http://spiritualite-orthodoxe.blogspot.it/2009/08/vie-du-saint-apotre-pierre-le-prince.html
(Ces jours, je étudiais, en effet, qui étudient à nouveau, la mort des apôtres Pierre et Paul, vous ne pouvez pas conclure cette étude, jamais assez, je propose l’étude de l’Eglise orthodoxe, est un peu apologétique, ajoute quelque chose qui manque et quelques autres nouvelles, mais pour le moment il est le meilleur que je ai trouvé)
VIE DE SAINT PIERRE LE PRINCE DES APÔTRE
Saint Dimitri de Rostov
Le Saint Apôtre Pierre se nommait Simon avant son apostolat. Juif de naissance, il naquit en Galilée, dans la petite ville méconnue de Bethsaïde, d’un père nommé Jonas, de la maison de Simon. Son frère était le Saint Apôtre André, le Premier-Appelé. Saint Pierre épousa la fille d’Aristobule, le frère du Saint Apôtre Barnabé, dont il eut deux enfants, un fils et une fille. Homme simple et sans instruction, il craignait Dieu, accomplissait tous Ses commandements, et se tenait devant Lui sans faille dans tous ses actes. Il était pêcheur de son état, et vivait dans la pauvreté, gagnant de ses mains la nourriture nécessaire pour sa maisonnée, c’est-à-dire sa femme, ses enfants, sa belle-mère, et son vieux père.
Son frère André, quant à lui, dédaignait la vanité et les préoccupations de ce monde, et menait une vie de célibataire qui le conduisit à devenir le disciple de Saint Jean Baptiste qui prêchait le repentir près du Jourdain. Voyant un jour son maître montrer du doigt le Seigneur Jésus en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde », il laissa Jean pour suivre le Christ avec un autre de ses disciples. A la question « Maître, où demeures-Tu ? », le Seigneur ayant répondu : « Venez et voyez ! », ils demeurèrent chez Lui ce jour-là. Au matin, André vint trouver son frère Simon Pierre et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ! », et il le conduisit vers le Seigneur Jésus, qui le regarda et dit : « Tu es Simon, Fils de Jonas, tu seras appelé Képhas », ce qui signifie Pierre. Saint Pierre fut tout de suite blessé d’amour pour le Seigneur. Il crut sur-le-champ qu’Il était le Christ envoyé par Dieu pour le salut du monde. Toutefois, il n’abandonna pas immédiatement sa maison et son métier, et continua encore pour un temps à procurer le nécessaire à ses proches, avec l’aide d’André, à cause du grand âge de leur père. Mais un peu plus tard, quand Jean eut été mis en prison, le Seigneur Jésus, qui passait près du lac de Tibériade, vit Pierre et André jeter leurs filets et leur dit : « Suivez-Moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ! »
Et quel genre de pêcheurs allaient-ils devenir ? Ceci leur fut manifesté le jour où le Seigneur monta dans le bateau de Simon et commanda de jeter les filets. Pierre dit alors : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais sur Ta parole, je jetterai le filet ! » (Luc5,5-6) Et la prise fut si grosse que le filet se rompit, préfigurant la pêche spirituelle et apostolique qui devait attraper par la Parole de Dieu de nombreux peuples dans le filet du salut. Voyant ce miracle, Pierre tomba épouvanté aux pieds de Jésus en disant : « Seigneur, éloigne-Toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » Mais le Seigneur choisit plutôt de lui répondre : « Suis-moi, et désormais tu pêcheras les hommes pour la vie comme tu avais pêché les poissons pour la mort ! »
Dès lors, Saint Pierre devint disciple du Christ avec son frère André et les autres disciples nouvellement appelés, et il fut aimé du Seigneur pour la simplicité de son coeur. Un jour, le Christ visita la modeste maison de Saint Pierre et guérit sa belle-mère de la fièvre en la touchant de la main. La nuit suivante, Il partit dans un lieu désert pour prier, et Pierre, ne supportant pas l’idée d’être une heure sans le Seigneur, abandonna sa maison et courut avec zèle derrière son Maître. L’ayant trouvé, il Lui dit : « Seigneur, tous Te cherchent ! »
Désormais, Pierre ne quitta plus le Christ, et resta constamment à Ses côtés pour jouir de Sa vue, écouter Ses paroles plus douces que le miel, et être le témoin des nombreux et grands miracles qui attestaient qu’Il était bien le Christ, le Fils de Dieu.
Le coeur de Pierre crut sans douter à la vérité, et sa bouche confessa le salut. En effet, comme le Seigneur revenait de Césarée de Philippe et questionnait Ses disciples : « Qui dit-on que Je suis, moi, le Fils de l’Homme ? », ils répondirent : « Les uns disent que Tu es Jean-Baptiste, les autres Elie, d’autres encore Jérémie ou l’un des prophètes », et comme le Christ insistait : « Et vous, qui dites-vous que Je suis ? », Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Alors le Seigneur loua son juste témoignage en disant : « Tu es bienheureux Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est Mon Père qui est dans les cieux ! » Et le Christ promit à Pierre de lui donner les clefs de Son Royaume Céleste. Mais l’amour que Pierre éprouvait pour le Seigneur était si ardent qu’il ne concevait pas qu’un malheur pût Lui arriver, aussi en L’entendant parler de Ses souffrances, il dit : « Sois miséricordieux envers Toi Seigneur, et que cela ne T’arrive pas ! » Ces paroles de Pierre ne furent pas agréables au Seigneur qui était justement venu en ce monde pour racheter le genre humain de la perdition par Ses souffrances. Cependant ces paroles manifestaient à la fois le fervent amour de Pierre et son absence de rancune, quand le Seigneur le réprimanda par ces mots très durs : « Derrière moi, satan ! » Loin de s’irriter contre le Seigneur, Pierre accepta courageusement cette édifiante réprimande, et suivit le Christ avec une ferveur redoublée.
Plus tard, de nombreux disciples entendirent les paroles du Seigneur sans pouvoir les accepter et dirent, avant de Le quitter : « Cette parole est dure, qui peut l’écouter ? » Le Seigneur dit aux Douze : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » Et ce fut Pierre encore qui répondit : « Seigneur, vers qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle ! Nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Dans sa grande foi et sa grande ferveur, Saint Pierre osa même demander au Seigneur de marcher sur les eaux, et ceci ne lui fut pas refusé. Il sortit du bateau et marcha vers le Seigneur Jésus. Mais sa foi n’était pas encore parfaite car il n’avait pas encore reçu l’Esprit Saint, et, voyant la force du vent, il s’effraya et cria : « Seigneur, Sauve-moi ! » Aussitôt, le Christ lui tendit la main : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », le libérant de l’abîme des eaux, et plus tard, de son manque de foi en disant : « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ! »
Pierre fut digne, avec les deux autres Apôtres Jacques et Jean, de voir la Transfiguration du Seigneur sur le Mont Thabor. Il entendit de ses propres oreilles la voix du Père, comme il le rapporte dans son épître : « Ce n’est pas en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est en ayant vu Sa majesté de nos propres yeux. Car Il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire quand la Gloire magnifique Lui fit entendre Sa voix qui disait : Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute Mon affection. Nous avons entendu cette voix venant du ciel lorsque nous étions avec Lui sur la sainte montagne »
Lorsque le Seigneur s’approcha de Ses souffrances volontaires et de Sa mort sur la Croix, Pierre montra sa ferveur pour Lui, non seulement en disant : « Seigneur, je suis prêt à aller avec Toi en prison et à la mort », mais aussi en dégainant son épée pour couper l’oreille du serviteur du prêtre Malchus. Et même si, par la providence divine, il chuta trois fois en reniant le Seigneur, son repentir sincère et ses larmes amères lui valurent d’être le premier des Apôtres à voir le Seigneur après Sa Résurrection : « Le Seigneur est réellement ressuscité, et Il est apparu à Simon » (Luc24,34). Saint Paul témoigne aussi : « Il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures, et Il est apparu à Képhas, puis aux Douze ».
Quelle ne fut pas la joie de Pierre quand il vit le Seigneur et reçut de Lui le pardon miséricordieux de son péché ! Après son triple reniement, il offrit une triple réponse d’amour au Christ en disant : « Seigneur, Tu sais tout, Tu sais que je T’aime ! » A la suite de quoi le Seigneur l’instaura comme pasteur de Ses brebis et portier de Son Royaume Céleste.
Après l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, Pierre, comme premier des Apôtres, fut le premier à prêcher la Parole de Dieu, et acquit en une heure jusqu’à trois mille âmes à l’Eglise du Christ. Il se montra également un thaumaturge hors du commun. Comme il entrait dans le temple pour prier en compagnie de Saint Jean, il vit un homme boiteux de naissance à la porte dénommée « la belle ». Il lui prit la main droite et le releva en disant : « Au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » Et aussitôt, les pieds et les chevilles du boiteux s’affermirent, au point que d’un bond il fut debout, marcha, sauta, et entra avec les Apôtres dans le temple en glorifiant Dieu. Ce miracle et la parole de Dieu amenèrent à la foi en Jésus-Christ près de cinq mille hommes.
Saint Pierre mit à mort par sa parole Ananie et sa femme Saphire qui avait commis le sacrilège de mentir à l’Esprit Saint. A Lydda, il guérit un homme du nom d’Enée qui était paralysé depuis l’âge de huit ans par les seules paroles : « Jésus-Christ te guérit ! » A Joppé, il ressuscita une jeune fille nommée Tabitha.
Non seulement ses mains et sa parole puissante faisait des miracles, mais son ombre même provoquait des guérisons. Partout où il se rendait, les gens sortaient leurs malades sur leurs lits afin que l’ombre de Pierre les recouvrît au passage.
Mais bientôt, le roi Hérode porta la main sur l’Eglise de Jérusalem pour lui faire du mal, fit assassiner Jacques le frère de Jean, et fit saisir Pierre pour le mettre en prison. Alors qu’il était lié par deux chaînes, l’Ange du Seigneur le délivra pendant la nuit, et le fit sortir de prison.
Le prince des Apôtres fut le premier à ouvrir aux païens les portes de la foi en baptisant à Césarée le centurion romain Corneille, après avoir eu la vision d’une nappe descendant du ciel chargée de quadrupèdes et de reptiles, accompagnée d’une voix qui lui ordonnait de tuer et de manger, sans regarder comme impur ce que Dieu déclarait pur, en signe de la prochaine conversion des païens.
Il dénonça par la suite le mage samaritain Simon qui voulait hypocritement par le baptême acheter le don de l’Esprit Saint : « Que ton argent périsse avec toi car ton coeur n’est pas droit devant Dieu ! Je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité ! »
Toutes ces choses sont inscrites dans l’Evangile et dans les Actes des Apôtres qu’on lit à l’église, où elles sont présentées en détails. Les rassembler ici de façon exhaustive n’est pas nécessaire car tous les connaissent bien.
La suite des exploits et des labeurs du Saint Apôtre Pierre est moins connue, et nous la rapporterons ici à travers les paroles de Saint Syméon Métaphraste : « De Jérusalem, Saint Pierre se rendit à Césarée, où il consacra un évêque issu du choeur des presbytres qui l’avait suivi. Il se rendit ensuite à Sidon où il fit beaucoup de guérisons et consacra un évêque, puis à Béryte où il consacra un autre évêque. De là il partit pour Byblos et Tripoli de Phénicie, où il consacra Marson, chez qui il avait vécu, comme évêque. De là, il se rendit sur l’île d’Antarados puis à Laodicée où il guérit de nombreux malades, chassa les esprits impurs, et rassembla une grande Eglise à laquelle il donna un évêque. Ensuite, il parvint à Antioche de Syrie, où se cachait Simon le mage qui l’avait fui en Palestine et qui fuyait maintenant les soldats de l’empereur romain Claude. Pierre accomplit de nombreuses guérisons à Antioche, prêcha avec bonheur le Dieu Unique en Trois Personnes, et ordonna des évêques pour évangéliser la Sicile, notamment Marcien pour les habitants de Syracuse, et Pancratios pour Tavroménie. Il se rendit ensuite à Tyane de Cappadoce, puis à Ancyre en Galatie où sa prière ressuscita un mort, et où il catéchisa et baptisa de nombreuses personnes, instaura l’Eglise locale et consacra un évêque. Après quoi, il partit pour Sinope et Amasée dans le Pont. Il visita ensuite Gangres en Paphlagonie, puis Claudiopolis dans la province d’Honorias, Nicomédie en Bithynie et Nicée.
Ensuite, il retourna rapidement à Jérusalem pour la fête de Pâques, puis pour la Cappadoce et la Syrie. Il revint à Antioche et à Jérusalem où il reçut la visite de Saint Paul trois ans après sa conversion au Christ, comme celui-ci le rapporte aux Galates : Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Képhas et je demeurai quinze jours chez lui . Après cette rencontre, certaines lois de l’Eglise ayant été définies, le bienheureux Paul partit accomplir l’oeuvre à laquelle il avait été appelé, et le grand Pierre revint à Antioche où il consacra Evode évêque. Il se rendit ensuite en Phrygie. De là, il alla à Nicomédie où il sacra Prochore évêque. Ce dernier continua toutefois à suivre Saint Jean le Théologien même après cette ordination. De Nicomédie, Pierre partit pour Héliopolis dans l’Hellespont où il consacra évêque le centurion Corneille, puis revint à Jérusalem.
Là, il eut une vision du Seigneur qui lui dit : Lève-toi, Pierre, et pars pour l’Occident ! Il est nécessaire que l’Occident soit éclairé par tes lumières. Je serai avec toi !
C’est en ces temps-là que Simon le Mage fut capturé par les soldats qui le poursuivaient et conduit à Rome pour y être rétribué selon ses oeuvres. Parvenu dans la capitale de l’empire, il employa les ruses et la magie pour enténébrer l’esprit d’une multitude, à tel point que, loin d’être châtié, il fut considéré comme un dieu. Ce disciple romain de satan étonna tellement l’empereur Claude lui-même par sa magie, qu’il fit sculpter sa statue et la déposa entre deux ponts du Tibre avec l’inscription : A Simon, le dieu saint. Mais Justin et Irénée ont parlé de cela en détails…
Revenons au grand Pierre qui, après avoir annoncé aux frères l’apparition du Seigneur, les embrassa et partit pour Antioche, visitant les Eglises et rencontrant de nouveau Saint Paul. De là, il partit, sacra Orcanos évêque de Tarse, Apelle, frère de Polycarpe, pour Smyrne, Olympas pour Philippes de Macédoine, Jason pour Thessalonique, Silas qu’il avait trouvé chez Paul pour Colosses et Hérodion à Patras. Puis, il se rendit en Sicile par la mer, demeura quelque temps à Tavromeni chez Pancratios son disciple, homme versé dans les Ecritures, y catéchisa et baptisa un certain Maxime qu’il ordonna évêque et partit pour Rome.
A Rome, il prêcha jour après jour dans les maisons et dans les assemblées, un seul Dieu, le Père tout-puissant, un seul Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, vrai Dieu de vrai Dieu, et un seul Esprit Saint vivifiant. Il attira de nombreuses personnes à la foi au Christ et les libéra par le saint baptême du leurre païen.
Voyant cela, Simon le Mage fut incapable de se taire et de cacher son animosité envers l’Apôtre, considérant la prédication de ce dernier comme une honte qui venait ternir sa gloire. Il se mit à s’opposer ouvertement à l’enseignement de la vérité, contredisant Saint Pierre sans vergogne par ses paroles et par ses actes au centre même de la ville. Il faisait apparaître aux yeux du peuple des fantômes illusoires qui le précédaient et le suivaient partout, disant qu’il s’agissait là des âmes des morts, ou de ressuscités qui l’adoraient comme un dieu. Par l’artifice de ses illusions, il faisait marcher droit ou sautiller des boiteux. Mais tout ceci n’était qu’illusion, comme ce fabuleux Protée qui changeait de forme, apparaissant tour à tour avec deux visages, sous l’apparence d’une chèvre, d’un serpent ou d’un oiseau, ou bien encore comme du feu, en ne cessant de tromper les insensés. Mais dès que le grand Apôtre du Seigneur jetait le regard sur ses choses insensées, elles disparaissaient ».
Syméon Métaphraste n’est pas le seul à parler des controverses du Saint Apôtre Pierre et de Simon le Mage. On trouve dans le prologue des synaxaires le récit suivant : « Quand Saint Pierre arriva à Rome et apprit que Simon le Mage se faisait appeler Christ et accomplissait de nombreux signes devant les hommes, sa ferveur s’enflamma et il se rendit à la maison de Simon. De nombreuses personnes, qui se tenaient près des portes, lui en interdirent l’entrée.
- Pourquoi m’empêchez-vous d’entrer chez ce mage insidieux ?
- Ce n’est pas un mage mais un dieu puissant. Il a placé une garde devant sa porte qui connaît les pensées humaines : un chien noir qui tue tous ceux qui pensent du mal de Simon.
- Je dis la vérité : Simon est du démon ! Et toi le chien, vas dire à ton maître que Pierre, l’Apôtre du Christ, veut entrer chez lui !
Le chien se rendit auprès de Simon pour le prévenir de l’arrivée de Pierre avec une voix humaine. Tous furent terrifiés en entendant parler le chien. Simon renvoya l’animal chercher Pierre. Quand Pierre entra, le mage fit apparaître ses chimères aux yeux du peuple. Et le Saint Apôtre montra par la puissance du Christ des miracles encore plus grands ».
Quels miracles ? C’est ce que raconte le grec Egycippos, le plus ancien historien de l’Eglise, qui vivait près des Apôtres. Voici le récit de l’un d’entre eux : « Le fils d’une veuve romaine de rang royal vint à mourir dans ses jeunes années. Sa mère versait beaucoup de larmes et se montrait inconsolable. Ses proches se souvinrent alors qu’on trouvait à Rome à ce moment-là deux hommes dont on disait qu’ils ressuscitaient les morts : Pierre et Simon le Mage. Ils les firent donc convoquer, et beaucoup de personnes de haute condition se rassemblèrent, ainsi qu’une grande multitude issue du peuple. Saint Pierre s’adressa à Simon qui se vantait de sa puissance :
- Qu’on accepte comme vrai l’enseignement de celui qui ressuscitera le mort !
Et le peuple acclama la parole de Pierre. Mais, Simon, qui espérait dans sa magie, parla lui aussi au peuple :
- Si je ressuscite le mort, tuerez-vous Pierre ?
- Nous le brûlerons vif devant tes yeux !
Simon s’approcha de la couche du défunt et mit en oeuvre sa magie. Avec l’aide des démons, il fit remuer la tête du mort. Le peuple cria aussitôt que le jeune homme était vivant, et ressuscité. Il voulut se saisir de Pierre pour le brûler. Mais l’Apôtre leva les bras pour obtenir le silence et, quand tous se turent, parla ainsi :
- Si le jeune homme est vivant, qu’il se lève, qu’il parle, et qu’il marche ! Tant que vous n’aurez pas vu tout cela, soyez certains que Simon vous trompe par ses chimères et ses fantômes !
Simon marcha longtemps autour de la couche en invoquant les démons. Mais, comme il ne pouvait rien obtenir, la honte le saisit et il voulut s’enfuir. Mais le peuple le retint. Alors Saint Pierre, qui avait déjà ressuscité Tabitha et avait accompli beaucoup d’autres glorieux miracles, se tint éloigné du mort, leva les bras et les yeux vers le ciel, et pria :
- Seigneur Jésus-Christ, Tu nous a donné un ordre : en Mon Nom, ressuscitez les morts ! Je Te demande donc de ranimer ce jeune homme mort afin que tous ces gens sachent que Tu es un Dieu vrai et qu’aucun autre que Toi ne règne avec le Père et l’Esprit Saint dans les siècles ! Amen. Jeune homme, lève-toi, mon Seigneur Jésus-Christ te ressuscite et te guérit !
Et le mort ouvrit les yeux, se leva, et se mit à parler et à marcher ».
Le romain Marcel, qui fut dans un premier temps disciple de Simon, mais fut ensuite éclairé, conduit à la foi, et baptisé par Saint Pierre, écrit dans son épître aux saints martyrs Nérion et Archille , la fin de ce récit : « Le jeune homme ressuscité tomba aux pieds de Pierre en criant :
- J’ai vu le Seigneur Jésus-Christ qui ordonnait aux anges de me rendre, par ta supplique, à ma mère veuve !
Alors tout le peuple se mit à crier que seul est Dieu le Dieu prêché par Pierre. Simon le Mage utilisa de nouveau sa magie pour se faire une tête de chien et se sauver, mais le peuple s’en saisit avec l’intention de le lapider ou de le brûler, ce que Saint Pierre leur interdit en disant :
-Notre Seigneur et Maître n’a pas ordonné de rendre le mal pour le mal. Laissez-le aller où il veut ! La honte, l’outrage et la connaissance de sa faiblesse lui suffisent. Sa magie ne peut rien.
Simon fut libéré et vint chez moi en pensant que j’ignorais le miracle. Il mit à ma porte un grand chien lié par une chaîne en fer et me dit :
- Je vais voir si Pierre viendra chez toi selon son habitude.
Au bout d’une heure, Saint Pierre se présenta à la porte, détacha le chien, et lui dit :
- Va dire à Simon le Mage de cesser de leurrer par ses oeuvres démoniaques les gens pour lesquels le Christ a versé Son sang !
Le chien s’en alla annoncer au mage avec une voix humaine ce que l’Apôtre lui avait dit. Ayant entendu cela, je sortis rapidement pour recevoir Pierre chez moi avec honneur, et je chassais Simon et son chien. Celui-ci se précipita sur Simon, le mordit à pleines dents, et le jeta à terre. Pierre, qui regardait la scène par la fenêtre, ordonna au chien au Nom du Christ de ne pas causer davantage de mal au corps de Simon. C’est ainsi que sans lui causer aucun mal, le chien réduisit en charpies tous ses vêtements de sorte qu’aucune partie de son corps ne demeura couverte. Le peuple injuria Simon, et le chassa avec son chien de la ville à grands cris. Honteux et déshonoré, Simon ne réapparut plus à Rome pendant une année entière, et n’y revint que lorsque Néron succéda à Claude. Néron était un empereur méchant, comme en témoignèrent les gens méchants qui l’entouraient. Il aima beaucoup Simon et fit de lui son ami ».
Dans le prologue de la grande Ménée, on peut encore lire certains détails sur Simon : « Il voulut avoir la tête tranchée, et promit de ressusciter le troisième jour. Par un artifice, il fit en sorte de placer un mouton sous l’épée, et fit de lui une sorte de fantôme d’homme. Saint Pierre chassa l’illusion du cadavre du mouton, et dénonça Simon aux yeux de tous. Tous en effet virent le mouton décapité apparaître à la place de Simon.
Le mage Simon ne pouvait plus contredire l’Apôtre Pierre. Ecrasé par la honte et le déshonneur, il promit de s’élever au ciel. Rassemblant toute la force des démons qui le servaient, il se rendit au centre de Rome, et monta sur le toit d’un édifice de grande taille, la tête couverte d’une couronne de lauriers. Puis il s’adressa au peuple avec colère :
- Romains, puisque jusqu’à ce moment même vous persistez dans votre folie, puisque vous m’abandonnez en suivant Pierre, je vous abandonne à mon tour et cesse de défendre cette ville ! Que mes anges me prennent dans leurs bras et me montent au ciel chez mon père, d’où je vous enverrai de grands châtiments pour vous punir de ne pas avoir écouté mes paroles et cru à mes oeuvres !
Ayant dit cela, Simon frappa dans ses mains, se propulsa dans l’air et commença à voler, porté par les démons. Les gens, très étonnés, se disaient les uns aux autres :
- C’est l’oeuvre d’un dieu que de voler avec son corps !
Mais le grand Apôtre Pierre se mit à prier Dieu, disant :
- Seigneur Jésus-Christ mon Dieu, dénonce l’illusion de ce mage, afin qu’il ne séduise plus les gens qui croient en Toi ! Et vous, les diables, au Nom de mon Dieu je vous ordonne de ne plus le porter, mais de le lâcher là où il est à présent ! Aussitôt les démons, à la parole de l’Apôtre, s’éloignèrent de Simon et le misérable mage tomba, comme jadis satan précipité du haut des cieux, et se fracassa sur le sol. En voyant cela, le peuple s’extasia des heures durant, répétant sans relâche : Grand est le Dieu prêché par Pierre, en vérité il n’y a pas de Dieu hormis ce vrai Dieu ! Le mage, après sa chute, fut tout à fait brisé, mais, par la volonté de Dieu, toujours vivant, afin qu’il eût encore l’opportunité de reconnaître la faiblesse des démons et la sienne, son état misérable, que la honte le gagnât et qu’il admît la force du Tout-Puissant. Etendu sur le sol, brisé, il supporta de grandes souffrances tandis que le peuple le raillait, et ce n’est qu’au matin qu’il remit péniblement son âme mauvaise entre les mains des démons pour être conduite en enfer chez satan, leur père.
Saint Pierre, après la chute de Simon, monta sur une hauteur et fit un signe de la main pour que le peuple qui vociférait se tût. Il lui enseigna la connaissance du vrai Dieu, et par un long discours, l’initia à la foi chrétienne ».
En apprenant la mort honteuse de son ami, l’empereur Néron s’irrita fortement contre Pierre et voulut le tuer. Toutefois, le courroux du souverain ne put aboutir immédiatement, comme le rapporte Saint Syméon Métaphraste, mais seulement quelques années plus tard.
Après la mort de Simon, en effet, Saint Pierre ne resta pas longtemps à Rome. Il fit beaucoup de baptêmes, affermit l’Eglise, consacra Saint Lin évêque de la ville impériale, puis partit pour Terracine où il consacra un autre Epaphrodite comme évêque. Il parvint ensuite à Sirmi en Espagne où il consacra Epainétos comme évêque, avant d’atteindre Carthage en Afrique. Là il consacra Crescens puis partit pour l’Egypte. A Thèbes, la ville aux cent portes, il consacra Rufus comme évêque, et à Alexandrie, le saint Apôtre et Evangéliste Marc.
Après une révélation, il se rendit à Jérusalem pour assister à la Dormition de la Toute-Pure Vierge Marie la Mère de Dieu. Après cela, il revint en Egypte, puis traversa l’Afrique pour revenir à Rome, d’où il partit pour Milan et Photikin, où il consacra des évêques et ordonna des presbytres.
Il partit ensuite pour la lointaine Bretagne où il vécut longtemps et attira à la foi au Christ un peuple nombreux. C’est là qu’un ange lui rendit visite pour lui dire : « Pierre, ton départ de cette vie s’approche, il convient que tu partes pour Rome où tu supporteras la mort sur la croix, et recevras du Seigneur Jésus-Christ ta juste rétribution ». Après avoir rendu grâce à Dieu, Pierre passa encore quelques jours en Bretagne, affermissant les églises et consacrant des évêques, ordonnant des presbytres et des diacres.
Durant la douzième année du règne de Néron, il revint de nouveau à Rome où il consacra Clément comme évêque. Celui-ci refusa longtemps de porter un tel joug, mais, exhorté par les paroles de l’Apôtre, il courba le cou sous le joug du Christ et, en compagnie de son maître et d’autres saints hommes, il tira le char de la Parole de Dieu. De nombreux hommes et femmes de Rome de rang sénatorial furent éclairés par la foi et le saint baptême.
Il se trouvait que l’empereur Néron avait alors parmi ses concubines deux très belles femmes qu’il préférait à toutes les autres. Ces deux femmes devinrent croyantes et décidèrent de mener une vie chaste, refusant désormais d’obéir aux désirs lubriques de l’empereur. Ce dernier, qui vivait dans la convoitise sans jamais pouvoir s’en rassasier, s’irrita contre l’Eglise du Christ et surtout contre l’Apôtre Pierre, qu’il jugeait responsable de la conversion de ses concubines. Se souvenant de la mort de son ami Simon, il fit rechercher Pierre pour le tuer.
L’historien de l’Eglise Egysippos rapporte que les fidèles de Rome supplièrent Pierre de se cacher et de quitter la ville, pour le bien de la multitude. Mais Pierre n’entendait pas les choses ainsi, et désirait souffrir et mourir pour le Christ. Le peuple des fidèles, pleurant et gémissant, supplia de plus belle l’Apôtre de sauver sa vie, si nécessaire pour la Sainte Eglise ballottée par les malheurs dispensés par les infidèles. Saint Pierre se laissa fléchir par les larmes des fidèles, et promit de sortir de la ville et de se cacher. La nuit suivante, après avoir prié avec l’assemblée des fidèles, il embrassa chacun et partit seul. En arrivant aux portes de la ville, il rencontra le Seigneur Jésus-Christ qui rentrait dans la ville. Pierre Le salua :
- Seigneur, où vas-Tu ?
- Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau !
A ces mots, le Seigneur devint invisible. Pierre comprit que le Christ, qui souffre dans Ses serviteurs comme dans Ses membres véritables, voulait souffrir à Rome dans son corps aussi. Il revint donc sur ses pas, se dirigea vers l’église, et fut arrêté par les soldats.
Saint Syméon Métaphraste rapporte que non seulement Pierre fut arrêté, mais également une multitude de fidèles, et parmi eux Hérodion et Olympas, que le tyran condamna à être décapités. Pierre, quant à lui, fut condamné à la crucifixion. Les soldats s’emparèrent donc des condamnés pour les conduire sur les lieux du supplice. Ils laissèrent toutefois partir Clément, qui était parent de l’empereur. Ils tuèrent par le glaive Hérodion, Olympas, et beaucoup d’autres fidèles. Pierre, quant à lui, demanda à ses bourreaux d’être crucifié la tête en bas, afin d’honorer le Seigneur en inclinant sa tête sous Ses pieds.
C’est ainsi que s’endormit le grand Apôtre Pierre, glorifiant Dieu sur la croix, et supportant la grande douleur des clous dans ses mains et dans ses pieds. Il remit son âme à Dieu le vingt-neuvième du mois de juin.
Clément, le disciple de Pierre, réclama le corps de l’Apôtre, le descendit de la croix, le prépara comme il convient, et convoqua les fidèles encore en vie et les hiérarques afin de l’ensevelir avec honneur. Il fit aussi ensevelir les corps de ceux qui avaient souffert avec Pierre : les saints Hérodion et Olympas, et tous les fidèles qui venaient de glorifier le Christ Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit Saint, est glorifié dans les siècles. Amen.
(Ces jours, je étudiais, en effet, qui étudient à nouveau, la mort des apôtres Pierre et Paul, vous ne pouvez pas conclure cette étude, jamais assez, je propose l’étude de l’Eglise orthodoxe, est un peu apologétique, ajoute quelque chose qui manque et quelques autres nouvelles, mais pour le moment il est le meilleur que je ai trouvé)
VIE DE SAINT PIERRE LE PRINCE DES APÔTRE
Saint Dimitri de Rostov
Le Saint Apôtre Pierre se nommait Simon avant son apostolat. Juif de naissance, il naquit en Galilée, dans la petite ville méconnue de Bethsaïde, d’un père nommé Jonas, de la maison de Simon. Son frère était le Saint Apôtre André, le Premier-Appelé. Saint Pierre épousa la fille d’Aristobule, le frère du Saint Apôtre Barnabé, dont il eut deux enfants, un fils et une fille. Homme simple et sans instruction, il craignait Dieu, accomplissait tous Ses commandements, et se tenait devant Lui sans faille dans tous ses actes. Il était pêcheur de son état, et vivait dans la pauvreté, gagnant de ses mains la nourriture nécessaire pour sa maisonnée, c’est-à-dire sa femme, ses enfants, sa belle-mère, et son vieux père.
Son frère André, quant à lui, dédaignait la vanité et les préoccupations de ce monde, et menait une vie de célibataire qui le conduisit à devenir le disciple de Saint Jean Baptiste qui prêchait le repentir près du Jourdain. Voyant un jour son maître montrer du doigt le Seigneur Jésus en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde », il laissa Jean pour suivre le Christ avec un autre de ses disciples. A la question « Maître, où demeures-Tu ? », le Seigneur ayant répondu : « Venez et voyez ! », ils demeurèrent chez Lui ce jour-là. Au matin, André vint trouver son frère Simon Pierre et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ! », et il le conduisit vers le Seigneur Jésus, qui le regarda et dit : « Tu es Simon, Fils de Jonas, tu seras appelé Képhas », ce qui signifie Pierre. Saint Pierre fut tout de suite blessé d’amour pour le Seigneur. Il crut sur-le-champ qu’Il était le Christ envoyé par Dieu pour le salut du monde. Toutefois, il n’abandonna pas immédiatement sa maison et son métier, et continua encore pour un temps à procurer le nécessaire à ses proches, avec l’aide d’André, à cause du grand âge de leur père. Mais un peu plus tard, quand Jean eut été mis en prison, le Seigneur Jésus, qui passait près du lac de Tibériade, vit Pierre et André jeter leurs filets et leur dit : « Suivez-Moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ! »
Et quel genre de pêcheurs allaient-ils devenir ? Ceci leur fut manifesté le jour où le Seigneur monta dans le bateau de Simon et commanda de jeter les filets. Pierre dit alors : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais sur Ta parole, je jetterai le filet ! » (Luc5,5-6) Et la prise fut si grosse que le filet se rompit, préfigurant la pêche spirituelle et apostolique qui devait attraper par la Parole de Dieu de nombreux peuples dans le filet du salut. Voyant ce miracle, Pierre tomba épouvanté aux pieds de Jésus en disant : « Seigneur, éloigne-Toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » Mais le Seigneur choisit plutôt de lui répondre : « Suis-moi, et désormais tu pêcheras les hommes pour la vie comme tu avais pêché les poissons pour la mort ! »
Dès lors, Saint Pierre devint disciple du Christ avec son frère André et les autres disciples nouvellement appelés, et il fut aimé du Seigneur pour la simplicité de son coeur. Un jour, le Christ visita la modeste maison de Saint Pierre et guérit sa belle-mère de la fièvre en la touchant de la main. La nuit suivante, Il partit dans un lieu désert pour prier, et Pierre, ne supportant pas l’idée d’être une heure sans le Seigneur, abandonna sa maison et courut avec zèle derrière son Maître. L’ayant trouvé, il Lui dit : « Seigneur, tous Te cherchent ! »
Désormais, Pierre ne quitta plus le Christ, et resta constamment à Ses côtés pour jouir de Sa vue, écouter Ses paroles plus douces que le miel, et être le témoin des nombreux et grands miracles qui attestaient qu’Il était bien le Christ, le Fils de Dieu.
Le coeur de Pierre crut sans douter à la vérité, et sa bouche confessa le salut. En effet, comme le Seigneur revenait de Césarée de Philippe et questionnait Ses disciples : « Qui dit-on que Je suis, moi, le Fils de l’Homme ? », ils répondirent : « Les uns disent que Tu es Jean-Baptiste, les autres Elie, d’autres encore Jérémie ou l’un des prophètes », et comme le Christ insistait : « Et vous, qui dites-vous que Je suis ? », Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Alors le Seigneur loua son juste témoignage en disant : « Tu es bienheureux Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est Mon Père qui est dans les cieux ! » Et le Christ promit à Pierre de lui donner les clefs de Son Royaume Céleste. Mais l’amour que Pierre éprouvait pour le Seigneur était si ardent qu’il ne concevait pas qu’un malheur pût Lui arriver, aussi en L’entendant parler de Ses souffrances, il dit : « Sois miséricordieux envers Toi Seigneur, et que cela ne T’arrive pas ! » Ces paroles de Pierre ne furent pas agréables au Seigneur qui était justement venu en ce monde pour racheter le genre humain de la perdition par Ses souffrances. Cependant ces paroles manifestaient à la fois le fervent amour de Pierre et son absence de rancune, quand le Seigneur le réprimanda par ces mots très durs : « Derrière moi, satan ! » Loin de s’irriter contre le Seigneur, Pierre accepta courageusement cette édifiante réprimande, et suivit le Christ avec une ferveur redoublée.
Plus tard, de nombreux disciples entendirent les paroles du Seigneur sans pouvoir les accepter et dirent, avant de Le quitter : « Cette parole est dure, qui peut l’écouter ? » Le Seigneur dit aux Douze : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » Et ce fut Pierre encore qui répondit : « Seigneur, vers qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle ! Nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Dans sa grande foi et sa grande ferveur, Saint Pierre osa même demander au Seigneur de marcher sur les eaux, et ceci ne lui fut pas refusé. Il sortit du bateau et marcha vers le Seigneur Jésus. Mais sa foi n’était pas encore parfaite car il n’avait pas encore reçu l’Esprit Saint, et, voyant la force du vent, il s’effraya et cria : « Seigneur, Sauve-moi ! » Aussitôt, le Christ lui tendit la main : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », le libérant de l’abîme des eaux, et plus tard, de son manque de foi en disant : « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ! »
Pierre fut digne, avec les deux autres Apôtres Jacques et Jean, de voir la Transfiguration du Seigneur sur le Mont Thabor. Il entendit de ses propres oreilles la voix du Père, comme il le rapporte dans son épître : « Ce n’est pas en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est en ayant vu Sa majesté de nos propres yeux. Car Il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire quand la Gloire magnifique Lui fit entendre Sa voix qui disait : Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute Mon affection. Nous avons entendu cette voix venant du ciel lorsque nous étions avec Lui sur la sainte montagne »
Lorsque le Seigneur s’approcha de Ses souffrances volontaires et de Sa mort sur la Croix, Pierre montra sa ferveur pour Lui, non seulement en disant : « Seigneur, je suis prêt à aller avec Toi en prison et à la mort », mais aussi en dégainant son épée pour couper l’oreille du serviteur du prêtre Malchus. Et même si, par la providence divine, il chuta trois fois en reniant le Seigneur, son repentir sincère et ses larmes amères lui valurent d’être le premier des Apôtres à voir le Seigneur après Sa Résurrection : « Le Seigneur est réellement ressuscité, et Il est apparu à Simon » (Luc24,34). Saint Paul témoigne aussi : « Il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures, et Il est apparu à Képhas, puis aux Douze ».
Quelle ne fut pas la joie de Pierre quand il vit le Seigneur et reçut de Lui le pardon miséricordieux de son péché ! Après son triple reniement, il offrit une triple réponse d’amour au Christ en disant : « Seigneur, Tu sais tout, Tu sais que je T’aime ! » A la suite de quoi le Seigneur l’instaura comme pasteur de Ses brebis et portier de Son Royaume Céleste.
Après l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, Pierre, comme premier des Apôtres, fut le premier à prêcher la Parole de Dieu, et acquit en une heure jusqu’à trois mille âmes à l’Eglise du Christ. Il se montra également un thaumaturge hors du commun. Comme il entrait dans le temple pour prier en compagnie de Saint Jean, il vit un homme boiteux de naissance à la porte dénommée « la belle ». Il lui prit la main droite et le releva en disant : « Au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » Et aussitôt, les pieds et les chevilles du boiteux s’affermirent, au point que d’un bond il fut debout, marcha, sauta, et entra avec les Apôtres dans le temple en glorifiant Dieu. Ce miracle et la parole de Dieu amenèrent à la foi en Jésus-Christ près de cinq mille hommes.
Saint Pierre mit à mort par sa parole Ananie et sa femme Saphire qui avait commis le sacrilège de mentir à l’Esprit Saint. A Lydda, il guérit un homme du nom d’Enée qui était paralysé depuis l’âge de huit ans par les seules paroles : « Jésus-Christ te guérit ! » A Joppé, il ressuscita une jeune fille nommée Tabitha.
Non seulement ses mains et sa parole puissante faisait des miracles, mais son ombre même provoquait des guérisons. Partout où il se rendait, les gens sortaient leurs malades sur leurs lits afin que l’ombre de Pierre les recouvrît au passage.
Mais bientôt, le roi Hérode porta la main sur l’Eglise de Jérusalem pour lui faire du mal, fit assassiner Jacques le frère de Jean, et fit saisir Pierre pour le mettre en prison. Alors qu’il était lié par deux chaînes, l’Ange du Seigneur le délivra pendant la nuit, et le fit sortir de prison.
Le prince des Apôtres fut le premier à ouvrir aux païens les portes de la foi en baptisant à Césarée le centurion romain Corneille, après avoir eu la vision d’une nappe descendant du ciel chargée de quadrupèdes et de reptiles, accompagnée d’une voix qui lui ordonnait de tuer et de manger, sans regarder comme impur ce que Dieu déclarait pur, en signe de la prochaine conversion des païens.
Il dénonça par la suite le mage samaritain Simon qui voulait hypocritement par le baptême acheter le don de l’Esprit Saint : « Que ton argent périsse avec toi car ton coeur n’est pas droit devant Dieu ! Je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité ! »
Toutes ces choses sont inscrites dans l’Evangile et dans les Actes des Apôtres qu’on lit à l’église, où elles sont présentées en détails. Les rassembler ici de façon exhaustive n’est pas nécessaire car tous les connaissent bien.
La suite des exploits et des labeurs du Saint Apôtre Pierre est moins connue, et nous la rapporterons ici à travers les paroles de Saint Syméon Métaphraste : « De Jérusalem, Saint Pierre se rendit à Césarée, où il consacra un évêque issu du choeur des presbytres qui l’avait suivi. Il se rendit ensuite à Sidon où il fit beaucoup de guérisons et consacra un évêque, puis à Béryte où il consacra un autre évêque. De là il partit pour Byblos et Tripoli de Phénicie, où il consacra Marson, chez qui il avait vécu, comme évêque. De là, il se rendit sur l’île d’Antarados puis à Laodicée où il guérit de nombreux malades, chassa les esprits impurs, et rassembla une grande Eglise à laquelle il donna un évêque. Ensuite, il parvint à Antioche de Syrie, où se cachait Simon le mage qui l’avait fui en Palestine et qui fuyait maintenant les soldats de l’empereur romain Claude. Pierre accomplit de nombreuses guérisons à Antioche, prêcha avec bonheur le Dieu Unique en Trois Personnes, et ordonna des évêques pour évangéliser la Sicile, notamment Marcien pour les habitants de Syracuse, et Pancratios pour Tavroménie. Il se rendit ensuite à Tyane de Cappadoce, puis à Ancyre en Galatie où sa prière ressuscita un mort, et où il catéchisa et baptisa de nombreuses personnes, instaura l’Eglise locale et consacra un évêque. Après quoi, il partit pour Sinope et Amasée dans le Pont. Il visita ensuite Gangres en Paphlagonie, puis Claudiopolis dans la province d’Honorias, Nicomédie en Bithynie et Nicée.
Ensuite, il retourna rapidement à Jérusalem pour la fête de Pâques, puis pour la Cappadoce et la Syrie. Il revint à Antioche et à Jérusalem où il reçut la visite de Saint Paul trois ans après sa conversion au Christ, comme celui-ci le rapporte aux Galates : Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Képhas et je demeurai quinze jours chez lui . Après cette rencontre, certaines lois de l’Eglise ayant été définies, le bienheureux Paul partit accomplir l’oeuvre à laquelle il avait été appelé, et le grand Pierre revint à Antioche où il consacra Evode évêque. Il se rendit ensuite en Phrygie. De là, il alla à Nicomédie où il sacra Prochore évêque. Ce dernier continua toutefois à suivre Saint Jean le Théologien même après cette ordination. De Nicomédie, Pierre partit pour Héliopolis dans l’Hellespont où il consacra évêque le centurion Corneille, puis revint à Jérusalem.
Là, il eut une vision du Seigneur qui lui dit : Lève-toi, Pierre, et pars pour l’Occident ! Il est nécessaire que l’Occident soit éclairé par tes lumières. Je serai avec toi !
C’est en ces temps-là que Simon le Mage fut capturé par les soldats qui le poursuivaient et conduit à Rome pour y être rétribué selon ses oeuvres. Parvenu dans la capitale de l’empire, il employa les ruses et la magie pour enténébrer l’esprit d’une multitude, à tel point que, loin d’être châtié, il fut considéré comme un dieu. Ce disciple romain de satan étonna tellement l’empereur Claude lui-même par sa magie, qu’il fit sculpter sa statue et la déposa entre deux ponts du Tibre avec l’inscription : A Simon, le dieu saint. Mais Justin et Irénée ont parlé de cela en détails…
Revenons au grand Pierre qui, après avoir annoncé aux frères l’apparition du Seigneur, les embrassa et partit pour Antioche, visitant les Eglises et rencontrant de nouveau Saint Paul. De là, il partit, sacra Orcanos évêque de Tarse, Apelle, frère de Polycarpe, pour Smyrne, Olympas pour Philippes de Macédoine, Jason pour Thessalonique, Silas qu’il avait trouvé chez Paul pour Colosses et Hérodion à Patras. Puis, il se rendit en Sicile par la mer, demeura quelque temps à Tavromeni chez Pancratios son disciple, homme versé dans les Ecritures, y catéchisa et baptisa un certain Maxime qu’il ordonna évêque et partit pour Rome.
A Rome, il prêcha jour après jour dans les maisons et dans les assemblées, un seul Dieu, le Père tout-puissant, un seul Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, vrai Dieu de vrai Dieu, et un seul Esprit Saint vivifiant. Il attira de nombreuses personnes à la foi au Christ et les libéra par le saint baptême du leurre païen.
Voyant cela, Simon le Mage fut incapable de se taire et de cacher son animosité envers l’Apôtre, considérant la prédication de ce dernier comme une honte qui venait ternir sa gloire. Il se mit à s’opposer ouvertement à l’enseignement de la vérité, contredisant Saint Pierre sans vergogne par ses paroles et par ses actes au centre même de la ville. Il faisait apparaître aux yeux du peuple des fantômes illusoires qui le précédaient et le suivaient partout, disant qu’il s’agissait là des âmes des morts, ou de ressuscités qui l’adoraient comme un dieu. Par l’artifice de ses illusions, il faisait marcher droit ou sautiller des boiteux. Mais tout ceci n’était qu’illusion, comme ce fabuleux Protée qui changeait de forme, apparaissant tour à tour avec deux visages, sous l’apparence d’une chèvre, d’un serpent ou d’un oiseau, ou bien encore comme du feu, en ne cessant de tromper les insensés. Mais dès que le grand Apôtre du Seigneur jetait le regard sur ses choses insensées, elles disparaissaient ».
Syméon Métaphraste n’est pas le seul à parler des controverses du Saint Apôtre Pierre et de Simon le Mage. On trouve dans le prologue des synaxaires le récit suivant : « Quand Saint Pierre arriva à Rome et apprit que Simon le Mage se faisait appeler Christ et accomplissait de nombreux signes devant les hommes, sa ferveur s’enflamma et il se rendit à la maison de Simon. De nombreuses personnes, qui se tenaient près des portes, lui en interdirent l’entrée.
- Pourquoi m’empêchez-vous d’entrer chez ce mage insidieux ?
- Ce n’est pas un mage mais un dieu puissant. Il a placé une garde devant sa porte qui connaît les pensées humaines : un chien noir qui tue tous ceux qui pensent du mal de Simon.
- Je dis la vérité : Simon est du démon ! Et toi le chien, vas dire à ton maître que Pierre, l’Apôtre du Christ, veut entrer chez lui !
Le chien se rendit auprès de Simon pour le prévenir de l’arrivée de Pierre avec une voix humaine. Tous furent terrifiés en entendant parler le chien. Simon renvoya l’animal chercher Pierre. Quand Pierre entra, le mage fit apparaître ses chimères aux yeux du peuple. Et le Saint Apôtre montra par la puissance du Christ des miracles encore plus grands ».
Quels miracles ? C’est ce que raconte le grec Egycippos, le plus ancien historien de l’Eglise, qui vivait près des Apôtres. Voici le récit de l’un d’entre eux : « Le fils d’une veuve romaine de rang royal vint à mourir dans ses jeunes années. Sa mère versait beaucoup de larmes et se montrait inconsolable. Ses proches se souvinrent alors qu’on trouvait à Rome à ce moment-là deux hommes dont on disait qu’ils ressuscitaient les morts : Pierre et Simon le Mage. Ils les firent donc convoquer, et beaucoup de personnes de haute condition se rassemblèrent, ainsi qu’une grande multitude issue du peuple. Saint Pierre s’adressa à Simon qui se vantait de sa puissance :
- Qu’on accepte comme vrai l’enseignement de celui qui ressuscitera le mort !
Et le peuple acclama la parole de Pierre. Mais, Simon, qui espérait dans sa magie, parla lui aussi au peuple :
- Si je ressuscite le mort, tuerez-vous Pierre ?
- Nous le brûlerons vif devant tes yeux !
Simon s’approcha de la couche du défunt et mit en oeuvre sa magie. Avec l’aide des démons, il fit remuer la tête du mort. Le peuple cria aussitôt que le jeune homme était vivant, et ressuscité. Il voulut se saisir de Pierre pour le brûler. Mais l’Apôtre leva les bras pour obtenir le silence et, quand tous se turent, parla ainsi :
- Si le jeune homme est vivant, qu’il se lève, qu’il parle, et qu’il marche ! Tant que vous n’aurez pas vu tout cela, soyez certains que Simon vous trompe par ses chimères et ses fantômes !
Simon marcha longtemps autour de la couche en invoquant les démons. Mais, comme il ne pouvait rien obtenir, la honte le saisit et il voulut s’enfuir. Mais le peuple le retint. Alors Saint Pierre, qui avait déjà ressuscité Tabitha et avait accompli beaucoup d’autres glorieux miracles, se tint éloigné du mort, leva les bras et les yeux vers le ciel, et pria :
- Seigneur Jésus-Christ, Tu nous a donné un ordre : en Mon Nom, ressuscitez les morts ! Je Te demande donc de ranimer ce jeune homme mort afin que tous ces gens sachent que Tu es un Dieu vrai et qu’aucun autre que Toi ne règne avec le Père et l’Esprit Saint dans les siècles ! Amen. Jeune homme, lève-toi, mon Seigneur Jésus-Christ te ressuscite et te guérit !
Et le mort ouvrit les yeux, se leva, et se mit à parler et à marcher ».
Le romain Marcel, qui fut dans un premier temps disciple de Simon, mais fut ensuite éclairé, conduit à la foi, et baptisé par Saint Pierre, écrit dans son épître aux saints martyrs Nérion et Archille , la fin de ce récit : « Le jeune homme ressuscité tomba aux pieds de Pierre en criant :
- J’ai vu le Seigneur Jésus-Christ qui ordonnait aux anges de me rendre, par ta supplique, à ma mère veuve !
Alors tout le peuple se mit à crier que seul est Dieu le Dieu prêché par Pierre. Simon le Mage utilisa de nouveau sa magie pour se faire une tête de chien et se sauver, mais le peuple s’en saisit avec l’intention de le lapider ou de le brûler, ce que Saint Pierre leur interdit en disant :
-Notre Seigneur et Maître n’a pas ordonné de rendre le mal pour le mal. Laissez-le aller où il veut ! La honte, l’outrage et la connaissance de sa faiblesse lui suffisent. Sa magie ne peut rien.
Simon fut libéré et vint chez moi en pensant que j’ignorais le miracle. Il mit à ma porte un grand chien lié par une chaîne en fer et me dit :
- Je vais voir si Pierre viendra chez toi selon son habitude.
Au bout d’une heure, Saint Pierre se présenta à la porte, détacha le chien, et lui dit :
- Va dire à Simon le Mage de cesser de leurrer par ses oeuvres démoniaques les gens pour lesquels le Christ a versé Son sang !
Le chien s’en alla annoncer au mage avec une voix humaine ce que l’Apôtre lui avait dit. Ayant entendu cela, je sortis rapidement pour recevoir Pierre chez moi avec honneur, et je chassais Simon et son chien. Celui-ci se précipita sur Simon, le mordit à pleines dents, et le jeta à terre. Pierre, qui regardait la scène par la fenêtre, ordonna au chien au Nom du Christ de ne pas causer davantage de mal au corps de Simon. C’est ainsi que sans lui causer aucun mal, le chien réduisit en charpies tous ses vêtements de sorte qu’aucune partie de son corps ne demeura couverte. Le peuple injuria Simon, et le chassa avec son chien de la ville à grands cris. Honteux et déshonoré, Simon ne réapparut plus à Rome pendant une année entière, et n’y revint que lorsque Néron succéda à Claude. Néron était un empereur méchant, comme en témoignèrent les gens méchants qui l’entouraient. Il aima beaucoup Simon et fit de lui son ami ».
Dans le prologue de la grande Ménée, on peut encore lire certains détails sur Simon : « Il voulut avoir la tête tranchée, et promit de ressusciter le troisième jour. Par un artifice, il fit en sorte de placer un mouton sous l’épée, et fit de lui une sorte de fantôme d’homme. Saint Pierre chassa l’illusion du cadavre du mouton, et dénonça Simon aux yeux de tous. Tous en effet virent le mouton décapité apparaître à la place de Simon.
Le mage Simon ne pouvait plus contredire l’Apôtre Pierre. Ecrasé par la honte et le déshonneur, il promit de s’élever au ciel. Rassemblant toute la force des démons qui le servaient, il se rendit au centre de Rome, et monta sur le toit d’un édifice de grande taille, la tête couverte d’une couronne de lauriers. Puis il s’adressa au peuple avec colère :
- Romains, puisque jusqu’à ce moment même vous persistez dans votre folie, puisque vous m’abandonnez en suivant Pierre, je vous abandonne à mon tour et cesse de défendre cette ville ! Que mes anges me prennent dans leurs bras et me montent au ciel chez mon père, d’où je vous enverrai de grands châtiments pour vous punir de ne pas avoir écouté mes paroles et cru à mes oeuvres !
Ayant dit cela, Simon frappa dans ses mains, se propulsa dans l’air et commença à voler, porté par les démons. Les gens, très étonnés, se disaient les uns aux autres :
- C’est l’oeuvre d’un dieu que de voler avec son corps !
Mais le grand Apôtre Pierre se mit à prier Dieu, disant :
- Seigneur Jésus-Christ mon Dieu, dénonce l’illusion de ce mage, afin qu’il ne séduise plus les gens qui croient en Toi ! Et vous, les diables, au Nom de mon Dieu je vous ordonne de ne plus le porter, mais de le lâcher là où il est à présent ! Aussitôt les démons, à la parole de l’Apôtre, s’éloignèrent de Simon et le misérable mage tomba, comme jadis satan précipité du haut des cieux, et se fracassa sur le sol. En voyant cela, le peuple s’extasia des heures durant, répétant sans relâche : Grand est le Dieu prêché par Pierre, en vérité il n’y a pas de Dieu hormis ce vrai Dieu ! Le mage, après sa chute, fut tout à fait brisé, mais, par la volonté de Dieu, toujours vivant, afin qu’il eût encore l’opportunité de reconnaître la faiblesse des démons et la sienne, son état misérable, que la honte le gagnât et qu’il admît la force du Tout-Puissant. Etendu sur le sol, brisé, il supporta de grandes souffrances tandis que le peuple le raillait, et ce n’est qu’au matin qu’il remit péniblement son âme mauvaise entre les mains des démons pour être conduite en enfer chez satan, leur père.
Saint Pierre, après la chute de Simon, monta sur une hauteur et fit un signe de la main pour que le peuple qui vociférait se tût. Il lui enseigna la connaissance du vrai Dieu, et par un long discours, l’initia à la foi chrétienne ».
En apprenant la mort honteuse de son ami, l’empereur Néron s’irrita fortement contre Pierre et voulut le tuer. Toutefois, le courroux du souverain ne put aboutir immédiatement, comme le rapporte Saint Syméon Métaphraste, mais seulement quelques années plus tard.
Après la mort de Simon, en effet, Saint Pierre ne resta pas longtemps à Rome. Il fit beaucoup de baptêmes, affermit l’Eglise, consacra Saint Lin évêque de la ville impériale, puis partit pour Terracine où il consacra un autre Epaphrodite comme évêque. Il parvint ensuite à Sirmi en Espagne où il consacra Epainétos comme évêque, avant d’atteindre Carthage en Afrique. Là il consacra Crescens puis partit pour l’Egypte. A Thèbes, la ville aux cent portes, il consacra Rufus comme évêque, et à Alexandrie, le saint Apôtre et Evangéliste Marc.
Après une révélation, il se rendit à Jérusalem pour assister à la Dormition de la Toute-Pure Vierge Marie la Mère de Dieu. Après cela, il revint en Egypte, puis traversa l’Afrique pour revenir à Rome, d’où il partit pour Milan et Photikin, où il consacra des évêques et ordonna des presbytres.
Il partit ensuite pour la lointaine Bretagne où il vécut longtemps et attira à la foi au Christ un peuple nombreux. C’est là qu’un ange lui rendit visite pour lui dire : « Pierre, ton départ de cette vie s’approche, il convient que tu partes pour Rome où tu supporteras la mort sur la croix, et recevras du Seigneur Jésus-Christ ta juste rétribution ». Après avoir rendu grâce à Dieu, Pierre passa encore quelques jours en Bretagne, affermissant les églises et consacrant des évêques, ordonnant des presbytres et des diacres.
Durant la douzième année du règne de Néron, il revint de nouveau à Rome où il consacra Clément comme évêque. Celui-ci refusa longtemps de porter un tel joug, mais, exhorté par les paroles de l’Apôtre, il courba le cou sous le joug du Christ et, en compagnie de son maître et d’autres saints hommes, il tira le char de la Parole de Dieu. De nombreux hommes et femmes de Rome de rang sénatorial furent éclairés par la foi et le saint baptême.
Il se trouvait que l’empereur Néron avait alors parmi ses concubines deux très belles femmes qu’il préférait à toutes les autres. Ces deux femmes devinrent croyantes et décidèrent de mener une vie chaste, refusant désormais d’obéir aux désirs lubriques de l’empereur. Ce dernier, qui vivait dans la convoitise sans jamais pouvoir s’en rassasier, s’irrita contre l’Eglise du Christ et surtout contre l’Apôtre Pierre, qu’il jugeait responsable de la conversion de ses concubines. Se souvenant de la mort de son ami Simon, il fit rechercher Pierre pour le tuer.
L’historien de l’Eglise Egysippos rapporte que les fidèles de Rome supplièrent Pierre de se cacher et de quitter la ville, pour le bien de la multitude. Mais Pierre n’entendait pas les choses ainsi, et désirait souffrir et mourir pour le Christ. Le peuple des fidèles, pleurant et gémissant, supplia de plus belle l’Apôtre de sauver sa vie, si nécessaire pour la Sainte Eglise ballottée par les malheurs dispensés par les infidèles. Saint Pierre se laissa fléchir par les larmes des fidèles, et promit de sortir de la ville et de se cacher. La nuit suivante, après avoir prié avec l’assemblée des fidèles, il embrassa chacun et partit seul. En arrivant aux portes de la ville, il rencontra le Seigneur Jésus-Christ qui rentrait dans la ville. Pierre Le salua :
- Seigneur, où vas-Tu ?
- Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau !
A ces mots, le Seigneur devint invisible. Pierre comprit que le Christ, qui souffre dans Ses serviteurs comme dans Ses membres véritables, voulait souffrir à Rome dans son corps aussi. Il revint donc sur ses pas, se dirigea vers l’église, et fut arrêté par les soldats.
Saint Syméon Métaphraste rapporte que non seulement Pierre fut arrêté, mais également une multitude de fidèles, et parmi eux Hérodion et Olympas, que le tyran condamna à être décapités. Pierre, quant à lui, fut condamné à la crucifixion. Les soldats s’emparèrent donc des condamnés pour les conduire sur les lieux du supplice. Ils laissèrent toutefois partir Clément, qui était parent de l’empereur. Ils tuèrent par le glaive Hérodion, Olympas, et beaucoup d’autres fidèles. Pierre, quant à lui, demanda à ses bourreaux d’être crucifié la tête en bas, afin d’honorer le Seigneur en inclinant sa tête sous Ses pieds.
C’est ainsi que s’endormit le grand Apôtre Pierre, glorifiant Dieu sur la croix, et supportant la grande douleur des clous dans ses mains et dans ses pieds. Il remit son âme à Dieu le vingt-neuvième du mois de juin.
Clément, le disciple de Pierre, réclama le corps de l’Apôtre, le descendit de la croix, le prépara comme il convient, et convoqua les fidèles encore en vie et les hiérarques afin de l’ensevelir avec honneur. Il fit aussi ensevelir les corps de ceux qui avaient souffert avec Pierre : les saints Hérodion et Olympas, et tous les fidèles qui venaient de glorifier le Christ Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit Saint, est glorifié dans les siècles. Amen.