Archive pour avril, 2010
Saint Paul et la Vierge Marie – Mère de Dieu
30 avril, 2010du site:
http://copiste.romandie.com/post/11137/127225
Saint Paul et la Vierge Marie – Mère de Dieu
Une très belle page du Père Jean Galot sur le site des Pères Jésuites en Italie:
Le titre le plus nécessaire aurait été « Mère de Jésus » ou « Mère du Christ ». Il était affirmé sans séparation dans le mystère de l’Incarnation. Pour affirmer que le Fils de Dieu est venu sur terre pour vivre comme un homme et avec les hommes, on doit reconnaître qu’il est né de la Vierge Marie et qu’une femme est la mère de ce Fils. L’intervention d’une femme a été nécessaire pour une naissance réellement humaine ; la maternité de cette femme appartient au mystère de l’Incarnation.
Jésus est un homme, du sexe masculin, mais uni par un lien indissoluble au sexe féminin parce qu’une femme l’a enfanté et parce que cette femme a rempli totalement son rôle de mère envers lui.
Saint Paul a souligné la portée de ce mystère, en rappelant le grand geste du Père qui a fait don de son fils à l’humanité : « Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme… » (Galates 4,4). Le nom de Marie n’est pas prononcé mais l’importance essentielle de la contribution de la femme est mise en lumière. Sans cette femme , le Père n’aurait pas pu donner son Fils comme il l’a fait par la naissance de Jésus. « Né d’une femme » est une caractéristique de l’identité du Sauveur, qui fait découvrir, dans un homme, avec la faiblesse de la chair, la personnalité de celui qui avant, dans l’éternité, était né du Père.
Dans cette naissance « d’une femme », Paul discerne l’humilité de la venue du Fils qui a accepté les conditions habituelles de la naissance humaine. Il ne considère pas explicitement la grandeur de la femme qui intervient dans une naissance au caractère extraordinaire. Mais il fait comprendre que cette femme a été associée par sa maternité, au projet divin de communication de la filiation divine à tous les hommes : le Fils est né d’une femme « afin qu’on fasse de nous des fils adoptifs ».
Ainsi, la maternité de Marie est élevée à un niveau divin, quant à son orientation fondamentale. La dignité de Marie comme mère apparaît plus clairement : le Fils que la femme a enfanté est destiné à partager sa filiation divine personnelle avec tous les hommes. Le Père qui, en envoyant son Fils sur terre, est à l’origine de cette maternité exceptionnelle, s’en sert pour répandre dans l’humanité sa propre paternité qui fait naître des fils adoptifs. Jamais une maternité n’aurait pu revendiquer une efficacité aussi grande et universelle.
Ce niveau divin attribué à la maternité de Marie n’exprime pas encore la suprématie de sa dignité. Seul le titre « Mère de Dieu » peut définir cette suprématie. Saint Paul n’a jamais fait usage de ce titre parce que son attention ne se portait pas sur la dignité propre à Marie dans la naissance du Christ, mais sur l’abaissement de Dieu qui manifestait ainsi un amour infini envers les hommes.
par Sandro Magister: Passion du Christ, passion de l’homme
30 avril, 2010du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1343134?fr=y
Passion du Christ, passion de l’homme
C’est la formule de présentation de l’ostension du Saint Suaire, qui a lieu actuellement à Turin. Le 2 mai, le pape lui-même s’unira aux millions de pèlerins venus du monde entier. En parallèle, une grande exposition sur le corps et le visage de Jésus dans l’art
par Sandro Magister
ROME, le 30 avril 2010 – Le cinquième dimanche de Pâques, dans deux jours, Benoît XVI se rendra à Turin. L’après-midi, à la cathédrale, il s’agenouillera devant le Saint Suaire, le vénérable tissu marqué des mystérieuses empreintes d’un homme crucifié, d’un corps qui porte toutes les traces de la passion de Jésus.
Depuis le 10 avril, date du début de l’ostension du Suaire au public – il sera exposé jusqu’au 23 mai – une foule innombrable accourt pour le voir. Y compris des non-chrétiens, y compris des gens éloignés de Dieu, attirés malgré tout par le mystère que constitue la personne de Jésus, son corps, son visage.
Au désir de « voir » ce mystère répond une exposition artistique étudiée justement pour accompagner l’ostension du Suaire. Elle a lieu au palais royal de Venaria, à quelques kilomètres au nord de Turin et elle est intitulée : « Jésus. Son corps, son visage dans l’art ».
Parmi les 180 œuvres d’art exposées se trouvent des chefs d’œuvre d’artistes tels que Donatello, Mantegna, Bellini, Giorgione, le Corrège, Véronèse, le Tintoret. Il y a aussi le merveilleux crucifix en bois sculpté par Michel-Ange pour la basilique du Saint-Esprit à Florence.
Le Suaire figure dans beaucoup de ces œuvres. Par exemple dans le Christ ressuscité de Pierre-Paul Rubens, reproduit ci-dessus, qui date de 1615 et est conservé au palais Pitti, à Florence. Un Jésus athlétique, au corps encore partiellement enveloppé dans le tissu, qui est assis triomphant sur le sépulcre vide. Comme on le chante dans la séquence de la messe de Pâques : « Mors et vita duello conflixere mirando, dux vitae mortuus regnat vivus ». La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
Voici maintenant un guide de la vision du corps et du visage de Jésus, écrit par le commissaire de cette exposition, Timothy Verdon. Américain, il est historien d’art, prêtre du diocèse de Florence et directeur du bureau diocésain pour la catéchèse par l’art.
Ce texte est tiré du chapitre introductif du catalogue de l’exposition et d’une conférence du même Verdon à la cathédrale de Turin, le 26 avril dernier.
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JÉSUS. SON CORPS, SON VISAGE DANS L’ART
par Timothy Verdon
À Turin, où l’on conserve et vénère depuis des siècles le grand morceau de tissu connu comme le Saint Suaire, il est naturel de réfléchir au corps et au visage de Jésus. Le Suaire appuie la conviction que Jésus a vraiment vécu et est vraiment mort, mais il invite à croire que Jésus est également ressuscité. Le drap abandonné au moment de sa résurrection serait en effet le signe de son passage à la vie nouvelle.
La possibilité de l’existence d’une telle relique est spécialement significative pour l’art, parce qu’elle confirme la visibilité et donc la représentabilité de l’homme qui se disait Fils de l’invisible Dieu d’Israël.
Au VIIIe siècle, saint Jean Damascène, évoquant l’interdiction biblique de toute représentation de la divinité, écrivait : « Autrefois, on ne pouvait faire aucune image d’un Dieu incorporel et sans contour physique. Mais maintenant que Dieu a été vu incarné et qu’il s’est mêlé à la vie des hommes, il est licite de faire une image de ce qui a été vu de Dieu », c’est-à-dire de l’homme Jésus. Écrivant dans le contexte de l’interdiction des images par l’empereur de Byzance, l’iconoclaste Léon III, cet auteur – né chrétien à Damas qui était alors sous contrôle musulman – voyait un lien entre le dogme théologique de l’incarnation et l’utilisation ecclésiastique d’images, surtout celles qui représentaient Jésus lui-même.
L’exposition met en évidence la persistance de ces idées à l’époque médiévale et moderne. Elle attire l’attention sur l’homme Jésus, dont le corps et le visage seraient tracés sur le vénérable tissu, indiquant comment les peintres et les sculpteurs des différentes époques l’ont visualisé.
Le christianisme a toujours représenté le corps en fonction de l’idée qu’il se faisait de l’être humain. À la différence des mythes païens, qui présentaient les dieux avec tous les défauts des hommes, la culture biblique judéo-chrétienne pense que l’homme doit aspirer à la perfection de Dieu et surtout à sa miséricorde. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » a en effet dit Jésus (Luc 6, 36) et cette miséricorde caractéristique de l’être humain avait une remarquable composante corporelle. Déjà, dans l’Ancien Testament, beaucoup de paroles du Dieu incorporel montraient qu’il était sensible au frisson du pauvre. Dans le même esprit, Jésus décrit comment, au jugement dernier, le Fils de l’homme récompensera ceux qui auront eu soin du corps de leur prochain : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu » (Matthieu 25, 35-36).
Pour ceux qui croient en lui, Jésus, Fils de Dieu, est devenu ce pauvre à qui il faut rendre un manteau avant la nuit : l’affamé, l’assoiffé, l’exclu, le sans-logis, l’homme nu qu’il faut habiller. Selon un théologien grec du IVe siècle, l’évêque saint Macaire : « Pour travailler la terre, le paysan choisit les instruments les plus adaptés et il porte aussi les vêtements qui conviennent le mieux à ce genre de travail. De même le Christ, roi des cieux et véritable agriculteur, a pris un corps humain et, portant sa croix comme outil de travail, il a défriché l’âme aride et inculte, il en a arraché les épines et les ronces des esprits mauvais, il a mis de côté l’ivraie du mal et jeté au feu toute la paille des péchés. Il l’a travaillée ainsi avec le bois de la croix et y a planté le jardin merveilleux de l’Esprit. Celui-ci produit toutes sortes de fruits doux et exquis pour Dieu, qui en est le maître ».
Ainsi l’image de Dieu contemplée dans le corps souffrant de Jésus implique cette dynamique de purification et de croissance. Elle implique aussi un processus dans lequel le sujet humain se découvre et se comprend lui-même, comme le suggère un père de l’Église, Pierre Chrysologue, quand il imagine Jésus crucifié qui invite les croyants à reconnaître dans son corps sacrifié le sens moral de leur vie. « Voyez en moi votre corps, vos membres, votre cœur, votre sang, nous dit Jésus. Ô immense dignité du sacerdoce chrétien ! L’homme est devenu victime et prêtre pour lui-même. Il ne cherche pas en dehors de lui ce qu’il doit immoler à Dieu mais il porte avec lui et en lui ce qu’il sacrifie. Ô homme, sois sacrifice et prêtre, fais de ton cœur un autel et présente ainsi avec une ferme confiance ton corps comme victime à Dieu. Dieu cherche la foi, pas la mort. Il a soif de ta prière, pas de ton sang. Il est apaisé par la volonté, pas par la mort ».
Ces citations sont utiles pour comprendre la conception de corporéité et de personnalité élaborée au cours des siècles à travers les images de Jésus : l’idée du corps comme lieu d’une dignité inscrite dans l’être humain – d’une capacité « sacerdotale » à s’offrir soi-même – et du visage comme miroir de la liberté consciente. En effet les œuvres exposées mettent le visiteur dans la situation de ces femmes et de ces hommes décrits dans le Nouveau Testament, pour qui le corps et le visage de Jésus étaient des lieux de découverte surprenante et même scandaleuse.
Lorsque, par exemple, Jésus revient du désert dans son village, Nazareth, et qu’à la synagogue il lit à haute voix les versets messianiques d’Isaïe, l’évangéliste Luc raconte que « dans la synagogue tous avaient les yeux fixés sur lui » (Luc 4, 16-24). En effet, Jésus ajoute aux paroles d’Isaïe d’autres paroles, inattendues et certainement incompréhensibles pour ceux qui étaient là : « Aujourd’hui – dit-il – s’est accompli ce passage de l’Écriture que vous avez entendu de vos oreilles ». Les yeux de ceux qui étaient là le regardaient, fixés sur son corps et sur son visage, parce que ce qu’il venait de dire, « aujourd’hui s’est accompli ce passage de l’Écriture », les obligeait à associer les anciennes promesses d’une future ère bénie à ce jeune homme assis au milieu d’eux : à lui comme présence physique, à son corps, à l’expression de son visage. « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » se demandent-ils immédiatement, incapables de voir en Jésus plus que ce qu’ils croyaient en connaître, de sorte qu’il commente : « Aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie ».
Un épisode analogue, bien plus dramatique, est raconté au chapitre 6 de l’Évangile de Jean. Deux jours après sa miraculeuse multiplication des pains et des poissons pour nourrir une foule immense, Jésus explique que le vrai pain offert par le Père à l’humanité – le pain descendu du ciel – c’est lui-même. De nouveau ses auditeurs s’interrogent : « N’est-il pas ce Jésus, fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire : Je suis descendu du ciel ?”. Mais il insiste: « Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra à jamais et le pain que moi je donnerai, c’est ma chair pour la vie de l’homme ». Et encore : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous, parce que ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ». L’évangéliste Jean décrit la réaction négative des auditeurs à ces paroles et comment « dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l’accompagner ». On les comprend sans peine, parce que Jésus voulait qu’ils voient son corps comme un aliment, et aussi son visage : « Oui c’est la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour ». Beaucoup d’œuvres exposées sont éclairées par ces affirmations, notamment parce qu’elles ont été exécutées originellement pour des autels, où le corps et le visage de Jésus représentés par l’artiste étaient vus à proximité du pain et du vin de l’eucharistie, corps et sang du Seigneur.
L’exposition invite donc à redécouvrir l’intensité particulière avec laquelle les croyants d’autrefois – commanditaires réels et bénéficiaires originels des œuvres exposées – regardaient un corps et un visage qu’ils considéraient comme une “vraie nourriture” et une “vraie boisson” ; un corps et un visage qui, intériorisés, allaient les transformer par le don de la “vie éternelle”. Cette expérience, qui n’est peut-être pleinement accessible qu’à la foi, peut aussi être imaginée par ceux qui ne croient pas ; ou plutôt, elle doit être imaginée, parce qu’elle constitue le contexte normal de compréhension de telles œuvres d’art, une composante incontournable de leur message.
La tension morale qui devait conditionner la lecture originelle de beaucoup d’œuvres présentées à l’exposition est également incontournable. En effet, dans les images liées à l’eucharistie, comme dans la célébration de la messe elle-même, le croyant cherche, au-delà de ce qu’il voit, quelque chose de plus et toute image associée au rite se pose comme « épiphanie » et « apocalypse », comme manifestation et révélation d’une transformation future. En effet, dans le lieu de culte, l’art éclaire l’attente des chrétiens et, dans les personnages et événements qu’il représente, les images sacrées s’offrent comme des miroirs de l’Image en laquelle les fidèles espèrent être transformés, Jésus-Christ.
L’exposition couvre la période qui correspond à la fin du Moyen Âge, à la Renaissance et au Baroque, période au cours de laquelle le corps et le visage de l’être humain redeviennent, dans l’art occidental, des porteurs essentiels de sens. Ces éléments figuratifs, mis au point par les Grecs cinq siècles avant le Christ, ont été, dans un premier temps, refusés par la culture chrétienne naissante, qui préférait au naturalisme païen un langage moins ambigu, avec le corps présenté comme un signe et le visage transfiguré par la foi. Ce refus du caractère physique et de la personnalité, qui reflétait aussi le jugement sévère des chrétiens sur l’amoralité et l’individualisme du monde païen, fut l’une des causes du désintérêt pour le corps et le visage comme sujets artistiques entre le Ve et le XIe siècle.
C’est la nouvelle spiritualité centrée sur l’homme – la spiritualité d’inspiration franciscaine des XIIIe et XIVe siècles – qui a fait redécouvrir l’art gréco-romain, si apte à décrire le corps et les émotions. Grâce à ce nouveau dialogue avec l’ancienne civilisation païenne, la chrétienté européenne a également créé un autre rapport avec l’histoire, dans lequel les valeurs considérées comme préparatoires à la foi en Jésus seront considérées comme des composantes d’une unique révélation confiée à l’être humain, abstraction faite de l’origine culturelle et religieuse. Le contenu central de cette révélation unique est l’humanité elle-même, reconnaissable dans l’éloquente beauté et dans la vulnérabilité du corps, dans la douleur et dans la joie peintes sur le visage ; ce qui démontre sa légitimité, c’est la conviction que le Fils de Dieu lui-même s’est fait homme.
Les sept parties du parcours de l’exposition suggèrent les thèmes suivants : le corps et la personne ; Dieu prend un corps ; l’homme Jésus ; un corps donné par amour ; le corps ressuscité ; le corps mystique ; le corps sacramentel. La mise en scène cherche à suggérer le contexte d’utilisation initial de la quasi-totalité des œuvres, le lieu liturgique catholique, en replaçant les peintures, sculptures, pièces d’orfèvrerie et ornements sacrés dans des espaces rappelant les églises. La forme des salles, l’éclairage et l’accompagnement musical de la visite ont été conçus en fonction de cet objectif, mais dans un but plus scientifique que religieux : celui de réhabiliter comme donnée historique le message théologique et émotionnel voulu par les artistes et par les commanditaires des œuvres. Certaines peintures sont même placées au-dessus d’autels, pour évoquer le rapport visuel entre image et rite : en effet l’impact d’une Descente de croix ou d’une Pietà n’est pas le même suivant qu’on les voit dans un musée ou au-dessus d’une table eucharistique ; dans le second cas, la perception du corps du Christ représenté est conditionnée par la conviction que ce corps lui-même est véritablement présent, même de manière invisible, dans le pain et le vin consacrés.
Les nombreuses œuvres d’art exposées suggèrent en outre quelque chose de la densité iconographique typique des églises catholiques d’autrefois. Cette accumulation d’images conférait un caractère visionnaire à ces lieux, où les représentations du Christ, de Marie et des saints donnaient de la couleur et de l’intérêt humain aux personnages et aux événements dont parlent les Écritures et la tradition, offrant une immersion si totale que le fidèle se percevait comme entouré par les personnages et participant aux événements, comme membre de l’unique communion des saints et partie prenante de l’unique histoire du salut.
Toutefois le sujet de l’expérience esthétique, comme de l’expérience cultuelle, reste l’homme. C’est à lui et à sa corporéité que parlent les couleurs et les formes. L’art qui fait voir le Christ – mais aussi de véritables « miroirs de son Évangile » comme le Suaire – invite à contempler le Christ qui prend forme en nous, espérance de gloire, beauté de vie éternelle. C’est en lui – l’ayant vu, connu et aimé – que nous comprendrons enfin le sens de notre vie, y compris physique, le sens de notre chair, de nos affections, de nos souvenirs, et du sang, le sien et le nôtre, celui de tout être humain trahi, sacrifié, tué. Le peu de sang qu’il y a dans le Suaire se révèlera alors une Mer Rouge, à travers laquelle le Christ nous conduit jusqu’à la terre promise.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus: « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures »
30 avril, 2010http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100430
Le vendredi de la 4e semaine de Pâques : Jn 14,1-6
Commentaire du jour
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Manuscrit autobiographique A, 2r°- 3r°
« Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures »
Longtemps, je me suis demandé pourquoi le Bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces… Jésus a daigné m’instruire de ce mystère, il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’il a créées sont belles, que l’éclat de la rose et la blancheur du lys n’enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette. J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes.
Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés au lys et aux roses mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d’être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du Bon Dieu lorsqu’il les abaisse à ses pieds ; la perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu’il veut que nous soyons.
J’ai compris encore que l’amour de Notre Seigneur se révèle aussi bien dans l’âme la plus simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l’âme la plus sublime ; en effet le propre de l’amour étant de s’abaisser, si toutes les âmes ressemblaient à celles des Saints docteurs qui ont illuminé l’Église par la clarté de leur doctrine, il semble que le Bon Dieu ne descendrait pas assez bas en venant jusqu’à leur coeur, mais il a créé l’enfant qui ne sait rien et ne fait entendre que de faibles cris, il a créé le pauvre sauvage n’ayant pour se conduire que la loi naturelle et c’est jusqu’à leur coeur qu’il daigne s’abaisser, ce sont là ses fleurs des champs dont la simplicité le ravit. En descendant ainsi le Bon Dieu montre sa grandeur infinie. De même que le soleil éclaire en même temps les cèdres et chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de même Notre Seigneur s’occupe aussi particulièrement de chaque âme que si elle n’avait pas de semblables.
Day 7 Shabbat, the rest of God and man
29 avril, 2010UNE MYSTIQUE DE L’ATTENTE
29 avril, 2010du site:
http://judaisme.sdv.fr/traditio/mystique.htm
UNE MYSTIQUE DE L’ATTENTE
(JUDAISME)
par le Professeur Freddy RAPHAËL
(avec l’aimable autorisation de l’auteur)
Certes, ainsi que l’écrit Georges Hertz (1) l’Alsace n’a rien d’un désert propice à la quête spirituelle. « Avila qui produisit des mystiques juifs et chrétiens, représente tout le contraire des doux pâturages vosgiens, et les houblonnières de nos plaines ne donnent soif que de bière ». Et pourtant, si le Juif campagnard de la fin du 19e siècle ne paraît guère tourmenté par des problèmes métaphysiques, s’il n’est pas tenaillé par le doute et l’angoisse, c’est que sa relative prospérité, ses certitudes de bourgeois parvenu, lui ont fait souvent oublier l’attente fervente et l’interrogation inquiète de ses pères. Seuls les enfants juifs comptent encore les points noirs sur les ailes des bêtes à bon Dieu : » Un, deux, cinq, sept. Dans sept ans viendra le Messie », et désignent la coccinelle comme Mashiah Kaefer, l’ « insecte du messie « . Les adultes se contentent d’évoquer le savoir – et surtout le pouvoir – d’éminents kabalistes alsaciens, tel Reb Yohanan d’Obernai ; ils s’interdisent de précéder une femme enceinte, car chaque enfant à naître peut être le messie. Mais la ferveur mystique, qui avait encore cours dans la première moitié du 19e siècle, s’est progressivement enlisée dans la suffisance d’une bourgeoisie qui a réussi.
De la mystique encore bien vivante dans la campagne alsacienne au 19e siècle, Alexandre Weill nous est un précieux témoin. Il relate que dans sa jeunesse un « saint rabbi » sorti de l’école de Lauterbourg, ouvrit à Schirrhoffen une yeshiva, « école talmudique « . Rabbi Aron Lazarus était
« un savant talmudiste, sans grande sagacité, étudiant tout sans jamais rien creuser, poussant l’orthodoxie rabbinique jusqu’à la sainteté, d’un désintéressement à toute épreuve, tout à fait détaché du monde et de ses passions, ne vivant que pour Dieu et avec Dieu, ne se préoccupant jamais du lendemain, pas même de son dîner du jour, homme d’étude et de paix. n’ayant jamais connu le mal, n’y croyant pas, le pardonnant par conséquent toujours. On eût dit un agneau métamorphosé en pasteur » (2).
Ce maître l’initia à la Kabale. Une fois par semaine il pratiquait le tiqoûn hazoth, le rite mystique des endeuillés de Sion.
« Le mercredi soir. après minuit. parfois après avoir pris un bain froid (dans notre village. depuis une année il y avait un bain chaud pour les juives), il se jetait à terre. répandait une pincée de cendre sur son front et récitait les lamentations de Jérémie sur la destruction de Jérusalem; lamentations suivies de psaumes d’espoir pour le Messie » (3).
Gershom Scholem explique cette « plainte de minuit », par un passage du Talmud datant du 3e siècle : « La nuit est divisée en trois veillées et, pendant chaque veillée, le Saint Béni-Soit-ll est assis, et il rugit comme un lion : quel malheur d’avoir détruit Ma maison, brûlé Mon temple et envoyé Mes enfants en exil parmi les peuples » (Berakhoth 3a). Au 16e siècle, les kabalistes de Safed, qui avaient une conscience aiguë de l’exil de la shekhina, de la présence mystique de Dieu sur terre, scandèrent le rite de minuit en deux temps : « l’ordonnance pour Rachel »
et « l’ordonnance pour Léa ». Rachel et Léa sont donc d’après cette kabale deux aspects de la shekhina, l’un la représentant loin de Dieu et se lamentant, l’autre, dans son union toujours présente avec son maître.
« Il faut donc se lever à minuit, s’habiller, aller près de la porte, s’asseoir près des montants de la porte, puis se déchausser et se voiler la tête. Tout en pleurant, il faut alors prendre des cendres du foyer et les placer sur son front, à l’endroit où seront déposés le matin les tefilîn, « phylactères » de la prière. Puis il faut baisser la tête et nettoyer ses yeux dans la poussière du sol, tout comme la shekhina, « la belle sans yeux », repose dans la poussière. On récite ensuite une liturgie particulière, le Psaume 137 : « Près des eaux de Babylone nous sommes assis et pleurons » ; le Psaume 79 : « O Dieu, des gens se sont introduits dans Ton domaine et ont profané Ton Temple », et le dernier chapitre des Lamentations, de même que des cantiques particuliers de lamentations qui avaient été composés à Safed et à Jérusalem. Puis on accomplit « l’ordonnance de Léa « ‘, dans laquelle l’expression centrale n’est plus l’exil mais la promesse de la rédemption, qui constitue dans cette liturgie le point central. Des psaumes messianiques sont alors récités, tandis que s’instaure un grand dialogue, sous forme d’hymnes, entre Dieu et la communauté mystique d’Israël… « (4).
Une vieille femme originaire de Westhoffen que nous avons interrogée, se rappelait que dans son enfance, au début du siècle, son grand-père se levait à minuit, se couvrait la tête de cendres et récitait des psaumes 3en souvenir de la destruction du Temple « .
Rabbi Aron Lazarus qui dirige la petite yeshiva que fréquente Alexandre Weill, est un ‘hassid, un « juste » :
Il passait sa matinée à prier deux heures avec deux sortes de phylactères sacrés. Puis, après avoir pris le café (plus tard il jeûne tous les jours une demi-journée), il enseignait le Talmud et ses commentaires à ses élèves jusqu’à midi. Le repas pris, il se promenait une heure, un livre hébraïque à la main. Il n’a jamais su lire ni un mot d’allemand, ni un mot de français, bien qu’il eût fait donner une bonne éducation à ses enfants. L’étude du Talmud, alternant pour quelques-uns des élèves avec la Bible et d’autres auteurs hébraïques, recommençait à deux heures jusqu’au moment d’aller faire la prière du soir à la synagogue. Pendant la nuit, il poursuivait ses études à lui, mais ses élèves veillaient, pour répéter les devoirs de la journée et pour en rendre compte le lendemain « (5).
Cette mystique imprègne tout le comportement du ‘hassid et notamment l’amour qu’il porte à sa femme. Rabbi Aron ne s’approchait de sa femme que tous les vendredis soir, les autres nuits étant consacrées à l’étude.
« Après le dîner, pendant qu’il murmurait encore des chants hébraïques, Rachel, se déshabillant derrière les rideaux, se mit au lit, en grommelant à son tour des prières. Sur les sept becs de la lampe un seulement projetait encore un faible rayon de lumière. Alors le saint se levant et se dirigeant vers la porte, après avoir récité le chapitre de la Création, prononça plusieurs bénédictions dont voici trois que je me rappelle : « Béni sois-tu, ô Dieu, d’avoir créé l’amour ! – Béni sois-tu, ô Dieu, d’avoir créé la femme ! – Béni sois-tu, ô Dieu, de n’avoir pas créé le plaisir de l’amour sans l’enfant créé à ton image ! » A chaque bénédiction, Rachel derrière le rideau répondit : Amen. Puis ouvrant le rideau, elle dit : « Viens, mon seigneur, reconnaître en Dieu ton épouse Rachel, qui est ta chair et tes os et dont l’âme est nouée dans ton âme » (6).
Ce kabaliste si pur, dévoré d’une passion intense pour Dieu, impressionne vivement le jeune garçon. Dès sa bar-mizva, sa majorité religieuse, Alexandre Weill, qui avait reçu à cause de ses connaissances prodigieuses le titre de ‘haver, « compagnon « , met deux paires de phylactères :
Je mettais encore tous les matin, mais tout seul en ma qualité de ‘hassid, les tefilîn de Rabenou Tam. Ce sont des nœuds bien plus gros, contenant des versets cabbalistiques écrits sur parchemin » (7).
La fascination de la modernité, le mythe du progrès, ainsi qu’une relative prospérité ont étouffé l’aspiration mystique chez les Juifs d’Alsace. Dès le début du 20esiècle, ils se vantèrent de leur solide « bon sens ». Certains rites, comme l’accueil de la princesse du Shabath, le vendredi soir, par toute la communauté, ont perdu leur dimension cosmique. Les kabalistes de Safed, développant la symbolique mystique, avaient fait du Shabath une fête nuptiale, l’union terrestre de l’homme et de la femme n’étant qu’une représentation symbolique des noces célestes ; ils avaient élaboré au milieu du 16e siècle un rite solennel : bien avant le début du Shabath, dans l’après-midi, les kabalistes de Safed et de Jérusalem se rendaient, tout de blanc vêtus, dans un champ pour accueillir la shekhina, la présence mystique de Dieu parmi les hommes. Ils chantaient des hymnes particuliers à « la fiancée »
et des psaumes de joie. A l’heure actuelle, dans toutes les synagogues d’Alsace, on chante encore le poème de Salomon Alkabez de Safed : « Va, mon bien-aimé, au-devant de la fiancée ; laissez-nous recevoir la grâce du Shabath », et, au dernier verset, l’on se tourne vers la porte de la synagogue afin de s’incliner devant la mariée qui arrive. Mais ce geste quelque peu mécanique n’est plus fécondé par le tressaillement de l’attention et l’enthousiasme de la plénitude recouvrée : alors la fiancée hésite sur le seuil.
Notes
Portrait du Juif alsacien, L’Arche 35, novembre 1959. Retour au texte.
Ma jeunesse 1, Paris 1870, p. 73. Retour au texte.
Ibid., p.78. Retour au texte.
La Kabbale et sa symbolique, Paris 1966, p. 164 et 166. Retour au texte.
A. Weill, ouvr. cité, p.74. Retour au texte.
Ibid., p.77. Retour au texte.
Ibid., p.95-96. Retour au texte.
Benoît XVI: Passion de l’homme et passion de Dieu
29 avril, 2010du site:
http://www.zenit.org/article-24197?l=french
Congrès sur les « témoins numériques » : discours de Benoît XVI
Passion de l’homme et passion de Dieu
ROME, Dimanche 25 avril 2010 (ZENIT.org) – Pour être un bon communicateur chrétien, il faut la passion de l’homme et la passion de Dieu, et… une bonne théologie, souligne Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI a reçu samedi 24 avril, en la salle Paul VI du Vatican, les participants d’un congrès organisé par la conférence épiscopale italienne (CEI) sur le thème : « Témoins numériques. Visages et langages à l’ère cross-media » (22-24 avril, « Testimoni digitali. Volti e linguaggi nell’era crossmediale »).
Nous publions ci-dessous le discours de Benoît XVI
Eminence,
Vénérés confrères dans l’épiscopat,
Chers amis,
Je suis heureux de cette occasion de vous rencontrer et de conclure votre congrès, au titre tellement évocateur : « Témoins numériques. Visages et langages à l’ère cross-media ». Je remercie le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, pour ses paroles cordiales de bienvenue, par lesquelles une fois encore il a voulu exprimer l’affection et la proximité de l’Eglise qui est en Italie à mon service apostolique. Dans vos paroles, M. Le cardinal, se reflète la fidèle adhésion à Pierre de tous les catholiques de cette bien-aimée nation, et l’estime de tant d’hommes et de femmes animées du désir de chercher la vérité.
Le temps que nous vivons connaît un énorme élargissement des frontières de la communication, réalise une convergence inédite entre les différents media et rend possible l’interactivité. Le réseau manifeste donc une vocation ouverte, à tendance égalitaire et pluraliste, mais en même temps elle souligne un nouveau fossé : on parle en effet du « fossé numérique ». Il sépare les « inclus » des « exclus », et vient s’ajouter aux autres fossés qui éloigne déjà les nations entre elles et aussi à l’intérieur d’elles-mêmes. Les dangers d’homologation et de contrôle aussi augmentent, de relativisme intellectuel et moral, déjà bien reconnaissables dans le fléchissement de l’esprit critique, dans la vérité réduite à un jeu d’opinions, dans les multiples formes de dégradation et d’humiliation de l’intimité de la personne. On assiste alors à une « pollution de l’esprit qui rend nos visages moins souriants, plus sombres, qui nous conduit à ne pas nous saluer entre nous, à ne pas nous regarder en face… » (Discours Place d’Espagne, 8 décembre 2009). Ce congrès vise, au contraire, à reconnaître des visages, donc à surmonter ces dynamiques collectives qui peuvent nous faire perdre la perception de la profondeur des personnes et rester à leur superficie : lorsque cela se produit, elles restent des corps sans âmes, des objets d’échange et de consommation.
Comment est-il possible aujourd’hui de revenir aux visages ? J’ai cherché d’indiquer la voie dans ma troisième encyclique. Elle passe par cette « caritas in veritate » qui brille sur le visage du Christ. L’amour dans la vérité constitue « un grand défi pour l’Eglise dans un monde sur la voie d’une mondialisation progressive et généralisée » (n. 9). Les media peuvent devenir des facteurs d’humanisation « non seulement quand, grâce au développement technologique, ils offrent de plus grandes possibilités de communication et d’information, mais surtout quand ils sont structurés et orientés à la lumière d’une image de la personne et du bien commun qui en respecte les valeurs universelles » (n. 73). Cela exige qu’ils « aient pour objectif principal la promotion de la dignité des personnes et des peuples, qu’ils soient expressément animés par la charité et mis au service de la vérité, du bien et d’une fraternité naturelle et surnaturelle » (ibid.). C’est seulement à ces conditions que la transition historique que nous sommes en train de traverser peut se révéler riche et féconde en nouvelles opportunités. Nous voulons sans peur avancer au large sur la mer numérique, en affrontant la navigation ouverte avec la même passion qui depuis deux mille ans gouverne la barque de l’Eglise. Plus que pour les ressources techniques, bien qu’elles soient nécessaires, nous voulons nous caractériser par l’habitation de ce continent aussi avec un cœur croyant, qui contribue à donner une âme au flux ininterrompu de communication de la toile.
Voici quelle est notre mission, la mission à laquelle l’Eglise ne saurait renoncer : la tâche de tout croyant qui agit dans les media est celle « d’ouvrir la route à de nouvelles rencontres, en assurant toujours la qualité du contact humain et l’attention aux personnes ainsi qu’à leurs vrais besoins spirituels, en donnant aux hommes qui vivent notre temps « numérique » les signes nécessaires pour reconnaître le Seigneur » (Message pour la 44e Journée mondiale des communications sociales, 16 mai 2010). Chers amis sur la toile, vous êtes vous aussi appelés à vous situer en tant qu’ « animateurs de communautés », attentifs à « préparer les chemins qui mènent à la Parole de Dieu » et à exprimer une sensibilité particulière pour ceux qui « sont découragés et ont dans le cœur des désirs d’absolu et de vérités non éphémères » (ibid.). La toile pourra ainsi devenir une sorte de « parvis des gentils » où « ouvrir un espace à ceux pour qui Dieu est encore inconnu » (ibid.).
En tant qu’animateurs de la culture et de la communication, vous êtes un signe vivant de ce que les « moyens modernes de communication font désormais partie des instruments ordinaires par lesquels les communautés ecclésiales s’expriment, en entrant en contact avec leur territoire et en instaurant très souvent des formes de dialogue à plus large échelle » (ibid.).
En Italie, les voix ne manquent pas dans ce domaine : il suffit de mentionner le quotidien Avvenire, la chaîne de télévision TV2000, le réseau radiophonique inBlu et l’agence de presse SIR, aux côtés des périodiques catholiques, du réseau des hebdomadaires diocésains et des nombreux sites Internet d’inspiration catholique. J’exhorte tous les professionnels de la communication à ne pas se lasser de nourrir dans leur cœur une saine passion pour l’homme qui devient une tension pour se rapprocher toujours davantage de ses langages et de son vrai visage. Vous serez aidés en cela par une solide préparation théologique et surtout une profonde et joyeuse passion pour Dieu, nourrie par un dialogue incessant avec le Seigneur.
Pour leur part, que les Eglises particulières et les instituts religieux n’hésitent pas à mettre en valeur les parcours de formation proposés par les Universités pontificales, l’Université catholique du Sacré-Cœur, et d’autres universités catholiques et ecclésiastiques, en y destinant avec prévoyance des personnes et des ressources. Que le monde de la communication sociale entre pleinement dans la programmation pastorale.
Je vous remercie du service que vous rendez à l’Eglise et donc à la cause de l’homme, et je vous exhorte à aller sur les routes du continent numérique animés du courage de l’Esprit Saint ; notre confiance ne repose pas de façon a-critique sur quelque instrument technique. Notre force réside dans le fait d’être Eglise, communion croyante, capable de témoigner auprès de tous de l’éternelle nouveauté du Ressuscité, par une vie qui fleurit en plénitude dans la mesure où elle s’ouvre, entre en relation, se donne gratuitement.
Je vous confie à la Très sainte Vierge Marie et aux grands saints de la communication et je vous bénis de tout cœur.
Traduction : Zenit
bonne nuit
29 avril, 2010Sainte Catherine de Sienne: « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »
29 avril, 2010du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100429
Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe : Mt 11,25-30
Commentaire du jour
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Les Dialogues 167 (trad. bréviaire)
« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »
Toi, éternelle Trinité, tu es comme un océan profond : plus j’y cherche et plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche. Tu rassasies insatiablement notre âme car, dans ton abîme, tu rassasies l’âme de telle sorte qu’elle demeure indigente et affamée, parce qu’elle continue à souhaiter et à désirer te voir dans ta lumière (Ps 35,10), ô lumière, éternelle Trinité…
J’ai goûté et j’ai vu avec la lumière de mon intelligence et dans ta lumière, éternelle Trinité, à la fois l’immensité de ton abîme et la beauté de ta créature. Alors, j’ai vu qu’en me revêtant de toi, je deviendrais ton image (Gn 1,27), parce que tu me donnes, Père éternel, quelque chose de ta puissance et de ta sagesse. Cette sagesse est l’attribut de ton Fils unique. Quant au Saint Esprit, qui procède de toi, Père, et de ton Fils, il m’a donné la volonté qui me rend capable d’aimer. Car toi, éternelle Trinité, tu es le Créateur, et moi la créature ; aussi ai-je connu, éclairée par toi, dans la nouvelle création que tu as faite de moi par le sang de ton Fils unique, que tu as été saisie d’amour pour la beauté de ta créature.