Archive pour juin, 2011

Couple of months ago I was in Basilique du Sacré-Cœur, Paris.

30 juin, 2011

Couple of months ago I was in Basilique du Sacré-Cœur, Paris. dans images sacrée sacre-coeur

http://sahajapower.wordpress.com/2009/09/25/what-did-jesus-look-like/

Autres litanies du Sacré-Coeur de Jésus

30 juin, 2011

du site:

http://divineprovidence.e-monsite.com/rubrique,litanies-sacre-coeur-de-jesus,265350.html

Autres litanies du Sacré-Coeur de Jésus

SEIGNEUR, prends pitié de nous. R. Seigneur, prends pitié de nous.
Seigneur, prends pitié de nous. Christ, écoute-nous. R. Ô Christ, de grâce, écoute-nous.
Père du Ciel, qui es Dieu. R. Prends pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui es Dieu R.
Esprit-Saint, qui es Dieu, R.
Trinité Sainte, qui es un seul Dieu, R.

Cœur de Jésus, formé par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Mère, R. : Prends pitié de nous.
Cœur de Jésus, uni substantiellement au Verbe de Dieu, R.
Cœur de Jésus, d’une infinie majesté, R.
Cœur de Jésus, temple saint de Dieu, R.
Cœur de Jésus, tabernacle du Très-Haut, R.
Cœur de Jésus, maison de Dieu et porte du ciel, R.
Cœur de Jésus, fournaise ardente de charité, R.
Cœur de Jésus, sanctuaire de la justice et de l’amour, R.
Cœur de Jésus, plein d’amour et de bonté, R.
Cœur de Jésus, abîme de toutes les vertus, R.
Cœur de Jésus, très digne de toutes louanges, R.
Cœur de Jésus, roi et centre de tous les cœurs, R.
Cœur de Jésus, en qui se trouvent tous les trésors de la sagesse et de la science, R.
Cœur de Jésus, en qui réside toute la plénitude de la Divinité, R.
Cœur de Jésus, objet des complaisances du Père, R.
Cœur de Jésus, dont la plénitude se répand sur nous tous, R.
Cœur de Jésus, le désiré des collines éternelles, R.
Cœur de Jésus, patient et très miséricordieux, R.
Cœur de Jésus, libéral pour tous ceux qui t’invoquent, R.
Cœur de Jésus, source de vie et de sainteté, R.
Cœur de Jésus, propitiation pour nos péchés, R.
Cœur de Jésus, rassasié d’opprobres, R.
Cœur de Jésus, broyé à cause de nos crimes, R.
Cœur de Jésus, obéissant jusqu’à la mort, R.
Cœur de Jésus, percé par la lance, R.
Cœur de Jésus, source de toute consolation, R.
Cœur de Jésus, notre vie et notre résurrection, R.
Cœur de Jésus, notre paix et notre réconciliation, R.
Cœur de Jésus, victime des pécheurs, R.
Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en toi, R.
Cœur de Jésus, espérance de ceux qui meurent en toi, R.
Cœur de Jésus, délice de tous les saints, R.

Agneau de Dieu, qui effaces le péché du monde, pardonne-nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effaces le péché du monde, exauce-nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effaces le péché du monde, prends pitié de nous, Seigneur
.
Jésus, doux et humble de Cœur, rends notre Cœur semblable au tien. 

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

30 juin, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28356?l=french

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Texte intégral

ROME, Mercredi 29 juin 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie prononcée par Benoît XVI au cours de la messe des saints Pierre et Paul qu’il a présidée ce mercredi au Vatican. A cette occasion, le pape, qui fête ce 29 juin son 60e anniversaire d’ordination sacerdotale, a remis le pallium aux 40 archevêques métropolitains nommés pendant l’année.
Chers frères et sœurs,
«Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis ! » (cf. Jn 15, 15). À soixante années du jour de mon Ordination sacerdotale, j’entends encore résonner en moi ces paroles de Jésus, que notre grand Archevêque, le Cardinal Faulhaber, avec une voix désormais un peu faible et cependant ferme, nous adressa à nous les nouveaux prêtres à la fin de la cérémonie d’Ordination. Selon le déroulement liturgique de l’époque, cette acclamation signifiait alors aux nouveaux prêtres l’attribution explicite du mandat pour remettre les péchés. « Non plus serviteurs, mais amis » : je savais et j’avais conscience qu’à ce moment précis, ce n’était pas seulement une parole rituelle, ni une simple citation de la Sainte Écriture. J’avais conscience qu’en ce moment-là, le Seigneur Lui-même me l’adressait de façon toute personnelle. Dans le Baptême et dans la Confirmation, Il nous avait déjà attirés vers Lui, Il nous avait déjà accueillis dans la famille de Dieu. Cependant, ce qui arrivait à ce moment-là était quelque chose de plus encore. Il m’appelle ami. Il m’accueille dans le cercle de ceux auxquels il s’était adressé au Cénacle. Dans le cercle de ceux que Lui connaît d’une façon toute particulière et qui ainsi sont amenés à Le connaître de façon particulière. Il me donne la faculté, qui fait presque peur, de faire ce que Lui seul, le Fils de Dieu, peut dire et faire légitimement : Moi, je te pardonne tes péchés. Il veut que moi – par son mandat – je puisse prononcer avec son « Je » une parole qui n’est pas seulement une parole mais plus encore une action qui produit un changement au plus profond de l’être. Je sais que derrière cette parole, il y a sa Passion à cause de nous et pour nous. Je sais que le pardon a son prix : dans sa Passion, Lui-même est descendu dans la profondeur obscure et sale de notre péché. Il est descendu dans la nuit de notre faute, et c’est seulement ainsi qu’elle peut être transformée. Et par le mandat de pardonner, Il me permet de jeter un regard sur l’abîme de l’homme et sur la grandeur de sa souffrance pour nous les hommes, qui me laisse deviner la grandeur de son amour. Il me dit : « Non plus serviteurs, mais amis ». Il me confie les paroles de la Consécration eucharistique. Il m’estime capable d’annoncer sa Parole, de l’expliquer de façon juste et de la porter aux hommes d’aujourd’hui. Il s’en remet à moi. « Vous n’êtes plus serviteurs mais amis » : c’est une affirmation qui procure une grande joie intérieure et qui, en même temps, dans sa grandeur, peut faire frémir au long des décennies, avec toutes les expériences de notre faiblesse et de son inépuisable bonté.
«Non plus serviteurs mais amis » : dans cette parole est contenu tout le programme d’une vie sacerdotale. Qu’est-ce que vraiment l’amitié ? Idem velle, idem nolle – vouloir les mêmes choses et ne pas vouloir les mêmes choses, disaient les anciens. L’amitié est une communion de pensée et de vouloir. Le Seigneur nous dit la même chose avec grande insistance : « Je connais les miens et les miens me connaissent » (cf. Jn 10, 14). Le Pasteur appelle les siens par leur nom (cf. Jn 10, 3). Il me connaît par mon nom. Je ne suis pas n’importe quel être anonyme dans l’immensité de l’univers. Il me connaît de façon toute personnelle. Et moi, est-ce que je Le connais Lui ? L’amitié qu’Il me donne peut seulement signifier que moi aussi je cherche à Le connaître toujours mieux ; que moi dans l’Écriture, dans les Sacrements, dans la rencontre de la prière, dans la communion des Saints, dans les personnes qui s’approchent de moi et que Lui m’envoie, je cherche à Le connaître toujours plus. L’amitié n’est pas seulement connaissance, elle est surtout communion du vouloir. Elle signifie que ma volonté grandit vers le « oui » de l’adhésion à la sienne. Sa volonté, en effet, n’est pas pour moi une volonté externe et étrangère, à laquelle je me plie plus ou moins volontiers, ou à laquelle je ne me plie pas. Non, dans l’amitié, ma volonté en grandissant s’unit à la sienne, sa volonté devient la mienne et ainsi, je deviens vraiment moi-même. Outre la communion de pensée et de volonté, le Seigneur mentionne un troisième, un nouvel élément : Il donne sa vie pour nous (cf. Jn 15, 13 ; 10, 15). Seigneur, aide-moi à Te connaître toujours mieux ! Aide-moi à ne faire toujours plus qu’un avec ta volonté ! Aide-moi à vivre ma vie non pour moi-même, mais à la vivre avec Toi pour les autres ! Aide-moi à devenir toujours plus Ton ami !
La Parole de Jésus sur l’amitié se place dans le contexte du discours sur la vigne. Le Seigneur associe l’image de la vigne avec la tâche confiée aux disciples : « Je vous ai institués pour que vous alliez et que vous portiez du fruit et un fruit qui demeure » (Jn 15, 16). La première tâche donnée aux apôtres – aux amis – est de se mettre en route, de sortir de soi-même et d’aller vers les autres. Puissions-nous ici entendre ensemble la parole du Ressuscité adressée aux siens, avec laquelle Saint Matthieu termine son évangile : « Allez et enseignez à tous les peuples… » (cf. Mt 28, 19s). Le Seigneur nous exhorte à dépasser les limites du milieu dans lequel nous vivons, à porter l’Évangile dans le monde des autres, afin qu’il envahisse tout et qu’ainsi le monde s’ouvre au Royaume de Dieu. Cela peut nous rappeler que Dieu-même est sorti de Lui-même, Il a abandonné sa gloire pour nous chercher, pour nous donner sa lumière et son amour. Nous voulons suivre le Dieu qui se met en chemin, surpassant la paresse de rester repliés sur nous-mêmes, afin que Lui-même puisse entrer dans le monde.
Après la parole sur la mise en route, Jésus continue : portez du fruit, un fruit qui demeure ! Quel fruit attend-Il de nous ? Quel est le fruit qui demeure ? Eh bien, le fruit de la vigne est le raisin à partir duquel se prépare par la suite le vin. Arrêtons-nous un instant sur cette image. Pour que le bon raisin puisse mûrir, il faut non seulement du soleil mais encore de la pluie, le jour et la nuit. Pour que parvienne à maturité un vin de qualité, il faut le foulage, le temps nécessaire à la fermentation, le soin attentif qui sert au processus de la maturation. Le vin fin est caractérisé non seulement par sa douceur, mais aussi par la richesse de ses nuances, l’arôme varié qui s’est développé au cours du processus de maturation et de fermentation. N’est-ce pas déjà une image de la vie humaine, et selon un mode spécial, de notre vie de prêtre ? Nous avons besoin du soleil et de la pluie, de la sérénité et de la difficulté, des phases de purification et d’épreuve, comme aussi des temps de cheminement joyeux avec l’Évangile. Jetant un regard en arrière nous pouvons remercier Dieu pour les deux réalités : pour les difficultés et pour les joies, pour les heures sombres et les heures heureuses. Dans les deux cas nous reconnaissons la présence continuelle de son amour, qui toujours nous porte et nous soutient.
Maintenant, nous devons cependant nous demander : de quelle sorte est le fruit que le Seigneur attend de nous ? Le vin est l’image de l’amour : celui-ci est le vrai fruit qui demeure, celui que Dieu veut de nous. N’oublions pas pourtant que dans l’Ancien Testament le vin qu’on attend du raisin de qualité est avant tout une image de la justice qui se développe dans une vie vécue selon la loi de Dieu ! Et nous ne disons pas qu’il s’agit d’une vision vétérotestamentaire et dépassée aujourd’hui : non, cela demeure toujours vrai. L’authentique contenu de la Loi, sa summa, est l’amour pour Dieu et le prochain. Ce double amour, cependant, n’est pas simplement quelque chose de doux. Il porte en lui la charge de la patience, de l’humilité, de la maturation dans la formation de notre volonté jusqu’à son assimilation à la volonté de Dieu, à la volonté de Jésus-Christ, l’Ami. Ainsi seulement, l’amour véritable se situe aussi dans le devenir vrai et juste de tout notre être, ainsi seulement il est un fruit mûr. Son exigence intrinsèque, la fidélité au Christ et à son Église, requiert toujours d’être réalisée aussi dans la souffrance. Ainsi vraiment grandit la véritable joie. Au fond, l’essence de l’amour, du vrai fruit, correspond à l’idée de se mettre en chemin, de marcher : l’amour signifie s’abandonner, se donner ; il porte en soi le signe de la croix. Dans ce contexte Grégoire-le-Grand a dit une fois : si vous tendez vers Dieu, veillez à ne pas le rejoindre seul (cf. H Ev 1,6,6 : PL 76, 1097s) – une parole qui doit nous être, à nous comme prêtres, intimement présente chaque jour.
Chers amis, je me suis peut-être attardé trop longtemps sur la mémoire intérieure des soixante années de mon ministère sacerdotal. Il est maintenant temps de penser à ce qui est propre au moment présent.
À l’occasion de la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul, j’adresse mon salut le plus cordial au Patriarche Œcuménique Bartolomée Ieret à la Délégation qu’il a envoyée et que je remercie vivement pour la visite appréciée en cette heureuse circonstance des Saints Apôtres Patrons de Rome. Je salue également Messieurs les Cardinaux, les Frères dans l’Épiscopat, Messieurs les Ambassadeurs et les Autorités civiles, ainsi que les prêtres, les religieux et les fidèles laïcs. Je vous remercie tous pour votre présence et votre prière.
Aux Archevêques Métropolitains nommés après la dernière Fête des grands Apôtres, le pallium va maintenant être imposé. Qu’est-ce que cela signifie ? Celui-ci peut nous rappeler avant tout le joug léger du Christ qui nous est déposé sur les épaules (cf. Mt 11, 29s). Le joug du Christ est identique à son amitié. C’est un joug d’amitié et donc un « joug doux », mais justement pour cela aussi, un joug qui exige et qui modèle. C’est le joug de sa volonté, qui est une volonté de vérité et d’amour. Ainsi, c’est pour nous surtout le joug qui introduit les autres dans l’amitié avec le Christ et nous rend disponibles aux autres pour en prendre soin comme Pasteurs. Avec cela, nous atteignons un sens supplémentaire du pallium : tissé avec de la laine des agneaux bénis en la fête de Sainte Agnès, il nous rappelle ainsi le Pasteur devenu Lui-même Agneau par amour pour nous. Il rappelle le Christ qui a marché sur les montagnes et dans les déserts, où son agneau – l’humanité – s’était égaré. Le pallium nous rappelle que Lui a pris l’agneau, l’humanité – moi – sur ses épaules, pour me ramener à la maison. Il nous rappelle de cette manière que, comme Pasteurs à son service, nous devons aussi porter les autres, les prendre, pour ainsi dire, sur nos épaules et les porter au Christ. Il nous rappelle que nous pouvons être Pasteurs de son troupeau qui reste toujours sien et ne devient pas nôtre. Enfin, le pallium signifie aussi très concrètement la communion des Pasteurs de l’Église avec Pierre et avec ses successeurs – il signifie que nous devons être des Pasteurs pour l’unité et dans l’unité et que c’est seulement dans l’unité dont Pierre est le symbole que nous conduisons vraiment vers le Christ.
Soixante années de ministère sacerdotal – chers amis, je me suis peut-être trop attardé sur des éléments particuliers. Mais en cet instant, je me suis senti poussé à regarder ce qui a caractérisé ces dizaines d’années. Je me suis senti poussé à vous dire – à tous, prêtres et Évêques comme aussi aux fidèles de l’Église – une parole d’espérance et d’encouragement ; une parole, murie à travers l’expérience, sur le fait que le Seigneur est bon. Cependant, c’est surtout un moment de gratitude : gratitude envers le Seigneur pour l’amitié qu’Il m’a donnée et qu’Il veut nous donner à tous. Gratitude envers les personnes qui m’ont formé et accompagné. Et en tout cela se cache la prière qu’un jour le Seigneur dans sa bonté nous accueille et nous fasse contempler sa joie. Amen !

Traduction française distribuée par la salle de presse du Saint-Siège

Jean Paul II [4 juin 1999] : Mémoire de la consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus

30 juin, 2011

du site:

http://www.adoperp.com/adoration/magistere/jeanpaul2/sacrecoeur_Bille.html

JEAN PAUL II

Mémoire de la consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus

Message à Mgr Louis-Marie Billé pour le 100e anniversaire de la consécration au Sacré-Cœur (4 juin 1999)

À MONSEIGNEUR LOUIS-MARIE BILLE, ARCHEVÊQUE DE LYON, PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE FRANCE

Au moment où de nombreux pèlerins s’apprêtent à célébrer solennellement à Paray-le-Monial la fête du Sacré-Cœur et à faire mémoire de la consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus, faite par le Pape Léon XIII il y a cent ans, je suis heureux, à travers vous, de leur adresser mes cordiales salutations et de m’unir par la prière à leur démarche spirituelle, ainsi qu’à celle de toutes les personnes qui font en ce jour un acte d’offrande au Sacré-Coeur.
À la suite de saint Jean Eudes, qui nous a appris à contempler Jésus lui-même, le cœur des coeurs, dans le cœur de Marie et à les faire aimer tous les deux, le culte rendu au Sacré-Cœur s’est répandu, notamment grâce à sainte Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation à Paray-le-Monial. Le 11 Juin 1899, invitant tous les évêques à s’associer à sa démarche, Léon XII demandait au Seigneur d’être le Roi de tous les fidèles, ainsi que des hommes qui l’ont abandonné ou de ceux qui ne le connaissent pas, le suppliant de les amener à la Vérité et de les conduire vers Celui qui est la Vie. Dans l’Encyclique Annum sacrum, il avait exprimé sa compassion pour les hommes qui sont loin de Dieu et son désir de les confier au Christ Rédempteur.
L’Église ne cesse de contempler l’amour de Dieu, manifesté de manière sublime et particulière sur le Calvaire, lors de la passion du Christ, sacrifice qui est rendu sacramentellement présent à chaque Eucharistie. Du cœur très aimant de Jésus procèdent tous les sacrements, mais surtout le plus grand de tous, le sacrement d’amour, par lequel Jésus voulut être le compagnon de notre vie, la nourriture de nos âmes, sacrifice d’une valeur infinie  » (Saint Alphonse de Liguori, Méditation II sur le cœur aimant de Jésus à l’occasion de la neuvaine en préparation de la fête du Sacré-Cœur). Le Christ est un foyer brûlant d’amour qui appelle et qui apaise:  » Venez à moi […] car je suis doux et humble de cœur  » (Mt 11, 28-29).
Le cœur du Verbe incarné est le signe de l’amour par excellence; aussi ai-je personnellement souligné l’importance pour les fidèles de pénétrer le mystère de ce cœur débordant d’amour pour les hommes, qui contient un message d’une extraordinaire actualité (cf. Encyclique Redemptor hominis, 8). Comme l’écrivait Saint Claude La Colombière:  » Voici le Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et à se consumer afin de témoigner son amour  » (Écrits spirituels, 9).
À l’approche du troisième millénaire,  » l’amour du Christ nous presse  » (2 Co 5, 14), pour que nous fassions connaître et aimer le Sauveur, qui a versé son sang pour les hommes.  » Pour eux, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, consacrés dans la vérité  » (Jn 17, 19). J’encourage donc vivement les fidèles à adorer le Christ, présent dans le Saint-Sacrement de l’autel, le laissant guérir nos consciences, nous purifier, nous illuminer et nous unifier. Dans la rencontre avec Lui, les chrétiens puiseront la force pour leur vie spirituelle et pour leur mission dans le monde. En effet, dans le cœur à cœur avec le divin Maître, découvrant l’amour infini du Père, ils seront de vrais adorateurs en esprit et en vérité. Leur foi en sera ravivée; ils entreront dans le mystère de Dieu et seront profondément transformés par le Christ. Dans les épreuves et dans les joies, ils conformeront leur vie au mystère de la Croix et de la Résurrection du Sauveur (cf. Concile oecuménique Vatican II, Gaudium et spes, 10). Ils deviendront chaque jour davantage des fils dans le Fils. Alors, par eux, l’amour se répandra dans le cœur des hommes, pour que se construise le Corps du Christ qui est l’Église et que s’édifie aussi une société de justice, de paix et de fraternité. Ils seront des intercesseurs de l’humanité tout entière, car toute âme qui s’élève vers Dieu élève aussi le monde et contribue mystérieusement au salut gratuitement offert par notre Père des cieux.
J’invite donc tous les fidèles à poursuivre avec piété leur dévotion au culte du Sacré-Cœur de Jésus, en l’adaptant à notre temps, pour qu’ils ne cessent d’accueillir ses insondables richesses, qu’ils y répondent avec joie en aimant Dieu et leurs frères, trouvant ainsi la paix, entrant dans une démarche de réconciliation et affermissant leur espérance de vivre un jour en plénitude auprès de Dieu, dans la compagnie de tous les saints (cL Litanies du Sacré-Cœur). Il convient aussi de transmettre aux générations futures le désir de rencontrer le Seigneur, de fixer leur regard sur Lui, pour répondre à l’appel à la sainteté et pour découvrir leur mission spécifique dans l’Église et dans le monde, réalisant ainsi leur vocation baptismale (cf. Concile oecuménique Vatican Il, Lumen gentium, 10). En effet, la  » charité divine, don très précieux du Cœur du Christ et de son Esprit « , se communique aux hommes, pour qu’ils soient, à leur tour, des témoins de l’amour de Dieu (Pie XII, Encycl. Haurietis aquas, III).
Invoquant l’intercession de la Vierge Marie, Mère du Christ et de l’Église, à laquelle j’ai consacré les hommes et les nations le 13 mai 1982, je vous accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à tous les fidèles qui, à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur, se rendront en pèlerinage à Paray-le-Monial ou qui participeront avec dévotion à une célébration liturgique ou à un autre moment de prière au Sacré-Cœur.

Jean-Paul II, du Vatican, le 4 juin 1999.

Saint Peter and Saint Paul

28 juin, 2011

Saint Peter and Saint Paul dans images sacrée st-peter-st-paul-1101

http://alphastoredesign.com/search-images/www.holytrinitystore.com/

Prier saint Pierre et saint Paul

28 juin, 2011

du site:

http://www.pelerin.info/Chemins-de-pelerinage/Choisir-son-chemin/Chemin-vers-Rome/Prier-saint-Pierre-et-saint-Paul/(offset)/2/(pilgrimage)/1

Prier saint Pierre et saint Paul

LITANIES DE SAINT PIERRE

Litanies de Saint Pierre

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Reine des apôtres, priez pour nous.
Saint Jean Baptiste, précurseur du Seigneur, priez pour nous.
Saint Joseph, patron de la Sainte Eglise, priez pour nous.

Saint Pierre, prince des apôtres, priez pour nous.
Saint Pierre, qui, le premier, à la voix de Jésus, avez tout quitté pour le suivre,
Saint Pierre, qui avez reçu votre nom du Seigneur Jésus,
Saint Pierre, de qui seul la barque a servi de chaire à Jésus,
Saint Pierre, qui êtes toujours nommé le premier entre les apôtres,
Saint Pierre, qui avez marché sur les eaux avec Jésus,
Saint Pierre, qui avez connu et confessé la divinité de Jésus, par révélation du Père céleste,
Saint Pierre, qui avez accompagné Jésus sur le Thabor,
Saint Pierre, que Jésus prit avec lui au jardin des Oliviers,
Saint Pierre, qui, touché d’un regard de Jésus, avez pleuré amèrement votre péché,
Saint Pierre, qui êtes entré le premier dans le tombeau de Jésus,
Saint Pierre, qui, le premier entre les apôtres, avez vu Jésus ressuscité,
Saint Pierre, qui avez eu pour Jésus plus d’amour que les autres apôtres,
Saint Pierre, qui avez reçu le souverain pouvoir de paître et de gouverner le bercail de Jésus,
Saint Pierre, pour qui Jésus a prié, afin que votre foi ne défaille point,
Saint Pierre, qui avez reçu de Jésus la charge de confirmer vos frères,
Saint Pierre, qui seul avez été établi par Jésus le fondement de son Eglise,
Saint Pierre, à qui seul ont été données les clefs du royaume des cieux,
Saint Pierre, qui, le premier, après la descente du Saint-Esprit, avez annoncé l’Evangile,
Saint Pierre, qui avez consacré au Seigneur les prémices des nations,
Saint Pierre, pour qui l’Eglise priait avec sollicitude quand vous étiez en prison,
et qui avez été délivré par un ange,
Saint Pierre, qui, par une disposition de la sagesse divine, avez établi votre siège à Rome,
Saint Pierre, à qui il a été donné, selon la promesse de Jésus, de mourir comme lui sur la croix,
Saint Pierre, qui vivez et présidez encore en votre siège et qui intercédez sans cesse pour la sainte Eglise,

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Tu es Pierre,
Et sur cette pierre je bâtirai mon Église.

Oraison
O Dieu, qui dans Votre providence ineffable avez donné à Pierre de diriger sur terre Votre troupeau, faites que, par son intercession et sa protection, Votre Sainte volonté soit faite dans le choix de Votre Vicaire.

Envoyez votre Esprit Seigneur, sur votre Eglise, pour que les hommes y trouvent toujours leur salut.
———————————–

Prière à saint Paul

O glorieux saint Paul, qui, de persécuteur du nom chrétien, en êtes devenu l’Apôtre le plus zélé, et qui, pour faire connaître jusqu’aux extrémités du monde le Sauveur Jésus, avez souffert avec joie la prison, les flagellations, les lapidations, et qui avez fini par verser jusqu’à la dernière goutte de votre sang, obtenez-nous la grâce de recevoir comme des faveurs de la divine miséricorde, les infirmités, les souffrances et les malheurs de cette vie, afin que nous ne soyons point arrêtés dans le service de Dieu par ces vicissitudes de notre exil, mais qu’au contraire nous nous montrions de plus en plus fidèles et fervents. Ainsi soit-il.

V/. Priez pour nous, saint Apôtre Paul.
R/. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions : O Dieu, qui avez instruit une multitude de nations par la prédication du bienheureux Apôtre Paul, accordez-nous, nous vous en supplions, que, célébrant sa naissance au ciel, nous ressentions les effets de sa protection. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.

RÉJOUIS-TOI, Ô PIERRE L’APÔTRE, TOI LE GRAND AMI DU MAÎTRE, LE CHRIST NOTRE DIEU. RÉJOUIS-TOI BIEN AIMÉ PAUL, PRÉDICATEUR DE LA FOI ET DOCTEUR DE L’UNIVERS. (Église Orthodoxe)

28 juin, 2011

TEXTE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE:

http://ndjasg.free.fr/textes/feteStPierreStPaul.html 

Saints Apôtres Pierre et Paul 

RÉJOUIS-TOI, Ô PIERRE L’APÔTRE, TOI LE GRAND AMI DU MAÎTRE, LE CHRIST NOTRE DIEU. RÉJOUIS-TOI BIEN AIMÉ PAUL, PRÉDICATEUR DE LA FOI ET DOCTEUR DE L’UNIVERS.

INTERCEDEZ TOUS DEUX AUPRÈS DU CHRIST NOTRE DIEU.

POUR LE SALUT DE NOS ÂMES  
 
Méditation du Père Lev Gillet

        Il existe un lien spirituel étroit entre cette fête et celle de la Pentecôte, car le témoignage des apôtres est le fruit direct de la descente du Saint-Esprit sur eux. L’importance de la fête de Saint Pierre et Saint Paul dans le cycle liturgique byzantin est indiquée par le fait qu’un carême spécial – dit «carême des apôtres» – prépare les fidèles à cette solennité. Cette période de jeûne, en pratique un jeûne assez adouci, commence le lundi qui suit le premier dimanche après la Pentecôte et prend fin avec la journée du 28 juin.
             «Exaltons Pierre et Paul, ces deux grandes lumières de l’Eglise car ils brillent dans le firmament de la foi…». Ainsi chantons-nous aux vêpres de la fête, le soir du 28 juin. Aux matines comme aux vêpres, les hymnes semblent partager également la louange entre les deux apôtres, auxquels on s’adresse tour-à-tour. Toutefois l’évangile lu à matines concerne spécialement l’apôtre Pierre. Nous y entendons (Jean 21:14-25) Notre-Seigneur demander trois fois à Pierre : «m’aimes-tu ? ». La première fois, Jésus dit : «m’aimes-tu plus que ceux-ci ?». Trois fois Pierre répond avec une humilité à la fois attristée et fervente : «Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime». Et trois fois Jésus lui dit de paître le troupeau du Bon Pasteur : «Pais mes agneaux… Pais mes brebis…». Puis Jésus prédit à Pierre d’une manière voilée, «le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu».
            Cet évangile a deux choses à nous dire. Tout d’abord, il pose clairement la question unique, la question sur laquelle nous avons et nous aurons à répondre : «M’aimes-tu». Tout, dans la vie chrétienne, se réduit à cette question. Pouvons-nous répondre avec Pierre : «Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime» ? Nos actions ne donneraient-elles pas un lamentable démenti à cette affirmation ? Cependant, répondre simplement que nous n’aimons pas le Seigneur serait méconnaître et étouffer les aspirations – si faibles soient-elles – que le Saint-Esprit met dans nos cœurs et dirige vers le Christ. Disons donc à Jésus : «Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime. Je n’attends rien de moi; j’attends tout de la grâce».
             Le deuxième enseignement donné par cet évangile concerne la nature de l’autorité dans l’Eglise. Le Seigneur confère ici à Pierre une autorité spéciale. On remarquera, d’abord que cette autorité est fondée sur une primauté d’amour – «m’aimes-tu plus que ceux-ci ?» et ensuite qu’elle consiste dans un service humble et désintéressé, – « pais mes agneaux ..». Toute prééminence parmi les chrétiens qui ne serait pas une prééminence d’amour et de service ne correspond pas aux intentions de Notre Seigneur. Toute autorité qui, dans l’Eglise, s’ exprimerait en termes de prestige, ou de possession matérielle, ou de domination deviendrait étrangère et hostile à cette sollicitude vraiment pastorale à laquelle Jésus appelle Pierre à participer. Sur ces paroles du Seigneur à Pierre seront jugés tous ceux qui revendiquent une autorité au sein de la communauté des fidèles.
             La liturgie du 29 juin manifeste, par les textes qu’elle nous fait entendre, combien le ministère de Pierre et celui de Paul sont tous deux nécessaires et complémentaires. L’évangile (Matthieu 16:13-19) contient la confession de Pierre à Césarée de Philippes: «Tu es le Christ le Fils du Dieu vivant…» et la réponse de Jésus : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les Portes de l’enfer ne tiendront pas devant elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoique tu lies sur la terre sera tenu dans les cieux pour lié, et ce que tu délies sur la terre sera tenu dans les cieux pour délié».
             Ce texte a soulevé bien des controverses. Mais il demeure certain que Jésus a voulu reconnaître et sanctionner par l’octroi d’un pouvoir spirituel éminent l’acte de foi que Pierre venait de formuler. L’épître (2 Corinthiens 11:21-12:9) énumère les titres de Paul, appelé directement à l’apostolat par le Christ, a être considéré comme égal ou même supérieur en autorité aux ministres de l’Evangile déjà régulièrement institués et reconnus : «Ils sont ministres du Christ ? Moi plus qu’eux…». Paul fonde cette affirmation, d’une part sur les souffrances qu’il a endurées, d’ autres part les les grâces et révélations qui lui ont été accordées. Une étude attentive du rapports de PauI et des Onze peut nous apprendre beaucoup sur la question de l’autorité dans l’église. Paul ne s’y est jamais élevé contre l’élément «institutionnel» représenté par l’apostolat «historique» des Onze.
             Il a reçu l’imposition des mains de ceux qui étaient déjà reconnus comme possédant le Saint-Esprit. Il a soumis à l’approbation de l’église réunie à Jérusalem ses propres méthodes d’apostolat. Mais il n’ a jamais admis ni que sa vocation extraordinaire fût inférieure à la vocation normale des autres apôtres; ni que sa connaissance du Christ, toute spirituelle et reçue par grâce, fût moindre que la connaissance qu’avaient de Jésus ses premiers disciples; ni qu’il dût sacrifier ses propres convictions aux vues du plus autorisé des apôtres : «Quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il s’était donné tort. Plus l’Eglise sera dominée par le Saint-Esprit, plus elle surmontera toute tension entre l’ autorité régulièrement acquise et la liberté spirituelle. Une synthèse doit s’établir entre la tradition et l’inspiration. Pierre et Paul ne peuvent pas être séparés; et c’ est pourquoi l’Eglise les célèbre le même jour. Redisons avec elle :

         «Réjouis-toi, ô Pierre l’Apôtre, toi le grand ami du Maître, Christ notre Dieu. Réjouis-toi bien aimé Paul, prédicateur de la foi et docteur de l’univers. A cause de cela, intercédez tous deux auprès du Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes ».

             L’Eglise veut associer tous les autres Apôtres à l’hommage qu’elle rend à Pierre et Paul. Aussi la journée du 30 juin est-elle dédiée à la commémoraison collective des Douze. Comme le dit le Kondakion du jour, «… en commémorant, aujourd’hui leur souvenir, nous glorifions celui qui les a glorifiés ».
 
 
Saints Apôtres Pierre et Paul


Saint Pierre  Saint Paul

RÉJOUIS-TOI, Ô PIERRE L’APÔTRE,
TOI LE GRAND AMI DU MAÎTRE, LE CHRIST NOTRE DIEU.
RÉJOUIS-TOI BIEN AIMÉ PAUL,
PRÉDICATEUR DE LA FOI ET DOCTEUR DE L’UNIVERS.
INTERCEDEZ TOUS DEUX AUPRÈS DU CHRIST NOTRE DIEU.
POUR LE SALUT DE NOS ÂMES
 
 
Méditation du Père Lev Gillet

        Il existe un lien spirituel étroit entre cette fête et celle de la Pentecôte, car le témoignage des apôtres est le fruit direct de la descente du Saint-Esprit sur eux. L’importance de la fête de Saint Pierre et Saint Paul dans le cycle liturgique byzantin est indiquée par le fait qu’un carême spécial – dit «carême des apôtres» – prépare les fidèles à cette solennité. Cette période de jeûne, en pratique un jeûne assez adouci, commence le lundi qui suit le premier dimanche après la Pentecôte et prend fin avec la journée du 28 juin.
             «Exaltons Pierre et Paul, ces deux grandes lumières de l’Eglise car ils brillent dans le firmament de la foi…». Ainsi chantons-nous aux vêpres de la fête, le soir du 28 juin. Aux matines comme aux vêpres, les hymnes semblent partager également la louange entre les deux apôtres, auxquels on s’adresse tour-à-tour. Toutefois l’évangile lu à matines concerne spécialement l’apôtre Pierre. Nous y entendons (Jean 21:14-25) Notre-Seigneur demander trois fois à Pierre : «m’aimes-tu ? ». La première fois, Jésus dit : «m’aimes-tu plus que ceux-ci ?». Trois fois Pierre répond avec une humilité à la fois attristée et fervente : «Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime». Et trois fois Jésus lui dit de paître le troupeau du Bon Pasteur : «Pais mes agneaux… Pais mes brebis…». Puis Jésus prédit à Pierre d’une manière voilée, «le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu».
            Cet évangile a deux choses à nous dire. Tout d’abord, il pose clairement la question unique, la question sur laquelle nous avons et nous aurons à répondre : «M’aimes-tu». Tout, dans la vie chrétienne, se réduit à cette question. Pouvons-nous répondre avec Pierre : «Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime» ? Nos actions ne donneraient-elles pas un lamentable démenti à cette affirmation ? Cependant, répondre simplement que nous n’aimons pas le Seigneur serait méconnaître et étouffer les aspirations – si faibles soient-elles – que le Saint-Esprit met dans nos cœurs et dirige vers le Christ. Disons donc à Jésus : «Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime. Je n’attends rien de moi; j’attends tout de la grâce».

             Le deuxième enseignement donné par cet évangile concerne la nature de l’autorité dans l’Eglise. Le Seigneur confère ici à Pierre une autorité spéciale. On remarquera, d’abord que cette autorité est fondée sur une primauté d’amour – «m’aimes-tu plus que ceux-ci ?» et ensuite qu’elle consiste dans un service humble et désintéressé, – « pais mes agneaux ..». Toute prééminence parmi les chrétiens qui ne serait pas une prééminence d’amour et de service ne correspond pas aux intentions de Notre Seigneur. Toute autorité qui, dans l’Eglise, s’ exprimerait en termes de prestige, ou de possession matérielle, ou de domination deviendrait étrangère et hostile à cette sollicitude vraiment pastorale à laquelle Jésus appelle Pierre à participer. Sur ces paroles du Seigneur à Pierre seront jugés tous ceux qui revendiquent une autorité au sein de la communauté des fidèles.

             La liturgie du 29 juin manifeste, par les textes qu’elle nous fait entendre, combien le ministère de Pierre et celui de Paul sont tous deux nécessaires et complémentaires. L’évangile (Matthieu 16:13-19) contient la confession de Pierre à Césarée de Philippes: «Tu es le Christ le Fils du Dieu vivant…» et la réponse de Jésus : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les Portes de l’enfer ne tiendront pas devant elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoique tu lies sur la terre sera tenu dans les cieux pour lié, et ce que tu délies sur la terre sera tenu dans les cieux pour délié».

             Ce texte a soulevé bien des controverses. Mais il demeure certain que Jésus a voulu reconnaître et sanctionner par l’octroi d’un pouvoir spirituel éminent l’acte de foi que Pierre venait de formuler. L’épître (2 Corinthiens 11:21-12:9) énumère les titres de Paul, appelé directement à l’apostolat par le Christ, a être considéré comme égal ou même supérieur en autorité aux ministres de l’Evangile déjà régulièrement institués et reconnus : «Ils sont ministres du Christ ? Moi plus qu’eux…». Paul fonde cette affirmation, d’une part sur les souffrances qu’il a endurées, d’ autres part les les grâces et révélations qui lui ont été accordées. Une étude attentive du rapports de PauI et des Onze peut nous apprendre beaucoup sur la question de l’autorité dans l’église. Paul ne s’y est jamais élevé contre l’élément «institutionnel» représenté par l’apostolat «historique» des Onze.
             Il a reçu l’imposition des mains de ceux qui étaient déjà reconnus comme possédant le Saint-Esprit. Il a soumis à l’approbation de l’église réunie à Jérusalem ses propres méthodes d’apostolat. Mais il n’ a jamais admis ni que sa vocation extraordinaire fût inférieure à la vocation normale des autres apôtres; ni que sa connaissance du Christ, toute spirituelle et reçue par grâce, fût moindre que la connaissance qu’avaient de Jésus ses premiers disciples; ni qu’il dût sacrifier ses propres convictions aux vues du plus autorisé des apôtres : «Quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il s’était donné tort. Plus l’Eglise sera dominée par le Saint-Esprit, plus elle surmontera toute tension entre l’ autorité régulièrement acquise et la liberté spirituelle. Une synthèse doit s’établir entre la tradition et l’inspiration. Pierre et Paul ne peuvent pas être séparés; et c’ est pourquoi l’Eglise les célèbre le même jour. Redisons avec elle :

         «Réjouis-toi, ô Pierre l’Apôtre, toi le grand ami du Maître, Christ notre Dieu. Réjouis-toi bien aimé Paul, prédicateur de la foi et docteur de l’univers. A cause de cela, intercédez tous deux auprès du Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes ».

             L’Eglise veut associer tous les autres Apôtres à l’hommage qu’elle rend à Pierre et Paul. Aussi la journée du 30 juin est-elle dédiée à la commémoraison collective des Douze. Comme le dit le Kondakion du jour, «… en commémorant, aujourd’hui leur souvenir, nous glorifions celui qui les a glorifiés ».  

Textes tirés du livre « L’an de grâce du Seigneur »
du Père Lev Gillet (« Un moine de l’Eglise d’orient ») aux éditions du Cerf

Saint Peter and Saint Paul

27 juin, 2011

Saint Peter and Saint Paul dans images sacrée evangelists-peter-paul
http://theotokos.org/church-icons/evangelists-pillars.html

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité – Saint Bernard Sermon

27 juin, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110629

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

Commentaire du jour

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
3ème sermon pour la fête des saints apôtres Pierre et Paul, passim
« Je suis le moindre des apôtres ; je ne mérite même pas de porter ce nom » (1Co 15,9)

      C’est avec raison, mes frères, que l’Église applique aux saints apôtres Pierre et Paul ces paroles du Sage : « Ce sont des hommes de miséricorde, dont les bienfaits ne tombent pas dans l’oubli ; les biens qu’ils ont laissés à leur postérité subsistent toujours » (Si 44,10-11). Oui, on peut bien les appeler des hommes de miséricorde : parce qu’ils ont obtenu miséricorde pour eux-mêmes, parce qu’ils sont pleins de miséricorde, et que c’est dans sa miséricorde que Dieu nous les a donnés.
      Voyez, en effet, quelle miséricorde ils ont obtenue. Si vous interrogez saint Paul sur ce point…, il vous dira de lui-même : « J’ai commencé par être un blasphémateur, un persécuteur, un insulteur ; mais j’ai obtenu miséricorde de Dieu » (1Tm 1,13). En effet, qui ne sait tout le mal qu’il a fait aux chrétiens de Jérusalem…et même dans la Judée toute entière ?… Pour ce qui est du bienheureux Pierre, j’ai une autre chose à vous dire, mais une chose d’autant plus sublime qu’elle est unique. En effet, si Paul a péché, il l’a fait sans le savoir, car il n’avait pas la foi ; Pierre au contraire avait les yeux grands ouverts au moment de sa chute (Mt 26,69s). Mais « là où la faute a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20)… Si saint Pierre a pu s’élever à un tel degré de sainteté après avoir fait une chute si lourde, qui pourra désormais désespérer, pour peu qu’il veuille lui aussi sortir de ses péchés ? Remarquez ce que dit l’Évangile : « Il sortit et pleura amèrement » (v. 75)…
      Vous avez entendu quelle miséricorde les apôtres ont obtenue, et désormais personne parmi vous ne sera accablé de ses fautes passées plus qu’il ne faut… Si tu as péché, Paul n’a-t-il pas péché davantage ? Si tu as fait une chute, Pierre n’en a-t-il pas fait une plus profonde que toi ? Or, l’un et l’autre, en faisant pénitence, non seulement ont obtenu le salut mais sont devenus de grands saints, sont même devenus les ministres du salut, les maîtres de la sainteté. Fais donc de même, mon frère, car c’est pour toi que l’Écriture les appelle « des hommes de miséricorde ».

CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES DE LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL, À L’OCCASION DE L’INAUGURATION DE L’ANNÉE PAULINIENNE (2008)

27 juin, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2008/documents/hf_ben-xvi_hom_20080628_vespri_fr.html 
  
CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES DE LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL, À L’OCCASION DE L’INAUGURATION DE L’ANNÉE PAULINIENNE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
Samedi 28 juin 2008 

 Votre Sainteté et chers délégués fraternels,
Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,

Nous sommes réunis auprès de la tombe de saint Paul, qui naquit il y a deux mille ans à Tarse de Cilicie, dans l’actuelle Turquie. Qui était ce Paul? Dans le temple de Jérusalem, devant la foule agitée qui voulait le tuer, il se présente lui-même avec ces mots:  « Je suis juif:  né à Tarse, en Cilicie, mais élevé ici dans cette ville [Jérusalem], j’ai reçu, à l’école de Gamaliel, un enseignement strictement conforme à la Loi de nos pères; je défendais la cause de Dieu avec une ardeur jalouse… » (Ac 22, 3). A la fin de son chemin, il dira de lui-même:  « J’ai reçu la charge… [d'enseigner] aux nations païennes la foi et la vérité » (1 Tm 2, 7; cf. 2 Tm 1, 11). Maître des nations, apôtre et annonciateur de Jésus Christ, c’est ainsi qu’il se décrit lui-même en regardant rétrospectivement le parcours de sa vie. Mais avec cela, son regard ne va pas seulement vers le passé. « Maître des nations » – cette parole s’ouvre à l’avenir, vers tous les peuples et toutes les générations. Paul n’est pas pour nous une figure du passé, que nous rappelons avec vénération. Il est également notre maître, pour nous aussi apôtre et annonciateur de Jésus Christ.
Nous sommes donc réunis non pour réfléchir sur une histoire passée, irrévocablement révolue. Paul veut parler avec nous – aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai voulu promulguer cette « Année paulinienne » spéciale:  pour écouter et pour apprendre à présent de lui, qui est notre maître, « la foi et la vérité », dans lesquelles sont enracinées les raisons de l’unité parmi les disciples du Christ. Dans cette perspective, j’ai voulu allumer, pour ce bimillénaire de la naissance de l’Apôtre, une « Flamme paulinienne » spéciale, qui restera allumée pendant toute l’année dans un brasero spécifique placé dans le quadriportique de la Basilique. Pour conférer de la solennité à cet événement, j’ai également inauguré la « Porte paulinienne », à travers laquelle je suis entré dans la Basilique accompagné par le Patriarche de Constantinople, par le cardinal archiprêtre et par les autres autorités religieuses. C’est pour moi un motif de joie profonde que l’ouverture de l’ »Année paulinienne » assume un caractère œcuménique, en raison de la présence de nombreux délégués et représentants d’autres Eglises et communautés ecclésiales, que j’accueille le cœur ouvert. Je salue tout d’abord Sa Sainteté le Patriarche Bartholomaios I et les membres de la délégation qui l’accompagne, ainsi que le groupe nombreux de laïcs qui, de différentes parties du monde, sont venus à Rome pour vivre avec Lui et avec nous tous, ces moments de prière et de réflexion. Je salue les délégués fraternels des Eglises qui ont un lien particulier avec l’Apôtre Paul – Jérusalem, Antioche, Chypre, Grèce – et qui forment le cadre géographique de la vie de l’Apôtre avant son arrivée à Rome. Je salue cordialement les frères des différentes Eglises et communautés ecclésiales d’Orient et d’Occident, en même temps que vous tous qui avez voulu prendre part à cette ouverture solennelle de l’ »Année » consacrée à l’Apôtre des Nations.
Nous sommes donc ici rassemblés pour nous interroger sur le grand Apôtre des Nations. Nous nous demandons non seulement:  qui était Paul? Nous nous demandons surtout:  Qui est Paul? Que me dit-il? En cette heure, au début de l’ »Année paulinienne » que nous inaugurons, je voudrais choisir dans le riche témoignage du Nouveau Testament trois textes, dans lesquels apparaît sa physionomie intérieure, la spécificité de son caractère. Dans la Lettre aux Galates, il nous a offert une profession de foi très personnelle, dans laquelle il ouvre son cœur aux lecteurs de tous les temps et révèle quelle est l’impulsion la plus profonde de sa vie. « Je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi » (Ga 2, 20). Tout ce que Paul accomplit part de ce centre. Sa foi est l’expérience d’être aimé par Jésus Christ de manière tout à fait personnelle; elle est la conscience du fait que le Christ a affronté la mort non pour quelque chose d’anonyme, mais par amour pour lui – de Paul – et que, en tant que Ressuscité, il l’aime toujours, c’est-à-dire que le Christ s’est donné pour lui. Sa foi est le fait d’être frappé par l’amour de Jésus Christ, un amour qui le bouleverse jusqu’au plus profond de lui-même et qui le transforme. Sa foi n’est pas une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde. Sa foi est l’impact de l’amour de Dieu sur son cœur. Et ainsi, cette foi est l’amour pour Jésus Christ.
Paul est présenté par de nombreuses personnes comme un homme combatif qui sait manier l’épée de la parole. De fait, sur son parcours d’apôtre les disputes n’ont pas manqué. Il n’a pas recherché une harmonie superficielle. Dans la première de ses Lettres, celle qui s’adresse aux Thessaloniciens, il dit:  « Nous avons cependant trouvé l’assurance qu’il fallait pour vous annoncer, au prix de grandes luttes, l’Evangile de Dieu… Jamais, vous le savez, nous n’avons eu un mot de flatterie » (1 Th 2, 2.5). Il considérait que la vérité était trop grande pour être disposé à la sacrifier en vue d’un succès extérieur. La vérité dont il avait fait l’expérience dans la rencontre avec le Ressuscité méritait pour lui la lutte, la persécution, la souffrance. Mais ce qui le motivait au plus profond, était d’être aimé par Jésus Christ et le désir de transmettre cet amour aux autres. Paul était un homme capable d’aimer, et toute son œuvre et sa souffrance ne s’expliquent qu’à partir de ce centre. Les concepts de base de son annonce se comprennent uniquement à partir de celui-ci. Prenons seulement l’une de ses paroles-clés:  la liberté. L’expérience d’être aimé jusqu’au bout par le Christ lui avait ouvert les yeux sur la vérité et sur la voie de l’existence humaine – cette expérience embrassait tout. Paul était libre comme un homme aimé par Dieu qui, en vertu de Dieu, était en mesure d’aimer avec Lui. Cet amour est à présent la « loi » de sa vie et il en est précisément ainsi de la liberté de sa vie. Il parle et agit, mû par la responsabilité de la liberté de l’amour. Liberté et responsabilité sont liées ici de manière inséparable.  Se  trouvant dans la responsabilité de l’amour, il est libre; étant quelqu’un qui aime, il vit totalement dans la responsabilité de cet amour et ne prend pas la liberté comme prétexte pour l’arbitraire et l’égoïsme. C’est dans le même esprit qu’Augustin a formulé la phrase devenue ensuite célèbre:  Dilige et quod vis fac (Tract. in 1Jo 7, 7-8) – aime et fais ce que tu veux. Celui qui aime le Christ comme Paul l’a aimé peut vraiment faire ce qu’il veut, car son amour est uni à la volonté du Christ et donc à la volonté de Dieu; car sa volonté est ancrée à la vérité et parce que sa volonté n’est plus simplement sa volonté, arbitre du moi autonome, mais qu’elle est intégrée dans la liberté de Dieu et apprend de celle-ci le chemin à parcourir.
Dans  la  recherche  du  caractère intérieur de saint Paul je voudrais, en deuxième lieu, rappeler la parole que le Christ ressuscité lui adressa sur la route de Damas. Le Seigneur lui demande d’abord:  « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? ». A la question:  « Qui es-tu, Seigneur? », est donnée la réponse:  « Je suis Jésus, celui que tu persécutes » (Ac 9, 4). En persécutant l’Eglise, Paul persécute Jésus lui-même:  « Tu me persécutes ». Jésus s’identifie avec l’Eglise en un seul sujet. Dans cette exclamation du Ressuscité, qui transforma la vie de Saul, est au fond désormais contenue toute la doctrine sur l’Eglise comme Corps du Christ. Le Christ ne s’est pas retiré au ciel, en laissant sur la terre une foule de fidèles qui soutiennent « sa cause ». L’Eglise n’est pas une association qui veut promouvoir une certaine cause. Dans celle-ci, il ne s’agit pas d’une cause. Dans celle-ci il s’agit de la personne de Jésus Christ, qui également en tant que Ressuscité est resté « chair ». Il a la « chair et les os » (Lc 24, 39), c’est ce qu’affirme le Ressuscité dans Luc, devant les disciples qui l’avaient pris pour un fantôme. Il a un corps. Il est personnellement présent dans son Eglise, « Tête et Corps » forment un unique sujet dira saint Augustin. « Ne le savez-vous pas? Vos corps sont les membres du Christ », écrit Paul aux Corinthiens (1 Co 6, 15). Et il ajoute:  de même que, selon le Livre de la Genèse, l’homme et la femme deviennent une seule chair, ainsi le Christ devient un seul esprit avec les siens, c’est-à-dire un unique sujet dans le monde nouveau de la résurrection (cf. 1 Co 6, 16sq). Dans tout cela transparaît le mystère eucharistique, dans lequel l’Eglise donne sans cesse son Corps et fait de nous son Corps:  « Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » (1 Co 10, 16sq). En ce moment, ce n’est pas seulement Paul, mais le Seigneur lui-même qui s’adresse à nous:  Comment avez-vous pu laisser déchirer mon Corps? Devant le visage du Christ, cette parole devient dans le même temps une question urgente:  Réunis-nous tous hors de toute division. Fais qu’aujourd’hui cela devienne à nouveau la réalité:  Il y a un unique pain, et donc, bien qu’étant nombreux, nous sommes un unique corps. Pour Paul, la parole sur l’Eglise comme Corps du Christ n’est pas une comparaison quelconque. Elle va bien au-delà d’une comparaison:  « Pourquoi me persécutes-tu? » Le Christ nous attire sans cesse dans son Corps à partir du centre eucharistique, qui pour Paul est le centre de l’existence chrétienne, en vertu duquel tous, ainsi que chaque individu, peuvent faire de manière personnelle l’expérience suivante:  Il m’a aimé et s’est donné lui-même pour moi.
Je voudrais conclure par l’une des dernières  paroles  de  saint  Paul, une exhortation à Timothée de la prison, face à la mort:  « Prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Evangile », dit l’apôtre à son disciple (2 Tm 1, 8). Cette parole, qui se trouve à la fin des chemins parcourus par l’apôtre, comme un testament renvoie en arrière, au début de sa mission. Alors qu’après sa rencontre avec le Ressuscité, Paul, aveugle, se trouvait dans sa maison de Damas, Ananie reçut le mandat d’aller chez le persécuteur craint et de lui imposer les mains, pour qu’il retrouve la vue. A Ananie, qui objectait que ce Saul était un dangereux persécuteur des chrétiens, il fut répondu:  Cet homme doit faire parvenir mon nom auprès des peuples et des rois. « Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom » (Ac 9, 15sq). La charge de l’annonce et l’appel à la souffrance pour le Christ vont de pair inséparablement. L’appel à devenir le maître des nations est dans le même temps et intrinsèquement un appel à la souffrance dans la communion avec le Christ, qui nous a rachetés à travers sa Passion. Dans un monde où le mensonge est puissant, la vérité se paye par la souffrance. Celui qui veut éviter la souffrance, la garder loin de lui, garde loin de lui la vie elle-même et sa grandeur; il ne peut pas être un serviteur de la vérité et donc un serviteur de la foi. Il n’y a pas d’amour sans souffrance – sans la souffrance du renoncement à soi-même, de la transformation et de la purification du moi pour la véritable liberté. Là où il n’y a rien qui vaille la peine de souffrir, la vie elle-même perd sa valeur. L’Eucharistie – le centre de notre être chrétiens – se fonde sur le sacrifice de Jésus pour nous, elle est née de la souffrance de l’amour, qui a atteint son sommet dans la Croix. Nous vivons de cet amour qui se donne. Il nous donne le courage et la force de souffrir avec le Christ et pour Lui dans ce monde, en sachant que précisément ainsi notre vie devient grande, mûre et véritable. A la lumière de toutes les lettres de saint Paul, nous voyons que sur son chemin de maître des nations s’est accomplie la prophétie faite à Ananie à l’heure de l’appel:  « Et moi je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom ». Sa souffrance le rend crédible comme maître de vérité, qui ne cherche pas son propre profit, sa propre gloire, la satisfaction personnelle, mais qui s’engage pour Celui qui nous  a  aimés et qui s’est donné lui-même pour nous tous.

En cette heure, nous rendons grâce au Seigneur, car il a appelé Paul, le rendant lumière des nations et notre maître à tous, et nous le prions:  Donne-nous aujourd’hui aussi des témoins de la résurrection, touchés par ton amour et capables d’apporter la lumière de l’Evangile dans notre temps. Saint Paul, prie pour nous! Amen.

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