familières de ta gloire,
nous te bénissons et nous te rendons grâce :
car tu nous as envoyé Jésus, ton Fils bien-aimé;
tu as fait de lui, dans le mystère de sa Pâque,
l’artisan de tout salut, la source de toute paix,
le lien de toute fraternité.
Nous te rendons grâce pour les désirs et les efforts,
les réalisations que ton Esprit de paix
a suscitées en notre temps,
pour remplacer la haine par l’amour,
la méfiance par la compréhension,
l’indifférence par le solidarité.
Ouvre davantage encore nos esprits et nos cœurs
aux exigences concrètes de l’amour
de tous nos frères et de toutes nos sœurs,
pour que nous soyons toujours plus
des artisanes et des artisans de paix.
Souviens-toi, Père de miséricorde
de tous ceux et celles qui peinent, souffrent et meurent
dans l’enfantement d’un monde plus fraternel.
Que pour les femmes et les hommes
de toute race et de toute langue
vienne ton Règne de justice, de paix et d’amour.
Et que la terre soit remplie de ta gloire!
Amen.
PSAUME 49 (50) – COMMENTAIRE
30 janvier, 2014http://www.bibleenligne.com/Commentaire_biblique/Commentaire_simple/AT/Psaumes/Ps%2050.htm
PSAUME 49 (50) – COMMENTAIRE
*
Psaume d’Asaph.
1 . Le [Dieu] Fort¹, Dieu, l’Éternel, a parlé, et a appelé la terre, du soleil levant jusqu’au soleil couchant.
— ¹ ou: *Dieu; hébreu: El; voir Genèse 14:18.
2 . De Sion, perfection de la beauté, Dieu a fait luire sa splendeur.
*
3 . Notre Dieu viendra, et il ne se taira point; un feu dévorera devant lui, et autour de lui tourbillonnera la tempête;
4 . Il appellera les cieux d’en haut, et la terre, pour juger son peuple:
5 . Assemblez-moi mes saints¹, qui ont fait alliance avec moi par [un] sacrifice.
— ¹ comme 30:4; ici, et 52:9.
6 . Et les cieux déclareront sa justice, car Dieu lui-même est juge. Sélah.
*
7 . Écoute, mon peuple, et je parlerai; [écoute], Israël, et je témoignerai au milieu de toi. Moi, je suis Dieu, ton Dieu.
8 . Je ne te reprendrai pas à cause de tes sacrifices ou de tes holocaustes, qui ont été continuellement devant moi.
9 . Je ne prendrai pas de taureau de ta maison, ni de boucs de tes parcs;
10 . Car tout animal de la forêt est à moi, les bêtes sur mille montagnes.
11 . Je connais tous les oiseaux des montagnes, et ce qui se meut par les champs est à moi.
12 . Si j’avais faim, je ne te le dirais pas; car le monde est à moi, et tout ce qu’il contient¹.
— ¹ litt.: sa plénitude.
13 . Mangerais-je la chair des gros taureaux, et boirais-je le sang des boucs?
14 . Sacrifie à Dieu la louange, et acquitte tes vœux envers le Très haut,
15 . Et invoque-moi au jour de la détresse: je te délivrerai, et tu me glorifieras.
16 . Mais Dieu dit au méchant: Qu’as-tu à faire de redire mes statuts, et de prendre mon alliance dans ta bouche?
17 . Toi qui hais la correction¹, et qui as jeté mes paroles derrière toi.
— ¹ ou: l’instruction.
18 . Si tu as vu un voleur, tu t’es plu avec lui, et ta portion est avec les adultères;
19 . Tu livres ta bouche au mal, et ta langue trame la tromperie;
20 . Tu t’assieds, tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère:
21 . Tu as fait ces choses-là, et j’ai gardé le silence; — tu as estimé que j’étais véritablement comme toi; [mais] je t’en reprendrai, et je te les mettrai devant les yeux.*
22 . Considérez donc cela, vous qui oubliez **Dieu, de peur que je ne déchire, et qu’il n’y ait personne qui délivre.
23 . Celui qui sacrifie la louange me glorifie; et à celui qui règle sa voie je ferai voir le salut de Dieu.
Le Psaume 49 rappelait à tous les habitants du monde la fragilité et la vanité des richesses et des honneurs, ces deux pôles d’attraction pour les hommes de tous les temps. Dans le Psaume 50, Dieu s’adresse à Israël son peuple (verset 7) pour lui montrer l’inutilité des sacrifices. Ceux-ci non plus ne peuvent racheter l’âme, ni «rendre parfaits ceux qui s’approchent». Par un seul sacrifice, Dieu a scellé son alliance avec Israël (verset 5; Hébreux 10. 1-10 ). En retour, ce qu’il attend maintenant de tous les siens, c’est la louange (versets 14 et 23; Hébreux 13. 15 ).
Le court verset 15 résume l’histoire de nos délivrances. D’abord la prière; puis la réponse divine qui nous est assurée; enfin l’action de grâce (tu me glorifieras) — que nous oublions souvent. Mettons en Dieu notre confiance; invoquons-Le et Il accomplira sa promesse!
Dans les versets 16 à 22, Dieu avertit le méchant, mais celui-ci, tout en ayant la bouche remplie de paroles pieuses, les renie en pratique et il hait la correction. Gardons-nous de lui ressembler!
Remarquons encore la magnifique introduction (versets 1, 2) qui donne, comme souvent, le thème du psaume: Dieu parlant à la terre pour lui révéler sa splendeur dans la Personne de Christ, juge souverain et roi glorieux en Sion.
Hopi Madonna and Christ Child, Native American Madonnas
29 janvier, 2014Notre-Dame de la Confiance
29 janvier, 2014http://www.ndarche.org/priere_Confiance.html
Notre-Dame de la Confiance
O Notre-Dame de la Confiance, avocate des causes désespérées, Mère si pure, si compatissante, Mère du Divin Amour et pleine de lumière divine, je mets entre vos mains si tendres les faveurs que nous implorons de vous.
Regardez nos cœurs, nos besoins spirituels et temporels ; vous pouvez nous exaucer par les mérites de votre Divin Fils, Jésus-Christ.
Nous promettons, si nous sommes exaucés, d’aider à vous faire connaître sous le vocable de NOTRE-DAME DE LA CONFIANCE, et de chercher à répandre votre gloire céleste.
Exaucez-nous près de votre autel, où tous les jours vous donnez tant de preuves de votre puissance et amour pour la guérison de l’âme et du corps.
Nous vous implorons avec confiance : demandez à Jésus notre guérison, notre pardon, notre persévérance finale.
O Notre-Dame de la Confiance, entendez-nous.
O Notre-Dame de la Confiance, guérissez-nous.
O Notre-Dame de la Confiance, exaucez-nous.
Nous avons confiance en Vous.