Archive pour novembre, 2009
L’incarnation: Quelle merveilleuse idée Tu as eue Seigneur de venir sur terre !
30 novembre, 2009du site:
http://www.portstnicolas.org/L-incarnation-comment-y-croire.html
L’incarnation – comment y croire ?
Quelle merveilleuse idée Tu as eue Seigneur de venir sur terre !
Quelle merveilleuse idée, mais aussi quelle folie !
C’était risqué ! Mais non, qu’est ce que je raconte en disant que : c’était risqué; ce n’était pas risqué, c’était certain que ça se terminerait mal. Mais pour nous, quel réconfort, quelle preuve d’amour !
Souvent je me plains parce que Tu es le Tout Autre, le mystérieux qui me paraît lointain parce que je ne peux pas m’approcher de Toi, avec des moyens humains. Qu’est ce que ça serait si Tu n’étais pas venu sur terre partager notre condition humaine ! Jamais sans cela, je n’aurais osé m’adresser à Toi si familièrement. Quelle chance nous avons, nous les chrétiens ! Des témoins dignes de foi T’ont vu, T’ont entendu, touché, et nous ont raconté comment Tu étais, comment Tu réagissais, ce que Tu disais…. Quel cadeau somptueux Tu nous as fait !
Et je m’émerveille de voir que pas mal de tes contemporains ont eu une largeur d’esprit telle qu’elle leur a permis d’admettre que Tu n’étais pas seulement un homme mais également le fils de Dieu. Ceux de Nazareth qui T’ont fréquenté pendant une trentaine d’années ont refusé de voir en Toi, autre chose que le fils de Joseph et de Marie et ils étaient persuadés qu’ils Te connaissaient à fond. Et il faut dire, à leur décharge et à celle de tous ceux qui T’ont repoussé, que ta double nature n’était pas évidente. D’abord, ils croyaient en un Dieu unique; ils n’avaient jamais entendu parler du fils de Dieu, et ensuite comment concevoir l’idée que Dieu puisse venir sur terre. C’est proprement incroyable, et je pèse mes mots : incroyable, pas croyable. Comment ont-ils pu se laisser convaincre ?
Souvent dans les Evangiles, on trouve des textes qui soulignent la difficulté des Apôtres à saisir le sens profond de tes paroles, Seigneur. On aurait tendance à les trouver un peu balourds, ces braves gens. Mais par amour pour Toi, car ils T’ont trouvé emballant, ils ont pu surmonter cette difficulté majeure, surtout il est vrai après la Résurrection : Tu n’étais pas seulement un prophète doué de dons extraordinaires, Tu étais Dieu, Fils de Dieu. Ca aussi ce retournement est extra – ordinaire.
Il faut vous dire qu’à un moment donné comme juge, j’ai travaillé à Avignon et professionnellement j’ai rencontré non pas celui qu’on appelait ou qui se faisait appeler, le Christ de Montfavet mais trois de ses enfants âgés de 20 à 25 ans à peu prés.
Et je me souviens du large et puissant éclat de rire qui a surgi dans la salle quand ces trois jeunes pour décliner leur identité ont affirmé : « Nous sommes les enfants de Dieu, le maître du monde ». Il a fallu faire évacuer la salle qui retentissait d’injures et de quolibets. Les enfants devant moi ne bronchaient pas, ils parlaient avec calme et assurance. Humainement parlant, ils étaient beaux. La justice les poursuivait pour trouble à l’ordre public, ça ne les troublait guère.
Je sais qu’en les écoutant, je me suis mise à la place des Apôtres et des gens de Palestine, et je me suis demandé, comment ils avaient fait pour ne pas se moquer de Toi Seigneur. Quelques-uns T’ont fait confiance, mais pas tous d’ailleurs loin s’en faut, notamment au moment de la Passion où les soldats romains ont eu la même réaction que les Avignonnais. Pour eux il était clair qu’ils avaient affaire à un homme dérangé.
Alors je me dis qu’il est certainement plus facile aujourd’hui d’admettre, de croire que Tu es Fils de Dieu. Quand on pense que les Apôtres ont eu une sacré chance de vivre avec Toi, c’est vrai d’un coté, mais d’un autre, c’était hasardeux, pas évident du tout. Et je me demande ce que j’aurais fait, si j’avais vécu à cette époque là. Pas facile de répondre.
Alors je me prends d’une grande admiration, d’une grande amitié j’irai jusqu’à dire d’une grande affection pour tous ceux qui, du temps où Tu vivais sur terre ont réussi à faire le saut, en Te faisant confiance. Sûr ils ont du recevoir une grâce particulière. Il est vrai que Tu avais si souvent prié pour eux.
Seigneur aide-moi à T’accueillir aussi simplement aussi largement que l’a fait cette jeune fille que Tu as choisi pour mère et qui a su dire oui.
30 novembre: Saint André, apôtre
30 novembre, 2009du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/11/30.php
30 novembre
Saint André, apôtre
Encore que cité par Hérodote, André est un prénom grec assez rare qui, selon le Breviarum Apostolorum, signifie viril, beau ou courageux.
Frère de Simon-Pierre1, saint André né à Bethsaïde2, au nord du lac de Tibériade, habitait avec saint Pierre à Capharnaüm3, et fut d’abord, comme saint Jean, un disciple de saint Jean-Baptiste : Jean se tenait là avec deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui passait, il dit : » Voici l’Agneau de Dieu. » ; et les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus. Mais, se retournant et voyant qu’ils le suivaient, Jésus leur dit : » Que cherchez-vous ? » Ils lui dirent : » Maître, où demeures-tu ? » Il leur dit : » Venez et vous verrez. » Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent chez lui ce jour-là ; c’était environ la dixième heure. André, le frère de Simon-Pierre était l’un des deux qui avaient entendu Jean et suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit : » Nous avons trouvé le Messie. » Il l’amena à Jésus4.
L’évangile selon saint Matthieu raconte5 que, plus tard, Simon et André étaient en train de pêcher dans la mer de Galilée lorsque Jésus leur dit : Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes.
La tradition grecque appelle André le Protoclet, c’est-à-dire le premier appelé des douze apôtres. Dans la hiérarchie des apôtres, il est classé le quatrième par les Actes des Apôtres (I 13) comme par l’évangile selon saint Marc (III 18), tandis que l’évangile selon saint Matthieu (X 2) et que l’évangile selon saint Luc (VI 14), le mettent à la deuxième place.
Lors de la multiplication des pains et des poissons, c’est André qui repère le jeune garçon avec ses cinq pains et ses deux poissons6. C’est aussi André qui, avec l’apôtre Philippe, introduit auprès de Jésus les païens de langue grecque7. André est encore avec Pierre, Jacques et Jean, lorsqu’ils interrogent Jésus sur la destruction du Temple8.
Les traditions nous disent que, lors du partage du monde, André reçut la Scythie, immense contrée entre le bas du Danube et le bassin inférieur du Don. Ces mêmes traditions, dans la composition du Symbole des apôtres, lui attribuent la rédaction de l’article Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur.
Ayant rejoint les territoires qui lui furent échus, affirment les traditions, saint André, apôtre de la pénitence, fit de nombreuses conversions et fonda de nouvelles églises qu’il pourvut d’évêques : l’Achaïe, l’Epire, la Thrace et la Grèce considèrent André comme leur évangélisateur, au même titre que Byzance qui en fait l’installateur de son premier patriarche ; d’autres ajoutent à son crédit la Cappadoce, la Galatie, la Bithynie, les pays des Sogdiens et des Secces.
De retour dans la ville de Patras, capitale d’Achaïe, fit tant et si bien qu’on envoya contre lui le proconsul Egée qui le fit emprisonner. Or, l’emprisonnement de l’apôtre André provoqua une émeute populaire qu’il dut lui-même calmer en disant : Le chrétien ne devient pas victorieux en se défendant mais en mourant. Les supplices qui sont à craindre ne sont pas ceux que l’on endure en cette vie, mais ceux qui sont préparés aux impies dans les enfers. Vous devez avoir plutôt de la compassion du malheur d’Egée qui se rend digne de ces tourments éternels, que de l’indignation pour sa fureur contre nous. Il viendra bientôt un temps où nous serons récompensés de nos peines, et où Egée sera rigoureusement puni pour sa cruauté.
Le lendemain, Egée convoquait saint André à son tribunal et après l’avoir condamné à être fouetté sur un chevalet, le fit attacher sur une croix en forme de X. Comme Egée s’approchait de la croix d’André, celui-ci lui dit : Que viens-tu faire ici, Egée ? Si c’est pour croire en Jésus-Christ, à la bonne heure, je t’assure qu’il te fera miséricorde ; mais si c’est pour me faire descendre de la croix, sache que tu n’en viendra pas à bout et que j’aurai la consolation d’y mourir pour mon cher maître. Je le vois déjà, je l’adore et sa présence me comble de joie. Je n’ai point d’autre regret que celui de ta damnation qui est inévitable si tu ne te converstis pas maintenant que tu le peux, car peut-être ne le pourras-tu pas lorsque tu le voudras. Egée ordonna de détacher André, mais les bourreaux étaient mystérieusement affaiblis lorsqu’ils en approchaient, tandis que l’Apôtre priait d’une voix forte : Ne permettez pas, mon Seigneur, que votre serviteur qui est attaché à cette croix pour la confession de votre Nom, en soit délié ; ne souffrez pas que je reçoive cette humiliation de la part d’Egée qui est un homme corruptible ; mais recevez-moi, s’il vous plaît , entre vos mains, tout plein de connaissance de vos grandeurs que ce supplice m’a données. Vous êtes mon cher maître que j’ai connu, que j’ai aimé et que je désire uniquement contempler. C’est en vous que je suis ce que je suis et il est temps que je me réunisse à vous, comme au centre de tous mes désirs et à l’objet de toutes mes affections.
C’était, croit-on, le 30 novembre 62. A la grande fureur d’Egée, Maximille, femme d’un sénateur, recueillit le corps de saint André, l’embauma et l’enterra. Lorsqu’Egée voulut envoyer une députation dénoncer Maximille à l’Empereur, un démon se jeta sur lui, le traîna sur la place publique et l’étrangla.
Après saint Pierre et saint Paul, saint André est l’apôtre qui a le plus d’églises en France où il est le patron d’Agde, d’Avranches, de Bordeaux, d’Orange et de la Bourgogne dont le duc Philippe III le Bon mit sous sa protection l’ordre de la Toison d’Or. A l’étranger, saint André est le patron d’Amalfi, de Baeza (Andalousie) qui fut arrachée aux Maures le 30 novembre 1227, du Brabant, de Brescia (Italie), du Brunswick, de l’Ecosse, du Holstein, de Lunebourg (Hanovre), de la Hongrie, de Mantoue, de Minden (Westphalie), de Pesaro (Italie), de Ravenne, de Rochester (comté de Kent), de la Russie, de Santander (Espagne), du Sleswig, de Verceil (Italie) et de Wells (comté de Somerset). Saint André qui est le patron des pêcheurs de poissons d’eau douce, des poissonniers et des cordiers, est aussi invoqué par les femmes qui cherchent un mari et celles veulent devenir mères.
bonne nuit
30 novembre, 2009Pape Benoît XVI : Saint André suit le Christ jusque dans sa mort
30 novembre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091130
Fête de St André, apôtre : Mt 4,18-22
Commentaire du jour
Pape Benoît XVI
Audience générale du 14/06/06 (trad. DC n° 2362, p. 664 © copyright Libreria Editrice Vaticana)
Saint André suit le Christ jusque dans sa mort
Une tradition…raconte la mort d’André à Patras, où il subit le supplice de la crucifixion. Mais en ce moment suprême, d’une manière analogue à son frère Pierre, il demanda à être mis sur une croix différente de celle de Jésus. En son cas, il s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire à croisement transversal incliné, qui est pour cela appelée « croix de saint André ».
Voici ce que l’apôtre aurait dit en cette occasion, selon un vieux récit : « Salut, ô croix, inaugurée avec le corps du Christ et devenue l’ornement de ses membres, comme si c’étaient des pierres précieuses. Avant que le Seigneur monte sur toi, tu inspirais une crainte terrestre. Maintenant au contraire, dotée d’un amour céleste, sois reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard, quelle joie tu possèdes, quels cadeaux tu tiens préparés. Aussi, sûr et plein de joie, je viens à toi pour que, toi aussi, tu me reçoives, dans l’exultation, comme celui qui fut suspendu à toi… Ô croix bienheureuse, qui as revêtu la majesté et la beauté des membres du Seigneur… Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par ton intermédiaire me reçoive celui qui m’a racheté. Salut, ô croix, oui, vraiment, salut ! »
Comme on le voit, il y a là une spiritualité chrétienne très profonde, qui voit dans la croix non pas tellement un instrument de torture mais bien plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre (Jn 12,24). Nous devons apprendre de cela une leçon très importante : nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles reflètent sa lumière. C’est seulement par cette croix que nos souffrances sont ennoblies et acquièrent leur vrai sens.
bonne nuit
29 novembre, 2009Bienheureux Jan van Ruusbroec: « Alors on verra le Fils de l’homme venir »
29 novembre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091129
Premier dimanche de l’Avent : Lc 21,25-28#Lc 21,34-36
Commentaire du jour
Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381), chanoine régulier
Les Noces spirituelles, 1 (trad. Louf, Bellefontaine 1993, p. 39 rev.)
« Alors on verra le Fils de l’homme venir »
« Voici l’époux qui vient. » (Mt 25,6) Le Christ, notre époux, prononce ce mot. En latin le mot « venit » contient en lui deux temps du verbe : le passé et le présent ; ce qui ne l’empêche pas de viser aussi le futur. C’est pourquoi nous allons considérer trois avènements chez notre époux, Jésus Christ.
Lors du premier avènement, il se fit homme à cause de l’homme, par amour. Le second avènement a lieu tous les jours, souvent et en mainte occasion, dans chaque coeur qui aime, accompagné de nouvelles grâces et de nouveaux dons, selon la capacité de chacun. Dans le troisième avènement, l’on considère celui qui aura lieu le jour du Jugement ou à l’heure de la mort…
Le motif pour lequel Dieu a créé les anges et les hommes est sa bonté infinie et sa noblesse, puisqu’il a voulu le faire afin que la béatitude et la richesse qu’il est lui-même soient révélées aux créatures douées de raison, et que celles-ci puissent le savourer dans le temps, et jouir de lui au delà du temps, dans l’éternité.
Le motif pour lequel Dieu s’est fait homme est son amour insaisissable et la détresse des hommes, car ils étaient altérés par la chute du péché originel et incapables de s’en guérir. Mais le motif pour lequel le Christ a accompli toutes ses oeuvres sur terre non seulement selon sa divinité mais aussi selon son humanité est quadruple : à savoir son divin amour, qui est sans mesure ; l’amour créé, ou charité, qu’il possédait dans son âme, grâce à l’union avec le Verbe éternel et grâce au don parfait que lui en a fait son Père ; la grande détresse en laquelle se trouvait la nature humaine ; enfin, l’honneur de son Père. Voilà les motifs de l’avènement du Christ, notre époux, et de toutes ses oeuvres.
Méditation de frère Alois : L’Avent : Savoir attendre …
28 novembre, 2009du site:
http://www.taize.fr/fr_article7710.html
Méditation de frère Alois
L’Avent : Savoir attendre …
Et si le temps de l’Avent venait renouveler l’espérance en nous ? Non pas un optimisme facile qui ferme les yeux sur la réalité, mais cette espérance forte qui jette l’ancre en Dieu et qui permet de vivre pleinement dans l’aujourd’hui.
L’année chrétienne commence par l’Avent, le temps de l’attente. Pourquoi ? Pour nous révéler à nous-mêmes l’aspiration qui nous habite et pour la creuser : le désir d’un absolu, vers lequel chacun tend de tout son être, corps, âme, intelligence, la soif d’amour qui brûle en chacun, du nourrisson jusqu’à la personne âgée, et que même l’intimité humaine la plus grande ne peut pas entièrement apaiser.
Cette attente, nous la ressentons souvent comme un manque ou un vide difficile à assumer. Mais loin d’être une anomalie, elle fait partie de notre personne. Elle est un don, elle nous conduit à nous ouvrir nous-mêmes, elle oriente toute notre personne vers Dieu.
Osons croire que le vide peut être habité par Dieu et que déjà nous pouvons vivre l’attente avec joie. Saint Augustin nous y aide quand il écrit : « Toute la vie du chrétien est un saint désir. Dieu, en faisant attendre, étend le désir ; en faisant désirer, il étend l’âme ; en étendant l’âme, il la rend capable de recevoir… Si tu désires voir Dieu, tu as déjà la foi. »
Frère Roger aimait cette pensée d’Augustin et c’est dans cet esprit qu’il priait : « Dieu qui nous aimes, quand nous avons le désir d’accueillir ton amour, ce simple désir est déjà le commencement d’une foi toute humble. Peu à peu au tréfonds de notre âme s’allume une flamme. Elle peut être toute fragile mais elle brûle toujours. »
La Bible met en valeur le long cheminement du peuple d’Israël et montre comment Dieu a lentement préparé la venue du Christ. Ce qui est passionnant dans la Bible, c’est qu’elle raconte toute l’histoire de l’amour entre Dieu et l’humanité. Cela commence par la fraîcheur d’un premier amour, puis viennent les limites et même les infidélités. Mais Dieu ne se fatigue pas d’aimer, il cherche toujours son peuple. En fait, la Bible est l’histoire de la fidélité de Dieu. « Une femme oublie-t-elle son petit enfant ? Même s’il y en avait une qui oubliait, moi je ne t’oublierai pas. » (Is 49.15)
Lire cette longue histoire peut éveiller en nous le sens des lentes maturations. Parfois nous voudrions tout, tout de suite, sans voir la valeur du temps du mûrissement ! Mais les psaumes nous ouvrent une autre perspective : « Mes temps sont dans ta main, Seigneur. » (Ps. 31.16)
Savoir attendre … Etre là, simplement, gratuitement. Se mettre à genoux pour reconnaître, même avec le corps, que Dieu agit tout autrement que nous l’imaginions. Ouvrir les mains, en signe d’accueil. La réponse de Dieu nous surprendra toujours. En nous préparant à Noël, l’Avent nous prépare à l’accueillir.
Même si nous n’arrivons pas toujours à exprimer notre désir intérieur par des paroles, faire silence est déjà l’expression d’une ouverture à Dieu. Pendant cette période de l’Avent, nous nous rappelons que Dieu lui-même est venu, à Bethleem, dans un grand silence.
Le vitrail de l’Annonciation, qui se trouve dans l’église de Taizé, fait voir la Vierge Marie toute recueillie et disponible, elle se tient en silence dans l’attente que se réalise la promesse de l’ange de Dieu.
Comme la longue histoire qui a précédé le Christ a été le prélude à sa venue sur la terre, de même l’Avent permet pour nous chaque année une ouverture progressive à la présence du Christ en nous. Jésus discerne notre attente comme il a discerné un jour celle de Zachée. Et comme à lui, il nous dit : « Il me faut aujourd’hui demeurer chez toi. » (Luc 19.5)
Laissons naître en nous la joie de Zachée. Alors nos cœurs comme le sien s’ouvriront aux autres. Lui décide de donner la moitié de ses biens aux pauvres. Nous, aujourd’hui, nous savons qu’une grande part de l’humanité a soif d’un minimum de bien-être matériel, de justice, de paix. Pendant le temps de l’Avent, y a-t-il des solidarités que nous pouvons assumer dans notre vie ?
Les textes qui sont lus dans la liturgie pendant l’Avent expriment comme un rêve de paix universelle : « grande paix jusqu’à la fin des lunes » (Ps 72,7), « une paix sans fin » (Is 9,6), une terre où « le loup habite avec l’agneau » et où il n’y a plus de violence (Is 11,1-9).
Ce sont des textes poétiques mais ils réveillent en nous une ardeur. Et nous voyons que « la paix sur la terre » peut germer dans des réconciliations qui s’accomplissent, dans la confiance que les uns retrouvent avec les autres. La confiance est comme un petit grain de moutarde qui va croître et, peu à peu, devenir le grand arbre du règne de Dieu où s’étend une « paix sans fin ». La confiance sur la terre est un humble début de la paix.
Le journal « La Croix » a demandé à frère Alois d’écrire, tout au long de l’année 2008-2009, une méditation pour chaque grande fête chrétienne.Dernière mise à jour : 29 novembre 2008
Prendre au sérieux l’incarnation
28 novembre, 2009du site:
Prendre au sérieux l’incarnation
La liturgie de l’Avent nous fait vivre à la fois une préparation à la célébration de Noël, et une entrée dans l’espérance de la seconde venue du Sauveur à la fin des temps.
Elle nous situe dans le passé, le présent et l’avenir. En annonçant à la fois la naissance de Jésus, la venue des temps messianiques et le retour du Seigneur, la Parole de Dieu nous oblige à découvrir le sens chrétien du temps : Le Christ vient à nous aujourd’hui et l’histoire de salut s’effectue dans notre propre histoire.
Quand l’Eglise reprend à son compte les textes prophétiques ou psalmiques, elle ne les applique pas du dehors aux circonstances présentes; elle reconnaît que ces prophéties, ces psaumes ne trouvent leur totale réalité que dans le Christ et, maintenant, dans son Eglise.
Vivre l’avent implique une conversion
Chaque année l’Eglise nous met en situation vitale d’espérance en nous invitant à vivre l’Incarnation comme un « aujourd’hui ». Mais il est impossible d’entrer dans cette attitude, en vérité, sans la reconnaissance sincère de ce que nous sommes et de ce que nous nous sommes appelés à être.
L’Église – et chacun de nous en elle – doit avoir le courage d’affronter la réalité de son état, reconnaître les résistances que rencontre l’accueil de l’Evangile, afin d’aviver en soi le dynamisme de l’espérance. De ce point de vue, il est intéressant d’être attentifs aux attitudes des croyants que les textes bibliques nous présentent.
Durant l’Avent, en effet, nous relisons l’histoire du Salut en faisant route commune avec
Trois personnages-clés liés à l’avènement de Jésus
¦ Isaïe , avec sa vision grandiose de la venue du Seigneur (cf. les premières lectures des années A. et B des dimanches de l’Avent)
¦ Jean Baptiste, qui rappelle que la venue du Seigneur suppose accueil de notre part ; car le comportement de Jésus peut être déroutant et contredire nos convictions les plus évidentes (cf. les évangiles des 2ème et 3ème dimanches des années A, B, C)
¦ Marie, qui est la première et la figure par excellence des croyants du Nouveau Testament, accueille avec une foi active le don de Dieu et la puissance de l’Esprit (cf. les évangiles du 4ème dimanche des années B et C)
Autant de cheminements qui éclairent bien des aspects de nos propres cheminements. Une méditation chrétienne pendant l’Avent pourrait, avec fruits, se centrer sur ces personnages. Ils nous conduisent tous au Christ.
Comme le dit la seconde Préface de l’Avent :
Celui que tous les prophètes avaient chanté,
celui que la Vierge attendait avec amour,
celui dont Jean Baptiste a proclamé la venue
et révélé la présence au milieu des hommes.
C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël,
pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière
et remplis d’allégresse..