Archive pour mai, 2011
Visitation de la Vierge Marie
31 mai, 2011BENOÎT XVI: PRIÈRE À NOTRE-DAME DE SHESHAN
31 mai, 2011du site:
BENOÎT XVI
PRIÈRE À NOTRE-DAME DE SHESHAN
(15 MAI 2008)
Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère,
vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d’«Aide des Chrétiens»,
toi vers qui toute l’Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection,
nous venons aujourd’hui devant toi pour implorer ta protection.
Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle
sur les chemins de la vérité et de l’amour, afin qu’il soit en toute circonstance
un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.
Par ton «oui» docile prononcé à Nazareth, tu as permis
au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal
et d’engager ainsi dans l’histoire l’œuvre de la Rédemption,
à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé,
acceptant que l’épée de douleur transperce ton âme,
jusqu’à l’heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas
debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l’homme vive.
Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère
de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus
et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules.
Mère de l’espérance, qui, dans l’obscurité du Samedi-Saint,
avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques,
donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation,
même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.
Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de tous ceux qui, en Chine,
au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer,
afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus.
Dans la statue qui domine le Sanctuaire, tu élèves ton Fils,
le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d’amour.
Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour,
les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l’Église.
Mère de la Chine et de l’Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen !
mardi 31 mai 2011: Visitation de la Vierge Marie
31 mai, 2011du site:
Visitation de la Vierge Marie
mardi 31 mai 2011
Famille de Saint Joseph Mai 2011
Homélie-Messe
La liturgie de ce jour est un hymne à la joie. Depuis l’antienne d’ouverture, qui nous invite à nous rassembler pour « écouter tout ce que le Seigneur a fait pour nous », jusqu’à l’oraison conclusive dans laquelle l’Église « magnifie son Seigneur pour tant de merveilles », toutes les lectures et prières nous invitent à « laisser jaillir l’Esprit » (1ère lect.) en un cantique d’action de grâce qui rejoint le Magnificat de la Vierge Marie.
Saint Luc a ouvert son évangile par l’annonce à Zacharie de la naissance du Précurseur (1, 5-25). L’Ange révèle d’amblée que l’enfant « sera rempli de l’Esprit Saint dès avant sa naissance » (1, 15). Sa venue demeure cependant discrète : son père est privé de la parole pour ne pas avoir cru au message de l’Ange (1, 20) et sa mère « garde le secret pendant cinq mois » (1, 24). Après un moment d’intense émotion, le silence tombe à nouveau sur le foyer de Zacharie, mais un silence vibrant d’une joie et d’une attente secrète.
L’Annonce faite à Marie se déroule également dans le secret du cœur de la Vierge : « l’Ange entra chez elle et dit ». Aucune allusion à une vision : discrétion oblige. Tout se concentre dans un échange de paroles entre le Messager céleste et l’humble jeune fille de Nazareth.
C’est le récit de la Visitation qui va tout à la fois rapprocher les deux événements, les articuler, et les faire sortir de l’ombre, ou plutôt de la nuée qui les abritait. L’évangéliste ne met en scène ni Zacharie, ni Joseph ; ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs : les deux mères et les deux enfants. Encore qu’on ne puisse pas vraiment compter l’enfant Jésus parmi les acteurs : il est question de lui – il est même au centre de l’événement – mais il n’agit pas directement. Il est présent comme « le Seigneur », présidant la rencontre depuis le sein de sa mère, où il réside comme en son Temple.
Par contre il est un cinquième acteur, qui bien qu’invisible, est cependant le plus actif de tous : l’Esprit Saint. C’est lui qui lance la jeune Marie sur la route, qui « remplit (de sa présence) Élisabeth » et lui donne de parler, et c’est encore lui bien sûr qui inspire à Marie son cantique d’action de grâce. Dès les évangiles de l’enfance, nous pressentons le rôle primordial que jouera l’Esprit dans la vie de l’Église naissante : après l’Ascension, quoiqu’invisible et silencieux, Jésus ressuscité est réellement présent en elle, l’accompagnant sur les routes de la mission sous la conduite de l’Esprit.
La joie est le trait commun de tous ceux qui ont été touchés par l’Esprit : Élisabeth ne peut croire au bonheur qui lui incombe par la visite de la mère de son Seigneur ; Jean-Baptiste tressaille d’allégresse en son sein ; et Marie exalte son Seigneur, son esprit exulte en Dieu son Sauveur. Quant à l’enfant Jésus, lui qui est la cause de tant de joie, comment n’en serait-il pas rempli puisqu’il en est la source débordante ?
Si la venue de l’Enfant-Dieu suscite un tel bonheur, combien plus la certitude de la présence du Seigneur ressuscité au cœur de son Église devrait-elle être un motif d’allégresse pour tous les croyants ? « Je vous reverrai, avait promis Jésus avant d’entrer dans sa Passion, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22). L’Église postpascale se trouve dans les conditions qu’entrevoyait le prophète Isaïe lorsqu’il écrivait : « Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de vous, le Saint d’Israël (Ct – Is 12, 2.6). Voilà pourquoi le croyant devrait toujours être dans la joie, si du moins il demeure comme il se doit sous l’onction de l’Esprit. Certes ce n’est pas facile de garder les yeux fixés sur Jésus au cœur d’un monde qui l’ignore ou le rejette ; c’est pourquoi Notre-Seigneur nous encourage lui-même : « Amen, amen, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. Demandez (l’Esprit Saint), et vous (le) recevrez : ainsi vous serez comblés de joie » (Jn 16, 24).
« Dieu tout-puissant, tu as inspiré à la Vierge Marie, qui portait en elle ton propre Fils, de visiter sa cousine Élisabeth ; accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit afin de pouvoir nous aussi te magnifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur » (Or. d’ouv.).
Père Joseph-Marie
L’INHOSPITALITÉ INCOMPRÉHENSIBLE DES EUROPÉENS, PAR MGR LAHHAM
31 mai, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-28077?l=french
L’INHOSPITALITÉ INCOMPRÉHENSIBLE DES EUROPÉENS, PAR MGR LAHHAM
Archevêque de Tunis
ROME, Mardi 31 mai 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une réaction de l’archevêque de Tunis, Mgr Maroun Lahham, qui fait part de son incompréhension face à l’inhospitalité des Européens après la crise tunisienne et libyenne.
« Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible… tout simplement », affirme-t-il dans un article publié sur le site de la Fondation Oasis,vouée à la promotion de la connaissance réciproque et la rencontre entre chrétiens et musulmans.
Cela ne s’était jamais vu depuis que la Tunisie est Tunisie et la Libye la Libye. La Tunisie ne s’était pas encore relevée de son Tsunami politique et social, que la Libye voisine est entrée dans une rébellion armée que personne ne prévoyait. Et comme il y a des millions (on parle de trois millions) d’étrangers qui travaillent dans tous les domaines en Libye, on a assisté à un exode de masse vers la Tunisie et l’Égypte.
Entre 250.000 et 300.000 personnes ont passé la frontière tuniso-libyenne. Elles étaient de toutes les nationalités : Égyptiens, Tunisiens, Africains subsahariens, Bengali, Pakistanais, Érythréens, Somaliens, Chinois, Indiens. Les pays les moins pauvres ont pu effectuer le rapatriement de leurs citoyens, d’autres attendent depuis trois mois, surtout les Nigérians, les Somaliens et les Érythréens. ?Nous avons assisté à des scènes formidables de solidarité et d’accueil. Au début, l’accueil était spontané. Les habitants des villages près de la frontière portaient de quoi manger et boire. Ensuite, les ONG ont rejoint le mouvement, dont la Caritas Tunisie, France, Canada, Liban. La Croix rouge et le Croissant rouge tunisien, qatari et émirati se sont joints et on a fini par avoir des tentes pour tout le monde et la frontière tuniso-libyenne est devenue un lieu de passage pour ceux qui rentrent dans leurs pays et un lieu de résidence pour ceux qui attendent que la tempête passe pour revenir travailler en Libye, comme avant.
L’Église de Tunisie a envoyé dès les premiers jours un prêtre et trois religieuses pour aider les réfugiés. Il arrivait que les sœurs préparaient, avec d’autres volontaires, des repas pour 10.000 personnes chaque jour. Nous avons un prêtre nigérian dans le diocèse, et il visite régulièrement les camps ; il a même célébré la messe de Pâques dans une grande tente que les Érythréens avaient transformée en chapelle. Plus de 150 personnes ont assisté à la messe. Caritas Tunisie a présenté un projet d’urgence à la Caritas Italie et à la CEI. Des subsides sont arrivés et cela nous permet d’assurer les dépenses nécessaires au prêtre et aux religieuses.
Reste la grande question : combien de temps cela va durer ? La situation militaire en Libye s’enlise, la confrontation militaire entre les rebelles et les phalanges de Kadhafi continuent, les bombardements de l’OTAN n’arrivent pas à trancher. On vit dans l’incertitude la plus absolue.?La situation actuelle à la frontière, d’après les religieuses présentes sur place, se présente comme suit : : entre 4000-5000 réfugiés africains ou asiatiques attendent des jours meilleurs pour retourner, soit dans leurs pays respectifs soit en Libye. ?Mais il y a aussi des milliers de libyens qui ont fui la guerre. Ces libyens sont de trois catégories : des gens aisés qui ont passé la frontière et ont rejoint l’Europe via l’aéroport de Djerba ; la deuxième catégorie constituée de libyens ayant des parents dans le sud tunisien qui les ont accueillis dans leurs maisons, et la troisième catégorie (on parle déjà de 50.000) sont logés dans les camps, ou hébergés dans des maisons que les habitants de la ville de Tataouine leur ont offertes gratuitement, ou dans des tentes. Le ministère de l’éducation nationale a donné des consignes aux écoles du sud tunisien pour intégrer les enfants libyens dans les écoles des divers gouvernorats.
Tout ceci s’est passé alors que des milliers de tunisiens sont arrivés à Lampedusa, avec toutes les problématiques que cela a causées. Je ne parle pas de la dimension juridique ou politique de ce phénomène, ce n’est pas de ma compétence. Mais je parle de la dimension humaine. Ce sont des jeunes au chômage (19% de chômage avant la révolution). Le tourisme occupait 450.000 jeunes qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail, le contrôle des frontières s’était affaibli à cause de la situation politique et sécuritaire dans les grandes villes.
J’essaie de me mettre dans la mentalité d’un tunisien : 20.000 tunisiens sont arrivés dans une Europe, en crise peut être, mais riche tout de même, et ils sont mal reçus, alors que plus de 200.000 (dix fois plus) d’étrangers sont arrivés dans une Tunisie, pas aussi riche que l’Europe, mais surtout qui sort d’une grave crise politique, et les Tunisiens les ont reçus les bras ouverts, leurs ont ouvert leurs maisons, leurs écoles, et ont partagé avec eux leur pain quotidien.
Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible… tout simplement.
Prier Jesus
28 mai, 2011Prières à l’Esprit Saint
28 mai, 2011du site:
http://sites.rapidus.net/jgmorris/menu09.htm
Prières à l’Esprit Saint
Les fruits de l’Esprit
Amour, Trinité
Auteur de la sanctification de nos âmes
Cher Esprit Saint…
Consolateur divin
Esprit de Dieu (1)
Esprit de Dieu (2) [Soeur Faustine]
Esprit de sagesse, de lumière et de force, Esprit d’amour
Esprit de vérité (3)
Esprit du Christ et du Père
Esprit qui bouscule l’histoire
Esprit Saint (JMJ 2002)
Esprit Saint (poème d’Édith Stein)
Esprit Saint, apprends-nous à voir les signes que tu nous adresses
Esprit Saint, Dieu de lumière (2)
Esprit Saint, viens en nous (2)
Esprit, qui souffles sur le monde
Esprit, toi qui guides
Esprit, tu viens
Fleurir par l’Esprit Saint
Hâtons-nous de recevoir l’Esprit
L’Esprit de Dieu sème en nous
L’Esprit pénétrant
L’Esprit que tu nous as donné
Le fruit de bonté
Le fruit de charité
Le fruit de confiance en autrui
Le fruit de douceur
Le fruit de joie
Le fruit de magnanimité
Le fruit de maîtrise de soi
Le fruit de paix
Le fruit de patience
Le fruit de serviabilité
Le Saint-Esprit est Amour
Ô Dieu !
Ô Dieu (Michel Hubaut)
Ô divin Amour
Ô Esprit Saint
Ô Grâce (Esprit)
Ô Saint-Esprit (sainte Gertrude)
Ô Saint Esprit de Dieu, donne-nous la Paix
Ô Saint Esprit de vérité
Ô Saint Esprit Paraclet (Jean XXIII)
Offrande et invocations
Pentecôte (Charles Singer)
Prière à l’Esprit Saint (Pierre Noury)
Prière à l’Esprit Saint, à l’occasion de la Pentecôte
Prière d’abandon au Saint-Esprit
Prière de Pentecôte
Prière pour demander les fruits du Saint-Esprit
Puissance d’amour et d’humilité
Refais ce qui est défait !
Respire en moi, Saint-Esprit
Saint-Esprit
Seigneur de la vie
Si je laisse
Souffle de l’amour
Souffle de l’amour de Dieu
Souffle de vie, Esprit de Dieu
Souffle imprévisible
Toi, Esprit Infini et Saint
Torrent de Lumière
Viens
Viens, Esprit de Dieu (Georges Lefebvre)
Viens, Esprit de guérison
Viens, Esprit de la Création
Viens, Esprit, allumer le feu
Viens, Esprit Saint (2)
Viens, Esprit Saint (COE)
Viens, Esprit Saint (oeuvre de sainte Angèle)
Viens, Esprit Saint (Yves Chamberland)
Viens, Esprit Saint, remplace …
Viens, Esprit Saint, sur notre terre
Viens, ô Esprit Saint !
Viens, ô Saint-Esprit créateur (2)
6e dimanche de Pâques – Homélie
28 mai, 2011du site:
http://www.homelies.fr/homelie,,3165.html
6e dimanche de Pâques
dimanche 29 mai 2011
Famille de Saint Joseph
Homélie-Messe
Ce discours de Jésus à ses disciples a lieu « à l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père ». Le détail n’est pas sans importance, il attire spontanément notre attention. À la veille de la Passion, nous imaginons sans peine les dispositions intérieures des disciples, nous devinons très bien quelles pouvaient être leurs inquiétudes à quelques heures de la mort du Seigneur.
De fait, les paroles de Jésus laissent entendre que Jésus s’exprime dans un climat de crainte. Il parle d’invoquer un défenseur, ce qui prouve bien que le climat est hostile, et il parle de ne pas laisser les disciples orphelins, évocation claire d’une des plus douloureuses séparations qui soient.
La question est : pourquoi évoquer ces heures sombres au cœur de temps pascal ? Pourquoi nous montrer la crainte des disciples à la veille de la Pentecôte, c’est-à-dire à la veille d’annoncer l’évangile aux Nations ? Peut-être parce que le Saint-Esprit est présenté dans ce texte, mais il y a bien d’autres textes que celui-ci pour évoquer le Saint-Esprit. La question demeure. Essayons donc de suivre le discours de Jésus pas à pas…
« Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements ». Le discours s’ouvre sur une difficulté. Cette phrase n’est pas très simple ; elle peut vouloir dire : il vous suffit de m’aimer et, immédiatement, mes commandements seront gardés. « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements », c’est-à-dire : en aimant Jésus, on est fidèle à ses commandements ; les commandements que Jésus nous laisse, consistent à l’aimer. Mais il y a aussi une autre façon de comprendre ce verset : si vous m’aimez, cela prouvera que vous respectez mes commandements. Aimer Jésus ne va pas de soi, la preuve de l’existence de cet amour sera donnée si ses commandements sont respectés.
Quoiqu’il en soit, ce verset établit un lien entre les commandements de Jésus et l’amour qu’on lui porte. En outre, nous pouvons certainement le lire comme une parole destinée à dissiper la crainte des disciples. Les disciples n’ont pas à craindre de ne pas rester fidèle à l’enseignement de Jésus quand il leur sera enlevé, car ils continueront à lui être fidèles grâce à leur amour pour lui. À la fin de l’évangile, Jésus conclut en effet : « Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime ».
Ensuite Jésus s’engage personnellement : « Moi, je prierai le Père ». Il prend ses responsabilités, il fait ce qu’il va faire. L’argument est massif et devrait rassurer ; si Jésus intercède pour nous, qu’avons-nous à craindre ?
« Je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur ». Un défenseur. En faisant cette prière, Jésus montre qu’il se soucie de la défense des disciples, il montre qu’il est lui-même un défenseur. Voilà pourquoi il parle d’un « autre défenseur ». Mais sa demande implique aussi autre chose. Elle veut dire qu’à travers le procès tout proche de Jésus, un autre procès se dessine, celui où les disciples de Jésus seront eux-mêmes accusés, pour leur foi au Fils de Dieu crucifié et de nouveau vivant. Ce terme de Défenseur, d’Avocat, ou encore de Paraclet, mérite donc l’attention. En milieu judiciaire juif, l’avocat ne tenait pas de plaidoirie, mais il assistait son client et le conseillait au fur et à mesure tandis qu’il parlait lui-même pour tenter de se défendre. Cela laisse entrevoir quelque chose de la nature de l’Esprit-Saint. Il soutient les disciples pour des actes de parole comme le fait une personne et non comme interviendrait une force anonyme ni comme une volonté extérieure pourrait supplanter la liberté des disciples. L’Esprit-Saint parle pour aider, aux disciples de choisir d’écouter ses conseils.
Mais comment le connaître, comment le recevoir ou simplement comment voir cette personne qu’est l’esprit de vérité ? Il y aurait bien de quoi s’inquiéter, puisque « le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ». « Mais vous — ajoute fort heureusement Jésus —, vous le connaissez ». Nous pouvons être rassurés. Mais est-ce que cela nous aide à mieux cerner l’Esprit-Saint ? Pas vraiment. Les renseignements sont assez maigres. Nous savons qu’il s’agit d’un Défenseur et nous savons aussi qu’il n’est pas encore reçu, puisque Jésus priera le Père de l’envoyer : « il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous ». Jésus s’exprime clairement au futur. Pourtant, l’Esprit-Saint est déjà connu : « mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous, et qu’il est en vous ». Non seulement celui qui doit nous être envoyé par le Père est déjà auprès de nous, mais il est aussi en nous. Évidemment Jésus ne se contredit pas et ne dit pas de choses impossibles. Il est même particulièrement intéressant de noter qu’en priant le Père pour qu’il donne son Esprit qui est déjà là, Jésus fait ce que qu’il invite d’autres à faire. Il demande l’Esprit et d’autres auront à en faire autant. Nous avons tous à en faire autant. Cela veut dire que même lorsqu’on a déjà reçu l’Esprit-Saint, il y a encore à demander et encore à recevoir l’Esprit-Saint. Autrement dit, la Pentecôte prochaine sera pour nous le jour où l’Esprit-Saint sera demandé au Père par et où nous le recevrons par le Fils, à nouveau et encore. Heureuse perspective.
Mais revenons à notre enquête. Jésus, dans son discours, se montre très rassurant. Mais quelle crainte cherche-t-il à effacer ? Nous avons un nouvel indice quand il dit : « je ne vous laisserai pas orphelin ». Les disciples éprouvent bien une crainte, celle d’être orphelin, c’est-à-dire une crainte qui concerne le Père. C’est pourquoi Jésus ajoute : « je viens avec vous ». Il ne vient pas vers vous comme le Père, puisqu’il est le Fils, mais justement comme Fils, selon la relation qu’il entretient avec son Père. Nous touchons là au but. La crainte fondamentale des disciples à la veille de la séparation d’avec le Christ est de ne plus savoir vivre comme des fils ; ils connaissent la fragilité de l’homme et redoutent que le mystère de la vie filiale leur échappe définitivement. Voilà pourquoi Jésus promet l’Esprit de vérité, l’Esprit qui permet de voir et de se tenir en vérité devant Dieu, l’Esprit qui fait de nous des fils. « En ce jour-là, continue Jésus, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous ». En ce jour-là, en ce jour où l’Esprit sera pour toujours auprès des disciples, avec eux et en eux, d’une présence invisible, ils connaîtront intérieurement le salut réalisé par Jésus-Christ : la vie filiale restaurée. Ils recevront le fruit du salut qu’est l’Esprit-Saint et ils goûteront la joie du salut qui est d’être des fils dans le Fils.
« Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». Dans cette conclusion, Jésus récapitule notre parcours et en donne la clé : s’il y a une seul crainte à avoir, c’est d’être séparé du Fils et de ne pas connaître l’amour du Père. Ainsi, en observant les commandements de Jésus, ses paroles, le disciple participe à son mouvement filial vers le Père. Et maintenant c’est le Père qui vient en l’homme en envoyant son Fils en lui par l’Esprit. Pour recevoir du Père le don de l’Esprit et le connaître, il faut garder les commandements de Jésus. Et le rôle de l’Esprit est d’assister les disciples pour en faire les témoins des paroles de Jésus.
Seigneur Jésus, nous t’en prions, demande pour nous l’Esprit au Père, que restions à jamais tes disciples, ceux qui vivent de ton Esprit et connaissent la joie que seul ton salut nous procure : nous tourner vers notre Dieu et l’appeler « Abba, Père ».
Frère Dominique