Archive pour janvier, 2013

Feast of the Presentation of our Lord

31 janvier, 2013

Feast of the Presentation of our Lord  dans images sacrée presentation

http://claanews.com/2012/02/01/hymns-for-the-feast-of-the-presentation-of-our-lord-liturgy-of-the-hours/

SOLENNITÉ DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE – HOMÉLIE

31 janvier, 2013

http://www.la-cotellerie.com/cotellerie/homelies_toC.html#20070202

HOMÉLIE DU FRÈRE PHILIPPE-MARIE

LE 2 FÉVRIER 2007

SOLENNITÉ DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE

En communauté, nous lisons en ce moment au réfectoire un livre sur la vie du professeur Jérôme Lejeune. Ce grand généticien a su admirablement expliquer comment dès le premier instant de sa vie le petit d’homme est totalement contenu dans la première cellule. Il me semble que l’on peut en dire autant du mystère de la vie et de la mission de Jésus en cet événement de sa Présentation au Temple par Marie et Joseph tel que nous le rapporte l’évangéliste Saint Luc. La page d’Évangile que nous venons d’entendre, renferme en germe tous les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux de la vie de Jésus mais aussi de la vie de l’Église, car l’Église est le corps du Christ en continuelle formation. Saint Luc a voulu souligner que cet événement de la Présentation de Jésus au Temple était chargé d’une signification fondamentale : c’est dans une perspective de Rédemption qu’il convient de lire et d’interpréter ce passage de l’Évangile.
En effet, ce récit est construit sous la forme de ce que l’on appelle une inclusion : il commence et se termine par une même mention de la Rédemption. Marie et Joseph viennent consacrer l’enfant au Seigneur et offrir en sacrifice un couple de tourterelles. Cette consécration au Seigneur du premier-né mâle renvoie à l’événement rédempteur fondamental d’Israël, fondateur : la libération d’esclavage d’Égypte. Dieu a su faire la différence entre les premiers-nés des Égyptiens et les premiers-nés des Hébreux. Tout garçon premier-né des juifs doit désormais être mis à part, consacré au Seigneur et racheté de la mort par l’offrande sacrificielle d’un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Ce commandement, ce précepte est le deuxième plus grand commandement que doit pratiquer tout Fils d’Israël. Le premier, c’est la prière du « Shema Israël », écoute Israël qui célèbre ml’amour du Dieu unique, du Dieu créateur, le Créateur de tout. E le deuxième précepte, qui concerne la consécration du Fils premier-né, expression de l’amour envers le Dieu rédempteur, le Dieu sauveur ; Israël, le peuple de la mémoire, doit faire mémoire de ces deux événements, la Création et la Rédemption de l’Esclavage d’Égypte. Dans les deux cas, dans ces deux préceptes, il est dit : « ce sera pour toi un signe sur ta main, un bandeau sur ton front. » Nous avons tous vu ces photos de juifs qui disent cette prière de « Shema Israël » avec précisément sur le front, sur le bras un passage de la loi attaché avec des phylactères.
En présentant Jésus au temple, Marie et Joseph font cet acte de mémoire, ils font mémoire de la Rédemption. C’était le début de l’Évangile.
Et le récit de Saint Luc s’achève par une deuxième annonce de la Rédemption à propos de la prophétesse Anne qui parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la Rédemption de Jérusalem. Comme lorsqu’on fait mémoire d’une intervention de Dieu dans l’histoire de son peuple, cette intervention s’accomplit pour ceux qui font cet acte de mémoire ; la Rédemption vécue par les Pères délivrés de l’Égypte s’accomplit, s’achève dans cette démarche que sont en train de faire Marie et Joseph. Et c’est ce que comprend le vieillard Syméon éclairé par l’Esprit Saint. Comme Myriam autrefois, après le passage de la mer Rouge à pieds secs, Syméon chante le salut qu’il voit de ses yeux. Il chante ce mystère de joie qu’est le salut en train de s’accomplir dans ce petit enfant. Il chante ce mystère de lumière destiné non seulement à Israël mais aussi aux nations païennes, à tous les hommes. Il chante ce mystère glorieux, car c’est la gloire d’Israël de porter dans son sein le Rédempteur du monde, le rédempteur de l’homme. Mais il annonce aussi que la rédemption cachée dans cet enfant sera encore un mystère de douleur et que la Vierge Marie sera associée d’une manière unique à ce mystère de douleur : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division, et toi même, ton cœur sera transpercé par une épée. »
C’est la première annonce de l’aspect douloureux de la Rédemption, dans l’Évangile. Il y en aura trois autres, faites par Jésus cette fois. Il est intéressant de remarquer comment ces annonces sont reçues en chacune de ces occasions. C’est aux apôtres que Jésus annonce à trois reprises sa Passion, sa mort et sa résurrection. À la première annonce, Pierre refuse cette perspective. À la deuxième annonce, les douze discutent entre eux pour savoir qui était le plus grand. À la troisième annonce, les fils de Zébédée viennent demander les première places dans le royaume. Marie reçoit cette annonce bien différemment ;: elle ne refuse pas, elle ne discute pas, elle ne recherche pas la première place. Marie accueille en silence. Mère Marie de la Croix notre fondatrice nous parle souvent du silence adorant de Marie. Un tel mystère de douleur échappe aux limites de notre compréhension humaine : Marie ne discute pas, elle sait que la sagesse de Dieu excédera toujours sa propre compréhension des choses. Alors, elle adore, elle entre dans un silence adorant, elle adhère, elle consent, elle se livre à ce mystère. En ce jour de révélation, elle forge son cœur pour être la femme forte aux côtés de l’homme fort, l’homme des douleurs, le jour venu. Marie s’abandonne au dessein divin. Elle sait que c’est Dieu qui conduit toutes choses. Elle se contente de faire ce qu’elle doit.
« Lorsqu’ils eurent accomplis tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée dans leur ville de Nazareth. » Marie redescend à Nazareth ; c’est dans l’humble quotidien, dans la fidélité au devoir d’État qu’elle se préparer à sa mission de Mère du Rédempteur, de Corédemptirce. L’Église est le corps mystique du Christ. La mission rédemptrice du Christ se continue dans l’Église à travers des mystères de joie, de lumière, de gloire, mais aussi de douleur. Le mystère rédempteur de Jésus, c’est aussi notre mystère. Apprenons de Marie l’attitude juste par laquelle nous pourrons pleinement collaborer à la Rédemption, à la délivrance, Amen.

LA PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE PAR LE P. LEV GILLET (Orthodoxie)

31 janvier, 2013

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/fetes/fete21_11.htm

LA PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE PAR LE P. LEV GILLET

(EGLISE ORTHODOXE D’ESTONIE)

Quelques jours après le commencement de l’Avent, l’Eglise célèbre la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple (21 Novembre). Il est juste que, au début du temps de préparation à Noël, notre pensée se porte vers la Mère de Dieu, dont l’humble et silencieuse attente doit être le modèle de notre propre attente pendant l’Avent. Plus nous nous rapprocherons de Marie par notre prière, notre docilité, notre pureté, plus se formera en nous Celui qui va naître.
Que Marie, toute petite enfant, ait été présentée au Temple de Jérusalem pour y vivre, désormais appartient au domaine de la légende, non à celui de l’histoire (D’après les Evangiles apocryphes [le pseudo-Jacques, le pseudo Matthieu], Marie aurait été amenée au temple par ses parents, à l’âge de trois ans, et elle y serait demeurée. La fête de la Présentation a d’abord été célébrée en Syrie [qui est justement le pays des apocryphes] vers le 6è siècle. Au 7 ou 8è siècle, des poèmes liturgiques grecs étaient composés en l’honneur de la Présentation. Néanmoins le ménologe de Constantinople, au 7è siècle ne mentionne pas encore cette fête. Elle était cependant célébrée à Constantinople au 11è siècle. Les papes d’Avignon,14è siècle, introduisirent la Présentation dans l’Occident latin. C’est en vain que le papre Pie 5, plus soucieux de vérité historique, la raya du bréviaire et du calendrier romains, au 16è siècle. Le pape Sixte 5, au même siècle, l’y remit). Mais cette légende constitue un gracieux symbole dont nous pouvons tirer les plus profonds enseignements spirituels.
Les trois lectures de l’Ancien Testament lues aux vêpres, le soir du 20 novembre (donc au début du 21 novembre, puisque la journée liturgique va du soir au soir), ont rapport au Temple. La première leçon (Exode, ch. 40) évoque les ordres donnés par Dieu à Moïse concernant la construction et l’arrangement intérieur du tabernacle. La deuxième leçon (1 Rois 7: 51-8:11) décrit la dédicace du Temple de Salomon. La troisième leçon (Ezéchiel 43:2744:4), déjà lue le 8 septembre, en la fête de la Nativité de la Vierge, nous parle de la porte du sanctuaire, fermée à tout homme et par laquelle Dieu seul entre. Ces trois textes ont symboliquement pour objet la Mère de Dieu elle-même, temple vivant et parfait.
Les évangiles lus à matines et à la liturgie sont ceux qui ont été lus lors de la fête du 8 septembre. (…) Quant à l’épître lue aujourd’hui (Hébreux 9:1-7), elle rappelle l’arrangement du sanctuaire et du « saint des saints » : ce texte lui aussi se rapporte symboliquement à Marie.
Le sens spirituel de la fête de la Présentation est développé dans les divers chants de l’office et de la liturgie. Les deux thèmes principaux que nous y trouvons sont les suivants. D’abord la sainteté de Marie. La petite enfant séparée du monde et introduite au Temple pour y demeurer évoque l’idée d’une vie séparée, consacrée, «présentée au Temple», une vie d’intimité avec Dieu : « Aujourd’hui la Toute Pure et toute sainte entre dans le Saint des Saints». Il est évident que l’Eglise fait ici une allusion spéciale à la virginité, mais toute vie humaine, dans des mesures diverses, peut être une vie «présentée au Temple», une vie sainte et pure avec Dieu. Le deuxième thème est la comparaison entre le Temple de pierre et le Temple vivant : «Le Temple très pur du Sauveur… est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l’Esprit divin ». Marie, qui portera le Dieu-Homme dans son sein, est un temple plus sacré que le sanctuaire de Jérusalem ; il convenait que ces deux temples se rencontrassent, mais ici c’est le temple vivant qui sanctifie le temple bâti. La supériorité du temple vivant sur le temple de pierre est vraie d’une manière spéciale de Marie, parce qu’elle était l’instrument de l’Incarnation. Mais, d’une manière plus générale, cela est vrai de tout homme uni à Dieu : «Ne savez-vous que vous êtes le temple de Dieu » (1 Co 3,16) ?… « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit (1 Co 6, 19) ?».
D’autres pensées, que les textes liturgiques n’expriment pas explicitement, nous sont cependant suggérées par cette fête. Si notre âme est un temple où Dieu veut demeurer, il convient que Marie y soit «présentée» : il faut que nous ouvrions notre âme à Marie, afin qu’elle vive dans ce temple, notre temple personnel. D’autre part, puisque l’Eglise entière, puisque toute l’assemblée des fidèles est le corps du Christ et le Temple de Dieu, considérons la fête d’aujourd’hui comme la Présentation de Marie dans ce Temple, la sainte Eglise universelle. Ce Temple qu’est l’Eglise catholique rend aujourd’hui hommage à ce Temple qu’est Marie.

« L’an de grâce du Seigneur » par Un moine de l’Eglise d’Orient Ed Cerf (p:78-80)

Christ and the twelve apostles

30 janvier, 2013

 

Christ and the twelve apostles dans images sacrée 12_apostles
http://streetjesus.info/the_apprenticeship/?p=3323

 

TROIS HOMMES DE BIEN: AKHIMAATS, JOSEPH D’ARIMATHÉE ET BARNABAS

30 janvier, 2013

http://www.bibleenligne.com/Lectures_bibliques/Mensuel/ME/01/Trois%20hommes%20de%20bien.htm

 TROIS HOMMES DE BIEN: AKHIMAATS, JOSEPH D’ARIMATHÉE ET BARNABAS

AKHIMAATS
C’est dans ce temps sombre où David est chassé du trône par son propre fils Absalom, un fils si odieux qu’il fait penser à l’Antichrist décrit plus tard en 2 Thessaloniciens 2, c’est dans ce temps que paraît ce premier homme de bien appelé ainsi dans l’Écriture, Akhimaats (2 Samuel 15; 17; 18). David n’est plus alors, comme au début de sa carrière, un type de Christ, mais du résidu juif souffrant. Il est coupable du sang innocent d’Urie comme les Juifs du sang du Messie. Dans de tels moments, ceux qui lui sont attachés de cœur se manifestent; tel est le cas d’Itthaï le Guitthien. Cet étranger, qui était depuis peu de temps en Israël, était prêt à suivre le roi rejeté, même s’il lui fallait connaître la mort. Hushaï, l’ami de David, Tsadok et Abiathar, les sacrificateurs, ainsi que leurs fils Akhimaats et Jonathan sont là eux aussi. Ils n’accompagneront pas David en exil mais auront cependant un rôle important à jouer. Dès qu’Hushaï a donné son conseil à Absalom, il fait prévenir David; Akhimaats et Jonathan doivent porter le message, ce qui est une mission périlleuse. Mais il faut d’abord qu’une servante vienne avertir ces deux hommes, humble service que cependant le Saint Esprit ne manque pas de relever (17: 17), car aussi petit qu’il soit, il est nécessaire à l’accomplissement du plan de Dieu. Satan est actif: Absalom, prévenu par un garçon, les fait poursuivre; mais une femme de Bakhurim les cache, autre humble service également mentionné. Finalement, Akhimaats et Jonathan font parvenir le message au roi.
Le chapitre 18 nous montre la victoire de David et la mort d’Absalom. Akhimaats était bien digne de porter au roi la nouvelle, lui qui avait exposé sa vie pour l’avertir du danger, mais Joab s’y oppose et envoie le Cushite. Devant l’insistance d’Akhimaats, il y consentira finalement. Cet homme qui court, et qui dépasse le Cushite, est pour nous une vivante exhortation. Le motif de ses efforts ne fait aucun doute, ce n’est rien d’autre que son amour pour le roi. Les gens de ce monde courent, eux, après les idoles du jour, et leurs misères sont multipliées (Psaumes 16: 4). Le temps vient où ils courront après l’Antichrist. Pour nous, imitons l’apôtre qui pouvait dire: «Je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus» (Philippiens 3: 14).
Non seulement Akhimaats courait vite mais sa manière de courir le distinguait et le faisait reconnaître par la sentinelle, alors qu’il était encore loin (verset 27). Ces illustrations sont bien propres à nous humilier et à nous faire dire avec la bien-aimée. «Tire-moi: nous courrons après toi» (Cantiques des cantiques 1: 4).
Et le roi David lui-même décerne à Akhimaats ce beau titre: «C’est un homme de bien» (2 Samuel 18: 27). Il connaissait la manière habituelle d’agir de celui qui avait exposé sa vie pour lui.

JOSEPH D’ARIMATHÉE
C’est lui qui demanda à Pilate le corps mort de Jésus, permettant ainsi l’accomplissement de ce qu’avait annoncé le prophète Ésaïe: «Il a été avec le riche dans sa mort» (53: 9). Chose remarquable, les quatre évangiles rapportent sa démarche. (Voir Matthieu 27: 57-61; Marc 15: 42-47; Luc 23: 50-56; Jean 19: 38-42.) En Jean, il est vu en compagnie de Nicodème. Prophétiquement, ces deux disciples préfigurent le peuple d’Israël repentant. Dans le paragraphe précédent (verset 34), nous voyons le sang et l’eau sortant du côté du Seigneur, puis le Saint Esprit nous indique que deux passages des Écritures se trouvent accomplis (versets 36, 37), dont celui de Zacharie 12: 10, qui parle de la repentance future d’Israël. Il n’est donc pas étonnant de voir ensuite les deux représentants de ce peuple placés devant nous.
Il était, par crainte des Juifs, disciple de Jésus en secret. Cependant, en Luc 23: 51, nous voyons qu’il ne s’était pas joint au conseil et à l’action des chefs du peuple, et cette attitude séparée était à son honneur. Puis vint un moment où il lui devint impossible de garder le silence. Il osa alors se compromettre en se rendant auprès de Pilate, et cessa ainsi d’être un disciple en secret. Le Dieu qui dirige toutes choses l’utilisa donc pour l’accomplissement d’Ésaïe 53: 9. Il fallait être riche pour avoir un sépulcre neuf. De plus il fallait un haut rang dans la société pour pouvoir intervenir auprès de Pilate; un pauvre Galiléen n’aurait pas pu le faire.
Il nous est présenté de quatre manières différentes en rapport avec le caractère selon lequel le Seigneur Jésus est présenté dans chaque évangile. En Matthieu, il est un homme riche, ce qui correspond parfaitement au roi d’Israël (27: 57). En Marc, il est seulement un conseiller honorable, ce qui correspond au parfait Serviteur (15: 43). Dans l’évangile de Luc qui nous présente la parfaite humanité de Christ, il est un homme de bien et juste (23: 50). Enfin il est disciple de Jésus en Jean, où nous est présenté le Fils éternel de Dieu (19: 38 et 15: 8).

BARNABAS
Dans ce temps de fraîcheur où la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme, les croyants vendaient leurs possessions et en distribuaient le produit selon les besoins de chacun. Ainsi fit Barnabas. Il avait une terre, il la vendit (Actes des Apôtres 4: 36, 37). Quand on a trouvé les biens célestes, les choses terrestres pâlissent et prennent leur vraie place en devenant seulement un moyen, en particulier pour aider ceux qui sont dans le besoin. Notons qu’il était Cypriote, détail qui plus loin sera utile à considérer. Il était lévite, un des rares serviteurs de l’économie ancienne mentionné dans le Nouveau Testament. Son nom était Joseph, mais les apôtres eux-mêmes l’avaient surnommé Barnabas. En changeant ainsi son nom, ils voulaient mettre en évidence le caractère de son ministère. En effet, Barnabas signifie «fils de consolation», et si un tel service de consolation était utile en ce temps, combien plus aujourd’hui! Tychique fut envoyé par l’apôtre à Ephèse et à Colosses avec la mission de consoler le cœur des saints. Précieux service!
Après la conversion de Saul, c’est lui qui présente aux apôtres celui qui autrefois persécutait les chrétiens (9: 26, 27); il connaît ce que le Seigneur a fait dans la vie de Saul. Cette démarche nous instruit quant à la manière de procéder quand un frère inconnu souhaite se joindre à l’Assemblée.
Regardons ce qui nous est dit de Barnabas en Actes 11: 19-30. Le verset 19 est la suite du verset 4 du chapitre 8 et continue l’histoire de ceux qui avaient été dispersés par la tribulation arrivée à l’occasion d’Etienne. A Antioche, un grand nombre de Grecs ayant reçu l’évangile, il convenait que l’assemblée de Jérusalem leur envoie un frère pour assurer la communion avec cette nouvelle assemblée. Barnabas fut choisi pour cette mission, et sa première réaction, quand il vit la grâce de Dieu, fut de se réjouir. Le Saint Esprit n’a pas voulu nous présenter dans le détail le message qu’il délivra dans cette occasion, mais il nous en a laissé le sujet essentiel: «Et il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur». Et ceux qui ont à cœur de présenter la Parole aux saints se souviendront que le but de leur service est de présenter Christ de telle manière que les cœurs s’attachent à lui sans réserve. C’est alors que Barnabas nous est présenté comme un homme de bien, plein de l’Esprit Saint et de foi. On a dit: «Un homme de bien est non seulement celui qui fait le bien, mais celui qui exerce autour de lui une heureuse influence. Dans ses rapports avec ses semblables, il met le bien, chose importante à pratiquer de nos jours où le cœur naturel est si disposé à voir le mal chez autrui.» (S. P.) Barnabas était plein de l’Esprit Saint. Chaque vrai croyant possède l’Esprit Saint, mais chez Barnabas il agissait librement, n’étant pas entravé par les mouvements de la chair. De plus, dirigé par le même Esprit, Barnabas comprit que le Seigneur avait un service pour Saul à Antioche, et il alla le chercher à Tarse. Là ces deux hommes enseignèrent une grande foule pendant toute une année.
À Antioche encore, le prophète Agabus annonça qu’une grande famine aurait lieu dans toute la terre habitée. Les disciples décidèrent alors d’envoyer un secours aux frères de Judée; belle pensée, car eux aussi devaient être touchés par cette famine! Ce fut certainement une grande joie, pour Barnabas et Saul, de porter aux anciens le fruit de cette libéralité.
Ayant accompli leur service, ils revinrent à Antioche, emmenant Jean surnommé Marc (12: 25). Ce dernier était fils de cette Marie, de Jérusalem, dans la maison de laquelle les saints se rassemblaient pour prier (verset 12). C’était le neveu (ou cousin) de Barnabas.
Nous venons donc de suivre la remarquable évolution de cet homme de bien; nous avons là une sorte de préparation pour un service plus important auquel le Saint Esprit allait bientôt l’appeler. C’est l’école de Dieu, à laquelle nous sommes, du reste, toute notre vie.
C’est à Antioche, et non à Jérusalem, centre de bénédictions terrestres, que le Saint Esprit va mettre à part et envoyer Barnabas et Saul (13: 1-4). Cette assemblée ne manquait pas de dons et il y avait là des prophètes et des docteurs. Une liste de cinq noms nous est donnée. Barnabas est nommé le premier, Saul ensuite. Plus loin, en Actes 14: 4, 14, Barnabas est même appelé apôtre. C’est dire l’importance que le Saint Esprit accorde à cet homme de bien.
Barnabas et Saul partent donc d’Antioche pour un grand voyage missionnaire. L’évangile sera annoncé en de nombreuses contrées et plusieurs assemblées seront constituées. Remarquons qu’ils ont avec eux Jean pour serviteur (13: 5). Puis ce dernier les quitte et s’en retourne à Jérusalem (verset 13), reculant probablement devant les difficultés de l’œuvre, par manque de foi.
Ce voyage étant achevé, ils reviennent au point d’où ils étaient partis, Antioche, et ayant réuni l’assemblée, ils racontent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux (14: 27).
Dans le chapitre 15, lors de la conférence de Jérusalem, qui avait pour but de savoir s’il fallait ou non circoncire les Gentils convertis et exiger d’eux l’observation de la loi de Moïse, Paul et Barnabas jouèrent encore un grand rôle.
Le temps vint où il convenait de visiter les frères par toutes les villes où ils avaient annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils allaient (15: 36-41). Barnabas voulut emmener son neveu, Jean, appelé Marc; et Paul ne le voulut pas. Il y eut de l’irritation entre ces deux serviteurs de Dieu, chose bien humiliante à constater. Il n’est pas impossible que Paul lui-même se soit laissé aller à des paroles excessives. Cela se produit, hélas, facilement. Cependant, il semble bien que les raisons du choix de Barnabas n’étaient pas spirituelles. Il se laissa probablement guider par des considérations humaines, en se dirigeant vers le pays de sa naissance et en prenant comme compagnon son neveu. Il prêcha sans doute l’évangile à Chypre, mais son nom disparaît du livre des Actes. Remarquons encore que Paul partit après avoir été recommandé à la grâce du Seigneur par les frères, mais la Parole ne nous dit pas qu’il en fut ainsi pour Barnabas. Prenons toujours bien garde à nous laisser conduire uniquement par l’Esprit Saint et la Parole.
Disons encore un mot de ce Jean surnommé Marc. Son service avait donc bien mal commencé. Il avait manqué de courage et était devenu un sujet de discorde pour deux frères éminents. Mais son histoire ne s’arrête pas là et l’Écriture nous montre qu’il fut finalement restauré. (Voir Colossiens 4: 10, 11; 2 Timothée 4: 11.) Et quel réconfort pour l’apôtre arrivé à la fin de sa carrière de pouvoir dire: «Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le service». Et c’est lui qui écrivit cet évangile qui présente le Seigneur Jésus comme le parfait serviteur.

Michel Perrot (1993)

ACCORDS DU LATRAN : « IL NE FAUT PAS MALTRAITER L’HISTOIRE » (Osservatore Romano)

30 janvier, 2013

http://www.zenit.org/article-33293?l=french

ACCORDS DU LATRAN : « IL NE FAUT PAS MALTRAITER L’HISTOIRE »

L’Osservatore Romano démonte un prétendu « scoop »

ROME, Wednesday 30 January 2013 (Zenit.org).
L’Osservatore Romano démonte un prétendu « scoop » où se mêle argent, fascisme, vatican. Voici l’intervention du directeur du quotidien du Vatican, Giovanni Maria Vian.
Il ne faut pas maltraiter l’histoire
Vatican, finances et fascisme, le tout naturellement arrosé d’une bonne dose de secret: tels sont les ingrédients appétissants d’un prétendu scoop sur « The Guardian », le quotidien londonien influent, qui a publié un article repris de diverses façons par les médias, mais qui ne méritait vraiment aucune attention.
Il s’agit en effet d’un ensemble d’informations imprécises ou infondées, rassemblées de façon maladroite et pleine de préjugés visant à soutenir que le Vatican aurait construit un empire immobilier international grâce aux « millions de Mussolini », une fortune qui aurait été obtenue en échange de la reconnaissance du régime de la part du Saint-Siège en 1929 et sur laquelle pèserait un voile de secret.
Pour compléter le cadre évoqué par l’article, des documents britanniques de l’époque de la guerre, non spécifiés, attesteraient d’activités contraires aux intérêts des Alliés de la part d’une société contrôlée par le Vatican. Une lecture même sommaire de l’article suffit pour le liquider comme privé de tout fondement, mais malheureusement, l’écho qu’il a suscité a porté atteinte, outre à de très nombreux lecteurs, également à la plus élémentaire vérité historique.
Il aurait en effet suffi véritablement de bien peu pour rappeler que dans les Accords du Latran, qui en 1929 précisément, mirent un terme à la « question romaine », existait une convention financière. Et que selon cet accord, l’Italie indemnisait de façon définitive le Saint-Siège avec 750 millions de lires en argent comptant, et avec un milliard en titres (équivalent au total à un milliard et 200 millions d’euros environ): une somme « bien inférieure – spécifiait le texte signé par les deux parties – à celle que, à ce jour, l’Etat aurait dû débourser pour le Saint-Siège », en application de la loi italienne  des Garanties, qui avait été approuvée de façon unilatérale en 1871, mais qui avait toujours été rejetée par la partie adverse.
Les Accords du Latran ne furent donc pas un pacte honteux entre l’Eglise catholique et le fascisme, mais au contraire, une solution nécessaire et équilibrée. En effet, après plus de soixante ans, fut refermée une blessure douloureuse dans le pays. Au point qu’il fut décidé, à une très large majorité, d’insérer les Accords dans la Constitution de la République italienne en 1947. Avec des jugements généralement positifs de la part d’historiens de diverses tendances et, à des époques diverses, de très nombreuses personnes, parmi lesquelles des représentants politiques comme Alcide De Gasperri et Palmiro Togliatti.
Enfin, en ce qui concerne de prétendues activités contraires aux Alliés de la part du Saint-Siège, précisément dans le numéro de décembre de la revue trimestrielle « The Historical Journal » publiée par l’Université de Cambridge, l’historienne Patricia M. McGoldrick, de la Middlesex University de Londres, publie une étude longue et détaillée sur les activités financières du Vatican au cours de la seconde guerre mondiale dont parle Luca M. Possati sur cette page.
Sur la base de certaines séries de documents des National Archives britanniques rendues récemment accessibles, l’article – confirmant ce qui ressort de la recherche historique – démontre exactement le contraire de ce qui est affirmé avec une légèreté superficielle dans l’article publié sur « The Guardian ». A savoir que, notamment grâce à des investissements légitimes en temps de guerre réalisés surtout aux Etats-Unis, le Saint-Siège soutint les Alliés contre le national-socialism. (g.m.v.)

Cross and Resurrection, Pontificio Ateneo S. Anselmo, Rome

29 janvier, 2013

Cross and Resurrection, Pontificio Ateneo S. Anselmo, Rome dans images sacrée resurr--2

http://www.santanselmo.org/croce.html

CHALDÉENS: UNE EGLISE SOUFFRANTE, ANIMÉE PAR L’ESPRIT-SAINT

29 janvier, 2013

http://www.zenit.org/article-33291?l=french

CHALDÉENS: UNE EGLISE SOUFFRANTE, ANIMÉE PAR L’ESPRIT-SAINT

Synode chaldéen à Rome, par le card. Sandri

ROME, Tuesday 29 January 2013 (Zenit.org).
Benoît XVI a convoqué le Synode des évêques de l’Église chaldéenne ce 28 janvier au Vatican pour l’élection de leur nouveau patriarche, et non à Bagdad, pour des raisons de sécurité.
Le patriarche et cardinal Emmanuel III Delly (85 ans) a en effet présenté sa démission en décembre 2012, pour raison d’âge.
Ce synode est présidé par le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, le cardinal Leonardo Sandri. Il est composé des dix-sept évêques représentant les communautés irakiennes d’Irak et de la diaspora, notamment d’Europe et d’Amérique du Nord.
Rappelons que les Chaldéens d’Irak représentaient quelque 550.000 personnes en Irak, avant la Guerre du Golfe de 2003, et 150.000 dans la diaspora: l’exode a aujourd’hui inversé les chiffres.
Lundi matin, Mgr Enrico Dal Covolo, recteur magnifique de l’Université pontificale du Latran, a proposé aux évêques électeurs une méditation sur la première communauté de Jérusalem, icône de l’Eglise et de toute communauté chrétienne.
Sergio Centofanti (Radio Vatican en italien) a recueilli les réflexions du cardinal Sandri.
Quel est le vœu du pape pour ce synode ?
Cardinal Sandri – Celui de réaliser dans la communion et dans la mission la vie nouvelle de l’Eglise chaldéenne, avec l’élection du nouveau patriarche. Le Saint-Père a envoyé sa bénédiction et il suit de près ce synode qui marquera l’avenir de l’Eglise catholique chaldéenne.
Dans ce synode, nous sommes en présence d’une petite mosaïque de la souffrance du Moyen-Orient : les évêques d’Irak, et nous savons bien tout ce qu’ils ont souffert et ce qu’ils souffrent encore ; deux évêques d’Iran, les évêques de la diaspora (aux Etats-Unis, au Canada, en Australie), un du Liban et enfin l’évêque de Syrie, pays dont nous touchons la souffrance chaque jour à travers les moyens de communication.
Cette Eglise souffrante est donc réunie, éclairée par le Saint Esprit, pour choisir le nouveau chef qui la guidera dans la collégialité et dans la synodalité pendant les prochaines années. Et le pape espère qu’en cette Année de la foi, ce sera un moment de croissance qui portera du fruit après tant de souffrances et de douleur.
Quels sont les principaux défis que devra affronter l’Eglise chaldéenne ?
Ce sont les mêmes défis que ceux de l’Eglise en général : la foi et, dans le cas particulier de l’Eglise chaldéenne, évidemment, une grande importance est réservée au dialogue œcuménique et au dialogue interreligieux.
Le manque de foi, parce que les chrétiens sont peu nombreux et beaucoup des nôtres ont dû fuir, émigrer, aller ailleurs chercher cette paix et cette sécurité qui faisaient défaut dans leur patrie.
Dans cette situation de violence et de souffrance, la foi s’est affaiblie. En cette Année de la foi, le pape nous appelle précisément à la fortifier et à la vivre intensément de sorte que ce ne soit pas seulement une foi intellectuelle, une foi en paroles, mais une foi de vie qui se transmet à travers l’exemple et le témoignage personnels.
Vous êtes allé récemment en Irak : quelles impressions avez-vous rapportées ?
L’impression que malgré tout ce que nous apprenons par les nouvelles, sur la situation de violence et de terrorisme, il existe une Eglise vivante, l’Eglise d’Irak, qui se manifeste à travers l’Eglise chaldéenne, à travers l’Eglise syro-catholique ou à travers l’Eglise latine. Il y a nos frères qui vivent l’Evangile, qui cherchent à mettre toute leur vie entre les mains du Père, à travers Jésus-Christ, dans la communion de l’Esprit-Saint.
Et cela, je l’ai vu dans les liturgies auxquelles j’ai participé et qui m’ont vraiment encouragé dans l’espérance d’un avenir meilleur. Et puis la sensation de voir qu’ils appartiennent de tout leur cœur à l’Eglise universelle, à l’Eglise catholique ; ils sentent l’étreinte paternelle du pape, ils sentent sa proximité et la nôtre, nous qui, par la prière et l’affection, les suivons toujours avec tant d’admiration et tant de fraternité.
Dans les pays arabes, un vent islamiste souffle actuellement.
Quel dialogue est possible, aujourd’hui, avec le monde musulman ?
C’est d’abord le dialogue auquel nous invite le concile Vatican II : après avoir parlé de nos frères juifs, il parle aussi, en premier lieu, des musulmans et de ceux qui appartiennent à d’autres religions. Avec les musulmans, nous partageons la foi dans le Dieu unique.
Mais il y a un engagement commun qui peut être associé aussi à ce qu’on appelle le printemps arabe et qui consiste à donner toute son importance à la dignité de la personne humaine, à cette dignité qui se manifeste dans sa liberté, spécialement dans la liberté religieuse, et dans la défense des droits fondamentaux des hommes et des femmes.
Mais il existe des craintes pour l’avenir parmi les chrétiens ?
Vivant dans un pays à majorité islamique, les chrétiens peuvent avoir des craintes, mais pas tant à cause de l’islam, parce que l’islam aussi est une religion qui veut la concorde et la paix; c’est tout ce qui est déformation de l’islam, comme la violence ou la volonté d’imposer sa religion par la force, ce qui n’a rien à voir avec l’islam. Avec l’islam authentique, il y a une possibilité de dialogue et d’entente.
Traduction d’Hélène Ginabat

DES PROPHETES : RAPPEL DE L’HISTOIRE D’ISRAEL

29 janvier, 2013

http://www.abbaye-champagne.com/themes/enseignement/brunon/textes/prophetes/prophetes.htm#presentation

MONSEIGNEUR JEAN-BAPTISTE BRUNON

 LES PROPHÈTES

Cours donné en l’Abbaye de Champagne

PRESENTATION GENERALE

DES PROPHETES : RAPPEL DE L’HISTOIRE D’ISRAEL

Dieu a fait transparaître son plan qui s’articule autour de trois axes : le salut, l’alliance, la parole (le Verbe) : le Verbe va s’incarner et venir habiter en nous.
1 – LE SALUT
- Ce salut va être présenté comme difficile. Ce salut est rendu difficile par le péché, un péché « cuit et recuit ». Ce sera rendu par trois images : la soude, la potasse qui ne peut s’effacer (Je 2,22) ; la peau de l’Ethiopien (Je 13,23) ; la pointe du diamant qui grave profondément (Je 17,1).
C’est un péché qui colle à la peau presque jusqu’à la désespérance. Paul lui-même (Rm 7,19) reconnaît ne pas faire le bien qu’il voudrait et faire le mal qu’il ne voudrait pas.
Mais il y a une lumière dans ce désarroi possible : la promesse du Messie (Is 9,1, 5-6), un coeur nouveau (Je 24,7 ; 31,33) et une sorte de recréation inté­rieure de l’homme par le souffle de Dieu (Ez 36,26-27). Dieu reprend l’homme et le refait (Ps 51,12 : «Crée en moi un coeur nouveau»). Il en fait un homme nouveau, comme le souligne bien Paul (Ep 4,24), et Jésus : c’est une nouvelle naissance (Jn 3,3-8). – C’est un salut personnel. Paul souligne cet aspect : «Il s’est livré pour moi» (Ga 2,20).
- Ce salut est opéré par la médiation d’un peuple, d’une Eglise. Un des soucis essentiels de Dieu a été de faire un peuple en partant de tribus éparses. Le désert sera le lieu où se formera le peuple. Chaque fois que la division sur­vient, Dieu refait le peuple. Ezéchiel a deux visions (Ez 37) : les ossements desséchés et les bâtons séparés. Le Christ créera une Eglise : images du troupeau, de la vigne, du Royaume. Saint Paul sera sur la même trajectoire avec les images du corps, de la cons­truction. Il y a toujours tension entre l’aspect personnel et l’aspect communau­taire du salut. On insiste tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre. Il y aura toujours tension entre unité et diversité, diversité et unité.
Le prophète sera le lecteur de l’histoire pour en dégager des messages livrés par Dieu à travers les événements. Il va être aussi le lecteur du présent. Il voit les obstacles à la marche du salut, il corrige, il oriente la marche du peuple. Le prophète sera également le lecteur de l’avenir : il annonce sans cesse le triomphe de Dieu et la réalité certaine du salut : le Messie. Il est donc le por­teur de l’espérance, cette espérance qui soutient la marche des hommes.
2 – L’ALLIANCE.
Le salut va se réaliser par une Alliance : Dieu est avec nous, « Emmanuel ». Dieu chemine avec les hommes (cf. Emmaüs). Dieu est fidèle pour mille géné­rations (Dt 7,9). Des images : les fiançailles (Os 2) ; le banquet de la Sagesse (Sg 8) ; la vigne et les sarments (Jn 15) ; le corps mystique (lCo 12 ; Rm 12) ; la construction sur la pierre d’angle (Ep 2,20-22).
Dieu nous redit toujours la même chose : je veux faire alliance avec toi. Le progrès de l’Alliance, véritable approfondissement à travers les infidélités, les refus, les accueils, les oui et les non.
De collective, l’Alliance devient personnelle. Au début, la solidarité des tri­bus exigeait l’Alliance collective avec Dieu. Le peuple est premier pour Dieu (Ex 19, l’Alliance au Sinaï). Cette alliance va devenir personnelle avec l’exil, ce temps de retraite favorable à la réflexion personnelle (Ez 18). D’extérieure, l’alliance va devenir intime, au coeur de l’homme. Au début, c’était l’Alliance-contrat au Sinaï avec des commandements. Puis l’alliance pénètre le coeur et saisit tout l’être : «Je mettrai ma loi au fond de leur être».
De raciale, elle va devenir universelle. Au début, c’était un peuple ghetto, farouche envers les autres. Puis peu à peu, l’alliance s’étend à tous, même les Ninivites (cf. Jonas).
Avec Jésus-Christ, la nouvelle Alliance est scellée en son Sang : l’Alliance sera intérieure («mon Royaume est au-dedans de vous») et sera universelle («Enseignez toutes les nations» Mt 28,19) et deviendra très personnelle («Il m’a aimé et s’est livré pour moi» (Ga 2,20).
Au coeur de l’Alliance, une grande certitude : Dieu est fidèle à l’homme. Dieu croit en l’homme, il aime l’homme. Il va proclamer sa fidélité et la mettre en pratique. Cf. Gn 3,21 : Dieu revêt l’homme et la femme de tuniques de peau, image de la grâce du Christ ; Juges : l’homme pèche, Dieu intervient, l’homme se repent, Dieu revient ; Psaume 78, l’hymne à la fidélité de Dieu ; Judith : Dieu est fidèle et sauve son peuple par une femme.
Dieu manifeste cette fidélité par des actes précis : le choix d’un peuple, l’envoi de son Fils, sa présence permanente par l’Eucharistie, par sa parole, par l’Eglise. «Mon Père travaille sans cesse et moi aussi» (Jn 5,17). Et les pro­phètes ? Ils sont les sauveurs de l’Alliance sans cesse menacée. Ils sont aussi les éclaireurs de l’alliance, ils vont l’approfondir. Ils en sont les précurseurs, c’est toute la préparation de l’Incarnation.
3 – LA PAROLE.
Les prophètes vont être les haut-parleurs de la Parole avant qu’elle ne s’in­carne. C’est d’abord le verbe, la parole qui rejoint l’homme. Sans parole, pas d’alliance.
Le Verbe et les patriarches : la promesse d’Alliance. «Quitte ton pays (…) tu seras père d’un grand peuple» (1900).
Le Verbe et le peuple de Dieu : c’est la réalisation de l’Alliance sur le mont Sinaï (1200).
Le Verbe et les premières ruptures de l’Alliance : ce sont les premiers pas concrets de cette Alliance, les Juges (1100).
Le Verbe et le sommet de l’Alliance : David, Salomon (1000).
La grande épreuve de l’Alliance : de 932 (le schisme) à Jésus. Les pro­phètes sont les défenseurs et les sauveurs de l’Alliance, (puis) avec les prêtres et les sages.
La Nouvelle Alliance recréée en Jésus-Christ : «le Verbe s’est fait Chair» (Jn 1,14).
Le rôle des prophètes dans cette parole : ils seront d’abord les auditeurs attentifs de la parole, (cf. la manducation du petit livre par Ezéchiel, Ez 3) ; ils seront aussi les lecteurs de la parole et des événements ; ils seront enfin les serviteurs de la parole, les porte-parole de Dieu.
Ces prophètes ont une conscience aiguë de leur mission. Cette livraison de la parole sera souvent une épreuve, de trois sortes : la servitude de la solitude ; le prophète est un séparé, qu’il le veuille ou non (Je 16) ; la servitude de la pesanteur : c’est une charge lourde, un combat à livrer auquel on désire se soustraire (Je 20,7-9) ; la servitude de la nuit intérieure : le prophète doit avan­cer coûte que coûte, sans voir vraiment clair, dans la foi (Elie, 1R 19 ; Jonas, Jon 2,4).
Toute l’histoire de l’humanité repose sur ces trois poutres maîtresses qui s’entrecroisent : la Parole, l’Alliance et le Salut.
  LE POINT DE DEPART DU PROPHETISME
C’est le schisme autour de 930, cette désunion entre les deux tribus du sud (Juda, dont Siméon absorbé, et Benjamin ; 1R 12,21) et les dix tribus du nord. La grande raison du prophétisme, c’est la division. Dans le Royaume du nord, les tribus se battront très souvent. Le Royaume de Juda restera en paix sauf avec Attali.
Les causes du schisme sont politiques : l’abus du « roi-soleil », Salomon, le « roi-façade », qui a favorisé certaines tribus, surtout Juda, et négligé les pro­vinciaux, sauf pour les rançonner. Cela a entraîné une oppression sociale et financière du peuple par suite des constructions multiples, dont le Temple. L’intolérance du roi Roboam a également été une des causes du schisme. Elles sont également religieuses : Dieu n’est plus le centre d’unité du Royaume. A cause de ses nombreuses femmes, Salomon introduit les idoles.
QUELQUES CONSÉQUENCES
L’unité politique est rompue. Des luttes fratricides vont entraîner un épui­sement qui ira jusqu’à la chute du Royaume du nord en 722 (chute de Sama­rie), puis du Royaume du sud en 587 (chute de Jérusalem).
L’unité religieuse aussi est rompue. Jérusalem n’est plus le seul centre spiri­tuel. Il se crée d’autres centres (Samarie, Bethel, Gilgal ; cf. Am 4,4). Chaque centre aura sa doctrine, ses habitudes religieuses, ce qui va entraîner de nom­breuses déviations : idolâtrie, divination, rituels divers.
L’unité sociale est rompue. La perte du sens de Dieu amène la perte du sens de l’homme. Les prophètes dénonceront les nombreuses injustices. Un fossé se creuse entre riches et pauvres.
Face à cette décadence générale, les prophètes vont réagir à contre-courant, ils seront les défenseurs à la fois des droits de Dieu et des droits de l’homme.
Note. Un peu enfermés dans leur liturgie, les prêtres seront très vite frappés par le formalisme. Leur soi-disant ouverture sur Dieu est une fermeture au monde. Ils s’installent. C’était une bonne situation, qui rapportait. Le sacerdoce est donc défaillant, bien que quelques prêtres réagissent ; ainsi Jérémie devient prophète. Les rois étaient représentants de Dieu et ont, eux aussi, failli à leur mission. Or les prêtres étaient au service du roi. Il y a eu peu de grands rois comme Josias ou Ezéchias, et les prêtres n’ont pas osé aller à contre-courant des rois. Les prêtres essaieront de reprendre le pouvoir après l’exil. Ils se res­saisiront, mais là encore ils « décrochent ». Les prêtres viennent de la tribu de Lévi. Jésus ne choisira pas ses apôtres parmi les prêtres. Il n’est pas de cette tribu. Il est au-dessus de cela, il n’est pas enfermé. Jean-Baptiste (fils de Zacharie, de la tribu de Lévi) le montre comme l’Agneau de Dieu à suivre.
  PORTRAIT GENERAL D’UN PROPHETE
  1 – LA VOCATION
C’est une initiative divine. C’est Dieu qui intervient, qui appelle.
C’est une emprise divine, une pentecôte individuelle (Je 1,4-l0). C’est une invasion de l’Esprit, d’une puissance peu commune, à laquelle il est difficile de résister (Je 20,7-10).
C’est une emprise qui respecte la personnalité du prophète : Amos restera vindicatif, Jérémie restera sensible.
C’est une emprise sur des hommes de tous milieux : Amos est un berger, Isaïe est un aristocrate, Jérémie et Ezéchiel sont des prêtres, Sophonie est de famille royale.
Cet appel se manifeste presque toujours dans une vision inaugurale qui va orienter la vie et le message du prophète.
Le prophète est un appelé, « nabi » : bouillonnant qui parle au nom de quel­qu’un (chez les musulmans, Mahomet : Al Nabi). Le prophète est l’homme de l’esprit (Os 9,7 « l’inspiré » ; Ez 3,l2 ; Elie, lR 18,12 ; 2R 2,16, enlèvement d’Elie ; Jg 3,l0 ; 6,34 ; Ez 2,2).
Note. L’Eglise ne rejette pas les phénomènes mystiques mais elle ne s’ap­puie pas sur eux pour éclairer sa route. Elle ne s’appuie que sur une chose : le Christ est mort et ressuscité. Il ne sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas.
2 – L’ACTION DES PROPHÈTES
Ce sont des haut-parleurs de Dieu. Le prophète parle à la place de Dieu « Pro-phanaï » : Pro (à la place de, pour), phanaï (parler). Le prophète est un prédicateur plus qu’un prédisant. Il insiste sur les trois grands pôles bibliques : le Dieu vivant, exigeant, sauveur ; le sens de l’homme (rétablissement du droit des opprimés) ; le sens de l’univers, toujours en référence avec le Dieu créa­teur.
C’est d’abord un message pour le présent. Mais c’est aussi un message pour l’avenir, à court terme (ex. Jérémie et la chute de Jérusalem) et à longue échéance (le Messie). Tous ces messages du présent et de l’avenir constituent une oeuvre de préservation contre l’idolâtrie, une oeuvre d’orientation vers le Royaume messianique et une oeuvre d’intériorisation vers l’alliance du coeur. Ainsi prévoir et prédire ne sont pas vraiment l’oeuvre du prophète. Il se con­sacre avant tout à voir et à dire le projet de Dieu pour le présent.
Le prophète montre un Dieu vivant, d’où l’utilisation de nombreux anthro­pomorphismes : le visage, la bouche, les yeux, Dieu se repose, Dieu ouvre les yeux jour et nuit sur le Temple, il détourne les yeux des hypocrites (Je 18,17 ; Is 1,15). Le prophète montre aussi un Dieu exigeant, parce que saint (Is 6,3), et a un sens très poussé du péché. Il montre encore un Dieu miséricordieux. C’est déjà la Rédemption en préparation.
3 – LES MOYENS UTILISÉS
- La parole, maniée avec un sens pédagogique très poussé :
Emploi de l’affirmation catégorique (Is 1,2 ; Je 9,22).
Emploi de la répétition (Ez 13,8;21;23 ; Is 9,11 ; 10,4 16;20 ; Ba 6,14, 22 ; 28 ; 39 ; 44 ; 51 ; 56 ; 64).
Le dialogue : le prophète interroge, fait réagir (Je 2,32 ; Am 6,12).
Le goût du concret, avec l’utilisation de nombreuses images : l’eau vive (Je 2,12-13) ; le pasteur (Ez 34 ; Mi 5,3 ; Is 40).
L’art de la description et l’évocation géniale (Ma 1,6-10 ; Na 3,1-ss).
Tout cela constitue l’oracle (= message) prononcé au nom de Dieu : « oracle du Seigneur ».
- Les écrits des prophètes. Les messages oraux sont mis par écrit par les au­teurs eux-mêmes ou par des secrétaires pour s’assurer qu’on ne transformera pas les messages, pour les sceller dans la vérité (Is 8,l-2 ; 30,8 ; Je 36). Souvent, le message est mis par écrit par les disciples du prophètes sous forme de re­cueils, de résumés à la manière de nos évangiles. Ce sont souvent de simples abrégés, ordonnés, arrangés.
- Les mimes ou les actions théâtrales, sortes de chorégraphie sacrée (« audiovisuel »), le geste soulignant la parole. C’est une véritable liturgie pro­phétique, vraie parabole en acte qui permet de découvrir plus facilement le sens du message. Osée présente sa vie, Jérémie (19), la cruche brisée. Ces mimes ne sont pas de la puérilité. Pourquoi les utilise-t-on ? Pour ne pas heur­ter de front ! La lumière est tamisée.
  LES GRANDS JALONS
DE L’HISTOIRE DU PROPHETISME
Les prophètes sont groupés autour de faits historiques importants et autour de chefs de file qui vont orienter les autres prophètes. D’autre part, ils vont se compléter les uns les autres.
- Les premiers nabi : l’aurore du prophétisme, de 1200 à 900. Ce sont les prophètes qui ont orienté les premiers rois et le peuple. Ils sont groupés autour de la création du Royaume davidique en 1000. Trois principaux dominent : Moïse qui prépare, Samuel et Natan.
- Les prophètes traits d’union, 900-800. Ce sont les prophètes de la grande crise religieuse, la période célèbre des Omrides, fondateurs de Samarie (autour de 850). Deux prophètes dominent : Elie et Elisée.
- Les grands prophètes, l’âge d’or du prophétisme, de 800 à 600. Ce sont les prophètes des grandes réformes religieuses des rois Ezéchias (720) et Josias (620), répartis en deux grands groupes. Celui qui assiste à la défaite du Nord, Samarie (722), aura Isaïe pour chef de file, Amos, Osée, Michée ; celui qui verra la défaite du Sud (587) aura Jérémie pour chef de file, Sophonie, Nahum, Habaquq.
- Les prophètes « plus obscurs » jusqu’au crépuscule (600-150) ; les pro­phètes de la consolation qui visent l’exil et qui sont en exil (autour de 550) : Ezéchiel (chef de file), 2d Isaïe (ch 40-55) ; les prophètes de la restauration, au retour d’exil (500-400) : 3e Isaïe (ch 56-66, chef de file), Jonas, Joël, Aggée, Abdias, Zacharie, Malachie ; le prophète de la persécution grecque (environ 170) : Daniel.
- Le grand silence prophétique, de Daniel à Jean-Baptiste, de 150 av. J.-C. à 30 ap. J.-C.
- La nouvelle explosion du prophétisme : Zacharie, Siméon, Anne, Jean-Baptiste et Jésus.

- Le dernier écho du prophétisme : l’Apocalypse.

The Calling of the First Apostles, Domenico Ghirlandaio 1481

28 janvier, 2013

The Calling of the First Apostles, Domenico Ghirlandaio 1481  dans images sacrée Calling-of-Apostles-Domenico-Ghirlandaio-1481

http://freechristimages.org/biblestories/jesus_calls_his_first_disciples.htm

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