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PREUVES ARCHÉOLOGIQUES DE L’EXISTENCE DU CHRIST

19 novembre, 2015

http://pensees.bibliques.over-blog.org/article-1938610.html

PREUVES ARCHÉOLOGIQUES DE L’EXISTENCE DU CHRIST

Croyez-vous qu’Albert Einstein ait existé ? Sans doute répondrez-vous sans hésiter par l’affirmative ; mais pourquoi ? La plupart des gens ne l’ont pas rencontré personnellement. Pourtant, des témoignages fiables au sujet de ses réalisations prouvent qu’il a existé. Son influence transparaît dans les applications scientifiques de ses découvertes. Par exemple, nombreux sont ceux qui utilisent l’électricité produite par l’énergie nucléaire, concrétisation de la célèbre équation d’Einstein E = mc2 (l’énergie est égale à la masse multipliée par la vitesse de la lumière au carré). On peut appliquer ce raisonnement à Jésus Christ, que tout le monde considère comme l’homme qui a exercé la plus forte influence au cours de l’Histoire. Ce qui a été écrit sur lui ainsi que les marques visibles de son influence sont des témoignages probants de son existence. “ DES preuves de l’existence de Jésus gravées dans la pierre. ” Voilà ce qu’on pouvait lire en manchette de la Biblical Archaeology Review (novembre/décembre 2002). La couverture montrait un reliquaire en pierre calcaire, un ossuaire, découvert en Israël. Les ossuaires étaient très utilisés chez les Juifs entre le Ier siècle avant notre ère et 70 de notre ère. Mais celui-ci avait une valeur particulière. En effet, sur le côté figurait une inscription en araméen qui, selon des spécialistes, contenait les mots suivants : “ Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus. ” D’après la Bible , Jésus de Nazareth avait un frère, Jacques, connu pour être un fils de Joseph, l’époux de Marie. Quand Jésus a enseigné dans sa ville natale, ses auditeurs, étonnés, se sont demandé : “ N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Est-ce que sa mère ne s’appelle pas Marie, et ses frères Jacques, et Joseph, et Simon, et Judas ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? ” — Matthieu 13:54-56 ; Luc 4:22 ; Jean 6:42. L’inscription apparaissant sur l’ossuaire correspond effectivement à ce qui est écrit à propos de Jésus le Nazaréen. Si le Jacques mentionné ici était le demi-frère de Jésus Christ, il s’agirait de “ la plus ancienne preuve archéologique de l’existence de Jésus ”, affirme André Lemaire, expert en inscriptions antiques et rédacteur de l’article cité plus haut, paru dans la Biblical Archaeology Review. Hershel Shanks, directeur de la revue, précise que ce reliquaire “ est un objet palpable et visible qui remonte à l’époque du personnage le plus important qui ait jamais existé ”. Cela dit, les trois noms gravés sur l’ossuaire étaient très répandus au Ier siècle. Il pouvait donc y avoir une autre famille qui recensait un Jacques, un Joseph et un Jésus. André Lemaire a estimé que “ Jérusalem comptait, au cours des deux générations d’avant 70 de notre ère, probablement environ 20 personnes susceptibles de répondre au nom de ‘ Jacques/Jacob, fils de Joseph et frère de Jésus ’ ”. Il pense néanmoins qu’il y a 90 chances sur 100 que le Jacques mentionné sur le reliquaire soit le demi-frère de Jésus Christ. Aussi intéressante soit-elle, la découverte archéologique du nom Jacques n’est pas indispensable pour attester l’historicité de Jésus. À vrai dire, nous trouvons des preuves de son existence dans ce qu’ont écrit des historiens profanes, sur lui et sur ses disciples.   Témoignages d’historiens Voyez, par exemple, le témoignage de Flavius Josèphe, un Pharisien et historien juif du Ier siècle. Dans son livre Antiquités judaïques, il fait allusion à Jésus Christ. Si certains doutent de l’authenticité de sa première référence à Jésus, où il le présente comme le Messie, selon le professeur Louis Feldman, de l’université Yeshiva, peu de personnes remettent en question sa deuxième référence. On lit : “ [Ananus le grand prêtre] réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ. ” (Antiquités judaïques, XX, 200). Ainsi, même un Pharisien, un membre d’une secte dont beaucoup d’adeptes étaient des ennemis jurés de Jésus, a confirmé l’existence de “ Jacques, frère de Jésus ”. L’existence de Jésus est attestée par les actes de ses disciples. Lorsque l’apôtre Paul a été emprisonné à Rome vers 59 de notre ère, les principaux personnages d’entre les Juifs lui ont dit : “ Pour ce qui est de cette secte, nous savons que partout on parle contre elle. ” (Actes 28:17-22). Ils appelaient les disciples de Jésus “ cette secte ”. Si partout on parlait contre eux, n’est-il pas logique de penser que des historiens profanes les citeraient, eux aussi ?  Tacite, né vers 55 de notre ère et considéré comme l’un des plus grands historiens du monde, a parlé des chrétiens dans ses Annales. Voici ce qu’il a écrit au sujet de Néron qui jugeait les chrétiens responsables de l’incendie de Rome, en 64 de notre ère : “ Néron supposa des coupables et fit souffrir les tortures les plus raffinées à ces hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. ” Les détails de ce récit s’accordent avec les renseignements que l’on trouve sur Jésus dans la Bible.  Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie, s’est lui aussi exprimé au sujet des disciples de Jésus. Vers 111 de notre ère, il a écrit à l’empereur Trajan pour lui demander comment s’y prendre avec les chrétiens. D’après Pline, ceux qu’on accusait faussement d’être chrétiens répétaient une invocation aux dieux et adoraient la statue de Trajan pour démontrer qu’ils ne l’étaient pas. “ On ne peut jamais forcer ceux qui sont véritablement chrétiens ”, poursuit Pline. Voilà qui prouve que le Christ a bel et bien existé : ses disciples étaient prêts à donner leur vie à cause de la foi qu’ils avaient mise en lui. Après avoir résumé les propos des historiens des deux premiers siècles sur Jésus Christ et ses disciples, l’Encyclopædia Britannica (édition 2002) conclut : “ Ces récits indépendants montrent qu’à des époques reculées même les adversaires du christianisme n’ont jamais douté que Jésus ait réellement existé. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe, au cours du XIXe, et au début du XXe siècle que l’historicité de Jésus a été pour la première fois, et pour des motifs insuffisants, contestée par divers écrivains. ”   Témoignage des disciples de Jésus “ Le Nouveau Testament fournit presque tous les éléments qui permettent une reconstitution historique de la vie et de la destinée de Jésus, et ces mêmes éléments ont permis aux premiers chrétiens d’en interpréter la signification ”, lit-on dans l’Encyclopedia Americana. Des sceptiques n’accepteront peut-être pas les preuves bibliques de l’existence de Jésus. Pourtant, deux séries d’arguments bibliques permettent d’établir que Jésus a bien existé. Comme évoqué précédemment, les grands principes énoncés par Einstein prouvent qu’il a existé. Pareillement, les enseignements de Jésus attestent la véracité de son existence. Prenons, par exemple, le Sermon sur la montagne, discours célèbre de Jésus (Matthieu chapitres 5-7). L’apôtre Matthieu a décrit les répercussions qu’il a eues sur les gens : “ Les foules étaient frappées de sa manière d’enseigner ; car il les enseignait en homme qui a pouvoir, et non pas comme leurs scribes. ” (Matthieu 7:28, 29). Soulignant l’effet de ce sermon sur les hommes au fil des siècles, le professeur Hans Betz a déclaré : “ D’une manière générale, les influences exercées par le Sermon sur la montagne transcendent largement les frontières du judaïsme et du christianisme, voire de la culture occidentale. ” Il a “ un attrait singulièrement universaliste ”, a-t-il ajouté. Notez ces paroles sages, concises et pratiques : “ Qui te gifle sur la joue droite, tourne aussi vers lui l’autre joue. ” “ Prenez bien garde de ne pas pratiquer votre justice devant les hommes. ” “ Ne vous inquiétez jamais du lendemain, car le lendemain aura ses propres inquiétudes. ” “ Ne jetez pas vos perles devant les porcs. ” “ Continuez à demander, et on vous donnera. ” “ Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, de même vous aussi, vous devez le faire pour eux. ” “ Entrez par la porte étroite. ” “ C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. ” “ Tout bon arbre produit de beaux fruits. ” — Matthieu 5:39 ; 6:1, 34 ; 7:6, 7, 12, 13, 16, 17.  Sans doute avez-vous déjà entendu certaines de ces déclarations, du moins leur substance. Peut-être même sont-elles devenues des proverbes dans votre langue. Toutes sont extraites du Sermon sur la montagne. L’influence qu’il exerce sur bon nombre de gens et de cultures atteste de manière probante que le “ grand Enseignant ” a bien existé.  Supposons que quelqu’un ait inventé un personnage du nom de Jésus Christ. Partons du principe qu’il ait été suffisamment intelligent pour imaginer les enseignements que la Bible attribue à Jésus. N’aurait-il pas présenté Jésus et ses préceptes de manière à les faire accepter autant que possible ? Or, l’apôtre Paul a précisé : “ Les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse ; mais nous, nous prêchons Christ attaché sur un poteau, pour les Juifs occasion de trébucher, mais pour les nations sottise. ” (1 Corinthiens 1:22, 23). Christ attaché sur un poteau était un message peu attrayant, tant pour les Juifs que pour les nations. C’est pourtant le Christ que les chrétiens du Ier siècle proclamaient. Pourquoi prêchaient-ils Christ attaché sur un poteau ? Il n’y a qu’une seule explication logique : les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ont écrit la vérité sur la vie et sur la mort de Jésus.  

L’ARCHE D’ALLIANCE

17 août, 2015

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2006/arc_060512.htm

L’ARCHE D’ALLIANCE

Au désert comme à Jérusalem, l’arche d’alliance est présentée comme le centre nécessaire du culte qu’Israël rend à son Dieu, Yahvé. Elle symbolise la présence réelle de ce Dieu, d’où son caractère sacré qui doit être respecté et protégé à tout prix!
La tradition biblique lui attribue deux fonctions bien distinctes, qui exigent du même coup qu’elle ait aussi deux formes physiques distinctes. Une première fonction est celle d’être le réceptacle des tables de la loi (le Décalogue : Dt 10,1-5), d’une mesure de manne du désert (Ex 16,33) et du sceptre fleuri d’Aaron (Nb 17,10). On comprend qu’elle soit alors décrite comme une sorte de coffret rectangulaire (Ex 25,10); d’ailleurs le mot hébreu employé pour la désigner, arôn, signifie justement « coffret, boîte ».
La deuxième fonction de l’arche, celle qui est sans doute la plus souvent évoquée, n’est nulle autre que de servir de trône royal à Yahvé. À ce titre, on lui donne même un nom, que l’on proclame lors des cérémonies cultuelles : elle s’appelle « Yahvé sabaoth, trônant sur les chérubim » (1 S 4,4; 2 S 6,2; Ps 80,2; 99,1; etc). On ne sera donc pas surpris de voir que la royauté de Yahvé sera toujours évoquée par ce symbole religieux, bien gardé dans la salle la plus sacrée de son temple, ou son palais; tout le culte qui l’entoure est de ce fait centré sur cette royauté. Isaïe (ch. 6) en est un témoin fulgurant, de même que Jérémie (3,17) et Ézéchiel (43,7). Surtout, il faut rappeler ici la grande liturgie de l’intronisation royale de Yahvé à Jérusalem, quand tout le peuple est invité à proclamer avec éclat et joie : « Yahvé est roi » (Ps 24; 93; 96-99). Cette foi profonde en la royauté lumineuse de Yahvé ne s’explique bien que si l’arche, au nom évocateur, est d’abord comprise comme le trône de Yahvé. Une dernière remarque confirme l’hypothèse, car l’arche est aussi appelée, à quelques reprises, le marche-pied ou le tabouret de Yahvé (1 Ch 28,2; Ps 99,1; 132,7; etc.).
Est-ce que l’archéologie peut nous aider à nous représenter concrètement cette arche aux fonctions si diverses? La réponse est sans doute positive. En Syrie-Palestine, depuis le IIe millénaire déjà, les trônes royaux consistaient d’une chaise formée par deux sphinx debout et placés côte à côte, dont les ailes déployées vers le haut servaient de dossier, les pattes, de pattes de la chaise et les têtes, d’accoudoirs. Le roi était donc assis littéralement sur ces êtres mythiques, qui l’enveloppaient en quelque sorte. Cette chronique d’archéologie a déjà parlé de ces sphinx, dont le mot hébreu pour les désigner est kerub (kerubim au pluriel). Une des fonctions du sphinx est précisément la garde des trônes royaux. La figure 1 est une belle illustration d’un de ces trônes, telle que gravée sur une plaquette d’ivoire trouvée à Megiddo, et datant du XIVe siècle avant J.-C. On voit le roi assis sur son trône à chérubim, en présence de la reine et entouré de porteurs d’offrande et d’une joueuse de lyre. On remarque aussi que le roi a les pieds posés sur un tabouret. Des tabourets trouvés en Égypte sont ornés de figures d’ennemis captifs, de sorte que le roi pose littéralement ses pieds sur ses ennemis, de façon symbolique, quand il siège sur son trône; cette image est bien connue du Psaume 110 : « Tes ennemis, j’en ferai ton marchepied. » (v. 1)
Un autre fait très intéressant mérite une mention toute spéciale. En Phénicie on a trouvé plusieurs modèles de trônes à chérubim (ou sphinx) qui étaient destinés à des dieux. Il en est même quelques-uns qui ne permettaient pas qu’on y asseye une figure divine, car le siège était ou trop étroit ou sculpté trop en pente : la divinité y siégeait donc de façon invisible (fig. 2). Parfois, on évoquait le dieu de façon précise en gravant un signe qui l’identifie. Évidemment, un tabouret était nécessairement associé à ces trônes divins.
Si nous revoyons la tradition biblique sur l’arrière-fond de ces trônes royaux et divins, nous comprenons très bien que l’arche soit décrite comme un siège formé de chérubim. On sait aussi que ce trône devait être vide, puisque Yahvé n’y était pas représenté, ce qui eut été contraire à la loi religieuse d’Israël.
On comprend aussi fort bien que l’arche soit aussi une sorte de réceptacle rectangulaire, puisqu’un tabouret devait nécessairement être placé devant ce trône, ce que quelques textes, on l’a vu, déclarent explicitement. Il faut surtout évoquer des textes hittites et égyptiens qui déclarent ouvertement que des copies de traités (alliances) internationaux étaient « placés sous les pieds des dieux » : ne serait-ce pas, alors, dans ce tabouret des trônes divins? L’hypothèse est trop belle pour ne pas être formulée avec beaucoup de vraisemblance.
Guy Couturier, CSC

TRACES GÉOLOGIQUES DU DÉLUGE

18 juillet, 2015

http://bible.archeologie.free.fr/delugegeologie.html

TRACES GÉOLOGIQUES DU DÉLUGE

(quelques photos sur le site)

Le Déluge mésopotamien

En fouillant en 1929 les ruines de l’ancienne cité d’Ur en Mésopotamie, l’archéologue britannique Sir Leonard Woolley fit une découverte sensationnelle. Creusant une tranchée profonde pour repérer les plus anciens niveaux d’occupation, il trouva au fond du puits de sondage une couche d’argile stérile. La transition dans la nature du sous-sol était nette, le niveau d’occupation archéologique étant soudain remplacé par de l’argile pure exempte de toute trace de vie humaine. Cela signifiait à première vue que l’on avait atteint le sol vierge. Mais Woolley décida de faire continuer à creuser. Son ouvrier plutôt sceptique s’exécuta non sans une certaine mauvaise humeur.
Ayant dégagé de l’argile pure sur plus de trois mètres de profondeur supplémentaires, il vit à sa grande surprise l’argile s’interrompre brusquement pour laisser apparaître un deuxième niveau archéologique contenant d’autres traces d’occupation humaine. Cette couche inférieure correspondait aux vestiges d’une seconde cité plus ancienne. Les tessons de céramique présents dans cette strate montraient que les poteries avaient été façonnées à la main, alors que celles de la ville située au niveau supérieur avaient été confectionnées avec la technique du tour de potier.
Comment expliquer la présence d’une épaisse couche de sédiment intercalée entre deux terrains riches en vestiges d’habitations ? Pour Woolley, il n’y avait qu’une seule explication possible : cette couche d’argile ne pouvait être que le reste d’un ancien dépôt boueux qui s’était déposé lors d’une importante inondation. Son sang ne fit qu’un tour : c’était le déluge de Noé.
La stratigraphie impliquait à l’évidence que deux cités différentes avaient été bâties au même endroit mais à deux époques différentes. Pour vérifier son hypothèse, Woolley effectua d’autres sondages dans le secteur de Ur. La moitié des forages qui furent réalisés (quatorze en tout) montrait le même type de dépôts, quoique d’épaisseurs différentes selon l’altimétrie. Les plus grandes épaisseurs (jusqu’à 3,70 m) correspondaient aux dépôts les moins élevés en altitude. A l’aide des céramiques, il put estimer l’âge de la couche d’argile à environ 3500 av. J.-C.. Seule une inondation de très grande ampleur pouvait rendre compte de l’épaisseur extraordinaire de cette strate. Aux yeux de Woolley, l’affaire était claire : il annonça la découverte des traces du Déluge biblique.
La large plaine du Tigre et de l’Euphrate constitue une immense zone inondable. Encadrée par la chaîne montagneuse du Zagros au nord-est, les monts Ararat au nord et les pentes désertiques de l’Arabie au sud-ouest, elle draine les eaux de ravinement d’un immense territoire ; en cas de pluies exceptionnelles dans ces régions, la vallée du Tigre et de l’Euphrate est rapidement en crue. Woolley et ses collaborateurs imaginèrent que le Déluge de la Bible ait pu correspondre à une inondation de ce genre, d’ampleur extraordinaire, affectant toute ou une grande partie de la Mésopotamie. Pour estimer son étendue, il fallait entreprendre de nouveaux sondages dans d’autres cités chaldéennes voisines. Ce fut le travail de nouvelles missions archéologiques qui s’y attelèrent durant les années 1930.
- A Kish, située au nord de Ur, une équipe anglo-américaine dirigée par Stephen Langdon fouilla les ruines entre 1923 et 1932. Elle trouva là aussi des couches alluviales intercalées entre plusieurs niveaux archéologiques. Elles étaient cependant moins épaisses qu’à Ur, et réparties sur trois ou quatre niveaux différents et furent datées dans une tranche d’âges plus récente, entre 3200 et 3000 av. J.-C..
- A Shuruppak (l’actuelle Tell Fara), le docteur Eric Schmidt de l’Université de Pennsylvanie trouva en 1931, entre plusieurs strates historiques, un lit d’argile d’une épaisseur de soixante centimètres, datant d’à peu près 2900 avant notre ère. Ce dépôt était constitué de treize couches de sable et d’argile alternées.
- A Uruk, des fouilles entreprises par l’archéologue Julius Jordan, de la German Oriental Society, mirent en évidence en 1929 un dépôt sédimentaire épais d’un mètre cinquante, remontant à 2800 ans environ av. J.-C…
- A Ninive, qui fut fouillée en 1931 et 1932 par l’archéologue britannique Max Mallowan, un ou plusieurs niveaux d’argile apparurent sur une hauteur de deux mètres, difficiles à dater, peut-être entre 5500 et 3100 avant notre ère..
- A Lagash, l’archéologue français André Parrot signala un dépôt d’argile qui semblait dater d’autour de 2800 av. J.-C..
Ces résultats sont cependant à nuancer, car d’autres cités mésopotamiennes également fouillées n’ont pas révélé de telles couches alluviales. C’est le cas d’Eridu, proche de Ur de douze kilomètres seulement et qui n’a livré aucune trace d’inondation de ce type. D’autre part, on on voit bien que les dates attribuées aux dépôts alluviaux ne coïncident pas exactement. Si l’on tient compte de ces écarts, les inondations apparaissent comme très locales, et dès lors l’hypothèse d’un déluge unique affectant toute la Mésopotamie devient plus improbable. En considérant néanmoins l’ensemble des âges attribués à ces dépôts, on remarque qu’ils tournent autour de 3000-2900.
Cette très relative convergence de dates est plus ou moins cohérente avec les informations données par les tablettes cunéiformes. En effet, la liste royale sumérienne précise que la capitale changea de Shuruppak à Kish juste après le Déluge. Un tel changement de capitale et de dynastie semble effectivement avoir eu lieu historiquement vers 2900 av. J.-C.. Par ailleurs, dans les trois versions du Déluge tirées des tablettes cunéiformes, le héros est un habitant de Shuruppak, ville dont les ruines ont livré un dépôt d’argile de 60 cm datant d’environ 2900. C’est donc autour de 2900 que semble se dessiner la meilleure convergence de données. En définitive, la conclusion de l’enquête semble revenir à l’assyriologue Samuel Noah Kramer, de l’Université de Pennsylvanie, qui en 1967 écrivait :
« (…) L’histoire du déluge mésopotamien, et la version de l’Ancien Testament qui en provient, fut inspirée par un désastre réellement catastrophique, mais aucunement universel, qui eut lieu non pas immédiatement après la période d’Ubaid (c’est-à-dire vers 3500 av. J.-C.) comme Woolley l’a déclaré, mais plutôt autour de 3000, et qui laissa des traces à Kish, Shuruppak et probablement en de nombreux autres sites restant à découvrir ».

Le Déluge et la mer Noire
Une théorie alternative tentant de relier le Déluge biblique à des indices géologiques, a été proposée beaucoup plus récemment par deux géologues américains de l’Université de Columbia. En 1998, William Ryan et Walter Pitman formulèrent l’hypothèse qu’une inondation exceptionnelle aurait eu lieu non pas en Irak mais en mer Noire. Ils s’appuyaient sur les résultats des missions scientifiques marines comme les expéditions de l’International Ocean Drilling Program, qui ont mis en évidence au fond de la mer Noire de curieux indices, suggérant que dans la haute Antiquité cette mer n’existait pas, et qu’il y avait à sa place un ancien lac. Des plages de galets englouties, des coquillages d’eau douce et des traces d’aménagements humains dorment au fond de la mer.
Pour expliquer la présence de ces éléments immergés, les océanographes ont émis l’idée que la mer Noire a pu se remplir très brusquement il y a plusieurs milliers d’années. Ce serait là une conséquence indirecte de la fin de la dernière glaciation d’il y a 10 000 ans. En effet, à chaque réchauffement climatique, la fonte des glaces continentales provoque une lente remontée générale du niveau des mers du Globe.
Au niveau du détroit du Bosphore, l’eau de la Méditerranée aurait soudainement rompu le barrage naturel que devait alors constituer l’actuel détroit. Des millions de tonnes d’eau se seraient déversés dans la dépression, engloutissant des populations qui y vivaient. Les deux chercheurs font le lien entre cet évènement supposé et le Déluge de la Bible.
Ce rapprochement présente plusieurs points faibles. Les caractéristiques de cette catastrophe diffèrent du récit biblique par plusieurs points. D’abord il s’agit ici d’une mise en eaux conséquente à l’ouverture d’un immense barrage, et non pas de pluies torrentielles comme le dit la Bible. D’autre part, la Mésopotamie n’ayant probablement pas été concernée, l’évènement décrit peut difficilement être relié aux témoignages chaldéens inscrits sur les tablettes cunéiformes. En outre, l’évènement qui donna naissance à la mer Noire étant antérieur à l’invention de l’écriture il y a 5300 ans, il peut paraître trop ancien pour avoir été enregistré dans la mémoire humaine. Il n’est donc pas certain que la naissance de la mer Noire et le Déluge rapporté dans la Bible constituent le même évènement.