Archive pour la catégorie 'biographie'

QUAND ROGER SCHUTZ ARRIVA POUR LA PREMIÈRE FOIS À TAIZÉ…

10 septembre, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-25161?l=french

QUAND ROGER SCHUTZ ARRIVA POUR LA PREMIÈRE FOIS À TAIZÉ…

Hommage du directeur de L’Osservatore Romano

ROME, Vendredi 20 août (ZENIT.org) – C’était il y a 70 ans jour pour jour : le 20 août 1940, « Roger Schutz arriva pour la première fois à Taizé… ». Le directeur de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian, rend hommage, dans un éditorial publié dans l’édition de ce vendredi, à frère Roger et à la Communauté de Taizé qui fête son 70ème anniversaire.
En arrivant sur la « colline de Taizé », en « cet été de guerre dans une France pliée sous l’envahisseur, le jeune pasteur calviniste suisse n’imaginait certainement pas que dans un avenir pas si lointain, d’autres jeunes Européens, nombreux puis très nombreux, seraient montés sur cette colline au cœur de la Bourgogne ».
Celui qui accueillit des réfugiés et des juifs pendant la guerre fut toujours attiré par la vocation monastique. Lui et ses compagnons, « tous d’origine protestante mais sensibles à la richesse des différents courants chrétiens », s’engagèrent dès 1949 « dans une forme de vie commune dans le sillon de la spiritualité bénédictine et ignatienne, définie quelques années plus tard dans la Règle de Taizé », raconte Giovanni Maria Vian.
La même année, « frère Roger fut reçu par Pie XII avec l’un de ses premiers compagnons, Max Thurian, alors qu’en 1958 leurs rencontres avec le pape – Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II qui se rendit à Taizé en 1986 – devinrent une habitude annuelle, exprimant une proximité qui porta, dès la fin des années 1960, à l’entrée dans la communauté d’un nombre croissant de catholiques ».
Et c’est « un jeune catholique allemand, Alois Löser, qui fut désigné par frère Roger pour lui succéder à la tête de la communauté plusieurs années avant son assassinat par la main d’une déséquilibrée, le 16 août 2005 ».
Le directeur de L’Osservatore Romano évoque aussi l’ouverture du « concile des jeunes » en août 1974, où plus de 40 000 jeunes Européens se rendirent à Taizé. « Pour eux, pendant des décennies, frère Roger a tenu chaque soir dans le sillon de la grande tradition chrétienne une brève méditation ». « Après la prière, il s’arrêtait pour accueillir et écouter ceux qui voulaient lui parler ou seulement l’approcher », relate-t-il encore.
Taizé, rappelle enfin Giovanni Maria Vian, « n’a jamais voulu constituer un mouvement mais a toujours poussé à s’engager dans les paroisses et dans les réalités locales : en pratiquant l’accueil, en encourageant la paix de la béatitude évangélique, en travaillant pour l’union entre les Eglises et les communautés de ceux qui croient dans le Christ, en montrant la vitalité et l’efficacité d’un chemin œcuménique spirituel ».
Taizé a su réconcilier « les richesses des différentes confessions chrétiennes : l’attention à la Bible soulignée par le protestantisme, la splendeur de la liturgie orthodoxe, le caractère central de l’Eucharistie catholique
».

Pie X (biographie détaillée) 21 août (m)

21 août, 2009

du site:

http://www.biographie.tv/Pie-X.htm

Biographie de Pie X

Pie X (biographie détaillée)

Saint Pie X (en latin Pius X, en italien Pio X), né Giuseppe Melchiorre Sarto à Riese en Vénétie (alors en Autriche-Hongrie, maintenant Riese Pie X, dans la province de Trévise, en Italie) le 2 juin 1835, mort le 20 août 1914 à Rome, pape du 4 août 1903 à sa mort. Béatifié le 3 juin 1951. Canonisé le 29 mai 1954.

Carrière pastorale
Né dans une famille de condition modeste ‘ son père Giovanni Battista Sarto (1792-1852) est fermier et sa mère Margherita Sanson (1813-1894), couturière ‘, il reçut la tonsure en 1850 et entra au séminaire de Padoue. Il fut ordonné prêtre en 1858. Il devint vicaire de la paroisse de Tombolo, avant d’être nommé archiprêtre de Salzano en 1867, puis chanoine de la cathédrale de Trévise en 1875. Parallèlement, il devint directeur spirituel du séminaire du diocèse.

En 1884, il fut consacré évêque de Mantoue.

Il effectua deux visites pastorales et organisa un synode diocésain, avant de devenir patriarche de Venise en 1893 et de recevoir la barette de cardinal-prêtre (pour la paroisse de San Bernardo alle Terme) lors d’un consistoire secret en juin 1893. Le gouvernement italien refusa d’abord son exequatur, sous prétexte que sa nomination avait été le fait du gouvernement austro-hongrois. Sarto dut attendre 18 mois avant de recevoir son nouveau diocèse.

Election
Image:Kardinál Sarto.jpg A la mort de Léon XIII, son successeur considéré le plus probable était son secrétaire d’Etat le cardinal Rampolla. Lors du conclave, ouvert le 1903, le cardinal Puzyna, archevêque de Cracovie fit connaître le veto porté à l’élection de celui-ci par l’empereur d’Autriche. Certains souverains catholiques avaient en effet un droit d’exclusive. Les motifs de l’exclusive prononcée par François-Joseph tiennent tant à des raisons familiales que religieuses : en tant que Secrétaire d’Etat de Léon XIII, Rampolla avait tenté d’influencer le pape, en 1889, afin qu’il refusât à l’archiduc Rodolphe, mort brutalement à Mayerling, le droit d’être inhumé religieusement ; par ailleurs, des éléments établissant que Rampolla était, sinon franc-maçon, au moins lié à la franc-maçonnerie, étaient parvenus à la connaissance de l’Empereur autrichien.

Rampolla ne fut donc pas élu, mais une des premières décisions de Pie X fut d’abolir cette pratique (constitution apostolique Commissum nobis). Le cardinal Sarto fut élu le 4 août par cinquante voix contre dix à Rampolla, et prit le nom de Pie X, en souvenir des papes du qui « [avaient] courageusement lutté contre les sectes et les erreurs pullulantes ». Il fut couronné le 9 août.

Pontificat
Image:Armoiries de Pie X.jpg Le nouveau pape avait pour particularité de n’avoir aucune expérience diplomatique, ni véritable formation universitaire. Il compensa toutefois ces handicaps en s’entourant de gens compétents, comme le cardinal Rafael Merry del Val, âgé de 38 ans, polyglotte et directeur de l’Académie des nobles ecclésiastiques, dont Pie X fait son secrétaire d’Etat.

Comme les futurs papes ex-patriarches de Venise, Jean XXIII et Jean-Paul Ier, Pie X était issu d’un milieu populaire. Il tenta de rester accessible et fit aménager un appartement privé dans le palais des papes, pour préserver sa vie privée. Prenant le contre-pied de la politique de son prédécesseur, il afficha tout de suite une politique conservatrice.

Il fut canonisé par Pie XII en 1954.

Conservateur et réformateur (suite – biographie Pie X)
En matière administrative, il se montra pourtant réformateur : il confia à M Gasparri une refonte du droit canonique, qui aboutira en 1917 à la promulgation d’un Code de droit canonique ; il fit rédiger le catéchisme qui porte son nom.

Sur le plan financier, il réunit les revenus du Denier de Saint-Pierre et ceux du patrimoine du Vatican puis fit acheter de nouveaux bâtiments. Surtout, il réforma l’organisation de la Curie romaine par la constitution Sapienti consilio du 29 juin 1908, supprimant des dicastères devenus inutiles et en concentrant les prérogatives des différents organes.

Antimodernisme (suite – biographie Pie X)
Le modernisme était à l’époque une tendance théologique considérée déviante et menant à l’hérésie. S’appuyant sur les idées philosophiques modernes développées notamment par Kant et la lecture moderne d’Aristote, les modernistes acceptaient l’idée d’une évolution dynamique de la doctrine de l’Eglise par opposition à un ensemble de dogmes fixes.

Dans Lamentabili sane exitu (1907), Pie X condamne formellement 65 propositions modernistes, rappelées dans Pascendi Dominici. Le résumé de la position antimoderniste est donné dans la motu proprio Sacrorum antistitum de 1910 , encore appelé serment antimoderniste que chaque prêtre était tenu de prononcer jusqu’à sa suppression en 1967. 40 ecclésiastiques refusèrent de prêter serment.

La position intransigeante de Pie X sur le modernisme permit à l’Eglise d’aborder la modernité sans se renier elle-même.

Voir aussi: crise moderniste

La « question française » (suite – biographie Pie X)
Il dut faire face à la loi française de séparation de l’Eglise et de l’Etat, votée par le parlement, le 9 décembre 1905 Elle s’inscrivait dans le prolongement de la politique anticléricale menée par le précédent gouvernement d’Emile Combes, qui avait ordonné la dissolution des congrégations religieuses et l’expulsion des religieux réguliers : enseignants, personnel des hospices, etc. (pendant de longues années, les religieux congréganistes désireux d’enseigner devront porter la soutane du clergé séculier).

Pie X se montra moins conciliant et plus dogmatique que son prédécesseur, Léon XIII.

Bien que la majorité des évêques français conseillât de se plier à la loi, Pie X interdit toute collaboration par l’encyclique Vehementer nos (11 février 1906), l’allocution consistoriale Gravissimum (21 février), et l’encyclique Gravissimo officii munere (10 août), que M Louis Duchesne baptisa malicieusement Digitus in oculo (« doigt dans l’oeil »). Cette opposition du pape à la loi française eut pour conséquence de compromettre la création des associations cultuelles, prévues par la loi, et de faire transférer les biens immobiliers de l’Eglise au profit de l’Etat. Ce ne fut qu’en 1923 que la situation fut débloquée par la création des associations diocésaines.

En 1911, le concordat portugais prit pareillement fin. Il vint en aide également aux Indiens d’Amérique du Sud par l’encyclique Lacrimabili statu du 7 juin 1912. Image:PopePiusXStereo.jpg

Voir aussi
Quand en 1914 l’Empereur d’Autriche et Roi de Hongrie lui demanda de bénir ses armées, Pie X lui fit cette réponse : « je ne bénis que la paix! »

Bibliographie (suite – biographie Pie X)
Yves-Marie Hilaire (s.dir), Histoire de la papauté. 2000 ans de missions et de tribulations, Tallandier, 1993.
Philippe Levillain (s.dir), Dictionnaire historique de la papauté, article « Pie X », Fayard, 1994.
M Yves Marchasson, Les Papes du XXe siècle, Desclée, 1990.
Chiron (Yves), Pie X, Courrier de Rome, 1999
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Un « Docteur de l’Eglise de sept ans ? » Nennolina, enfant malade

16 novembre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-19372?l=french

Un « Docteur de l’Eglise de sept ans ? » Nennolina, enfant malade

Congrès au Vatican sur la pastorale des enfants malades

ROME, Vendredi 14 novembre 2008 (ZENIT.org) – L’Eglise pourrait-elle déclarer « Docteur de l’Eglise » une enfant de sept ans ? L’hypothèse avancée par certains a été mentionnées par le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale du monde de la santé, Mgr José Luis Redrado, jeudi 13 novembre, à l’occasion du 23e congrès international organisé par son dicastère sur la pastorale des enfants malades.

Ses réflexions à ce sujet sont rapportées par l’agence de la conférence épiscopale italienne, le Service d’information religieuse (SIR).

Mgr Redrado a rappelé le cas de cette petite italienne morte à 7 ans, Antonietta Meo, surnommé eaffecueusement « Nennolina », née à Rome en 1930 et morte en 1937, et dont le procès de béatification est en cours (cf. Zenit des 17 décembre 2007 et 11 janvier 2008).

« Elle nous a laissé, a souligné Mgr Redrado, un journal et 150 lettres à Jésus, à la Vierge et à la Trinité ».

Il a fait observé que les experts qui se sont penchés sur ces documents y voient un « très beau système théologique », ce qui fait que certains ont parlé d’un « nouveau docteur de l’Eglise », après sainte Thérèse de Lisieux, « docteur » à 24 ans.

Mais rappelons que le doctorat suit la sainteté et pas l’inverse et suppose une influence notable de l’enseignement de la sainte ou du saint en question sur les chrétiens. D’autres candidats sont sur les rangs, comme saint Louis Marie Grignion de Montfort ou saint Ignace de Loyola…

A propos de la prochaine béatification de la – très – jeune Antonietta Meo, le cardinal Saraiva Martins, portugais, préfet émérite de la Congrégation pour les causes des saints, et qui a vu la béatification des deux premiers petits enfants non-martyrs dans les pastoureaux de Fatima, Francisco et Jacinta, le 13 mai 2000, rappelait en janvier dernier : « La sainteté est pour tous ! Le cas de Nennolina est certainement une nouvelle confirmation de cette vérité fortement mise en relief par Vatican II. La sainteté, je le dis souvent, n’est pas à l’usage d’un petit nombre, mais un devoir contraignant pour tous les baptisés ».

Il insistait spécialement sur la sainteté des laïcs comme « extrêmement importante » : « C’était une vérité que Jean-Paul II a toujours cherché à mettre en lumière. Cela me fait me souvenir aussi de Giorgio La Pira qui disait : ‘La sainteté au XXe siècle – on peut dire au XXIe siècle – a une caractéristique : la laïcité’. Il disait bien que dans cinquante ans peut-être, nous verrions [canoniser] des personnes que nous rencontrons dans la rue : professeurs d’université, politiciens, économistes etc… Donc, le cas de Nennolina est une autre confirmation de la sainteté des laïcs ».

SAINT CYRILLE DE JERUSALEM

27 juin, 2007

du site de l’èglise armenienne en attendant la traduction de la catéchèse du Pape d’aujourd’hui :

http://eglise-armenienne.com/Hagiologie/Saints_universels/Cyrille_Jerusalem.htm

SAINT CYRILLE DE JERUSALEM

Notice biographique disponible sur le site MISSEL

Il semble que Cyrille naquit à Jérusalem vers 315, au sein d’une famille chrétienne d’artisans de souche paysanne. Il reçut une éducation libérale et solide où entrèrent l’astronomie, l’anatomie et la géographie dont il fera référence dans ses  » Catéchèses  » ; il reçut aussi une bonne initiation aux Ecritures et aux Pères de l’Eglise dont il fera la base de son enseignement. Son style, agréable et soigné, est libre et très personnel.

Certains de ses biographes affirment que Cyrille fut moine ; pour les suivre il faut traduire le mot  » monazontôn  » qu’il emploie au chapitre vingt-trois de sa douzième catéchèse par moine plutôt que par ascète. Saint Jérôme dit qu’il fut ordonné diacre à vingt ans par saint Macaire (évêque de Jérusalem). Il semble sûr qu’il fut ordonné prêtre par Maxime de Jérusalem en 345. Sans doute fut-il très vite chargé de la formation des catéchumènes, puisqu’il prononça pour eux ses  » Catécheses « , pendant le Carême et le temps pascal de l’année 348.

Dans des conditions obscures, à la mort de Maxime (vers 350), Cyrille fut élu évêque de Jérusalem. Ses tardifs détracteurs dont saint Jérôme se fit l’écho, disent que le pro-arien Acace, métropolite 1 de Césarée, lui aurait proposé le marché suivant :  » Cher Cyrille, répudie l’ordre sacré que tu reçus des mains de Maxime. Nous te réordonnerons et tu seras évêque de Jérusalem. Je te le promets, en ma qualité de métropolite palestinien  » ; Maxime aurait alors été chassé, et Cyrille aurait été installé à sa place. Théodoret (mort en 466) récuse cette légende :  » Cyrille fut un vaillant défenseur de la doctrine catholique, injustement accusé par Jérôme qui ne l’aimait guère  » 2.

La première année de son épiscopat fut marquée par l’apparition de la Croix glorieuse :  » En ces jours mêmes de la sainte Pentecôte (7 mai 351), aux nones de mai, vers la troisième heure, une croix lumineuse gigantesque apparut dans le ciel, au-dessus du saint Golgotha, s’étendant jusqu’à la montagne des Oliviers. Elle ne fut pas seulement aperçue par une ou deux personnes mais se montra, fort nettement, à la population entière de la cité. Elle ne disparut pas rapidement comme on pourrait le supposer, à la façon d’un rêve fugace. Elle demeura visible pendant plusieurs heures, estompant par son éclat, les rayons du soleil. Assurément, elle aurait été éclipsée et dissimulée par eux, si elle n’avait offert aux spectateurs un éclat plus puissant que celui du soleil. Ainsi, tous les habitants de Jérusalem se précipitèrent brusquement dans la sainte église, saisis d’une crainte mêlée de joie au spectacle de cette vision céleste. Ils se jetèrent tous dans notre église, non seulement les chrétiens mais les païens étrangers, de passage à Jérusalem. Tous, d’une seule voix, firent monter des louanges sonores vers le Christ Jésus, notre Seigneur, le Fils unique engendré de Dieu, auteur de ces merveilles  » 3.

Si Acace avait promu Cyrille pour être l’allié de l’arianisme, il aurait fait un bien mauvais calcul puisque, sans tarder, les deux épiscopes engagèrent un combat d’influence et de juridiction. Le métropolite Acace invoquait son droit de regard et de contrôle contre le nouvel évêque de Jerusalem qui lui opposait le septième canon du concile de Nicce qui précise :  » l’évêque de Jérusalem exercera une primauté de droit et d’honneur « . Acace cita Cyrille à son tribunal, sous l’accusation mensongère de  » dilapidation de biens ecclésiastiques  » ; Cyrille lui rétorqua :  » Au cours d’une famine, je vendis les vases sacrés et les ornements pour secourir les affamés du diocèse  » ; sur son  » refus de comparaître « , il fut condamné par contumace au bannissement.

Cyrille fit appel ; Acace dut venir en personne avec une escouade militaire pour chasser Cyrille du siège de Jérusalem où il installa un évêque arien. Cyrille partit à Antioche puis à Tarse dont l’évêque Sylvain lui fut hospitalier et confiant. Il faut dire que Sylvain était un des chefs des homéausiens qui étaient fort opposés aux ariens homéens que conduisait Acace de Césarée. Les homéens professaient un arianisme strict mais hostile à toute formulation technique :  » le Fils est semblable (homoios) au Père  » ; les homéausiens, préféraient une formule dogmatique mitigée :  » Le Fils est semblable en substance (homoiausios) au Père « . Les uns et les autres sont hérétiques mais les premiers le sont plus radicalement que les seconds, généralement appelés semi-ariens ; la vraie doctrine, formulée par le concile de Nicée (325), a pour mot clef le terme grec homoousios, en latin consubtantialis qu’il est difficile de bien traduire en français avec précision autrement que par consubstantiel, car il faut dire deux choses à la fois : le Fils est  » de même nature que le Père  » et  » de la même nature unique  » (un seul Dieu en trois Personnes). Comme entre deux maux il faut choisir le moindre, Cyrille siège avec les homéausiens au concile d’Ancyre (359).

Cyrille, réhabilité au concile de Séleucie, revint à Jérusalem. Quelques mois plus tard, il fut de nouveau chassé lorsqu’un concile de Constantinople (360) présidé par Acace, d’accord avec l’empereur Constance, fit une nouvelle condamnation des homéausiens. Après la mort de Constance (362), Cyrille put retourner à Jérusalem mais, à la fin de l’année, le nouvel empereur, Julien l’Apostat, tenta de reconstruire le temple de Jérusalem pour démontrer la fausseté de la prédiction du Christ 4. Cyrille qui fit échouer l’entreprise impie de Julien l’Apostat, dut à la mort de l’Empereur (363) de ne pas être accablé de sa vengeance.

A Gélase, neveu de Cyrille, placé sur le siège de Césarée, on substitua l’arien Euzoius, puis l’édit impérial de Valens (367) prescrivit un nouveau bannissement qui dura onze ans. Lorsque Cyrille rejoignit son diocèse (378), il le retrouvera délabré. Bien que recru d’épreuves, il reprit sa tâche de réformateur souple et tenace. En 382, à la session complémentaire du premier concile œcuménique de Constantinople, les Pères, unanimes, adressèrent une  » lettre au pape Damase « , véritable et touchant éloge :  » Nous portons à votre connaissance que l’évêque de l’église de Jérusalem est le révérend et grand ami de Dieu Cyrille, lequel fut ordonné canoniquement par les épiscopes de sa province et soutint en divers lieux de nombreux combats anti-ariens « . Quatre ans plus tard, profondément attristé par les divisions de l’Eglise, Cyrille mourut (18 mars 386).

Saint Cyrille de Jérusalem serait moins connu sans les  » Catéchèses  » qu’il donna aux catéchumènes en 348, et pour lesquelles Léon XIII l’a proclamé docteur de l’Eglise en 1893. Dans ces vingt-quatre  » catéchèses  » il exposa les vérités de la foi et les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie). Il prononça ces  » catéchèses  » dans la basilique du Saint-Sépulcre, sauf les cinq dernières donna dans la rotonde de l’Anastasis. Commencées le premier dimanche du Carême, elles se poursuivaient tous les jours, sauf le samedi et le dimanche, jusqu’au baptême. Cyrille y expliquait les Ecritures, l’histoire du salut, puis le Symbole des apôtres. Dans la nuit pascale, les catéchumènes recevaient le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Au cours de la semaine pascale, leur instruction s’achevait par les  » catéchèses mystagogiques  » 5 qui étaient l’explication des rites de l’initiation chrétienne.

Après une introduction, appelée protocatéchèse, saint Cyrille a consacré ses quatre premières prédications à la conversion, en mettant l’accent sur le caractère moral et existentiel, puisqu’il s’agissait d’abord de faire comprendre aux catéchumènes qu’en devenant chrétiens, ils devaient changer de vie et de mœurs.

Les quatorze catéchèses suivantes commentaient le symbole de la foi. Cyrille ne se contentait pas d’énoncer les affirmations théologiques au sujet du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais il montrait admirablement le prolongement concret de cette doctrine dans la vie du chrétien. Le Père nous introduit dans le mystère de Dieu et dans celui qui fait de nous ses fils et ses filles. Le Christ est  » notre Sauveur sous des formes variées, selon les besoins de chacun  » ; il est tout à tous, tout en restant lui-même ce qu’il est.  » L’Esprit nous introduit dans le mystère de l’Eglise qu’il sanctifie et défend  » ; il transforme la vie du croyant.  » Imaginez quelqu’un qui vit dans l’obscurité ; si, d’aventure, il voit soudain le soleil, son regard est illuminé et, ce qu’il n’apercevait pas, il l’aperçoit clairement. Il en est de même pour celui qui a été jugé digne de recevoir le Saint-Esprit, il a l’âme illuminée ; il voit au-dessus de l’homme des choses jusque là ignorées « .

La catéchèse des cinq dernières instructions développait la doctrine des sacrements de l’initiation chrétienne en expliquant les rites, qui étaient une leçon de choses pour découvrir leur signification. L’eau exprime la puissance de destruction et de vie. Saint Cyrille rattache chaque sacrement aux événements et aux figures de l’Ancien Testament, ce qui était le but de toute catéchèse de son temps.

1 Le métropolite (ou métroplolitain) est le chef d’une province ecclésiastique ; les occidentaux diront un archevêque.
2
Théodoret, Histoire ecclésiastique (I 2).
3
Lettre de saint Cyrille de Jérusalem à l’empereur Constance, 351.
4
Evangile selon saint Matthieu, XXIV 2.
5
Catéchèses mystagogiques : du grec mustès qui signifie initié, et agein qui signifie conduire.